WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ségrégation et dynamiques multiculturelles à  Séville:le cas du quartier "El Cerezo"

( Télécharger le fichier original )
par Matthieu Bouchet-Wacogne
Université de Poitiers - Master 1 migrations internationales 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

b/ Projets de cohabitation pour améliorer le "vivre ensemble"

Les questions d'intégration concernent la cohabitation entre population d'origine différente. Le "vivre ensemble" comme façon de cohabiter, de partager un espace, d'interagir avec ses voisins est quelque chose de complexe21. "On peut déceler dans le vivre ensemble, les prémices de la victoire des discours sur la différence. Le Canada semble être le pays le plus concerné à la tradition du "vivre ensemble", où il traduit la volonté de faire coexister des origines multiples" (F. Abrioux dans: PERRATON, 2009, p.139). C'est pourquoi il n'est pas

21 Cf: définition de l'intégration p.56

une préoccupation nouvelle. Il est lié à la «montée de l'individualisme» qui remet en cause la capacité à vivre ensemble. Le vivre ensemble est le fait de cohabiter entre personnes d'horizons variés: "la vie en société a été et est un mélange enrichissant des uns avec les autres, l'essentiel est de chercher à vivre ensemble" (SANCHEZ ELIAS, 2005, p.97). Cette notion apparaît telle la manifestation des interactions entre individus vivant dans un même espace urbain. Ce serait le partage entre habitants d'un lieu (ex: un quartier) où "l'interculturalité apparaît comme une possibilité de vivre positivement dans une société plurielle" (SANCHEZ ELIAS, 2005, p.98).

D'après l'humaniste Albert Boivin, « l'émancipation et la promotion du vivre ensemble ne concernent pas uniquement les pouvoirs publics ; elles sont l'affaire de chacun de nous » (2009). C'est un fait en soi, tout le monde y est confronté de manière plus ou moins forte en fonction du mode de vie et des interactions en société de tout un chacun. La question du "vivre ensemble" "concerne autant les rapports directs entre les individus que leurs rapports dans l'espace public" (PERRATON, 2009, p.31). "On ne saurait s'insurger contre le «vivre ensemble» parce qu'il cherche plutôt à réconcilier, à ravauder, à négocier, au contraire du conflit qui effraie"(F. Abrioux dans: PERRATON, 2009, p.140).

Actuellement, à Séville, un plan pilote nommé "barrios plurales" mené par quatre associations (ACCEM, Anima Vitae, Sevilla ACOGE et CODENAF) tente de faire le lien entre les immigrants et les autochtones en considérant que c'est collectivement que peut se créer du "vivre ensemble". A l'initiative de la Junta, ce plan est subventionné par la mairie de la ville, le gouvernement autonome d'Andalousie, le Ministère du travail et de l'immigration et l'Union Européenne. C'est le premier projet de ce type qui a pour cible le district de la Macarena. En mai, cela fera deux ans que ce projet a commencé, il a d'ailleurs été renouvelé jusqu'à décembre 2011 "Il est semblable à un projet financé il y a quelques années par le ministère de l'emploi. La vraie nouveauté de ce nouveau plan pilote est la mise en réseaux de différentes ONG et associations. Cela permet de nous compléter et de ne pas faire la même chose"(Ousseynou, coordinateur Acoge).

Le plan pilote de la Macarena axe ses projets suivant cinq domaines : le juridique, l'éducatif, la santé, le dynamisme communautaire et le travail. Par exemple, un de leurs projets est de permettre aux clubs sportifs de la Macarena de pouvoir faire de la compétition dans tous les districts de la ville. C'est la première fois qu'un tel projet a pour exclusivité le district de la Macarena. Nonobstant, il s'inscrit dans la continuité des projets associatifs menés par

différentes ONG telles ACOGE, CEPAIM ou encore ACCEM. Ces associations mettent en place des projets de cohabitation dans les différents quartiers de ce district.

Nous allons nous attacher à un des projets associatifs qui prend place dans ce plan pilote. En travaillant sur la médiation interculturelle, Aziz (marocain, médiateur interculturel) tente de mettre en avant des espaces publics d'interaction comme les parcs, la porte d'entrée des écoles, etc. Actuellement, le projet en cours est de faire en sorte que les parcs et les associations de voisins deviennent des lieux de collaboration et d'interaction entre les habitants. Ainsi, ces lieux permettraient des nouvelles rencontres et pourraient générer de nouveaux contacts entre habitants des quartiers de la Macarena sans différenciation d'origine. D'après Andres (espagnol, président de l'association des voisins du quartier El Cerezo), "la multiculturalité se fait dans les parcs pour enfants et à la garderie. Ce sont des espaces où les enfants jouent entre eux sans différence de nationalité, les parents qui les surveillent sont amenés à discuter par ce biais". Cela démontre l'importance à accorder à ces espaces, bien qu'il y ait d'autres lieux et manières d'agir pour créer du "vivre ensemble".

Ainsi, nous pouvons remarquer l'importance de la présence des médiateurs interculturels. Leur rôle est de tenter de mettre fin aux conflits. C'est pourquoi, ils sont en contact avec les associations des voisins et qu'ils essaient également d'apparaître "comme une référence" (Aziz) pour les jeunes mineurs sans diplôme avec pour objectif de les mener vers des formations (menuiserie, jardinerie, etc.).

Dans sa profession de médiateur culturel, Aziz tente, en investissant les espaces publics, de créer des connexions entre individus de différentes origines.

La notion de "vivre ensemble" apparaît ainsi comme un idéal à atteindre dans ce type de quartier. Il tente d'amener à une cohabitation et à la connaissance entre habitants d'un même espace. L'intérêt que nous portons pour les interactions entre individus dans les espaces multiculturels nous amène à parler des conséquences urbaines suite à l'arrivée des immigrés dans le quartier d'El Cerezo.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle