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L'Afrique:"projets de développement alternés" ou "développement par alternative"

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par Ibrahima SENGHOR
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 professionel en développement rural et coopération / D. E. A de sociologie 2008
  

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II. EVITER A TOUT PRIX DE SE DEVELOPPER PAR « MIMETI SME » : UN INTERET MAJEUR PORTEUR D'UNE REVOLUTION.

La part de l'irréel dans la contraignante vérité historique du développement mérite une attention particulière. En effet, l'idéologie du développement est dangereuse jusque meme dans sa constitution en ce sens qu'elle se veut porteuse de certaines dimensions qui vont a l' encontre de certaines vertus constitutives des communautés humaines dont les aspirations respectives dépendent des référents identitaires de chaque « site symbolique d'appartenance ». C'est dans cette perspective que Hassan ZAOUAL, dans son article intitulé « Le paradigme relationnel des organisations économiques africaines »5 , considere que la grande différence qu'il y a entre la rationalité économique africaine et la rationalité individualiste du modèle occidental, est que la premiere accroit la sécurité des membres du groupe en réduisant les aléas et les risques ; tandis que la seconde fragilise les individus et peut, a tout moment, les précipiter dans la pauvreté absolue.

Ainsi, le vrai problème chez les pays du Sud est d'être assez conscients pour pouvoir rejeter cette idéologie qui met en ceuvre un modèle de développement qui, par ces contradictions internes, provoque la méfiance des sociétés qui ne sont pas pretes a payer leur progres matériel par la perte de leur ame et de leur imaginaire. En effet, ce que l'on observe depuis plus d'un demi-siècle de « développement » n'est autre chose que la farouche volonté d'inculquer aux sociétés africaines l'esprit

d' « une culture de mort » pour laquelle les inégalités socio-économiques sont le moteur indispensable de la croissance et du développement. Autrement dit, l'acces au bien-etre d'une minorité ne peut se concevoir que par l'aggravation de la misere d'une majorité.

Donc, pour amorcer le véritable débat qui s'impose, il faut refuser, des le départ, de penser l'avenir des pays du Sud a partir du passé des autres pour la bonne et simple raison que, selon Augustin COURNOT: « En général, il arrive qu' après que la nature des choses aitfourni le type d' abstraction, l' idée abstraite ainsiformée suggère a son tour des abstractions ultérieures, des généralisations systématiques qui ne sont plus que des fictions de l' esprit ».6 C'est la une preuve tangible que ce que nous montre l'idéologie du développement n'est pas la vérité, lion s'en faut, et que c'est parce que nous avons séjourné dans la « conscience» de l'Occident que nous ne pourrons que tenir ceci pour vrai.

5 ZAOUAL, Hassan, « Le paradigme relationnel des organisations économiques africaines », in Organisations Economiques et Cultures africaines : De l'Homo ceconomicus a l'Homo situs, ed. l' Harmattan, 1996, pp. 37-45.

6 COURNOT A., Essai sur les fondements de nos connaissances.

II. 1. LES EXIGENCES DE FERMETE PAR RAPPORT AUX PARADIGME DOMINANTS ET AU MOUVEMENT ALTER-MONDIALI STE :

En tant que discours dominant, la mondialisation englobe des termes voisins tels que l'« internationalisation » ou la « multinationalisation ». Par son caractère globalisant, la mondialisation est l'incarnation théorique de ce profond « processus d'intensification » des flux de personnes, de marchandises, de services, de capitaux, de technologies et simultanément de ces flux a travers toute la planète. C'est la le fondement même d'un faux débat qui laisse entendre que ce concept qui n'en est pas un et chargé d'idéologie est une parfaite incarnation d'un brassage entre les peuples, entre les cultures qui n'a jamais e xisté auparavant. Cette acception de ce concept « vide » de sens est plus une aberration qu'elle n'est un leurre dans la mesure ou une lecture attentive de cette proposition d'échange laisse, a bien des égards, planer un doute. En effet, le fait de vouloir amener tous les peuples du monde a accepter qu'il est insensé de se demander s'il faut ou non intégrer la mondialisation est un faux débat reste la preuve palpable que ces derniers subissent une oppression telle qu'ils sont obligés de penser a tout sauf a rejeter cette nouvelle donne qu'est la mondialisation. C'est d'ailleurs ce qui soulève d'autres inquiétudes du genre : quel qu'un qui tient coilte que coilte # échanger peut faire dire a son attitude deux choses au minimum ; soit il est lion d'être satisfait de ce dont il dispose, soit il est animé d'une mauvaise foi et compte profiter de la légitimité de l'échange afin de parvenir a semer légalement son « partenaire ».

Cependant, cette nouvelle donne n' est pas sans renfermer des malversations quoique diffuses mais réelles dont notamment la marginalisation des pays pauvres dans l'économie mondiale particulièrement en Afrique (02%), l'avancée de la pauvreté, la constante détérioration des termes de l'échange et de l'exportation des produits de base, le poids de plus en plus lourd du service de la dette supportée par de nombreux pays en voie de développement et les systèmes commerciaux et de gestions financières sont apparus défavorables et jugées inacceptables.

La réalité est telle que les pays du Sud doivent faire face a de nombreux défis dont les plus importants sont politiques, économiques, environnementaux, socioculturels, scientifiques et techniques, etc. C'est fort de ce constat qu'il n'est plus permis de continuer a vivre les mêmes cauchemars qui ont empoisonné l'e xistence toute entière des générations précédentes qui s'étaient inscrit dans la logique suicidaire de l'Occident sauveur. Il est temps pour les pays du Sud d'être en mesure de repérer les incohérences de l'histoire afin de réécrire autrement la pensée internationale au lieu de continuer a la relire comme telle.

Face a cet état de fait selon lequel le seul cogito valable est : « Je vends, donc je suis », la pensée révolutionnaire voudrait que les pays du Sud adoptent la perspective de la terminologie utilisée par HAYEK et qui n'est rien d'autre que la « catallaxie » qui désigne le sens caché des

pratiques sociales. Mieux même, c'est une subjectivité qui s'informe sur le milieu ambiant et qui réagit. C'est aussi une volonté synonyme d'une liberté (celle des acteurs face a un système qui croit clOturer le réel) dont les effets sont incalculables et indéterminés. L'intérêt de cette perspective est a chercher dans cette auto affirmation collective qui appelle a un rejet catégorique de cette imposture épistémologique qui dérange plus qu'elle n'arrange et qui n'est qu'une diversion montée de toute pièce. C'est ce qu'a essayé de monter Philippe d' IRIBRANE en ces termes : « En aucun lieu, la modernité n'a interrompu le travail par lequel les sociétés ont de tout temps interprété sans cesse leurs traditions pour répondre aux exigences de l'heure. Elle a simplement conduit a rendre ce travail invisible et honteux ».7 Ces propos mettent a nu toute l'adresse de la part du développement a faire de la réalité ce qu'elle voudrait qu'elle soit. En des termes simples, sa plus grande force est de savoir qu'il a le pouvoir de légitimer ce qu'il veut qu'il le soit et que ce qui a e xisté avant lui n'est pas reconnu comme tel. C'est la l'une des contradictions que l'Humanité n'a jamais connue et ne devrait plus connaitre dans l'avenir.

Par ailleurs, il est du devoir des pays du Sud d'observer une rupture par rapport a cette « inquestionnabilité » de l'anté-développement. Les effets d'une telle attitude biaisent les contours et la pertinence du passé qui, compte tenu du conte xte qui prévalait, était fécond et reflétait l'image de marque des sociétés dont l'existence a précédée l'avènement du concept de développement. Il est temps donc d'interroger l'Histoire « vécue » au lieu de se contenter de l'Histoire « écrite », et partant, veiller consciencieusement a sélectionner les questions pertinentes a poser, lesquelles questions seront débarrassées de toutes les attaches fondatrices de l'idéologie du développement. De ce fait, c'est parce qu'il n'y a que des vérités construites qu'il serait pertinent de se demander une toute innocente question : Pourquoi l'anté-développement est percu a priori comme un anti-développement et non comme un autre développement ? Est-ce parce que, contrairement aux sociétés occidentales qui sont des sociétés a écriture, celles africaines, par exemple, sont des sociétés dans lesquelles l'oralité a toujours prédominée ? Cette situation serait-elle liée au fait que la plupart des historiens des pays du Sud ont été formé en Occident et, par conséquent, finissent par être débranchés par rapport a euxmêmes, c'est a dire par rapport aux réalités du milieu ?

Ainsi, la question est loin d'être réglée dans la mesure ou l'emprunt d'un passé ne justifie en rien l'acquisition d'un futur. D' ailleurs, selon ISSIAKA PROSPER LALEYE : « La plus spectaculaire des modifications ayant affecté les sociétés africaines durant les trois a quatre décennies est, assurément le rajeunissement »8 p. 147. Selon cet auteur, en l'espace d'une génération a peine, plus de trois quart (3/4) des africains actuellement en vie n'ont connu que l'Afrique des indépendances. Il s'agit par conséquent d'individus a peine agés de trente ans et dont l'horizon de référence dans les multiples

7 IRIBRANE PH. D', 1989, La logique de l'honneur~ Gestion des entreprises et traditions nationales, Seuil, préface pour l' édition de poche, Collection Points, Paris, 1993, pp. XXXI -- XXXII.

8 LALEYE I.P., 1996, « L'autorité en Afrique, une réalité en mutation » pp. 147 - 156 in Revue U.R.E.D (Université, Recherche et Développement) de l'Université se Saint-Louis du Sénégal publié aux éditions l' Harmattan.

aspects de la vie sociale se limite jusqu' entièrement a la modernité. Voila un état de fait qui sous-tend un ensemble de raisons pouvant justifier le sort déplorable des pays du Sud vis-a-vis des paradigmes dominants et du mouvement alter mondialiste.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius