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Les croyances traditionnelles des Tege Alima et le christianisme (1880-1960)

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par Louis Praxistèle Nganga
Université Marien Ngouabi de Brazzaville - Maîtrise 2013
  

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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI

Travail * Progrès * Humanité

Brazzaville

-----------------------

FACULTE DES LETTRES ET DES

SCIENCES HUMAINES

----------------------

DEPARTEMENT D'HISTOIRE

---------------------

LES CROYANCES TRADITIONNELLES DES TEGE ALIMA ET LE CHRISTIANISME (1880-1960)

MEMOIRE

Pour l'obtention de la Maîtrise ès Lettres

Option : Histoire précoloniale

Présenté et soutenu publiquement par : Sous la direction de :

Louis Praxitèle NGANGA Michel-Alain-MOMBO Maître-assistant Cames

Année académique : 2011-2012

DEDICACE

Nous dédions ce travail

À :

- nos parents NGANGA Moïse et OKANAKIRA Brigitte,

- notre oncle NGOULOU OKOURANDO et sa famille.

REMERCIEMENTS

Ce travail a été accompli grâce au soutien et à l'aide multiforme de nombreuses personnes de bonne volonté. Le devoir nous incombe et la reconnaissance nous oblige de les remercier. A travers ces mots, nous voulons ainsi manifester notre gratitude envers tous ceux et toutes celles qui ont fait que nous arrivions jusqu'à la fin de nos recherches. Que chacun trouve dans ces pages le fruit de son sacrifice qui n'a pas été vain.

En premier lieu nous pensons principalement à monsieur Michel-Alain MOMBO pour avoir dirigé ce travail. A madame Ntary Nkouka Rose pour son soutien et tous le corps professoral du département d'histoire de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, pour la formation reçue.

. Notre plus grande et profonde reconnaissance va à l'endroit de toutes ces personnes qui nous ont aidé durant notre parcours universitaire. Nous pensons à l'Honorable Michel Ondzoki, à maman Wamina Judith et Ankiele Rachelle Léocadie, pour leur soutien moral et financier. Nous disons aussi merci à NGANGA Christian, TABAKA Edouard qui a fait la saisie de ce mémoire. Nous pensons ainsi à notre grand père NGANGA Louis pour son héritage de la connaissance du monde Tege, et à notre ami ANGOUONO Michaël, que la terre leur soit légère.

AVERTISSEMENT

Pour une bonne compréhension de ce document historique, les termes étrangers à la langue française sont en italique. Ceux-ci ont leurs indications dans l'index. Ce document est un essai de la connaissance du monde Tege que nous proposons, afin de comprendre le Tege Alima dans toute sa dimension socioculturelle. A travers la recherche documentaire, l'observation et les enquêtes réalisées vous trouverez quelques pistes de compréhension de ladite culture.

INTRODUCTION GENERALE

« Il n'y a pas de peuple sans culture » disait C. L. Strauss. De même « il n'y a pas de peuple sans religion, parce que la religion est ce qui unit les vivants et les morts dans un seul et même peuple1(*) ». A l'instar de tous les peuples, le Tégué Alima sa culture et ses croyances. Une culture qu'il considère comme un patrimoine à conserver jalousement. Elle est l'héritage des ancêtres, transmise de générations en générations au travers de l'oralité.

Notre travail de recherche se propose d'appréhender les grands faits historiques de la civilisation  Tégué Alima et sa tradition religieuse  au contact du christianisme. Le peuple Tégué Alima qui constitue l'un des sous-groupes du peuple téké, fait partie du grand ensemble Bantu. Il constitue l'un des anciens rameaux de ce groupe à s'est installé dans cette partie d'Afrique centrale qu'est la République du Congo, précisément dans les régions des plateaux et des deux Cuvettes. Cette installation remonte aux trois premiers siècles de notre ère qui ont vu l'émergence du royaume téké.

Les Tégué Alima accordent une grande importance aux traditions. C'est un peuple  très croyant dont les actes de la vie quotidienne reposent sur les différentes formes de ses croyances traditionnelles telles que le Ndjombi,  Anduku, Ongala, etc. En contact avec d'autres peuples du Congo et d'ailleurs2(*), les Tege ont eux aussi subi le phénomène sociologique du choc des cultures. Les européens sont arrivés en Afrique subsaharienne  en deux vagues et se sont appliqués à imposer leur culture dont le christianisme demeure la face religieuse.

L'histoire des missionnaires européens dans cette  partie du continent se subdivise, pour la plupart des historiens, en trois périodes.

- La première phase est celle des découvertes et de l'exploration de la sous région appelée parfois la missia antiqua. (XVème siècle)

- La deuxième dite de l'époque coloniale c'est-à-dire de la pénétration missionnaire dans l'intérieur : c'est la plantatio ecclesiae.  

- La troisième phase  est celle de la naissance des églises locales avec la formation d'un clergé « indigène ». C'est la missio nova.3(*)

Ces trois étapes du christianisme en Afrique noire vont de paire avec l'arrivée des premiers explorateurs ou colonisateurs. Au Congo, la première période coïncide avec la découverte de l'embouchure du fleuve Congo en 1482 par  le navigateur portugais Diego Cao.

C'est au cours de cette période que l'on assiste aux premières tentatives d'évangélisation de cette partie de l'Afrique Centrale. Le royaume Kongo fut particulièrement ce grand champ d'expérimentation évangélique débouche sur le baptême du   roi Nzinga Kwuvu, la première personnalité de la cours royale.  Mais l'Evangile n'était annoncé que sur les côtes.

La deuxième étape, s'étend de la seconde moitié du XIXe siècle à l'indépendance des pays colonisés, particulièrement les années 1960. Cette période dite de   l'Indigénisation de l'Eglise africaine se caractérise par l'éveil des Eglises africaines. Elle correspond aussi et surtout à l'installation des grandes puissances coloniales en Afrique.

L'évangélisation des peuples africains passait des côtes à l'intérieur du pays, avec la création de plusieurs églises dont celle de Lekety et Boundji en 1897 et en 1900 en pays Tégué et Mbochi. Cette christianisation, culture gréco-romaine, suscite un choc de culture par sa rencontre avec les valeurs traditionnelles des Tégué Alima. Mais dans ce contact de civilisation  où souvent la culture du plus fort (et non la plus forte culture) triomphe sur le plus faible, la culture tégué trébuche et la présence européenne se fait effective. La troisième étape est celle qui va de 1960 à nos jours. Elle révèle au grand jour, le développement de la chrétienté en terre africaine. Le christianisme intègre les traditions africaines et inversement.

Par ailleurs, nous savons que toute recherche vise un but précis et mène vers un objectif fixé. Antoine PROST  ne disait-il pas que  « l'historien ne lance pas son chalut au hasard pour voir s'il prendra les poissons... »4(*) ? En choisissant ce thème de recherche notre préoccupation majeure est  de mettre en exergue l'histoire d'un peuple (les Tégués Alima) ; d'apporter notre contribution à la connaissance des peuples du Congo  Brazzaville et surtout le royaume téké qui est l'un des plus anciens en Afrique Centrale. Le peuple tégué alima a une brillante civilisation, mais qui reste peu connue du monde scientifique. C'est  pour cela que  nous nous proposons de la révéler dans quelques aspects de sa diversité religieuse, ainsi que de son contact avec les peuples étrangers porteurs de la culture chrétienne.

Dans le but de mieux cerner notre sujet, nous avons retenu la fourchette chronologique allant de 1880 à 1960. 1880, nous le savons, marque le début de l'action colonisatrice française, par le contact de P. S. de Brazza avec la société téké. Ce contact a forcément influencé les structures sociopolitiques en présence. Quant à l'année 1960, elle est celle qui voit s'achever la colonisation et ouvre les voies à la naissance du Congo en tant qu'Etat indépendant. Cette année confirme aussi l'enracinement des pratiques culturelles européennes dans le Congo en général et chez les Tégué Alima en particulier.

C'est en nous penchant sur ces réalités socio-historiques que nous allons, pour  une meilleure appréhension de ces contacts de cultures et leurs effets, nous poser des questions suivantes, véritables articulations de l'architecture de notre travail :

- D'où viennent les Tégué Alima ?

- Quelles furent leurs différentes pratiques religieuses ?

- Etaient - ils des monothéistes ou des polythéistes ?

- Qu'est ce que le christianisme ?

- Comment est il structuré ? Quels sont ses débuts en pays tege?

- Quel a été l'impact de la religion catholique sur le monde tege et sur ses pratiques religieuses ?

- Existe-t-il des points de convergence et de divergence entre les deux cultures religieuses ?

Pour entreprendre ce travail et le porter à bon terme, il nous faut suivre une certaine méthodologie liée à la rigueur du savoir historique. René Descartes disais à juste titre : Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien5(*) . En effet, tout travail scientifique dans ce domaine oblige le chercheur d'aller puiser aux sources : sources écrites d'abord étant la première source d'information et les sources orales (non écrites) par la suite. Mais il faut aussi faire recours à d'autres sources complémentaires comme les sources visuelles, monumentales et archéologiques, etc. Dans notre cas et surtout dans l'élaboration de ce sujet, nous nous sommes limites à deux sources à savoir les sources écrites (imprimées et non inédites) et les sources orales. Tenant compte de la complexité de ce thème et son importance, ce travail sera accompli grâce à l'usage de nombreuses sources. S'agissant des sources écrites, nous avons utilisé comme les documents de base : E.DOUSSELJE  le tégué de l'alima, Congo français, Anvers, 1990; l'Abbé Beaudoin-Ngouona le Ndjobi et attitude chrétienne ICES, Paris 2011 ; C.Kinita .la formation du clergé indigène au Congo français de 1875 - 1960, l'Harmattan, Paris 2004. Pour le christianisme, nous avons fait recours à quelques documents écrits dont les plus déterminants sont : les spiritains au Congo ; le père Adolph JEANJEAN (missionnaire au Congo) par Michel le Grain. Ces documents consultés nous ont apporté beaucoup de choses qui nous ont permis de réaliser ce travail si précieux, mail ils nous donnent pas toutes les informations sur ce monde tégué. Concernant les sources orales, nous avons pris à coeur la théorie de Polibio, historien grec, disait qu'un travail historique digne de ce nom ne peut se faire seulement dans les bibliothèques mais il faut aller sur le terrain. Sur ce, malgré l'éloignement et les difficultés matérielles, nous sommes allés à plusieurs reprises dans le pays tégué voir les lieux des fondations missionnaires et de rentrer en contact avec ce peuple afin d'interroger les personnes qui ont vécu a peu près à cette période, ceci dans le but d'élaborer quelques pistes de compréhension de la culture tégué, de sa vie religieuse et de l'apport du christianisme dans ses comportements religieux.

Cette approche nous a permis de dresser un plan de travail en deux grandes parties comportant chacune des chapitres et des subdivisions internes. La première partie est intitulée Le monde Tégué Alima. Elle comprend deux chapitres qui explorent le contexte géographique, les aspects humains et socio-historiques du monde Tégué. Quant à la deuxième partie de notre mémoire, elle comprend aussi deux chapitres. Elle a pour titre Les religions traditionnelles et le christianisme. C'est le coeur de notre étude. Cette partie apporte des précisions détaillées sur les contacts entre les pratiques religieuses des tege alima et la religion chrétienne. Tel est, dans ses grands axes, le plan que les sources nous inspirent.

PREMIERE PARTIE :

LE MONDE TEGUE ALIMA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* 1E. Ortigues, Religions du livre et Religion de la coutume, Le Sycomore, Paris 1981, p .3

* 2En l'occurrence les Européens qui apportèrent le christianisme.

* 3 Cf.  .A.Fliche-V. Martin, storia della chiesa, Dalle Missioni alle Chiese locali (1846-1965), XXIV, (a cura di J .Metzler), S.Paolo, Cinisello Balsamo 1988; F.Gonzalez-Fernandez, Daniel Comboni e la regenerazione dell'africa. Piano, Postulatum, Regole, Urbaniana University Press, Città del Vaticano 2003.

* 4A. Prost, Douze leçons sur l'histoire, Paris, éditions du Seuil, 1996. p.35.

* 5 R.Descartes, Discours de la méthode, Librairie Générale Française, Paris 2000, p.67

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote