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Déterminants de l'amélioration de l'étuvage du riz à  Bagré au Burkina Faso

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par Rigobert GUENGANE
Centre agricole polyvalent de Matourkou Bobo-Dioulasso - Diplôme d'ingénieur en agriculture 2011
  

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BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice

--------------------

Ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique

Secrétariat Général

Centre Agricole Polyvalent de Matourkou

Direction Générale des Productions Végétales

Projet Riz Pluvial

Maîtrise d'Ouvrage de Bagré

1

Mémoire de fin de cycle présenté en vue de

l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Agriculture

Déterminants de l'amélioration de l'étuvage du riz au niveau de la plaine rizicole de Bagré.

Thème:

Présenté et soutenu le 28/11/2011 par:
GUENGANE Rigobert

Composition du Jury:

Dr Amadou SIDIBE, Economiste : Président du Jury

M. Tasré BOUDA, Economiste : Vice président, Représentant du MAH

Dr Zacharie SEGDA : Directeur de mémoire

M. Youssouf OUATTARA : Maître de stage

N° d'ordre : Octobre 2011

2

RESUME

Malgré ses faibles contributions de 3% dans la production céréalière et de 0, 31 % au PIB, le riz occupe une place importante dans l'économie, en raison de la forte demande sous les effets conjugués de la croissance démographique et de l'urbanisation du Burkina Faso. Cette demande entraîne des importations qui ont atteint 40 milliards de francs CFA (ONAC, 2008).

Plus de 52% de la production nationale (FAO, 2010) de riz est transformée par étuvage. Le rôle important de cette technique dans la valorisation du riz produit au niveau national a milité pour le choix du thème de cette étude dont l'objectif principal est de contribuer à son amélioration.

L'étude a été conduite en trois phases: (i) un diagnostic des contraintes du milieu d'étuvage à travers des enquêtes, (ii) une évaluation de la contribution des connaissances endogènes à l'amélioration de l'activité d'étuvage du riz à travers un guide d'entretien et (iii) la conduite de tests d'étuvage, de dégustation et de conservation de trois variétés de riz les plus cultivées à Bagré avec deux techniques d'étuvage (traditionnelle et améliorée).

Les résultats obtenus ont confirmé les effets négatifs des contraintes de la filière riz sur l'étuvage du riz à Bagré d'une part et d'autre part l'importance des savoirs locaux dans l'amélioration des techniques d'étuvage. Les résultats des tests ont montré l'influence des caractéristiques physico-chimiques et des techniques d'étuvage sur la qualité du riz étuvé.

L'étude nous a révélé qu'une meilleure organisation des acteurs directs, le renforcement de leurs capacités et la vulgarisation de techniques performantes et adaptées d'étuvage, est l'une des clés d'amélioration de la qualité du riz étuvé à Bagré.

Mots clés: Riz étuvé-Amélioration-Technologie-Bagré.

3

ABSTRACT

In spite of his weak contribution of 3% to grains production and 0.31% to gross domestic production (GDP), rice holds an important place in Burkina Faso.

More than 52% of national rice production is process by parboiling. The important role, of this technique for national rice production, campaigned for this research theme choice, which has for main purpose to contribute for his improvement.

The research has been executed in three phases. First, the rice parboiling area diagnosis by inquiries has been done. Secondly, an evaluation of background's knowledge's contribution to rice parboiling improvement was executed with an interview guide. And the third done has been the realization with the three varieties of rice parboiling test, tasting test and meal conservation test, using two techniques (traditional and improved).

The results we obtained, confirmed on the one hand, the negative effects of rice development channel constraints on rice parboiling, and on the other hand the importance of background knowledges for rice parboiling improvement. The tests results have demonstrated that the physicals and chemicals characteristics of those rice varieties influence the parboiled rice qualities.

It's possible to improve the quality of parboiled rice in Bagré and to deliver it market competition capacities. But it needs necessarily the main actor's better organization, their capacities enhancing and the vulgarization of highly efficient and adapted parboiling techniques.

Keys words: Parboiled rice-Improvement- Technology- Bagré.

4

TABLE DES MATIERES

1 CHAPITRE I : Introduction 14

1.1 Contexte 14

1.2 Problématique 17

1.2.1 Les contraintes de production du riz étuvé 17

1.3 Cadre conceptuel 22

1.3.1 Définition, principe et dispositifs d'étuvage du riz 23

1.3.2 Le riz étuvé en Afrique 28

1.3.3 L'étuvage du riz au Burkina Faso 29

1.3.4 Amélioration de l'étuvage du riz 29

1.4 Objectifs de l'étude 30

1.5 Hypothèses 31

2 CHAPITRE II : APPROCHE Méthodologie 32

2.1 Milieu d'étude 32

2.2 Matériel et méthodes 33

2.2.1 Cadrage général de l'étude 33

2.2.2 Diagnostic du milieu de l'étuvage. 33

2.2.3 La recherche sur les savoir-faire et expériences locaux. 36

2.2.4 La réalisation des tests 37

2.3 Traitement des données 43

2.3.1 Le dépouillement 43

2.3.2 L'analyse 44

2.4 Les limites et difficultés de l'étude 44

3 CHAPITRE III : Résultats et discussions 45

3.1 Résultats 45

3.1.1 De l'étude du milieu d'étuvage 45

3.1.2 De l'étude sur les savoirs locaux 53

3.1.3 Résultats des tests. 56

3.2 Discussions 60

4 Conclusion 69

5 Références bibliographiques 71

5

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Schémas descriptifs de l'étuvage du riz 24

Figure 2: Diagramme d'étuvage du riz 25

Figure 3: Carte de situation géographique de Bagré 32

Figure 4: Diagramme proposé et utilisé pour les tests. 51

6

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Dispositif expérimental du test d'étuvage 39

Tableau 2.Listes des paramètres du test d'étuvage 41

Tableau 3 . Situation de l'équipement des producteurs 45

Tableau 4. Modalités d'utilisation des variétés par les producteurs (%) 46

Tableau 5. Contraintes de production 48

Tableau 6. Evolution de la production rizicole sur la plaine de Bagré. 49

Tableau 7. Modes d'exécution des principales opérations 49

Tableau 8. Les principales contraintes 50

Tableau 9. Besoins d'accompagnements des femmes 50

Tableau 10. Contraintes des unités de transformation 52

Tableau 11 . Appréciations des appuis par les unités de décorticages (proportions) 53

Tableau 12 . Liste du matériel jadis utilisé 53

Tableau 13. Liste des matériaux utilisés autrefois 53

Tableau 14. Liste des opérations 54

Tableau 15. Dimensions du plateau (spécifications techniques) 56

Tableau 16. Evaluation des impuretés du paddy (kg) au niveau de la TA 57

Tableau 17. Résultats des opérations de réhydratation et de la pré-cuisson TA 57

Tableau 18.Opération de séchage TA (évaluation des durées) 57

Tableau 19.Aspects des riz étuvés à l'oeil nu après décorticage, vannage et tamisage 58

Tableau 20. résultats statistiques de mensuration des grains de TA. 58

Tableau 21. Classification des variétés en fonction des paramètres par ordre décroissant 59

Tableau 22.Estimation des capacités de conservation relative. 59

7

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo 1. Une étuveuse TOMODJEMA (1) et Photo 2 . Etuvage traditionnel (2) 20

Photo 3. Système du Bac d'étuvage 20

Photo 4. Ensemble foyer à balle- marmite 21

Photo 6. Séance de nettoyage à l'eau du paddy 26

Photo 5. Vannage du riz 26

Photo 7. Fin phase1 de réhydratation Photo 8. Réhydratation (phase 2) 27

Photo 9. Séance de pré cuisson Photo 10. Plateau d'étuvage et fin de pré-cuisson 28

Photo 11. Préparation des échantillons de riz (1) Photo 12. Séance de dégustation (2) 41

Photo 13. Les échantillons de riz bouilli pour le test de conservation 42

Photo 14. Penisetum pedicelatum en floraison (1 et 2) 54

Photo 15. Fond de marmite traditionnelle Photo 16 . une couscoussière 55

Photo 17. vues (pile (1) et face (2) du plateau d'étuvage 56

8

ANNEXES

Annexe 1.Liste des producteurs échantillonnés 76

Annexe 2. Liste des femmes échantillonnées 78

Annexe 3. Liste des unités de décorticage enquêtées 79

Annexe 4. Liste des villages explorés 80

Annexe 5. Guide d'entretien pour exploration 81

Annexe 6 Questionnaire Producteur de paddy 82

Annexe 7 Questionnaire des femmes transformatrices 85

Annexe 8. Questionnaire unités de décorticage 88

Annexe 9 . Les fiches du test d'étuvage 90

Annexe 10. Les fiches du test de dégustation 92

Annexe 11. Fiche du test de conservation 94

Annexe 12. Autres résultats 95

Annexe 13. Photos annexes 99

A feu mon père et à ma mère,
que cette oeuvre soit un fruit de
vos efforts et bénédictions qui
m'ont permis d'atteindre ce
niveau d'étude.

Que le Tout Puissant bénisse votre descendance. Amen.

9

DEDICACE

10

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de

l'Ouest (maintenant Centre du Riz pour l'Afrique « Africa Rice).

APIPAC : Association de Promotion de l'Irrigation Privée et Activités Connexes.

ATP : Agri business and Trade Promotion.

CAP/M : Centre Agricole Polyvalent de Matourkou.

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement.

CIRB : Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina.

CNEARC : Centre National d'Etudes Agronomiques des Régions Chaudes de

Montpelier (France).

CPF : Confédération Paysanne du Faso (Burkina Faso).

DGPER : Direction Générale de la Promotion de l'Economie Rurale.

DGPSA : Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles.

DTA : Département des Technologies Alimentaires.

DOS : Document d'Orientation Stratégique.

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture.

GCIUS : Groupe de Collaboration Internationale de l'Université de Sherbrooke de

Suisse.

GRET : Groupe de Recherche et d'Echanges Techniques.

INERA : Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles.

INSD : Institut National des Statistiques et de la Démographie.

IRSAT : Institut de Recherche en Sciences appliquées et Technologies.

INRAB : Institut National de Recherche agricole du Bénin.

LMR : Limite Maximale de Résidus.

MAE : Ministère des Affaires Etrangères Française.

11

MAHRH : Ministère de L'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources

Halieutiques (maintenant MAH).

MCPEA : Ministère du Commerce et de la Promotion de l'Entreprise et de

l'Artisanat.

MOB : Maîtrise d'Ouvrage de Bagré.

MTT : Mission Technique Taïwanaise.

NERICA : New Rice for Africa.

ONAC : Office National du Commerce Extérieur (maintenant APEX/BF).

ONG : Organisme Non Gouvernemental

PAFR : Plan d'Actions pour la Filière Riz.

PCD : Plan Communal de Développement.

PNSR : Programme National du Secteur Rural

PSO : Plan Stratégique Opérationnel

PTAA : Programme Technique Agricole et Alimentaire.

SAA : Sassakawa Association for Africa.

SECAM : Société d'Etudes, de Conseils et d'Assistance Multisectorielle.

SCADD : Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable.

SDR : Stratégie de Développement Rural.

SNDR : Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture;

SONAGESS : Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité.

UGER : Union des Groupements d'Etuveuses de Riz.

UNERIZ : Union Nationale des Etuveuses de Riz.

WARDA : West Africa Rice Development Association.

12

REMERCIEMENTS

A la fin de cette phase de nos travaux combien fructueux, nous nous sommes vus nourris par d'autres envies et ambitions d'investigation. Nous avons été marqués par la chaleur des soutiens reçus de part et d'autres et qui ont concouru à la réussite de nos activités. C'est ici donc l'occasion pour nous de reconnaitre et d'apprécier à leur juste valeur les apports et contributions des uns et des autres.

Aussi, il nous parait juste et normal de témoigner notre profonde reconnaissance et nos sincères remerciements à l'endroit de :

Pr Georges Anicet OUEDRAOGO, Directeur Général du Centre Agricole Polyvalent de Matourkou et à l'ensemble de son personnel, qui pendant trois riches années d'enseignement nous ont reçu dans leur école;

Dr Zacharie SEGDA, notre Directeur de Mémoire et Directeur Général de la Maîtrise d'Ouvrage de Bagré qui a bien voulu nous accueillir, encadrer et conseiller au sein de la structure qu'il dirige pour nos travaux de recherche;

Monsieur Youssouf OUATTARA, notre Maître de Stage et Coordonateur National du Projet Riz Pluvial (PRP) pour l'appui et le suivi constants tout au long de nos travaux;

Tout le personnel de la MOB pour leurs aides et leur bonne humeur tout au long de notre séjour;

Monsieur SAVADOGO Amidou, Directeur Régional de l'Agriculture et de l'Hydraulique de la Région du Centre-Est (DRAFT-CE) et son personnel pour leur appui logistique;

Tous les acteurs (producteurs de paddy, femmes transformatrices de riz, unités de décorticage) de Bagré ayant contribué au bon déroulement de ce travail;

Madame ZAKANE/NANA Mariam, Présidente de l'UGER (Union des Groupements d'Etuveuses de Riz) de Bagré et les membres de son Union pour leur engagement et leur appui sans faille qui ont permis le bon déroulement de nos travaux;

Monsieur ZAKANE Mahamoudou, responsable de la rizerie Wend Konta de Bagré, pour son précieux appui combien inestimable à nos travaux de recherche;

13

Monsieur SOUBEGA Francis, Inspecteur de l'Enseignement du Premier Degré pour son appui à la rédaction de notre mémoire;

Monsieur COULDIATY Théophile, Coordonnateur Régional du Projet Riz Pluvial du Centre-Est pour son appui à la rédaction de notre mémoire;

Mes grands frères Jérôme et Pascal, pour leur accompagnement, leur soutien constant et leur engagement permanent à mes côtés durant ces trois années;

Mon épouse et mes enfants pour les sacrifices consentis et leur patience pendant ces trois années d'études;

Aux amis, collègues et toute autre personne qui ont eu une pensée de réconfort pour nous ou ont contribué de quelque façon que ce soit à la réussite de nos travaux.

14

1 CHAPITRE I : INTRODUCTION

1.1 Contexte

Le riz joue un rôle privilégié dans la satisfaction des besoins céréaliers, après le blé, dans l'alimentation de la population humaine mondiale qui ne cesse de croître (Encarta, 2009). Cette population atteindrait selon Mazoyer (2009), 9 milliards à l'horizon 2050, toute chose qui nécessiterait une augmentation impérative de la production agricole de 70% (Diouf, 2011). Seulement, l'augmentation de sa production d'un taux annuel de 4% est en deçà des attentes comparée à celle de sa consommation de 4,5% l'an et ceci devant une baisse progressive des surfaces allouées à la culture (notamment en Chine) et des stocks mondiaux. Pendant ce temps, les pays africains avec leurs potentialités avérées en terres et résultats de recherches agronomiques restent dépendants d'importations du complément de 42% de leurs besoins (WARDA, 2008). La cause fondamentale est de fait l'incapacité de la production africaine à suivre le rythme de l'accroissement de la demande, en riz de plus en plus grande, qui pourrait porter atteinte aux fragiles équilibres sociaux des Etats Africains. L'Afrique est alors victime aujourd'hui de manque réflexions, par la mise en oeuvre de politiques agricoles efficaces, qui peuvent concourir à un essor véritable de la filière riz (Seck, 2008).

C'est la crise mondiale du riz en 2008 qui a induit une prise de conscience à ces pays qui ont réagi par la mise en place de plateformes d'appuis divers à la riziculture, lesquelles ont amélioré les indicateurs de productions qui restent toujours déficitaires. De plus, le secteur de la transformation, c'est-à-dire celui de la valorisation du riz, reste artisanal et semi artisanal dans la plupart des pays africains, ne mettant pas à la disposition des consommateurs des produits finis de qualité souhaitée (MAHRH, 2008).

Cependant, la question du riz a pendant longtemps été au centre des intérêts des différents gouvernements, tels ceux du Burkina Faso, au regard de son incidence croissante sur l'alimentation et l'économie. En effet, la consommation moyenne annuelle de riz aujourd'hui est d'environ 70 kg/personne/an à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, pour une moyenne nationale comprise entre 15 et 18 kg/personne/an (ONAC, 2008). C'est à partir de 2002, que l'on observe cet accroissement de la demande en riz qui a atteint un pic de plus de 350 000 tonnes en 2005, puis un fléchissement pour descendre à 271 000 tonnes en 2007 (ONAC, 2008).

Si la demande en riz au Burkina Faso garde les tendances actuelles, l'on constatera que l'importation tendra à la baisse et pourrait être maintenue avec les récents efforts du Gouvernement pour accroître la production locale. Mais comme la production nationale est

15

essentiellement liée aux rythmes des saisons pluvieuses qui constituent une grande hypothèse de risque, une évolution probable en dents de scie peut apparaître et la demande pourrait atteindre les 500 000 tonnes à l'horizon 2015. Les sorties de devises pour satisfaire cette demande seraient alors de l'ordre de 60 milliards de francs CFA (ONAC, 2008).

Un aperçu sur l'évolution des superficies et la production de riz paddy sur la période 2000 - 2008 indique des variations de 23 000 ha (année 1960) à 58 000 ha (année 2001), puis une stabilisation autour de 50 000 ha en 2006 et 2007 (SECAM, 2011). La production totale du riz paddy sur la période 2000-2007 a varié entre 70 000 et 110 000 t. C'est à partir de l'année 2008 et ce grâce aux efforts du Gouvernement à travers les subventions des engrais et des semences que des productions record ont été enregistrées. Ainsi, la production du riz a fait un bond de plus de 200% de la campagne 2007-2008 à la campagne 2008-2009 avec une production record de riz de 195 103 tonnes. La production de paddy pour la campagne rizicole 2009-2010 évaluée à 213 585 tonnes est en progression de 9% par rapport à la campagne 2008-2009 (DGPER, 2010).

Avec la nouvelle stratégie adoptée par le Gouvernement du Burkina Faso, les superficies cultivées en riz sont estimées de nos jours à plus de 90 000 ha. Ce progrès de l'évolution de la production nationale de riz a été possible grâce à la contribution d'un ensemble de politiques à savoir des mesures spécifiques, des projets et programmes mises en oeuvre par le pays pour l'augmentation de la production nationale du riz, enjeu stratégique pour le Gouvernement. En effet, depuis 1992, plusieurs politiques de soutien à la filière riz dans l'optique de la réalisation de l'autosuffisance en riz ont été élaborées par le gouvernement et des institutions. Sont de celles-ci :

· le Document d'Orientation Stratégique (DOS) ;

· le Plan Stratégique Opérationnel (PSO) qui définit six filières prioritaires dont le riz;

· la Stratégie de Développement Rural (SDR) à l'horizon 2015, cadre de référence pour toutes les interventions publiques dans le secteur rural;

· la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) 2011-2015 qui vise un développement économique et social accéléré dans la perspective de la vision 2025 ;

· le Programme National du Secteur Rural (PNSR), cadre de référence de planification et de mise en oeuvre de l'ensemble de l'action publique en matière de développement rural dans les domaines relevant de la compétence des ministères sectoriels, à savoir l'agriculture, l'hydraulique, les ressources halieutiques, les ressources animales, l'environnement et le cadre de vie;

·

16

la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR) dont l'objectif global est de contribuer à une augmentation durable de la production de riz en quantité et en qualité afin de satisfaire aux besoins et exigences des consommateurs.

De façon spécifique, la SNDR vise à i) accroitre et intensifier la production rizicole, ii) améliorer la quantité et la qualité du produit fini mis sur le marché et iii) renforcer les capacités des acteurs de la filière riz.

Incontestablement, la mise en oeuvre de stratégies d'augmentation de la production est juste pour un pays en quête de sécurité alimentaire, mais intégrer des approches de valorisation dans ces politiques créera une plus value pour le produit, facteur de pérennisation de la production par une amélioration de la demande, qui pourrait induire un regain de production. Le constat du secteur privé, notamment les acteurs membres de la filière riz autres que les producteurs, est que la subvention des intrants, les exonérations douanières, la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée ont engendré la croissance de la production du riz. Seulement, il dénonce l'absence d'une politique générale intégrée en matière de production agricole, de transformation agroindustrielle et d'incitation à consommer burkinabè. Pour cette catégorie d'acteurs, cette situation a rendu le riz local moins compétitif face au riz importé qui reçoit des subventions à l'exportation et fait ressortir l'incohérence du choix politique du pays sur cette filière. Ce choix, qui a favorisé les importations, aurait été en partie un facteur d'aggravation de la récente crise du riz (SCADD, 2010). Au Burkina Faso, le maillon de la transformation qui conditionne la compétitivité a pendant longtemps bénéficié de peu d'attentions dans la mise en oeuvre des politiques et ceci serait la source de la faiblesse des technologies et de l'absence d'équipements; ce qui induit une mauvaise qualité des opérations post-récolte préjudiciable à la qualité du riz. Cette réalité est aggravée par la non maîtrise des technologies de transformation par les acteurs de ce maillon de la filière qui impacte de façon négative sur la qualité et la compétitivité du riz produit au Burkina Faso par rapport au riz importé.

La nécessité de la conception et de la vulgarisation des techniques performantes de transformation des produits agricoles, restées artisanales ou semi industrielles, s'impose de façon générale, mais celle du riz produit à l'intérieur du pays doit requérir un traitement particulier pour la satisfaction des exigences des consommateurs des villes qui sont de plus en plus à la recherche de produits agro alimentaires de qualité particulière (Seguin, 2002). Alors l'orientation des actions de recherche vers l'élaboration de labels permettant de corriger certaines défaillances du riz est devenue plus qu'un impératif car la mauvaise qualité marchande de notre riz risque de

17

baisser la production nationale. Cette qualité marchande, recherchée pour Louis Lagrange (1995), implique toute la filière riz et tient à des aboutissants liés aux consommateurs qui sont les utilisateurs finaux. Elle se définit comme l'aptitude d'un produit à satisfaire les besoins de l'utilisateur et englobe les qualités du produit au sens strict comme le respect des normes, mais également tout ce qui concourt à son achat tels que les notices d'utilisation, le conditionnement, le respect des délais de livraison, le fonctionnement du service après vente, etc. La loi des 4S (Santé, Sécurité, Service, Satisfaction) de P. Mainguy1 (1987) synthétise bien cette approche. Mais, pour atteindre cette qualité selon Lagrange (1988), l' « invention» s'avère donc être une opération capitale et dans notre cas, l'étuvage du riz et son amélioration méritent une attention particulière car, le riz étuvé doit, par ses qualités sanitaires, diététiques et nutritionnelles, répondre aux attentes des consommateurs.

C'est le moment donc de profiter des atouts et opportunités tels que:

· la pratique séculaire d'étuvage du riz qui ne demande qu'une exploration pour améliorer la qualité du riz et booster sa production;

· la disponibilité d'actrices organisées (« femmes étuveuses» ou transformatrices) qui contribuent à transformer actuellement plus de la moitié du riz produit au plan national (FAO, 2011) ;

· l'existence de paquets technologiques en la matière capables d'améliorer l'image marchande de notre riz (Africa Rice, 2011).

C'est donc, dans un contexte de précarité future d'une alimentation mondiale marqué par le riz pour son rôle déterminant, que se mène notre étude dans le but de contribuer au processus de sa valorisation au Burkina Faso par la technologie d'étuvage.

1.2 Problématique

1.2.1 Les contraintes de production du riz étuvé

Ces dernières années, la production rizicole de notre pays connait une amélioration positive de ses indicateurs, fruit des différents efforts et appuis consentis pour l'augmentation de la production. Mais malgré cette avancée, la demande nationale est couverte à 70% par les importations, soit environ 2/3 des besoins nationaux correspondant à 270 000 tonnes de riz décortiqué qui coûte environ 40 milliards de F.CFA par an au Burkina (ONAC, 2008). Pourtant, des atouts et des opportunités avérés permettant le développement de la culture sur le plan

1 « La qualité dans le domaine agro-alimentaire », rapport de P.Mainguy, 1989.

18

national existent: i) la disponibilité d'importantes superficies aménageables et irrigables, ii) l'existence de variétés améliorées et de paquets technologiques, iii) l'existence d'une part de marché sûr et durable et iv) l'évolution positive d'autre part de l'engouement des consommateurs pour le riz local (FAO, 2011). Seulement, des contraintes réelles de la filière situées en amont, au niveau de la production et en aval étouffent ces faveurs et entravent son développement (Kaboré et al, 2007) et notamment celles liées à la transformation qui rendent fragile notre produit dans un contexte mondial de compétition. Et, en dépit des efforts fournis depuis des décennies pour le développement de la filière, cette situation expose notre riz à la concurrence déloyale qu'il mène face au riz importé des pays asiatiques surtout. Malgré donc les apports appréciables des innovations technologiques, l'on constate la persistance des contraintes techniques et socio économiques dont les plus importantes sont:

· l'irrégularité de l'approvisionnement des acteurs de la filière, liée à la saisonnalité de l'offre de produits frais et la qualité relative du riz paddy;

· l'insuffisance de maîtrise des techniques de transformation par les actrices qui reste préoccupante (MAHRH, 2008);

· les qualités diverses du riz étuvé sur le marché, notamment la disparité de couleur et l'hétérogénéité qui ne lui permettent pas de concurrencer les riz importés par le manque de stabilité de ses caractéristiques marchandes et culinaires;

· les difficultés pour les transformatrices à s'approprier les innovations technologiques à cause de leurs coûts élevés, du manque d'infrastructures et d'appuis divers;

· la faible performance des nouvelles technologies en cours de vulgarisation;

· la faible mise en oeuvre d'actions pour une meilleure visibilité du riz local à l'intention des consommateurs.

La recherche de l'amélioration de la qualité du riz étuvé est une urgence pour les pays africains dont le Burkina Faso, pour prémunir leurs économies fragiles et sauvegarder leur souveraineté alimentaire. Pour ce qui est des innovations technologiques, elles se sont traduites à travers des programmes de recherches entreprises dont les principaux résultats sont constitués d'avancées technologiques faites par anticipation et ce par les institutions de recherche et mises en oeuvre dans notre pays par l'IRSAT (Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies) et l'APIPAC (Association des Professionnels de l'Irrigation Privée et Activités Connexes). Mais, celles-ci sont restées insuffisantes (MAHRH, 2008) et leur état dans le domaine de l'étuvage du riz pourrait se résumer de la façon suivante: d'abord l'introduction en 2001/2002, par un atelier

19

de mécanique burkinabè (TOMODJEMA) à l'image d'un dispositif similaire d'autres pays de la sous région (Ghana et Guinée) du fût d'étuvage. Il est constitué d'un fût de 200 litres auquel est fixé en dessous un foyer amélioré, le tout solidaire d'un battis qui permet de faire basculer le fût. Une grille qui sert de tamis est fixée à l'intérieur pour retenir le riz à étuver. Le fond du fût est le réservoir d'eau dont la vapeur à l'ébullition monte dans la masse de riz placé du au-dessus. Un couvercle muni d'un voyant permet le contrôle du niveau de vapeur au niveau du riz et un robinet fixé à la base du fût permet les vidanges d'eau (ABC Burkina, 2010). Certes le fût possède des avantages comme la séparation du paddy avec l'eau, la cuisson à la vapeur, l'étuvage de grandes quantités de paddy par rapport aux marmites, une économie de temps et d'énergie par la réduction de la quantité de bois mais il n'a pas bénéficié d'un engouement fort de la part des femmes à cause de son coût élevé (175 000 francs CFA l'unité). De plus, son exigence en main d'oeuvre, son entretien difficile à cause d'attaques de la rouille, sa relative courte durée de `'vie`' par rapport aux marmites et la persistance de la question énergétique ont été des motifs de son rejet (Guenguéré, 2009). Ensuite, devant la non adoption du fût par les femmes et conscient du fait que l'étuvage du riz en contact avec l'eau ne permet pas d'obtenir du riz de bonne qualité, un nouveau dispositif fut mis au point par le Programme de Technologie Agricole et Alimentaire (PTAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Benin (INRAB), appelé `' dispositif amélioré». C'est un bac du type couscoussier composé de deux parties essentielles:

· un bac d'étuvage de forme tronconique dont le tiers (1/3) inférieur et la petite base circulaire (fermée) sont minutieusement perforés;

· une marmite en alliage aluminium dans laquelle s'insère la partie inférieure perforée du

bac lors de l'étuvage.

Ce dispositif existe en deux modèles et qui peuvent étuver respectivement 25 kg et 45 kg. Il comporte des avantages certains tels la résistance à la rouille, la diminution de pertes à l'étuvage, le séchage rapide, le bon rendement au décorticage, l'économie d'énergie et de temps, la bonne qualité du riz étuvé, la montée uniforme de la vapeur et enfin l'usage multiple. Mais des fuites de vapeurs, qui peuvent porter atteinte à ses performances, sont signalées au niveau de son couvercle et au point de jonction entre la marmite et le bac (Lawing, 2006) et (Zoundji, 2008).

Photo 1: Une étuveuse TOMODJEMA (1) et Photo 2 : Etuvage traditionnel (2)

20

Photo ABC Burkina (1) Photo ABC Burkina (2)

Photo 3: Système du Bac d'étuvage

Photo Zoundji (2005)

Enfin, en réponse à la question énergétique, très importante pour un pays sahélien comme le nôtre, la conception et la mise en oeuvre par les techniciens du Groupe de Coopération de l'Université de Sherbrooke de Suisse (GCIUS) d'un foyer à balles de riz, résidus de transformation du riz, dernière innovation dans le domaine fut salutaire. Son coût à l'achat (35 000 FCFA l'unité) est vite amorti en 24 jours d'activités par une économie journalière en bois de 1500 FCFA, équivalent de 0,11m3 de bois. Il contribue ainsi à la lutte contre la déforestation, la désertification et la préservation de l'environnement.

Photo 4: Ensemble foyer à balle- marmite

= 1,20m

Photo Guengané (2011)

21

Si l'introduction du bac est appréciée pour la qualité du produit fini et celle du foyer à balles salutaire pour la question énergétique, la question de compatibilité des deux innovations laisse entrevoir à l'orée des contraintes probables. En effet, l'ensemble du dispositif constitué du foyer à balles, de la marmite et du bac d'étuvage a une hauteur de 1,70 mètres, ce qui rend difficile le maniement au cours de l'opération d'étuvage par les transformatrices, à cause de sa taille.

De notre constat, tous ces efforts et innovations semblent avoir eu peu d'impacts positifs sur l'activité d'étuvage du riz à Bagré et ce malgré l'existence d'énormes potentiels favorables à Bagré :

· existence du potentiel de production de plus de 3.500 ha d'aménagés pour la riziculture pour les prochaines années;

· existence d'un centre d'étuvage équipé qui constitue un épicentre de diffusion des technologies;

· volonté manifeste des acteurs et particulièrement des femmes pour le développement de l'activité d'étuvage du riz.

La conséquence de cette situation, nonobstant les efforts consentis tant au niveau institutionnel qu'organisationnel, est que la plaine de Bagré connait la persistance des contraintes citées plus haut. En effet, en dépit de l'introduction des innovations techniques en matière d'étuvage de riz depuis 2002 (étuveuse TOMODJEMA) et la vulgarisation récente du bac d'étuvage, les pratiques des transformatrices dans l'activité d'étuvage du riz ont très peu changé:

·

22

elles restent artisanales avec seulement l'introduction de quelques matériels nouveaux comme le foyer à balles de riz, les marmites en aluminium, les décortiqueuses mécaniques;

· il n'existe pas de diagramme unique adopté par les transformatrices:

- elles continuent, au sein de leur unité individuelle, à mener l'activité avec le bois comme source d'énergie;

- la pré-cuisson du paddy se fait toujours en contact de l'eau;

- la réception du paddy, qui est la vérification de la qualité avant la transformation, n'est pas d'actualité;

- les temps des opérations importantes comme la pré-cuisson et la réhydratation ne sont pas harmonisés et vont de 12 à 24 heures pour la réhydratation, selon les transformatrices;

- le conditionnement du riz est fait en fonction du client, soit en sac ou soit en vrac.

La résultante constatée de ces actes est que les commandes des institutions telles la SONAGESS et les ONG, honorées par la mise en commun des différentes productions issues de processus divers de transformations, se trouvent entachées par le manque d'homogénéité se traduisant par les conséquences évidentes qui sont les diverses plaintes des consommateurs.

Primo, c'est ici donc pour nous l'utilité d'élaborer des outils d'aide à l'application et l'adoption des innovations technologiques en matière d'étuvage du riz pour la plaine de Bagré. Ils pourraient constituer un concours à la résolution des contraintes de valorisation du riz paddy par l'amélioration de la qualité du riz étuvé. Et secundo, la nécessité de contribuer à l'élaboration d'ébauches de labels pour le riz étuvé. Il y a également lieu de noter ici, que notre étude est en parfaite symbiose avec les politiques nationales en matière de développement de l'agriculture au Burkina Faso et spécifiquement la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR). Elle s'accorde avec son objectif spécifique n° 2 ayant trait à la fourniture du marché en riz de façon qualitative et quantitative et s'intègre dans l'axe 3 de la valorisation de la production rizicole, où elle pourrait contribuer à la mise en oeuvre de cette stratégie. Ce sont donc ces raisons qui nous ont guidés dans le choix du présent thème.

1.3 Cadre conceptuel

Le choix de la technologie de l'étuvage du riz a été motivé par les avantages multiples que cette pratique procure. Economiquement et diététiquement, l'étuvage du riz est une technologie

23

valorisante à plus d'un titre. Nous définirons ici la technologie, son amélioration et nous ferons l'état de ses apports à la valorisation du riz paddy.

1.3.1 Définition, principe et dispositifs d'étuvage du riz

Le riz paddy n'est consommable que s'il est débarrassé de ses glumes et glumelles par le décorticage. Avant le décorticage, l'étuvage peut être fait ou non. Cependant, il est nécessaire que le riz soit étuvé afin d'avoir un riz de bonne qualité sur les plans physique, chimique et organoleptique. L'étuvage apparaît donc comme une activité de transformation primordiale et se définit comme une opération de traitement du paddy qui atténue les effets d'un mauvais séchage (fissures) et améliore quantitativement et qualitativement le rendement car le taux de brisure des grains est diminué. Il permet de présenter un produit consommable de qualité aux clients, créant ainsi une valeur ajoutée au riz paddy. L'opération consiste à ré-humidifier, chauffer et sécher les grains paddy avant leur décorticage et polissage (Zossou et Wanvoeke, 2010).

L'étuvage est décrit ci-dessous de manière très simplifiée, quelques croquis à l'appui (figure 1). Le riz blanc étuvé a subi un traitement à la vapeur avant d'être décortiqué; il est préalablement mis à tremper avant d'être exposé à la vapeur. Ce traitement à l'étouffée permet aux éléments nutritifs hydrosolubles contenus dans le germe et les deux enveloppes (minéraux et vitamines) de s'infiltrer à l'intérieur du grain, ainsi la valeur nutritive n'est pas autant affectée par le polissage. Le riz étuvé est légèrement translucide et jaunâtre, mais il blanchit à la cuisson, conserve son apparence et ne colle pas. Il est plus léger et de saveur plus délicate que le riz brun ou «riz complet» ou «riz cargo». C'est le riz le plus nourrissant après le riz brun; par contre, il ne contient pas autant de fibres que ce dernier, ayant perdu le son. À quantité égale, il donne le même rendement après la cuisson que le riz brun. Le riz étuvé se conserve facilement puisque le rancissement est retardé grâce à l'étuvage. A noter que ce procédé de pré-cuisson du paddy donne un riz savoureux et qui « gonfle » mieux à la cuisson.

Figure 1 : Schémas descriptifs de l'étuvage du riz

L'agrandissement montre
de façon symbolique les
vitamines et sels minéraux

contenus dans le
péricarpe.

Voilà comment fonctionne

l'étuvage : l'air contenu
dans le riz brut est retiré à l'aide de vide. En faisant tremper le riz dans de l'eau tiède, les vitamines et sels minéraux contenus dans le germe et le péricarpe se détachent.

Puis, les matières solubles à l'eau sont pressées de nouveau à l'intérieur du grain de riz à l'aide de vapeur d'eau et d'une pression très forte.

L'amidon à la surface du grain de riz est de nouveau exposé à la vapeur chaude pour durcir le grain. C'est grâce à ce scellage que les matières nutritives restent enfermées dans le grain. Ensuite, le riz est séché.

24

Source : wikipedia/oryza, 2011

1.3.1.1 Le Principe et les avantages de l'étuvage

Les deux éléments importants qui interviennent dans le processus d'étuvage sont l'eau et la chaleur. Les avantages de l'étuvage du riz peuvent être résumés en trois points essentiels:

· réduction du taux de brisures au décorticage;

· amélioration du rendement;

· réduction des pertes en éléments nutritifs au cours du décorticage et de la cuisson du riz.

Les principales modifications chimiques, physiques et organoleptiques produites par l'étuvage sur le riz sont:

Modifications chimiques:

F les substances hydrosolubles constituées de vitamines et de sels minéraux se

dissolvent et se diffusent dans tout le grain;

F les globules lipoïdes de l'albumen se dissolvent également dans le grain;

F l'amidon gélatinisé se présente comme une masse compacte et homogène ;

F les lipides sont séparés et s'enfoncent dans la masse compacte d'amidon gélatinisé ;

ils sont donc moins sujets à l'extraction ; et

F les substances liposolubles du germe et de la couche extérieure de l'albumen sont

dissoutes et diffusées dans le grain.

Modifications physiques :

F le séchage ramène la teneur en eau du grain au niveau optimal pour l'usinage ;

F tous les processus biologiques latents ou actifs à savoir la germination, la prolifération des spores de champignon, le développement d'insectes à différents stades sont définitivement stoppés ;

F le rendement à l'usinage est meilleur et la qualité est améliorée parce qu'il y a moins de grains brisés ;

F le riz étuvé, usiné ou non, se conserve mieux et plus longtemps car la germination n'est plus possible et la texture compacte de l'albumen lui permet de mieux résister aux attaques des insectes et de ne pas absorber l'humidité du milieu ambiant ; et

F le riz étuvé ranci moins.

Modifications organoleptiques les plus importantes :

F le riz étuvé cuit est plus digeste, du fait de sa texture et de sa consistance ferme ; et F après cuisson, les grains sont plus fermes et ont moins tendance à coller.

Figure 2: Diagramme d'étuvage du riz

Riz Paddy

 

Triage- lavage

Riz Paddy lavé

Trempage (1)

 

Séchage au soleil

 

Egouttage Pré-cuisson Egouttage

 

Séchage à l'ombre
pendant au moins 24

Riz étuvé

Décorticage

Riz cargo

 

(1) Dans l'eau chaude

Source: Houssou (2002) repris par Zoundji (2008).

1.3.1.2 Le dispositif traditionnel d'étuvage

Si le dispositif traditionnel d'étuvage du riz suit le même diagramme ci-dessus, il se démarque du dispositif amélioré par le matériel utilisé et par des pratiques inappropriées qui ne garantissent pas la qualité du riz étuvé:

25

s le nettoyage insuffisant du paddy avant le début des opérations;

·

26

le trempage excessif ou trop long qui ternit la couleur du riz étuvé ou lui attribue une mauvaise odeur à la préparation;

· le trempage insuffisant donnant un amidon partiellement gélatinisé dit `'ventre blanc»;

· le trempage à l'eau froide nécessitant une longue durée et dépréciant le riz étuvé;

· la pré-cuisson du paddy directement en contact avec l'eau entrainant une cuisson hétérogène (une brûlure du riz se trouvant au fond du récipient).

1.3.1.3 Dispositif amélioré d'étuvage

Une version améliorée du dispositif d'étuvage à la vapeur est composée d'une marmite en fonte d'aluminium et du bac d'étuvage. Il a été mis au point en 2005 par le Centre du Riz pour l'Afrique (ADRAO) en collaboration avec Sassakawa Global 2000 et le Programme Technologie Alimentaire Agricole (PTAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB). Le principe moteur de ce dispositif est la cuisson à la vapeur. Le processus de l'étuvage amélioré du riz paddy se résume de façon suivante:

A. Le nettoyage du paddy

Il consiste au vannage qui se fait manuellement ou mécaniquement, suivi d'un lavage à l'eau. L'objectif recherché par cette opération est de débarrasser le riz des impuretés physiques telles que les balles vides, les cailloux et autres corps étrangers.

Photo 6: Vannage du riz

Photo 5: Séance de nettoyage à l'eau du paddy

 
 

Photos Guengané (2011)

 
 

B. L'égouttage du riz paddy

Cette opération permet de débarrasser le riz paddy de l'eau du lavage. Elle s'effectue à l'aide de paniers et a lieu avant les étapes de trempage et de pré cuisson.

C. La réhydratation ou le trempage du paddy.

Cette opération comporte deux sous opérations. La première consiste à verser le riz paddy nettoyé dans de l'eau chaude sur le foyer et de continuer le chauffage tout en remuant le riz paddy. Cette phase s'achève au bout d'une quinzaine de minutes et au moment où des bulles apparaissent de l'eau qui submerge le riz paddy. Cette opération est précurseur et accélératrice du phénomène de réhydratation. La seconde phase consiste à vider le riz paddy et à le garder dans un récipient pendant une durée comprise entre 12 et 14 heures. Le constat de la fin de cette deuxième phase peut se faire par un test qui consiste à mettre un grain sous la dent et à le croquer. La sensation « molle» indique la fin de cette opération. Le décollement des éléments chimiques du péricarpe a lieu au cours de cette phase.

Photo 7: Fin phase1 de réhydratation Photo 8: Réhydratation (phase 2)

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Photos: Guengané (2011)

D. La pré-cuisson (étuvage)

C'est la phase de gélatinisation de l'amidon. Le riz paddy égoutté à l'aide d'un panier est transvasé dans le dispositif au moment où l'eau entre en ébullition. Le couvercle est refermé pour éviter l'échappement de la vapeur. L'éclatement du paddy informe de la fin de l'opération au bout de 25 à 30 minutes. Le bruit sec que produit la masse de paddy, lorsqu'on tape avec la paume de la main au début, devient alors lourd à la fin. Le recouvrement du paddy à l'aide d'un

sac en jute mouillé atténue les pertes de vapeur et accentue la pression pour une bonne migration des éléments nutritifs décollés vers l'amidon en gélatinisation.

Photo 9: Séance de pré cuisson Photo 10: Plateau d'étuvage2 et fin de pré-cuisson

28

Photos: Guengané (2011)

E. Le séchage

Cette opération comporte également deux phases. La première phase se passe au soleil sur une terrasse ou sur une bâche. Le riz paddy étuvé est régulièrement remué pour homogénéiser le séchage. Elle dure environ une (01) heure. La seconde phase a lieu à l'ombre où le riz paddy étuvé est fréquemment remué. Elle dure environ 8 à 9 heures et ramène le taux d'humidité à 14% pour le décorticage.

1.3.2 Le riz étuvé en Afrique

En Afrique et au sud du Sahara, les activités de transformation du riz comme l'étuvage restent artisanales ou semi industrielles réduisant ainsi la qualité du produit. Il est beaucoup pratiqué dans les pays de la sous région comme le Bénin, la Guinée, le Mali, le Ghana, etc. et est accompagné par les institutions telles que Africa Rice, Oxfam Intermon, etc. Et selon Camara (2009), l'étuvage permettrait de réduire les pertes dans les stocks non seulement pour les grandes industries de riz, mais aussi pour les productions traditionnelles. L'étuvage serait ainsi une pratique qui pourrait conduire à l'amélioration de la sécurité alimentaire dans les pays en développement, mais le défi est d'améliorer et de vulgariser cette technique traditionnelle et de façon durable.

2 Le plateau d'étuvage a été conçu sur la base des résultats de notre recherche (voir résultats).

29

1.3.3 L'étuvage du riz au Burkina Faso

Cette pratique est séculaire et endogène dans notre pays. Elle était la principale technologie pour transformer les premières variétés de riz introduites en Afrique (O. glaberrima dans les ménages. Elle a cours au Burkina Faso depuis la pratique de la culture du riz. Elle utilisait et utilise encore des ustensiles et moyens traditionnels qui ont des inconvénients majeurs sur la qualité du riz étuvé:

· l'hétérogénéité du riz étuvé qui a une faible valeur marchande dans les grands centres urbains;

· la vétusté du matériel utilisé avec une manutention difficile;

· l'utilisation excessive du bois comme source d'énergie dans un pays sahélien en quête de préservation de son environnement.

L'étuvage du riz prend de jour en jour une ampleur notable dans notre pays avec la naissance de l'Union Nationale des Etuveuses de Riz du Burkina (UNERiz/B) et l'érection des centres d'étuvage de Bama, de Bagré, de Mogtédo, du Sourou et de Niassan. Mais il reste, comme souligné plus haut, artisanal par les techniques utilisées, ne donnant pas encore de résultats satisfaisants (MAHRH, 2008). Malgré tout, l'étuvage du riz est d'une grande contribution dans la transformation et l'écoulement de plus de la moitié du riz produit au Burkina (MAHRH, 2006).

1.3.4 Amélioration de l'étuvage du riz

L'orientation des actions de recherches vers des horizons d'élaboration de labels permettant de corriger certaines défaillances du riz est devenue plus qu'un impératif. En effet, les conséquences de la relative mauvaise qualité de notre riz empêchent sa conquête de marchés et laissent perdurer le poids des importations sur notre économie.

Selon le Petit Larousse (2010), l'amélioration est l'action d'améliorer qui signifie rendre meilleur, changer en mieux. Dans notre contexte, l'amélioration de l'étuvage consiste en l'élaboration et la mise en oeuvre d'actions, de dispositions et/ou d'innovations dont les objectifs sont de rendre meilleur le riz étuvé de façon qualitative et quantitative et rendre aisée la conduite de l'activité d'étuvage du riz. Ce changement de modalités de mise en oeuvre doit générer économiquement des avantages sur les plans quantitatif et qualitatif.

30

Sur le plan quantitatif, ces avantages peuvent être directs comme l'augmentation du rendement du riz au décorticage, ou indirects tels que la réduction de l'utilisation des matériaux sources d'énergie, la réduction de la durée des séances de transformation pour une augmentation des capacités de production.

Sur le plan qualitatif, les avantages directs peuvent être l'amélioration des caractéristiques physiques, chimiques, organoleptiques, sanitaires du riz étuvé et/ou de sa qualité marchande. De façon indirecte, la réduction du labeur des acteurs par la mise à disposition de conditions pratiques et faciles d'appropriation dans l'exécution de l'activité, est importante comme changement.

Pour finir, de notre approche conceptuelle sur l'étuvage du riz, il faut noter que les déterminants de son amélioration ne sont rien d'autres que les facteurs auxquels sont liées les qualités du riz étuvé ou qui conditionnent son atteinte. Ces facteurs sont:

F technologiques ou techniques tels que la performance des diagrammes de production, le degré de leur maîtrise et de leur mise en application par les acteurs du secteur de la transformation et la capacité de fourniture de riz paddy de qualité par les producteurs;

F génétiques comme les propriétés physicochimiques des grains de riz qui auront une influence sur les caractéristiques physiques, chimiques, organoleptiques, culinaires et diététiques du riz étuvé;

F marchands c'est-à-dire l'ensemble des critères qui conditionnent les préférences des consommateurs pour le riz étuvé.

1.4 Objectifs de l'étude

Notre étude a pour objectif global de contribuer à l'amélioration de l'étuvage du riz à travers la caractérisation de la matière première et celle d'approches d'amélioration aux acteurs de la plaine de Bagré.

Et de façon spécifique, il s'agit:

1. de déterminer les contraintes qui influent sur l'essor de l'activité d'étuvage du riz à Bagré ;

2. d'apprécier la contribution des connaissances endogènes à l'amélioration de l'activité d'étuvage du riz à Bagré ;

31

3. de caractériser le comportement des variétés produites à Bagré vis-à-vis de deux techniques d'étuvage du riz.

1.5 Hypothèses

Trois hypothèses ont été formulées :

H 1 : les contraintes de production et de transformation du riz entravent le développement de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré.

H 2 : les connaissances endogènes ont une forte contribution dans l'amélioration de l'étuvage du riz.

H3 : les grains des variétés de riz produites dans la plaine de Bagré sont en partie responsables, de par leur composition physicochimique, des défaillances de qualité, objets de reproches des consommateurs au riz étuvé.

2 CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIE

2.1 Milieu d'étude

La zone du projet Bagré est située essentiellement dans la province du Boulgou. Elle est comprise entre les méridiens 0°14 et 0°50 nord et les parallèles 11°12 et 11°53 Ouest. Sa superficie est de 493 000 ha et se répartit entre les provinces du Boulgou (406 000 ha) soit 82,4%, du Zoundwéogo (75 700 ha) soit 15,4%), du Kouritenga (10 000 ha), soit 2,0%) et du Ganzourgou (1 200 ha), soit 0,2%. Le projet siège dans la commune de Bagré situé à environ 230 km de Ouagadougou au Centre-Est du pays et à 45 km de Tenkodogo. Sa superficie totale est de 430 km 2.

Quatre raisons essentielles nous ont amené à faire le choix de la plaine de Bagré :

· c'est une grande zone de production rizicole;

· l'étuvage du riz y est organisé par des femmes avec un centre d'étuvage fonctionnel;

· le choix de Bagré pour abriter le premier pôle de croissance du Burkina Faso;

· notre volonté de contribuer à l'amélioration de la pratique d'étuvage du riz sur le site de Bagré.

Figure 3: Carte de situation géographique de Bagré

Source : Rapport PCD de Bagré (2006)

32

33

2.2 Matériel et méthodes

2.2.1 Cadrage général de l'étude

Notre étude a commencé par une préparation qui a débuté en février 2011 et a consisté en la réalisation d'un certain nombre d'activités.

2.2.1.1 . La revue documentaire

Cette étape théorique de notre étude a commencé à Bobo-Dioulasso et au CAP/M (Centre Agricole Polyvalent de Matourkou) en février 2011, par la capitalisation de données dans le domaine et le sujet de recherche à la bibliothèque, à partir de documents divers comme des rapports, des périodiques, des livres, des articles et des communications scientifiques. Ensuite, les sites internet d'institutions comme la FAO, Africa Rice, INSD, CIRAD, Inter réseaux, ABC Burkina,... ont été visités.

2.2.1.2 . L'exploration sur le sujet d'étude

L'objectif de cette exploration a été d'actualiser nos connaissances scientifiques sur le sujet. Nous avons consulté plusieurs institutions comme la CPF (Confédération Paysanne du Faso), le Laboratoire du DTA (Département des technologies Alimentaires) du Ministère de la Recherche Scientifique et de l'innovation et l'INERA (Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles).

Cette étape a permis de faire un choix des méthodes d'approches et de nous imprégner des innovations en cours sur le sujet.

2.2.1.3 . Exécution calendaire de la recherche terrain. Elle s'est déroulée du 15 mai au 30 juillet 2011 avec:

· le diagnostic du milieu d'étude auprès des femmes transformatrices, des unités de décorticage, des producteurs de paddy et la réalisation des tests;

· la collecte des données de terrain à travers les entretiens et l'administration des questionnaires aux échantillons d'acteurs ciblés du 15 mai au 24 juin 2011 ;

· la collecte de données à partir des tests du 26 juin au 30 juillet 2011.

2.2.2 Diagnostic du milieu de l'étuvage.

La connaissance du milieu de l'étuvage par un diagnostic des contraintes sous lesquelles évolue l'activité a été la clé d'accès pour cerner les paramètres de dépréciation du riz étuvé. Une

34

enquête à l'aide d'un questionnaire comme outil principal a alors été conduite au niveau de chaque acteur direct à savoir les producteurs de paddy, les femmes transformatrices et les unités de décorticage.

2.2.2.1 Les producteurs de paddy.

La qualité du riz paddy dépend en premier lieu de cette catégorie d'acteurs à travers les activités de production par le respect des normes de production dont le renouvellement des semences, le respect des doses d'engrais, l'exécution parfaite des opérations post récolte, etc., en somme, toute action qui permet à la plante d'exprimer son potentiel végétatif et d'avoir une récolte propre, saine et physiologiquement apte au processus d'étuvage. Un échantillon de soixante (60) producteurs a été retenu aléatoirement à partir de la base de données et de façon stratifiée avec allocations proportionnelles sur le critère du sexe avec la méthode de Sondage Aléatoire Simple. La base de données contenant la liste des producteurs, leur adresse et superficies des parcelles, a été fournie par la Maîtrise d'Ouvrage de Bagré (MOB). La préparation de l'enquête a consisté en l'élaboration d'un questionnaire (annexe N° 6) constitué de questions dont les réponses sont des modalités pour permettre une exploitation facile et adressé à l'échantillon de producteurs (annexe N° 1). On y retrouve, l'identification, les données de l'exploitation, les pratiques culturales et les contraintes de production.

Ce questionnaire est appuyé par d'autres outils comme:

Les interviews non structurées (INS). Sans questionnaire ni guide d'entretien mais ayant trait au sujet de l'étude. Elles sont intervenues de façon fortuite à des occasions qui nous ont semblé propices comme les repas, les rencontres, les discussions fortuites et ce avec des acteurs directs ou indirects tels les services techniques, les producteurs, les femmes, les consommateurs. Elles ont permis de tenir compte de certaines questions comme l'organisation des acteurs, les raisons de la défaillance qualitative du paddy, lors de notre étude.

Les interviews semi structurées (ISS). Elles consistent en la réalisation d'entretiens avec des groupes de femmes. Elles ont servi dans la réalisation des entretiens pour le recueil des informations. Leur mise en oeuvre a impliqué la détermination des grandes lignes du domaine à aborder au cours des discussions. Les informations recueillies auprès des organisations des producteurs, des services techniques ont eu cet outil comme support.

35

Les interviews structurées (IS). Elles se sont déroulées à travers l'administration de questionnaires au niveau des producteurs.

L'observation participante.

L'observation participante est une technique d'étude des acteurs sociaux et de leur interaction dans leur contexte réel par un chercheur qui est intégré dans le milieu. Cet outil nous a permis de constater certaines pratiques des producteurs pendant la récolte et la manutention du riz paddy. Son utilisation a montré le fossé qui existe entre les déclarations des acteurs lors de l'administration du questionnaire et leurs comportements à l'action. De plus, la période de collecte des données ayant coïncidé avec celle des récoltes, l'outil a permis, par la réalisation de sorties dans la plaine, non seulement de faire des observations sur les techniques de récolte, de battage, de séchage, de vannage, et de manutention, mais aussi de matérialiser certaines pratiques dommageables à la qualité du paddy par des prises de vues. Enfin, il nous a servi dans les analyses de triangulation.

La répartition des producteurs enquêtés (échantillon) se présente comme suit:

· nombre total de producteurs: 1 665 (1 603 hommes et 62 femmes).

· nombre de producteurs échantillonnés: 60 (58 hommes et 2 femmes).

· mode d'échantillonnage: sondage aléatoire simple et stratifié avec allocation proportionnelle.

· critère de stratification : le sexe (masculin ou féminin).

2.2.2.2 . Les femmes transformatrices.

De leur maîtrise technique du processus d'étuvage dépend la qualité du produit fini. Ainsi, les contraintes qu'elles vivent et leur degré d'application dans la mise en oeuvre du diagramme technique d'étuvage sont nécessaires à connaitre, car jouant un rôle important dans l'amélioration de la qualité du riz étuvé.

Un échantillon de trente six (36) transformatrices (annexe N°2) a été retenu de façon aléatoire avec allocation proportionnelle. Le critère d'appartenance à une organisation était, pour nous, le paramètre de stratification c'est-à-dire les transformatrices organisées ou transformatrices non organisées. Les bases de sondage proviennent de l'UGER, de la MOB et de notre recensement. Par la même procédure, les outils comme l'INS, l'ISS, l'IS, l'observation participante ont été mis à profit. Un questionnaire (voir annexe N°7), du même modèle que celui utilisé chez les

36

producteurs a été utilisé avec les compartiments comme l'identification, les contraintes, les techniques, et les attentes.

Echantillonnage des transformatrices

Le procédé d'échantillonnage est identique à celui des producteurs:

· base de données des transformatrices organisées : 288 femmes;

· base de données des transformatrices non organisées: 51femmes;

· nombre de transformatrices échantillonnées: 36 (organisées = 30, non organisées = 6) ;

· mode d'échantillonnage: sondage aléatoire simple stratifié avec allocation proportionnelle;

· critères de stratification : transformatrices organisées et transformatrices non organisées.

2.2.2.3 . Les unités de décorticage.

Les transformatrices ont recours à cette catégorie d'acteurs pour le décorticage du paddy étuvé. Leurs performances pourraient avoir des répercussions sur la qualité du riz étuvé, si elles sont défaillantes. La constitution de la base de sondage à ce niveau a révélé que leur nombre, une trentaine, ne nécessitait pas un échantillonnage. Un recensement des unités fonctionnelles (annexe N°3) a été effectué au niveau de ce groupe. La préparation étant similaire aux deux premiers groupes, avec le questionnaire comme outil principal. Les autres outils étaient l'INS, l'ISS et l'observation participante. Le questionnaire (voir annexe N° 8), du même modèle que le précédent, s'est intéressé aussi à l'identification, l'équipement, les aspects économiques, les contraintes, etc.

2.2.3 La recherche sur les savoir-faire et expériences locaux.

C'est une exploration des connaissances endogènes et des technologies jadis ou encore utilisées dans le milieu en vue d'une exploitation éventuelle. Elle a été menée auprès de quarante trois (43) femmes recensées des villages aléatoirement retenus de Niambo, de Bagré-cité, de Bagré V1A/RG, de Bagré-village et de Bagré V1RD (annexe N° 4).

Elle a permis de reconstituer les étapes de la technique traditionnelle de l'étuvage du riz dans ses grandes lignes, puis de faire connaissance avec les moyens et matériel utilisés. La méthode d'entretiens de groupe (focus group) à été retenue pour ce volet de l'étude avec comme outil de collecte, de guide d'entretien (voir annexe N°5), appuyé par l'INS, l'ISS et l'observation participante. Sa préparation a consisté en :

·

37

la collecte d'informations sur les villages et les femmes qui y pratiquent l'étuvage du riz de manière organisées ou non, puis leur dénombrement;

· la préparation du guide d'entretien qui a servi à la collecte des informations.

2.2.4 La réalisation des tests

Dans l'optique de caractériser les variétés de riz produites sur la plaine après la transformation par étuvage, trois tests ont été réalisés:

1. un test de transformation par étuvage des trois variétés utilisées avec deux techniques, l'une améliorée et l'autre traditionnelle;

2. un test de dégustation des trois variétés de riz étuvé et bouilli;

3. un test de conservation de repas des trois variétés de riz étuvé et bouilli.

La préparation des tests a consisté en :

· la conception des tests par l'élaboration des protocoles au regard des objectifs recherchés;

· l'élaboration des outils de collecte et de synthèse des données (fiches) (annexes N° 9, 10 et 11) ;

· l'acquisition du matériel et moyens indispensables pour leur mise en oeuvre.

2.2.4.1 . Le test d'étuvage.

Contexte et justification du test.

Malgré ses multiples qualités, le riz étuvé local a du mal à prendre une place importante au niveau des consommateurs. Parmi les reproches qui lui sont faits, la présence d'impuretés, l'hétérogénéité et le manque de stabilité culinaire et gustative figurent en bonne place. La recherche d'alternatives d'amélioration des paramètres impliqués est un souci important pour les transformatrices qui mènent l'activité. Avec l'introduction de la nouvelle technique améliorée et vulgarisée par ATP/USAID, sa comparaison avec celle traditionnelle qui a cours dans le milieu à l'aide des variétés de riz produites, nous a paru utile pour mesurer sa contribution à l'amélioration de l'activité d'étuvage.

Hypothèse du test.

Nous sommes partis de l'hypothèse que les variétés produites sur la plaine s'expriment mieux à travers la nouvelle technique dans leur transformation par étuvage.

38

Objectifs du test. Il s'agissait :

· de vérifier la performance de la nouvelle technique à travers l'amélioration des caractéristiques du riz étuvé produit à partir des trois variétés (FKR 56 N, FKR 19, TS2) produites sur la plaine;

· d'apprécier l'adaptation relative des trois variétés à l'étuvage par la comparaison de leurs caractéristiques.

Les unités expérimentales du test

Deux unités expérimentales ont été utilisées pour la réalisation du test à cause du premier objectif qui est de comparer deux technologies, utilisant des supports et matériels différents et des diagrammes techniques différents:

1. le centre d'étuvage pour la technique améliorée (TA) avec un échantillon de transformatrices

désignées par le bureau de l'UGER. Le matériel utilisé, en plus des équipements du centre, est composé d'une balance, d'un humidimètre, d'un chronomètre, du plateau d'étuvage et de balles de riz;

2. le domicile de Monsieur SORGHO Antoine de Bagré-village où trois transformatrices non formées ont été choisies pour conduire le traitement traditionnel (TT). Le riz paddy issu du même lot que dans TA a été fourni aux dites transformatrices. A la fin du séchage le riz paddy étuvé est récupéré pour le décorticage. Le riz étuvé obtenu a été alors comparé à celui obtenu au niveau du centre d'étuvage.

Le choix de deux unités s'explique par le fait qu'il n'était pas réaliste pour nous d'effectuer de façon objective la technique traditionnelle au niveau du centre d'étuvage car les connaissances acquises par les transformatrices lors des formations influeraient sur leur conduite. Ainsi, avons nous réalisé cette technique avec des transformatrices qui n'ont pas reçu de formation sur l'étuvage amélioré et cela sans surveillance ni suivi des opérations de notre part. Seuls les résultats constitués des riz paddy étuvés étaient importants.

Le dispositif expérimental.

Deux traitements constitués des techniques d'étuvage ont été utilisés avec les variétés comme unités expérimentales ou objets:

39

Tableau 1: Dispositif expérimental du test d'étuvage

Répétitions

 

TA (Centre d'étuvage)

 

TT (Bagré-village)

R1

R2

V1

V3 V2 V2

V3 V1

V2

V1 V3 V3

V1 V2

Source : Protocole du test d'étuvage réalisé à Bagré (2011)

TA= technique améliorée; TT= technique traditionnelle; variétés utilisées (V1 = FKR 56 N, V2 = TS2, V3 = FKR 19) ; nombre de répétitions= deux (02).

Quantité de riz paddy par variété /répétition/technique = 25 kg, soit un total de 100 kg par variété pour les deux répétitions.

NB : les quantités utilisées proviennent du stock de paddy effectué par les femmes au niveau du centre d'étuvage.

Le test a été conduit du 26 juin au 30 juin 2011. Les paramètres d'évaluation du test.

Des critères qualitatifs et quantitatifs ont permis d'établir les comparaisons : Paramètres quantitatifs:

1. taux d'impuretés dans le riz paddy fourni par les producteurs;

2. temps des opérations principales (réhydratation, pré-cuisson, séchage);

3. taux de rendement au décorticage;

4. taux de brisures et d'impuretés;

5. longueur, épaisseur et section des grains.

Paramètres qualitatifs :

1. couleur et éclat des grains par l'observation à l'oeil nu;

2. dureté des grains de façon indirecte à l'aide du taux de brisures;

3. comparaison de l'état vitreux des grains à l'aide d'un banc lumineux d'observation qui est une ampoule sous un verre.

40

Outils de collecte des données du test.

Les outils de collecte de données sont constitués de fiches qui sont la fiche de nettoyage physique, la fiche de réhydratation, la fiche de pré cuisson, la fiche de séchage et la fiche de décorticage.

2.2.4.2 . Le test d'appréciations sensorielles ou de dégustation.

Il a été réalisé le 07 juillet 2011 au niveau du centre d'étuvage. Sa mise en oeuvre a été motivée par le contexte de concurrence subi par le riz étuvé produit au niveau national.

Contexte et justification du test.

L'absence d'étiquette pour le riz étuvé, c'est-à-dire de label pour l'information des consommateurs est l'une des défaillances de production du riz étuvé. Elle est à l'origine du reproche d'instabilité de caractéristiques qui pourtant se justifie par le fait que les variétés possèdent des caractéristiques physico chimiques différentes. Ce test a semblé utile pour apporter une réponse en spécifiant les caractéristiques du riz étuvé issu des différentes variétés.

Objectif du test.

Il s'agissait de comparer les caractéristiques relatives des trois variétés par un test sensoriel (dégustation) sur le riz étuvé bouilli à travers l'appréciation des paramètres comme la couleur, la consistance, l'odeur et le goût.

Unité expérimentale et dispositif.

L'unité expérimentale a été le centre d'étuvage de riz de Bagré et le matériel a été constitué par les variétés de riz étuvé préparé c'est-à-dire bouilli. Le riz est bouilli à l'eau par une seule femme, sans directives particulières.

Le dispositif expérimental a été constitué par les variétés de riz échantillonnées, étuvées préparées et disposées sur une table où les goûteurs passent à tour de rôle, dégustent et apprécient les caractéristiques des variétés de riz: couleur, odeur, consistance et goût.

Echantillonnage des dégustateurs.

L'échantillon était composé de 23 femmes et 20 hommes pris parmi les présents à la séance et de passants qui ont été interpellés pour la cause.

Les paramètres à mesurer.

Ils sont tous qualitatifs et ont été saisis à l'aide d'étalons affectés de valeurs nominales (INERA, 2005), que nous avons préétablis et parmi lesquels choisissent les goûteurs. Un comptage effectué a permis de classer les variétés par paramètre.

Tableau 2:Listes des paramètres du test d'étuvage

Paramètres Couleur

Odeur

Consistance

Goût

 

1.

Blanc

1.

Sent bon

1.

Consistant

1.

Excellent

Etalons

d'appréciation

2.

3.

Blanc sale Peu blanc

2.

3.

Passable

Ne sent pas bon

2.

3.

Peu consistant Non consistant

2.

3.

Bon

Assez bon

 
 
 

4.

Sens mauvais

 
 

4.

Passable

 
 
 
 
 
 
 
 

5.

Mauvais

Source : INERA (2005)

Photo 11: Préparation des échantillons de riz (1) Photo 12: Séance de dégustation (2)

41

Photos Guengané (2011).

Les outils de collecte.

Ils sont constitués de la fiche d'élection et la fiche de calcul des scores (voir annexe-autres résultats N°3-).

2.2.4.3 . Le test de conservation de repas Contexte et justification du test.

Dans les ménages, la tendance actuelle pour des raisons d'économie de temps et d'énergie, est de faire la préparation du repas en une séance unique pour toute la journée. La durée de conservation relative du repas des trois variétés trouve son importance, en particulier quand le repas doit être consommé le lendemain.

Objectif du test.

L'objectif du test est de comparer les capacités relatives de résistance à la décomposition, c'est-à-dire la prédisposition des repas des trois variétés à rancir, c'est-à-dire l'aptitude à être impropre à la consommation humaine. Il ne s'agit pas d'analyses de laboratoire, aspect important, mais plutôt d'une appréciation sensorielle humaine.

Traitement et dispositif expérimental du test.

Un seul traitement constitué de trois échantillons de quantités identiques des trois variétés étuvées et bouillies en deux répétitions. Les repas, après s'être refroidis à la température ambiante, sont gardés dans des pots fermés (voir photo ci-dessous).

Photo 13: Les échantillons de riz bouilli pour le test de conservation

Photo: Guengané (2011)

42

Déroulement du test

43

Les observations ont commencé à partir de douze (12) heures après le dépôt des échantillons et ce toutes les trois heures après la première observation.

Les appréciations se font au toucher par le pétrissage avec les doigts et au goûter par l'aigreur et la saveur. Les modalités d'appréciations constituées de croix (voir fiche en annexe N°11 ) ont permis de faire les annotations.

Les observations

Les observations ont été faites par nos propres soins.

Les outils de collecte

L'outil de collecte utilisé est une fiche de consignation des observations (voir fiche en annexe N°10).

2.3 Traitement des données

2.3.1 Le dépouillement

Cette phase est consécutive aux différentes opérations de collecte d'informations sur le terrain et à partir des tests. Seul le dépouillement des informations recueillies des explorations sur les pratiques et connaissances endogènes sur l'étuvage, a été effectué avant la réalisation des tests, pour le besoin d'utilisation des résultats obtenus.

Le matériel utilisé était constitué de :

· un micro ordinateur portatif pour les saisies, les calculs, etc. ;

· un banc lumineux pour l'appréciation de la translucidité des grains de riz étuvé;

· une caméra numérique pour les prises de vues;

· une balance pour les pesées;

· un pied à coulisse pour les mensurations des graines (précision #177; 0,05 mm) ;

· une décortiqueuse de riz (marque MASATOYO) ;

· une trieuse/tamiseuse de grains (marque MASATOYO) ;

· deux logiciels : SPSS Statistics 17.0 (version anglaise) et Microsoft office Excel 2007.

Du dépouillement, la synthèse des données a permis la constitution de bases de données et de tableaux synthèses qui sont:

·

44

une base de données sur la production et les aspects post productions;

· une base de données sur l'activité d'étuvage du riz au niveau des femmes;

· une base de données sur les unités de décorticage fonctionnelles au moment de l'étude;

· une base de données sur la mensuration de la longueur, l'épaisseur et la section des graines;

· des tableaux de synthèse des données recueillies à partir des tests.

2.3.2 L'analyse

Elle a été faite à l'aide du matériel et outils qui étaient à notre disposition. Ainsi, le logiciel SPSS statistics 17.0 a servi d'abord à l'élaboration des bases de données des enquêtes auprès des producteurs de paddy, des transformatrices et des unités de décorticage, puis aux analyses des données. Le logiciel Excel 2007 a, quant à lui, servi à la saisie et /ou l'analyse des données, résultats et aux calculs synthèse divers comme les scores, les proportions, etc. Les matériels tels le pied à coulisse, le banc lumineux, la balance, l'ordinateur ont été utilisés respectivement pour la mensuration des grains, l'appréciation de l'état vitreux des grains, les différentes pesées et la saisie de l'ensemble des données et textes.

2.4 Les limites et difficultés de l'étude

La limite principale de notre étude a été l'insuffisance du temps imparti aux travaux qui nous a contraints à occulter certains aspects de notre étude en l'occurrence l'évaluation de Pennisetum Pedicelatum. Des analyses de laboratoire auraient permis de mieux caractériser les variétés de riz après l'étuvage et pendant la conservation de repas mais la difficulté principale de ce stage a été l'absence de bases de données fiables sur les acteurs.

45

3 CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1 Résultats

3.1.1 De l'étude du milieu d'étuvage

3.1.1.1 Les producteurs de paddy

Les informations recueillies ont permis de faire le point sur les caractéristiques qualifiant les exploitants, les situations des équipements, les pratiques des producteurs pendant la production, les opérations de post récolte, les contraintes, les attentes et leurs rapports avec l'activité d'étuvage. Ces informations ont permis d'apprécier la situation de la production du riz paddy.

Situation d'équipement des producteurs

Les équipements importants permettant une exécution prompte des activités sont insuffisants à Bagré (tableau 3) et les dispositions de restauration du capital sol semblent peu intéressées les producteurs.

Tableau 3 : Situation de l'équipement des producteurs

Types équipements

Possession (%)

1

Tracteurs

1,7

2

Motoculteurs

3,3

3

Charrues bovines

73,3

4

Charrettes asines

85

5

Herses bovines

46,7

6

Triangles sarcleurs

12,3

7

Batteuses

0,0

8

Anes

78,3

9

Boeufs de traits

56,7

10

Fosses fumières

41,7

11

Etables fumières

46,7

12

Parcs à fumier

0,0

 

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané(2011).

Cet état de sous équipement ne permet pas aux producteurs d'exécuter promptement les opérations culturales et de respecter le calendrier cultural préétabli par la MOB (Maitrise d'Ouvrage de Bagré). Les exploitants ont donc recours aux prestataires de services qui réalisent souvent les opérations à la sauvette, mettant en péril les conditions d'un bon développement physiologique de la culture. Les principales et importantes opérations effectuées sous cette forme sont le labour, le repiquage, le désherbage, la récolte et le battage qui par leurs importances

46

agronomiques influent donc négativement sur le bon développement du riz et la qualité du paddy.

Modalités d'utilisation des variétés.

Le choix des variétés de riz par les producteurs, est fonction des réalités qu'ils vivent comme le difficile accès aux intrants, la demande du marché, mais pas au regard du potentiel de production (tableau 4).

Tableau 4: Modalités d'utilisation des variétés par les producteurs (%)

Variétés

FKR 56 N

TS2

FKR 19

Choix

 
 
 

Oui

21,7

70

56,7

Non

78,3

30

43, 3

Raisons du choix

ou refus

Exigences en fumure. Longueur du cycle.

Bon rendement.

Rusticité. Tolérance aux retards de fumure. Consommation.

Marché.

Cycle réduit. Marché.

 

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

Le choix des variétés est plutôt basé sur des raisons comme la rusticité, le marché et la consommation et non sur la productivité. Les déterminants de choix sont donc basés sur le vécu des producteurs.

L'utilisation des intrants par les producteurs

En matière d'utilisation des intrants par les producteurs et sur la base de leurs déclarations, le respect des consignes de l'encadrement en matière des doses d'engrais est acceptable. Mais en matière de pesticides (herbicides et insecticides), si l'on constate une utilisation abusive du premier groupe, des défaillances sont observées par rapport au second et précisément sur le traitement des semences:

- 78,3 % des producteurs respectent le renouvèlement des semences;

- 98,3 % font une bonne application des engrais;

- 33% respectent les doses d'herbicides;

- et 45% suivent les normes d'utilisation des insecticides.

Du respect des consignes techniques de l'encadrement en matière de semences, on peut retenir

que le choix et le renouvellement des semences, pratiques primordiales pour assurer une

production homogène et physiologiquement bonne, connaissent des insuffisances. Le

47

renouvellement régulier qui est de trois campagnes au maximum, constitue un acquis dans les habitudes de producteurs (78,3%) et les raisons du choix des variétés sont basées sur des critères justifiées et logiques par les producteurs à savoir:

· la consommation, le marché et la rusticité pour la variété TS2 (70%),

· le marché et la durée courte du cycle pour la variété FKR 19 (56,7%),

· et le rendement pour la variété FKR 56 N (21,7%).

De la conduite culturale (bonnes pratiques), l'application correcte des intrants (doses et natures) constitue une question délicate à Bagré, pour garantir les normes de production:

· si 98,3% des producteurs affirment appliquer les bonnes doses d'engrais en matière de riziculture conventionnelle, il y a lieu d'attirer l'attention que parmi eux, 90% éprouvent des difficultés d'accessibilité physique et financière par rapport aux engrais. De plus, les investigations menées par observation ont permis également de faire un constat de l'état physiologique de la culture dans les parcelles. Nous diagnostiquions souvent une insuffisante alimentation minérale du riz de certaines parcelles qui est confirmée par le rendement moyen déclaré par les producteurs (3 930 kg/ha), dans ce type de riziculture (irrigation). Enfin, la gestion de la fertilité des sols reste une préoccupation également car plus de 50% des exploitations ne disposent d'aucune infrastructure de production de fumure organique;

· en matière d'emploi des pesticides, il faut noter qu'une bonne maitrise des techniques d'irrigation permet d'éviter l'utilisation abusive des herbicides. Sur la plaine, 66,7% des producteurs emploient de façon abusive les herbicides (trois types d'herbicides à la fois par campagne) et seulement 45% suivent les consignes en matière de traitement des semences à la pépinière. Or, pour TOE, (2005), «les produits phytosanitaires appliqués sur les parties aériennes des végétaux ou en traitement de sol évoluent et peuvent persister et se retrouver dans ou sur les parties consommables du végétal à la récolte». Il y a donc une nécessité impérieuse de formation et de sensibilisation des riziculteurs de Bagré, en vue du respect des bonnes pratiques agricoles, par un programme de communication pour le changement de comportement car la qualité du riz passe également par là, par le respect des Limites Maximales de Résidus (LMR) dans les récoltes.

Les contraintes des producteurs

Mis à part la transformation et dans une moindre mesure l'encadrement technique, les producteurs de paddy de Bagré connaissent principalement des contraintes d'équipement

48

(tableau 5), d'approvisionnement en intrants et de commercialisation (les prix insatisfaisants et fluctuants).

Tableau 5: Contraintes de production

Types de contraintes

Existence

Non

Raisons

 

(%)

Existence (%)

 

Equipement

80

20

Accessibilité physique et financière

 
 
 

Absence d'appui

Approvisionnement en intrants

90

10

Accessibilité physique et financière

Commercialisation

83,3

16,7

Fluctuation des prix

 
 
 

Prix insatisfaisant

Transformation

5

95

RAS

Techniques

40

60

Insuffisance de suivi

 

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

F Du traitement post récolte du riz, la manutention du paddy après la récolte est défaillante:

· le dépôt de gerbes de riz dans l'eau ou à la merci des intempéries (pluies) avant le battage est courant;

· le vannage manuel n'est pas performant et laisse beaucoup d'impuretés dans le paddy;

· le séchage hâtif ou fait dans des conditions difficiles (présence de pluie) expose le riz aux moisissures ;

· le retard de battage pour faute de main d'oeuvre et de batteuses occasionne la germination du paddy au champ (voir photo N°3/ annexe N°13) ;

· le conditionnement dans les sacs en polyéthylène qui ne permettent pas l'évaporation du surplus d'eau présent dans le paddy mal séché, cause des dépréciations.

L'évolution de la production de paddy à Bagré

L'évolution de la production de riz paddy est stagnante (tableau 6). Les augmentations de production sont liées principalement aux augmentations des superficies

49

Tableau 6: Evolution de la production rizicole sur la plaine de Bagré.

Années

Superficies
exploitées
(ha)

Taux

d'accroissement
des superficies

Productions annuelles

Taux

d'accroissement des productions

Rendements
moyens en
(t/ha)

1997

648

-

3013

-

4,7

1998

1248

92,6

3682

22,2

3,0

1999

1548

24,0

6439

74,9

4,2

2000

1998

29 ,1

9021

40,1

4,5

2001

2294

14,8

12341

40,1

4,4

2002

3060

33,4

14838

19,4

4,8

2003

2836

-7,3

11515

-22,4

4,1

2004

2798

-1,4

13116

13,9

4,7

2005

2409

-13,8

9965

-24,0

4,1

2006

2673

11,0

0739

7,8

4,0

2007

2773

3,7

12788

19,1

4,6

2008

3700

33,4

18952

48,2

5,1

2009

3732

0,86

17297

-0, 087

4,636

2010

5678

65,7

26284

66

4,630

Source : Rapport annuel d'activités de la MOB (2011)

3.1.1.2 Les femmes transformatrices de riz

L'enquête au niveau de l'activité d'étuvage a donné les résultats suivants en termes d'atouts, de contraintes et de potentialités. La situation des applications technologiques a permis d'élaborer un diagramme consensuel en faisant référence à la littérature et aux pratiques.

Les pratiques d'étuvage des transformatrices

Les diagrammes varient en fonctions des transformatrices et les durées des opérations primordiales comme la réhydratation non harmonisées pour des variétés de riz identiques.

Tableau 7: Modes d'exécution des principales opérations

Opérations Mode d'exécution 0bservations

Réception du riz Aucun Sans contrôle de qualité

Trempage et étuvage A l'eau chaude (C90°C) Durée variant de 12 à 24 h.

Vannage Manuel Au début et à la fin généralement

Tamisage et tri Mécanique et manuelle En fonction des unités de décorticage

Conditionnement En vrac ou en sac Fonction du client

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

Les contraintes des transformatrices

Les transformatrices de riz par étuvage, devant une demande appréciable du marché, sont confrontées aux difficultés de non disponibilité permanente de paddy, d'inaccessibilité financière

50

au paddy et au matériel d'étuvage, de la régularité de qualité du paddy, toute chose les empêchant de mener de manière continue leur activité (tableau 8).

Tableau 8: Les principales contraintes

 
 
 

Aspects

Etat de la situation selon les actrices(%)

 

Bonne Passable Mauvaise

Disponibilité permanente de paddy

11,1

61,1

27,8

Qualité du paddy

27,8

69,4

2,8

Disponibilité de matériel d'étuvage

8,3

38,9

52,8

Disponibilité en énergie

5,6

5,6

88,9

Disponibilité en eau

97,2

0

2,8

Demande locale en riz étuvé

8,3

11,1

80,6

Demande extérieure en riz étuvé

80,6

16,7

2,8

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

Cet état de fait est à l'origine de la baisse des capacités de production du riz étuvé, de l'irrégularité d'approvisionnement du marché, de la livraison de riz de mauvaise qualité et de l'orientation de la clientèle vers le riz importé, tout en réduisant ainsi les revenus des transformatrices.

Les besoins des transformatrices

Les transformatrices de Bagré sont en attente d'appuis divers pour mieux rentabiliser leur activité. Si les institutions oeuvrent sur le plan technique, le manque d'accompagnements matériels et financiers contribue à réduire les effets de leurs appuis (tableau 9).

Tableau 9: Besoins d'accompagnements des femmes

Types d'appui

Existence(%)

1

Appui technique

58,3

2

Appui financier

16,7

3

Appui matériel

19,4

4

Appui organisationnel

44,4

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

Adaptation d'un diagramme

Faisant références à des travaux antérieurs, ce diagramme a été élaboré et peut être utilisé pour les tests et les opérations d'étuvage à grande échelle.

51

Figure 4: Diagramme proposé et utilisé pour les tests.

Essorage 1

Essorage 2

CCP

CCP

CCP

CCP

Conditionnement

Décorticage

Vannage 1

Pré cuisson

Vannage 3

Vannage 4

Réception

Trempage

Lavage 1

Lavage 2

Séchage

Triage

· En sac

· 8 à 9 heures à l'ombre

· Avant décorticage

· 25 mn par marmite N°25

· 1 heure au soleil

· Phase 2=12 à 14 heures

· Phase 1=15mn

Source : Adaptation du diagramme Lawing (2006)

NB : CCP3 (Critical control points) requiert une application stricte lors de la transformation pour la recherche de la qualité. Ils demandent alors une fédération des transformatrices.

3 En français points de contrôle critiques.

52

3.1.1.3 Enquête unités de décorticage.

Pour les unités de décorticage le recensement de celles qui sont fonctionnelles au moment de l'étude a donné les informations suivantes, qui serviront à apprécier l'environnement du décorticage pour les transformatrices.

Les contraintes des unités de transformations.

Même si les unités de décorticage ne disposent d'une organisation fonctionnelle à Bagré, leurs difficultés individuelles restent la non-disponibilité permanente du paddy et les fluctuations de son prix qui varient de 135 FCFA/kg en période de récolte à 175 FCFA/kg, tout juste avant la prochaine récolte.

Tableau 10: Contraintes des unités de transformation

Aspects Appréciations ( proportions)

- Bonne. = 0,6

Qualité du paddy - Passable =0,35

- Mauvaise =0,05

Disponibilité du paddy - Permanente =0,05

- Temporaire =0,95

- Sans objet= 0,95

Coût du paddy - Elevé = 0,4

- Acceptable =0,3 - Pas élevé= 0,15

- Sans objet=0,05

Commercialisation du riz transformé - Bonne =0,25

- Faible =0,4

- Pas de demande=0,2

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané(2011).

Les besoins en appui des unités de décorticage

La question d'un financement adapté de collecte de paddy reste la principale préoccupation de ce groupe qui souhaite un accompagnement technique pour le respect des normes de qualité.

53

Tableau 11 : Appréciations des appuis par les unités de décorticages (proportions)

Type d'appui

 

Appréciations

 
 

Bon

Faible

Inexistant

Technique

0

0,2

0,8

Financière

0,1

0,05

0,85

Organisationnelle

0

0,1

0,9

Source : Etude du milieu d'étuvage de Bagré par Guengané (2011).

3.1.2 De l'étude sur les savoirs locaux

Au terme des explorations à Bagré et dans les villages environnants, la pratique séculaire d'étuvage du riz utilisait des matériaux qui n'ont plus cours aujourd'hui ou ont été substitués. Leur situation est exposée ainsi qu'il suit:

Les matériaux d'usage.

Certains ne sont plus d'actualité car ils ont été substitués par des fonctions au niveau des unités de décorticage. Comme le caractère abrasif du sable ou des balles de riz remplacé, par le système de vis sans fin de friction de blanchiment du riz dans les décortiqueuses modernes. Mais d'autres peuvent se révéler utiles.

Tableau 12 : Liste du matériel jadis utilisé

Matériels Usages Matériels de substitution

Mortier et pilon Décorticage et polissage Décortiqueur moderne

Jarre Trempage et étuvage Marmite et fût

Panier Egouttage Aucun

Source : Etude sur les connaissances endogènes sur l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011). Tableau 13: Liste des matériaux utilisés autrefois

Matériaux

Etape d'utilisation

Propriétés exploitées

Buts recherchés

Balles de riz

Décorticage

Abrasion

Extraction du péricarpe

Sable fin

Décorticage

Abrasion

Extraction du péricarpe

Epillets de Penisetum.p.

Décorticage

Polissage

Polissage

Source : Etude sur les connaissances endogènes sur l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).

Photo 14: Penisetum pedicelatum en floraison (1 et 2)

54

Photos Guengané (2011) : (1) (2)

Cette exploration a également permis de faire une synthèse des diagrammes techniques utilisés par les femmes. Les pratiques courantes constatées sont consignées dans le tableau 14.

Tableau 14: Liste des opérations

Opérations Existence Mode opératoire

Réception Non -

Vannage Oui Deux vannages l'un en début et l'autre à la fin

Lavage à l'eau Optionnel Selon le besoin par appréciation de la propreté du paddy

Réhydratation Oui A l'eau chaude pour une durée de 18 à 24 heures

Egouttage Oui Sans nettoyage du paddy réhydraté

Pré cuisson Oui Le paddy en contact avec l'eau

Séchage Oui Le plus souvent au soleil

Décorticage Oui Décortiqueur moderne

Triage Optionnel A la main

Conditionnement Non En vrac

Source : Etude sur les connaissances endogènes sur l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).

Les utilités acquises de la recherche sur les savoirs locaux

Le principe directeur de la pré-cuisson utilisé dans la conception et la mise en oeuvre des innovations technologiques en matière d'étuvage du riz est la cuisson à la vapeur d'eau. Les difficultés inhérentes à l'utilisation combinée des technologies en cours (foyer à balles de riz et bac d'étuvage), ont conduit à réaliser l'inventaire des pratiques du milieu en matière de cuisson à la vapeur. Il ressort de cette exploration deux principales pratiques:

1.

55

la technique de la jarre couscoussière pour la préparation du couscous ou la pré-cuisson de grumeaux alimentaires (niébé, petit mil,...) ;

2. la technique de séparation de l'aliment de l'eau à l'aide de branchettes et de pailles pendant la préparation de certains mets (gaonré4).

Photo 15: Fond de marmite traditionnelle Photo 16 : une couscoussière

 
 

Photos : Guengané (2011):

 

L'exploitation de la deuxième technique nous a permis de concevoir une pièce, alternative aux contraintes de l'utilisation simultanée du bac d'étuvage et du foyer à balles de riz, que nous avons dénommé « plateau d'étuvage », substituable au bac d'étuvage.

Le plateau d'étuvage

C'est un cerceau métallique sur lequel est soudée une feuille métallique circulaire perforée de petits trous. C'est un fond de marmite que l'on installe avant le chargement du riz paddy réhydraté. Un espace résiduel situé entre le fond de la marmite et la plaque pouvant contenir entre 5 et 6 litres d'eau constitue le réservoir d'eau pour la pré-cuisson du riz paddy par vaporisation.

4 Beignets à base de niébé, Gaonré en mooré ou Gnongon en Dioula)

Photo 17: vues (pile (1) et face (2) du plateau d'étuvage

56

Photos Guengané(2011) 1 2

NB : Nous l'avons conçu en deux modèles (pour les besoins de l'étude), pour les marmites N°25 et N°30.

Le choix de matériaux et la finition seront importants pour une bonne adaptation du plateau. Tableau 15: Dimensions du plateau (spécifications techniques)

N° Marmite Matériaux utilisés (D du plateau (D des trous Nombre de trous

Tôle métallique de 0,8mm

d'épaisseur

30 0,48 m = 2mm

25 { Fer à béton de 8mm de diamètre

0,45 m = 2mm

118

150

Source : Etude sur les connaissances endogènes sur l'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).

3.1.3 Résultats des tests.

3.1.3.1 Résultats du test d'étuvage.

Le test d'étuvage réalisé pour caractériser les apparences physiques, les qualités d'usage et organoleptiques des variétés à travers les deux techniques d'étuvage a donné les résultats suivants.

Evaluation des impuretés

La mauvaise pratique des technologies post récolte cause un supplément de travail pour les utilisateurs de paddy et une perte de matière première (tableau 16).

57

Tableau 16: Evaluation des impuretés du paddy (kg) au niveau de la TA

Variétés

Quantité

Quantité après

Quantité

Taux

 

initiale

nettoyage

impureté

d'impureté

 

(kg)

(kg)

(kg)

(%)

FKR 56 N (V1)

50,26

48

2,26

4,50

TS2 (V2)

51,60

48

3,60

6,98

FKR 19 (V3)

51,70

49

2,70

5,22

Source: Test d'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011). Les durées des opérations

Les durées des opérations consignées ci-dessous ne notent pas de différences notables dans le processus d'étuvage.

Tableau 17: Résultats des opérations de réhydratation et de la pré-cuisson TA

Variétés

 

Temps de réhydratation

Temps pré

 

Durée

Durée

Durée

cuisson

 

phase 1

phase 2

Totale

 

FKR 56 N (V1)

15 mn

14 heures

14 heures et 15mn

25mn

TS2 (V2)

13mn

14 heures

14 heures et 13mn

26mn

FKR 19 (V3)

16mn

14 heures

14 heures et 16mn

22mn

Source: Test d'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).

Les temps de séchage

Le constat de rapidité de séchage relative est à noter pour cette opération. Tableau 18:Opération de séchage TA (évaluation des durées)

Variétés

 

Temps de séchage

 

Taux humidité

 

A l'ombre

Au soleil

Durée totale

finale

FKR 56 N (V1)

1 heure

8 heures

9 heures

14 %

TS2 (V2)

1 heure

8 heures

9 heures

12,6%

FKR 19 (V3)

1 heure

8 heures

9 heures

14,5%

Source: Test d'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011). La présentation physique des riz étuvés

Les différences dans les observations à l'oeil nu des aspects des riz étuvé présage un lien avec les variétés.

Tableau 19:Aspects des riz étuvés à l'oeil nu après décorticage, vannage et tamisage

Variétés/technique

Eclat

Couleur

Grains rancis

1

V1TA

Bien vitreux

Blanche

Rare

2

V2TA

Peu vitreux

Peu sombre

Peu

3

V3TA

Vitreux

Peu blanche

Rare

4

V1TT

Bien vitreux

Blanche

Peu

5

V2TT

Peu vitreux

Sombre

Beaucoup

6

V3TT

Vitreux

Peu blanche

Peu

Source: Test d'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).

La mensuration des grains

Les résultats consignés dans le tableau ci-dessous montrent que du point vue de la longueur et de l'homogénéité des grains (caractérisée ici par l'écart type) et selon le dispositif amélioré (TA) les variétés peuvent se classer par ordre décroissant de façon suivante: 1ere V1, 2e V3, et 3e V2.

Tableau 20: résultats statistiques de mensuration des grains de TA.

Longueur /Variété/Technique Nombre de

grains

Minimum Maximum Moyenne

(mm) (mm) (mm)

Ecart type (mm)

LV1TA

100

5,75

7,65

6,53

,330

LV1TT

100

5,65

7,35

6,52

,318

LV3TA

100

5,10

7,45

6,25

,393

LV2TA

100

5,50

7,55

6,25

,419

LV3TT

100

5,20

7,60

6,24

,452

LV2TT

100

5,30

7,80

6,12

,448

Source: Test d'étuvage du riz à Bagré (Guengané, 2011).

NB : L=longueur, V=variété, TA= Tech. Améliorée et TT=Tech. Traditionnelle

3.1.3.2 Le test de dégustation.

Les résultats du test d'appréciation sensoriel qui ont contribué à apprécier les critères d'usage de consommation sont consignés dans le tableau 21. Les résultats montrent que si la variété V1 pèche par son manque de consistance, elle s'affirme bien quant aux autres critères.

58

s Nombres d'électeurs = 43 : (Hommes =20 et Femmes =23)

59

Tableau 21: Classification des variétés en fonction des paramètres par ordre décroissant

Paramètres

Couleur

Odeur

Consistance

Goût

Variétés et Rang

 
 
 
 

V1 1er 1er 3e 1er

V2 3e 3e 1er 3e

V3 2e 2e 2e 2e

Source: Test de dégustation du riz étuvé à Bagré (Guengané, 2011).

3.1.3.3 Le test de conservation.

Le test de conservation du repas des trois variétés montre ici le relatif bon comportement (2e) de la V1.

Tableau 22:Estimation des capacités de conservation relative.

Variétés Durée de conservation estimée Appréciations

V1 19 heures Se conserve bien

V2 16 heures Ne se conserve pas bien

V3 21heures Se conserve mieux

Source: Test de conservation de repas de riz à Bagré (Guengané, 2011). Synthèse des résultats des tests

Après la synthèse des résultats des tests, les caractéristiques générales des trois variétés peuvent être résumées comme suit après étuvage:

1. V1 (FKR 56 N) : grain plus long, bien vitreux de couleur blanche et un repas peu consistant, d'un goût excellent, une bonne odeur et d'une bonne durée de conservation.

2. V3 (FKR 19) : grain moins long, vitreux de couleur peu blanche et un repas consistant, d'un bon goût, une bonne odeur et d'une longue durée de conservation.

3. V2 (TS2) : grain court, peu vitreux de couleur blanc sale et un repas très consistant, d'un bon goût, une bonne odeur et de faible durée de conservation.

60

3.2 Discussions

L'assurance de mettre sur le marché un produit compétitif et de qualité provenant des produits agricoles impose une matière première de qualité irréprochable et implique donc tous les acteurs d'une filière et plus particulièrement des producteurs de riz pour le cas spécifique de l'étuvage du riz. L'amélioration de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré passe donc d'abord par la fourniture par les producteurs de riz paddy de qualité. Or, de notre diagnostic à Bagré, si les producteurs semblent pétris d'expériences (13 ans en moyenne), sur un site de production possédant de grandes potentialités (plus de 3 000 hectares d'aménagement et la présence d'eau du lac de 1,7 milliard de mètres cube), la réalité se révèle être tout autre chose par rapport aux rendements et à la production de riz paddy.

Au niveau des producteurs de paddy, le constat relève les contraintes suivantes relatives au sous équipement des producteurs, au non respect des bonnes pratiques agricoles, au dysfonctionnement du système de production, à la difficile accessibilité physique et financière des producteurs aux intrants et à l'absence d'un circuit adapté d'approvisionnement en intrants et à des défaillances dans le suivi des activités des producteurs.

Si l'indisponibilité permanente du riz paddy peut être imputée partiellement à l'intervention des collecteurs en provenance des autres régions du pays et l'incapacité des acteurs locaux à constituer des stocks par manque de capacités financières, les qualités médiocres du riz paddy sont attribuables surtout aux producteurs. Les facteurs de dépréciation sont principalement la présence d'impuretés physiques (cailloux, mottes de terre, paille et balles vides de riz). Ils sont dus à la mauvaise exécution du battage et du vannage, les détériorations du paddy après la récolte causées par le retard de battage entrainant l'amorce de germination et les attaques cryptogamiques (présence de moisissures). Par contre, le mauvais séchage des grains (le taux d'humidité constaté atteint souvent 27%) et l'hétérogénéité de la production pour certaines variétés en dégénérescence (la TS2 particulièrement) (voir Photos en annexe) sont attribuables aux producteurs.

Après ce constat, notre premier réflexe a été de rechercher les causes profondes qui engendrent cette situation de dépréciation du riz paddy. Plusieurs raisons allant de l'organisation des acteurs, de leurs équipements, de leurs dispositions à respecter les consignes techniques de l'encadrement, nous reviennent comme principaux socles du problème.

L'on constate ainsi donc que les comportements et pratiques qui nuisent à la disponibilité qualitative et quantitative du riz paddy sur la plaine de Bagré sont inhérents aux contraintes que

61

vivent les producteurs de riz de Bagré, donc celles de la filière riz du Burkina. Cette situation est confirmée par Kaboré et al. (2007) qui énuméraient déjà ces contraintes principales.

Au niveau des femmes transformatrices, la synthèse des données révèle l'irrégularité dans la disponibilité de la matière première (riz paddy), la mauvaise qualité du paddy (impuretés physiques, moisissures,...), la faible capacité financière des femmes, l'absence d'un accompagnement (matériel, financier et technique) adapté, la faible capacité technique des femmes, l'inadaptabilité de certaines innovations technologiques proposées (futs) et le manque de matériel de transformation pour les femmes (individuellement). Nos résultats sont en harmonie avec ceux de SECAM (2011) pour qui les difficultés rencontrées par les étuveuses de Bagré dans leur activité sont principalement (i) le manque de matériel d'étuvage, (ii) le manque de moyens financiers, (iii) le prix peu rémunérateur du riz étuvé, (iv) l'instabilité du prix du riz paddy, (v) le manque de moyens de stockage pour certains groupements féminins.

Les principales mesures préconisées par les femmes étuveuses pour appuyer leur activité sont : (i) l'acquisition du matériel d'étuvage notamment le four pour l'utilisation des balles de riz à la place du bois, des bâches pour le séchage, (ii) l'acquisition d'instruments de mesure et de pesage pour ne pas être victimes des instruments des acheteurs, (iii) l'ouverture d'autres débouchés pour la commercialisation, (iv) la formation des femmes sur les techniques d'étuvage, (v) l'acquisition de magasins de stockage et (vi) l'amélioration de l'accès des femmes au financement (SECAM, 2011).

L'étude sur l'amélioration de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré se voulait aussi être une contribution pour l'harmonisation du processus de production du riz étuvé à travers la proposition d'un diagramme s'inspirant fortement de celui vulgarisé (Africa rice, 2010). Ce diagramme utilisé pour la réalisation du test d'étuvage, tient compte des réalités qui entourent l'activité à Bagré. Il met l'accent sur l'introduction de l'opération de réception de la matière première et insiste sur les opérations diverses de tris densimétriques pour plus de propreté et d'homogénéité. Son utilisation associée au plateau d'étuvage nous a convaincu par l'apport d'amélioration de la qualité du riz étuvé.

Au niveau des unités de décorticage, les contraintes enregistrées sont principalement l'absence d'appuis (institutionnels, financiers, organisationnels et techniques), l'absence d'organisation réelle du maillon de la transformation à Bagré, la mauvaise qualité temporelle du paddy, la fluctuation permanente du prix du paddy.

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Ces résultats sont en deçà de ceux déjà annoncés par l'INERA (2006) qui énumère les contraintes suivantes dans le maillon de la transformation:

· l'insuffisance d'aires de séchage et de battage dans les sites de production avec pour conséquence le mauvais séchage du riz; le faible niveau d'équipement en matériel post-récolte, tel que les batteuses et les décortiqueuses permettant d'obtenir un produit fini de qualité à même de concurrencer le riz importé;

· la faiblesse des capacités financières des opérateurs économiques entraînant des difficultés de collecte du paddy auprès des producteurs;

· les difficultés de transformation liées à l'inorganisation des circuits de transformation du riz, et à la faiblesse des quantités commercialisables, à la qualité souvent médiocre des produits livrés (taux d'humidité inadéquat, présence d'impuretés, mélanges variétaux, etc.) et au non-respect des engagements par les producteurs pour la livraison de quantités de paddy;

· le faible niveau d'organisation du réseau de distribution et des circuits de commercialisation du riz local et à un manque d'informations suffisantes sur le marché du riz;

· les difficultés d'ordre institutionnel liées à l'absence de cahiers de charge pour la commercialisation, le contrôle de conformité de la qualité et des quantités des produits vendus, l'importation massive du riz asiatique qui influence les prix du riz local;

· l'absence d'une campagne publicitaire de promotion du riz local (basée sur sa valeur nutritive, qualité culinaire et nutritionnelle, etc.).

L'amélioration de l'étuvage du riz à Bagré passe inévitablement par l'amélioration des conditions de production du riz paddy. Cette amélioration est l'une des conditions pour un approvisionnement sûr et durable des acteurs en paddy en quantité et en qualité. Aussi, la question de l'organisation des acteurs sur la plaine constitue le maillon le plus important de la chaîne.

Améliorer l'étuvage du riz, est gage d'amélioration de la compétitivité du riz local vis-à-vis du riz importé. Il est en ce moment indispensable non seulement d'améliorer les conditions de production et de post production, mais aussi de caractériser les produits, afin de fournir aux consommateurs les informations utiles sur leurs caractéristiques et la traçabilité de leur production.

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A Bagré, le maillon de la transformation du paddy bénéficie d'atouts appréciables pour une rentabilité des activités à travers une production potentielle de paddy de plus 17 000 tonnes par année, l'existence d'équipements performants de décorticage de paddy disséminés dans les villages qui exploitent la plaine et une volonté manifeste des acteurs de la transformation à mieux s'investir dans le développement de leurs activités.

Cependant, l'activité rencontre de sérieuses difficultés d'ordre matériel, technique et financier qui entravent son expansion, outre les contraintes liées à l'accès au paddy de qualité évoquées plus haut. Sur le plan matériel, les femmes ne disposent pas toutes des outils améliorés pour leur unité individuelle. La seule innovation mise en oeuvre sur ce plan et au centre d'étuvage reste visiblement l'emploi du foyer à balles de riz. Sur le plan technique, les applications des acquis reçus lors des formations et restitués aux membres des groupements sont difficiles à mettre en oeuvre par les transformatrices, car corrélées au matériel dont elles ne disposent pas. Sur le plan financier, l'absence d'appuis adaptés à l'activité ne permet pas aux transformatrices de constituer des stocks conséquents pour une régularité de l'activité; elle qui est liée au caractère saisonnier de la production rizicole. La conséquence de cette contrainte est l'exécution sporadique de l'étuvage du riz, en défaveur de l'assise d'une autonomie financière réelle des transformatrices, condition de pérennisation de l'activité.

Ainsi l'absence d'appuis financiers adaptés, au même titre que la production, constitue une contrainte majeure (Kaboré et al, 2007) à l'essor de l'activité qui entrave la satisfaction régulière de la demande de plus en plus croissante en riz étuvé du marché. En sus, et face aux contraintes technologiques que connait l'activité d'étuvage du riz à savoir le caractère artisanal ou semi artisanal de l'activité, l'irrégularité et la qualité défaillante de la matière première (MAHRH, 2008) et ce malgré l'introduction d'innovations techniques majeures, la situation tarde à s'améliorer. Les conséquences finales comme la médiocrité, la non stabilité et la non compétitivité du riz produit au niveau du pays sont toujours persistantes (FAO, 2011).

L'introduction de l'étuveuse TOMODJEMA en 2002, a certes contribué à réduire la question énergétique, à améliorer les qualités du riz étuvé et à augmenter de façon substantielle les quantités transformées. Cependant, elle a rencontré des difficultés d'adoption chez les transformatrices du fait de son coût élevé (175 000 FCFA l'unité), de son exigence en main d'oeuvre et de sa durée de vie relativement courte comparée à celle des marmites (FAO, 2011). C'est sans surprise que son utilisation n'a pas trouvé d'engouement auprès des transformatrices

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par étuvage du riz. A Bagré, les deux exemplaires du fut d'étuvage rencontrés ne sont pas utilisés par les transformatrices, qui continuent l'activité avec leurs anciennes pratiques.

De même, le bac d'étuvage, récemment introduit par l'INRAB et qui fait actuellement l'objet de vulgarisation, n'est pas encore disponible au niveau de Bagré. S'il constitue une amélioration technologique certaine pour l'opération de pré cuisson du paddy, il n'en demeure pas moins que des remarques sur ses insuffisances ont déjà été relevées: le manque d'étanchéité au point de jonction avec la marmite qui occasionne des pertes de vapeurs (des pertes de temps et de pression), le manque d'étanchéité du couvercle du bac qui induit également des pertes de vapeur; ont été notifiés (Zoundji, 2008) et (Lawing, 2006). De plus, son coût encore élevé pour les femmes (70 000 FCFA l'unité) et son inaccessibilité physique constituent des contraintes. Si l'on s'adjuge le fait que l'amélioration de l'étuvage du riz au Burkina ne doit pas être circonscrite aux seuls centres d'étuvage, mais doit être une approche qui devrait intéresser tous les sites de production de riz du pays, cette technologie risque d'être difficile d'accès aux transformatrices.

En plus de notre avis, l'utilisation combinée du bac et du foyer à balles de riz posera des problèmes pratiques de maniement de l'ensemble du dispositif, par sa taille relativement grande

( 1,70 mètres) qui rendra difficile son maniement par les transformatrices.

L'adaptabilité de la combinaison des technologies disponibles laisse entrevoir des freins quant à leur adoption. C'est ainsi qu'en partant des principes régissant les différentes opérations de l'étuvage du riz, nous avons été amenés à explorer le milieu d'étude à la recherche de technologies endogènes pour l'élaboration d'actions d'amélioration de l'activité d'étuvage du riz. Mais comme le dit Philippe Jouve (1997) : «faire des pratiques paysannes un objet central de recherche nécessite de préciser la démarche à suivre pour les étudier et les comprendre. Cette démarche peut se décomposer en trois phases: la description des pratiques, leur analyse interne permettant la mise en évidence de la rationalité des acteurs, enfin leur analyse externe correspondant à l'évaluation de leurs effets et de leurs performances».

Fort donc de cela, nous nous sommes proposés, après l'exploration du milieu, de répertorier les pratiques anciennes et actuelles, d'analyser ces pratiques avec les acteurs et de tester leurs performances. L'analyse des résultats d'exploration a révélé que si certaines pratiques endogènes n'avaient plus cours à cause de l'introduction de nouveaux moyens de travail adaptés, d'autres méritaient d'être testées.

65

Ainsi donc, l'utilisation des balles de riz ou du sable fin au niveau du décorticage se justifiait par le fait que les variétés traditionnelles (Oryza glaberrima) dont les grains possèdent un péricarpe rouge nécessitaient l'adjonction de substances abrasives pour son extraction. Par contre l'emploi d'épillets de Pennistum pedicelatum pour l'amélioration de l'éclat du riz étuvé méritait d'être testé, si seulement l'indisponibilité physique de ceux-ci au moment de nos travaux de recherche n'avait pas fait défaut. Néanmoins, l'analyse et le test des pratiques de cuisson à la vapeur - principe fondamental de l'opération de pré cuisson améliorée du riz paddy - ont permis de comparer la technologie qui utilise des outils de type couscoussier (s'apparentant à la technique de conception du bac d'étuvage), à celle qui consiste en une séparation de l'eau du produit à cuire. Cette dernière pratique est couramment utilisée dans les ménages pour la cuisson de certains mets comme le «Gaonré» ou «le Gnongon» (pour ne citer que ceux-là). Elle consiste à séparer l'eau à vaporiser du produit à cuire à l'aide de morceaux de branchages et de paille. La cuisson est réalisée par la vaporisation de l'eau située au fond de la jarre ou de la marmite. C'est de cette pratique surtout que vient l'inspiration pour la conception du plateau d'étuvage utilisé pour le test d'étuvage de notre étude. Le plateau d'étuvage, qui se substitue au bac d'étuvage, présente véritablement des atouts comme:

1. sa facilité d'utilisation (maniement) par une seule transformatrice;

2. sa facilité de reproduction par les artisans locaux exerçant dans nos contrées;

3. son coût relativement faible, puisque le spécimen conçu pour l'étude à coûté 2 000 FCFA l'unité;

4. sa compatibilité parfaite avec le foyer à balles de riz et les marmites pour le maniement, car la taille de l'ensemble se situe autour de 1,20 mètres;

5. et la rapidité de la pré-cuisson du riz paddy réhydraté par l'absence de fuite de vapeur qui est en moyenne de 15 minutes/25 kg/marmite avec la marmite N°25.

Ainsi donc pour cette contribution des connaissances endogènes à l'amélioration de l'étuvage du riz, nous convenons que l'accent est à mettre sur la réplication des tests sur l'outil que constitue le plateau d'étuvage et des actions de sa pré vulgarisation.

Pour la caractérisation des variétés produites sur la plaine, notre contribution a été surtout de mettre en exergue leurs comportements après étuvage et leurs aptitudes sur le plan culinaire à travers les tests de dégustation et de conservation de repas réalisés, et ce par des comparaisons relatives. Si certaines caractéristiques comme la longueur, l'épaisseur, la section, la couleur, la consistance, l'odeur, le goût et le rendement au décorticage des grains dépendent des

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caractéristiques intrinsèques de la variété de riz, d'autres par contre comme l'éclat, le taux de brisures, la couleur et la présence d'impuretés sont attribuables aux acteurs du maillon de la transformation que sont les producteurs et les transformateurs principalement.

Sans équivoque, la présence de grains moisis et/ou rancis sont imputables aux producteurs par leur mauvaise exécution des opérations post récolte, la mauvaise gestion des semences et une conduite culturale imparfaite. Mais, la couleur sombre du riz c'est-à-dire l'absence du caractère vitreux, la présence des grains insuffisamment réhydratés dits `'ventre blanc»et des impuretés physiques comme le sable, sont surtout imputables aux transformatrices par la non application des consignes de production du riz étuvé. De même la présence de grains de paddy non décortiqué et de brisures fines est inhérente aux unités de décorticage.

Si de façon incontestable les caractéristiques physico-chimiques des variétés déterminent principalement les qualités du riz étuvé, il y a lieu de reconnaitre que la mise en application de la nouvelle technique d'étuvage intervient grandement pour les parfaire. Elle confère d'abord une acquisition de propreté au riz étuvé par l'absence d'impuretés physiques et de grains rancis, ensuite affine l'uniformité de la coloration des grains et enfin améliore leur éclat et leur caractère vitreux. Notre analyse est confirmée par Favier (1989) qui dit que les connaissances sur la structure et la composition biochimique des céréales permettent de mieux comprendre leur comportement à l'égard des traitements technologiques et l'influence de ces derniers sur la composition et la valeur nutritionnelle des dérivés céréaliers. Et Colona (2007) d'ajouter que: « chaque aliment à base céréalière doit être vu comme le produit d'un itinéraire technologique qui combine différents procédés mis en oeuvre à partir d'une ou plusieurs matières premières que sont les composantes du grain. Le choix de pondération de ces différentes étapes conduit donc à des produits objectivement différents selon lui. Nous avons besoin de développer de nouveaux outils qui permettent d'aborder globalement un itinéraire technologique, autrement que par la simple addition des actions des différents acteurs, jusqu'au consommateur, insistera-t-il, avant d'attirer notre attention que le souci de certains consommateurs de maintenir intacts leurs aliments n'est pas contradictoire avec la recherche d'innovations et l'évolution technologique des métiers et des produits ». Et enfin, Leverve (2007) de conclure que si l'usage des céréales est très ancien, les défis technologiques très actuels demeurent la sélection génétique, les conditions de culture, de récolte, de transformation et de consommation.

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Au terme de l'étude les résultats auxquels nous sommes parvenus confirment nos hypothèses de départ:

« Les contraintes de production et de transformation du riz entravent le développement de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré». Le dysfonctionnement des organisations des acteurs de la filière et la non mise à profit des outils de gestion administratives et comptables, l'absence d'un circuit régulier et adapté pour leurs accompagnements à l'approvisionnement en intrants et leurs financements, l'irrégularité de leur approvisionnement en matière première, leur non respect des paquets technologiques en matière de riziculture c'est-à-dire les bonnes pratiques agricoles), la faiblesse des technologies de transformations qui restent artisanales ou semi industrielles et l'incapacité de la filière à satisfaire la demande plus en plus croissante et exigeante constituent un frein à l'essor de l'activité d'étuvage du riz sur la plaine de Bagré.

«Les connaissances endogènes ont une forte contribution dans l'amélioration de l'étuvage du riz». Si, l'utilisation des épillets du Pennisetum pedicelatum n'a pas été évaluée dans l'étude, la faisabilité ouvre cependant un chemin pour des investigations futures. Sur la base des pratiques actuelles des étuveuses, nous avons mis au point le plateau d'étuvage qui améliore sensiblement l'activité d'étuvage du riz sur la plaine de Bagré. Le plateau d'étuvage que nous avons conçu, testé et utilisé pour les besoins de l'étude présente véritablement des atouts du fait de sa facilité d'utilisation et de reproduction par les artisans locaux, son coût relativement faible, sa compatibilité avec le foyer à balles de riz et les marmites, la rapidité de pré-cuisson. Cependant, il reste brut et nécessite un affinage par le choix de matériaux adaptés pour le rendre moins altérable (rouille) et éviter des atteintes probables à la qualité sanitaire du riz étuvé.

Les résultats des différents tests réalisés pour l'évaluation des caractéristiques des variétés telles la longueur des grains, leur dureté, leur éclat, leur couleur, leurs caractéristiques culinaires et d'usage (conservation) ont mis en évidence leurs différences, confirmant ainsi la troisième hypothèse qui stipule que «les grains variétés de riz produites dans la plaine de Bagré, de par leur composition, sont en partie responsables des reproches sur la qualité faits par les consommateurs au riz étuvé».

L'amélioration de la qualité du riz étuvé en sus des considérations déjà énumérées, intègre la qualité de marché et/ou la qualité commerciale qui ne peuvent s'apprécier qu'à travers les attentes des distributeurs, des restaurateurs et des consommateurs, c'est-à-dire les normes de production, l'attrait du produit et sa facilité de manipulation (LAGRANGE, 1995). Son aboutissement nécessite de façon impérative l'instauration d'une discipline de transformation

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pour l'atteinte des objectifs en la matière. Il faudrait pour ce faire harmoniser le processus d'étuvage par l'utilisation d'un diagramme consensuel de production du riz étuvé, déterminer des points critiques de contrôle à l'intention des transformatrices lors de la mise en oeuvre du processus, caractériser les riz étuvés mis sur le marché (ébauche de conception de labels) et instaurer un système de traçabilité du riz étuvé, pour les besoins d'information des consommateurs.

69

4 CONCLUSION

Au terme de nos travaux sur l'étuvage du riz sur la plaine rizicole de Bagré, qui avaient pour objectif de faire une contribution à son amélioration par l'étude des ses principaux déterminants et ce pour l'attrait d'attention des acteurs impliqués dans cette technologie de transformation, nous pouvons dire que nos résultats ont été fructueux.

Notre étude, à travers la confirmation de nos hypothèses, a montré que d'abord:

- les expériences et acquis des acteurs sont des axes d'amélioration des technologies d'étuvage de riz;

- la non application des bonnes pratiques par les acteurs et les contraintes diverses que vivent ceux-ci en amont, pendant et en aval de l'activité d'étuvage du nuisent aux caractéristiques recherchées sur le produit par les consommateurs;

- également les variétés de riz par leurs propriétés physicochimiques influent sur les caractéristiques du produit fini.

Puis, elle a confirmé que l'approche filière de façon globale est primordiale pour aboutir à cette amélioration de façon harmonieuse. Et enfin elle a rappelé la nécessité d'appuyer diversement les acteurs afin d'attribuer des armes de compétition au riz étuvé sur la plaine et aussi sur le plan national.

La contribution apportée, nous espérons, constituera un certain apport à l'essor de la filière riz. Cette étude peut constituer un outil d'aide pour les actions de promotion de l'étuvage du riz qui transforme plus de la moitié de la production nationale.

Cependant, un complément d'investigations sur les aspects socioéconomiques, une caractérisation singulière de chaque variété et une évaluation des propriétés des épillets du Pennisetum pedicelatum pour apprécier sa possible contribution, sont nécessaires.

Il faut souligner ici que l'amélioration de l'étuvage du riz dans un contexte agricole basé sur les exploitations familiales, n'aura des chances de donner des résultats satisfaisants que si une organisation performante des acteurs de la filière est entreprise.

Nous finirons notre propos avec la conviction que malgré les contraintes liées à l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré, des possibilités d'amélioration existent. Une meilleure organisation des

70

femmes étuveuses et une utilisation rationnelle des équipements et outils performants sont indispensables.

71

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75

76

Annexe 1.Liste des producteurs échantillonnés

Noms et Prénoms

Sexe

Village

Rive

1

MOULANE Lebendé

M

V1

RD

2

ZEBA Boukaré

M

V1

RD

3

SARE Issouf

M

V1

RD

4

LINGANI Souleymane

M

V1

RD

5

BAGA Raphaèl

M

V1

RD

6

SARE Mahamoudou

M

V2

RD

7

SAWADOGO Tiougou

M

V2

RD

8

BANCE Kibsa Idrissa

M

V2

RD

9

DABRE Amidou

M

V2

RD

10

DABRE Boukaré

M

V2

RD

11

NANA N. Saïdou

M

V3

RD

12

KIDBANE Lébéndé

M

V3

RD

13

YABRE Salif

M

V3

RD

14

DABONE Lassane

M

V4

RD

15

LENGANI Daogo Mahamadou

M

V4

RD

16

GUENGANE Seydou

M

V4

RD

17

ZEBA D. Rasmané

M

V4

RD

18

SANGO Kourguim

M

V5

RD

19

SARE Tindaogo

M

V5

RD

20

YABRE Mahamoudou

M

V5

RD

21

SARE Issa

M

V6

RD

22

YIGO Dasmané

M

V6

RD

23

BANCE Abdoulaye

M

V6

RD

24

MARE Tognita

M

V7

RD

25

GUEBRE Soumaïla

M

V7

RD

26

BIDIGA Drissa

M

V7

RD

26

ZOUNGRANA Philippe

M

V7

RD

27

BANCE Sifom

M

V8

RD

28

OUEDRAOGO Oumarou

M

V8

RD

29

NANA Issaka

M

V8

RD

30

SARE Mahama

M

V8

RD

31

YELBI Souleymane

M

V9

RD

32

DABRE Assan de Gounabouré

M

V9

RD

33

ZAMPOU Toba

M

V9

RD

34

OUEDRAOGO Boukary

M

V9

RD

35

YABRE Boureima

M

V10

RD

36

KOMBONE Emmanuel

M

V1A

RD

37

GUIATIN Bila

M

V1A

RD

38

DOULOUGOU I. Samandé

M

V1A

RD

39

ZAMPOU Tankougnan

M

V1A

RD

40

SORGHO B. Albert

M

V1B

RD

41

KANTAGBA Tilado

M

V1B

RD

77

42

 

KABORE Moussa

M

V1B

RD

43

KINDA Ambroise

M

V1B

RD

44

SORGHO Sibiri

M

V2

RD

45

BOUNDAOGO Adama

M

V2

RD

46

YODA Issaka

M

V2

RD

47

KIETEGA S. Pascal

M

V3

RD

48

OUELGO Harouna

M

V3

RD

49

DINDANE Alaye

M

V3

RD

50

COMBARY D. Lebdin

M

V4

RD

51

YABRE Bouffo

M

V4

RD

52

ZAMPALEGUERE Moumine

M

V4

RD

53

KAMBONE Salam

M

V5

RD

54

KERE N. Baga

M

V5

RD

55

KANFO Lassané

M

V5

RD

56

TARPILGA Baoré

M

V5

RD

57

Moulané Lébendé

M

V8

RD

58

Bagagnan séni

M

V8

RD

59

ZAMPOU Assétou

F

V3

RG

60

SAWADOGO Fatimata

F

 
 

78

Annexe 2. Liste des femmes échantillonnées

Villages

Noms et Prénoms

Statuts

1

Bagré village

Soulgane mariam

Non organisée

2

Bagré village

Sorgho Noaga

Non organisée

3

V1RD

Daboné Azara

Non organisée

4

V1RD

Kere Ramata

Non organisée

5

V1RD

sorgho Habibou

Non organisée

6

V1RD

ilboudo azara

Non organisée

7

RG

Sare habibou

Organisée

8

RG

Yemboni Sadia

Organisée

9

RG

Sorgho Mariam

Organisée

10

RG

Zimbare Kadiato

Organisée

11

RG

Nikiema Alice

Organisée

12

RG

Yelbi Aminata

Organisée

13

RG

Dabone Bintou

Organisée

14

RG

Yelbi Mariam

Organisée

15

RG

Nombré Zénabou

Organisée

16

RG

Nombre Assana

Organisée

17

RD

Wandoago Adissa

Organisée

18

RD

Guebre awa

Organisée

19

RD

Yabre Safoura

Organisée

20

RD

Sawadogo Djingr

Organisée

21

RD

Yigo Matiam

Organisée

22

RD

Sare Bimata

Organisée

23

RD

Gampine Damata

Organisée

24

RD

Yigo Mariam

Organisée

25

RD

Ouedrag Lamousa

Organisée

26

RD

Yemboni Sadia

Organisée

27

RD

Modre Adjaratou

Organisée

28

RD

Sare Napoko

Organisée

29

RD

Dabre Habibou

Organisée

30

RD

Guene Fatimat

Organisée

31

RD

Sare habibou

Organisée

32

RD

Sorgho Noaga

Organisée

33

RD

Daboné Azara

Organisée

34

RD

Kere Ramata

Organisée

35

RD

sorgho Habibou

Organisée

36

RD

ilboudo azara

Organisée

79

Annexe 3. Liste des unités de décorticage enquêtées

Responsables

Lieu

d'implantation

Nombre unités

Marque

Capacité:T/j

Etat

1

GV du Village

V1B RG

1

SV30

3 à 4

Bon

2

GV du Village

V2 RG

1

SV30

3 à 4

Bon

3

GV du Village

V3RG

1

SV30

3 à 4

Bon

4

GV du Village

V4RG

1

SV30

3 à 4

Bon

5

GV du Village

V5RG

1

SV30

3 à 4

Bon

6

GV du Village

V1RD

1

SV30

3 à 4

Bon

7

GV du Village

V2RD

1

SV30

3 à 4

Bon

8

GV du Village

V3RD

1

SV30

3 à 4

Bon

9

GV du Village

V4RD

1

SV30

3 à 4

Bon

10

GV du Village

V8RD

1

SV30

3 à 4

Bon

11

GV du Village

V10RD

1

SV30

3 à 4

Bon

 

Sawadogo

 
 
 
 
 

12

Abdoulaye

Cité Ouvrière

1

SV30

3 à 4

Bon

13

Kaboré Olivier

Cité Ouvrière

1

SV30

3 à 4

Bon

14

Kéré Moussa

V1BRG

1

SV30

3 à 4

Bon

15

Zabsonré Saïdou

V1BRG

1

SV30

3 à 4

Bon

16

Boundaogo saïdou

V3RG

1

SV30

3 à 4

Bon

17

Salbré Séni

V1ARG

1

SV30

3 à 4

Bon

 

Zakané

 
 
 
 
 

18

Mahamoudou

V1ARG

2

SV30

3 à 4

Bon

19

OCADES

OCADES

1

MPCJ-12

10

Bon

20

Grenier du Faso

Z. commerciale

1

?

25

Bon

Total

 
 

28

 
 
 

Annexe 4. Liste des villages explorés

 

N°1

Villages

Nombre de femmes

1

Bagré Village

6

2

Niambo

4

3

Bagré cité

7

4

V1A /RG

14

5

V1/RD

13

 

Total

43

80

Annexe 5. Guide d'entretien pour exploration

G1 : Historique étuvage (histoire de vie sur l'étuvage).

Auditoire: femmes ayant des connaissances historiques (expériences) de l'activité par site.

Site : Age moyen:

Nombre : Expérience :

A : connaissances historiques sur l'étuvage

1) Spécifications Techniques 2) Provenance de la technique 3) Objectifs de l'étuvage a)Techniques de conduite des opérations

Opérations

Conduite

1

 
 

2

 
 

3

 
 

....

 
 

...

 
 

Autres informations : b) Matériels et matériaux utilisés

Matériel et matériaux Utilisation

B. 81

Mutations constatées

1) par rapport à la technique 2) Par rapport au matériel 3) Par rapport au produit (riz)

C. Appréciations du riz étuvé aujourd'hui (Goût, Consistance, Odeur, Conservation du repas) Conseils de sage pour une bonne exécution/l'étuvage

D. techniques de cuisson des aliments

- Descriptions - Avantages

- inconvénients

Annexe 6 Questionnaire Producteur de paddy

A : Identification du producteur Nom du site :

Nom : Prénom(s) : Sexe:

GV : Expérience : Ans

Niveau d'instruction:

Age : Ans

Nature.
· 1=irrigué; 2=pluvial.

Sexe.
· 1=homme; 2=femme.

Type d'exploitant.
· 1=exploitant pur ; 2=métayer (partage produit) ; 3=fermage (loyer)

Niveau d'instruction.
· 1=primaire, 2=secondaire, 3=alphabétisé en langue nationale, 4=autres.

B : Données de l'exploitation

Superficie : ha Nbre Camp. /an : Rendement: Kg/ha

Effectif exploitation : Nbre actifs : Production : tonnes/an
Equipements :

Types /nombre

Tracteur

Motoculteur

Charrue

Charrette

Herse

Triangle

Possession/Etat

 
 
 
 
 
 

Etable

Parc à fumier

Faucille

Semoir

Batteuse

Types /nombre

Coupe -coupe

Possession/Etat

Types /nombre

Fosse Fumière

Possession/Etat

82

Possession.
· 0=ne possède pas ; 1= possède Etat.
· 1=bon ; 2=passable ; 3=mauvais

C : opérations culturales et opérations post récoltes

Opérations

Exécution*

Mode d'exécution**

1

Labour

 
 

2

Hersage

 
 

3

Mise en boue

 
 

4

Planage

 
 

5

Repiquage

 
 

6

Resemis

 
 

7

Désherbage

 
 

8

Irrigation

 
 

9

Récolte / fauche

 
 

*0= non ; 1=oui

** 1=sans prestation de service ; 2= avec prestation de service Contraintes rencontrées.
· 0= néant; 1= oui (citer)

Post récolte

Opérations

Exécution*

Mode d'exécution**

Qualité ***

Arrêt irrigation

 
 
 

Fauche

 
 
 

Séchage des bottes

 
 
 

Battage

 
 
 

Séchage

 
 
 

Vannage

 
 
 

Conditionnement

 
 
 

83

*0= non ; 1=oui

** 1=sans prestation de service; 2= avec prestation de service *** 1=bon; 2=passable ; 3= mauvais

D. Utilisations des intrants Semences

Variétés : V1 :

V2 :

V3 :

V4 :

V5 :

V6 :

Provenance: Renouvellement

Raisons du choix:

1

 

2

Variétés: écrire les noms

 

3

 
 
 

Provenance: 1=recherche ; 2=semencier ; 3=autres

Raisons du choix de la variété: 1=consommation; 2=marché ; 3=rendement; 4=autre Renouvellement = fréquence par nombre de campagne.

Engrais et pesticides

Produits

Application*

Doses

NPK

 

KG/ha

Urée

 

KG/ha

Burkina phosphate

 

KG/ha

Herbicide post levée

 

Type et dose/ha

Herbicide pré levée

 

Type et dose/ha

Herbicide total

 

Type et dose/ha

Insecticide

 

Type et dose/ha

Traitement des semences

 

Type et dose

Conservation

 

Type et dose

Autres

 

Type et dose

 

(Application: *0= non; 1=oui)

E. contraintes majeures

Types de contraintes

Existence

Précisions

Modalités

Equipement

 
 

1=accès financier; 2=accès physique, 3=autre

Appro. en intrants

 
 

1=accès financier; 2=accès physique, 3=autre

Commercialisation

 
 

1=prix non rémunérant, 2=demande faible, 3=autre

Transformation

 
 

1=méconnaissance, 2=accès (toute sorte) 3=autre

Techniques

 
 

1=manque de formation

2=insuffisance de Main-d'oeuvre, 3=autre

Autres

 
 

Préciser

(Existence: 0=non et 1=oui) F : Rapports avec l'étuvage

84

Type de rapport

 

Existence

Préciser

Approvisionnement en paddy

 
 

Transformation de paddy

 
 

Achat de riz étuvé

 
 

(Existence: 1=oui et 0=non)

85

Annexe 7 Questionnaire des femmes transformatrices

Questionnaire des femmes transformatrices

A : Identification

Nom du site : Membre GV* : GV :

Nom : Prénom(s) : Age :

Expérience : Ans Niveau d'instruction:

(*1= oui et 0=non)

Niveau d'instruction: 1=primaire, 2=secondaire, 3=alphabétisé en langue nationale, 4=autres (préciser).

B : Equipement et technique utilisée

Technique d'étuvage utilisée:

(1=traditionnel ; 2=amélioré avec fût ; 3=amélioré avec bac ; 4= autres techniques

(préciser)
Diagramme utilisé

Opérations

Période de la journée*

Durée (h et mn)

1

 
 
 

2

 
 
 

3

 
 
 

4

 
 
 

5

 
 
 

6

 
 
 

7

 
 
 

*Période: 1= matinée; 2=journée ; 3=soirée; 4=nuit Précision sur le processus technique (explications):

Matériels et moyens utilisé

Opérations /énergie

Energie

Séchage

Etuvage

Coloration/éclat

Essorage

Moyens

 
 
 
 
 

Opérations /énergie

Décorticage

Vannage

Epierrage /triage

Polissage

Conditionnement

Moyens

 
 
 
 
 

Autres opérations (préciser)

1

2 .

Energie : bois de chauffe=1 ; tige de céréales=2 ; balle de riz= 3 ; autre=4 Séchage: terrasse =1 ; natte ou plastique=2 ; à même le sol=3 ; autres=4 Etuvage : marmite=1 ; Jarre=2 ;3=étuveuse améliorée; autres=4 Essorage : bac=1 ; panier=2 ; autres=3

Décorticage : mortier=1 ; décortiqueuse moderne=2 ; autres=3

Vannage: manuel=1 ;2= Vanneuse mécanique; autres=3

Epierrage : Manuelle=1 ; mécanique=2 ; autres=3

Conditionnement: sac=1 ; vrac=2 ; autres =3

Coloration : processus technique =1 ; adjonction de produit :2 (préciser en bas) Polissage: processus technique =1 ; adjonction de produit :2 (préciser en bas)

Informations complémentaires sur le matériel et techniques

C. Contraintes majeures Approvisionnement /énergie

Nature

Paramètres *

Quantité

Coût

Régularité

1

Disponibilité paddy

 
 
 

2

Qualité du paddy

 
 
 

3

Matériel

 
 
 

4

Energie

 
 
 

5

Eau

 
 
 

6

Autres (préciser)

 
 
 

*Appréciations paramètres: 1= bonne; 2= passable; 3=pas bonne

D. Commercialisation

Nature

Paramètres *

Quantité

Demande

Régularité

1

Demande en riz globale

 
 
 

2

Marché local

 
 
 

3

Marché extérieur

 
 
 

6

Appui à la commercialisation

 
 
 

*Appréciations paramètres : 1= bonne; 2= passable; 3=pas bonne

E. Appui

Nature

Paramètres *

Existence

Convenance

Continuité

1

Technique

 
 
 

2

Financier

 
 
 

3

Matériel

 
 
 

6

Organisationnel

 
 
 

(*1= oui et 0=non)

F. listes des partenaires

Partenaires

Activités ou à mener

Coût

Durée du partenariat

86

G : Attentes

87

Types

 

Valeur

Modalités

Techniques

 

1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres (préciser)

Financières

 

1=appui, 2=recherche financement 3= autres (préciser)

Matérielles

 

1=appui, 2=recherche financement 3= autres (préciser)

Organisationnelles

 

1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres (préciser)

H : Rapports avec les producteurs

Type de rapport

Existence*

Qualité *

Préciser

Contrat de décorticage

 
 
 

Prestation de service

 
 
 

Achat de paddy

 
 
 

Autres

 
 
 

(*1= oui et 0=non)

88

Annexe 8. Questionnaire unités de décorticage

Questionnaire des unités de décorticage

A : Identification

Nom du site : Année d'implantation :

Nom : Prénom(s) ou raison sociale:

Niveau d'instruction du responsable:

Niveau d'instruction: 1=primaire, 2=secondaire, 3=alphabétisé en langue nationale, 4=autres (préciser).

B : Equipement

Spécifications Techniques

Type d'unité: Origine:

Capacité : tonnes/heure Performance atteinte : tonne/J

Rendement riz blanchi : % Rendement riz étuvé : %

(Type: 1=uniquement riz ; 2=mixte (Origine: 1=Europe ; 2= Asie; 3=Autres) Eléments économiques

Productions des trois 2008

dernières années(T) :

2009

2010

Coût prestations ou de revient: FCFA/KG

Contraintes rencontrées

Opérations

Existence

Modalités

1

Disponibilité de paddy

 

1=permanant ; 2=périodique

2

Coût du paddy

 

1= élevé; 2=acceptable ; 3= pas élevé

3

Qualité du paddy

 

1=bon ; 2=Passable ; 3=mauvaise

4

Commercialisation

 

1=Marché propice ; 2=passable ; 3= pas demande

5

Appui technique

 

1=bon ; 2=faible ; 3=inexistant

6

Appui financier

 

1=bon ; 2=faible ; 3=inexistant

7

Performance de l'unité

 

1=bon ; 2=Passable ; 3=mauvaise

Autres: préciser.............................................................................................

C : rapport avec les femmes et leur organisation

Type de rapport

Existence*

Préciser

Contrat de décorticage

 
 

Prestation de service

 
 

Achat de riz étuvé

 
 

Autres

 
 

(*1= oui et 0=non)

D : Perspectives /souhaits

Types

Valeur

Modalités

Techniques

 

1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres

Financières

 

1=appui, 2=recherche financement 3= autres

Matérielles

 

1=appui, 2=recherche financement 3= autres

Organisationnelles

 

1=appui, 2=recherche partenaire 3= autres

89

G : Rapports avec les femmes qui pratiquent l'étuvage

Type de rapport

Existence*

Préciser

Contrat de décorticage

 
 

Prestation de service

 
 

Achat de paddy

 
 

Autres

 
 

(*1= oui et 0=non)

90

Annexe 9 . Les fiches du test d'étuvage

A, FICHE de nettoyage physique Date : / /2011

Répétition N° :

 

Technique:

Variétés

Quantité initiale (kg)

Impureté physique (kg)

Graines immatures

Quantité finale

Taux

d'impureté

V1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 

Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT (traditionnelle) et TA (améliorée)

B, FICHE Réhydratation Date : / /2011

Répétition N° : Technique :

Variétés

Quantité paddy

Température eau

Temps de réhydratation

Temps essorage

Début

Fin

Début

Fin

Durée

Début

Fin

Durée

V1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT (traditionnelle) et TA (améliorée)

Date : / /2011

C, FICHE de pré cuisson

Répétition N° : Technique :

Variétés

Temps de pré cuisson

Température

Quantité d'énergie

Début

Fin

Durée

Début

Fin

 

Début

Fin

Durée

V1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT (traditionnelle) et TA (améliorée)

D, FICHE de séchage Date : / /2011

Répétition N° : Technique :

Variétés

Temps séchage au soleil

Temps séchage l'ombre

Durée totale

Début

Fin

Durée

Début

Fin

Durée

 

V1

 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 

Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT (traditionnelle), TA (améliorée)

N° graine

Longueur

Sections

1

 
 

2

 
 

3

 
 

4

 
 

5

 
 

6

 
 

7

 
 

8

 
 

9

 
 

10

 
 

Moyenne

 
 

N° graine

Longueur

Section

1

 
 

2

 
 

3

 
 

4

 
 

5

 
 

6

 
 

7

 
 

8

 
 

9

 
 

10

 
 

Moyenne

 
 

91

E, FICHE de décorticage Date : / /2011

Répétition N° : Technique:

Variétés

Paddy
étuvé
(kg)

Impureté
(kg)

Quantité
finale (kg)

Grain
entier
(kg)

Brisure
(kg)

Son
kg

Balles
(kg)

Rende
ment

V1

 
 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 
 

Répétition : =1 ou 2 et Technique := TT (traditionnelle) et TA (améliorée)

F, FICHE DE MENSURATION Date : / /2011

Technique d'étuvage: Répétition:

Echantillon : 10 lot de graines =100

Lot N° :

Variété:

Lot N° :

92

Annexe 10. Les fiches du test de dégustation

A, FICHE COLLECTE DEGUSTATION : Homme /Femme* Numéro de la fiche : Date: ./ /2011

Nom et prénoms

Modalités de choix

Variété

Couleur

Odeur

Consistance

Goût

Mod.

1

2

3

1

2

3

4

1

2

3

1

2

3

4

5

 
 

V1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

B, Fiche récapitulative des scores par variétés (dégustation)

Paramètres

Variétés

V1

V2

V 3

V4

V5

V6

Critères (Variables)

H

F

T

H

F

T

H

F

T

H

F

T

H

F

T

H

F

T

Couleur

Blanc

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Blanc sale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Peu blanc

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Odeur

Sent bon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Passable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ne sent pas bon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sent mauvais

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Consistance

Consistant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Peu consistant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Non consistant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Goût

Excellent

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Assez bon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Passable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mauvais

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

NB :

? les variétés seront classées par ordre en fonction de chaque variable avec des modalités ordinales ;

? Les tris, filtrage et croisements se feront également des mêmes variables ;

93

C, Fiche de classification des variétés par critère ou variable (rang)

Paramètres

Couleur

Odeur

Consistance

Goût

Critères*et rang Variétés

Blanc

Blanc sale

Peu blanc

Sent bon

Passable

Ne sent pas bon

Sens mauvais

Consistant

Peu consistant

Non consistant

Excellent

Bon

Assez bon

Passable

Mauvais

V1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nb : les critères constitueront les variables de la base de données pour permettre une large analyse des données qui peuvent être redondantes au niveau des scores par l'apparition d'exeaquo

94

Annexe 11. Fiche du test de conservation

 

TEST DE CONSERVATION

de

REPAS Date : / /2011

Répétition N° :

 

Technique:

 
 
 

FICHE de suivi conservation

 

repas Nom script :

 

. Nom observateur:

 

Variétés

Quantité repas

Début

Observations à intervalles réguliers (heures)

Fin

1ere

2e

3e

4e

5e

6e

V1

 
 
 
 
 
 
 
 
 

V2

 
 
 
 
 
 
 
 
 

V3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Modalités: 0= pas encore décomposé,+= début de décomposition,++=presque décomposé,+++= décomposé, ++++= très décomposé

95

Annexe 12. Autres résultats

Mode d'exécution des opérations

Opérations

Sans prestation (%)

Avec prestation (%)

1

Labour

45,0

55,0

2

Hersage

73,3

26,7

3

Mise en boue

71,7

28,3

4

Planage

68,3

31,7

5

Repiquage

18,3

81,7

6

Désherbage

48,3

51,7

7

Récolte

28,3

71,7

8

Battage

18,3

81,7

9

Séchage

100,0

0,0

10

Vannage

85,0

15 ,0

Situation de la provenance des semences utilisées

Variétés

FKR56N

TS2

FKR19

Provenance

 
 
 

Recherche et semenciers

78,3

70?

56,7

(%)

 
 
 

Autres sources (%)

21,7

30

43, 3

NB : (gras)= en provenance de la MTT.

Les rapports des producteurs avec les femmes étuveuses

Types de rapport Existence(%) Non existence(%)

Approvisionnement en paddy 71,7 28 ,3

Contrat d'étuvage 6,7 93,3

Achat de riz étuvé 13,3 86,7

96

Situations des attentes des femmes (%)

Types d'appui

Aucun

Appui

Partenariat

Autres

1

Attentes techniques

25

69,4

2,8

2,8

2

Attentes financières

2,8

97,2

0

0

3

Attentes matérielles

0

97,2

0

2,8

4

Attentes organisationnelles

8, 3

88,9

2,8

0

NB : autres = alphabétisation, gestion... Liste du matériel jadis utilisé

Matériels Usages Matériels de substitution

Mortier et pilon Décorticage et polissage Décortiqueur moderne

Jarre Trempage et étuvage Marmite et fût

Panier Egouttage Aucun

Capacités des unités et coûts des prestations

Désignations

Nombre d'unités

Minimum

Maximum

Moyenne


·

Capacité journalière (tonne de paddy /jour)

20

4

25

6,25


·

Capacité annuelle atteinte

20

0

1600

339,30

 

(tonne de paddy /an)

 
 
 
 

s

Coût décorticage (F.cfa/Kg)

20

15

30

23,75

Coefficients de corrélation de L/ E et L/ S

Techni que

Corrélation Variétés (L/E et L/S)

V1

(valeur et appréciation)

V2

(valeur et appréciation)

V3

(valeur et appréciation)

TT

Coef. Corrélation L/E

0,165

Négligeable

0,139

Négligeable

0,178

Négligeable

Coef. Coorélaion L/S

-0,092

Négligeable

-0,138

Négligeable

-0,068

Négligeable

TA

Coef. Coorélaion L/E

0,202

Faible

0,289

Faible

0,259

Faible

Coef.Coorélation L/S

-0,009

Pas

association

-0,381

Faible

0,251

Faible

97

Diagramme de la filière riz à Bagré (flux de riz entre acteurs)

Marchés locaux

Collecteurs locaux

Commerçants urbains

Marchés urbains

Détaillants

Producteurs

Transformateurs locaux et urbains

Femmes étuveuses

Institution de
gestions de stocks

Consommateurs

 

Vers les consommateurs

Vers les intermédiaires

Rapport de services avec étuvage

Tableau récapitulatif des scores (test de dégustation)

Paramètres

Variétés et scores Variables

V1 H

F

T

V2 H

F

T

V 3 H

F

T

Couleur

Blanc

20

23

43

0

0

0

0

0

0

 

Blanc sale

0

0

0

0

2

2

20

21

41

 

Peu blanc

0

0

0

20

22

42

0

1

1

Odeur

Sent bon

19

14

33

1

2

3

0

7

7

 

Passable

0

5

5

3

5

8

17

13

30

 

Ne sent pas bon

1

4

5

15

16

31

4

2

6

 

Sent mauvais

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Consistance

Consistant

2

0

2

17

18

35

1

5

6

 

Peu consistant

2

8

10

3

2

5

15

13

28

 

Non consistant

15

12

27

2

7

9

3

4

7

Goût

Excellent

9

10

19

4

6

10

5

7

12

 

Bon

9

5

14

4

6

10

4

12

16

 

Assez bon

0

6

6

0

11

11

1

5

6

 

Passable

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

Mauvais

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Evolution productions des céréales du Burkina (place du riz)

Cultures

Sorgho

Mil

Maïs

Riz

Superficies (ha)

1 653 115,27

585 230,04

1 255 085,35

92 243,31

Productions (tonnes)

1 521 468

894 558

970 927

213 584

 
 

98

 
 

Annexe 13. Photos annexes

1. Collecte de riz étuvé au marché de Bagré 2. Vannage du paddy sur la plaine de Bagré

3. Paddy en germination au battage 4. Battage de Paddy (flaque d'eau à l'arrière)

99

5. riz paddy humide pendant le battage 6. Séance de production d'un plateau d'étuvage

7. Vue des participantes aux tests devant l'aire de 8. Séance de dégustation du test d'appréciation

9. Séance de décorticage des tests 10. Une vue des participantes pendant le test d'étuvage

100

11. Séance de pré cuisson du test d'étuvage 12. Echantillons de Riz étuvé pour les mensurations






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