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Minoteries industrielles : aspects juridiques, comptables et fiscaux. Proposition d'une méthodologie d'audit

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par Hicham TOUIL
Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises ( ISCAE ) - Casablanca- Maroc - Diplôme national d'expert comptable 2013
  

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REMERCIEMENTS

Je ne saurais exprimer mes remerciements symbole de gratitude et de reconnaissance à Monsieur Mohamed HARKATI, mon Directeur de recherche, dont la richesse d'esprit, la générosité et le professionnalisme sont pour moi une indéniable référence.

Mes remerciements les plus sincères s'adressent à chacun des membres du jury, professionnels et professeurs chevronnés dont la participation m'honore.

Mes remerciements vont également à tous ceux qui ont participé de près ou de loin, soit par la documentation, soit par leurs conseils et éclairages, à l'aboutissement de cette recherche.

Je profite de cette occasion pour remercier le Directeur de l'ISCAE, les enseignants et les Experts Comptables qui participent activement à la formation au Diplôme National d'Expert Comptable.

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Minoteries industrielles : aspects juridiques, comptables et fiscaux et proposition d'une méthodologie d'audit

Mai 2013
TOUIL Hicham

AVERTISSEMENT

Compte tenu des recommandations formulées par le jury lors de l'agrément du sujet du présent mémoire, j'ai procédé à quelques modifications par rapport au plan initial déposé dans la notice. Ces modifications ont concerné les points suivants :

? Changement du titre de la première partie qui est devenu « Le statut particulier des minoteries au Maroc : analyse juridique, réglementaire comptable et fiscale »

? Ajout d'une section 5 du chapitre 3 de la première partie intitulée les particularités comptables.

? Les chapitres 1 et 2 de la deuxième partie ont été regroupés dans un seul chapitre intitulé « Prise de connaissance de l'entreprise et analyse des risques identifiés ».

? Le chapitre 3 est devenu le chapitre 2 avec comme intitulé « audit des principaux cycles d'activité des minoteries industrielles : cycle achats fournisseurs, cycle gestion des stocks et cycle ventes clients ».

? Mettre un chapitre 3 dans la deuxième partie intitulé : « audit des créances et dettes vis-à-vis de l'Etat ».

Par ailleurs, suite aux diverses observations et questions soulevées au fur et à mesure de ma réflexion, des modifications et réaménagements au niveau des titres de certains paragraphes et sections ont été imposés lors de la rédaction définitive sans toutefois remettre en cause les développements envisagés initialement.

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INTRODUCTION GENERALE

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Filière céréalière et plan Maroc Vert

La filière céréalière constitue une des principales filières de la production agricole au Maroc. Elle joue un rôle multiple en ce qui concerne les emblavements annuels des terres cultivables, la formation du produit intérieur brut agricole, l'emploi dans le milieu rural et l'utilisation des capacités de transformation industrielle. Les céréales sont représentées essentiellement par les cultures du blé tendre, de l'orge, du blé dur et du maïs. Le sorgho et le riz sont également pratiqués mais avec une importance marginale.

Les politiques liées au secteur céréalier ont toujours été intégrées dans celles des produits dits stratégiques, incluant outre les céréales, les huiles et le sucre. Ces produits ont pour longtemps été soumis à une intervention directe des pouvoirs publics le long des filières.

Actuellement, le secteur céréalier bénéficie d'un fort soutien des pouvoirs publics à travers l'instauration de la stratégie du plan Maroc vert et les mécanismes de soutien financier à travers la caisse de compensation.

Cette stratégie concerne un secteur qui contribue à hauteur de 19% au PIB, dont 15% dans l'agriculture et 4% en agro-industrie1. Ce secteur emploie plus de quatre millions de ruraux et crée des milliers postes d'emploi chaque année dans le domaine de l'agro-alimentaire.

Ce secteur joue un rôle déterminant dans les équilibres macro-économiques du pays. Il supporte une charge sociale importante, étant donné que les revenus de 80% des quatorze millions de ruraux dépendent de l'agriculture.

L'agriculture joue un rôle crucial dans la stabilité économique et sociale de notre pays puisque ce secteur porte la lourde responsabilité de la sécurité alimentaire de millions de consommateurs marocains.

Pour promouvoir ce secteur, le plan Maroc vert a limité les contraintes entravant le développement de l'agriculture comme suit :

1 Site du ministère de l'agriculture ( www.agriculture.gov.ma) année 2012

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Faible investissement agricole L'investissement agricole se caractérise par :

? Une faible utilisation des facteurs de production : Faible utilisation des engrais et taux de mécanisation moins important que certains pays européens.

? Participation du système bancaire dans le financement des projets agricoles peu importante.

? Une Faible subvention au secteur agricole : les subventions accordées à l'agriculture marocaine représentent à peine 8% du revenu agricole.

? Une faiblesse du tissu de l'agro-industrie qui ne représente que 24% de l'ensemble des unités industrielles nationales, et transforme à peine le tiers de la production.

2- Faible organisation

Très faible niveau d'organisation et une quasi-absence de l'organisation professionnelle du secteur (Nombre faible des associations professionnelles).

3- Encadrement insuffisant

L'agriculture nationale souffre d'une gestion traditionnelle des exploitations.

4- Ressources en eau limitées

La dégradation des eaux de surface et souterraines est une cause d'un système d'irrigation non

efficient.

5- Foncier morcelé.

Le morcellement excessif des exploitations agricoles avec une multiplicité de régimes juridiques constituent une entrave à l'investissement.

Ainsi, pour remédier à ces contraintes, la stratégie Plan Maroc Vert est basée sur deux grands fondements :

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1er fondement : Faire de l'agriculture le principal levier de croissance sur les quinze prochaines années à travers :

? Le renforcement de la part de l'agriculture dans le produit intérieur brut (PIB)

? La création de millions d'emplois supplémentaires.

? La lutte contre la pauvreté

? L'accroissement de la valeur des exportations pour les filières où le Maroc est

compétitif (agrumes, olivier, fruits et légumes).

2ème fondement : Création d'un partenariat gagnant-gagnant entre l'amont productif et l'aval commercial et/ou industriel (dont le secteur meunier).

Les pouvoirs publics se doivent de développer le secteur de la transformation des céréales (secteur meunier).

Secteur meunier au Maroc

Le secteur meunier compte actuellement 200 moulins2. C'est l'axe Casablanca - Fès qui connaît la plus forte concentration d'unités industrielles, mais la distribution géographique demeure cependant assez large en raison du caractère pondéreux de la matière qui impose l'installation des minoteries à proximité des lieux de consommation.

Les minoteries artisanales sont réparties dans tout le pays et ont une capacité d'écrasement annuelle importante. Elles assurent indifféremment la mouture de blé importé et du blé local.

La proportion de celui-ci étant cependant étroitement liée à la qualité de la campagne céréalière au Maroc et des conditions agro-climatiques de chaque saison.

Selon les études réalisées par la fédération des minoteries industrielles (FMN)3, le secteur meunier au Maroc connaît actuellement des points forts et des points faibles qui sont cités ci-après :

2 ONICL, Mars 2013

3 Etude stratégique réalisée en 2009 avec l'appui de l'union européenne dans le cadre de programme d'appui des associations professionnelles

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1- Points forts

Concernant l'environnement de la meunerie marocaine, cette dernière n'a pas de gros problèmes d'accès aux produits et services nécessaires à son activité :

· Ressources humaines : La disponibilité des ressources humaines est assurée par plusieurs organismes à savoir : L'Institut de Formation de l'Industrie Meunière (IFIM) et l'Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV).

· Emballages : L'industrie de l'emballage lui fournit ses besoins en articles d'emballage

· Transport : Le parc des poids lourds roulant au Maroc lui fournit l'appoint requis en moyens de transport

· Financement : Le système bancaire assure les sources de financement pour ses investissements et son exploitation.

· Etudes et expertise : Certains bureaux assurent le conseil nécessaire au cas par cas (expertise technique, financière, juridique...)

2- Points faibles

2-1- Une surcapacité pénalisante et une disparité régionale de l'utilisation de cette capacité.

Une bonne partie des minoteries industrielles n'utilisent pas la totalité de leurs capacités d'écrasement. Ces entreprises produisent en priorité la farine nationale du blé tendre (FNBT) dont la quantité est régie par voie réglementaire et ensuite vient la production de la farine libre. Cette surcapacité est due à une saturation de la demande de la farine sur le marché national.

Les données statistiques disponibles mettent en évidence cette réalité :

· Un taux d'utilisation de capacité au niveau national pour le blé tendre, le blé dur et l'orge de 62,11 %

Les données statistiques mettent aussi en évidence une disparité régionale du taux d'utilisation de capacités

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2-2- Un secteur plombé par le système d'exploitation de la farine nationale du blé tendre (FNBT).

Placé dans une logique administrative, le secteur se trouve plombé et son dynamisme hypothéqué.

En effet, cette logique administrative vise à la fois pour l'agriculteur, un prix rémunérateur, et pour le consommateur final un prix accessible à son pouvoir d'achat. Un équilibre jamais trouvé en raison des pratiques et distorsions (risque de percevoir la subvention sans avoir vendu réellement la farine nationale).

Le système de gestion de la farine nationale « faussement subventionnée : perception d'une subvention sans avoir livré réellement la FNBT », développé en parallèle avec une farine de luxe « faussement libre : vente de la farine nationale comme une farine libre avec la perception du prix de la farine libre », a encouragé toutes les distorsions au niveau de la commercialisation et de la transformation.

Dans ce sens, l'objectif des pouvoirs publics s'en trouve perverti, et le secteur minotier reste plombé par une gestion rentière des « quotas ».

La différence de qualité entre la farine de luxe et la FNBT (se rapportant au taux de cendre) ne justifie nullement l'écart de prix entre les deux produits qui passe du simple au double. La forte demande sur la FNBT induit d'une part une augmentation de son prix (à cause de la spéculation illégale), et d'autre part en fait un produit d'appel pour l'écoulement des produits libres.

2-3- Un secteur qui a besoin de modernisation en dépit de l'émergence d'unités de profil

nouveau.

Actuellement, on peut affirmer que l'image traditionnelle d'une minoterie dominée par des entreprises familiales, relativement vulnérables parce qu'elles ne développent pas de stratégie commerciale et se basent sur des rapports personnalisés avec les grossistes quotataires... a considérablement changé.

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Certes, il existe encore de petites unités régionales gérées de manière traditionnelle, mais les minoteries traitant de gros volumes sont désormais des entreprises bien structurées sur le plan commercial, technique et administratif.

Selon les études réalisées sur le secteur, les minoteries industrielles sont en majorité très vétustes. Le taux de vétusté moyen du matériel, estimé à travers le pourcentage des immobilisations amorties s'élève à 77% de l'ensemble des minoteries.

Néanmoins, on assiste actuellement à l'émergence d'unités modernes, équipées avec des machines issues de la dernière technologie, dirigées par de jeunes cadres et mobilisant des compétences à la hauteur des exigences du métier. Mais il existe toujours un pan de l'industrie, marqué par la vétusté et que seul l'entretien coûteux du matériel et le niveau élevé de maintenance des équipements permet à certaines unités de sauvegarder un certain niveau de production. Cela génère bien entendu des surcoûts non négligeables, ce qui permet aux moulins les plus âgés, à défaut d'être compétitifs sur le prix et la qualité, de s'appuyer sur la proximité géographique de la clientèle et la garantie d'écrasement d'un quota de blé destiné à la FNBT.

Consommation de la farine au Maroc

Les produits céréaliers font partie du panier quotidien des ménages. Ils constituent une source d'énergie et de nutriments dont l'importance reste prédominante et varie en fonction des milieux de résidence et des catégories socio-économiques. En effet, les céréales constituent l'aliment de base de la population marocaine. La consommation annuelle de farine industrielle représente selon les régions entre 60 à 100 Kg par habitant. L'urbanisation croissante et les évolutions de la société semblent provoquer de nouveaux types d'achat, tels l'augmentation du volume de pain acheté aux dépens de l'achat de céréales et farines pour la panification domestique.

Le marché du pain se caractérise en milieu rural et dans les milieux populaires urbains par la prédominance de la panification domestique. Ceci s'explique par des raisons physiques (faible nombre de boulangeries en milieu rural), culturelles (le pain fait à la maison est considéré comme meilleur que celui acheté dans une boulangerie) et surtout économiques (coût au kg plus avantageux).

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Les études réalisées au Maroc4 par le ministère de l'agriculture et la fédération nationale des minoteries ont démontré la place fondamentale de la farine du blé tendre, du blé dur et d'autres céréales dans la consommation des ménages marocains.

Intérêt du sujet

Les minoteries industrielles sont des entreprises qui connaissent plusieurs particularités juridiques et réglementaires nécessitant de la part de l'Expert-Comptable une bonne maîtrise pour mener à bien ses missions d'audit légal ou contractuel.

Ces particularités concernent les aspects suivants :

· La relation élargie entre les minoteries industrielles et l'Office National Interprofessionnel des Céréales et Légumineuses (ONICL), organisme chargé par l'Etat pour la régulation du secteur.

· Le respect de la minoterie des obligations légales en matière d'approvisionnement en céréales et de vente de la farine.

· Le respect des obligations légales en matière de suivi des stocks des céréales et de la farine et établissement des déclarations périodiques à l'ONICL.

· La réception par les minoteries industrielles des primes et subventions auprès de l'ONICL calculées à partir des paramètres définis dans les textes de loi et des circulaires de l'administration.

· Le paiement des taxes parafiscales calculées à partir des paramètres définis dans les textes de loi et des circulaires de l'administration.

· L'importance de certains éléments dans le bilan des minoteries (Immobilisations corporelles et stocks)

L'objectif de ce mémoire est de fournir à l'Expert-Comptable chargé du suivi d'une telle entreprise un guide opérationnel présentant les nombreuses spécificités du secteur, dont notamment l'environnement réglementaire assez dense.

Le cadre de la mission d'audit légal ou contractuel a été retenu car il permet d'évoquer de façon plus détaillée le contrôle des procédures internes et des comptes de la minoterie industrielle. Un questionnaire de révision de ces procédures et des comptes, adapté aux spécificités de la profession, est proposé dans ce mémoire.

4 Etude stratégique réalisée en 2009 avec l'appui de l'union européenne dans le cadre de programme d'appui des associations professionnelles.

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TOUIL Hicham

Ce mémoire sera organisé en deux grandes parties :

1ère partie : Statut particulier des minoteries : Analyse juridique, réglementaire, comptable et fiscale.

Cette première partie sera consacrée à la description de l'environnement d'une minoterie. La présentation des particularités juridiques, réglementaires, comptables et fiscales sera précédée d'un portrait détaillé de la profession et de son évolution.

2ème partie : Proposition d'une méthodologie d'audit

La seconde partie proposera quant à elle une méthodologie pour la conduite d'une mission d'audit légal ou contractuel où seuls les points présentant une particularité dans ce secteur seront mis en relief, alors que les problèmes déjà bien connus des professionnels par ailleurs ne feront l'objet d'aucun traitement particulier.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand