WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Interventions éducatives visant la réduction de la violence dans le cadre de projets d'insertion professionnelle destinés aux anciens détenus

( Télécharger le fichier original )
par Régis Verhaegen
CPFB (UCL) - Baccalauréat en éducation spécialisée 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2 Définition de termes

Dans l'analyse et le traitement de la violence, Traube (2002) constate l'usage de plusieurs termes sans considération sur les nuances qu'ils peuvent apporter. Les mots violence, agressivité, irritabilité, agression, colère, pulsion agressive, conflit... sont souvent utilisés, à tort, comme des synonymes ou des concepts ayant des significations semblables. Nous allons commencer par définir quelques expressions afin d'en avoir une compréhension plus claire et un usage correct.

Agressivité : toutes les espèces vivantes, y compris l'être humain, sont mues par la nécessité de survivre et de protéger leur intégrité. Pour répondre à ce besoin, elles font parfois usage de leur instinct agressif. Pour l'être humain, on parlera plutôt de pulsion agressive. (Traube, 2002)

Agression : actualisation de la pulsion agressive. Acte ou comportement qui porte atteinte, volontairement ou non, à un individu. (Traube, 2002). Nous utiliserons ici les termes agression et acte violent comme étant synonymes.

Violence : mode de communication, habituellement utilisé en dernier recours. Réponse agressive à un comportement perçu comme provocateur. (Traube, 2002)

Conflit : « rapports de force entre des exigences contradictoires qui s'opposent de manière (manifeste ou latente), directe ou indirecte. Il peut s'agir de conflits interpersonnels, dans les groupes ou entre groupes sociaux.»5(*) Le conflit n'induit pas forcément la violence, mais la violence est souvent utilisée comme mode de communication en cas de conflit.

Irritabilité : variation de l'humeur, de la santé, de la fatigue... qui augmente l'intensité d'une réaction émotionnelle et notamment la possibilité d'une réponse agressive. On parlera de seuil d'irritabilité. (Traube, 2002)

Impulsivité : « Caractère d'une action spontanée, irréfléchie, induite sous l'influence des impulsions. Tendance irrésistible à l'accomplissement d'un acte sans réfléchir à ses conséquences ou à sa pertinence. »6(*)

Colère : sentiment élémentaire (avec la peur) de réaction face à un danger ou une menace. Cette menace/danger (réelle ou supposée) peut cibler différents éléments : intégrité physique, sentiments, "territoire" (responsabilités, espace vital, distance interrelationnelle...), valeurs... La colère peut être un sentiment utile dans certains cas et inadéquat dans d'autres (si elle devient une réponse habituelle à la moindre frustration par exemple). (Traube, 2002)

Frustration : État d'une personne privée d'un bien, d'un avantage escompté, promis, attendu ou qui se refuse la satisfaction d'une demande pulsionnelle. État d'insatisfaction induit par le fait de ne pas avoir pu réaliser un désir. (Le Petit Robert de la langue française 2014)

Comme nous pouvons le constater, la colère, l'agressivité, l'agression et la violence ne sont pas forcément une question d'intention. Ces termes concernent davantage la perception et les effets que les comportements d'autrui peuvent avoir. Sur le terrain, j'ai pourtant l'habitude de considérer la violence comme une intention. Celui qui est violent ne veut pas forcément l'être : il est perçu comme cela. C'est une habitude que j'ai appris, par ce travail, à remettre en question.

En résumé :

Sentiments : colère, frustration

Pulsion : agressivité

Humeur : irritabilité

Comportement : agression

Mode de communication : violence

Délinquance : « ensemble des infractions commises à l'encontre de l'ordre public et appréhendées du point de vue de leur incidence sociale. »7(*)

Insertion : « Action visant à faire évoluer un individu isolé ou marginal vers une situation caractérisée par des échanges satisfaisants avec son environnement. Résultat de cette action, qui s'évalue par la nature et la densité des échanges entre un individu et son environnement. »8(*)

Réinsertion sociale : « processus au terme duquel un individu qui a commis des délits dans le passé cesse d'en commettre et mène une vie à peu près morale. »9(*) D'après Mbanzoulou (2000), ce terme a de nombreux synonymes ayant plus ou moins la même signification : amendement, réadaptation sociale, (re)socialisation, réhabilitation, reclassement social et insertion sociale.

Il est possible d'observer dans différents ouvrages (Mbanzoulou 2000, Traube 2002, Rey 1996, Koudou 1996, Born et Chevalier 1996), le lien réalisé entre criminalité et violence. Ce lien va parfois jusqu'au raccourci en assimilant l'un à l'autre. Cela est probablement dû au nombre d'études et de statistiques fiables disponibles sur la délinquancequi n'existent pas sur la violence en général. En dehors des informations judiciaires, la violence reste difficile à mesurer sur de grands groupes (surtout d'adultes). Il est important de souligner que toute infraction n'est pas systématiquement réalisée en faisant usage de la violence et qu'une grande partie des actes violents ne sont pas repris dans les statistiques et études liées à la criminalité. Bien que, en reprenant la définition du mot agression ; un vol sans violence (terme juridique) est un acte qui porte atteinte, volontairement ou non, à un individu. Pour donner une idée de la proportion, au Canada, en 1995, seuls 10% des actes criminels avaient été commis en utilisant la violence. (Dowden, Blanchette et Serin, 1999) Dans ce travail, nous utiliserons également ce lien entre criminalité et violence en essayant autant que possible de ne pas verser dans le raccourci abusif.

* 5 Ophélie D. (2007) Le conflit en psychologie sociale. En ligne http://www.oboulo.com/societe-et-moeurs/psychologie/fiche/conflit-psychologie-sociale-39466.html consulté le 21 février 2014

* 6 Bérubé L. (1991) Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement. En ligne http://www.med.univ-rennes1.fr/sisrai/dico/R553.html consulté le 21 février 2014

* 7Bouyablane T. (2006) La délinquance juvénile : comparaison et synthèse. Université Hassane II. Maroc. En ligne http://www.memoireonline.com/12/07/781/m_la-delinquance-juvenile-comparaison-et-synthese0.html consulté le 21 février 2014.

* 8Service international scientifique de réadaptation sur l'autoroute de l'information (1999). Dictionnaire de réadaptation. Ministère de la Culture et des Communications du Québec. Québec. En ligne http://www.med.univ-rennes1.fr/sisrai/dico/1598.html consulté le 21 février 2014

* 9Cusson M. (1996). Fondements empiriques de la réinsertion, in La réinsertion des délinquants, mythe ou réalité ? Presses Université d'Aix-Marseille. France

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci