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Politique monétaire, crédit et croissance en Inde

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par Josué BANGA
Université Grenoble Alpes - Gouvernance des organisations pour le développement international (Godi) 2015
  

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SOMMAIRE

AVERTISSEMENT ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES iv

SOMMAIRE v

LISTE DES ILLUSTRATIONS v

LISTE DES TABLEAUX v

INTRODUCTION GENERALE 6

CHAPITRE I : LES FONDEMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE INDIENNE 12

I. CADRE GENERALE 12

II. INTERACTION ENTRE LA POLITIQUE MONETAIRE ET LE SECTEUR BANCAIRE

INDIEN 23

CHAPITRE II : POLITIQUE MONETAIRE ET PERFORMANCES MACROECONOMIQUES 30

I. EVALUATION DE L'IMPACT DE LA POLITIQUE MONETAIRE 30

II. LES DEFIS DES AUTORITES MONETAIRES 42

III. DISCUSSION DES RESULTATS 44

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 46

ANNEXES 48

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 49

TABLE DE MATIERES 54

RESUME 56

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1: Evolution de l'inflation annuelle (en %) 17

Figure 2: Composition du secteur bancaire indien 24

Figure 3: Evolution des taux de croissance du PIB et de M3 (en %) 31

Figure 4: Croissance sectorielle du PIB (en %) 32

Figure 5: Part de l'agriculture dans le PIB (en %) 33

Figure 6: Part du secteur industriel dans le PIB (en %) 35

Figure 7: Part des services dans le PIB (en %) 37

Figure 8: Contribution du crédit domestique au PIB (en %) 38

Figure 9: Répartition de l'emploi par secteur d'activité (en %) 40

Figure 10: Evolution de l'IDH 42

Figure 11: Taux d'accès aux services financiers 44

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Croissance de la production dans les services (en %) 35

Tableau 2: Taux de croissance de l'emploi par secteur d'activité (en %) 40

Tableau 3: Transmission de la politique monétaire par les taux 48

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INTRODUCTION GENERALE

« L'économiste a tendance au début, lorsqu'il travaille sur l'Inde, à utiliser les recettes de ses livres d'école. Mon expérience en Inde et en Chine, m'a appris qu'il fallait faire attention et essayer de comprendre les raisonnements locaux, les croyances collectives, les

instituions », Jean Joseph Boillot in Chemin A., Gélard J. P. (2010), L'émergence de la puissance indienne : mythes et réalités, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 218.

L'émergence de l'Inde comme une puissance économique prend le relai sur son image traditionnellement associée à une pauvreté de masse. Cataloguée il y a deux décennies à peine comme l'un des pays les plus pauvres du monde, longtemps marginalisée sur la chaine internationale, l'Inde s'affirme aujourd'hui comme une puissance économique brillante et incontournable avec laquelle il faut désormais composer. L'accélération de la croissance du PIB constitue sans doute l'un des traits marquants de son régime de développement économique. En effet, l'Inde a enregistré au cours de ces trois dernières décennies une croissance annuelle moyenne supérieure à 8% et, selon le Fonds monétaire international elle devrait dépasser la Chine au cours des prochaines années. Ces performances ont été réalisées, en partie, grâce à une réforme « mesurée, graduelle, précautionneuse et progressive » (Mohan, 2013) du secteur financier et de la politique monétaire.

La politique monétaire constitue en effet, selon Stiglitz et Greenwald (2005) le moyen le plus efficace par lequel les décideurs publics peuvent agir sur le niveau de l'activité économique. Pour Landais (2008), elle est « à la fois capable de causer un préjudice réel à l'économie lorsqu'elle ne convient pas et en mesure de lui apporter un bénéfice appréciable lorsqu'elle est judicieusement conduite ». Si conformément aux recommandations des institutions du Consensus de Washington, la plupart des banques centrales des pays émergents ont adopté des politiques de ciblage d'inflation en Inde, c'est le pragmatisme qui a longtemps guidé et continue de guider la mise en oeuvre de la politique monétaire.

Créée le 1er avril 1935, la banque centrale indienne (Reserve Bank of India) est l'institution monétaire au coeur de l'émergence actuelle de l'Inde. Ses statuts stipulent qu'elle a pour but d'assurer une provision adéquate du crédit aux secteurs productifs de l'économie sans compromettre la stabilité des prix. Bien que la stabilité des prix soit un objectif important, la RBI vise aussi le financement de l'économie à travers sa politique de crédit. Comme le souligne Reddy (2007) : « dans le cas de l'Inde, l'accroissement de l'output et la stabilité des prix sont tous deux, des objectifs importants cependant, selon les circonstances particulières de chaque année la priorité sera donnée à l'un ou l'autre ». Décrié par le FMI et clamé par des auteurs

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comme Bhattacharya (2006) et Mohan (2008), le pragmatisme des autorités monétaires indiennes suscite de plus en plus d'engouement pour les chercheurs.

Malgré la libéralisation économique et financière progressive entamée par le pays au début des années 1980, la politique monétaire est restée un puissant outil de financement de l'économie nationale parfois même au détriment de l'objectif de stabilité des prix. C'est pourquoi certains économistes comme Zane (2012) qualifient la RBI de « banque centrale à l'ancienne » c'est-à-dire une banque centrale sans un objectif précis d'inflation et toujours dépendante du gouvernement central. Son indépendance a été discutée dès sa création en 1935 mais n'a jamais été respectée par le gouvernement indien (Rothermund, 1993).

La politique de la RBI est intrinsèquement liée aux choix du modèle de développement économique du pays depuis son indépendance en août 1947. En effet, à la fin des années 1940, la plus grande démocratie au monde a opté pour un modèle socialiste de développement économique. La politique monétaire était alors subordonnée à la politique budgétaire et servait principalement à financer le déficit de l'Etat par le mécanisme du ratio de liquidité statutaire (Statutory Liquidity Ratio, SLR). Même si l'ouverture économique du pays dans le tournant des années 1980 a introduit des changements importants dans la conduite de la politique monétaire, les statuts de la banque centrale indienne sont restés les mêmes.

La place accordée par la RBI au financement de l'économie est d'autant plus importante que l'Inde fait partie des pays émergents où le nombre de pauvres reste élevé malgré une croissance moyenne annuelle qui oscille entre 7% et 8%. Dans un tel contexte, l'accès des banques aux liquidités de la banque centrale ainsi que leur activité d'approvisionnement du reste de l'économie en liquidités permet d'expliquer la dynamique d'expansion économique (Stiglitz, 2010).

Pour assurer le bon fonctionnement de l'économie indienne, les banques commerciales, sous le contrôle de la RBI, assurent le financement des agents économiques opérant dans les secteurs clés de l'économie nationale. La politique de crédit constitue à cet effet, une composante essentielle de la politique monétaire indienne. Grâce à elle, les agents économiques n'ayant pas accès aux marchés financiers peuvent développer et financer leurs projets en contractant un crédit auprès des institutions bancaires. En Inde, ce sont principalement les PME (petites et moyennes entreprises) et certaines grandes entreprises n'ayant pas accès au marché qui dépendent du crédit bancaire domestique pour le financement de leur activité d'investissement.

C'est au regard de l'importance de la politique monétaire indienne dans le financement de l'économie nationale, qu'il est apparu nécessaire d'essayer d'évaluer son impact sur cette

dernière à travers le thème : « Politique monétaire, crédit et croissance en Inde ». En effet, il serait injuste de prétendre que les économistes ont négligé d'examiner les relations entre la politique monétaire et la croissance économique. Pourtant, force est de constater selon Landais (2008) qu'il n'existe pas de travail synthétique dans ce sens. En Inde, les études se sont focalisées sur l'analyse des canaux de transmission de la politique monétaire sans véritablement explorer les liens qui existent entre cette dernière et la croissance économique.

Quels sont les fondements de la politique monétaire indienne ? Quel a été son impact sur les performances macroéconomiques de l'Inde entre 1980 et 2014 en termes de croissance économique, de création d'emplois, de réduction de la pauvreté et des inégalités ? Quel est l'importance du crédit bancaire domestique dans le Produit Intérieur Brut (PIB) indien ? Quels sont les grands défis liés à la gestion de la politique monétaire dans la période actuelle ?

Bien avant la présentation de l'architecture générale du mémoire, il s'avère important de préciser le cadre d'analyse dans lequel s'insère la présente étude, les objectifs poursuivis, les hypothèses, la méthodologie utilisée pour collecter et traiter les données et enfin, les difficultés rencontrées.

L'analyse de l'impact de la politique monétaire sur la croissance économique via le crédit bancaire, s'appuie sur les travaux d'économistes néokeynésiens comme Bernanke et Blinder (1988 ; 1992) qui ont mis en évidence une transmission de la politique monétaire à l'activité économique via le canal du crédit bancaire. Les travaux de Stiglitz et Weiss (1981) sur les asymétries d'information pouvant conduire à un rationnement du crédit viennent compléter cette proposition d'analyse.

En effet, les travaux menés par Bernanke et Blinder (1988, 1992) aux Etats-Unis ont permis de mettre en évidence une transmission de la politique monétaire par le canal du crédit bancaire appelé « lending channel ». Ce canal résulte d'une part, des effets de la politique monétaire sur le secteur bancaire et d'autre part, du au rationnement d'équilibre du crédit développé par Stiglitz et Weiss (1981).

Dans le modèle IS/LM traditionnel, les crédits sont assimilés à des titres financiers, ce qui rend inutile la prise en compte du marché du crédit. Cependant, Bernanke et Blinder (1988) ont construit un modèle dans lequel ils intègrent le crédit et obtiennent un modèle CC (commodities and crédit) /LM. Dans ce modèle, ce sont les banques qui offrent plus ou moins les crédits selon les circonstances et qui transmettent ainsi les impulsions de la politique monétaire (Landais, 2008) ; alors que dans le modèle traditionnel ce sont les agents économiques qui s'adressent aux banques pour avoir du crédit. En outre, les sources de financement ne sont pas substituables dans le cadre de ce modèle de sorte qu'une politique

monétaire restrictive se traduise par une baisse de l'offre du crédit bancaire. Ce mécanisme de transmission au secteur bancaire repose en fait sur le multiplicateur monétaire qui relie la base monétaire à la masse monétaire, (Drumetz et Pfister, 2010). Les réserves des banques commerciales auprès de la banque centrale constituent dans le cadre de cette approche, la cible privilégiée de la politique monétaire. Les banques commerciales ne peuvent recevoir des dépôts de leur clientèle que dans la mesure où elles détiennent suffisamment de réserves à la banque centrale. Cette contrainte crée évidemment un lien entre la base monétaire et les fonds prêtables des banques car elle affecte la quantité de crédits distribuée par ces dernières. Par exemple, une politique monétaire restrictive réalisée par une vente de titres à l'open market, se traduit par une contraction des réserves des banques commerciales auprès de la banque centrale, ce qui entraine une réduction de leurs fonds prêtables et donc du volume de crédits distribués dans l'économie nationale. Comme par hypothèse il n'y a pas une parfaite substituabilité entre les différentes sources de financement, les banques auront des difficultés à émettre de nouveaux titres pour compenser la contraction de leurs réserves. Cette contrainte les conduit à réduire leur offre crédit. Les ménages et les entreprises, en particulier les PME qui ne peuvent se financer sur le marché se trouvent alors évincés. La conséquence directe de cela est la baisse de l'activité d'investissement des entreprises suivie d'un ralentissement de l'activité économique (Barran et al., 1994). Il s'agit là d'une remise en cause du théorème de Modigliani-Miller (1958) selon lequel il existe une équivalence entre les différentes sources de financement pour les entreprises.

Aussi, depuis les travaux de Stiglitz et Weiss (1981), il est reconnu que les banques commerciales ne sont pas des intermédiaires passives entre la banque centrale et les utilisateurs finals de la monnaie. Elles peuvent rationner le crédit selon la qualité des bilans de leurs clients sans modifier les taux d'intérêts. Il y a en effet rationnement du crédit lorsqu'un prêt n'est pas accordé à un demandeur qui en accepte toutes les conditions légales et financières (Landais, 2008). Plus précisément, une hausse des taux d'intérêt au-delà d'un certain seuil peut se traduire par une hausse du nombre d'emprunteurs très risqués. Dans ces conditions, il vaut mieux rationner le crédit et limiter la hausse des taux. Ainsi, lorsque le crédit bancaire n'est pas substituable par d'autres sources de financement- c'est le cas pour les PME indiennes- le rationnement du crédit amplifie les effets récessifs d'une politique monétaire restrictive et affecte davantage la croissance économique. Dans ces deux approches, une contraction de la masse monétaire (politique monétaire restrictive) se traduit par une diminution de l'offre de crédit qui affecte à son tour la croissance économique.

L'objectif principal de la présente recherche consiste à analyser l'impact de la politique monétaire sur les performances macroéconomiques de l'Inde. Celle-ci n'étant pas la seule

variable qui affecte la croissance économique indienne, il va de soi qu'il est difficile, sans certaines hypothèses restrictives, d'isoler la contribution spécifique due à celle-ci. Ainsi, pour des commodités d'analyse il sera supposé cétéris paribus que la politique monétaire est l'instrument principal de la politique économique en Inde. Ce n'est qu'à ce prix qu'on peut l'attribuer la paternité des performances économiques de l'Inde. Cette hypothèse n'est pas fortuite car Bhaumik et al. (2011) ont montré que les pays émergents comme l'Inde font face à des contraintes budgétaires de sorte que la politique monétaire devient le seul instrument disponible pour les décideurs publics pour agir sur la croissance.

Plus spécifiquement, cette étude vise à : (i) explorer les fondements de la politique monétaire indienne, (ii) analyser les réactions des banques commerciales aux décisions des autorités monétaires, (iii) évaluer les performances accomplies par l'économie indienne en termes de croissance économique, de création d'emplois, de réduction de la pauvreté et des inégalités et enfin, (iii) identifier les contraintes qui réduisent l'efficacité de la politique monétaire.

L'hypothèse principale de l'étude stipule que la politique monétaire influence significativement la croissance économique indienne.

Plus concrètement, il s'agira de tester les hypothèses suivantes : (i) il existe une corrélation décalée d'une année au moins entre la croissance de la masse monétaire au sens large (M3)1 et celle du PIB de l'année courante ; autrement dit, la croissance de la masse monétaire de l'année courante est positivement corrélée avec la croissance du PIB de l'année suivante ; (ii) la part du crédit bancaire domestique dans le PIB augmente année après année malgré l'accès de certaines entreprises indiennes aux financement extérieurs grâce à l'ouverture économique et, (iii) la croissance économique indienne se traduit par une faible création d'emplois et une faible de réduction de la pauvreté et des inégalités. Pour la vérification de ces hypothèses de départ, il convient de préciser la méthodologie adoptée.

La présente étude s'intéresse à la politique monétaire de l'Inde, l'un des pays membres du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). L'Inde constitue en effet, un « pays continent » d'Asie du Sud et fait partie aujourd'hui des pays les plus dynamiques de la planète selon le Fonds monétaire international. Avec une histoire économique teintée de socialisme depuis son indépendance, l'Inde se caractérise par une politique monétaire distincte de la plupart des autres pays émergents. D'où, la nécessité de mieux s'en imprégner pour mieux comprendre le dynamisme et les défis actuels de la plus grande démocratie au monde.

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1 M3= M2 + divers placements monétaires avec, M2= M1+ les crédits à court terme, M1= pièces et des billets circulation + les dépôts bancaires à vue.

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Cette étude est exclusivement basée sur des données secondaires. Celles-ci proviennent de plusieurs sources différentes dont les rapports, les bulletins et les publications temporaires de la banque centrale indienne ; le rapport 2015 de la Banque mondiale sur les indicateurs de développement ; du rapport 2015 du PNUD sur le développement humain ; le rapport du Bureau international du travail (BIT) ; des ouvrages et des articles de divers auteurs portant sur l'Inde en générale et sur son économie en particulier. Les données sont annuelles et couvrent la période allant de 1980 à 2014. Cette délimitation temporelle permettra de voir l'évolution de certaines variables sur le long terme. Pour ce faire, il est apparu nécessaire de recourir aux outils statistiques standards tels que les représentations graphiques et les tabulations. Les représentations graphiques contenues dans ce mémoire ont été réalisées par l'auteur grâce au logiciel Excel à partir des données des sources ci-dessus mentionnées.

Comme pour toute oeuvre humaine, la réalisation de ce travail a rencontré quelques difficultés et insuffisances qu'il convient de préciser. La première grande difficulté tient à la faible expérience de l'auteur en matière de recherche scientifique et à sa connaissance encore insuffisante de l'économie indienne. En outre, n'ayant pas pu collecter des données primaires sur le terrain, l'étude a été fondée exclusivement sur des données secondaires qui peuvent cacher des biais d'estimations des valeurs de certaines variables. Enfin, l'absence de séries longues pour certaines variables de l'étude a constitué une contrainte majeure pour notre analyse.

Pour répondre à la question principale de recherche à savoir : quel est l'impact de la politique monétaire sur les performances économiques de l'Inde, le mémoire se décompose en deux grands chapitres. Le premier d'approche théorique, s'attelle à étudier les fondements de la politique monétaire indienne. Le deuxième, plus quantitatif, évalue les performances enregistrées par l'Inde en termes de croissance économique, de création d'emplois, de réduction de la pauvreté et des inégalités. Il identifie également quelques facteurs qui limitent l'efficacité de la politique monétaire dans l'Inde contemporaine.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein