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Contribution à l'histoire économique du Soudan Français, le commerce colonial de 1870 à 1960

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par Djibril Issa Niaré
Université de Bamako Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) - Maitr??se 2003
  

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CHAPITRE III :

LES ITINERAIRES, LES MOYENS DE TRANSPORT ET LE CADRE MONETAIRE

Le commerce colonial faisait intégrer la presque totalité des régions du Soudan Français. Il s'opérait par diverses manières et se pratiquait sur plusieurs itinéraires d'ordre très varié. Les différents acteurs agissaient en réseau qui disposait d'une logistique et des systèmes bien structurés

1-Les voies de communication

Pour arriver à leur fin, les différents acteurs empruntaient plusieurs voies de communication. Elles permirent d'atteindre les localités aussi proches qu'éloignées de la côte. Il était dans le dessein des Européens d'employer tous les moyens possibles pour distribuer leurs produits. Pour cela, il faut reconnaître que certaines voies ont été réhabilitées, d'autres ont connu une extension et d'autres également furent créées dans le cadre des politiques de développement des infrastructures.

Trois principaux types de voies de communication étaient fréquentés à savoir : la voie ferroviaire, la voie fluviale et la voie routière

a-La voie ferroviaire :

La voie ferroviaire fut la première voie de communication classée selon le volume de marchandises transportées. Elle fut sine qanun pour le commerce colonial. Sans elle il n'y aurait pas l'épanouissement du commerce pratiqué par les Européens au Soudan Français. Force est de reconnaître que l'essentiel des produits importés et exportés arrivait du Sénégal et partaient vers le Sénégal. Pour cela la France a préparé les moyens indispensables à cette entreprise. Les infrastructures ont été créées

La principale voie ferrée traversant le Soudan Français était le Thiès-Dakar, construit entre 1883 et 1903, et devenu le Dakar-Niger en 1923. Le chemin de fer tout en assurant l'importation et l'exportation des marchandises et des personnes, il désenclava le Khasso et rendit possible l'échange Dakar-Bamako. Il traversait des régions aussi différentes et variées : du pays wolof à Koulikoro passant par le Khasso. Il fut l'une des causes de la prépondérance de Kayes. Il faut reconnaître que Kayes était incontournable pour la pénétration des Français. Le chemin de fer dispose de plusieurs atouts, à savoir : la capacité importante de marchandises et des personnes à embarquer, la régularité et la vitesse de motricité. Il était une entreprise organisée en régie disposant d'une logistique, d'un personnel et d'une administration. Il fut surtout capital pour les périodes de traite agricole qui concerna essentiellement les arachides, le coton, le karité, etc. Il était prévu, selon la conception du chemin de fer Dakar-Niger de faire dépendre le Soudan Français de la côte ou siégeaient les structures dirigeantes de l'AOF, paraissant comme le moyen qui assurait l'épanouissement de ses colonies.

b-La voie fluviale

Apres la voie ferrée, la voie fluviale apparaît comme la voie importante pour la pratique du commerce colonial dans le Soudan Français. Elle traversait plusieurs régions. On dénombre deux grands cours d'eau qui se prêtent à la navigation. Il s'agit du fleuve Sénégal et du fleuve Niger.

Le fleuve Sénégal offre une possibilité de navigation de Saint-Louis à Kayes. L'on voyait pour cela des bateaux à vapeur fréquenter cette voie venant de Saint-Louis, arrivant à Kayes. Elle fut la porte d'entrée des Français dans Soudan Français. Quant au fleuve Niger, il offrait deux directions, à savoir : la direction Sud et la direction Nord. La direction Sud celle allant de Bamako à Kouroussa. Elle permit de commercer avec la Guinée. La direction Nord était celle allant de Koulikoro à Tombouctou. Les compagnies Maurel et Prom et Messagerie africaine étaient très fréquentes sur cette voie.

Sur les cours d'eau, l'on rencontrait surtout les pirogues traditionnelles improprement appelées `'pinasses'' Ce moyen de locomotion est le principal connu dans tout l'espace sénégalo-nigérien dont l'origine remonte à l'antiquité. L'essentiel du commerce des empires ayant existé dans la vallée du Niger se faisait à bord de ces embarcations. Djenné et Tombouctou leur doivent leur éclat. Elles permirent en dehors du commerce, la mobilité et le transfert des peuples dans des régions allogènes : les Songhay (Dravi, Touré, etc.) à Djenné, les Bamananw (Bouaré, Katilé, Pléa) dans le Boré. Le succès de ces pirogues réside dans leur grande capacité d'embarcation. Avec l'arrivée des Européens, elles connurent l'application des progrès de la mécanique, mais à une époque tardive. De nos jours encore elles restent le principal moyen de transport des marchandises et des personnes sur le fleuve Niger, les bateaux étant opérationnels seulement pendant la crue.

c-La voie routière

La voie routière est la plus vieille voie de communication dans tout le Soudan Occidental. Les voies commerciales datent du Moyen Age. Avec le commerce colonial, elles permirent surtout d'acheminer les marchandises vers les destinations finales et furent la voie salutaire pour les localités éloignées difficiles d'accès. De même que des marchés ont été créés, des voies routières furent créées dans le cadre de développement des voies de communication par les Français. Il existait des voies rudimentaires construites par les indigènes sous la demande des Français. Beaucoup de nos voies actuelles sont la réhabilitation des anciennes voies médiévales traversant tout le Soudan Sénégalo-Nigérien aboutissant à l'Afrique du Nord.

Sur ces voies on retrouvait et des piétons, et des animaux. Avec l'arrivée des Français des rares camions étaient présents sur ces différentes routes. L'état de ces routes ne permettait pas assez la fréquence des camions pour la périphérie. L'essentiel des voyages sur la route se faisait à dos d'animaux en caravane. Le voyage en caravane est une des formes de voyage très anciennes. Elle est beaucoup plus ancienne que la colonisation. Probablement elle date de l'antiquité également. La majorité des routes sont d'origine militaire. Elles furent forcées en certains endroits pour des campagnes militaires. Avec la colonisation leur réhabilitation se faisait généralement en latérite pour les cas de celles qui étaient considérées comme les plus modernes.

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