WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Interventions éducatives visant la réduction de la violence dans le cadre de projets d'insertion professionnelle destinés aux anciens détenus

( Télécharger le fichier original )
par Régis Verhaegen
CPFB (UCL) - Baccalauréat en éducation spécialisée 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3.2 Public cible du Projet

« Jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans14(*), sans emploi en rupture sociale ou/et errance, en échec scolaire, sans accroche sur le plan de l'insertion socioprofessionnelle classique et présentant des difficultés sociales et économiques (public vulnérable). Ces jeunes adultes sont pour la plupart sans qualification ou de très faible niveau de qualification (CEB ou CES inférieur). De plus, certains sont dans l'incapacité d'obtenir un certificat de bonne vie et moeurs vierge. Ce qui constitue un facteur bloquant dans la recherche d'emploi.

Dévalorisés par des échecs successifs dans une situation économique et sociale difficile, ils doivent prendre confiance en leurs capacités et en développer de nouvelles pour s'intégrer dans la société et envisager un parcours socioprofessionnel valorisant. Le projet proposé permet à chacun de trouver sa place au coeur d'une action coopérative et valorisante mise en place par le groupe constitué. Chacun sera un maillon du projet, de la réflexion à la réalisation, et contribuera pleinement à sa réussite.

Le groupe total sera composé d'un maximum de 12 personnes par session15(*).

Une partie de ce groupe sera constituée de jeunes adultes bénéficiant de mesures d'élargissement du régime pénitentiaire (semi-liberté, surveillance électronique). Cette partie du groupe ne pourra pas excéder deux personnes afin de garder une certaine stabilité dans la dynamique et le projet constituera le lien nécessaire à la réintégration d'un espace de vie.

Ainsi, les facteurs de vulnérabilité identifiés pour le recrutement du public sont :

· Infraqualifié (le public n'a pas acquis le niveau de fin de secondaire inférieur) ;

· Situation économique faible (bénéficiaire du CPAS, ou revenu en dessous du seuil de pauvreté) ;

· Peu de ressources personnelles en matière de soutien du parcours d'ISP ;

· Ne maîtrisant pas ou peu les connaissances de base concernant les parcours de formation et de qualification ;

· Ayant déjà été en situation d'échec dans le cadre d'un projet ou d'un parcours d'insertion socioprofessionnel ;

· Ayant connu ou se trouvant en situation de sans-abrisme ;

· Ayant eu des antécédents judiciaires ;

· Nécessitant un accompagnement en matière de remise en ordre administrative ;

· Ayant des problèmes d'assuétudes qui handicapent leur potentiel d'insertion. »16(*)

1.3.3 Sujets d'étude

Dans cette étude, seront repris ceux ayant un passé carcéral c'est-à-dire ceux qui ont été détenus en maison d'arrêt (détention préventive), en maison de peine ou en institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ) et ce, en Belgique ou à l'étranger.Au total, cela concerne12 personnes sur les trois sessions (sur un total de 22 participants). Il est a noté que nous n'avons pas observé de comportements violents chez tous ceux ayant un passé carcéral et inversement, nous avons travaillé les comportements violents chez ceux qui n'avaient jamais été détenus.

Le nombre d'années qu'ils ont effectué en prison (de même que les raisons de leur incarcération) correspond à ce qu'ils nous ont communiqué. Nous ne demandons pas systématiquement ces informations. En général, ils nous les communiquent spontanément pendant la formation.

Sujet 1 (AH2) 28 ans, a passé 2 en prison, a effectué une peine judiciaire alternative au sein du projet.17(*)

Sujet 2 (AN2) 22 ans, a passé 1 an en IPPJ.

Sujet 3 (QE2) 23 ans, a passé 3 ans en prison, a participé au projet pendant une mesure d'élargissement de peine.18(*)

Sujet 4 (ED2) 26 ans, a passé 4 ans en prison, a effectué une partie d'une peine judiciaire alternative au sein du projet. Aurait dû être mis sous surveillance électronique, mais a disparu avant l'application de cette peine. Est actuellement en BCS.19(*)

Sujet 5 (SD1) 27 ans, a passé 2 ans en prison.

Sujet 6 (SA1) 20 ans, a passé 3 ans en IPPJ. Aeffectué une peine judiciaire alternative au sein du projet.

Sujet 7 (YO2) 25 ans, a passé 8 ans en prison. A participé au projet pendant une mesure d'élargissement de peine.

Session 3 (sujets observés sur une plus courte période)

Sujet 8 (BI3) 25 ans, a passé 6 ans en prison. Participe au projet pendant une mesure d'élargissement de peine.

Sujet 9 (NA3) 22 ans, a passé ?ans en prison. Participe au projet pendant une mesure d'élargissement de peine.

Sujet 10 (YA3) 29 ans, a passé ?ans en prison. Participe au projet pendant une mesure d'élargissement de peine.

Sujet 11 (RI3) 18 ans, a passé 1 an en prison.

Sujet 12 (FA3) 28 ans, a passé ?ans en prison.

Il s'agit d'un public composé d'adultes. Cela a pour conséquence qu'il est moins adéquat (et efficace) d'utiliser, en tant qu'éducateur, l'imposition comme méthode pédagogique. C'est une technique plus facile à utiliser avec des groupes d'enfants dans le cadre scolaire par exemple. Avec des adultes, nous nous sommes rendu compte qu'il est nécessaire de partir de la conscience d'un besoin de la part du sujet. Il faut faire naitre l'envie d'apprendre au lieu d'imposer des connaissances et des savoir-être. Cela nous a amenés à mettre une série de savoir-être de côté. Nous avons aussi constaté qu'il était nécessaire, avec ce public, de ne pas utiliser de procédés pouvant être perçus comme infantilisants. Lors de la session 1, nous avons observé qu'ils réagissaient assez mal quand ils pensaient que nous les traitions comme des enfants. Leur seuil de tolérance à ce niveau est plus faible que la plupart des publics adultes que j'ai pu observer qui ne se vexent pas si, dans une formation, on leur demande de faire un exercice sous forme de jeu.

Tous les sujets étudiés ont des objectifs de vie, des caractéristiques et des vécus très différents. Ils partagent cependant un objectif qui a, pour tous, une grande importance : ne pas retourner en prison.

* 14 En réalité, nous acceptons des participants entre 18 et 30 ans.

* 15 Ce nombre a été réduit à 8 à partir de la session 2

* 16Achemoune F., El Barouzi M., Mirkes L., Verhaegen R. (2013) Kick Off : projet pédagogique. Un projet de l'axe jeunesse de l'asblBravvo. Non publié. Bravvoasbl. Belgique.

* 17 Appelé plus communément heures d'intérêt général ou peine de travail. Étant donné qu'une partie (2 jours sur 4 par semaine) du projet Kick Off est composée de stage en entreprise ou de chantiers, certains participants nous sont relayés par le SEMJA (service d'accompagnement des mesures et peines alternatives). Les jours de stage/chantier sont comptés dans leurs heures et ils doivent participer aux deux autres jours de la semaine.

* 18 La mesure d'élargissement de peine est une mesure qui permet d'effectuer sa peine à l'extérieur des murs de la prison en étant placé sous surveillance à l'aide d'un bracelet électronique. Cette mesure est assortie de plusieurs conditions comme une formation, une thérapie, l'interdiction de fréquenter certains lieux, quartiers ou personnes...

* 19 Bulletin Central de Signalement. Jargon policier qui signifie que la personne est actuellement recherchée par les services de police.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard