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Mission des institutions d'enseignement supérieur et universitaire et les attentes de la population en cité d'Uvira, RDC

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par Théodore BAHIMBA NYEMBO
Université officielle de Bukavu - Licence en sociologie 2011
  

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II. L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE EN RDC.

Dans ce point, nous ferons un bref aperçu historique de l'évolution de l'ESU en RDC, de ses différentes reformes et de la politique de l'essaimage des ISU.

1. BREF APERCU HISTORIQUE DE L'EVOLUTION DE L'ESU EN RDC

L'Enseignement Supérieur et Universitaire de la RDC a commémoré en 2004 son cinquantième anniversaire et à ce jour, il est entré dans sa 57ème année d'existence.

Il sied de rappeler que la création de la première université congolaise sous initiative des Pères Jésuites, spécialement les Révérends Pères Schumans et Smet ainsi que le Professeur Malengreau, l'Université Lovanium et puis développée par Mgr Gillon et Mgr Plevoets.

De part ses imposantes infrastructures, l'excellence de ses programmes, le niveau ainsi que l'envergure de ses activités de recherche, elle fut la plus importante et la plus célèbre institution d'enseignement universitaire en Afrique centrale voire dans toute l'Afrique au Sud du Sahara.

La RDC s'est illustrée par une activité scientifique intense menée par les Centres et Instituts de recherche notamment l'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomiques au Congo (INEAC), l'Institut de Médecine Tropicale (IMT), l'Institut de Recherche en Afrique Centrale (IRSAC).

Les résultats des recherches sur le palmier élaïs menés à l'INERA (ex INEAC) ont contribué sans nul doute à l'essor de l'agriculture des pays comme le Nigéria, la Malaisie et la Cote d'Ivoire. Plusieurs recherches dont les résultats ont impacté sur la vie nationale ont été menés dans divers secteurs notamment en Médecine, en Anthropologie...

A son accession à l'indépendance en 1960, la RDC comptait une seule université complète, à savoir le Lovanium, d'obédience catholique, qui avait été fondée en 1954, avec le concours technique de l'Université catholique de Louvain. Il s'agissait donc d'une université privée et confessionnelle, subsidiée par l'Etat et dont la finalité s'inscrivait dans la perspective de l'oeuvre évangélisatrice de l'Eglise catholique.

Jouissant d'une large autonomie interne, son Conseil d'administration fonctionnait sous l'autorité directe de l'Eglise, avec une simple participation du ministère de l'Education qui y déléguait un représentant. L'université pouvait ainsi s'organiser comme une institution scientifique et académique intégrée dans un milieu éducatif chrétien.

La seconde institution d'enseignement supérieur du pays, l'Université Officielle du Congo, créée en 1956 à Lubumbashi, en tant qu'université d'Etat. Quoique relevant directement de l'Etat comme pouvoir organisateur, l'Université Officielle du Congo jouissait d'une certaine autonomie interne dans sa gestion académique quotidienne.

La troisième université à voir le jour dans le pays fut l'Université Libre du Congo, créée à Kisangani en 1963. Elle fut organisée et fonctionna sur le modèle de Lovanium. C'est l'actuel Université de Kisangani.

Calquées sur le modèle occidental, ces trois universités firent, dans leurs premières années, appel à la collaboration des professeurs européens compétents et reconnus et ces trois premières créations constituent encore aujourd'hui le socle du système universitaire national.

a. Poursuite de la création des instituts supérieurs.

Cela permit, certes, de sauvegarder, jusqu'en 1971, un niveau scientifique et académique correspondant, mutatis mutandis, aux standards universitaires internationaux.

Dans ses efforts pour relever le défi de la pénurie autant que du besoin urgent des cadres supérieurs compétents, le Congo connut une période de grande créativité en matière d'enseignement de 1960 à 1970, grâce à une large concertation entre ministères, représentants des Eglises, professeurs et experts internationaux.

Entre 1960 et 1970, l'Eglise catholique, qui bénéficiait de l'aide étrangère grâce à la présence, encore significative, des missionnaires européens, créa, pour chacune de ses six provinces ecclésiastiques, un institut supérieur pédagogique pour pouvoir doter les écoles secondaires du personnel enseignant qualifié dont il avait besoin dans le cadre de l'option pour un enseignement promotionnel plutôt que sélectif. L'Institut supérieur pédagogique de Kinshasa-Gombe vit le jour en 1961, tandis que ceux de Bunia et de Mbujimayi furent créés en 1968.

Le processus de création des instituts supérieurs se poursuivit de sorte qu'en 1971, lors de la réforme qui a regroupé tout l'enseignement supérieur sous le label UNAZA (Université Nationale du Zaïre), on pouvait compter 37 établissements d'enseignement supérieur identifiés, selon leurs affinités et leurs filières de formation en université, et des instituts pédagogiques et instituts techniques, inégalement répartis sur le territoire national avec une forte concentration à Kinshasa où l'on pouvait compter jusqu'à 12 établissements d'enseignement supérieur au moment du regroupement.

Au cours de ces premières années de l'indépendance, la RDC essaya de revoir et de réorienter l'idéologie qui avait présidé à la conception et à l'organisation de l'enseignement dans le pays. Elle visa à réviser, d'une part, l'extraversion qui affectait, comme une tare de fabrication, le type d'homme que formaient l'enseignement congolais, en général, et l'enseignement universitaire, en particulier, et d'autre part, le caractère fort sélectif du système éducatif.

L'université congolaise d'alors était tributaire de la vision léopoldienne de l'oeuvre coloniale ayant comme objectif la civilisation, le salut des indigènes et l'implantation de l'Eglise en Afrique. Les étudiants de Lovanium furent les premiers à dénoncer cet état de fait, lié à l'idéologie même de la création de l'Université au Congo en 1963.

b. L'africanisation de l'enseignement.

En juillet 1963, un groupe d'étudiants de l'Université Lovanium qui prétendaient représenter l'ensemble des facultés, remettaient au Conseil d'administration un mémorandum dénonçant le caractère à la fois colonialiste et belge de l'Université, un simple dédoublement de Louvain, absolument indépendante des autorités congolaises aussi bien civiles qu'ecclésiastiques. Les étudiants réclamaient l'africanisation des programmes d'enseignement et la promotion accélérée des Congolais parmi les membres du corps professoral.

Mais la pression populaire et l'urgence de mettre en place des cadres politico-administratifs congolais firent que l'on confondit vitesse et précipitation. Par ailleurs, l'africanisation de l'enseignement fut principalement l'oeuvre des experts étrangers parmi lesquels figuraient des anciens coloniaux. La quasi-totalité des premiers instituts supérieurs et des universités furent dirigés jusque vers les années 1970 par des Européens.

Enfin, l'incapacité des dirigeants congolais qui n'avaient pas été préparés à gérer un Etat moderne, produisit, dès les premières années de l'indépendance, l'instabilité politique, la guerre civile (la rébellion muléliste) et la dégradation ainsi que le dysfonctionnement de l'appareil administratif de l'Etat dans son ensemble. Tous ces facteurs combinés affectèrent négativement tous les secteurs sociaux de la vie nationale, y compris l'éducation nationale dont le budget commença à subir des restrictions dommageables sur le plan social et académique.

c. Vers la création de l'UNAZA.

Les revendications des étudiants vers la fin de la décennie 1960-1970 étaient surdéterminées par la dégradation de leurs conditions de vie et de travail sur le site universitaire. Le mouvement de l'africanisation entrepris au cours de la décennie commença à sortir ses effets négatifs visibles à la fin de celle-ci. Il se caractérisa par une dégradation progressive du système éducatif.

Au coeur de cette dérive, se trouvait l'idéologie de l'organisation de l'enseignement supérieur et universitaire en RDC. Cela débordait le cadre restreint de la seule université Lovanium. Mgr Gillon, qui fut le recteur fondateur de Lovanium de 1954 à 1967, essaya d'y apporter une solution, en proposant, en 1967, la création d'une Université Nationale, qui serait un établissement chargé de la programmation générale, de la coordination, du développement et de la haute gestion de l'enseignement supérieur, dans le respect de la légitime autonomie de gestion quotidienne de chacune des universités.

Le processus de l'africanisation de l'université faisait craindre que le remplacement des cadres universitaires européens par les Africains ne sonne le glas de l'excellence et de la rigueur administrative, académique et scientifique qui doivent caractériser toute institution de ce genre et de ce niveau.

En effet, à l'instar de la politique et de l'économie, la gestion moderne et rationnelle suppose et requiert une culture et une mentalité ne correspondant pas à la tradition et aux moeurs jusque-là alors en vigueur en Afrique. N'ayant jamais conçu une quelconque politique d'émancipation et d'autogestion des Congolais, les Belges n'avaient pas préparé la relève des agents de cadre de l'administration et des services publics, si bien qu'à l'indépendance tout se fit dans la précipitation, le tâtonnement, à coup d'essais et d'erreurs.

Le secteur de l'Enseignement Supérieur et Universitaire présente aujourd'hui le tableau d'une croissance quantitative incontrôlée et déséquilibrée s'accompagnant d'une détérioration rapide de la qualité. Il est passé d'un système privé très fortement aidé par des fonds publics à l'époque de l'indépendance à un système mixte, public et privé, qui est presque entièrement financé sur fonds privés.

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