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Influence des technologies de l'information et de la communication sur l'éducation formelle des élèves des établissements secondaires publics de n'djaména; cas du lycée Félix Eboué I

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par Mathias Allafi Bamaré
Ecole Normale Supérieure de N'Djaména - CAPEL 2 2014
  

Disponible en mode multipage

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Introduction

Nous vivons dans un monde globalisé marqué par l'avènement des Technologies de l'Information et de la Communication qui ont révolutionné la circulation de l'information et le partage du savoir. Les usages des TIC sont à l'origine de la naissance d'une « société de l'information et de la connaissance » ayant permis à l'humanité de vaincre les facteurs temps et espace. Les pays occidentaux ont compris très tôt leurs enjeux et c'est pourquoi ils se sont empressés à les valoriser, ce qui n'est pas le cas de ceux de l'Afrique noire. L'Internet et les nombreux services qu'il offre se développe encore à pas de tortue dans la plupart de nos grandes villes à coté de la téléphonie mobile qui a connu un développement fulgurant voire prodigieux. Même si les usages des TIC demeurent encore embryonnaires chez nos, les adolescents instruits manifestent un grand engouement à utiliser l'Internet et le téléphone portable dans leur vécu quotidien. Ils naviguent sur la Toile mondiale, attirés par les loisirs, les vidéos et films axés sur la violence, la sexualité, mais aussi visitent des sites de rencontre pour tisser des liens amicaux avec d'autres jeunes à travers la planète. Ces jeunes internautes ignorent parfois les dangers ou méfaits que regorgent les TIC auxquels ils sont exposés, aveuglés certainement par la passion qui les anime quand ils naviguent sur la Toile mondiale ou manipulent leurs téléphones portables. Il est clair que les dangers qui guettent les jeunes gens sur l'Internet et à travers leurs téléphones sont issus des effets plus ou moins négatifs de leur usage qui semble immodéré par nos jeunes gens. Ainsi, l'on pourrait dire que les TIC sont comme un couteau à double tranchant, pouvant être a la fois bénéfiques et nuisibles, déterminant la vie des jeunes sur le plan comportemental et cognitif. Autrement dit, les impacts des TIC sur le savoir-être et les aptitudes intellectuelles, du moins sur les apprentissages scolaires semblent visiblement négatifs. C'est pourquoi notre modeste étude s'emploie à les mettre en relief en vue d'y apporter un traitement préventif. Les TIC à travers l'Internet suscitent de nombreuses inquiétudes quant à leurs influences sur la santé morale et mentale des esprits immatures sur le Continent noir. Cette remarque a été faite par DUPONT E. et LEGENDRE J.F quant ils relèvent que « Le média Internet a aussi mis en évidence des dérives avérées et potentielles en matière d'éthique1(*)

En fait, le réseau des réseaux est constitué de deux facettes, la plus noble et bienfaisante constituée des ressources documentaires et cognitives riches et variées, opportunités de formation à distance, de tissage de liens amicaux virtuels, etc. L'autre, sombre et nuisible, mise en relief par la cyberdélinquance, arnaque, jeux-vidéos, films violents, pornographiques, sites véhiculant des idées xénophobes, intégristes et axées sur des déviances sociales, etc. recélant donc des risques avérés et potentiels qui menacent dangereusement nos jeunes scolarisés. La Toile mondiale peut aussi devenir pernicieuse du fait du manque de contrôle de l'usage de ces piles de données cognitives. Cet état des choses engendre le plagiat, le fameux copier-coller qui pourrait au tournant conduire les élèves à la paresse, au manque de discernement et de créativité, de perspicacité, et d'éveil de l'esprit. C'est dans ce sens que RONDEAU (1997) note que « Les jeunes sont plongés plusieurs heures par jour dans un univers d'images souvent très violentes, et rarement éducatives...qui les transforment graduellement en consommateurs passifs de sensations, d'images et de sons. »2(*)

Notre objectif principal à travers ce modeste travail de recherche est de déterminer l'impact des TIC, en l'occurrence de l'Internet et du téléphone portable sur les apprentissages scolaires des lycéens. En clair, nous allons répertorier les risques auxquels les apprenants pourraient se confronter dans leur usage des technologies innovantes communicationnelles susceptibles d'influencer leurs aptitudes pédagogiques voire leur personnalité.

Nous emploierons des outils de recherche quantitatifs à savoir le questionnaire en vue de mener des investigations sur notre terrain d'enquête qu'est le Lycée Félix Eboué I auprès des élèves et enseignants. Puis, nous userons de l'entretien, outil de recherche qualitatif pour recueillir les données cette fois auprès de certains gérants de cyber-cafés de N'Djaména. Notre présent travail se recherche est structuré par deux grandes parties comportant chacune deux chapitres. La première traite du cadre théorique avec la problématique de l'étude. La seconde comporte la clarification des concepts-clés, les théories de référence explicatives du sujet d'étude et la revue de la littérature. La seconde partie est consacrée au cadre méthodologique renfermant le cadre et le contexte de l'étude (chapitre III) et enfin la présentation et la discussion des résultats globaux de l'enquête (dernier chapitre).

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

1.1 Contexte général de l'étude

Les Technologies de l'Information et de la communication à travers l'Internet, le téléphone portable, et autres outils modernes sont en passe d'imprégner tous les secteurs de notre vie contemporaine parmi lesquels comptent l'enseignement et la formation. Ainsi, notre pays le Tchad, à l'instar d'autres sur le continent noir, a compris que les TICE peuvent lui permettre d'apporter des innovations pédagogiques significatives à l'éducation de leur jeunesse, devant améliorer du coup la qualité de l'enseignement tant décriée sous nos tropiques. Mais, l'on se rend compte que les adolescents scolarisés sont attirés par la Toile mondiale et l'usage de leurs téléphones portables au point de leur consacrer énormément du temps, ce qui pourrait répercuter sur leurs apprentissages scolaires ou aptitudes pédagogiques. Le Net suscite donc un véritable engouement de la part des jeunes qui, en dépit du prix d'accès encore élevé (de 500 à 1000 F/heure à N'Djaména, alors qu'il est autour de 200F/heure à Kousséri au Cameroun). L'usage de l'ordinateur devient de plus en plus ordinaire, commode et régulier en milieu scolaire et jeune, car attiré par l'informatique, ils sont nombreux à s'y initier à travers des cours spéciaux en dépit du manque d'équipements des établissements tchadiens. Au moment où les décideurs, les parents d'élèves et les enseignants cherchent des voies et moyens pour résorber la crise que connait le système éducatif tchadien, l'on pourrait se demander si les effets négatifs de l'usage des TIC par les élèves tchadiens ne contribueraient pas à la baisse de leurs performances scolaires tant décriée depuis des lustres ? Notons aussi la volonté manifeste de nos hauts dirigeants à mieux rentabiliser le développement des TIC dans tous les secteurs de la vie active notamment celui de l'éducation. C'est dans ce sens qu'il existe une Direction des NTIC au Ministère de l'Education Nationale et surtout l'accueil et l'organisation d'un Salon International des Technologies de l'Information et de la Communication (SITIC) à N'Djaména du 09 au 12 Septembre 2014. Le thème est si évocateur : « Les TIC, moteurs du développement durable ». L'objectif affiché des gouvernants tchadiens est de faire des TIC ou des autoroutes de l'Information et de la communication des vecteurs incontournables et crédibles du développement socio-économique durable à l'ère de la mondialisation et globalisation qui caractérise la marche du monde. L'on nomme cela la « société de l'information et de la connaissance » dans laquelle chaque citoyen du monde est intéressé par ce qui se passe sur les coins et les recoins du globe terrestre en se branchant sur la Toile mondiale à travers l'écran de son ordinateur et même celui miniaturisé de son téléphone portable. Mais, si les adolescents scolarisés ne sont pas guidés et canalisés vers un usage à bon escient de l'Internet et du téléphone portable, ils risqueraient de se laisser captiver par le côté ludique de la Toile mondiale, la recherche des loisirs et se confronteraient à d'autres dangers avérés, négligeant les vastes ressources documentaires dont contient le Web.

1.2 Formulation et justification du problème de recherche

A l'ère de la mondialisation où le monde est devenu un village planétaire, contrairement à ceux d'antan, les jeunes apprenants de nos jours disposent d'une panoplie d'outils technologiques pour acquérir des connaissances et s'ouvrir sur le monde. Dès lors, les TIC sont d'une utilité considérable en matière d'éducation qui sont en phase d'intégrer notre train-train quotidien au point de fasciner les élèves. L'on remarque alors que la gestion ou la consommation par les jeunes gens de ces informations diverses et variées distillées à travers l'Internet, les téléphones portables et autres outils moderne de partage et de transmission des connaissances semblent les orienter vers l'aspect ludique et divertissant plutôt que cognitif, pédagogique et culturel. Souvent, lorsque ces jeunes fréquentent les cyber-cafés, usent leurs téléphones portables comme des outils ludiques, ils semblent y rechercher prioritairement des informations axées sur le divertissement, les jeux etc. comme en témoignent les téléchargements constants des clips musicaux, vidéos ou films traitant de la sexualité, de la violence de tout genre. En effet, rares sont ceux qui exploitent les données cognitives ou ressources documentaires virtuelles que recèle le Web pour améliorer leurs acquis pédagogiques et se perfectionner intellectuellement. On s'aperçoit aussi que la Toile mondiale, cette « jungle technologique » regorge des facteurs nuisibles susceptibles de défavoriser la conduite et les apprentissages scolaires des lycéens.

Serge POUTS-LAJUS dans son livre,  L'école à l'heure d'Internet , affirme que les jeunes ont « investi des machines à communiquer avec un tel engouement que cela modifie leur être social, et aussi leur psychologie ». L'Internet exerce en effet de plus en plus un attrait irrésistible et une influence déterminante sur les jeunes au point de modifier défavorablement leur personnalité. En effet à travers le chat, les adolescents scolarisés tentent de se forger une nouvelle personnalité, la plupart des cas fausse, s'amusant à se piéger les uns les autres dans ce monde virtuel. RIGAUT Philippe, dans « Au-delà du virtuel : exploration sociologique de la cyberculture »3(*) parle plutôt d'une `'cyberconvivialité'' qui est cette forme de relation entre internautes, et qui libère d'après lui des conventions de la sociabilité réelle, et leur permet ainsi de devenir autre. Dès lors, l'on peut se demander quel rôle joue l'outil Internet dans l'établissement des relations sociales que se nouent les jeunes gens de nos jour ? Il est à craindre que les jeunes tchadiens à la longue ne deviennent dépendants du Net et de leurs téléphones portables, perdant leurs repères sociaux et sociabilité, devenant incapables d'affermir leur personnalité hors de l'univers technologique. Les téléphones portables des élèves par leurs sonneries en classes perturbent énormément les enseignants dans la dispense de leurs cours. Habitués à abréger de manière fantaisiste, peu académique les mots et les expressions, les apprenants finissent par acquérir des inaptitudes en orthographe et grammaire d'où des fautes qui fourmillent sur leurs devoirs et copies d'examens. En outre, leur attention peut se relâcher durant les cours, car discrètement ils se complaisent dans la visualisation des images, clips musicaux voire films violents ou pornographiques entre copains et copines. De même, les téléphones portables leur servent de moyens de fraude ou tricherie lors de contrôles surveillés et d'épreuves d'examens par la réception silencieuse des messages électroniques (SMS) en provenance de leurs amis, parents et même des enseignants peu scrupuleux.

On se rend compte, au vu de la ruée de jeunes internautes dans les cybers-centres, que c'est essentiellement le coté ludique de l'outil qui les intéresse particulièrement. La facette ludique des TIC et surtout du Net remporte aisément sur celle instructive quand on mesure la ferveur des adolescents pour se délecter de tout ce qui est récréatif.

TIEMTORE dans sa Thèse de Doctorat publiée en 20064(*) clarifie cette question pensant que les Technologies de l'Information et de la Communication sont utilisées par les Africains d'abord pour se divertir et rarement pour se cultiver. Et ceci grâce à l'accès qu'elles permettent à une très grande quantité de fichiers vidéos et audio sur Internet, des jeux et aussi, par l'utilisation des moyens de communication (mail, tchat, forum de discussions, téléphonie IP, réseaux sociaux, etc.).

1.3 Questions de recherche

Existe-t-il des dangers réels socio-éducatifs qui guettent les lycéens à travers leur usage des outils modernes de communication tels que l'Internet et le téléphone portable ? Telle est notre question de recherche principale, suivie de deux autres spécifiques à savoir :

Ø Les TIC, à travers l'Internet et le téléphone portable, sont-elles utilisées par les élèves comme des outils pédagogiques et cognitifs ou alors comme des instruments ludiques et divertissants ?

Ø Les Technologies innovantes communicationnelles sont-elles susceptibles d'impacter négativement sur les apprentissages scolaires des apprenants ?

1.4 Hypothèses de recherche

1.4.1 Hypothèse principale

En prélude à notre étude empirique de ce phénomène social sur notre champ d'investigation qu'est le Lycée Félix Eboué I, nous postulons que :

Les TIC, à travers l'Internet et le téléphone portable comportent des risques susceptibles d'impacter négativement sur les apprentissages scolaires et les comportements des élèves.

1.4.2 Hypothèses secondaires

HR1 : (Hypothèse de recherche N°1) :

Les élèves qui utilisent immodérément l'Internet et le téléphone portable les considérant comme des instruments ludiques courent le risque de voir baisser leurs performances scolaires.

HR2 : A travers la pratique d'une orthographe fantaisiste des SMS et des courriers électroniques (Mails), la recherche des loisirs, la consommation des données peu éducatives du Net, les lycéens peuvent acquérir des inaptitudes pédagogiques.

1.5 Définition des variables et indicateurs

Des hypothèses de recherche, il se dégage les variables indépendantes et dépendantes qu'il nous faudra opérationnaliser à travers leurs indicateurs.

1.5.1 Variables dépendantes

-Les méfaits de l'usage du Net et des téléphones portables par les élèves, variable démontrable par les indicateurs suivants :

ü la baisse de niveau scolaire des apprenants ;

ü la délinquance ou déviance juvénile ;

ü l'impolitesse des jeunes et la perte de l'autorité des parents et enseignants ;

ü la banalisation des questions sexuelles ;

ü le désir de consommer des images, vidéos et films violents et pornographiques.

1.6.2 Variables indépendante

L'existence des risques socio-éducatifs sur l'Internet et à travers l'usage des téléphones portables, est reconnaissable par :

î la rencontre virtuelle et physique avec des personnes louches ;

î les atteintes de la vie privée à travers images, textes et vidéos publiés sur le Net ;

î la cybercriminalité et cyberdélinquance juvénile ;

î le harcèlement, menaces et intimidations multiformes ;

î la cyberpornographie, culture du sexisme, pratique sexuelle précoce ;

î la tricherie au moyen des SMS et des Mails ;

î Le visionnage des films violents et pornographiques sur la Toile et sur les téléphones ;

î La pratique des jeux-vidéo dangereux ou peu éducatifs.

1.6 Objectifs de recherche

Notre étude nous permet de poursuivre un certain nombre d'objectifs à savoir un objectif global et d'autres opérationnels.

1.6.1 Objectif général

L'objectif général poursuivi à travers notre étude est de :

Montrer les répercussions socio-éducatives des usages des TIC en général et en particulier de l'Internet et du téléphone portable, par les lycéens.

1.6.2 Objectifs spécifiques

En opérationnalisant notre objectif général, cela nous permettra de :

Ø répertorier les risques que courent les apprenants à travers leur usage de l'Internet et de leurs téléphones portables de nature à impacter sur les apprentissages scolaires.

Ø expliquer comment l'utilisation du Net et des téléphones portables par les élèves comme des instruments ludiques pourrait déterminer la baisse de leur niveau scolaire.

1.7 Pertinence l'étude

Notre travail de recherche pourrait être pertinent sur le plan théorique et pratique.

1.7.1 Pertinence théorique

Notre étude présente une certaine pertinence sur le plan théorique dans la mesure où le Web constitue un gigantesque et fructueux moyen d'acquisition des connaissances, de culture générale, indispensable à tout cursus scolaire ou académique, à condition bien entendu d'être employées à cet effet. Comme outil, son usage peut révéler ou déterminer son avantage et inconvénient. C'est dans ce sens que Fleur-Nadine MVONDO-MVONDO souligne dans son récent ouvrage  Etre enseignant en Afrique aujourd'hui5(*), qu' « Aussi merveilleuses soient-elles, les technologies restent des outils, des moyens à utiliser pour améliorer les processus enseignement-apprentissage et leur potentiel repose essentiellement et exclusivement sur ceux qui en font usage. Comme tout instrument, seul son utilisation détermine son utilité6(*).» Les TIC sont donc comparables à un revolver qui, utilisé par un policier, sert à sauver des vies humaines menacées par des dangers réels, mais devient nuisible dans la main d'un malfaiteur. Depuis l'avènement de la téléphonie mobile et du Net au Tchad, les jeunes gens ont manifesté une véritable ferveur dans son adoption comme outil de communication, mais surtout de divertissement toujours présent au coeur du train-train du vécu quotidien d'où des dérapages liés à leurs usages qui paraissent immodérés. Ainsi, notre étude pourrait permettre aux élèves, leurs encadreurs, les responsables administratifs scolaires et les gouvernants à tirer leur épingle du jeu. Car ayant pris conscience des risques liés à l'usage peu scrupuleux par les apprenants de ces outils ultra-modernes de communication, ils peuvent tirer la sonnette d'alarme, cherchant à contrer les incidences des TIC sur l'éducation et l'instruction des jeunes tchadiens. L'instauration dans les programmes scolaires officiels de l'enseignement des TIC serait un moyen efficace de faire appréhender aux apprenants que le Web est un véritable tremplin pour leur culture ou acquisition des performances scolaires et non un terrain de jeu ou des gadgets technologiques destinés à la recherche des loisirs et la satisfactions des fantasmes .

1.7.2 Pertinence pratique

A l'ère de la mondialisation et de la « société de l'information et de la connaissance », les sources d'éducation des jeunes se sont diversifiées dépassant le cadre de famille, du milieu social et de l'école. Comme l'avenir de l'Afrique notre continent et singulièrement notre pays le Tchad repose sur les épaules de la jeunesse, il urge de lui assurer une éducation de qualité. Les jeunes ont intérêt à être bien instruits et compétents, mais surtout doivent être mieux éduqués. Dès lors cette noble tâche engage d'emblée la responsabilité des enseignants, pouvoirs publics et parents qui devraient chercher à intégrer les TIC dans les vecteurs éducationnels, tout en veillant à en limiter leurs répercussions perverses sur la personnalité et le cursus scolaire des jeunes. Si les élèves sont appuyés pédagogiquement par les enseignants qui les guident ou les orientent vers l'usage avantageux de l'Internet qu'ils devraient primordialement considéré comme un outil cognitif et leurs cellulaires comme des instruments de communication, ils seraient à même de les utiliser pratiquement à bon escient. Ainsi leurs impacts sur leurs aptitudes pédagogiques et comportements seraient amoindris pour le bien de tous.

1.8 Limites de l'étude

Notre étude cherche à cerner les éventuels dangers que renferment les TIC à travers l'usage quelque peu abusif du Net et du téléphone portable à même d'impacter sur les apprentissages scolaires et les conduites des lycéens tchadiens. Nous nous bornerons à mettre en relief les risques auxquels les adolescents scolarisés s'exposent à travers l'utilisation qui nous semble passionnée de la Toile mondiale et des téléphones portables pouvant influer d'une manière ou d'une autre sur leur intellect et personnalité. Nous sommes donc au regret de délimiter notre recherche dans le cadre spatio-temporel du Lycée Félix Eboué I qui nous semble représentatif pour la simple raison que c'est le plus grand établissement d'enseignement secondaire général, assez cosmopolite, c'est-à-dire accueillant les élèves de toutes les couches sociales de la population n'djaménoise. Nous aurions dû étendre notre champ d'investigation à un autre établissement de la place, public ou privé, en l'occurrence le Lycée du Sacré-Coeur, mais la responsable ne nous a pas ouvert ses portes pour des raisons de pléthore de nos collègues ayant porté leur choix sur son établissement. Il serait intéressant que les futures recherches entreprises dans le même sillage puissent mener leurs auteurs vers une étude comparative des performances scolaires des élèves de deux ou plusieurs établissements publics et privés en vue d'en déterminer les impacts des TIC.

1.9 Raisons du choix du thème de l'étude

Le choix de notre présent thème d'étude ne résulte pas d'un fait de hasard. Pendant longtemps, nous avons remarqué en tant qu'enseignant mais aussi parent, comment les jeunes de nos jours focalisent toute leur attention sur les opportunités que leur offrent les moyens technologiques modernes pour communiquer. Que ce soit avec leurs téléphones portables multimédia, et parfois au moyen de leurs ordinateurs branchés sur le réseau mondial, ils ont l'air de consacrer plus du temps et d'énergie pour les actions ludiques et récréatives. Rarement ils emploient les TIC à des fins cognitives afin d'améliorer leurs performances scolaires. Pourtant, à travers les atouts éducationnels qu'offrent les TIC notamment le Web, nos jeunes ont la chance de s'ouvrir sur le monde en étant mieux cultivés et éduqués. Marcel LEBRUN, (1999), parlant des objectifs pédagogiques initiaux des TICE écrivait : « Plus généralement, on peut affirmer que l'impact des technologies a été plus grand lorsque celles-ci ont été intégrées dans les méthodes ouvertes et actives (...) et qui contribuent à la préparation des personnalités « fortes » dont la société a besoin. » Est-ce le cas de nos jours, avec des jeunes apprenants qui se confrontent au phénomène scolaire de baisse de niveau et d'incivisme dont ils font montre en milieu scolaire et familial ? Répertorier les méfaits éducatifs des TIC (Internet et téléphones portables) afin de permettre à leurs jeunes usagers de savoir les éviter pour une éducation efficiente, telle est notre principal objectif à travers notre modeste étude. .

CHAPITRE II 

CLARIFICATION DES CONCEPTS-CLES, TEORIES DE

REFERENCE ET REVUE DE LA LITTERATURE

Pour mieux appréhender les concepts clés de notre thème, il convient de les définir dans leurs principales acceptions. La clarification conceptuelle sera suivie des théories de références et de la revue de la littérature sur notre sujet abordé.

2.1 Clarification des concepts-clés

Pour nous permettre de mieux comprendre et de circonscrire notre objet d'étude, nous allons élucider les termes tels que Influence, TIC, et éducation.

2.1.1 Influence

L'influence est d'après le Dictionnaire Larousse 2014, une « action qu'une personne exerce sur une autre (ascendant, autorité, emprise, poids, puissance) ». C'est aussi «  l'action qu'une chose exerce sur quelqu'un ou sur quelque chose d'autre » C'est donc l'impact, l'effet, la répercussion.

Pour adopter cette acception au contexte de notre étude, nous dirons que les influences, ce sont l'ensemble des répercussions, impacts ou portées que les TIC exercent sur la conscience ou la personnalité et les aptitudes intellectuelles de leurs jeunes usagers. C'est plus généralement les effets pervers ou bénéfiques que des phénomènes sociaux, culturels, politiques, scientifiques, technologiques, etc. produisent sur le corps social, modifiant positivement ou négativement les attitudes, pensées, comportement et personnalité des individus. C'est ce dernier sens auquel se rapporte notre étude dans la mesure où nous désirons mesurer ou évaluer les effets pervers que produisent les moyens technologiques modernes de communication, de culture, d'apprentissages usuels (TIC, Internet, téléphones portables entre autres) sur les mentalités et tempéraments des jeunes tchadiens tant en milieu scolaire que familial ou social perceptibles dans le train-train de la vie.

2.1.2 TIC

(Technologies de l'Information et de la Communication)

D'après le Dictionnaire des Nouvelles Technologies en Education, les TIC, TICE, NTIC et TE sont « des termes qui désignent les techniques informatiques, les dispositifs et les usages qui les accompagnent.6(*) »

Et les auteurs de ce Dictionnaire de préciser que TIC, Technologies de l'Information et de la Communication est sur le plan lexical le terme le plus usité de nos jours dans tous les secteurs sociaux et plus singulièrement dans la sphère éducative. Les TIC ont pu détrôner à l'heure actuelle les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) qui traduisaient ou évoquaient la nouveauté de ces outils technologiques dès leur apparition, telles que l'ordinateur, l'Internet, etc. Dans les domaines de l'éducation et de l'enseignement, il est apparu une autre terminologie à savoir TICE, un acronyme désignant les « Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Education ou pour l'Enseignement ou encore éducatives » qui sont les applications de ces outils communicationnels modernes au service de la pédagogie et de la formation.

Les TIC constituent un formidable et gigantesque ensemble d'outils de communication permettant la transmission à travers toute la planète d'une foule de données informatives au moyen des supports tels que les ordinateurs, l'Internet, les téléphones, les satellites etc. Ces instruments technologiques modernes souvent interconnectés ont le pouvoir de véhiculer toute une panoplie d'informations numérisées illimitées auxquelles peuvent accéder les utilisateurs qui peuvent les traiter, les faire mémoriser ou stocker, les diffuser à leur guise, l'essentiel étant d'en indiquer les sources pour éviter le plagiat. Dans le cadre de l'intégration de ces nouvelles technologies dans le secteur éducatif, on utilise de plus en plus la terminologie TICE, Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement. Elles recouvrent l'ensemble d'outils et produits numériques conçus spécialement pour produire, traiter, entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents numériques à des fins d'enseignement et d' apprentissage. On assiste à la naissance d'une nouvelle science ou du moins d'une étude des méthodes modernes d'enseignement basées sur le numérique et la communication à distance appelée technopédagogie.7(*)

Pour Pascal LARDELLIER, Les TIC sont constituées de ces « nouvelles machines à communiquer » qui, peu à peu ont conquis tous les secteurs de la vie active, ayant réussi à fasciner les jeunes. Selon lui, les parents et les enseignants devraient assumer leur responsabilité consistant à orienter les adolescents vers les usages bénéfiques de ces outils modernes de communication sinon ils vont pervertir l'éducation des adolescents. Quant aux enjeux des TIC et leur portée sur l'éducation en Afrique noire, on remarque que cela évolue sensiblement car leur adoption et intégration dans le secteur de l'enseignement et de la formation est tributaire de celle du développement des offres des services d'accès à l'Internet.

Nul n'a besoin de loupe pour constater les avancées progressives dans l'implantation des TIC dans toutes les sphères socio-économiques africaines même si le Tchad accuse un retard en la matière. A propos, SAGNA (2006)8(*), dans un article, souligne l'importance croissante prise par les TIC, depuis leur avènement sur le Continent noir ces deux dernières décennies, ayant suscité l'émergence d'une nouvelle société, appelée tantôt « société de l'information », tantôt dite « société de la connaissance ». La « révolution informationnelle » évoquée par LOJKINE (1992)9(*), dans son ouvrage qui porte un titre similaire, a bouleversé sérieusement les manières traditionnelles de communiquer, de penser, d'apprendre, d'enseigner, d'agir et de produire. D'ailleurs au terme du Sommet mondial tenu à Genève en Suisse en 2003 sur la société de l'information (SMSI), les participants, reconnaissant les opportunités offertes par les TIC, ont unanimement émis les voeux « d'édifier une société à dimension humaine, inclusive et privilégiant le développement, une société de l'information, dans laquelle chacun ait la possibilité de créer, d'obtenir, d'utiliser et de partager l'information et le savoir, et dans laquelle les individus, les communautés et les peuples puissent ainsi réaliser l'intégralité de leur potentiel dans la promotion de leur développement durable et l'amélioration de leur qualité de vie. (...)» (SMSI : 2003)10(*). Malgré cette bonne intention du SMI, la réalité sur le terrain laisse entrevoir une fracture numérique ou un fossé numérique qui se creuse de plus en plus entre les pays industrialisés du Nord et ceux de l'Afrique au sud du Sahara.

     2.1.3 Education

L'éducation est définie par le Dictionnaire de l'Education Legendre comme étant « l'acquisition de bonnes manières : politesse, savoir-vivre, bonne conduite en société. C'est aussi la formation et les informations reçues par une personne pendant ses années d'étude. »11(*)

Dans le Dictionnaire Encarta 2009, on note que l'éducation est un «  enseignement des règles de conduites sociales et formation des facultés physiques, morales et intellectuelles qui président à la formation de la personnalité. »

Comme on le constate, le concept d'éducation intimement liée à la vie et personnalité humaine est plurivoque, devenant difficile à cerner à cause de son application à des situations et phénomènes sociaux divers et complexes. C'est dans ce sens que HUBERT (1970 : 1) souligne que « Rien n'est plus simple, semble-t-il de définir les mots éducation, pédagogie. Pourtant, dès les premiers pas, les difficultés surgissent et de la définition que nous adopterons, dépendra peut-être toute l'orientation de notre étude ». Cela signifie que cette éducation s'appréhende en fonction des contextes et les centres d'intérêts de son emploi.

La conception ordinaire et primordiale de l'éducation désigne une action de formation intellectuelle et morale qu'une personne adulte exerce sur un enfant afin d'orienter et d'infléchir son caractère ou de modifier favorablement sa personnalité. Dès lors, l'éducation est une action humaine multiforme pouvant être formelle ou académique, informelle, individuelle ou sociale prenant en compte divers cadres, facteurs ou dimensions et acteurs sociaux. Elle vise donc prioritairement le développement harmonieux des facultés cognitives, des aptitudes physico-morales de l'être humain, bref sa formation intégrale. Cette vision semble être celle de Piéron (1969) quand il conçoit l'éducation comme «  l'ensemble des actions et influences exercées volontairement par un être humain, en principe par un adulte sur un jeune et orientées vers un but qui consiste en la formation dans l'être jeune des dispositions de toutes espèces correspondant aux fins auxquelles parvenu à la maturité, il est destiné. »

Ainsi, l'on peut comprendre au vu de ces diverses définition du terme qu'éduquer un individu, en l'occurrence un enfant, c'est agir sur son esprit, sa conscience, les modeler de telle sorte qu'il parvienne à acquérir des principes et normes devant le rendre un membre actif et crédible de son milieu social. Pour Emile DURKHEIM (1980 : 12), l'éducation relève de la responsabilité morale que les adultes doivent assumer auprès des enfants. C'est une sorte de tutorat, une prise en main telle une poule qui couve ses oeufs en vue de les faire éclore : « L'éducation est l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ».12(*)

Ici, l'éducation est conçue comme un processus de socialisation autrement dit d'intégration et d'assimilation des valeurs sociales. Depuis des temps immémoriaux, notre société dispose des normes socio-culturelles qui s'imposent à tous ses membres à quelques strates que ce soit lui permettant de réguler les rapports inter-personnels assurant ainsi l'harmonie du « vivre ensemble ».

Complétons cette clarification conceptuelle autour de l'éducation par celle de Bloch et al. (1997 : 413) pour lequel l'éducation est une « action qui vise à développer les potentialités d'un individu qui sont valorisés par le groupe social auquel il appartient. ». L'éducation est donc un végétal tentaculaire qui prend racine dans le corps social et imprègne ensuite les systèmes formalisés se poursuivant tout au long de l'existence humaine s'appuyant sur plusieurs supports ou facteurs matériels, immatériels, sociaux, technologiques etc. Notons que l'éducation entendue comme instruction et formation intellectuelle comporte plusieurs paramètres : on a l'éducation formelle ou institutionnelle, l'éducation non formelle et l'éducation informelle.

Comme son nom l'indique, l'éducation formelle, c'est l'instruction ou la formation intellectuelle instituée par l'Etat au profit de sa jeunesse, dite fer de lance de toute la nation. Dispensée dans les écoles, collèges, Lycées, instituts et universités, l'éducation conventionnelle permet depuis les écoles maternelles jusqu'au sommet de la pyramide que sont les universités, d'acquérir anneau par anneau, le savoir requis pour faire d'eux de valeureux citoyens sur lesquels le pays peut compter.

L'Education non formelle, c'est la forme non institutionnalisée, non formalisée de l'éducation qui permet à l'Etat de « récupérer » la frange de sa population en déperdition scolaire ou qui pour de raisons socio-culturelles diverses n'a pas pu être scolarisée. A cet effet, l'Etat a créé le secteur de l'Alphabétisation et de l'éducation non formelle intégré au Ministère de l'Education nationale à travers des cellules installées partout sur le territoire. COOMBS (1973), définit plus amplement cette forme d'éducation comme étant « toute activité éducative organisée et systématique, menée en dehors du cadre du système formel d'éducation, pour dispenser des types déterminés d'apprentissage à des sous-groupes spécifiques d'une population, à la fois d'adultes et d'enfants. Ainsi définie, l'éducation non formelle inclut, par exemple, l'instruction agricole élémentaire, l'alphabétisation, la formation professionnelle dispensée en dehors de l'école, la formation des jeunes non scolarisés et les différents programmes de développement communautaire incluant une éducation dans le domaine de la santé, de la nutrition, des coopératives, etc.13(*) ». Cette forme libérale d'éducation est nécessaire pour secourir intellectuellement les marginaux et autres laissés-pour-compte qui, démunis n'ont eu la chance de bénéficier d'une scolarité institutionnalisée.

Enfin, l'éducation informelle est celle qui est entièrement libre, résultant d'aucune contrainte sociale, autrement dit ni organisée ni systématisée. Notre époque diffère de celle d'antan où les rares sources d'éducation, de formation ou d'instruction étaient l'école, l'initiation et le milieu familial ou communautaire. De nos jours lesdites sources se sont diversifiées constituées notamment par les TIC qui sont une source non négligeable de culture et d'acquisition des connaissances. COOMBS, P.H. (1989 : 99) précise que l'éducation informelle est justement celle qui « se pratique tous les jours, de façon spontanée et non structurée, chez soi ou à l'extérieur, en dehors de l'école ou sur la cour de récréation, au travail, au marché, à la bibliothèque ou au musée et à travers les moyens de communication dont l'ensemble constitue, pour l'individu, un cadre d'apprentissage parallèle »14(*). L'homme étant un être perfectible, animé par la volonté de se cultiver, cet « apprentissage parallèle » lui permet dès le tendre âge de renforcer ses facultés cognitives intrinsèques en vue de mieux se prendre en charge, gérer les autres s'intégrer dans les rouages sociaux.

2.2 Théories de référence explicatives du thème d'étude

Dans l'optique de respecter les principes scientifiques de toute recherche, nous allons présenter quelques théories qui vont mieux sous-tendre notre thèse d'étude. HOTYA définit une théorie comme « une synthèse hypothétique couvrant l'explication d'un certain nombre des faits et s'applique à faire le point de l'état d'une science. » Comme nous nous attelons à repérer ou déterminer les répercussions socio-éducatives des TIC en milieu jeune, les théories sociologique telle que l'analyse stratégique et celle psychologique à savoir le Behaviorisme, vont nous permettre de mieux cerner notre objet d'étude

2.2.1 Le Behaviorisme

Fisher définit la Psychologie sociale comme « la science qui étudie les conduites humaines et les phénomènes sociaux comme des processus relationnels à l'intérieur desquels le psychologique et le collectif sont indissociables ».

Si nous recourons à la Psychologie sociale pour y asseoir et expliciter l'objet de notre recherche, c'est bien parce que les élèves adoptent technologies communicationnelles dans leur vécu quotidien au point que cela puisse influer sur leurs conduites et acquis scolaires.

C'est le psychologue américain John BROADUS WATSON qui est l'initiateur du Behaviorisme. Excluant l'introspection, il s'appuie sur le comportement observable pour expliquer les actes et conduites humaines. Pour ce courant de pensée, le comportement est toujours une réponse à un stimulus du monde extérieur ou l'environnement social immédiat. La relation qui s'établit entre les deux facteurs déclencheurs des agissements des individus peut s'écrire comme suit : S-R (Stimulus-Réponse-Renforcement) ; la réponse étant la réaction du sujet qui peut être observable et analysable. Watson pense donc que le comportement individuel découle faiblement des instincts héréditaires, mais qu'il est surtout le fruit d'un déterminisme social. En fait, l'individu est un être social et sociable, assez malléable qui modifie ou règle sa conduite, adopte son caractère en fonction des stimuli de l'environnement dans lequel il vit. Dès lors, on peut dire en prenant à témoin les psychologues sociaux d'obédience behavioriste que le milieu social détermine les interactions humaines entraînant des changements d'attitudes, des comportements conformistes ou de soumission des individus.

Rapporté à notre objet d'étude, le behaviorisme nous permet de mettre en reliefs les méfaits que produisent le Net et les téléphones portables sur la personnalité et les apprentissages des lycéens. Que ce soit dans leur milieu scolaire ou familial, les téléphones portables, l'Internet, les jeux-vidéos, etc. sont omniprésents captivant l'attention des adolescents au point de leur consacrer assez de temps. Dès lors, les interactions qu'ils entretiennent avec leurs camarades à travers les appels téléphoniques, les SMS, les E-mail, les chats ou par leur participation à des forums de discussion influent sur leurs comportements au quotidien. Cette conduite de nos apprenants ou des jeunes gens de nos jours est observable à travers quelques indicateurs tels que l'argot employé comme langage de communication, l'extravagance vestimentaire, l'impolitesse envers les enseignants et leurs parents, la baisse sensible de leur niveau scolaire etc. Même s'il faut reconnaitre que ces attitudes et comportements peuvent être causés par d'autres facteurs sociaux, les risques encourus à travers l'usage des TIC par les lycéens de nos jours de nature à déformer leur personnalité et conduite sont tangibles et concevables. Il est donc vrai que le milieu social à travers les facteurs tels que les normes, les valeurs, les technologies, les institutions politiques ou confessionnelles qu'il génère et impose aux individus, finit par déterminer consciemment ou inconsciemment les attitudes, les comportements, les croyances, les représentations et les pensées de l'individu.

2.2.2 L'analyse stratégique

C'est la théorie sociologique initiée et vulgarisée par le Français Michel CROZIER qui s'intéresse avant tout aux organisations et leurs fonctionnements bureaucratiques. Crozier tente de comprendre comment les individus qui sont des acteurs rationnels agissent à l'intérieur d'organisations caractérisées par les relations de pouvoir. Les agents d'un système bureautique dont les uns commandent et les autres sont réduits à obéir, jouent souvent entre eux le jeu de coopération et de conflit. Ainsi, ceux qui disposent d'une parcelle de pouvoir (patrons, chefs de services) élaborent des stratégies à travers l'édiction des règles de plus en plus sévères en vue limiter les marges de manoeuvres de leurs subordonnés. Pour lui, l'acteur au sein du système bureautique est une sorte d' « homo strategicus » dont l'idée fixe est de chercher à arrondir les angles de son pouvoir afin de durcir son autorité sur ceux qui sont sous son autorité. Par ailleurs, Crozier suggère qu'en dépit des règles de plus en plus draconiennes et oppressives mises en places par les organisations en vue de mieux tenir en bride ses membres subalternes, cela semble une entreprise vouée à l'échec. Puisque, les agents, êtres rationnels deviennent à leur tour de fins stratèges qui savent comment échapper au contrôle du système bureautique.

Appliquée à notre étude, l'analyse stratégique nous permet d'appréhender les Etablissements scolaires secondaires et les milieux familiaux voire sociaux comme des organisations hiérarchisées disposant des règlements intérieurs, des règles et usages qui régulent les comportements et conduites disciplinaires des jeunes. Mais ces derniers bravent les diverses interdictions et élaborent à cet effet des marges de manoeuvres devant leur permettre d'échapper au contrôle et mainmise des Censeurs, Surveillants et enseignants chargés de cours en milieu scolaire ; parents, tuteurs et anciens en milieu familial. Durant les devoirs surveillés et surtout lors de passage des épreuves d'examen et concours, malgré la sévérité du contrôle visant à enrayer les tricheries, les élèves ou candidats développent des stratégies savamment orchestrées pour se tirer d'affaire. De même au domicile, les jeunes se veulent aussi de fins stratèges, aptes à glisser entre les mailles du filet de leurs parents et tuteurs pour visionner des vidéos, images violentes et pornographiques, peu éducatives. Quelle que soit la sévérité du contrôle engagé pour mettre au pas les enfants, les parents réussiraient difficilement à faire adopter un comportement adéquat et normal qu'ils souhaiteraient imposer à leur progéniture d'où les dérives et déviances sociales vivement déplorées de nos jours. L'acteur paraît indomptable face à la sévérité du système bureautique ou contrôle social pour le mettre en cage et contrôler ses actions.

2.3 Revue de la littérature

Cette phase de notre travail nous permet de faire un état des lieux de la littérature qu'a suscitée l'émergence des technologies modernes de communication dans le monde entier. Nombreux sont leurs auteurs et chercheurs en éducation qui ont abordé aspects des TIC dans leurs ouvrages, articles, mémoires, thèses, etc. Nous allons conformément à notre objet d'étude nous intéresser à l'analyse des méfaits des outils modernes de communication que ces auteurs ont abordée dans leurs oeuvres.

Les TIC bien qu'elles offrent des atouts immenses sur le plan socio-économique et éducatif, ont aussi leurs revers de la médaille. Dès lors, beaucoup d'auteurs ont mis en relief dans leurs ouvrages, articles, thèses et mémoires, les perversités et méfaits tant scolaires que socio-culturelles suscitées par l'usage chaotique par les jeunes Africains des Technologies innovantes communicationnelles, en l'occurrence l'Internet. Comme le relève Le BOUCLIER (2003) dans son article qui traite justement des « Dangers de l'Internet pour les mineures », le réseau des réseaux recèle de données diverses qui se révèlent « comme les dangers réels qu'il présente en terme de contenus, d'absence de sécurité et de protection des données personnelles font d'Internet un média peu accueillant pour les enfants. La délinquance et la criminalité qui y trouvent une place grandissante, comme le manque d'éthique d'un grand nombre de sites, présentent de sérieux dangers pour les enfants comme pour les adolescents » 15(*)

En effet, sur la Toile mondiale, il règne une liberté totale qui suscite un désordre organisé donnant le loisir à quiconque de jouir pleinement de la liberté d'expression prônée à tout bout de champ. Le Web est devenu un véritable « dépotoir » où chacun a la latitude de présenter au public virtuel le produit de son choix qu'il soit pernicieux, futile, ludique ou non. Les réels risques pour nos jeunes sont avant tout d'ordre éthique et culturel. La question du sexe est taboue chez nous : seuls les adultes ont le droit de l'évoquer et de le pratiquer. Mais l'Internet offre gracieusement l'opportunité aux mineures d'accéder à des sites dont la spécialité est la pornographie présentant des images et vidéos obscènes aux antipodes de nos réalités socio-culturelles. Pour RAMATHA MOLO, T. (2003 : 86) la situation parait alarmante dans la mesure où nombreux sont les jeunes internautes qui « déclarent visiter les sites pornographiques,... ce qui culturellement pose problème 16(*)» puisque ces pratiques étrangères ne font guère bon ménage avec les normes socio-culturelles de l'Afrique au sud du Sahara. La prostitution est légalisée sur le Net, à travers des femmes de moeurs légères qui dévoilent les parties intimes de leurs corps à travers photos et vidéos pornographiques à but lucratif. Ces déviances sociales normalisées sur la Toile mondiale sont mises à l'indexe par KENT, P. (2000 : 262) lorsqu'il note que la pratique de l'arnaque s'intensifie dans ce monde virtuel : « Le cyberespace n'est pas un monde réel : les personnes que vous y rencontrerez ne sont pas forcément identiques sur le Net et dans la vie réelle 17(*)». Certaines filles africaines ambitieuses l'ont souvent appris à leurs dépens. Souvent, les rêves fous qu'elles ont longtemps caressés en surfant sur les nombreux sites de rencontre se sont transformés en cauchemars. Leurs « maris ou amis du Net » se sont mués en bourreaux, proxénètes et autres trafiquants d'être humains une fois le contact physique établi loin de leur milieu social sécurisant.

Les enfants de nos jours disposent presque tous des téléphones portables peuvent aisément télécharger ces vidéos et images moralement nocives sur leurs cartes mémoires pour s'en délecter discrètement, parfois en plein cours au grand dam de leurs enseignants.

A côté des risques liés à l'usage des TIC par les jeunes apprenants en l'occurrence les lycéens, certains auteurs tels LAROSE, GRENON, et PALM (2004 : 114) notent que les difficultés de diverse nature entravent l'intégration aisée et satisfaisante de ces technologies communicationnelles dans le champ de la pédagogie en Afrique noire.  « Les obstacles à une mise en oeuvre plus efficace et surtout mieux intégrée des TIC en enseignement sont nombreux. Outre ceux qui relèvent des contenus et de la cohérence de la formation initiale ou continue qui leur est offerte, les praticiens sont confrontés à plusieurs irritants environnements qui, à la fois réduisent la probabilité qu'ils utilisent plus et mieux ces ressources et qu'ils en diversifient le profil d'intégration. Qu'il s'agisse de la disponibilité des équipements, de leur qualité (...), de celle des ressources humaines qualifiées ou compétentes qui sont rapidement accessibles pour les praticiens (...)

En effet, force est de constater que jusqu'à là, dans notre pays le Tchad, les équipements informatiques avec connexion au Net sont encore rares, à part certains cyber-centres de la Capitale et services administratifs publics et privés qui en disposent. Il est vrai que beaucoup de bureaux de l'administration publique et les établissements d'enseignement supérieur publics et privés disposent des salles multimédias ou informatiques, mais l'accès à la Toile mondiale pose encore problème. (Ecole Normale de N'Djaména par exemple) Des auteurs comme BIDEAU (2000), DUFORT, DANOYE(2002), GERVAIS (2000), ont analysé ces difficultés qui sont entre autres :

-Difficultés économiques : elles sont liées au financement des TIC, à l'acquisition légale de certaines applications et contenus pédagogiques « qui entraînent des coûts récurrents pour les commissions scolaires ». Citons aussi les coûts des abonnements annuels à des périodiques, journaux, vidéos en ligne, à l'accès aux services d'animation pédagogique en ligne.

-Problèmes de repérages des informations utiles, pédagogiques et diffusion des ressources numériques

Les TIC et surtout l'Internet demeurent encore élitistes, n'étant pas véritablement à la portée de tous les Africains et particulièrement les Tchadiens. Ainsi, même les usagers qui parviennent à accéder au Net, se confrontent aux entraves liées au tri des données informatives et éducationnelles. Selon GERVAIS (2000), «  Les enseignants et les élèves éprouvent de grandes difficultés à trouver l'information sur les contenus disponibles sur Internet. L'appropriation par ceux-ci de matériels pédagogiques et didactique complémentaires en soutien aux apprentissages des élèves et en complément aux ressources imprimées (manuels scolaire notamment) semble toujours difficile même si les technologies sont disponibles à l'école depuis le milieu des années quatre-vingt »

-La qualité et l'évaluation des ressources numériques éducatives

 
 

Il n'est pas évident d'évaluer la masse de données numériques communicationnelles disponibles sur le Web en vue de distinguer l'utile du ludique ou futile. En fait, les contenues de ces piles ou flots d'informations accessibles sur la Toile mondiale posent légitimement le problème de leur validité et crédibilité susceptibles d'être instructives ou divertissantes. Alors que les éducateurs désirent se servir des ressources numériques cognitives parfaitement adaptées aux approches pédagogiques en vogue. LAROSE, GRENON et PALM (2004) soulignent dans une enquête qu'ils ont effectuée que seulement « 62% des enseignants répondants demandent à leurs élèves de faire des recherches d'informations sur Internet. » Cela démontre à suffisance que les recherches documentaires ordonnées par les enseignants à leurs apprenants ne sont pas systématiques en Afrique.

A cet effet pour POUTS-LAJUS, la question de l'efficacité pédagogique des TICE est redoutable et « comme il y a des croyants et des athées, il y'a des partisans des TICE et des adversaires des TICE ». Certains pourfendeurs estiment que l'écran installe entre l'élève et l'objet de son apprentissage, une distance préjudiciable sur le plan cognitif (Cité par POYET 2009 :3-4).  Ils soulignent aussi que l'outil informatique qui fait l'objet de convoitise et d'attraction des adolescents produirait des effets nocifs sur le plan physique et psychologique : les TIC peuvent nuire à la santé de nos jeunes utilisateurs qui sont désaxés sous l'angle éducationnel. On citerait en exemple les effets nocifs de l'usage régulier des téléphones portables sur la santé de ses utilisateurs.

Robert BIDEAU, lui souligne que l'usage des ordinateurs en classe est quelque peu stressant, encombrant et voire importunant, comparable à la cohabitation avec un éléphant. Comment se prend-on pour gérer ce pachyderme ? On tente de le dompter sinon de l'apprivoiser au meilleur des cas. Il en est ainsi des technologies, compare l'auteur, puisque ses usagers tant apprenants qu'éducateurs ont intérêt à les adopter dans leurs pratiques et démarches pédagogiques en changeant leurs habitudes et comportements. Mais changer de comportements en situation d'enseignement ou d'approches pédagogiques, s'inquiète-t-il, ce n'est pas évident, dans la mesure où l'habitude a la dent dure, surtout quand elle devient une seconde nature.

Thérèse LAFERRIERE, pour sa part, dans un article mis en ligne, insiste sur le fait que l'intégration réussie des TIC dans le domaine de l'enseignement exige que les enseignants et leurs apprenants soient d'abord mieux équipés et aient accès à des meilleures ressources pédagogiques et cognitives, pour éviter des redites et redondances inutiles.

El METHNI MOHAMED (2008), lui, tout en reconnaissant les apports fructueux des TIC à l'enseignement et à la formation, suggère que l'enseignant puisse avant tout maîtriser les techniques informatiques en vue de demeurer maître et possesseur des programmes éducatifs qu'il utilise dans sa classe. Car après tout, c'est lui la pierre angulaire du système éducatif. Il relève que le fait d'accorder une confiance exacerbée aux apprenants sans pour autant les contrôler peut laisser germer en eux l'esprit de paresse et surtout de passivité. Somme toute, l'enseignant doit rester dans son rôle en vue d'optimiser ses résultats avec ou sans l'usage des TIC.

Les effets nocifs des Tic et singulièrement du Net ne se manifestent pas seulement sur la santé mentale des jeunes gens, mais aussi peuvent pervertir, ou du moins entrainer les adolescents africains vers une certaine déviance de leurs relations socio-culturelles. D'où des cas d'arnaque et des rencontres qui se sont transformées en cauchemars pour certaines jeunes filles noires. Serge POUTS-LAJUS dans « L'école à l'heure d'Internet », affirme que les jeunes ont « investi des machines à communiquer avec un tel engouement que cela modifie leur être social, et aussi leur psychologie ». L'Internet a en effet de plus en plus d'influence sur les jeunes modifiant par ricochet leur personnalité. En effet à travers le chat, les jeunes se forgent par goût du snobisme une nouvelle personnalité qui ne leur sied guère. C'est ce que déplore RIGAUT que nous avons déjà cité, dans son livre « Au-delà du virtuel : exploration sociologique de la cyberculture ». Il nomme cette nouvelle tendance à se dépersonnaliser de la part des adolescents « cyberconvivialité » qui fait du Net un facteur défavorable à la sociabilité des jeunes utilisateurs d'où le développement de la « cybercriminalité ». Il est à craindre que les adolescents à la longue ne deviennent si accrocs à la Toile mondiale, inaptes à s'affirmer en dehors de l'Internet, dans la société, à travers la création de personnalité virtuelle. L'auteur de conclure que le Net joue dans les relations sociales un rôle bivalent, établissant une nouvelle dynamique créée par les adolescents instruits tout en y constituant un frein majeur, les enferment dans un ghetto psychologique.

Selon une étude18(*) menée sur les usages du Net par les jeunes réalisée par deux sociologues des médias, Élodie KREDENS et Barbara FONTAR , parmi les risques identifiés par les jeunes, la mauvaise rencontre avec des personnes peu recommandables est la réponse la plus fréquemment donnée. Les autres risques sont les virus, les bugs et les spams ou pourriels qui sont les publicités illégales expédiées sans le consentement du récepteur. Les deux chercheurs ont aussi noté la fréquence sur le Web des contenus documentaires et audio-visuels violents ou réservés aux adultes tels les vidéos traitant de la sexualité (pornographie) et en dernier lieu, les escroqueries et autres problèmes inhérents au faux et usage du faux. Les dangers se rencontrent donc dans tous les domaines : la mauvaise rencontre, les atteintes à la vie privée, la violence du contenu de certains sites visités, la cyberescroquerie, la cyberdélinquance et la désinformation (utilisation d'informations erronées), et la liste n'est pas exhaustive. En clair, les TIC développent chez les apprenants une intelligence inductive (qui part des effets aux causes) ce qui diffère celle déductive pratiquée sur les bancs de l'école contemporaine.

L'enquête sociologique précitée a montré que parmi les activités les plus communes chez les jeunes élèves, on trouve en tête le visionnage de vidéos, l'écoute de la musique, les jeux, les recherches documentaires personnelles, le bavardage en ligne appelé « clavardage » par les Canadiens ou encore Chat, enfin les recherches pédagogiques et didactiques. Pour des travaux de recherches, Internet est utilisé par les jeunes, mais en majorité occasionnellement.

Quant aux méfaits de l'utilisation des téléphones portables par les élèves en milieu scolaire, nous nous référons à un mémoire de HASSAN MOCKTAR HASSAN traitant du thème « Le téléphone portable et son impact dans les établissements scolaires du premier cycle à N'Djaména : cas du Collège Fort-Lamy ». L'auteur de cette étude descriptive exploratoire postule que l'usage irrationnel de ces outils modernes de communications en milieu scolaire s'avère un facteur de perturbation des cours dispensés par les enseignants à travers des sonneries intempestives des appareils des apprenants. Aussi souligne-t-il, que la manie qu'ont acquise les élèves dans l'abréviation fantaisiste et peu académique des mots en concevant les messages électroniques (SMS) contribue énormément à leur baisse de niveau. En outre, il trouve que les appareils téléphoniques portatifs sont utilisés par ces derniers comme de moyens de fraudes ou tricherie lors des évaluations en classes et des épreuves d'examens et concours. Un autre obstacle suscité en milieu scolaire par l'usage abusif des téléphones portables par les élèves est la gestion illégale et intolérable des images photographiques ou audio-visuelles (vidéos amateurs) prises en filmant leurs camarades sans leur consentement. Ils les utilisent à des fins de railleries, colportant des ragots sur les mauvaises postures adoptées par les victimes, les filles en l'occurrence. L'auteur du mémoire a mentionné le cas malheureux d'une apprenante de son milieu d'enquête qui a été filmée discrètement par deux de ses condisciples avec leurs téléphones multimédia ultra-modernes et ce sous les table-bancs. Ensuite, ils se sont mis à trafiquer la vidéo obtenue après cette manoeuvre pornographique, la faisant circuler publiquement au sein de l'Etablissement, ce qui s'est soldé par des sarcasmes à l'endroit de la fille injustement humiliée par ses condisciples. Un dernier point alarmant et pernicieux abordé dans ledit mémoire est d'ordre sanitaire. En effet, même si les exploitants de la téléphonie mobile chez nous cherchent souvent à occulter cette question pour protéger leur chasse-gardée, plusieurs études ont démontré noir sur blanc que les expositions prolongées et régulières aux radio-fréquences de la téléphonie mobile causent divers ennuis sanitaires aux usagers. Parmi la kyrielle des effets sanitaires pervers, l'on peut retenir les « maux de tête, migraine, dépression, anxiété, troubles de mémoire, de comportement, de la cognition, du sommeil, fatigue etc. »19(*) L'auteur conclut sa recherche en mettant en relief les dangers ou entraves que constitue l'utilisation immodérée en milieu scolaire des appareils téléphoniques portables qui, aux cotés d'autres maux, engendrent des dysfonctionnements de notre système éducatif tant décriés.

Dans un article intitulé « L'ère technologique emballe les enfants, mais... » le journal Le Citoyen N°39 du 25 Mai au 2 Juin 2014, sous la plume de Olivier NANASSOUM, analyse les bienfaits et surtout met en reliefs les méfaits que les TIC produisent en milieu jeune. Pour le rédacteur de cet article, « la technologie est sans doute un des atouts de nos jours mais elle est une arme à double tranchant. Mais paradoxalement, elle permet d'avoir accès à la connaissance, à l'information en un temps record ; mais isole aussi les enfants de leurs parents, des membres de la famille, etc.19(*) » Tout en reconnaissant les avantages éducationnels majeurs qu'offrent les TIC pouvant être profitables aux jeunes gens, le journaliste dudit hebdomadaire s'appesantit sur les comportements extravagants, peu orthodoxes, qu'on pourrait appeler les tares ou déviances sociales suscitées chez les adolescents à travers leur usage des outils modernes de communication que sont l'Internet et surtout dans notre pays les téléphones portables. Pour lui, « De nos jours, il est difficile d'éduquer les enfants sur le plan traditionnel. Tous prétendent tout connaître à travers les moyens de la technologie. La technologie éveille l'esprit de certains enfants, mais les pousse à refuser d'accomplir certaines tâches ménagères. ». NANASSOUM note que dans la plupart des ménages tchadiens, l'on constate que les enfants développent une mauvaise conduite qui les amène à focaliser leur attention sur les « machines à communiquer » tels que téléphone portable, Ipad ou un laptop (ordinateur portable), bafouant l'autorité de leurs parents à l'égard desquels ils se montrent « très insolents ». Cela influe négativement sur les apprentissages scolaires, puisqu'ils « ne parviennent pas à réviser normalement leurs cours ». Pour le journaliste, les TIC sont des obstacles qui bloquent la communication entre les enfants et leurs parents au lieu de les rapprocher et permettre les échanges divers entre eux, ce qui crée de nos jours une fracture sociale, car « le phénomène prend de l'ampleur parce que les membres de la famille ne sont pas soudés comme auparavant. Quand l'heure du repas arrive, les enfants par exemple, se braquent sur leurs téléphones ou leurs Ipad. Ils font comme s'ils se désintéressent du repas. On a l'impression qu'ils manquent du respect à l'égard des personnes âgées avec lesquelles ils se partagent le repas. » . Enfin, le journaliste fait observer que les adolescents, dans les rues affichent un comportement bizarre, les mains chargés des téléphones qu'ils manient sans discontinuer : « D'autres ont les yeux rivés sur les écrans de leurs téléphones portables et monologuent en marchant. On aurait dit avoir affaire à des fous ou des malentendants. » Il conclut son article en invitant les parents à se méfier des TIC, en assurant leur devoir d'éducation envers leurs progénitures pour leur éviter d'aller à vau-l'eau, car « plus on avance en matière de technologie, moins les enfants ont les pieds sur terre. »

DEUXIEME PARTIE 

CADRE EMPIRIQUE

CHAPITRE III 

CADRE METHODOLOGIQUE

3.1 Cadre de l'étude et délimitation du champ d'investigation

Pour mieux cerner notre objet d'étude, nous aurions dû avoir vau moins deux champs d'investigation, mais confronté aux facteurs temporels et financiers, nous sommes contraint de nous limiter à un seul établissement secondaire qu'est le Lycée Félix Eboué I. Le choix du Lycée Félix Eboué n'est guère un fait du hasard, car c'est l'un des plus grands Etablissement du Tchad avec une population scolaire cosmopolite composée de toutes les couches sociales, donc qui nous parait assez représentatif.

3.2 Présentation du Lycée Félix Eboué I

Le Lycée Félix Eboué qui constitue notre univers d'étude est l'un des plus grands et anciens établissements d'enseignement secondaire du Tchad. Il a été créé d'abord comme Collège d'Enseignement Général (CEG) en 1959 avant d'être érigé en Lycée l'année suivante (1960). C'est plus tard en Juin 2002 qu'il est scindé en deux Lycées distincts. Ainsi, le Lycée Félix Eboué I qui nous sert de terrain d'enquête est dirigé présentement par un Proviseur en la personne de Monsieur SERVICE MOUDOU HARANG. La population scolaire de cet établissement s'élève à 3018.

3. 2.1 Situation géographique

Implanté au Quartier Ardep-Djoumal à N'Djaména, le Lycée Félix Eboué I est limité au Nord par l'Université de N'Djamena, au Sud par l'Avenue Mobutu qui le sépare du Lycée Technique Commercial et l'Office de Radio et Télévision du Tchad (ONRTV), à l'Est par les bureaux de la douane et à l'Ouest par l'Ecole Normale d'Administration (ENAM).

Le Lycée Félix Eboué I dispose des infrastructures d'accueil composées de quelques bâtiments en étage qui abritent vingt-neuf (29) salles de classe subdivisées comme suit : 7 TA, 1 TC, 5 TD, 4 1ere L, 4 1ere S et 8 classes de Seconde.

3.2.2 Personnel

3.2.3 Personnel administratif

Le Lycée Félix Eboué I a un personnel administratif composé de dix-huit (18) membres piloté par un Proviseur assisté de huit (08) Censeurs parmi lesquels on compte deux (02) dames. Le travail de discipline est assuré par huit (08) Surveillants. La gestion financière et matérielle est confiée à une intendante. Précisons que le staff administratif est appuyé dans sa tâche par un personnel d'appui composé de quatre (04) secrétaires, trois (03) bibliothécaires, deux (02) femmes de salle, quatre (04) sentinelles et trois (03) plantons.

Tableau 1 : Personnel administratif

Fonction

Homme

Femme

Total

Proviseur

1

0

1

Censeurs

6

2

8

Intendant

0

1

1

Surveillants

7

1

8

Total

14

4

18

Source : administration LFE 1

3.2.4 Personnel enseignant

Le personnel enseignant de l'Etablissement est composé des permanents qui sont les fonctionnaires de l'Etat et des vacataires recrutés et pris en charge financièrement sur les propres ressources du Lycée. On dénombre soixante-quatorze (74) enseignants dont quarante-sept (47) permanents et neuf (09) vacataires, chargés de l'encadrement pédagogique de quelques trois milles dix-huit (3018)20(*) élèves.

Tableau 2 : Personnel enseignant

Catégorie

Homme

Femme

Total

Permanents

47

18

65

Vacataires

09

00

09

Total

56

18

74

Source : administration du LFE 1

3.3 Démarche méthodologique

Tout travail de recherche qui se veut scientifique astreint son auteur à adopter nécessairement une méthodologie ou une démarche devant lui permettre d'élaborer et de présenter des résultats fiables. R. QUIVY et V. CAMPENHOUDT (1995 : 13) ont souligné cet aspect important de toute étude : « Il importe avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif d'élucidation du réel, c'est-à-dire dans son sens plus large, une méthode de travail 21(*) ».

Il nous importe donc d'exposer notre méthodologie qui se structure de la manière suivante : nature de l'étude, échantillonnage, instruments de collecte des données, conduite de l'étude et difficultés.

3.3.1 Nature de l'étude

Pour mener à bien notre travail de recherche, nous avons opté pour une étude descriptive tant quantitative que qualitative devant nous permettre de mieux cerner notre objet d'étude. Elle est donc descriptive dans la mesure où notre préoccupation est de décrire les répercussions des TIC sur l'éducation des adolescents scolarisés tchadiens et les risques qu'elles comportent.

3.3.2 Population-cible

Notre population d'enquête est composée de trois catégories à savoir les élèves, leurs enseignants et les gérants des cyber-cafés. Les apprenants eux-mêmes constituent la première cible de notre investigation qui nous intéresse en premier lieu. Ensuite viennent les enseignants qui sont à même de cerner l'emprise des technologies innovantes communicationnelles sur leurs apprenants en raison du fait qu'ils observent leurs comportements en classes et dans les cours des établissements. Enfin, les gérants des cyber-centres sont mieux placés pour nous fournir des informations inhérentes à la fréquentation de leurs établissements par les jeunes internautes et l'objet de leur navigation sur la toile mondiale.

3.4 Echantillonnage

3.4.1 Taille de l'échantillon

La taille de notre échantillon est de 120 individus. Cet effectif des répondants est reparti entre les élèves, exclusivement de Terminales majoritaires de l'ordre de 80 soit 66,66%. Les enseignants eux sont au nombre de 25 sujets soit 20,83 %. Quant aux gérants des cyber-centres, ils ont un échantillon de 15 répondants soit 12,50% de l'effectif global de la population-cible.

3.4.2 Méthode et technique d'échantillonnage

Nous avons adopté une méthode et technique d'échantillonnage similaires pour nos trois catégories de la population d'enquête. C'est la méthode non probabiliste avec un échantillonnage accidentel qui est utilisée pour le recueil des données auprès de nos répondants. En effet, le choix de nos sujets sur le terrain tant du coté des élèves, des enseignants que des gérants des cyber-cafés est occasionnel dans la mesure où notre rencontre avec eux dépend essentiellement de leur présence et leur disponibilité sur le lieu de travail (Lycée Félix Eboué I, cyber-centres de N'Djaména) voire ailleurs dans d'autres cadres.

3.5 Instruments de collecte de données

D'après la nature de notre étude (à la fois quantitative et quantitative) nous avons utilisé deux instruments principaux de collecte des données que sont l'entretien et le questionnaire. Ces deux outils de recherche nous ont permis de collecter des informations indispensables à la compréhension de notre objet d'étude.

3.5.1 Le questionnaire

C'est notre principal outil de collecte de données lors de notre enquête au Lycée Félix Eboué I qui nous ont permis de réunir diverses informations inhérentes à notre thème d'étude. Répondant à la nature quantitative de notre étude, cet instrument nous a permis de recueillir des données sur le terrain auprès de nos répondants enseignants et élèves.

3.5.2 L'entretien

C'est le second instrument de collecte des données que nous avons employé pour sonder les gérants de cyber-cafés de N'Djaména qui sont des acteurs concernés pleinement par notre sujet d'étude. Comme ils sont peu nombreux, nous avons opté pour l'entretien semi-dirigé qui leur sied mieux que les questionnaires. Nous les avons contactés individuellement d'après leur disponibilité à leurs bureaux.

3.6 L'administration des questionnaires

Une fois avoir formulé les questionnaires et le protocole d'entretien, nous sommes allé sur le terrain d'investigation pour les distribuer à nos répondants. Sur place, il a fallu d'abord nous présenter aux responsables administratifs du LFE I, en l'occurrence le Proviseur qui, ayant pris connaissance de notre autorisation d'enquête, nous a permis d'investiguer au sein de son Etablissement. Sur le champ, nous avons pris contact avec Monsieur Ningar David qui était notre professeur d'accueil lors du passage du stage de responsabilité au sein du même Etablissement. Ce dernier s'est chargé de la distribution des questionnaires aux collègues enseignants à tête reposée, mais la part des élèves devait se faire séance tenante le même jour. Et la récupération de nos questionnaires remplies par les apprenants s'est faite une trentaine de minutes après.

3.7 Durée de l'enquête

Les investigations du terrain ne nous ont pas assez pris du temps compte tenu de la méthode utilisée, celle consistant à distribuer les questionnaires et à les récupérer peu après par l'intermédiaire d'un collègue enseignant. C'est la collecte auprès des enseignants qui a trainé plusieurs jours avec une marge de perte de cinq questionnaires. Ainsi donc, notre enquête du terrain s'est étalée du 20 au 30 Mai 2014 soit dix jours seulement. C'est beaucoup plus tard, au mois de Juillet que l'entretien a été réalisé avec nos répondants gérants des cyber-centres.

3.8 Traitement des données

Le dépouillement des données brutes a débuté aux lendemains de leur recueil complet. Nous avons comptabilisé systématiquement les réponses à nos questionnaires d'enquête formulées par nos répondants. Ensuite, nous avons procédé à la présentation et à l'analyse de ces données obtenues en vue de vérifier et valider nos diverses hypothèses de recherche.

CHAPITRE IV 

PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS D'ENQUETE

Après le travail de recueil des donnés sur le terrain d'enquête, leur traitement et quantification, il nous importe de présenter nos résultats obtenus. Nous les présentons conformément à la formulation du protocole des questionnaires que nos répondants élèves et enseignants ont eu à remplir. Tout d'abord, par ordre d'importance quantitative, voici la présentation des résultats obtenues auprès des élèves de Terminales toutes séries confondues

4.1 Présentation des résultats globaux de l'enquête

1-Identification des élèves

Niveau scolaire

Fréquence absolue

Fréquence en %

Terminale A

55

68,75%

Terminale D

25

31.25%

Total

80

100%

Age

 
 

18-22

43

53,75%

22 et plus

37

46,25

Total

80

100%

Sexe

 
 

Masculin

62

77,50%

Féminin

18

22,50%

Total

80

100%

Tableau 3 : représentation de l'identification des apprenants

2-Possédez-vous les outils modernes de communication et d'information suivants ?

Tableau 4 : Possession de l'ordinateur et du téléphone portable par les élèves.

Possession de l'ordinateur portable ou fixe

Fréquence absolue

Fréquence en %

OUI

2O

25%

NON

60

75%

TOTAL

80

100%

Téléphone portable

 
 

OUI

80

100%

NON

00

0%

Comme on le voit sur ces proportions, une majorité écrasante (75%) d'apprenants déclarent qu'ils ne disposent pas d'un ordinateur portable ou fixe tandis que c'est tout le monde (100% des répondants) qui détient des téléphones mobiles. Ce résultat prouve à suffisance que l'usage de l'outil informatique est encore embryonnaire dans notre pays, l'ordinateur demeurant un instrument de travail de luxe qui n'est pas à la portée de tous les jeunes lycéens.

3-Savez-vous utiliser un ordinateur et naviguer sur l'Internet ?

Figure 1 : Histogramme représentant le degré de la maîtrise de l'ordinateur et de l'Internet par les apprenants.

Pour la plupart des élèves sondés, l'ordinateur et l'Internet demeurent encore des réalités technologiques peu maîtrisées ou hors de leur portée d'où cette proportion de 58,75% de réponses négatives. Beaucoup des jeunes cherchent souvent à accéder sur la Toile mondiale via leurs téléphones portables.

4-A quelle fin utilisez-vous votre ordinateur ?

Figure 2 : Graphique circulaire représentant l'utilisation de l'ordinateur comme outil pédagogique ou ludique par les enquetés-apprenants

Nombreux sont les élèves de nos jours qui utilisent leurs moyens technologiques ou outils informatiques à des fins des loisirs ou pour effectuer des jeux et satisfaire leurs fantasmes laissant choir les recherches documentaires, cognitives et culturelles. Ils l'ont confirmé à travers ce résultat représenté dans le présent anneau (66,25%). La recherche du savoir et traitement de texte occupe la portion congrue soit 33,75%.

5-Pour quelle fonction, utilisez-vous votre téléphone portable ?

Figure 3 : Graphique pyramidal représentant l'emploi que font les élèves de leurs appareils téléphoniques mobiles.

Ce résultat montre que le téléphone portable assure double fonction entre les mains des jeunes lycéens : même s'il leur sert primordialement à communiquer (56,25%), il est aussi transformé en un écran miniaturisé en vue de visualiser les images, vidéos, extraits de films, mais aussi d'écouter de la musique (43,75%).

6-Avez-vous l'habitude de naviguer sur l'Internet 

Figure 4 : Graphique en aires mettant en relief l'ampleur la fréquence du surf des élèves sur le Net.

Les résultats du Tableau 2 montrent que 58,75% des lycéens qui affirment qu'ils ne maîtrisent pas la navigation sur l'Internet contredisent ceux de la figure 5 qui affichent 23,75% des apprenants qui n'ont jamais surfé sur la Toile mondiale. Mais cette contradiction n'est qu'apparente car entre savoir naviguer et ne jamais le faire, il y a une différence. Les gérants des cybers ou d'autres personnes peuvent aider celui qui désire naviguer sur le Net à satisfaire son désir. Toutefois, une bonne moitié de nos répondants nous laissent entendre qu'ils ont eu occasionnellement à naviguer sur le réseau international (52,50%).

7-Qu'est-ce qui vous attire sur le Net ?

Figure 5 : Digramme circulaire ou à secteurs dévoilant les facteurs d'attirance du Net pour les jeunes

Comme le montre cette sixième figure, une grande majorité (57,50%) de nos répondants s'intéresse à la Toile mondiale pour ses immenses ressources pédagogiques, cognitives et culturelles qu'elle recèle, ce qui paraît curieux. Car, entre dire et faire, il peut y avoir un fossé. Ce résultat sera démenti par les enseignants et les gérants des cyber-cafés qui pensent pour leur part que c'est plutôt les loisirs, les jeux, images, vidéos et films qui rendent attrayante le Net aux yeux des adolescents scolarisés. Ensuite, d'autres naviguent sur le Net dans l'intention de pouvoir nouer de liens amicaux avec d'autres jeunes à travers le monde (27,50%). Enfin, une troisième catégorie des lycéens y trouvent leur compte dans le divertissement en téléchargeant divers vidéos et films ou en les visualisant directement sur de nombreux sites, (15%)

8-Comment appréciez-vous les informations distillées à travers l'Internet 

Figure 6 : Diagramme en barres mesurant le degré d'appréciation du contenu du Net par les apprenants.

Les diverses informations que contient le Net sont appréciées à leur juste valeur par les jeunes apprenants. Pour bon nombre d'entre eux, elles constituent un moyen non négligeable leur permettant de s'instruire au moyen de vastes ressources cognitives (48,75%), ce qu'ils ne font pas en réalité. En vérité, ce résultat cache les vraies intentions des jeunes internautes qui s'attache mieux au ludique que l'instructif. De l'instruction à la civilisation, il n'y a qu'un pas : objet et facteur d'occidentalisation, l'Internet est considéré par nos jeunes gens comme un moyen civilisateur qui, sournoisement les amène à tourner le dos à leurs valeurs ancestrales (45%). Une minorité de nos lycéens considèrent que ces informations sont immorales en raison par exemple de l'exposition ou banalisation des questions sexuelles par exemple et d'autres pratiques sociales déviantes qui s'y pratiquent (cyberdélinquance, l'escroquerie, cybercriminalité, etc.)

4.1.2 Présentation des résultats des répondants-enseignants

1-Identification des répondants-enseignants

Tableau 5 : identification des enseignants

Discipline

Fréquence absolue

Fréquence en 100%

Scientifique

7

28%

Littéraire

18

72%

Total

25

100%

Diplômes

 
 

Licenciés

21

84%

Certifiés

4

16%

Autres

0

0%

Total

25

100%

Au vu des résultats du présent tableau, on constate que les enseignants des Lycées sont majoritairement des licenciés nantis des diplômes universitaires sans bénéficier de la professionnalisation dont ils peuvent avoir au compte goutte à travers l'ENS de N'Djaména.

2-Au cours de votre expérience professionnelle, avez-vous été perturbé par l'usage anarchique des téléphones portables de vos apprenants 

Figure 7 : Histogramme mettant en exergue la perturbation des cours des enseignants par leurs apprenants à travers les sonneries des téléphones portables.

Les enseignants dans leur grande majorité (58%) reconnaissent avoir été souvent agacés lors de la dispense de leurs cours magistraux ou travaux dirigés, par leurs élèves, à travers de sonneries des téléphones ou entrain de visualiser des images et vidéos. Une autre proportion se dégage (48%) parmi les professeurs des Lycées qui affirment avoir fait ce constat amer de temps à autres au cours de leur carrière. Personne d'entre les 25 collègues sondés (0%) n'en a été épargné et cela nous permet aisément d'entrevoir l'ampleur de ce phénomène sur la bonne conduite des classes par les enseignants en charge de l'encadrement pédagogique de leurs élèves.

3-Selon vous, les élèves de nos jours usent des TIC (Téléphones, Internet etc.) comme :

Figure 8 : Digramme circulaire exprimant la nature de la fréquence de l'emploi des TIC par les élèves du cycle secondaire.

Pour la quasi-totalité du corps professoral (92%) à pied d'oeuvre dans les salles de classes, le constat est amer : les élèves font des TIC un usage purement ludique. Une minorité des répondants-enseignants (8%) se dégage tout de même pour alléguer que les élèves utilisent à bon escient les moyens technologiques modernes pour acquérir des aptitudes intellectuelles et habiletés pédagogiques par des recherches documentaires sur le Web.

4-L'internet véhicule des informations qui vont à l'encontre de nos normes sociales et principes coutumiers.

Tableau 6 : Appréciation des enseignants des données informatives de l'Internet.

L'Internet véhicule des informations anti-sociales

Fréquence absolue

Fréquence en %

Vrai

21

84%

Faux

3

12%

Sans réponses

1

4%

Total

25

100%

Ici aussi, les enseignants s'accordent presque unanimement (84%) pour qualifier d'anti-sociales les multiples données informatives contenues sur le réseau des réseaux. Pour eux, ce sont les TIC, en l'occurrence l'Internet qui contribuent à n'en point douter à la dépravation des nos moeurs entrainant à la dérive nos sociétés actuelles, avec à la clé la déformation de la personnalité de nos adolescents. Une faible minorité (14%) émet un avis contraire, trouvant que les TIC ne constituent pas les seuls facteurs externes déterminants du dépérissement de nos valeurs socio-culturelles.

5-Les abréviations fantaisistes des SMS et les jeux pratiqués par les élèves sur leurs téléphones portables, sont selon vous 

Figure 9: Graphique pyramidal montrant le degrè d'appréciation des enseignants de la portée de l'usage à mauvais escient que font les élèves de leurs téléphones portables.

Si les enseignants de notre échantillon d'étude ont accordé tous leur violon (100%) pour déplorer l'usage maladroit voire pernicieux des téléphones portables par leurs apprenants pour s'expédier des SMS et effectuer des jeux, c'est parce qu'il trouvent que cela ne recpectent guère les principes académiques. En effet, on a l'impression que les jeunes foulent au pied les régles grammaticales en matiere d'écriture et d'abréviation, quand ils formulent leurs messages électroniques. Par souci d'économie des mots en vue de limiter les dépenses en unités téléphoniques, ils mélangent chiffres et lettres, formulant en fin de compte des phrases incohérentes, truffées de fautes orthographiques et grammaticales qui vexeraient les puritains de la langue française créant pour ainsi dire une nouvelle Académie.

6-Les TIC et le Web, s'ils sont bien utilisées par les élèves peuvent s'avérer pour eux des puissants outils pédagogiques et didactiques modernes.

Figure 10 : Graphique en aires démontrant que les TIC sont de bons et utiles outils pédagogiques et didactiques dont peuvent se servir les élèves durant leur cursus scolaire.

Les professeurs des Lycées ont confirmé à l'unisson (100%) que les technologies innovantes communicationnelles constituent de formidables instruments de culture et de formation intellectuelle pour les élèves à condition qu'ils les usent ou les orientent vers des fins pédagogiques. Elles s'avéreront utiles à celui qui les utiliserait dans le sens de se cultiver, de s'ouvrir au monde ; mais pervertiront l'individu qui y recherche rien que des loisirs, jeux et satisfaction des fantasmes ou passions.

7-Avez-vous surpris durant les évaluations ou lors des examens et concours, des élèves qui se servent de leurs téléphones mobiles pour tricher au moyen des SMS ?

Figure 11 : Histogramme présentant la fréquence du constat des enseignants par rapport à la nouvelle forme de tricheries orchestrées par les élèves au moyen de leurs téléphones portables.

Avec l'avènement des TIC sous nos tropiques, les apprenants ont développé d'autres stratégies des fraudes durant les évaluations scolaires ou les examens et concours. Cette nouvelle forme de tricherie créée par les élèves, corollaire de l'usage des portables, la plupart d'enseignants l'ont souvent rencontrée et gérée (52%). Ce phénomène a tellement pris de l'ampleur ces dernières années que les responsables administratifs des établissements scolaires aient pris la résolution d'interdire à travers les Règlements Intérieurs, l'usage des téléphones portables en milieu scolaire. Mais, en fin stratèges, certains élèves parviennent toujours à se servir de leurs cellulaires pour tricher durant les examens et concours au grand dam de leurs surveillants.

8-Etes-vous pour ou contre la fréquentation des cybercafés par les apprenants?

Figure 12 : Digramme circulaire représentant les avis des enseignants inhérents à la fréquentation des cyber-cafés par les jeunes tchadiens.

Donnant leurs avis sur la fréquentation des cyber-cafés par les jeunes, les collègues ont admis majoritairement (52%) que se rendre dans un cybercafé, c'est « un moyen d'épanouissement pour les élèves sur tout plan, autrement dit de formation et d'information pour les jeunes qui restent connectés au monde », pour citer l'un d'entre eux. Pour eux, ces jeunes peuvent fréquenter les cybercafés à conditions d'y venir uniquement que pour « emprunter les autoroutes de l'information en vue de se connecter au monde ; » fait remarquer un autre professeur. Un autre encore ajoute : « Les TIC peuvent permettre aux jeunes d'arrondir leurs horizons en terme de connaissances. ». Pour ceux qui s'opposent à cette fréquentation abusive des cyber-cafés (48%) par les jeunes, les arguments ne manquent pas : « Ils y imitent des comportements anti-sociaux et qui vont à l'encontre de nos moeurs », clame un collègue.

4.1.3 Présentation des résultats des répondants gérants des cyber-cafés

(Regard croisé sur les trois résultats globaux obtenus)

Soulignons d'emblée que notre entretien, outil de collecte des données qualitatif, avec 15 gérants des cyber-centres de N'Djaména tourne essentiellement autour des items suivants : fréquence de la fréquentation des cybercafés par les lycéens, qualités ou objectifs de leur navigation sur le Net, et risques éventuels auxquels ces jeunes internautes s'exposent à travers leur usage de la toile mondiale.

Il se dégage des données qualitatives recueillies dans la ville de N'Djaména auprès des gérants des cybercafés que le jeunes qui ont un accès facilité et à moindre coût à l'Internet sur leurs téléphones portables fréquentent assez timidement ces établissements technologiques modernes. Si nous jetons un regard croisé sur les autres résultats obtenus auprès des élèves et enseignants, nous nous rendons compte que cet avis des gérants des cyber-cafés concorde avec celui des apprenants dont une frange non négligeable affirme n'avoir jamais cherché à naviguer sur la Toile mondiale (23,75%). L'autre entrave qui gène la fréquentation massive des cyber-centres par les jeunes gens est le coût encore exorbitant de la connexion au Net en vigueur dans notre pays. Ensuite, pour la plupart de ces responsables qui côtoient quotidiennement les jeunes internautes et souvent les guident dans leur navigation sur le Net, l'objectif primordial poursuivi par ces derniers est essentiellement la recherche des loisirs et satisfactions des fantasmes ou illusions. Une pratique des lycéens confirmée par les enseignants qui déclarent presque unanimement à hauteur de 92% que les élèves utilisent souvent les TIC (Internet et téléphone portable) comme un instrument ludique et divertissant. En effet, ils sont peu nombreux ceux qui dépensent de l'argent pour disposer de quelques heures de surf pour effectuer de recherches documentaires devant renforcer leurs aptitudes intellectuelles. La plupart des cas, les lycéens, selon les gérants, visitent les sites de rencontres, ou se connectent sur les réseaux sociaux en vue de « tchatcher » avec leurs amis à travers le monde ou encore pour leur expédier des courriers électroniques (E-mails). Les intéressés eux-mêmes l'ont faiblement reconnu (27,50% qui reconnaissent l'utilité du Net grâce aux relations amicales que la Toile permet de nouer avec des amis virtuels à travers le monde entier). Les filles par exemple sollicitent souvent le concours des gérants pour exposer sur les sites qui traitent des affaires des coeurs leurs plus belles photos afin de pouvoir nouer avec d'autres hommes en priorité occidentaux, de sérieux liens intimes. « Très peu d'élèves qui se connectent dans mon cybercafé font de recherches culturelles dans l'intention d'acquérir le savoir. Ce qui focalise leur attention, ce sont les affaires amoureuses, sexuelles, les films d'actions ou feuilletons télévisuels et musiques téléchargeables sur le Net ou encore des images obscènes. », affirme un gérant de cybercafés qui semble déplorer cet état de chose dont se passionnent les jeunes internautes de nos jours.

Enfin, cette catégorie de nos sujets reconnaît que la Toile mondiale est comme une jungle qui renferme divers dangers susceptibles de nuire à la santé mentale et morale des mineures, autrement dit de les désaxer sur le plan pédagogique et comportemental. Ils déplorent le fait que les adolescents consomment à outrance des données peu instructives, s'adonnant à la recherche des loisirs au lieu d'user le Web, cette fabuleuse bibliothèque virtuelle, à des fins cognitives et culturelles, avis partagé par les répondants enseignants qui affirme à une proportion presque nulle (8%) que les élèves de nos jours usent du Web pour renforcer leurs aptitudes pédagogiques ou habiletés scolaires. Ils citent aussi comme risques à même de pervertir la moralité ou personnalité de nos jeunes gens « l'arnaque, la pratique sexuelle précoce et perverse, les vidéos et films violents, le goût à l'aventure ou le tissage de relations dangereuses avec des personnes peu recommandables, la cybercriminalité, la cyberdélinquance les tricheries au moyen des téléchargements des propositions des corrections des devoirs, les diffamations ou violation de la vie privé par la publication sur les blogs ou sites personnels des articles, images et vidéos amateurs, etc.) Ces risques dépravants, anti-sociaux qui menacent dangereusement la bonne éducation des mineurs, les enseignants l'ont confirmés croyant que les informations véhiculées par la Toile mondiale sont aux antipodes de nos principes et valeurs socio-culturelles authentiques. Toutefois, ils demeurent tous convaincus que le Web est un fabuleux outil cognitif et pédagogique à même de permettre aux apprenants de renforcer leurs aptitudes intellectuelles, devant faciliter les apprentissages scolaires.

4.2 Discussion des résultats finaux et validation des hypothèses

Au terme de notre travail de présentation, d'interprétation des données finales de notre enquête du terrain, il importe de les synthétiser en vue de répondre logiquement à notre question de recherche de départ : Existe-il des dangers réels et potentiels socio-éducatifs qui guettent les lycéens à travers leur usage des outils modernes de communication tels que l'Internet et le téléphone portable ?

L'usage des TIC en milieu jeune et singulièrement de l'Internet à travers les cybercafés de N'Djaména est encore timide. En effet, 75% de nos élèves enquêtés ne possèdent pas d'ordinateurs fixes ni portables. Par conséquent, 58,75% d'entre eux déclarent n'être pas en mesure d'utiliser ces outils informatiques ni encore moins de naviguer sur la Toile mondiale. Quant à savoir à quelle fin les lycéens emploient leurs ordinateurs, 66,25% affirment user de leurs ordinateurs pour visionner les films plutôt que pour se connecter au Net en vue de rechercher le savoir et la culture générale. Dans le même sillage, 43,75% usent de leurs téléphones en plus de la communication, pour visualiser images, vidéos, films et pour s'adonner à de divers jeux. Du coté des enseignants enquêtés, 52% nous disent avoir été perturbés dans la dispense de leurs cours par les sonneries intempestives des téléphones portables de leurs apprenants et c'est à hauteur de 92% qu'ils affirment que les élèves usent des TIC, en l'occurrence le Web, comme un outils ludique juste pour s'octroyer des loisirs négligeant par ricochet ses vastes et fructueux atouts pédagogiques, cognitifs et culturels. Par conséquent, les enseignants déclarent unanimement (de l'ordre de 100%) que les abréviations orthographiques fantaisistes forgées par les apprenants tchadiens pour souvent écrire leurs messages électroniques des téléphones portables (SMS) contribuent à n'en point douter à la baisse de leur niveau scolaire, fléau qui mine notre système éducatif actuel. Par ailleurs, les enseignants déclarent avoir de temps en temps (96% des résultats cumulés22(*)) surpris les élèves usant de leurs téléphones portables pour tricher lors des évaluations scolaires ou des examens et concours. Pendant ce temps, dans le camp des apprenants, 76,25% (résultats cumulés) disent être des internautes convaincus dont l'objectif est primordialement de se connecter au réseau des réseaux à la recherche des liens d'amitié (chat) et de visionnage des produits audio-visuels peu éducatifs qui submergent la Toile mondiale (42,50%) même s'ils sont aussi attirés par les données instructives, pédagogiques et cognitives (57,50%). De leur côté, les gérants des cybercafés ont confirmé les inquiétudes des enseignants ayant constaté que leurs jeunes clients effectuent rarement des recherches documentaires, mais passent souvent leur temps à visiter les sites de rencontres et surtout à visionner des images obscènes, peu instructives qui mettent en relief les pratiques sexuelles dépravées, les violences de toutes sortes, les déviances sociales répréhensibles (crime, braquages, arnaque, viol, etc.) Au regard de ces données de notre enquête, nous pouvons affirmer que les impacts des TIC et singulièrement de l'Internet et des téléphones cellulaires sur les apprentissages scolaires et sur les conduites ou attitudes des élèves sont perceptibles car leur usage ordinaire par ces adolescents scolarisés captivent énormément leur attention au point de négliger un tant soit peu leurs leçons et devoirs. Les risques sont donc bien réels et perceptibles sur le Net et à travers l'usage des téléphones mobiles par les adolescents instruits, susceptibles d'avoir des portées déplorables sur leurs attitudes, conduites, bref, leur personnalité et habiletés scolaires.

Leurs portées nocives sur les apprentissages scolaires et la personnalité des adolescents scolarisés se manifestent à travers leur comportement quelque peu déviant et leurs aptitudes ou habiletés pédagogiques en berne, et souvent défaillantes, l'insécurité qui règne su la toile, cette « jungle technologique » peu sure et moins accueillante pour les mineures. Nous avons pu nous aussi montrer dans notre présente étude que les dangers technologiques menacent dangereusement l'éducation et l'instruction de nos jeunes gens. Et cela est la résultante ou constitue les effets négatifs de l'engouement voire la passion que déchaîne l'avènement des TIC sous nos tropiques. Ils sont visiblement extasiés par les prouesses technologiques communicationnelles modernes au point de se laisser glisser vers l'abîme, pratiquant la politique d'autruche, du fait que la raison a cédé le pas à la passion. C'est pourquoi, certains apprenants brillent par une impolitesse caractérisée lorsqu'en situation d'enseignement, ils perturbent leurs enseignants par des sonneries de leurs téléphones cellulaires ou encore « clavardagent » avec leurs amis sur les réseaux sociaux et même peuvent visionner des clips, vidéos et films. Ce faisant, ils ignorent royalement les conséquences fâcheuses de tels comportements inciviques sur leurs habiletés ou aptitudes pédagogiques voire progrès intellectuel. La lecture, facteur essentiel d'acquisition cognitive est négligée au profit des loisirs, jeux-vidéos, films peu instructifs, Chat et envoi exponentiel des SMS à leurs « amis virtuels ». Nous osons humblement croire que nos hypothèses émises dans l'optique de vérifier lesdites réalités socio-éducatives se sont avérées confirmées, partiellement validées et nos objectifs atteints, au vu des résultats obtenus auprès des enseignants et des gérants des cyber-cafés. Par contre, ces hypothèses se retrouvent infirmées conformément aux résultats obtenus à travers le sondage des élèves qui affirment être prioritairement attirés par le Net grâce à ces atouts pédagogiques et cognitives, jugeant « instructives » et « civilisantes » les données informatives dont renferme la Toile mondiale. Ce qui parait tout de même étonnant car ils se trahissent eux-mêmes à travers leur usage passionné du Net et des téléphones devenus un terrain de jeu et des gadgets technologiques destinés à satisfaire leur goût prononcé pour les loisirs, les jeux et le visionnages des images, vidéos et films peu éducatifs.

4.3 Difficultés rencontrées sur le terrain d'enquête

Comme nous l'avons souligné plus haut, notre travail du terrain s'est fait dans de bonnes conditions et ce grâce à la bonne volonté du chef de l'Etablissement d'accueil sans oublier notre collègue Ningar qui nous a fermement appuyé dans cette tâche. Toutefois, il fallait convaincre nos répondants apprenants, enseignants et gérants des cyber-cafés sur le bien-fondé et les buts visés par les résultats de notre enquête qui sont purement pédagogiques et confidentiels. Sinon, au départ, certains hésitaient à remplir nos questionnaires croyant que notre investigation aurait d'autres visées ou mobiles qui outrepasseraient le cadre scolaire. Malgré tout, nous avons pu enregistrer une marge de perte des questionnaires de l'ordre de cinq que les collègues enseignants ont confisquées pour des raisons inavouées. Signalons que du coté des gérants des cyber-cafés, nous avons été bien accueillis par ces derniers qui ont trouvé intéressante notre enquête qui pourrait faire la publicité de leurs cyber-centres auprès du leur public ou clients.

4.4 Suggestions

Au terme de notre modeste travail de recherche, il nous semble important de suggérer quels recommandations en vue de permettre aux décideurs, parents d'élèves et enseignants de guider les jeunes apprenants dans cette  dangereuse « jungle technologique » en vue de contrer ou de minimiser les impacts des TIC. En fait, l'utilité des travaux de recherche pour un pays en voie de développement comme le nôtre n'est point à démontrer car certains résultats peuvent orienter les politiques des gouvernants dans divers secteurs. C'est dans ce sens que Mouimou Djékoré suggère qu' « Il est impossible de se développer sans un minimum de recherches appliquées organisées à la hauteur du défi à relever.23(*) » 

4.4.1 Suggestion au Ministère de tutelle

Considérant que les TIC, en l'occurrence l'Internet et le téléphone portable peuvent s'avérer dangereux pour l'éducation des mineures si jamais ces derniers ne sont guidés vers un usage responsable, raisonnable et une exploitation fructueuse, nous suggérons ce qui suit au Ministère de L'Education national de :

-former les enseignants en maîtrise des Technologies de l'Information et de la Communication en vue de leur permettre d'instruire à leur tour leurs élèves à travers leurs cours ou travaux pratiques destinés à exploiter uniquement les vastes ressources cognitives, pédagogiques et didactiques dont recèle le Web, délaissant sa facette ludique.

-mettre en réseaux et connecter les établissements scolaires à la Toile mondiale afin de donner l'opportunité aux apprenants tchadiens de se familiariser avec le Net dont ils apprendront à exploiter à bon escient les atouts éducatifs et à éviter les dangers avérés et potentiels.

-initier l'instauration dans les programmes officiels scolaires l'enseignement des TIC en vue de permettre aux enseignants de mettre en garde leurs apprenants des dérapages éducationnels qui découleraient de l'usage immodéré et chaotiques du Net et des téléphones portables.

4.4.2 Suggestions aux enseignants

Etant donné qu'ils sont en contact direct avec leurs apprenants en milieu scolaire et savent comment ces derniers usent maladroitement les TIC, nous leur suggérons de :

-chercher à instruire les élèves sur les bienfaits pédagogiques, cognitifs et culturels des TIC tout en les mettant en garde contre leurs méfaits liés à leur exploitation irréfléchie qui pourrait s'avérer dangereuse pour la santé mentale et morale des élèves.

-se cultiver et chercher à acquérir suffisamment des compétences dans la maîtrise des TICE en vue d'éviter d'être en déphasage avec l'évolution du monde et du renouvellement des méthodes et approches pédagogiques devant leur permettre de mieux guider ou sécuriser leurs apprenants à travers la « jungle technologique » qu'est l'Internet.

-faire observer les Règlements intérieurs dotés les Etablissements secondaires interdisant l'usage en classes des téléphones portables en vue de contrer les tricheries lors des contrôles et des examens par les élèves au moyen des SMS.

4.4.3 Suggestions aux parents d'élèves

Comme nous venons de cerner les effets négatifs et dépravants des TIC sur les apprentissages scolaires et la personnalité des enfants tchadiens, nous proposons ce qui suit aux parents :

-La surveillance ou l'encadrement des enfants pour mieux canaliser leur consommation des données informatives véhiculées sur l'Internet souvent axées sur la violence et la sexualité.

- L'encouragement des enfants à ne naviguer sur le Net que pour chercher à se cultiver et acquérir des compétences pédagogiques et aptitudes scolaires et non pour s'adonner à des pratiques déviantes et anti-sociales.

-L'orientation des jeunes à considérer l'outil informatique (l'ordinateur fixe ou portable) non comme un écran destiné à visionner les vidéos et films peu instructifs, à effectuer divers jeux programmés, mais plutôt comme un fabuleux instrument personnel de travail, de recherche du savoir et de culture générale, sans oublier l'usage à bon escient des téléphones portables.

CONCLUSION

Les Technologies de l'Information et de la Communication sont en passe de révolutionner notre mode de vie, nous amenant progressivement à vivre dans une « société de l'information et de la connaissance » avec leurs corolaires que sont leurs méfaits que pourraient subir les jeunes utilisateurs. Les TIC et singulièrement l'Internet et le téléphone portable sont des outils indispensables voire nécessaires dont presque personne ne peut se passer aujourd'hui, imprégnant toutes les activités de la vie quotidienne. Mais comme tout outil, ces Technologies modernes de communication peuvent s'avérer dangereuses si l'on les utilise immodérément sans pour autant les orienter vers l'acquisition et le partage du savoir ou renforcement des aptitudes intellectuelles et culturelles. Les adolescents scolarisés de nos jours, manifestent un engouement constant dans l'usage de ces outils communicationnels modernes qui sont parvenus à focaliser toutes leurs attentions et énergies au point d'inquiéter les éducateurs et les parents quant au temps minimal consacré à leurs besognes pédagogiques et recherches cognitives. Ils fréquentent aussi régulièrement les cyber-cafés en vue de naviguer ou errer virtuellement sur la Toile mondiale satisfaisant ainsi leurs fantasmes et soif des loisirs et activités ludiques. L'Internet considéré par ses pourfendeurs comme ni plus ni moins une « jungle technologique » est devenue pourtant un terrain de jeu favori des jeunes africains en général et tchadiens en particulier, qui y courent des risques réels en matière d'éducation. En effet, notre étude nous a permis de savoir que les lycéens sont mieux attirés par la facette obscure et divertissante du Net, laissant inexploitées les grandioses ressources cognitives, documentaires, pédagogiques et didactiques que recèle le Web, même si les concernés eux-mêmes ont émis là-dessus un avis contraire. Etat des choses confirmé par les enseignants sondés et les gérants des cyber-cafés qui pensent que le Net et le Téléphone portable assurent auprès des jeunes gens instruits des fonctions essentiellement ludiques et divertissantes, véhiculant par-dessus le marché des informations peu éducatives qui contribuent largement à la dépravation de nos moeurs. Ils en veulent pour preuve la banalisation des questions sexuelles et des images ou films traitant de la violence de toute sorte sur la Toile mondiale. Les gérants de cyber-cafés citent aussi comme dangers réels et potentiels qui guettent les adolescents sur le Net tels que l'arnaque, la cyber-délinquance, le cyber-criminalité, le viol, la rencontre avec des malfrats, les tricheries à travers le Web, l'adoption de l'orthographe fantaisiste des Mails et des SMS et la liste n'est pas exhaustive. Par ailleurs, ces deux catégories de notre échantillon de la population cible étudiées sont convaincues que la baisse de performances scolaires et à la déformation de la personnalité des adolescents instruits comptent parmi les effets indésirables ou nuisibles des TIC. L'autre inquiétude soulevée par notre étude est la création d'une nouvelle dynamique relationnelle virtuelle développée par les adolescents sur la Toile mondiale à travers les réseaux sociaux et leurs téléphones portables, ce qui risquerait de disloquer les liens sociaux « naturels » qu'ils négligent d'entretenir au profit de leurs « amis du Net » dont les profils peuvent être douteux. Dans la plupart de nos pays, l'utilisation des TIC par les lycéens est encore embryonnaire fort heureusement, hormis le téléphone portable. Cela signifie que les nombreux dangers qui guettent nos jeunes gens sur le Net peuvent valablement leur être épargnés si jamais les usages des TIC sont réglementés par les décideurs appuyés dans cette noble tâche de « sauvetage » par les éducateurs et les parents à l'endroit desquels nous avons formulés des recommandations. Ainsi, l'on parviendrait à renverser la vapeur en conduisant nos jeunes à considérer le Web non pas comme un jouet ou gadget technologique destiné à se divertir et à s'adonner à des actes ou comportements déviants, mais plutôt comme un outil pédagogique et cognitif appréciable, à même de leur permettre de renforcer leurs acquis et aptitudes scolaires et intellectuels. Ils ont intérêt à être des consommateurs actifs et non passifs des ces bases des données qui figurent sur le réseau mondial. Au demeurant, nos objectifs visés par cette modeste étude et les diverses hypothèses émises sont partiellement atteints et validées. Nous sauterions que les futures études entreprises dans le même sillage auraient le mérite de confronter les résultats scolaires des apprenants qui utilisent le Web pour renforcer leurs aptitudes pédagogiques et d'autres qui le considèrent juste comme un instrument pour se divertir et satisfaire leurs fantasmes. Les résultats de cette éventuelle étude seraient plus intéressants que les nôtres auxquels nous sommes parvenus.

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* 7 Source : Dictionnaire de Nouvelles Technologies pour l'Education

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* 18 http://archives.infobourg.com/sections/actualite/actualite.phpid=15175

* 19 Journal Le Citoyen N° 039 du 25 au 2 Juin 2014, p. 4.

* 20 Le nombre exact de la population scolaire n'est pas apparemment maîtrisé par l'administration, puisque nous avons eu des chiffres d'effectifs fluctuants variant d'un responsable à un autre.

* 21 QUIVY, R. et CAMPENHOUDT, V. (1995). Manuel de recherches en sciences sociales. Dunod, Paris. 287 p.

* 22 Résultats issus de la sommation entre Souvent et parfois qui sont positifs à notre avis, s'opposant à Jamais.

* 23 Mouimou Djékoré (2009). La jument blessée. Editions Sao, Tchad.






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams