WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le Forum de Trajan à Rome. Templum Divi Traiani. Etat de la question et tentative d'interprétation. I. Commentaires et analyse

( Télécharger le fichier original )
par Claire Richard
Université Catholique de Louvain (Belgique). Faculté de Philosophie et Lettres. Département d'Histoire de l'Art et d'Arché - Licence en Histoire de l'Art et Archéologie 2005
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN

Faculté de Philosophie et Lettres

Département d'Histoire de l'Art et d'Archéologie

Le Forum de Trajan à Rome

Templum Divi Traiani

État de la question et tentative d'interprétation

Claire RICHARD

I. Commentaires et analyse

Promoteur : Marco CAVALIERI Mémoire présenté en vue de l'obtention du titre de licenciée en Histoire de l'Art et Archéologie

Année académique 2004-2005- Session de septembre

Je tiens à adresser mes plus sincères remerciements :

-à Monsieur Marco Cavalieri, mon directeur de mémoire, pour son aide précieuse, ses conseils avisés, sa gentillesse et sa disponibilité ;

-à Messieurs Philippe Bragard et Raymond Brulet pour avoir accepté d'assumer la tâche de lecteur ;

-à ma soeur Hélène, pour ses conseils, ses relectures et son aide tout au long de la réalisation de ce travail ;

-à mes parents ainsi qu'à Kevin pour leur présence affectueuse à mes côtés ;

-à mes futurs collègues pour leur soutien permanent et tout particulièrement à Joëlle pour avoir consenti à relire cette étude ;

-enfin, à toute personne ayant contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce mémoire.

INTRODUCTION

I. MÉTHODOLOGIE, CHOIX DU SUJET ET OBJECTIFS

Au cours de ce travail, j'ai tenté de mettre en application les méthodes qui m'ont été enseignées durant mes quatre années d'études universitaires en Histoire de l'Art et Archéologie. Pour reprendre les propos de M. CAVALIERI, la méthodologie employée s'apparente à une véritable « philosophie de la recherche ». Je suis donc partie des données tant historiques, archéologiques que littéraires qui constituent pour tout archéologue la base de l'interprétation. Il était impératif de les communiquer clairement à mes lecteurs. Dans un second temps, j'en suis arrivée à émettre des hypothèses. J'insiste sur ce terme car ma volonté ici n'est pas d'établir catégoriquement un fait, mais de tenter de rechercher le pourquoi et le comment par des comparaisons et confrontations. Ma démarche vise à avancer divers arguments en faveur de telle ou telle proposition. Le but conclusif est d'apporter un essai d'explication sans pour autant prétendre que cette étude est exhaustive.

En septembre 2003, dans le cadre d'un premier entretien avec mon promoteur, j'ai émis le souhait de réaliser un mémoire sur une thématique architecturale de l'Antiquité romaine, mon domaine de prédilection. M. CAVALIERI m'a alors proposé d'étudier la fonctionnalité du Forum de Trajan à Rome. Toutefois, mes premières recherches sur le sujet m'ont permis de comprendre combien la tâche s'avérait complexe. En effet, j'ai pu constater que les investigations archéologiques toutes récentes sur le terrain avaient radicalement bouleversé la physionomie et la planimétrie des lieux. Je me sentais donc incapable d'étudier la fonctionnalité d'un site sur lequel planait une somme d'incertitudes. Au jour d'aujourd'hui, les études sont plutôt au stade des constatations et communiquent les données sans pour autant en réaliser une analyse approfondie. C'est donc sur ce point que j'ai fixé mon sujet. Le problème majeur porte sur la localisation du Templum Divi Traiani et Plotinae attesté par les sources littéraires et épigraphiques. Le premier chapitre est destiné à retracer l'historique de cette problématique. Les fouilles réalisées dans le cadre du Grand Jubilé de l'année 2000 ont engendré une révision planimétrique essentiellement des deux extrémités du Forum. L'attribution de la zone médiane étant relativement sûre, j'ai limité l'objet de mon étude à l'analyse des secteurs méridional et septentrional. Ce sujet, développé dans le second chapitre, constitue la pièce maîtresse de ce mémoire. Je n'ai pu me référer qu'aux propos de R. MENEGHINI, en charge des dernières fouilles, et à ses toutes récentes hypothèses de reconstitution. Par conséquent, l'analyse de la limite sise au nord, dont le plan reste indéterminé, est à prendre avec toutes les précautions de circonstance. Enfin, j'ai tenu dans le dernier chapitre à aborder la problématique initiale qui m'avait été proposée : la fonctionnalité du complexe. La récolte de la littérature archéologique sur le Forum a également porté mon attention sur deux émissions monétaires traditionnellement attribuées au complexe. Au regard des nouvelles données, leur attribution est aujourd'hui à revoir. À la fin de l'analyse de chaque secteur, j'ai donc tenu à soumettre des propositions quant à leur représentation.

Si au départ, il me paraissait difficile de trouver un fil conducteur pour présenter clairement le sujet, l'élaboration de ce travail s'est finalement portée sur une question :

« Qu'en est-il du Templum Divi Traiani ?

Pouvons-nous le localiser au sein du Forum Traiani

sur la base du nouveau plan ? »

Mon objectif est ici de réaliser un état de la question pour ensuite essayer d'avancer des hypothèses ou d'infirmer certaines attributions. Toutefois, le sujet demeure très compliqué, j'ai donc tenté de l'aborder et de le soumettre au lecteur avec la plus gandre clarté possible. À cette fin, je joins à la version texte une annexe illustrative pour guider la lecture et surtout en promouvoir la compréhension. Il en va de même pour les termes en gras qui sont destinés à suivre la progression de mon discours.

Au terme de ce mémoire, vous pourrez constater combien la bibliographie sur le Forum de Trajan ne manque pas. Le recensement des informations destinées à la constitution du dossier heuristique ne s'est donc pas avéré trop complexe. Cependant, comme je l'ai déjà souligné, les toutes dernières découvertes datent de l'extrême fin du XXème siècle. Or, la majorité de la littérature archéologique est antérieure au Jubilé. Dès lors, sa validité est entachée. Aucune monographie post-jubilaire n'a encore été réalisée sur le sujet à ma connaissance. L'essentiel de ce travail repose, par conséquent, sur des données communiquées par des articles (essentiellement ceux de R. MENEGHINI et E. LA ROCCA responsables du projet). Toutefois, dans le cadre d'un voyage à Rome en novembre 2003, j'ai eu l'occasion de contempler de visu le site archéologique du Forum Traiani. Grâce à l'intervention de mon directeur de mémoire, le Deutsches Archäologisches Institut m'a également ouvert ses portes pour me permettre d'accéder à sa bibliothèque. Ceci m'a permis de compléter mon fichier de documentation en ayant sous la main les revues et monographies qui ne sont malheureusement pas conservées en Belgique. Tant pour le choix des illustrations que la récolte des informations, je n'ai donc pas rencontré de contraintes majeures. Internet abonde de sites en lien avec notre sujet. Ils ont cependant été utilisés avec toutes les précautions de mise pour ce type d'outil documentaire. Les sites des universités, des musées de même que de numismatique ont dès lors été privilégiés tout particulièrement pour leur crédit photographique. Leur consultation visait à offrir au lecteur un recueil d'illustrations en couleurs pour rendre cet exposé plus limpide. Je tiens seulement à noter que les figures 49, 92 et 148 sont très schématiques, mais essentielles à la clarté des explications. Aucun ouvrage n'offrait une reproduction de l'agencement des marbres pour le site nouvellement reconstitué.

Dans sa seconde partie, ce chapitre introductif vise à plonger le lecteur dans l'atmosphère de l'époque avant d'entrer dans le vif du sujet. Pour ce faire, il reprend une brève biographie de Trajan ainsi que le cadre générale du Forum.

J'espère sincèrement avoir pu tout mettre en oeuvre pour promouvoir l'intelligibilité du sujet bien que j'admette que la tâche reste compliquée pour celui qui n'est pas imprégné en permanence de la civilisation romaine. Pour conclure, je souhaite de tout coeur que ce mémoire suscite un intérêt auprès du lecteur.

Dossier heuristique

Cf. note sur philosophie de la recherche

I. OBJECTIFS

État de la question

Terminologie

II. CONTEXTE HISTORIQUE

A. BIOGRAPHIE DE L'EMPEREUR TRAJAN1(*)

« Il est deux qualités que l'on attend des empereurs d'exception : l'intégrité dans la paix, la bravoure sous les armes et, dans les deux cas, la sagesse ; il y avait en Trajan une si juste mesure des plus grandes vertus qu'il semblait en avoir réalisé une association harmonieuse. »

Pseudo-Aurélius Victor, Abrégé des Césars, XIII, 4

Traduction de M. FESTY

Le monument étudié date du IIème siècle apr. J.-C. Nous sommes alors sous la dynastie des Antonins. C'est essentiellement son second représentant Marcus Ulpius Traianus qui domine le début du siècle (98-117). Contrairement à ses prédécesseurs, Trajan n'est pas un Italien pure souche, mais un provincial. Il est né le 18 septembre 56 apr. J.-C. à Italica dans le sud de l'Espagne (Bétique-Andalousie). Son père du même nom, homo novus de la famille des Ulpii, était déjà au service de l'État sous l'empereur Vespasien. Il s'était illustré principalement lors de la guerre de Judée (67-68). Élevé donc par un général, Trajan débute sa carrière politique en 74 comme magistrat mineur (vigintivirat probablement comme triumvir monetalis) pour devenir ensuite tribunus laticlavius de Syrie (75) puis de Germanie (77). Marié à Pompeia Plotina depuis 78, il gravit ensuite les échelons du cursus honorum. Quaestor en 81, praetor en 87, il est alors promu au rang de légat d'Auguste en Germanie sous Domitien (legatus legionis VII Geminae). Suivent alors les fonctions de consul ordinarius (91), gouverneur de Germanie (92-93) et enfin de Pannonie (95-96). C'est toutefois à la suite de sa brillante victoire face aux Suebi de Germanie que le premier des Antonins et remplaçant de Domitien, Nerva (96-98), le désigne comme successeur (septembre 97). En fait, depuis ce dernier, la tradition d'associer ses fils au pouvoir est abandonnée au profit d'une désignation d'un successeur selon son mérite. Quelques mois plus tard (1er janvier 98), Trajan partage le consulat avec son père adoptif. Cependant, la même année, le 28 janvier 98, Nerva décède. C'est alors son successeur attitré qui prend les rennes de l'Empire. Trajan, encore en Germanie à ce moment, est proclamé Imperator Caesar Nerva Traianus Augustus Germanicus. Il faudra attendre septembre 99 pour qu'il fasse son entrée à Rome comme Princeps. Dans le courant de son quatrième consulat, il décide de protéger les frontières du Danube. Commence alors le 25 mars 101 le premier conflit contre les Daces (peuple de l'actuelle Roumanie). Toutefois, une seule guerre s'avèrera insuffisante. Une seconde campagne débute le 4 juin 105. Entre-temps, après un premier triomphe, l'empereur s'est vu octroyé le titre de Dacicus (décembre 102). La fin du conflit est provoquée par le décès du chef emblématique des Daces, Décébale, à la fin de l'an 106. La Roumanie est transformée en province romaine. L'empereur occupe également l'Arabie nabatéenne en 105. Avant 106, Trajan se lance dans un vaste projet d'embellissement des provinces, mais surtout de l'Urbs. Il achève les projets de Domitien après avoir restauré les monuments publics endommagés par les inondations du Tibre (fossa Traiana) ou détruits par les deux incendies de 64 et 80 tels que le Circus Maximus ou encore le Ludus Magnus. De retour à Rome en 107, les richesses acquises grâce à la prise de la Dacie (filons d'or) lui permettent de réaliser de grands projets urbanistiques. Nous notons comme constructions à son actif lesThermae Traiani (22 juin 109), l'Aqua Traiana (24 juin 109), ou encore la Naumachia Traiani (11 novembre 109), sans compter une redéfinition du pomerium ainsi que le développement du port d'Ostie. Nous pouvons également mentionner la restauration du Temple de Venus Genitrix du Forum Iulium en 113. Néanmoins, le monument le plus prestigieux d'entre tous reste sans conteste le Forum Traiani dédicacé en 112-113 et ses marchés. L'Imperator ne s'arrêtera toutefois pas à la Dacie dans ses exploits militaires. En septembre/octobre 113, il prend route pour affronter les Parthes (113-117), peuple hostile depuis plusieurs générations. Il ne reviendra jamais vivant à Rome. L'année suivante (114), le Sénat et le peuple romain décident de lui accorder un titre honorifique, celui d'Optimus. Il est alors lié directement à sa divinité protectrice Iupiter Optimus Maximus. Sa titulature est caractérisée par l'appellation d'Optimus Princeps. Le conflit parthe est marqué par la prise de la ville d'Antioche le 7 janvier 114. Trajan poursuit sa progression dans les territoires orientaux en s'opposant à l'Arménie avec l'occupation de Satala en 114. Il entame l'année suivante une expédition en Assyrie et en Mésopotamie. Nous sommes alors en l'an 116 et l'Empire connaît son extension maximale. Un an avant son décès, le 21 février 116, son titre de Dacicus est doublé par celui de Parthicus. Enfin, le 9/11 août 117, gravement malade, l'empereur décède à Sélinonte en Cilicie alors qu'il faisait route vers Rome (son décès serait dû à une crise d'apoplexie). Son successeur adopté en 117 (le 7 août seulement ?) et petit-neveu, Hadrien, devient alors le nouveau Princeps. Son avènement marque le retour d'une politique de repli territorial tout en consolidant les frontières. Après son incinération en Cilicie, les cendres de Trajan sont ramenées triomphalement à Rome pour être déposées dans le socle de la Colonne Trajane qui devient alors son monument funéraire. L'empereur-soldat est maintenant devenu un divus.

Si nous tentons à présent de cerner la personnalité de l'Optimus Princeps, il est clair qu'elle est marquée par une forte volonté d'impérialisme. Ce n'est pas pour rien si les prises de la Dacia, de la Parthia, de l'Armenia ou encore de la Mesopotamia se retrouvent sur son tableau de chasse. Son souhait est d'étendre indéfiniment les frontières de l'Empire (et indirectement les routes commerciales) à l'image d'Alexandre le Grand, son modèle charismatique. S'il embrasse la vie militaire, c'est essentiellement par tradition familiale. Sous les ordres de son père comme tribunus militum pendant une dizaine d'années, l'empereur avait acquis une expérience militaire solide. Ses qualités de général sont à l'origine de ses réussites d'expansionnisme. À la veille d'une probable guerre civile engendrée par les déboires de Domitien (monarchie absolue), Trajan semble être le seul, par le prestige militaire qu'il avait déjà acquis en Germania, à pouvoir mater la révolte et rétablir l'ordre en ayant la main mise sur un exercitus bien entraîné. Ce n'est pas par hasard dès lors si Nerva le désigne comme successeur, et nous considérons traditionnellement que son court règne n'a fait que préparer celui de Trajan. Celui-ci s'entoure aussi d'une administration impériale solide. La rupture politique avec le dernier des Flaviens est dès lors entérinée. L'Empire entre dans une aire de prospérité avec les Antonins qui règneront sur Rome pendant plus d'un siècle (96-192). Pour cerner d'autant mieux le personnage et dresser son portrait, il est intéressant de prendre connaissance des propos de Dion Cassius (Histoire Romaine, LXVIII, 6) (II-IIIème siècle apr. J.-C.).

« Car Trajan brillait au plus haut degré par sa justice, par son courage et par la simplicité de ses moeurs. Il avait le corps robuste (il était âgé de quarante-deux ans lorsqu'il parvint à l'empire), en sorte qu'il supportait autant que personne toutes les fatigues ; une âme vigoureuse, en sorte qu'il était exempt et de la fougue de la jeunesse et de la lenteur de la vieillesse. Bien loin de porter envie à quelqu'un ou de l'amoindrir, il honorait tous les gens de bien et il les élevait en dignité ; aussi ne redoutait-il et ne haïssait-il aucun d'eux. »

Traduction d'E. GROS et V. BOISSÉE2(*)

Ce passage, tout comme l'extrait précité du Pseudo-Aurélius Victor (IVème siècle apr. J.-C.), reflète une image positive de l'empereur dans l'Antiquité. Trajan a su acquérir l'approbation populaire par sa proximité, sa simplicité et sa modération (à l'inverse du dominus et deus). Il cherche avant tout à faciliter la vie des Romains en modernisant les infrastructures. Grand bâtisseur, il favorise les travaux d'utilité publique, son ambition étant de renforcer un sentiment national (on ne dénote aucun palais à son actif contrairement à Domitien et sa demeure palatine). Outre ses qualités de stratège, il fait figure d'homme parfait désireux de conserver une certaine stabilité familiale, mais surtout politique (en apparence du moins) : respectueux des magistratures et traditionaliste, il renforce le rôle du Sénat. Il offre, par conséquent, un bel exemple à la population romaine. Conquérant certes, mais il est aussi un pacificateur et un civilisateur des territoires conquis. Sa gestion du pouvoir sur dix-neuf années paraît exemplaire et les sources ne cessent de tarir d'éloges à son égard (par exemple des contemporains comme Tacite ou Pline le Jeune dans le Panégyrique de Trajan). Surnommé « le meilleur des princes », il est entouré d'une auréole divine et considéré comme le représentant de Jupiter. Nous parlons alors d'apogée pour cette époque ou pour reprendre les propos des Anciens de « Saeculum Traiani »3(*).

B. TOPOGRAPHIE ET CADRE GÉNÉRAL DU FORUM TRAIANI

Pour fixer les bases d'une bonne compréhension de ce qui va suivre, il convient de présenter brièvement la configuration des édifices environnants au monument étudié ainsi que leur cadre chronologique. Après avoir pu visualiser le quartier à l'époque de Trajan, nous aborderons le Forum éponyme et ses différentes composantes. Ceci nous permettra une mise au point terminologique et l'établissement de l'orientation des structures.

ANALYSE TOPOGRAPHIQUE4(*) (fig. 1)

En 106 apr. J.-C., au lendemain de la victoire dace, Trajan commande la construction d'un grand complexe architectural : le Forum de Trajan (1). Le maître d'oeuvre des lieux est un architecte originaire de Syrie avec lequel l'empereur collabore depuis le début de son règne : Apollodorus de Damas. Le site archéologique occupe aujourd'hui le complexe dénommé Fori Imperiali  englobant le Forum Iulium, le Forum Augusti, le Templum Pacis, le Forum Transitorium et le Forum Traiani. Ce dernier jouxte la Via dei Fori Imperiali partant du Colisée pour rejoindre la Piazza Venezia. L'aire antique se développait, quant à elle, de la croupe qui relie l'Arx Capitolina et le collis Quirinalis vers la zone comprise entre la Subura et le Forum Romanum.

Avec chaque Forum, nous franchissons une nouvelle étape chronologique. L'élaboration de l'ensemble des Forums Impériaux s'échelonne grosso modo entre le milieu du Ier siècle av. J.-C. et le premier quart du IIème siècle après J.-C sur plus de cent septante ans. Iulius Caesar, le premier, avait implanté son Forum (5) sur un territoire s'étendant vers le Campus Martius. D'immenses travaux s'étaient avérés nécessaires en raison de l'encombrement du Forum Romanum. De plus, Rome restait une vieille ville et il devenait primordial de lui redonner un caractère prestigieux. César est donc à l'origine de la propagation urbanistique dans ce secteur. Préalablement, des constructions républicaines appartenant à des particuliers devaient l'occuper. Le terrain faisant dos à la Curia est acquis en 54 av. J.-C., pour répondre probablement au théâtre de son adversaire Pompée précisément au Champ de Mars. Le complexe est voté en 48 (bataille de Pharsale) et consacré en 46 av. J.-C. Il semble cependant qu'il est inachevé à cette date et qu'il a connu de nombreuses restaurations (notamment d'Auguste et de Trajan pour le Haut-Empire). Le Forum se compose d'une place portiquée de forme rectangulaire avec en son centre l'Equus Caesaris. Dans l'axe, le Temple de Venus Genitrix domine. Ensuite, Octave décide d'entreprendre la construction du second complexe (2). Son but est d'édifier au fond de son Forum un temple en l'honneur de Mars Ultor pour se venger de l'assassinat de César. L'idée est émise dès 42 av. J.-C. (bataille de Philippes), mais le groupe n'est inauguré qu'en 2 av. J.-C. Perpendiculairement à son prédécesseur, il présente une place portiquée quadrangulaire bordée de deux hémicycles. Une statue équestre se trouve au centre et le Temple de Mars occupe le fond de l'area forensis. Il faudra attendre plus d'un demi siècle pour la construction du groupe suivant. Il s'agit du Templum Pacis (4) considéré comme le « Forum » de Vespasien. La construction a été programmée entre 71 et 75 apr. J.-C. au terme du conflit victorieux contre les Juifs. Le site plus en recul vers la velia était à l'origine séparé du groupe augustéen par l'argiletum. Il a été édifié sur un ancien macellum. Nous détenons peu d'informations quant à sa physionomie. À l'observation de la Forma Urbis Romae, il devait se composer d'une cour entourée de portiques dont l'accès se faisait par un propylée. Elle devait être agrémentée d'un vaste jardin traversé par six canaux d'eau. Au sud, une salle absidiée vouée à Pax est entourée de dépendances. Il semblerait que l'une d'entre elles soit destinée à la conservation du plan en marbre sévérien. Le dernier des Flaviens, Domitien, vient ensuite combler le terrain laissé libre entre les groupes augustéen et flavien. Toutefois, à sa mort, le projet n'a pas abouti et le site n'est inauguré qu'en 97 apr. J.-C. sous Nerva. Le Forum (3) est installé sur l'argiletum. En raison de l'étroitesse des lieux, la place est ici bordée de colonnades en ressaut et non de portiques. Le tout constitue un espace de transition entre ses trois homologues impériaux, d'où la dénomination de Forum Transitorium. Un temple dédié à Minerve tourne le dos à la Subura. Finalement, Trajan vient apporter la touche finale à l'ensemble. Sur la base des estampilles, la construction des Marchés aurait précédé celle du Forum (début du IIème siècle apr. J.-C.). L'architecte est également Apollodore de Damas. Le tout s'organise en plusieurs terrasses de forme concave agencées sur la pente de la colline du Quirinal. Elles viennent ceindre l'hémicycle oriental du Forum. Dans le même alignement, les deux structures sont séparées par une rue. Les Marchés se composent d'un ensemble de boutiques, de salles de réunion ou de bureaux agencés de part et d'autre de la Via Biberatica. Leur but est essentiellement commercial.

Pour compléter cet environnement, l'Optimus Princeps y ajoute le Forum Traiani (1). Le dernier des Fora s'insère dans l'angle formé par les complexes césarien et augustéen. Auparavant, le site devait être occupé par des constructions (habitations, tabernae) d'époque républicaine. Toutefois, il semble que sous l'Empire Trajan n'est pas le premier à opérer dans le secteur. En effet, nous notons une intervention de Domitien qui avait déjà oeuvré pour le Forum Transitorium voisin. Poussé par ses ambitions architecturales, l'empereur flavien aurait préparé le terrain en nivelant la selle entre les deux massifs rocheux du Capitole et du Quirinal. Cependant, son projet est interrompu. Trajan, dans les premières années de son règne, ne poursuit pas tout de suite l'oeuvre entamé par Domitien. De fait, des affaires le retiennent à l'étranger. Ce n'est donc qu'au terme du conflit dace en 106 apr. J.-C. qu'il se lance dans ce vaste projet urbanistique. La construction, confiée à Apollodore, débute au lendemain de sa victoire triomphale. C'est précisément les butins ramenés de Roumanie qui ont permis le financement du monument (ex manubiis). L'édifice est terminé définitivement sous Hadrien, vers l'an 128. Les Fasti Ostienses nous indiquent que l'inauguration a eu lieu le 1 janvier 112 apr. J.-C. pour le Forum et sa Basilique et le 12 mai 113 pour la Columna Traiana.

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU FORUM TRAIANI (fig. 2)

Trajan réalisa un complexe monumental aux proportions énormes : plus de 255 m de long et 170 m de large. Il peut être subdivisé en six parties : l'aula, l'area forensis, la Basilica Ulpia, la Columna Traiana, les Bibliothèques et l'entrée. Au cours de ce présent travail, nous considèrerons que l'aula se situe au sud et l'entrée au nord.

o L'aula (1) occupe la zone de transition entre l'area forensis au nord et le portique du Forum Augusti au sud. Il s'agit d'une salle à ciel ouvert entourée de portiques sur trois côtés. Elle fait environ 28 m de long pour 24 m de large. Elle est devancée au nord par une galerie. Sa fonction reste indéterminée.

o Le terme d'area forensis (2) désigne la place du Forum (jusqu'à 110 m de long et 85 m de large). Elle est entourée au nord par la Basilica, au sud par l'aula et à l'est comme à l'ouest par des portiques qui donnent accès aux hémicycles. En son centre, un socle est destiné à supporter l'Equus Traiani, la statue équestre de Trajan.

o La Basilica (3) tire son nom d'Ulpia du nomen de Trajan, Ulpius. Positionnée perpendiculairement à la place, elle est formée d'une nef principale et de quatre nefs latérales. Elle se termine aux extrémités par deux absides. La façade est divisée en trois avant-corps. Il s'agit de la basilique la plus grande qui ait jamais été construite à Rome. Elle mesure 170 m de long avec les absides et 60 m de large. Dans ce lieu se déroulent des activités judiciaires et commerciales.

o Édifiée entre la Basilica et les deux Bibliothèques, la Columna Traiana (4) est l'une des composantes essentielles du Forum. Elle est aussi le seul élément pratiquement intact. Sa hauteur globale est d'environ 42-43 m. Après la mort de Trajan en 117 apr. J.-C., elle deviendra son monument funéraire. Elle occupe un péristyle étroit de forme rectangulaire.

o Les deux salles jumelles disposées en vis-à-vis sont identifiées comme des Bibliothèques (5). Il s'agit de pièces rectangulaires de 20 m de long pour 15 m de large.

o L'entrée (6) probable se localiserait au nord. Il pourrait s'agir selon R. MENEGHINI d'un propylon octostyle.

Contexte vie de Trajan

Présentation générale du forum de Trajan

CHAPITRE I. HISTORIQUE D'UNE PROBLÉMATIQUE 

I. LE PLAN

A. LES ESSAIS DE RECONSTITUTION AU REGARD DES DONNÉES ARCHÉOLOGIQUES

Au cours des sièclesDe tous temps, de nouvelles reconstitutions planimétriques du Forum de Trajan n'ont cessé d'apparaître5(*). En effet, d'abord assez restreinte autour de la Columna Traiana, la zone archéologique d'abord assez restreinte autour de la Columna Traiana, s'est amplifiée agrandie progressivement grâce à de nouvelles investigations sur le terrain. Des venant ainsi donner une nouvellemodifications permanentes sont alors apportées physionomie au plan et la physionomie du complexe est sans cesse revue. Deux zones stratégiques posaient posent particulièrement problème : les deux extrémités du Forum. De fait, le coeur historique de Rome ne s'est pas arrêté de vivre avec Trajan et des édifices postérieurs (fig. 3) se sont implantéss suren le secteur septentrionalces lieux. Le secteur septentrional, s'est vu agrémentéil s'agit plus précisément de l'actuel Palazzo della Provincia e della Prefettura (le Palazzo Valentini-Zambeccari) situé sis entre les églises Santa Maria di Loreto et Santissimo Nome di Maria. Quant àDe même, la limite méridionale, ainsi qu'une partie de la place du Forum, elle supportait également des constructions postérieures avant les récentes fouilles, et principalement, avant les récentes fouilles, un espace vert entre la Via Alessandrina et la Via dei Fori Imperiali. Les investigations archéologiques limitées jusqu'alors restreintes dans ces secteurs ont doncavaient permis l'élaboration d'hypothèses allant vers des essais de reconstitution progressive du groupe trajanien, aujourd'hui totalement remises en question.

Tout d'abord, à partir de vestiges archéologiques et de données numismatiques, les études les plus anciennes situent l'entrée du Forum est située, par les études les plus anciennes, au sud du complexe, .c'est-à-dire qu'elle donnait L'accès au Forum Traiani se faisait donc du côté du Forum Augusti (fig. 4). Elle Il est décrite par G. GATTI comme un arc triomphal à une entrée fornix inséré dans ce qu'il appelle un murus marmoreus (mentionné sur la base de cette mention dans des documents de 1263) de forme courbe, peu profonde, et convexe vers l'extérieur. A. BARTOLI, en 1924, pensait, quant à lui, à un mur rectiligne. Il utilise alors des gravures de la Renaissance pour établir la reconstitution (fig. 5) d'une colonnade en ressaut avec ornée d'une frise d'Amours, de lions et de griffons (Ghirlandaio, Spoglia Christo et Simone del Pollaiolo, il Cronaca6(*)). Le tout semblable au schéma décoratif des Colonnacce du Forum Transitorium. Puis, J. E. PACKER vient flanquer à cet arc principal deux arcs secondaires par volonté d'harmonisation planimétrique avec la façade de la Basilica Ulpia. ; Iil accentue ainsi le caractère monumental de l'accès au complexe7(*).

Ensuite, la partie centrale du complexe (fig. 4) ne semble pas poser susciter énormément de controverses. L'area forensis, de forme rectangulaire, est entourée au nord par la Basilica Ulpia, au sud par la pseudoprétendue entrée principale, et à l'est comme à l'ouest par des portiques qui donnent accès aux deux hémicycles. Des incertitudes subsistaient cependant sur la statue équestre en bronze de Trajan, l'Equus Traiani situé traditionnellement , qu'on situait au centre de la place. On ne peut s'en faireSon existence est attestée par des une idée qu'en observant les monnaies de l'époque8(*). Centrées sur les arcs de la Basilica, quatre allées d'arbres devaient entourer la statue9(*). L a Basilica Ulpia vient se pPositionnerée perpendiculairement à la place. Elle, la Basilica Ulpia est formée d'une nef principale et de quatre nefs latérales et , elle se termine aux extrémités par deux exèdres. Les incertitudes majeures concernent sonporte sur son élévation10(*). Derrière cet édifice, la Columna Traiana, très bien documentée et étudiée, est entourée par les deux bibliothèques latine et grecque.

Enfin, depuis le XVIème siècle déjà, un temple étaiton avait incorporé au Forum. Les études l' un temple inséraienté dans un temenos au nord du complexe11(*). Cette idée est liée à la découverte de vestiges au caractère impressionnant. E, en 1534, à proximité de l'église Santa. Maria di Loreto et du palais Valentini, deux fûts de de ux colonnes monolithes de proportions énormes en granit gris du Mons Claudianus (1,90 m de diamètre et 14 m de hauteur/50 pieds) ont été exhumés. Dèés lors, selon basant essentiellement sur un passage de l'Historia l'Histoire Augusta Auguste (Hadrien, 19XIX, 9)12(*), Pirro P. LIGORIO et Bartolomeo. MARLIANO l'ont associé ces structures architecturales au pronaos d'un temple, créant ainsi une terminaison monumentale face à la Columna Traiana. De plus, la découverte en 1695, sous l'église San. Bernardo (qui précède SantissimoS. Nome di Maria), d'une première épigraphe attribuant à Hadrien la dédicace d'un Templum Divi Traiani venait renforcer cette hypothèseinterprétation. Ainsi, au début du XXème siècle, R. LANCIANI soumet l'hypothèse de d'apposersituer cette inscription sur le fronton du temple colossal. Tout d'abord, lLes études positionnèrent, tout d'abord, l'édifice dans un péribole quadrangulaire. Toutefois, à la suite à sesd'investigations menées entre 1902 et 1904, G. GATTI réalise une nouvelle planimétrie optant pour une cour en fer à cheval (fig. 6): un temple de grande ampleur octostyle, périptère sine postico (semblable au Temple de Mars Ultor dans le u Forum d'Auguste), s'insèreé entre deux portiques en arc de cercle (temenos). Cependant, Mais il prévoit, cependant un accès au Forum par le Campus Martius via deux passages latéraux. Cette reconstitution est liée à la découverte , sous le Palazzo Torlonia, d'un tronçon de voie légèrement incurvé bordant un quartier d'insulae du IIème siècle (fig. 6, 6), le long de la Via Lata, sous le Palazzo Torlonia. Cette hypothèse semblait être confirmée par les monnaies de l'époque et concorder avec un fragment de la Forma Urbis Romae qui signalait signale trois colonnes partant de l'angle nord-ouest de la Bibliothèque occidentale : elles appartiendraient subséquemment dès lors au portique du temenos. D'autres vestiges architectoniques ont également été mis au jour, on peutnous pouvons noter notamment un fragment de fût de colonne en granit (8 m de long) retrouvé en 1836, mais aussi un chapiteau colossal (plus de 2 m de haut) lors des fouilles de 1865-1866 à proximité du Palazzo Valentini.

Par conséquenceconséquent, avant les dernières investigations sur le terrain programmées dans le cadre du Jubilé, la physionomie du Forum Traiani, incertaine sur bien des points, s'arrêtait au plan général référentiel établi par I. GISMONDI en 1933 (fig. 4). Partant de toutes les recherches, les études et les hypothèses avancées, il en est arrivé à un schéma planimétrique qui seraa, d'ailleurs, été utilisé pour la réalisation de la maquette de la Rome antique au Museo della Civiltà Romana (E.U.R.).

B. SA NOUVELLE PHYSIONOMIE

D'autres explorations, et particulièrement la grande campagne de recherches réalisée en vue du Grand Jubilé de l'année 2000, ont apporté un nouveau visage neuf au Forum Traiani. En effet, grâce à de nouvelles précieuses données archéologiques, les archéologues et particulièrement R. MENEGHINI en charge du projet sont arrivés à l'élaboration d'un tout nouveau plan. Ils changent ainsi radicalement la physionomie du dernier des Fora Imperialia, se basant maintenant sur de véritables évidences archéologiques. Ce sont principalement les deux limites problématiques du complexe qui ont vu leurs reconstitutions modifiées.

Dans un premier temps (1991-1995), R. MENEGHINI concernant se penche sur le Templum Divi Traiani et sa situation énigmatique dans le secteur septentrional (fig. 7)13(*),R. MENEGHINI. Il a souligneé tout d'abord la présence de quatre structures sous le Palazzo Valentini (PV1-PV2-PV3-PV4). Il a réaliseé également une série de carottages sur le pourtour et dans la cour du Palazzo (S1-S2-S3-SA-SB-SC-SD). Il en revient ensuite à des structures découvertes par C. AMICI en 1982 :: dd'une part, un le mur de fondation en blocs de péperin de l'époque de Trajan (f5), il devait soutenir le mur de délimitation de la cour de la Columna Traiana et marque donc la limite du Forum ; d; d'autre part, les fragments de trois structures murales partant du mur septentrional de la bibliothèque Bibliothèque occidentale (a-b-c), ces dernières marquent donc la présence d'une structure adossée à la bibliothèque « salle de lecture » (simples pilastres internes d'une construction unique pour C. AMICI C. ou division en trois espaces pour R. MENEGHINI). Enfin, il découvre, sous l'église Santissimo Nome di Maria, trois murs (A-B-C) : il les identifie comme faisant partie d'un système de cage d'escaliers donnant accès à au moins un étage de la bibliothèque Bibliothèque orientale. Par souci de correspondance planimétrique, il place le même schéma à l'extrémité de son homologuebibliothèque occidental (ce qui semble, par ailleurs, concorder avec le mur c).

Dans un second temps (1997), R. MENEGHINI en arrive à établir des constatations troublantes14(*). Tout d'abord, certaines structures murales (PV7) sont légèrement désaxées par rapport à celles du Forum (f5). Ensuite, il note une différence de niveau avec le cortile. En effet, on peutnous pouvons noter une altitude de 15,15 m au-dessus du niveau de la mer au centre du périmètre identifié comme celui du Templum (PV7) alors qu'au centre de la cour u péristyle de la Colonne, on est à 17,25 m. À partir de ces différents résultats, il en arrive à la conclusion suivante : la topographie de la zone au nord de la Colonne Trajane se déploie sur trois terrasses relativement étroites créant une dénivellation d'environ 2 m par rapport à la cour de la Columna. Il semble également que les conclusions de G. GATTI ne tiennent pas car le cheminement de la route est incertain (fig. 6,6) et la structure courbe doit correspondre à une exèdre d'habitation15(*), peut-être à un balneum16(*) ou à un nymphée17(*) . Il conclue alors en précisant qu'il n'existe donc pas de structures monumentales capables de soutenir un temple colossal, m. Mais qu'au contraire, le secteur semble, à l'époque, être occupé par un quartier d'habitation qui se déploie sur une série de terrasses. Il en vient donc à faire tomber toutes les hypothèses préalablement établies depuis LIGORIO et MARLIANO. La question étant est de savoir maintenant où situer le Templum Divi Traiani attesté par les sources littéraires et épigraphiques et que faire des colonnes de granit gris. Il en arrive alors à cette proposition : « L'unica soluzione possibile appare quella di un ribaltamento dell'accesso al colonnato che non sarebbe più da identificare con la facciata di un tempio in cui si entrava da sud bensì come un monumentale propileo di accesso da nord al complesso basilica-biblioteche e, in definitiva, all'intero foro. [...] Il tempio del Divo Traiano si sarebbe dunque presentato, secondo questa prima ipotesi, come una sorta di <edicola-tempio> ricavata all'interno del pronao di accesso al foro dal Campo Marzio » 18(*) (fig. 8). Toutefois, à ce moment, les évidences archéologiques concernant l'autre extrémité du Forum manquent., Iil avance ainsi une autre hypothèse : pourrait-on ions-nous alors placer le Templum Divi Traiani au sud, en face de la Basilica Ulpia (fig. 9)?

Dans un troisième temps, une grande campagne de fouilles (1998-2000), mise en oeuvre à l'occasion du Grand Jubilé de l'année 2000, a donné une nouvelle image aux Fori Imperiali et tout particulièrement au Forum de Trajan19(*). De fait, la zone occupée alors par un jardin a été dégagée et a mis au jour des données archéologiques inattendues et de la plus haute importance pour la compréhension du secteur méridional. Ce dernier s'est vu attribué une physionomie radicalement opposée aux propositions émises jusqu'alors. C'est ainsi que la seconde hypothèse de R. MENEGHINI a dû notamment être revue, mais également toute la fonctionnalité du complexe.

Les recherches de R. MENEGHINI ont confirmé la présencen'ont pas remis en cause la présence probable au nord d'un propylée. Il pourrait s'agir d'(un pronaos octostyle fait de colonnes de granit gris), d'environ 22 à 30 m de hauteur et constituant l'entrée principale de Forum Traiani du côté du Campus Martius. La fosse de fondation de l'Equus Traiani a été retrouvée. et il est intéressant de souligner qu'elleElle ne se situe pas exactement au centre de l'axe majeur de l'area forensis, mais que la statue était décalée vers le sud. Enfin, les opérations menées dès 1999 dans le secteur méridional du Forum avaient comme objectif premier de dégager la zone occupée par un jardin, comprise entre la Via Alessandrina et la Via dei Fori Imperiali (fig. 10). Ces investigations ont permis de mettre en évidence deux points majeurs.

Le premier concerne le mur de fermeture du Forum site du côté du Forum d'Auguste (fig. 11). Les vestiges ont révélé la présence non pas d'un simple mur, mais d'une salle large d'une dizaine de mètres recouverte d'une voûte en berceau. Il s'agit d'une galerie bordant la limite méridionale sur toute la largueur du complexe. Cependant, la structure ne suit pas une progression circulaire, contrairement au plan de I. GISMONDI, mais est subdivisée en trois parties : les deux sections latérales rejoignent la partie centrale en angle obtus. Les deux ailes collatérales présentent un schéma architectonique, du côté de la place, similaire à celui proposé par A. BARTOLI : pour chaque segment, six colonnes en ressaut portent un entablement en saillie. La section médiane forme un avant-corps octostyle de dimensions colossales, semblable au schémaà l'apparence de la nouvelle entrée de côté du Campus Martius. R. MENEGHINI y place une couverture en fronton par souci de symétrie avec l'entrée septentrionale et pour exalter l'accès de la salle arrière., mais Cependant, elle est purement hypothétique.

Le second point porte sur la zone comprise entre le Forum Traiani et le Forum Augusti (fig. 12). Celle-ci est occupée par une cour de plan rectangulaire (13,40 m X 18 m)venant s'accoler à l'exèdre occidentale du portique du Forum augustéen. Cette aula est entourée d'un étroit portique voûté en berceau sur trois côtés et soutenu par desde colonnes de cipolin et des chapiteaux corinthiens sur trois côtés. Deux allées débouchent sur le Forum d'Auguste. Le sol est pavé de cipolin et portasanta. La partie centrale se situe à un niveau inférieur d'environ 1 m par rapport au portique. Son pourtour comporte une plinthe de marbre blanc et une inscription en bronze de 15 cm de profondeur. Celle-ci fait mention de la titulature de Trajan de son vivant et offre ainsi un élément chronologique (terminus ante quem). Il n'existe pas de possibilité d'accès, comme des marches, entre les deux niveaux. Cette cour en contrebas, dallée de marbre blanc, est surmontée par une niche insérée dans le mur du fond.

Dès lors, aux vues de l'élaboration de ce nouveau plan, R. MENEGHINI propose une reconstitution en trois dimensions (fig. 13). Toutefois, la problématique du Templum Divi Traiani retrouve ici un regain de faveur. Où le situer ? Comment interpréter ces nouvelles découvertes ? Faut-il voir dans cette aula méridionale une fonction cultuelle ? Faut-il rechercher un temple répondant à un schéma canonique ou faut-il élargir le concept ? Partant de cette nouvelle physionomie du Forum Traiani, voici bien des questions auxquelles il faudra essayer d'avancer des hypothèsesfaudra tenter de répondre.

II. REMARQUES PRÉLIMINAIRES

A. UNE AUTRE HYPOTHÈSE

En dépit de ces nouvelles données archéologiques, J. E. PACKER maintient, dans un article récent, la possibilité de situer le Templum Divi Traiani derrière la Colonne Trajane20(*). D'après lui, le nombre de colonnes de granit découvertes sur le site s'élève à environ 2921(*). Or un propylée, en l'occurrence un octostyle dans notre cas, ne peut contenir un nombre aussi élevé de colonnes. Il faut donc les rattacher à un temple colossal. De plus, il note que les données apportées par R. MENEGHINI - - absence de structures pouvant appartenir à un podium, zone occupée par un quartier d'habitation - n'entravent en rien la probabilité d'un prolongement du Forum vers le nord. De fait, il argumente notamment en signalant que , contrairement aux propos de son collègue, les murs PV7 a (percé d'une porte) et b (fig. 14), contrairement aux propos de son collègue, sont bien alignés perpendiculairement à l'axe du Forum et qu'ils sont similaires à ceux des bibliothèquesBibliothèques. IlIl prolonge son argumentation en identifiant les murs PV7 comme des « internal substructures of the temple podium »22(*) : « this podium [...] will have had a series of barrel-vaulted chambers connected by doors like the one that survives»23(*). Les deux murs indiqueraient, également, la distance (23 pieds) qui séparait les composantes de la colonnade interne qu'ils supporteraient24(*). Mais comment placer une construction colossale sur un terrain formé de terrasses ? Cette interrogation ne semble pas le perturber. En effet, pour J. E. PACKER, la dénivellation d'environ 2 m correspondrait au niveau de sol où se pose le podium. Il en vient donc à proposer un nouvel essai de reconstitution (fig. 15-16-17).

Toutefois, il semble difficile de soutenir une telle hypothèse. Il m'est impossible ici de confirmer ou d'infirmer que si ces structures PV7 suivent l'alignement du Forum ou sont d'époque trajaniennee. En supposant qu'elles le sont, nous sommes en présence de colonnes de granit de 50 pieds, c'est-à-dire 14,70 m de haut, et d'un chapiteau de 2,12 m de hauteur, ce qui laisse présupposer un temple colossal (ce que J. E. PACKER ne remet pas en cause). Mais d'aussi importantes proportions nécessiteraient alors de puissantes substructures. Or les fragments de mur découverts ne sont pas assez larges pour remplir cette fonction et supporter un tel poids., R. MENEGHINI nous mentionne qu'ils ne sont épais que de quelques dizaines de centimètres25(*). De plus, dans l'optique des Romains, un temple doit connaître une position dominante à l'instar du Temple de Mars Ultor. Tout au contraire, dans sa reconstitution, J. E. PACKER insère l'édifice dans un temenos sis à un niveau inférieur par rapport au reste du complexe. L'espace est aussi relativement exigu, ce qui vient entraver la visibilité du temple. On est alors en droit de se demander si les arguments avancés par J. E. PACKERce dernier tiennent réellementsont vraiment fondés.

B. QUELQUES HYPOTHÈSES À ÉCLAIRCIR

Parmi d'innombrables hypothèses émises sur le complexe trajanien, certaines sont particulièrement pertinentes et demandent un éclaircissement nécessaire pour une bonne compréhension de ce qui va suivre. Deux problématiques portant sur la Columna Traiana sont tout particulièrement intrigantes.

Édifiée entre la Basilica et les bibliothèquesBibliothèques, la Columna Traiana est l'un des monuments majeurs du Forum. Le début du XXème a vu naître autour d'elle toute une controverse. La construction a été inaugurée le 12 mai 113, soit un an après l'inauguration du Forum, le 1er janvier 112. Ces dates nous sont mentionnées par les Fasti Ostienses. , de plus, Ccelle de la colonne nous est confirmée également par la titulature de Trajan dont communiquée par l'inscription fait mention. Haute d'environAvec ses 30 m de hauteur, (100 pieds romains soit 29,65 m), le fût, selon l'épigraphe sur du le socle, nous indique qu'elle signale indique la profondeur de l'entaille réalisée dans une colline.

SENATVS POPVLVSQUE ROMANVS / IMP. . CAESARI. DIVI. NERVAE. F. NERVAE / TRAIANO. AVG. GERM. DACICO. PONTIF. / MAXIMO. TRIB. POT. XVII . IMP. VI. COS. VI. P. P. / AD DECLARANDVM. QVANTAE. ALTITVDINIS. / MONS. ET. LOCVS. TAN<TIS. OPE> RIBVS. SIT EGESTVS.

C.I.L., VI, 960

« Le Sénat et le peuple romain à l'Empereur César Nerva Trajan Auguste, fils du divin Nerva, Germanique, Dacique, Grand Pontife, investi pour la dix-septième fois de la puissance tribunicienne, acclamé empereur pour la sixième fois, consul pour la sixième fois, père de la patrie. Pour indiquer à quelle hauteur s'élevait la colline qui fut détruite par les travaux. »

Traduction de F. COARELLI26(*)

En regard de ces données, l'existence d'un massif rocheux reliant le Capitole et le Quirinal a été proposée. Le dégagement de ce mons était ainsi devenu nécessaire pour la construction du Forum. Cependant, G. BONI (fig. 18) met au jour en 1906 la présence, à 4 m de profondeur, d'une route pavée (C) et d'un égout qui passent juste en dessous de la Columna27(*). Cette voie, aux vues des fouilles de C. RICCI de 1934 (fig. 18), était bordée de constructions républicaines (B) (habitat et activités commerciales/tabernae)28(*). Dès lors, il semblait impossible que la colonne marque la hauteur de l'excavation nécessaire à la construction du groupe trajanien puisque le site, à une époque antérieure, était déjà occupé à ce même niveau. C'est pourquoi, quelques études ont proposé d'y de voir différentes phases dans l'élaboration de la colonne historiée.

Le premier à s'y intéresser fut est V. GROH., Ll'idée, émise en 1925, serait de considérer que la Columna était destinée, dans un premier temps, à être placée dans l'hémicycle oriental de l'area forensis29(*). Ensuite, dans un second temps, plus précisément à la mort de Trajan, ce concept a été abandonné., laLa Columna TraianaColonne estfut alors placée dans son cortile actuel pour devenir la tombe du Princeps sous Hadrien. Ce revirement de projet serait lié à une nécessité :, celle de placer la sépulture de l'empereur en dehors du pomerium30(*). Initialement, il était donc prévu qu'elle se localise à l'endroit précis de l'entaillure du Quirinal, dans l'hémicycle, au lieu même où encore aujourd'hui, nous pouvons voir le déploiement des marchés sur le flanc de la colline. Cette hypothèse semblait alors concorder avec l'inscription. À partir de ces interrogations sur la situation préalable de la Columna Traiana, on en estnous en sommes arrivés à se nous demander si l'ensemble du secteur au nord de la Basilique ne serait pas à attribuer à Hadrien (ce qui n'est pas à exclure, nous y reviendrons). Mais à son emplacement actuel, la Columna coclide se trouve de toute façon dans le pomerium. La construction peut renvoyer au vaste travail de dégagement de ces mons et locus sans pour autant indiquer l'endroit précis où celui-ci a été opéré. Cette proposition concorde également avec les données épigraphiques.

Il est vrai que si nous observons les sources numismatiques, il semble y avoir eu différentes phases dans l'élaboration de la colonne historiée. Sur certaines monnaies, on nous retrouvonse un simple fût non sculpté surmonté d'un aigle (fig. 19) (ou d'une chouette31(*)), ou encore ce même fût élevant la statue de l'empereur (fig. 20), contrairement à d'autres pièces qui représentent la Columna telle que nous l'attendons, sculptée de sa frise en spirale et couronnée de la statue de Trajan (fig. 21). Dès lors, les hypothèses affluent, peut-être faut-il chercher une explication à ces variations typologiques dans l'inachèvement de la Columna au moment de son inauguration ? 32(*) La question reste ouverte, mais elle ne constitue pas l'objet de notre étude et ce n'est pas ici notre point d'étude. Toutefois, il est intéressant de noter la proposition de L. RICHARDSON  de 197733(*): la colonne a occupée effectivement l'hémicycle oriental (contrairement à V. GROH qui ne parle que d'un projet préalable abandonné avant de connaître une application réelle)., Cce ne serait que par la suite qu'elle aurait été déplacée quand la décision fut prise d'y placer les cendres du défunt.fut prise qu'Hadrien aurait ajouté , seulement à ce moment, la frise, seulement à ce moment, pour célébrer la gloire militaire et dédicacé le temple. Même si aujourd'hui l'absence de structures archéologiques infirme l'hypothèse de placer la Colonne dans l'hémicycle, la proposition d'unecelle de l' élaboration en deux phases reste maintenue34(*) :  : ddans un premier temps, elle est offerte par le Sénat et le peuple - SPQR de l'inscription - pour célébrer la construction du Forum ; det dans un second temps, ensuite, sous Hadrien, on en faitelle est reconvertie en le tombeau de l'empereur et la frise est sculptée ; s. Sa situation dans l'ensemble restant, dès le début, celle qu'elle occupe encore aujourd'hui. Mais alors pourquoi représenter sur la frise en spirale les guerres daces, alors que les derniers exploits de Trajan sont faceont été accomplis face aux Parthes ? Pour certains, ce serait par souci de continuité thématique avec le projet initial du Forum élaboré en 106, année du premier triomphe contre les Daces (101-106)35(*).

Toutes ces propositions suggestions liées à la situation problématique de la Columna Traiana semblent aujourd'hui écartées. Il est vrai qu'il est difficilement imaginable de supposer qu'une colonne Colonne de cette envergure puisse être déplacée. Des études plus pointilleuses sur les techniques de construction de la colonne Colonne et d'élaboration des sculptures qui la composent, notamment celles de P. ROCKWELL et de L. LANCASTER, ont établi que le monument a colonne devait occuper sa position actuelle dès la conception du projet36(*). Nous partirons donctiendrons donc compte, pour dans la suite de ce propos, des l'hypothèses qui placent la Colonne dans la conception apollodorienne du Forum Traiani ainsi que dans le péristyle septentrional.

L'implantation de la Columna Traiana au sein du pomerium a toujours suscité l'étonnement. En effet, il est établi qu'un empereur ne peut se voir de son vivant accordéer le droit de se faire enterrer dans cette enceinte sacrée de son vivant. Il semblait donc logique de chercher une autre fonction à la colonne avant sa réaffectation comme tombeau du Princeps et de son épouse Plotine. Sur À ce point de vue, une hypothèse a été avancée : le socle du monument serait à l'origine un lieu de conservation et d'exposition des butins ramenés de Dacie par l'empereur-soldat. En effet, il est attesté que les visiteurs pénétraient dans la colonne coclide pour accéder tout d'abord à une antichambre flanquée de portes de chaque côté (fig. 22-23). La porte de droite donnait accès à l'escalier en colimaçon taillé dans la masse, il permet d'arriver au sommet de la colonne où se trouvait une statue de Trajan (Saint-Pierre depuis Sixte Quint en 1588). Par celle de gauche, un petit passage latéral conduisait à une chambre rectangulaire. C'est là que se trouvaient les urnes funéraires en or de Trajan et de son épouse Plotine déposées sur une banquette de marbre. et cC'est aussi à cet endroitlà que des archéologues, comme F. LEPPER, S. FRERE, A. CLARIDGE ou encore M. WILSON JONES, situeraient la salle d'exposition des trophées37(*). Le socle en forme de dé orné sur trois faces par des armes daces et sur la quatrième par des Victoires tenant l'inscription viendrait renforcer cette proposition hypothèse par volonté de transposition matérielle de la décoration externe au sein de la base. Toutefois, le socle de la colonne historiée ne mesure que 3,40 m de long pour 1,86 m de large et 1,92 m de haut38(*). De plus, « light came from one small slit window with a wide inner embrasure, like those on the staircase» (18 x 5 cm) «, high on the left hand wall as one enters »39(*). Si la colonne, avait comme fonction originelle de recevoir les butins daces, le visiteur qui voulait les observer se retrouvait dans un espace trop exigu et assez sombre. Or de par sa personnalité d'Optimus Princeps et par volonté de continuité avec la thématique global du Forum, on estnous sommes en droit de penser que Trajan serait plus désireux d'exalter ses exploits et dès lors d'exposer plus visiblement ses trésors de guerre dans une atmosphère triomphale. On ne peut donc rester cantonnéer à une telle hypothèse. Cette précision est de la plus haute importance pour la suite de mon propos.

C. PRÉSENTATION DE DEUX MONNAIES ÉNIGMATIQUES

Il convient maintenant de présenter deux monnaies ambiguës quant à l'identification de leur représentation. Au fil de ce propostravail, nous essayerons d'aboutir à de nouvelles propositions. Mais tentons, tout d'abord de les décrire et d'énoncer les différentes attributions qui leur ont été émises.

Au revers, le premier type d'aureus présente la légende FORVM TRAIAN(I) à l'exergue (fig. 24)40(*). Au champ, un édifice comporte six colonnes en façade. En son centre, une porte arquée repose sur un soubassement fait de deux marches41(*). Les entrecolonnements sont comblés par quatre niches à fronton triangulaire abritant chacune une statue debout (des divinités probablement42(*)). Au-dessus de ces renfoncements muraux et de l'arc d'entrée, on note cinq petits médaillons (imagines clipeatae ?43(*)). La hauteur de l'attique est importante et, l'architrave est divisée en bandes rectangulaires verticales avancées. La section centrale, soutenue par deux des six colonnes, domine la composition., elleElle est entourée, de part et d'autre, par deux bandes rectangulaires plus fines dans le prolongement des colonnes. L'attique supporte huit effigies. En son centre, un seiuges seiuges est conduit par deux personnages, probablement Trajan tenant une branche de laurier44(*), il est couronné par une Victoire ailée qui l'accompagne. De part et d'autre, un trophée entouré de deux autres personnages ferme la composition (soldats ou prisonniers ?45(*) et, aux extrémités, une Victoire dédicaçant le trophée ?46(*)). Il existe évidemment des variations typologiques et stylistiques. D'autres monnaies, notamment une en bronze47(*)(fig. 25), présentent une légende supplémentaire en bordure du champ, S.P.Q.R. OPTIMO., et Ll'inscription en exergue est complétée par la mention S.C.. , Nouson pouvonspeut noter aussi que les détails architectoniques sont plus minutieux.

Ce type monétaire est daté traditionnellement entre 112 apr. J.-C., date de l'inauguration du Forum et 117 apr. J.-C.48(*). H. COHEN avance la date hypothétique de 11449(*). Écartons ici les dates précises, mais retenons simplement qu'elles sont datées du règne de Trajan.

À quoi correspond l'édifice illustré sur ces émissions ? Préalablement, avant les investigations de R. MENEGHINI dans le secteur méridional, les chercheurs ont voulu y voir l'arc d'entrée monumental au Forum site du côté du Forum d'Auguste. Il serait alors situé au centre du murus marmoreus curviligne (fig. 5). Or, pour ce laps de temps, les sources littéraires, et plus précisément Dion Cassius (Histoire Romaine, 68LXVIII,.29,.3) ne nous fait mentionmentionnent qu'e d'un seul arc voté par le Sénat pour célébrer la victoire de Trajan face aux Parthes. Il aurait été érigé ou remodelé50(*) en 116/117. Une identification avec l'entrée du Forum Traiani a alors été proposée51(*). Toutefois, actuellement, il est établi que la planimétrie de la limite méridionale du complexe trajanien présente une physionomie radicalement différente. L'attribution de l'édifice frappé sur les monnaies avec l'entrée du Forum doit donc être revue. Dès lors, le le problème question est de savoir à quoi renvoie maintenant ce bâtiment., ilIl est à situer obligatoirement dans le Forum Traiani puisque la légende le mentionne. Mais où précisément ? La question reste ouverte et nous essaierons de l'éclaircir au cours de cette étude.

Après avoir essayéer de trouver une correspondance entre les reconstitutions de l'entrée du Forum et les données numismatiques, les publications (dès le XIXème siècle) ont également tentéer de faire de même avec l'autre secteur qui pose controverse, la limite septentrionale, . Le fameux Templum Divi Traiani où y seraiton positionnaitlocalisé le fameux Templum Divi Traiani. Partant de la probabilité qu'un temple devait faire partie du projet originel d'Apollodore de Damas (nous y reviendrons plus loin lorsqu'il conviendra d'aborder la notion de forum tripartite), il était clair que ce templel'édifice ne pouvait, dès son élaboration, être dédié au Divus Traianus dès son élaboration., De fait, puisque qu'un empereur, de son vivant, ne pouvait se faire ériger un temple à son divus. Il fallait donc s'interroger sur le destinataire originel du temple. L'observation des trouvailles monétaires de l'époque de Trajan ne révéla seulement que deux types proposant l'effigie d'un temple octostyle.

Pour le premier (fig. 26), nous pouvons lire comme légende en bordure de champ S.P.Q.R. OPTIMO PRINCIPI et en exergue S.C52(*)... Le podium est composé de deux ou trois marches (selon les variations typologiques). Au centre de la colonnade octostyle, dans l'axe, une statue de culte debout semble tenir, dans sa main droite, un sceptre et, dans sa main gauche, une corne d'abondance. Sur le tympan, on retrouverait Jupiter assis de face entre deux figures couchées. Le fronton supporte cinq figures d'acrotères. Tenant compte de la présence d'une corne d'abondance, on nous avons a voulu y voir le temple de Divus Nerva qui avait une prédilection pour la Fortune sur ses propres émissions monétaires53(*). De plus, les sources littéraires attribuent son élaboration à Trajan54(*). Cette proposition semblait globalement admise55(*). La datation avancée est celle de 104-110 apr. J.-C. pour H. COHEN et plus précisément 107 pour P. L. STRACK56(*).

Toutefois, c'est le second temple octostyle représenté sur les monnaies de la même période avec la légende SPQR OPTIMO PRINCIPI SC qui a particulièrement suscité l'intérêt57(*). Ces monnaies (fig. 27) dépeignent toujours un temple octostyle sur un podium constitué de quatre marches. Dans l'axe, au centre de la colonnade, on retrouve une statue de culte cette fois-ci assise, identifiée comme celle de Jupiter58(*). Le tympan est similaire à l'autre type de monnaie avec Jupiter assis accompagné de deux figures agenouillées. Trois acrotères surplombent le fronton. Celui du centre est debout et tient dans sa main droite une lance, il est entouré de deux Victoires tenant des trophées. L'édifice vient s'insérer au centre d'une galerie couverte, à six colonnes (ou quatre sur certains exemplaires) de chaque côté et terminée par une couverture en fronton. Des acrotères ornent le faîte de ce portique. Quelques exemplaires sont complétés, en avant du podium, par un autel (ou un trône59(*)) (fig. 28). On Nous nousse retrouvionsait, donc, en présence d'un édifice qui concordait parfaitement avec les découvertes de G. GATTI G. dans le secteur septentrional du Forum Traiani et aux reconstitutions hypothétiques qui en ont découlé. Dans un premier temps, on Les études ont a donc voulu y voir, tout d'abord, une illustration du Templum Divi Traiani. Cependant, dans un second temps, on il a été souligné ensuite que les émissions monétaires de ce type étaient datées de 104-107/11160(*), donc du vivant de Trajan. Mais l'hypothèseL'hypothèse ne devait pas pour autant être abandonnée, mais simplement révisée : au départ, la construction était vouée à quelqu'un d'autre et ce ne serait qu'après la mort de Trajan qu'Hadrien aurait dédicacé le temple en l'honneur de ses parents adoptifs. Quant à identifier ce destinataire originel, les propositions affluent, nous y reviendrons dans le développement du second chapitre : Divus Nerva61(*), Divus Traianus Pater62(*), la Victoire63(*), Jupiter64(*) (etc.).

Néanmoins, au regard des ces nouvelles récentes découvertes et de la nouvelle planimétrie de R. MENEGHINI, il est établi, si on prend compte de la nouvelle planimétrie de R. MENEGHINI, que toute la zone au nord de la Columna Traiana est inexistante. Dès lors, la probabilitéil est impossible que la monnaie corresponde au Templum Divi Traiani tombe. Il faut, par conséquent, donner une nouvelle attribution à cette construction. Mais laquelle ? Nous tenterons de dégager des éléments significatifons en vue de nouvelles propositions.

III. CONCLUSION

Ce bref préambule avait pour objectif de faire le point sur les données archéologiques en notre possession et d'établir les bases nécessaires à la une bonne compréhension de la suite de cette étude. Il n'est évidemment pas possible, pour conserver un discours cohérent et structuré, de prendre en considérations toutes les propositions de reconstitution émises. C'est ainsiAinsi que, pour éviter toutes confusions, je poursuivrai en me basant sur les fondements archéologiques établis par R. MENEGHINI. Sa reconstitution planimétrique, qui reste évidemment toujours hypothétique et qui peut être infirmée à tout moment, nous servira de point de référence. Toutes ces digressions nous ont permis de mettre au clairdécouvrir le contexte historique du Forum Traiani et de prendre compteconstater de l'ampleur et de la complexité de la problématique autour du Templum Divi Traiani. Nous allons donc dès à présent, sur la bases de ces données archéologiques, mais en ayant recours également à d'autres types de sources, tenter de dégager le terrain et d'avancer de nouvelles propositions quant àsur l'interprétation des deux limites du complexe trajanien.

CHAPITRE II. À LA LUMIÈRE DES NOUVELLES DÉCOUVERTES, MISE AU POINT, ESSAITENTATIVE D'ANALYSE ET D'INTERPRÉTATION

I. PRÉALABLES

A. LE CONCEPT DE FORUM TRIPARTITE

Nous venons d'appréhender, dans le précédent chapitre, les données archéologiques. Au terme de ce développement, nous pouvons souligner constater la détermination des chercheurs à placer au sein du complexe trajanien un édifice cultuel. Ces études se basent principalement, on l'a vunous l'avons vu, sur des sources littéraires, épigraphiques et numismatiques au détrimentcontre des vestiges archéologiques lacunaires, du moins jusqu'aux recherches de R. MENEGHINI. Les publications s'interrogeant sur la situation et la physionomie du Templum Divi Traiani ne sont plus à compterlégion. Mais tentons de comprendre cette ferveur interrogative.

En vérité, cette obstination à positionner un templum au nord de la Columna Traiana, dans l'élaboration progressive des reconstitutions hypothétiques, semble nettement dirigées'orienter vers une volonté : , celle de parvenir à un schéma planimétrique qui englobe les trois composantes du forum type : la place bordée de portiques, la basilique et le temple italique (templum Italicum sine postico).

J.-Ch. BALTY nous explicite l'élaboration de ces éléments conventionnels constitutifs des fora dit tripartites : en bref, c'est vers la fin du IIème siècle av. J.-C. qu'un temple souligne, désormais, de par son ampleur, l'une des extrémités de l'area forensis (Pompéi) (fig. 29)65(*); à l'époque de Sylla et plus précisément à Alba Fucens, la basilique vient se positionner sur un des petits côtés de la place66(*)(fig. 30) ; et enfin, entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C., la place s'entoure de portiques et se ferme définitivement67(*).

On Nous en arrivonse alors à un schéma planimétrique similaire à celui prescrit par Vitruve, dans son De architectura (V, 1, 7)., Ppour Fano (Colonia Iulia Fanestris),  : la curie/tribunal (aedes Augusti) s'ouvre sur la basilique positionnée transversalement à la place, . Ccette dernière fait face, de l'autre côté de la place, à un temple dédié à JupiterIupiter.

L'élaboration de ces trois structures stéréotypées aboutit subséquemment par conséquent à la fermeture progressive du forum. Dès lors, tourné essentiellement sur lui-même, il constitue désormais un ensemble architectural unifié et prône une harmonisation de ses composantes. L'axialité et la symétrie sont de mise dans les principes de composition. Comme le proclame R. MARTIN, « au type ouvert, discontinu, à tendance agglutinante, se substitue un type fermé, sans relation avec l'extérieur, où la place, centre d'attraction, devient une cour délimitée, simple espace à ciel ouvert entre les portiques et les colonnades qui en constituent l'ossature »68(*). On parle alors de « bloc-forum ».

Citons quelques exemples illustratifs de ce choix de typologie planimétrique: en Gaule romaine, on nous retrouve retrouvons notamment le complexe de Feurs69(*) (Ier siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C.) (fig. 31, a) ou de Saint-Bertrand-de-Comminges70(*) (fin du Ier siècle av. J.-C.) (fig. 31, b) ; pour la Germanie, on nous mentionneronsa le forum d'Augst71(*) (IIème siècle apr. J.-C.) (fig. 31, c) ; et enfin, pour l'Afrique, Leptis Magna (fin du IIème siècle apr. J.-C.) en est un bon exemple (fig. 31, d).

Ce concept de schéma tripartite issu de la tradition tardo-républicaine fut également appliqué à d'autres ensembles architecturaux plus tardifs comme celui du Panthéon (fig. 32). De fait, Hadrien (118 et 125 apr. J.-C.) insère un édifice cultuel (1), le Panthéon (1), au sein d'une cour bordée de trois portiques (2) qui viennent clore la composition ;. Eet à l'arrière, accolée au temple, la Basilica Neptuni (3) constitue le dernier élément canonique.

Sous l'Empire, dans les villes provinciales d'occidentd'Occident, le temple peut être destiné au culte impérial. C'est ainsi que pour les forums impériaux, on peutnous pouvons parler véritablement de monuments honorifiques érigés à la gloire de l'empereur et voués à son culte72(*). C'est bien évidemment ce schéma qu'on a voulu appliquer au Forum Traiani. C'est pourquoi, comme déjà noté dans le chapitre précédent, parmi les deux hypothèses émises par R. MENEGHINI, la seconde situait le Templum Divi Traiani en face de la Basilica Ulpia (fig. 9). Il est vrai que placer un temple colossal dans l'axe de la porte de la Columna Traiana aurait constituéer une interaction visuelle mais surtout symbolique on ne peut plus alléchante entre les deux structures. MaisCependant, depuis les dernières investigations, l'idée d'un temple canonique dans ce secteur est à proscrire. Cependant Or, ne pourrionsait-nousn pas voir en l'aula méridionale une zone cultuelle pour retrouver ce même choix urbanistique ? La question reste ouverte pour le moment.

Toutefois, si l'on observe les autres Fori Imperiali, ce concept n'apparaît pas aussi clairement que défini supra. De fait, pour ce qui concerne le Forum Iulium, la basilique est manquante (bien qu'une source telle que Cicéron (Atticus, IV, 16, 8) en fait fasse mention (Atticus, 4, 16, 8)), mais cette absence on peutest peut-être à lier cette absence àavec la proximité immédiate des basiliques Iulia (dont la construction a été lancée par César dès 54 av. J.-C.) et Aemilia (qu'il a restaurée à la même époque) du Forum romainRomain. La même carence lacune se retrouve au Forum Transitorium, mais celle-ci est probablement liée à la topographie et l'exiguïté du terrain. De plus, il serait fort hasardeux d'avancer de telles explications pour le Templum Pacis qui de lui-même ne constitue pas un forum en tant que tel. Cependant, le Forum Augusti est de nouveau un bel exemple demanifeste de nouveau cette volonté de calquer ce schéma tripartite. En effet, récemment, à la suite à de la découverte des vestiges d'une exèdre à l'ouest du complexe, E. LA ROCCA a voulu y voir une transposition du plan vitruvien. Il propose de positionner une basilique à exèdres en vis-à-vis du Temple de Mars Ultor73(*) (fig. 33). Il reproduisant, par conséquent, le plan d'un forum tripartite par excellence. Néanmoins, l'espace entre l'édifice cultuel et ce bâtiment où se rend la justice semble bien étroit., Ddès lors l'idée de P. GROS qui de placer le tribunal (tout en utilisant comme terminologie le mot basilica) dans les deux hémicycles septentrionaux semble plus attrayante74(*). Toutefois, dans l'ensemble, ces Fora Imperialia reproduisent le schéma d'une place fermée où l'accessibilité est réduite par un nombre d'entrées limitées ;. ils Ils rejoignent, par conséquent, donc cette typologie de « bloc-forum ».

Au regard de ces distorsions, il émane que si ce schéma tripartite peut assez facilement se dégager dans les cités provinciales, toutefois, si nous observons ce qui porte la dénomination de forum au sein de l'urbsUrbs, il semble difficile de pouvoir établir formellement comme tel ce concept. Dès lors pourquoi chercher à l'appliquer impérativement au Forum Traiani ? Comme J.-Ch. BALTY75(*), j'adhère à l'idée qu'il ne faut pas chercher ici un plan canonique car il existe d'innombrables variantes à la fois régionales (il faut distinguer la capitale, Rome, le centre de pouvoir, des régions qui constituent son Empire), sociales (il s'agit d'une construction qui émane de l'empereur et qui porte son nom), topographiques (l'exiguïté du terrain où s'implante les Fori Imperiali, tout comme la préexistence d'édifices antérieurs), politiques, fonctionnelles, etc.. De plus, comme nous avons pu le voir ci-dessus, la nouvelle physionomie du forum Forum fait tomber toutes ces prérogatives. Le nouveau plan ne connaît pas d'autres précédents bien qu'on puisse évidemment en dégager des éléments conventionnels fondamentaux des fora (place, portiques, basilique). C'est donc toute l'idéologie sous-jacente qui est radicalement différente, il faut donc se méfier de tout rapprochement trop hâtif avec les autres fora.

Cependant, il me semble intéressant de souligner également que pour J. E. PACKER, il existe tout d'abord une interaction entre le Forum Traiani et les autres Fori Imperiali qui vient entériner la présence d'un temple. De fait, « planimétricalement » (et non visuellement pour le spectateur) un axe privilégié se dessine, l'axe nord-sud. Il le fait traverser successivement, sur la base des données archéologiques en sa possession à ce moment, le Templum Divi Traiani, l'Equus Traiani, le Forum Augusti, le Forum Nervae, le Templum Pacis pour se terminer au temple proprement dit de ce Forum Vespasiani76(*)(fig. 34). Des analogies arithmétiques de même type ont pu se dégager des études de A. FRAZER, G. WIGHTMAN ou encore tout récemment de M. WILSON JONES. Pour le premier, il existe sept séquences dominantes qui ressortent dans les cinq Fora Imperialia, et l'élément à prendre en considération est qu'elles sont globalement de la même dimension, 400 pieds romains ou 118 m77(*)(fig. 34). Le second, dans une étude complexe de 1997, note l'existence d'une proportion arithmétique (x) que l'on retrouve comme dimension de base pour l'ensemble des Forums Impériaux (fig. 35). Il explique que pour chaque mesure que l'on dégagera d'un des complexes, on nous trouveronsa un multiple ou un diviseur de x. Cette proportion x équivaut approximativement à 150 pieds romains ou 45 m78(*). Enfin, le troisième parle essentiellement de reprises de « key dimensions » de 50, 150 et 400 pieds79(*) (fig. 36). Il semble donc exister un lien mathématique clair parmi les différents Fora qui n'est nullement remis en cause par les récentes découvertes. J. E. PACKER tient ensuite à voir aussi au sein du complexe trajanien, le dernier des Fori Imperiali, une inspiration venant des autres Fora : notamment les exèdres, le pavement des portiques, le Templum, le décor architectonique, etc. qui renvoient au Forum Augusti, l'Equus Traiani qui rappelle l'Equus Caesaris, etc.80(*). Il insiste tout particulièrement sur une correspondance avec le Templum Pacis (nous développerons cette proposition par la suite) qui perdrait de sa pertinence si on nous infirmionsait la localisation au nord de la Columna Traiana du si controversé Templum Divi Traiani (ce qui me semble d'ailleurs à discuter, nous y reviendrons). Tout ceci et bien d'autres points lui permettent alors de défendre l'hypothèse de la présence incontestable, à l'époque d'Hadrien, d'un temple colossal en l'honneur de ses parents adoptifs à la limite septentrionale du site.

Toutefois, si l'on nous observonse des fora comme ceux de Britannia, dans la majorité des cas, ils ne présentent pas de temple. Prenons le cas du site d'époque hadrienne (117-138) de Caerwent (fig. 37) : le forum possède bien une place fermée d'un côté par une basilique transversale et clôturée de l'autre par trois portiques qui viennent restreindre le nombre d'accès, on nous rejoignonst donc cet archétype de « bloc-forum », mais le site ne s'est vu octroyéer un temple que plus tardivement. ; Ppar conséquent, il ne faisait pas partie de la conception première du forum. Ne pourraitpourrions-on nous pas voir ce même changement de procédé typologique en sein du Forum Traiani ? Même si cette interrogation pourrait s'avérer juste (nous y reviendrons), la question du projet originel reste cependant la même.

En conclusion, on nous ne peut pouvons pas en arriver à prétendre qu'un temple inclus dans le complexe trajanien, dans sa conception originelle du moins, soit un fait évident. Il est certain que de nombreux chercheurs, comme P. ZANKER, S. SETTIS, J. B. WARD-PERKINS, avaient adhéré à cette idée qui leur semblaient alors naturelle puisque, comme le dit S. SETTIS, une amputation serait « contro la tradizione » 81(*). De fait, avec les premiers essais du reconstitution du site, notamment le plan proposé par G. GATTI, les composantes du forum tripartite (place portiquée, Basilica Ulpia, Templum Divi Traiani) ressortaient immanquablement (bien que la typologie de cette zone cultuelle soit innovante puisque le temple s'insère dans un portique en fer à cheval, non pas coupéer du monde extérieur, mais présentant des accès latéraux créant ainsi la liaison avec le Campus Martius). Pourtant, les découvertes de 1998-2000 renversent radicalement la donne, et il est temps maintenant de réviser ces préjugés trop hasardeux. Cependant, si l'on hypothèque la présence d'un templum colossal au sein du forumForum, c'est toute l'idéologie sous-jacente à la construction qui est à revoir. Ou alors faut-il attribuer à une autre composante le rôle d'édifice cultuel ? Quelle était la volonté de l'Optimus Princeps et de son architecte Apollodore de Damas ? Quelle image voulait-il transmettre par une telle construction sans précédent? C'est, dès lors, ici la question de la « laïcisation » du Forum de Trajan qui est posée.

B. LE RAPPROCHEMENT AVEC LES PRINCIPIA

Après avoir assimilé le Forum de Trajan à un complexe tripartite, les études anciennes ont également voulu y voir des similitudes avec les principia, les quartiers généraux des camps militaires (fig. 38). En effet, si l'on reprend l'ancien plan du Forum, on nous pouvait pouvions aisément considérer comme partiellement indépendante la zone au nord de la Colonne Trajane comprenant alors le pseudoprésumé Templum Divi Traiani. De même, ce type de scission se retrouve notamment dans une colonie de l'époque de Trajanun établissement daté sous Trajan, la colonia Ulpia Traiana Augusta Dacica Sarmizegetusa (Dacie) (fig. 39). Dans cette dernière, la basilique joue également « le rôle de diaphragme entre le forum civil et le forum religieux »82(*). C'est alors que dépourvue du secteur septentrional, le forum « civil », tout comme la colonie trajanienne, prend des allures de principia militaires.

L'idée a été émise pour la première fois par G. RODENWALDT en 192683(*). Ce dernier souligne des analogies, principalement les exèdres, entre la Basilica Ulpia et celle de Castra Vetera (Ier siècle apr. J.-C.) près de Xanten (Germanie) (fig. 40). La comparaison a été étendue, notamment par P. ZANKER84(*), à Lambaesis (fig. 41) pour l'Afrique et Dura-Europos pour l'Orient (IIIème siècle apr. J.-C.) (fig. 42).

Qu'en est-il de ce rapprochement ? Dans les principia (Lagerfora) à Querhalle (cour en travers)(Lagerfora) , une basilique (arrière-cour) comparable à une basilique ferme sépare d'un côté l'area ouverte bordée de portiques et de l'autre un ensemble composé , derrière ce bâtiment se trouved' une pièce pour la conservation des archives de la légion, ainsi que d'un sanctuaire pour les enseignes de la légion, le sanctuaire des drapeaux85(*). Si l'on nous en vient à confrontonser ces plans avec celui du Forum de Trajan (fig. 43), on notenous notons, dans les deux cas, une place à portique, l'area forensis, celle-ci est bien en liaison avec une basilique, la Basilica Ulpia ; derrière laquelle la Columna Traiana joue le rôle de sanctuaire et les bibliothèques Bibliothèques celui de tabularium.

Cette hypothèse ne s'en est pas arrêterse limite pas là., mais Aa contrario, elle a donné lieu à nombre de a suscité pas mal de tergiversations. Je ne vais pas ici me lancerentrer dans un développement bien trop complexe du processus d'influences qui a permis d'arriver à de telles analogies, ce qui suscite d'ailleursà l'origine de moult controverses, ni relancer le débat des partisans et opposants86(*). Cependant, comme explicité dans le chapitre précédent chapitre, on nous adhéronse généralement à l'idée que la Colonne Trajane aurait subi différentes phases d'élaboration, notamment sur la base des arguments avancés par A. CLARIDGE., Nouson estime estimons également que le projet du forum Forum n'était pas totalement abouti au moment de son inauguration, impliquant l'intervention d'Hadrien pour terminer l'oeuvre de son père adoptif. Dès lors, de nombreuses incertitudes planent sur le projet initial d'Apollodore de Damas. C'est pourquoi, établir avec conviction des similitudes entre les principia provinciaux et le Forum de Trajan me semble pousser trop loin la comparaison. Néanmoins, il est clair que si on nous prend prenons le plan tel qu'il nous est donné aujourd'hui par R. MENEGHINI, sans prendre en compte les différentes phases d'élaboration, on nous ne peut pouvons nier qu'il existe des correspondances ne fût-ce que formelles avec ces Lagerfora militaires (fig. 43). De fait, le complexe privé effectivement de son secteur septentrional se rapproche davantage du plan stéréotypé des quartiers généraux. C'est pourquoi les propos de P. GROS qui parle d'une « transposition d'un établissement militaire »87(*) me semblent justes et j'adhère donc pour ma part à l'idée de ce dernier : « le dernier des "« forums impériaux "» a repris, en le sublimant jusqu'à le rendre illisible à l'usager ordinaire, le schéma simple mais efficace du "« quartier général "» »88(*). On Nous pourrait pourrions dès lors parler de principia marmorea au sein de l'urbsUrbs.

Néanmoins ce n'est pas pour autant que je parle ici d'une véritable architecture militaire au sens premier du mot, mais simplement de similitudes qui cacheraient alors une valeur idéologique forte. Même si vraisemblablement le visiteur ne pouvait en dégager toutes les inspirations, c'est probablement une volonté de militarisation qu'il faut chercher derrière ce choix architectural. Trajan, fils du général Marcus Ulpius Traianus89(*), homo novus de la famille des Ulpii, avait acquis, sous les ordres de son père (dix ans), une solide expérience militaire90(*), ce qui favorisa d'ailleurs son adoption par Nerva. Par conséquent, cCe n'est pas pour rien , par conséquent, si son règne est marqué par des orientations politiques extrêmement militarisées. Par ses expéditions en Germanie et en Dacie, puis en Orient contre les Parthes et les Arabes, l'Empire va connaître à son époque sa plus grande extension. Et il n'est point à douter que cette construction soit un véritable outil de propagande. Il suffit pour cela d'observer la thématique globale du complexe : la victoire de Trajan sur les barbares (Victoria Dacica) et la glorification de ce grand Imperator (fig. 44).

Tout d'abord, la décoration architectonique présente de multiples représentations d'armes, à la fois sur la façade de la Basilica (gb), sur le socle de la Colonne (a), ou de l'Equus Traiani (j). Ces armes n'ont pas seulement un aspect fonctionnel, mais sont de véritables symboles de l'honneur guerrier, du courage des troupes, c'est un facteur de prestige.

Ensuite, attribut du vainqueur, la Victoire est omniprésente dans l'iconographie du Forum, à la fois sur les reliefs architectoniques (frise de Victoires tauroctones de la nef centrale de la Basilica91(*) (c), Victoire écrivant sur un bouclier (e) de la Columna Traiana (b)) ou sur des statues (biges, quadriges, seiuges seiuges surmontant les portiques), elle accompagne l'Optimus Princeps dans la réalisation de ses prouesses.

Il en va de même pour les représentations à l'effigie des Daces qui ponctuent l'entablement des portiques et la façade de la basilique (gb). Ils sont montrés avec toute leur puissance physique renforçant ainsi la gloire de celui qui les a vaincus.

De plus, selon Aulu-Gelle, « in fastigiis fori Traiani simulacra sunt sita circumundique inaurata equorum atque signorum militarium » (gb), il ajoute ensuite « subscriptumque est : " ex manubiis " » 92(*). SubséquemmentDès lors, la construction du groupe a été financée par les trésors ramenés de Dacie, terre riche en minerai d'or. C'est d'ailleurs, l'année de son triomphe contre les barbares après deux campagnes militaires, en 106 apr. J.-C., qu'il que Trajan commande à son architecte la construction du site.

On peut aussi mentionner la statue de Trajan en Imperator avec l'armure (loricatus) devançant l'une des entrées de la Basilica (eg), tout comme l'Equus Traiani pacificateur (lance vers le bas) au coeur de la place (hj).

Puis, la frise de la Columna Traiana, avec ses 155 scènes et ses 2500 personnages pourrait correspondre à une illustration figurée des Commentarii de Trajan, récit, semblable à l'oeuvre de César, relatant le conflit dace. Ce volumen devait être conservé dans l'une des bibliothèques Bibliothèques et la forme de la frise en spirale s'est probablement inspirée de ce livre antique en rouleau. La frise historiée n'a d'autre but que d'exalter les exploits guerriers de l'Optimus Princeps, sans parler de la « Grande Frise  » réutilisée sur l'arc de Constantin dont la localisation au sein du « forum bellum » reste problématique.

Pour appuyer sa domination, l'Imperator n'hésite pas également à avoir recourt à des éléments caractéristiques des contrées impériales tels que les sphinges (fi) ou les griffons (d-j-kf-h) d'Orient, allusion probable à l'expédition en vue contre les Parthes., ouOu encore, il exprime cette puissance de l'Empire par l'utilisation de marbre polychrome, exploitant ainsi en abondance les ressources des territoires dominés par Rome (voir chapitre III).

Enfin, outre ces préceptes architecturaux, il ne faut pas négliger qu'il fait appel à un architecte, qui plus est à un ingénieur militaire pour les mettre en vigueur. Apollodorus de Damascus se voit attribuéer notamment par Dion Cassius (Histoire Romaine, 69LXIX, .4, .3) l'élaboration de quatre édifices : un pont sur le Danube à Drobeta (Roumanie) illustré sur la Colonne Trajane (scène LXXIV) (105 apr. J.-C.), les thermes Thermes de Trajan à Rome (109), le Forum de Trajan et ses marchés Marchés (112) et enfin un Odeum à Rome ( ?). Soit, toutes des constructions à caractère civil ou militaire et non religieux au stade de nos connaissances actuelles. Des similitudes avec les principia ont aussi été dégagées pour ce qui concerne la capitale dace Sarmizegetusa (fig. 39)93(*)  ; c'est pourquoi on a également voulu y voir une intervention apollodorienne94(*).

Bref toutes ces combinaisons architecturales ne sont pas le fruit du hasard, mais dissimulent une politique et une volonté de représentation du pouvoir. Le tout va dans le sens d'un désir d'exaltation du prestige militaire et de fixation du souvenir des actes héroïques de l'empereur. C'est pourquoi, lorsque' onous regardonse la thématique architectonique et idéologique globale, l'assimilation avec les principia semble on ne peut plus séduisantee.; Dde même, elle se trouve encore renforcée par les premiers essais d'interprétation de la fonctionnalité de certaines pièces. Nous y reviendrons et nous tenterons de dégager tout au long de ce propos d'autres éléments qui vont dans ce sens.

II. TEMPLUM DIVI TRAIANI ?

A. LES SOURCES ARCHÉOLOGIQUES, NUMISMATIQUES ET LITTÉRAIRES

L'élément déterminant, d'un point de vue archéologique, fut la découverte d'une double inscription de dédicace. La première épigraphe proviendrait de la zone de transition entre les complexes trajanien et augustéen. Nous disposons de peu d'informations (essentiellement le C.I.L) quant àsur cette découverte : ce titulus serait aurait été transcrit au XVIème siècle par Silvester S. Peruzzi PERUZZI et conservé au musée Museo degli Uffizi de Florence95(*) (fig. 45). L'inscription, bien que fragmentaire, a pu être restituée comme suite.

[E]X· S· C· DIVI[s Tr]AIANO· PARTHICO· ET ·[Plotinae /

im]P CAES[ar / di]VI ·TRAIANI ·PARTHICI [f] DIVI N[ervae /

nepos s traia]NUSNVS ·HADRIANUSHADRIANVS ·AVG ·PONT·M[ax /

trib. Pot. --] COS ·III ·PARENTIBUSPARENTIBVS·SVI[s]

C.I.L., VI, 966 = I.L.S., 306

« Sur décision du Sénat, aux divins Trajan Parthique et Plotine, l'Empereur César, fils du divin Trajan Parthique, petit-fils du divin Nerva, Trajan Hadrien Auguste, Grand Pontife, investi de la puissance tribunicienne, consul pour la troisième fois, à ses parents. »

Traduction de l'auteur

Une seconde inscription au texte similaire, exhumée en 1695, provient des substructures de l'église San Bernardo (Santissimo Nome di Maria depuis sa destruction en 1748)96(*). Acquise en 1703, elle est actuellement conservée dans la Galleria Lapidaria (n° inv. 6.886) des musées Musées du Vatican. E ; elle est constituée de lettres de bronze insérées dans une dalle de marbre (fig. 46).

D(ivo) NER(va) TRAIANO PARTHICO ET DIVAE / PLO(tinae) DIVI TRAIANI PARTHICI VXORI / IMP(erator) C(aesar) TRAIANVS HADRIANVS AVGVSTVS / P(ontifex) M(aximus) TR(ibunicia) P(otestate) CO(n)S(ul) III PARENTIBVS SVIS

C.I.L., VI, 966

« Au divin Nerva Trajan Parthique et à la divine Plotine, épouse du divin Trajan Parthique, l'Empereur César Trajan Hadrien Auguste, Grand Pontife, investi de la puissance tribunicienne, consul pour la troisième fois, à ses parents. »

Traduction de l'auteur

Tentons d'analyser les composantes de cette inscription pour en dégager une séquence chronologique. Trajan et son épouse Plotine présentent ont tous deux le titre de divus/diva, ils sont donc décédés. Trajan est mort le 9/11 août 117 apr. J.-C. à SelinonteSélinonte en Cilicie et Plotine en 121-122 apr. J.-C.. L'empereur a reçu son nomen ex virtute de Parthicus le 21/23 février 116. Hadrien, quant à lui, devient Imperator Caesar Traianus Hadrianus Augustus en 117, il est Grand Pontife dès 117 et proclamé pour la troisième fois consul en 11997(*). C'est communément la puissance tribunicienne qui sert de repère pour établir une datation, mais dans notre cas, il n'est pas mentionné le nombre de fois où celle-ci a été renouvelée. Le terminus post quem est fixé, par conséquent, sur la base du décès de Plotine en 122 apr. J.-C. Généralement, on considère que c'est après son retour de voyage à l'étranger, c'est-à-dire en 127/128, qu'Hadrien aurait réalisé cette dédicace. Cette date marque aussi la fin de son consulat et constitue donc le terminus ante quem. La séquence chronologique est dès lors comprise entre 121/122-127/128 apr. J.-C..

Nous disposons également d'émissions monétaires en or reprenant le même type de dédicace. En effet, sur un premier type98(*) (fig. 47), on nous retrouvonse au droit l'effigie d'Hadrien, de profil, tourné vers la droite avec en bordure de champs la légende HADRIANVS AVG COS III PP. Le revers présente les portraits de Trajan et de Plotine affrontés et surmontés chacun d'une étoile avec la mention sur le pourtour du champ DIVIS PARENTIBVS. Hadrien en est donc également à son troisième consulat (119), il ne recevra officiellement le titre de Pater Patriae qu'en 128, mais il semble que ce nom se retrouve déjà sur des épigraphes avant cette date99(*). La dédicace du revers est similaire à celle étudiée. ; Dde même, elle est destinée aux parents adoptifs de l'empereur, Trajan et Plotine, qui ont été déifiés. Ce type monétaire est daté également des années 128/130 apr. J.-C100(*). D'autres émissions analogues (fig. 48) comportent alternativement les portraits de Trajan au droit et de Plotine au revers avec comme légende DIVO TRAIANO AVGVSTI PATRI et DIVAE PLOTINAE AVGVSTI MATRI101(*).

Comme j'ai déjà pu le souligner ci-dessus, nous ne possédons pas d'autres preuves archéologiques pouvant affirmer la présence d'un temple sur le site étudié. En effet, il semble sûr, aux vues des analyses de R. MENEGHINI, qu'un temple canonique monumental ne pouvait orner l'une des extrémités du Forum (quand bien même J. E. PACKER maintient cette hypothèse pour le secteur septentrional). Les vestiges archéologiques restent donc très lacunaires concernant ce pseudo prétendu édifice cultuel.

Toutefois, les sources littéraires nous offrent des données plus pertinentes. Nous pouvons citer principalement trois textes antiques, ceux  d'Aulu-Gelle (IIème siècle apr. J.-C.), de l'Histoire Auguste (fin IVème siècle) et de Dion Cassius (II-IIIème siècle apr. J.-C.) ; ainsi que le catalogue des Régionnaires (description du IVème siècle des quatorze régions de Rome).

· Aulu-Gelle, Les nuits antiquesattiques, XI, XVII, 1

« Edicta veterum praetorum sedentibus forte nobis in bibliotheca templi Traiani et aliud quid requirentibus cum in manus incidissent, legere atque cognoscere libitum est. »

« Comme nous nous trouvions assis dans la bibliothèque du temple de Trajan et que les édits des préteurs anciens nous étaient tombés sous la main au cours d'autres recherches, nous eûmes plaisir à les lire et à en prendre connaissance. »

Traduction de R. MARACHE

· Aelius Spartianus, Histoire Auguste, Hadrien, XIX, 9

« Cum opera ubique infinita fecisset, numquam ipse nisi in Traiani patris templo nomen suum scripsit. »

« Il construisit partout un nombre infini de monuments, mais n'y inscrivit jamais son propre nom, sauf sur le temple de son père Trajan. »

Traduction de J.-P. CALLU

· Dion Cassius, Histoire Romaine, LXIX, 10, 3

« O$Oqen ou} qaumasto\n ei} kai\ th\n Plwti~nan a}poqanou~san, di} h^j e@tuce th~ò a}rch~j e}rw/shj au}tou~, diafero/ntwj e}ti/mhsen, w{j kai\ e}pi\ h{me/raj e}nne/a melaneimonh~sai kai\ nao\n au}t*~ oi}kodomh~sai kai\ u$mnouj tina\j e}j au}th\n poih~sai. »

« Aussi, ne faut-il pas s'étonner si, à la mort de Plotine, dont l'amour l'avait porté au pouvoir, il lui rendit des honneurs extraordinaires, au point d'être durant neuf jours, vêtu de noir ; qu'il lui bâtit un temple et composa des hymnes à sa mémoire. »

Traduction d'e E. GROS et V. BOISSÉE102(*)

· Publius Victor, De Regionibus Urbis Romae, Reg. VIII103(*)

« Forum Trajani cum templo, et equo aeneo, et columna cochlide. »

« Le Forum de Trajan avec le temple, et le cheval de bronze, et la colonne coclide. »

Traduction de l'auteur

· Catalogues des Régionnaires, Regio VIII Forum Romanum Vel Magnum, 6-14104(*)

« senatum

atrium Minervae

forum Caesaris

Augusti

Nervae

Traiani

templum divi Traiani

et columnam cochlidem

altem pedes CXXVIII s.

grados intus habet CLXXX

fenestras XLV

cohortem VI vigilum

basilicam argentaria »

« Le sénat

l'atrium Minerva

le forum de César

d'Auguste

de Nerva

de Trajan

le temple de Trajan divinisé

et la colonne colcidecoclide

haute de 128 pieds

a 180 marches à l'intérieur

45 fenêtres

la VIème cohorte des vigiles

la basilique argentaria »

Traduction de l'auteur

L'élaboration systématique de cette notitia tend à faire penser que le Templum se trouverait après le Forum Traiani et avant la VIème cohorte et la Basilica Argentaria, idée déjà soumise par E. LA ROCCA en 1998105(*). Aussi, dans celle-ci, tout comme dans les propos de Publius Victor et des auteurs précités, on nous notonse que le temple est bien un bâtiment constitutif du complexe trajanien, au même titre que l'equus ou la Colonne.

C'est sur la base de ces données archéologiques combinées aux sources littéraires, que l'existence d'un élément dénommé « Templum Traiani» ne peut être infirmée. De fait, l'étude des sources antiques permet de situer cet « élément » en liaison avec le Forum Traiani, et les épigraphes font mention de la dédicace d'une construction par Hadrien à ses parents. Mais on nous ignoronse de quoi il s'agit concrètement, c'est uniquement en confrontant ces inscriptions avec les propos de l'Historia l'Histoire Augusta Auguste que des archéologues, comme notamment R. LANCIANI ont voulu faire de ce titulus un fragment apposé au tympan de ce temple dit colossal. Soucieux de conférer immanquablement un édifice cultuel au complexe pour répondre aux besoins d'un schéma tripartite, les chercheurs ont dès lors exploité abondamment ces sources pour confirmer l'existence d'un templum similaire à celui de Mars Ultor.

B. LE TERME DE TEMPLUM

Comme nous avons pu le voir, les études ont établi les fondements de leurs hypothèses de reconstitutions architecturales d'un Templum Divi Traiani sur des sources essentiellement littéraires qui le mentionnent comme tel. Cependant, il serait est intéressant de dégager ce que couvre concrètement ce terme de templum.

Pour ce faire, si je me tourne vers un ouvrage de référence tel que le Dictionnaire Latin-Français de F. GAFFIOT106(*), je note que l'on parlera de « templum » comme d'un « espace circonscrit, délimité ; espace tracé dans l'air par le bâton de l'augure comme champ d'observation en vue des auspices » ou encore comme d'une « enceinte, circonscription ». Ce terme se distingue donc de celui d'« aedes » qui renvoie à un « temple » ou à une « maison, demeure ». On peut donc en déduire que le mot « templum », en latin, ne désigne pas un bâtiment dans le sens d'un templum Italicum sine postico (temple canonique), mais une aire sanctifiée par une procédure rituelle.

Nous pouvons nous référer également aux propos de Varron (L. L.Sur la langue latine, VII, 8) qui rejoignent la définition de F. GAFFIOT.

« In terris dictum templum locus augurii aut auspicii

causa quibusdam conceptis verbis finitus. »

Pour F. CASTAGNOLI, l'« aedes » correspond à la demeure de la divinité, il s'agit d'un édifice fermé sur lui-même, et il conviendra de parler de « templum » pour désigner une aire définie par un rituel qui peut, certes, contenir un temple (dans le sens d'aedes), mais également être ceint de portiques, présenter un autel ou toutes autres structures architecturale107(*)s. Il poursuit en présentant différentes options planimétriques : temple isolé par un quadriportique, temple adossé ou inséré dans un des côtés brefs du quadriportique, temple au sein d'un temenos fait de trois portiques, ou encore temple dans un temenos fermé par des portiques seulement sur les longs côtés. J. E. STAMBAUGH précise alors que le terme peut se rapporter à une structure civique (recours aux augures pour entériner une décision de l'état) tout comme à un lieu saint. Toutefois, il est préférable de parler d' « aedes » pour désigner la demeure d'un dieu où domine sa statue ou des trésors, cependant il se peut que l'on use du terme de « templum », mais dès lors il renvoie spécifiquement au bâtiment en lui-même108(*).

Bref, nous sommes en possession de deux inscriptions de dédicace qui proviennent des extrémités septentrionale et méridionale du Forum, ainsi que de sources antiques qui nous font mention d'un « Templum Traiani », ce bâtiment doit être rattaché immanquablement au Forum de Trajan. Cependant, aux vues de l'analyse du véritable sens du terme templum, il ne faudrait pas rechercher ici une authentique aedes, octostyle, périptère sine postico espérée par les premières découvertes colossales du XVIème siècle, mais un espace rituel dont la planimétrie peut dès lors être variable et ne pas répondre à une typologie définie de lieu cultuel.

On Nous comprenonsd désormais d'autant mieux le non-sens de cette volonté inéluctable de placer un temple archétype au nord du site ou encore au sud comme R. MENEGHINI l'avait proposé dans un premier temps. De même, on peut se rappeler les tentatives d'attributions monétaires sur la base de ces mêmes données (voir chapitre précédent). Nous allons donc dès maintenant tenter d'analyser les deux extrémités du complexe et leurs récents changementsnouvelles reconstitutions planimétriques pour architecturaux pour essayer de dégager ce que couvre ce concept de « templum » pour le site qui nous concerne.

III. LE SECTEUR MÉRIDIONAL

A. INTRODUCTION

Les monuments archéologiques en rapport avec la terminaison méridionale de l'ensemble trajanien ont émergé des dernières investigations du Jubilé (fig. 49, 50, 51, 52). Nous avons pu noté, dans le premier chapitre, qu'il s'agissait d'une cour de plan rectangulaire accolée à l'exèdre du Forum Augusti et bordée sur trois côtés d'un portique. L'espace central, à ciel ouvert, se situe à environ 1 m plus bas du niveau du portique. Dans l'axe, intégrée au mur du fond, une niche de 5 m de largueur domine l'aula. L'espace transitoire donnant accès de l'area forensis à cette aula présente une galerie interne dotée d'une façade tripartite. Une des épigraphes de dédicace d'Hadrien proviendrait également de ce secteur.

B. PRÉSENTATION DES COMPOSANTES

LA FAÇADE (fig. 49, et 50 et 52)

Au début de notre propos, nous avons explicité plus particulièrement un des deux points majeurs dégagés par les recherches de R. MENEGHINI, à savoir le mur de fermeture méridionale de l'area forensis.

Cette façade tripartite est dans la continuité de la cour dallée, elle ne semble pas être surélevée de celle-ci par des marches de giallo antico contrairement aux autres pourtours de la place. Les segments latéraux comportent un portique hexastyle supportant un entablement en saillie brisé. L'avant-corps central octostyle soutient, quant à lui, un entablement continu et un fronton présumé. Les trois fragments se rejoignent en angle obtus. Sur les bases, s'élèvent des fûts cannelés de marbre numide pour l'avant-corps central et de cipolin pour les segments latéraux qui viennent rythmer la paroi de leurs quelques 11,80 mètres de hauteur. Elles Les colonnes présentent des chapiteaux corinthiens (1,70 m de haut) et des bases (80 cm de haut) de marbre blanc.

Le tout devait être complété par une riche décoration architectonique sculptée sur l'entablement (3,28 m de haut). Des dessins de la Renaissance combinés aux vestiges archéologiques permettent d'en donner une reconstitution hypothétique. En effet, des structures ont été réutilisées comme campanile pour l'église Santa Maria in Campo Carleo (détruite en 1862 et mentionnée Spoglia Cristo sur les dessins). Cette reconversion a suscité l'intérêt des artistes florentins du XVème et XVIème siècle comme Simone del Pollaiolo109(*) (fig. 53, 54) (1457-1508) (fig. 53, 54), Domenico Ghirlandaio (fig. 55) (1449-1494) (fig. 55) ou Giovan Battista da Sangallo (1496-1548)110(*). Ces reproductions dépeignent une architrave tripartite surmontée d'une frise d'Amours et de griffons et d'une corniche à consoles. La frise est également documentée archéologiquement par deux fragments conservés au Museo Gregoriano Profano (Musées du Vatican) (fig. 56, 57): un cratère au décor de figures dionysiaques (deux ménades et un satyre) sur la panse est entouré par deux Amours dos à dos ; ceux-ci déversent de l'eau d'un canthare dans une patère pour donner à boire à des griffons aux visages léonins ; le tout est parsemé d'entrelacs végétaux.

La colonnade vient s'appuyer sur un mur tripartite et une hypothèse envisageableeable serait est de considérer que les arcs formés par les colonnes correspondraient à des niches creusées dans ce même mur. La partie centrale de ce mur de transition est bordée de deux passages donnant accès à une galerie interne. Large d'une dizaine de mètres et longue d'environ 80 mètres, elle est pavée de dalles de marbre blanc positionnées en bandes régulières (appareil isodome) et voûtée en berceau.

L'AULA ET SES PORTIQUES (fig. 49, et 51 et 52)

Après avoir franchi la colonnade de giallo antico, traversé la galerie interne et opté pour l'une des deux entrées, le visiteur pénètre dans une aula large de 24 mètres et longue de 28 mètres. Dégagée en son centre, elle est bordée sur trois côtés par un portique relativement étroit (5 m pour les bras longitudinaux et 3 m pour le transversal contre une quinzaine pour ceux de l'area forensis). Il s'appuie de part et d'autre sur le mur de délimitation de l'espace quadrangulaire et sur des fûts de cipolin surmontés de chapiteaux corinthiens. L'entablement s'orne de reliefs figurant représentant des griffons, cette fois-ci au visage d'aigle, tournant le dos à des candélabres et faisant face à un calice d'acanthes. Cette iconographie nous est renseignée à la fois par le dessin de Domenico Ghirlandaio (fig. 55) (1449-1494) (fig. 55) et par des fragments de relief similaires comme celui conservé aujourd'hui dans le magasin de la Basilica Ulpia (fig. 58) (en fait, ils appartiennent à la cour de la Columna Traiana mais seraient identiques à ceux du secteur étudié). La corniche reçoit un toit fait de caissons de marbre présentant en leur centre une rosace. Ces galeries sont pavées de dalles de cipolin et de portasanta alternées selon une trame « en escalier ». Les deux portiques longitudinaux rejoignent le portique occidental du Forum Augusti, au niveau de la fermeture de l'hémicycle occidental de ce dernier. La 'hauteur globale du portique interne de l'aula s'élève à environ 11,20 mètres.

La zone centrale laissée à découvert par les portiques (approximativement 14 X x 17 m) se situe à un niveau inférieur d'environ 1,20 mètre par rapport à ceux-ci. Le sol est tapissé de dalles de marbre blanc rectangulaires positionnées ici en bandes régulières. Les bords de cette partie en contrebas sont recouverts d'une plinthe de marbre blanc et comportent une épigraphe (fig. 59). Cette dernière pourrait cependant être également apposée sur une dalle jouant le rôle de parapet. Biseautée de lettres de bronze de 15 cm de profondeur, cette inscription, haute d'une quarantaine de centimètres, rapporte la titulature impériale de Trajan de son vivant111(*).

[Cae]SAR NERVA TRAIA[nus]

L'épigraphe mentionne donc le nom personnel de l'empereur, Nerva Traianus, précédé de son nomen de Caesar. La datation sous le règne de Trajan est basée sur l'absence du qualificatif de divus qui aurait dûu se substituer au nom de Nerva ou de Caesar (divus Traianus ou divus Nerva Traianus).

Aucune structure à l'instar de marches ne permet d'accéder au niveau inférieur. De même, l'entrecolonnement reste identique dans sa progression sur tout le pourtour. Le mur de raccord avec le groupe augustéen est percé en son centre d'une niche d'environ 5 mètres de largueurlargeur.

C. ANALYSE DES COMPOSANTES

L'ensemble constitue dès lors une structure novatrice et dominante de ses quelques 17,58 mètres de hauteur en façade. Comme j'ai déjà pu le noter, la devanture à décrochements illustre un schéma analogue à celui des colonacce du Forum Transitorium de Nerva comportant sur l'attique des représentations de Minerve et sur la frise une illustration de diverses scènes de travaux féminins (fig. 60). Si dans ce cas, le recours à une telle typologie architecturale répond à des besoins d'adaptation à l'étroitesse du terrain, pour le groupe de Trajan, on est en droit de s'interroger sur les motivations qui ont abouti à la réalisation d'un plan qui diffère des trois autres façades de l'area forensis et, par conséquent, ne confère pas une forme rectangulaire traditionnelle à la cour. De fait, l'espace aurait été suffisant pour disposer un simple portique droit aux colonnes de giallo antico surélevé par quelques marches ou constitué de trois avant-corps comme pour la façade de la Basilica Ulpia. De même, alors que l'on aurait pu s'attendre à une entrée axiale, la galerie interne du petit côté sud de la place s'ouvre seulement, de part et d'autre, par deux passages au niveau des angles. Cette disposition crée, subséquemmentpar conséquent, une certaine ségrégation avec la zone qui forme la limite extrême du complexe.

À ce propos, il est intéressant de noter aussi que la décoration architecturale ne renvoie pas instantanément, de ce côté méridional, instantanément à une exaltation de l'esprit militariste général que dégage le Forum. Ici, on ne retrouve pas - du moins sur la base des reconstitutions proposées jusqu'alors - les panneaux ornés d'armes et les inscriptions reprenant les noms des légions de Trajan qui caractérisent la façade de la Basilica ou encore les imagines clipeatae et les statues des Daces vaincus des portiques latéraux, mais un décor plus pacifique et dionysiaque. Toutefois, les griffons renvoient au monde oriental et indirectement aux conquêtes de Trajan pressenties contre les Parthes ; de plus il revêt une symbolique particulière112(*). Si son origine est à rechercher en Orient où il aurait veillé, d'après les Grecs, sur l'or des Scythes, ce qui caractérise cette créature composite est l'union entre l'aigle et le lion., Elle englobe dès lors les aptitudes de ces deux animaux, à savoir la puissance et la victoire pour l'un et la vigilance et le courage pour l'autre. À l'époque romaine, le griffon acquiert une valeur religieuse plus manifeste et devient le symbole de la divinité Némésis. Selon E. PARIBENI, cette dDéesse qui, selon E. PARIBENI, est une incarnation de la « giustizia, della retribuzione e del destino degli uomini », lui est réservée la fonction de « giustizia punitive punitiva e di restituzione dell'ordine compromesso dalla hybris »113(*). Pour R. MENEGHINI, L. MESSA, L. UNGARO, elle symbolise la vengeance et le pouvoir de Rome sur le monde114(*). Parallèlement, suivant E. LA ROCCAselon certains chercheurs, les griffons se présentent ici comme des animaux domestiqués115(*). Ils expriment indirectement la puissance de Rome, urbsUrbs qui parviendra à pacifier et à placer sous son joug l'Orient. L'atmosphère dionysiaque rendue par les ménades, les satyres et les Amours est d'autant plus symbolique puisqu'elle renvoie au dieu considéré comme le premier grand conquérant d'Orient, celui qui a su étendre sa dévotion jusqu'en Asie et conquis l'Inde pour enfin établir partout la domination de son culte116(*). Bref, de part ce lien avec une exaltation de l'impérialisme, cette iconographie reste dans la continuité de la thématique globale du Forum tout en ayant recours à d'autres symboles pour l'exprimer. C'est pour cela, que l'on cherche à maintenir notamment la présence éventuelle de statues de Daces sur l'attique de ce portique méridional. Par contre, la décoration interne devait revêtir une toute autre symbolique puisque les griffons vont de paire avec des candélabres, symbole funéraire et image de la lumière perpétuelle après la mort, elle marque une nouvelle fois la puissance de l'Empire, mais cette fois-ci face à la mort. E. LA ROCCAL. UNGARO et M. MILELLA lient cette décoration à l' « apoteosi imperiale »117(*).

Innovation architecturale, l'aula et ses portiques exaltent une planimétrie qui diffère en bien des points de celle utilisée dans les autres Fori Imperiali. Pourquoi avoir recours ici à un tel schéma ? S'il s'agit d'un espace en plein air, il répond peut-être à un souci de symétrie : une volonté de correspondance planimétrique avec un autre lieu à ciel ouvert, le cortile de la Columna Traiana.

Il est un fait certain que la structure devait servir d'entrée. Cet aspect fonctionnel se lie dans le prolongement des portiques latéraux vers le groupe augustéen. Toutefois, l'étroitesse de cette entrée n'est pas à négliger. Si l'on en revient aux premières reconstitutions planimétriques de ce secteur, on note que les auteurs espéraient y trouver une entrée monumentale analogue à celle de fora canoniques (bien qu'à Rome, ce schéma soit difficilement identifiable) ou similaire à celle à trois fornices supposée pour le Templum Pacis. Cependant, le plan de 1933 avait dûu se soustraire, par soucissouci de corrélation avec les données numismatiques, à une entrée à un seul fornix. On se rappelle dès lors la détermination de J. E. PACKER, pour répondre à une telle exiguïté, de placer deux arcs secondaires, . Iil ne s'appuyait pas ici sur des fondements archéologiques ô combien lacunaires à cette époque, mais sur une simple volonté de correspondance planimétrique avec la façade de la Basilica et ses trois avant-corps. De même, les vaines tentatives de reconstitutions ne pouvaient que s'astreindre à l'impossibilité de conférer un caractère monumental à l'entrée faute de place, ce qui devait en réduire l'exaltation de la décoration architecturale. De plus, une entrée aussi étroite semble inapte à répondre à l'importante fréquentation du site qui n'est ni plus ni moins que le centre civique de la Rome trajanienne. Par conséquent, le rôle d'entrée secondaire paraît plus appréciable. ConséquemmentI, il faudrait alors en chercher une autre ailleurs, nous y reviendrons au cours de notre propos.

Dans le même ordre d'idée, nous pouvons nous rapporter à un extrait de l'oeuvre d'Ammien Marcellin qui rapporte la visite de Constance Auguste à Rome en 357 apr. J.-C..

« Omni itaque spe huius modi quisquam conandi depulsa, Traiani equum solum locatum in atrii medio, qui ipsum principem vehit, imitari se velle dicebat et posse. »

Ammien Marcellin, Histoire, XVI, X, 15.

« Aussi, renonçant à tout espoir de tenter une oeuvre semblable, il déclara que l'imitation du cheval de Trajan, dressé au milieu de la cour d'entrée et monté par le prince en personne, était seule dans ses intentions et ses possibilités. »

Traduction d'e E. GALLETIER

Il emploie ici le terme d'atrium pour désigner l'area forensis dominée par l'equus Traiani. Or cette formule se définit clairement comme une sorte d'hall d'entrée destiné à accueillir les visiteurs. Par conséquent, ses propos viennent renforcer l'interprétation fonctionnelle du secteur méridional qui devait servir d'entrée ne fût-ce que secondaire.

L'observation du revêtement de sol des portiques peut aussi s'avérer intéressante. Préalablement, nous avions brièvement souligné le recours à un sectile pavimentum suivant un module rectangulaire et un appareil isodome. Ce même type de pavement se retrouve dans les nefs latérales de la Basilica Ulpia tout comme dans le péristyle de la Columna Traiana, c'est-à-dire dans un espace où le visiteur est appelé à se mouvoir. Un autre exemple est à chercher dans la Villa Adriana, au lieu dénommé le « Canope » (fig. 61)118(*). Une fois encore, il semble être utilisé dans des couloirs, bref dans des espaces qui invitent à la progression du visiteur. Même si dans les deux trois derniers cas, c'est une alternance de giallo antico et de pavonazzetto qui a été choisie contre le cipolin et le portasanta pour notre objet d'étude, ce module de dallage pourrait permettre de dégager un rôle de déambulatoire pour ce secteur. Il en appelle au mouvement et concorde avec une fonction d'entrée.

Si l'on tente désormais de trouver une structure planimétricalement et fonctionnellement similaire, l'Asklepieion de Pergame pourrait en constituer un bon exemple (fig. 62). Le temple d'Asklepios Soter daté du IIème siècle apr. J.-C. occupe une cour rectangulaire (124 X x 105 m) longée de portiques sur trois côtés. L'accès au sanctuaire est rendu possible par un propylon tétrastyle. Mais c'est précisément la structure qu'il dissimule qui nous intéresse plus particulièrement (fig. 62, 63). Il s'agit d'un vestibule qui relie la Voie Sacrée au propylon d'accès. La configuration de cet « vorhof » renvoie donc aussi à une structure d'entrée, de transition et de liaison tout comme notre objet d'étude. Elle est elle-même constituée d'une cour quadrangulaire (30,23 X x 32 m) agrémentée de trois portiques (4,94 m de largeur). La disposition des colonnades qui freine le visiteur provenant de la Voie Sacrée rappelle celle du secteur méridional du Forum. Aussi, la partie centrale est en plein air, mais toutefois elle est toutefois dépourvue du dénivellement si caractéristique de notre objet d'étude.

Néanmoins, si l'on accepte cette vocation de vestibule d'accès entre les deux Forums de Trajan et d'Auguste, il faut s'interroger sur la véritable valeur de cette pièce. Vise-t-elleA-t-elle essentiellement un but ornemental ou de par son schéma, sa décoration ou encore sa richesse remplie-t-elle une autre fonction ? Nous avons déjà pu souligner son plan novateur, ainsi que les variations décoratives, mais nous pouvons noter également le recours à d'autres matériaux tels que le cipolin et surtout le portasanta dans un forum où dominent le giallo antico et le pavonazzetto (fig. 49). Certes si des colonnes de cipolin se retrouvent également dans la Basilica Ulpia, c'est son utilisation alternée avec le portasanta dans un dallage « en escalier » qui étonne, tout comme sa présence pour les portiques latéraux de la façade sud. De même, les deux murs qui bordent la galerie interne viennent rompre une continuité visuelle entre l'aula et la place, ils créent une sorte de ségrégation avec le reste du complexe. Axialité et frontalité sont subséquemment brisées. Dès lors, l'élaboration d'une telle structure en appelle à jouer un autre rôle.

Sommes-nous en présence du si controversé Templum Divi Traiani ? Il est sûr qu'après la publication des premiers rapports de fouilles de 2001, que l'idée semblait attrayante et E. LA ROCCA ne laisse pas démordrereste persuadé qu'il s'agitsse d'une aire revêtue d'une « valenza religiosa » même s'il ne va pas jusqu'à l'identifier avec le Temple de Trajan119(*). En effet, elle la pièce répondait alors à ce désir d'identification d'un schéma tripartite avec un lieu cultuel d'un autre type. Mais dans l'éventualité où elle serait plausible, des données non négligeables sont à préciser.

Le secteur méridional est daté épigraphiquement du règne de Trajan, or le Templum serait l'oeuvre d'Hadrien principalement d'après les sources littéraires et épigraphiques principalement. Donc nousNous sommes donc face à un vide chronologique. Par conséquent, ce Templum - s'il en est un - devait remplir préalablement une autre fonction ou être dédié à une autre divinité puisque l'Imperator de son vivant ne pouvait s'élever un temple à son divus ou le prévoir dans son projet initial. Sur ce point, il faut alors une nouvelle fois se tourner vers les sources antiques. Elles font mention de trois évéènements majeurs antérieurs à la dédicace du complexe. Tout d'abord, en référence au Panégyrique de Pline, il est affirmé, que Nerva, après sa divinisation (98 apr. J.-C.), est honoré par des temples.

« Quem tu lacrimis primum, ita ut filium decuit, mox templis honestatis, non imitatus illos qui hoc idem, sed alia mente fecerunt. »

Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, XI, 1.

« Cet empereur, tu l'as d'abord honoré de tes larmes, comme il convenait à un fils, ensuite de temples, sans imiter ceux qui ont agi de même, mais avec d'autres intentions. »

Traduction de M. DURRY

Ensuite, vers 100 apr. J.-C., le père légitime de Trajan décède, mais ce ne sera que bien plus tard, probablement vers 112, qu'il reçut la déification pour être désigné comme Divus Traianus Pater. Enfin, Marciana, soeur de l'empereur, est morte le 29 août 112 et directement déifiée. Trajan aurait donc élevés des temples voués à Nerva et honoré les membres de sa familia, mais les textes ne précisent pas ni la situation de ces édifices, ni si d'autres ont été édifiés pour son père ou sa soeur. Dès lors, lequel mériterait d'être honoré au coeur du centre civique de l'urbsUrbs et pourquoi devrait-il se contenter d'une structure particulière, certes innovante, mais qui ne répond pas à un édifice cultuel canonique ? Comment penser qu'il soit plausible que l'empereur érige, au sein de son forum, un édifice cultuel pour son véritable père, alors que c'est précisément son adoption par Nerva qui a rendu possible son accession au pouvoir ? Ce geste constituerait en lui-même un affront pour le régime impérial et sa récente tradition d'adopter le successeur (Trajan semble, d'ailleurs, particulièrement désireux de rappeler son adoption puisque, depuis les Antonins, l'association des fils au pouvoir n'a plus lieue). De plus, les sources restent relativement muettes quant au décès de son père et l'octroi de la consecratio : Pline nous parle de la joie qu'il doit ressentir dans les astres de voir ce qu'est devenu son fils (Panégyrique de Trajan, LXXXIX, 2). Nulle mention n'est faite quant à la possible élévation d'un édifice en son honneur. Il en va de même pour la soeur du Princeps. Autant , Iil paraît difficile de leur consacrer le secteur méridional alors que leur déification daterait de 112, c'est-à-dire l'année même où le forum est dédicacé. Aussi, le giallo antico animant la façade du « pronaos » semble s'éloigner du matériau par excellence des temples, le marbre blanc. Subséquemment, le secteur ne peut servir dès sa conception originelle de véritable temple, sa reconversion en édifice cultuel pour Trajan n'est plus envisageable et le Templum Divi Traiani est une nouvelle fois à chercher ailleurs.

Une autre fonction qui pourrait être attribuée à cette limite méridionale serait celle de lieu de conservation des butins ramenés de Dacie. Nous avons déjà pu énoncer dans le paragraphe relatif au rapprochement avec les principia de ce même chapitre les différents éléments choisis par Trajan qui vont dans le sens d'un désir d'exaltation de sa gloire militaire. Nous nous rappelons également les propos d'Aulu Gelle qui précise que la construction a été payée ex manubiis120(*). Ces données peuvent faire présumer l'exposition de ces butins qui ont permis de financer l'édification du complexe. Dion Cassius nous rapporte aussi les évéènements relatifs à la prise du trésor de Décébale découvert grâce au témoignage d'un prisonnier.

« Eu{re/qhsan de\ kai\ oi{ tou~ Dekeba/lou qhsauroi/, kai/toi u{po\ to\n potamo\n to\n Sargeti/an to\n para\ toi~j basilei/oij au}tou~ kekrumme/noi. »

Dion Cassius, Histoire Romaine, LXVIII, 14, 4.

« Les trésors de Décébale furent trouvés, bien que cachés sous le fleuve Sargétia, qui baigne la résidence royale. »

Traduction d'e E. GROS et V. BOISSÉE121(*)

Cet extrait serait repris sur la scène CXXXVIII de la Colonne Trajane : trois soldats conduisent des mulets chargés de vases d'argent (fig. 64). Préalablement, F. LEPPER, S. FRERE, A. CLARIDGE ou encore M. WILSON JONES positionnaient les spolia au sein du socle de la Columna Traiana122(*). Mais, même si aujourd'hui, cette hypothèse peut être écartée (voir chapitre I), la recherche d'un lieu de conservation des trophées est pertinente pour notre secteur d'étude. Il serait inconvenant de les placer dans le dénivellement de l'aula, exposés aux intempéries, mais ils pourraient fort bien border les portiques123(*). Ces trophées, de même que les étendards et les insignes des légions de Trajan, pourraient conférer à la pièce une atmosphère triomphante et exalter les richesses des populations soumises par l'empereur-soldat. Ils placeraient directement le visiteur qui pénètre par le Forum Augusti dans l'ambiance générale qui domine la construction ou servirait de point culminant pour celui qui provient de la place. De part cet aménagement, les spolia belli sont offerts à la collectivité au coeur du centre civique de l'urbsUrbs.

L'exaltation de prises de guerre dans un forum ne constitue pas en lui-même un cas isolé. On peut se tourner à proximité immédiate vers les autres Fora Imperialia. C'est également par la vente des butins de guerre qu'Auguste a obtenu l'argent nécessaire à la construction de son ensemble. Ces enseignes prises par les Parthes lors de la bataille de Carrhae et restituées par la suite à Auguste se situent selon les sources dans les penetralia qui seraient à identifier avec l'abside124(*) ou la cella125(*) du Temple de Mars Ultor. La construction du Templum Pacis renvoie aussi à une victoire, celle de Vespasien contre les Juifs, et c'est pour en perpétuer le souvenir que le butin provenant du Temple de Jérusalem illustré sur l'arc de Titus y été conservé dans la salle absidiée. De plus, si l'on observe la reconstitution du secteur méridional et celle proposée pour la limite méridionale du Templum Pacis, les structures sont globalement assez proches. L'accès est rendu par un avant-corps surmonté d'un fronton et bordé de deux portiques.

S'il s'agit réellement d'un lieu de conservation des butins et des enseignes des unités de l'armée de Trajan, on nous allons va vers un regain du parallélisme souligné précédemment avec les principia. De fait, si la salle des enseignes est un élément constitutif des quartiers généraux, on nous pourrions pourrait la retrouver calquée comme telle au sein du complexe trajanien, mais elle ne serait plus dès lors à identifier avec la Colonne Trajane dans les principia à « Querhalle, », mais avec cette aula méridionale. On se rapprocherait de plus en plus planimétricalement des principia à « Vorhalle »  (fig. 65): l'entrée se fait par la basilique (1) (vorhalle) qui fait face au sanctuaire des drapeaux (2), bref une structure fonctionnellement similaire à la notrenôtre.

Nous allons maintenant nous arrêter sur deux particularités qui caractérisent cette salle méridionale, à savoir la niche et le dénivellement. Tout d'abord, le rapport de fouilles de R. MENEGHINI note la présence d'une niche de 5 mètres de largueur environ., Iil n'apporte pas de précisions supplémentaires quant à cette découverte, dès lors beaucoup d'interrogations persistent : est-elle surélevée, au même niveau que le portique ?, Oou directement au sol dans le prolongement de la zone centrale découverte ?, Oou encore quelle en est la profondeur ?, contient-elleContient-elle une base ? Dès lors, on nous ne pouvonsne peut en approfondir la structure., quand bien même une observation est à soulignerIl faut toutefois souligner une observation : la présence de cette niche sur l'extrême mur méridional du complexe trajanien fait laisse supposer qu'elle devait contenir un objet, peut-être une statue.

La mise en évidence d'une statue au centre de cette pièce pourrait lui conférer un caractère sacré. Cette fonction religieuse peut également être dégagée de la décoration de la frise du portique avec des griffons et surtout des candélabres. Ces symboles funéraires constituent une lumière perpétuelle et sont des allégories de la vie après la mort. Une sculpture dominant cette cavité constituerait une terminaison logique et renverrait aussi à l'image de la salle d'exposition du Templum Pacis : l'effigie de Pax et les nombreuses oeuvres d'art provenant du Temple de Jérusalem qui y étaient exposées. Il est intéressant de rappeler que pour la niche du Forum Traiani, l'axialité est rompue par un mur, ce qui diffère du Forum de Vespasien.

Tout le problème porteait sur l'attribution de cette statue éventuelle. Les études qui ont suivies les investigations du Jubilé n'avancent pas d'hypothèse sur ce point, si ce n'est M. CAVALIERI qui y voit une construction destinée au genius de l'empereur ponctuée d'une statue de ce dernier. Dans un premier temps, je me suis donc penchée sur les sources antiques et les études contemporaines (avant 2000) qui s'interrogeaient sur le destinataire originel du temple avant la dédicace d'Hadrien à ses parents (partant du fait qu'il existait immanquablement un temple au sein du Forum dans le projet initial - voir paragraphe sur le forum tripartite). Les premières font mention de temples édifiés par Trajan et les secondes proposent soit d'y voir un édifice voué soit à l'un des membres de la famille impériale126(*), soit à des divinités comme Jupiter127(*) ou la Victoire128(*). Dans un second temps, j'ai tenté de mettre en parallèle ces données avec le nouveau plan pour en dégager certaines observations.

Tout d'abord, il convenait de rechercher si une statue, dont la physionomie et l'ampleur la rendaient digne d'être élevée dans une niche, avait été exhumée aux environs de cette construction méridionale. Sur ce point, si les derniers rapports n'en font pas mention, M. MILELLA, dans son travail de synthèse de 1989 sur les retrouvailles archéologiques, signale la découverte, près de l'église Santa Maria in Campo Carleo, d'une statue d'un togatus assis aujourd'hui conservée dans les Marchés de Trajan (fig. 66). Elle aurait été retrouvée lors des fouilles françaises de 1812-1814. Les chercheurs estiment qu'il que le togatus pourrait représenter un personnage impérial en image de « filosofo »129(*). Dans tous les cas, il ne pourrait s'agir d'une reproduction d'un Dace, ni d'un summus vir des portiques de par le vêtement ou le positionnement (dans les reconstitutions, ils semblent tous être debouts). Mais, dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible d'avancer des preuves sur son l'identification de cette sculpture ni des propositions quant à sa situation précise au sein du groupe. De plus, le lieu de découverte ne correspond pas nécessairement à l'emplacement originel (de nombreux fours postérieurs se retrouvent dans ce secteur, un réemploi de la matière première peut aussi être supposé). Dès lors, de multiples hypothèses peuvent être émises.

Une première éventualité, la première qui me vient à l'esprit et qui ne peut être écartée, serait de placer dans cette cavité une statue triomphale de l'empereur. Elle dominerait l'aula et permettrait de glorifier le vainqueur des valeureux guerriers daces et surtout celui qui avait ramené d'Orient tous les trésors de guerre exposés dans les portiques. Toutefois, il ne pourrait s'agir d'un culte en sa personne, ce qui est contre la tradition. De plus, cette proposition s'écarte de la valeur religieuse que revêt la structure de par son iconographie.

Dans ce sens, M. CAVALIERI opte aussi pour une statue de l'empereur, ce qui ferait de l'aula un sacellum au genius Augusti, c'est-à-dire un petit sanctuaire voué à la nature divine de l'homme130(*). Ce qui n'implique nullement qu'il soit considéré comme un dieu, on est conscient de son côté humain. On Nous pouvonseut le considérer comme une sorte d'affirmation détournée du culte de l'empereur vivant. Toutefois, si je m'en tienst aux propos de J. BEAUJEU, je note que « Trajan consent à se laisser adorer dans les provinces, surtout en Orient, s'y refuse hautement en Italie. Il ne veut même pas qu'on attribue à son genius le mérite de la prospérité de l'Empire, qui revient, d'après lui, à Jupiter seul »131(*). Il est vrai qu'une nouvelle fois les propos de Pline vont aussi dans ce sens.

« Simili reverentia, Caesar, non apud genium tuum bonitati tuae gratias agi, sed apud numen Iovis Optimi Maximi pateris: illi debere nos quidquid tibi debeamus, illius, quod bene facias, muneris esse qui te dedit. »

Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LII, 6

« C'est avec un semblable respect des dieux, César, que tu ne souffres pas qu'on te remercie de ta bonté en s'adressant à ton génie, mais à la divinité de Jupiter Optimus Maximus : c'est à lui que nous devrions tout ce que nous te devons, tes bienfaits seraient l'oeuvre de celui qui t'a donné à nous. »

Traduction de M. DURRY

Le culte du genius semble donc s'éloigner de l'idéologie de Trajan, du moins pour l'Italie. Par conséquent, il semble peut applicable au sein de son Forum. M. CAVALIERI renvoie à Glanum et à la « Sala del Colosso » du Forum d'Auguste pour retrouver des structures aux fonctions analogues. Dans le premier site (fig. 67), une niche répond bien à une structure basilicale (axialité), elle devait probablement renfermer une statue peut-être destinée au genius Augusti132(*), mais il s'agit d'une structure ouverte qui fait partie intégrante de la place et qui n'est pas, contrairement à notre cas, isolée et dissimulée par un mur. De plus, dans un contexte provincial, ce culte reste assez banal alors qu'il semble peu courant au sein de l'urbsUrbs. Dans le second cas (fig. 68), s'il s'agit bien d'un augusteum arborant une statue monumentale d'un Auguste assis, aucune certitude chronologique ne permet de déterminer si elle fut l'oeuvre de l'empereur. En effet, la mention du colosse provient de sources littéraires de l'époque de Claude. Subséquemment, le doute plane quant à la destinée originelle du lieu : le culte du genius pourrait dès lors être posthume à l'opposé de notre cas.

Une seconde éventualité serait d'attribuer cette niche à une divinité. On Nous pourrionsait dès lors penser à celle qui domine le règne de Trajan, celle dont J. BEAUJEU et Pline soulignent déjà la primordialité aux yeux de l'empereur, à savoir Iupiter. En effet, la « théologie jovienne » caractérise cette époque, elle confère à Trajan une volonté de glorification du dieu premier du monde133(*). Pour discerner l'impact de Iupiter, il convient de se référer immanquablement à l'oeuvre de Pline le Jeune et le Panégyrique de Trajan.

Prononcé le premier septembre 100 apr. J.-C. pour son entrée en fonction comme consul, il s'en dégage, d'une part, une forte association entre la personne humaine de Trajan et celle divine de Jupiter. Ce dernier est considéré comme le dieu suprême, c'est de par sa volonté que Trajan serait devenu un empereur vertueux. Il en fait un représentant de sa personne et lui délègue ses pouvoirs effectifs sur terre pour s'en tenir essentiellement à ceux dans les cieux.

« Ac si adhuc dubium fuisset forte casuque rectores terris an aliquo numine darentur, principem tamen nostrum liqueret divinitus constitutum. Non enim occulta potestate fatorum, sed ab Iove ipso coram ac palam repertus est : electus quippe inter aras et altaria eodemque loci quem deus ille tam manifestus ac praesens quam caelum ac sidera insedit. »

Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, I, 4-5

« Et quand jusqu'ici on n'aurait pas su si ses maîtres étaient donnés à la terre par fortune et hasard ou par une puissance supérieure, il serait maintenant évident que notre prince nous a été destiné par une volonté divine. Ce n'est pas l'obscur pouvoir du destin, c'est Jupiter lui-même, au su et au vu de tous, qui l'a révélé ; n'a-t-il pas été élu devant tous les autels et dans le même lieu où ce dieu réside aussi visible et présent que dans le ciel et les astres ?. »

Traduction de M. DURRY

« Talia esse crediderim quae ille mundi parens temperat nutu, si quando oculos demisit in terras et fata mortalium inter divina opera numerare dignatus est; qua nunc parte liber solutusque tantum caelo vacat, postquam te dedit, qui erga omne hominum genus vice sua fungereris. »

Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LXXX, 4

« C'est ainsi, je le croirais, que le père du monde règle tout d'un signe de sa tête, quand il jette ses regards sur la terre et daigne compter les destins humains parmi les occupations divines ; désormais libre et dispensé de cette partie, il ne s'occupa plus que du ciel, depuis qu'il t'a donné à nous pour remplir son rôle à l'égard du genre humain tout entier. »

Traduction de M. DURRY

« Simili reverentia, Caesar, non apud genium tuum bonitati tuae gratias agi, sed apud numen Iovis Optimi Maximi pateris: illi debere nos quidquid tibi debeamus, illius, quod bene facias, muneris esse qui te dedit. »

Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LII, 6

« C'est avec un semblable respect des dieux, César, que tu ne souffres pas qu'on te remercie de ta bonté en s'adressant à ton génie, mais à la divinité de Jupiter Optimus Maximus : c'est à lui que nous devrions tout ce que nous te devons, tes bienfaits seraient l'oeuvre de celui qui t'a donné à nous. »

Traduction de M. DURRY

D'autre part, l'oeuvre insiste sur la volonté du Sénat et du peuple de conférer au Princeps un titre particulier, l'agnomen d'Optimus (LXXXVIII, 4-10). Trajan a été donné aux Romains par Jupiter même, de là son surnom. Cité officiellement dans sa titulature dès 114, mais déjà octroyé officieusement depuis 98, il semble que jusqu'alors, ce qualificatif soit réservé au maître des dieux. Une autre source littéraire souligne ce même rapport entre le dieu suprême et le vrai roi, il s'agit de Dion Chrysostome dans le premier Discours sur la royauté. De par ce titre, il est clairement considéré comme le représentant terrestre de Iupiter Optimus Maximus, tout en restant cependant un homme respectueux des traditions. Il sera abondamment exprimé comme tel sur les épigraphes des monuments publics. De même, un relief décoratif de l'Arc de Bénévent (113-114 apr. J.-C.) illustre parfaitement cette idéologie (fig. 69) : Iupiter entouré de Junon et Minerve remet la foudre, symbole de son pouvoir, à l'empereur nouvellement qualifié d'Optimus Princeps134(*). Cette scène est interprétée comme une transmission de pouvoir jovien à son élu et délégué terrestre.

Rappelons-nous dès lors le chapitre précédent : c'est en lien direct avec l'impact de la « théologie jovienne » sur le règne de Trajan que les premières études sur la monnaie avec un temple ont penché pour une attribution de l'édifice à Jupiter Capitolin.

Dès maintenant, tentons de dégager ce qui pourrait faire pencher la balance vers une telle attribution. Si l'on s'en tient tout d'abord à l'aula méridionale, la décoration architecturale constitue un indice non négligeable. La frise s'orne de reliefs de griffons, mais contrairement à la façade à décrochements, ces derniers se caractérisent par une tête d'aigle, symbole incontestable de Iupiter Capitolin. Cet animal domine également cette fois l'autre extrémité du complexe : il ponctue les quatre coins du socle de la Columna Traiana. Si on nous en revenonsient aux premières émissions monétaires illustrant la Colonne, nous avons pu noter, dans le précédent chapitre, que celle-ci serait surmontée préalablement d'un aigle en bronze aux ailes déployées (fig. 70). On Nous observonse aussi que les quatre effigies en marbre du socle semblent accentuées (fig. 71). Enfin, une autre donnée primordiale fait de ce dieu suprême la seule divinité de l'Olympe représentée sur la Colonne Trajane (fig. 72). Son intervention est d'autant plus importante qu'elle fut décisive pour mettre un terme à la première bataille (celle de Tapae), qui s'engage contre la cavalerie dace. De fait, le dieu est descendu sur terre pour foudroyer les ennemis. Sa présence renvoie au pouvoir communiqué par Iupiter à l'empereur lui permettant de triompher de tous les ennemis adversaires de l'Empire. Dans le même ordre d'idée, on nous pouvonseut rappeler une hypothèse de A. B. COOK A. B. qui voit en l'élaboration de la Colonne une lointaine évocation des modèles germains qui servaient de supports à des effigies de Jupiter (fig. 73)135(*). Ce rapprochement serait rendu possible par le lien étroit qui existe entre Trajan et Jupiter et pourrait être illustré par les monnaies présentant la Colonne supportant un aigle (il en va de même pour Antonin le Pieux et sa Colonne). Bref, la prédominance de l'aigle, symbole de Jupiter, ainsi que la représentation du dieu sur la Colonne Trajane dans le secteur septentrional pourrait répondre à une statue de cette divinité à l'extrémité opposée du site136(*). Aussi, l'iconographie, comme nous pouvons aisément le constater, tourne autour de la Victoria Dacica et des illustrations de la Victoire occupe massivement le site. Or, il n'est pas rare que cette divinité soit unie à son homologue capitolin. Jupiter est considéré par les Romains comme « le dieu de la conquête et de la victoire », ce qui expliquerait leur union137(*). Une association de Iupiter à la thématique victorieuse du Forum ne serait donc pas incompatible.

Toutefois, quand bien même il Trajan est proclamé comme l'élu de Iupiter Optimus Maximus et bien que le rapprochement entre les deux semble être un fait évident, les tentatives d'interprétations sont biaisées par une manque de données tant archéologiques que littéraires. De fait, au vu des rapports de fouilles, aucune statue pouvant renvoyer à Jupiter n'a été exhumée, de même, les sources ne font pas mention de l'édification ou de la dédicace d'une structure quelconque en son honneur. De plus, globalement, on note peu d'iconographie qui s'y rapporte. Dès lors, nous disposons de peu de données pour en confirmer avec certitude l'interprétation comme une statue de Iupiter Optimus Maximus.

Une approche intéressante pour ma part serait alors d'en revenir au projet thématique originel du complexe : le triomphe de Trajan sur les ennemis orientaux, les Daces au terme de deux conflits armés de 101-102 et de 105-106. Sur la base de cette constatation, on nous pourrionsait donc placer dans la niche méridionale la statue d'une autre divinité, celle de la Victoire. Nous avons déjà rappelé au combien cette iconographie est omniprésente sur le site : couronnement des attiques des avant-s corps de la Basilica, frise de la nef centrale aux Victoires tauroctones, elle accompagne les exploits de l'empereur sur la Colonne Trajane, elle soutient l'inscription du socle, etc. Ce choix irait donc dans le sens d'une continuité thématiquedu programme décoratif. Par un édifice sacré dédié à sa personne, Trajan rend hommage et voue un culte à celle qui fut son acolyte lors de ses combats et qui le couronne de gloire. Cette exaltation irait de paire avec celle des trophées qui bordent les portiques. L'incarnation de cette divinité en une statue triomphale nous renvoie aux candélabres reflets d'une lumière perpétuelle comme symbole d'une victoire sur la mort après des années de conflits.

De même, dans le Forum Transitorium, Minerve est représentée sur l'attique des portiques latéraux et le temple lui est dédié, toujours par soucis de permanence respect du même thèmedu même thème pour en renforcer son impact. On Nous pourrionsait penser au même principe appliqué, dans notre cas, avec la Victoire.

Cette interprétation vient un nouvelle fois renforcer davantage notre rapprochement avec les principia. Elle reste dans le prolongement d'un désir de glorifier une idéologie et une politique militaristes. Elle célèbre de nouveau la victoire contre les Daces, sublime la puissance militaire de Trajan et rappelle que la le Forum a été initié en 107 apr. J.-C. à la fin du conflit. Elle place l'ensemble du complexe trajanien au rang d'heroon.

Mais une nouvelle fois, c'est l'absence de données supplémentaires qui vient faire planer le doute sur cette autre interprétation. Par conséquent, on nous pouvonseut en déduire que s'il y a une niche au sud, sur l'axe principal bien que la ligne visuelle soit brisée, elle devait avoir beaucoup d'importance. Est-elle destinée à contenir une statue, à remplir le rôle de sacellum, mais voué à qui ? Ou encore contenait-elle une effigie d'un des membres de la famille impériale divinisé ? De même, elle pourrait renfermer simplement un trophée et prendre une apparence extérieure similaire au nymphaeum de Glanum d'époque augustéenne (fig. 74). Là se pose la question de l'attribution d'une fonction à cette salle du vivant de l'empereur.

Un autre rapprochement peut aussi être fait d'un point de vue planimétrique et peut-être fonctionnel avec l'agora haute d'Éphèse (fig. 75). C'est ici la basilica judiciaire (165 m de long) qui nous intéresse et plus particulièrement son extrémité orientale considérée comme une sorte de chalcidicum par P. GROS138(*) (fig. 75, E). Celle-ci se compose d'une structure quadrangulaire (approximativement 18 X x 15 m) qui débouche par trois accès sur les nefs de la basilica. D'une part, l'agencement de la colonnade constituant trois portiques ainsi que la rupture partielle de l'axialité visuelle par la présence d'un portique longitudinal directement après l'entrée, nous ramène au schéma architectural de notre site. D'autre part, le mur du fond semblait aussi être occupé par deux statues, celles d'Auguste et de sa femme Livie exposées aujourd'hui au Musée d'Ephesus (fig. 76). Cette salle était utilisée comme hall cérémoniel de la Basilica, elle a été démolie durant la première ère byzantine. Cependant, l'ensemble de la structure était couvert et le trou central est absent contrairement à notre cas.

Le dénivellement constitue la seconde particularité architecturale de ce secteur méridional. Construction sans précédent, des interrogations planent quant à sa destination. Dépourvue de liaison via un escalier avec le portique, elle il constitue donc une structure indépendante. Je n'ai reien pu trouver de comparable à ce schéma architectural. Dès lors, quant bien même si les dimensions sont imposantes (environ 14 X x 17 m), ne pourrait-on pas y voir un bassin d'eau ? Je n'emploierai pas ici le terme de nymphaeum puisqu'e il renvoie à une fontaine d'eau jaillissante, mais je parlerai d'une simple piscine d'eau stagnante.

Face à un dénivellement d'1,20 m, le contenu d'eau s'élèverait sur 80 cm environ jusqu'à la bordure inférieure de l'épigraphe elle-même haute de 40 cm. Je m'appuie principalement sur la présence de marbres qui diffèrent du reste du complexe et surtout sur celle du cipolin (fig. 77). Employé pour les colonnes de la façade et du portique interne tout comme pour le pavement, ce marbre paraît relativement courant dans des pièces d'eau comme des thermes, des fontaines139(*), des vasques. Sa couleur serait valorisée par les reflets changeant de l'eau. Un rapprochement a été émis de par sa teinte comme de part sa forme veinée avec les ondes de la mer140(*). Concernant la limite méridionale, R. MENEGHINI, dans le rapport de fouille de 2001, nous mentionne essentiellement son dallage de marbre blanc et la présence d'un système d'évacuation des eaux ruisselant de la toiture des portiques, on ignore donc si la structure pouvait comporter un mortier hydraulique étanche (opus signinum) qui doit répondre au besoin d'un bassin.

L'existence d'eau au sein d'un forum se retrouve également dans d'autres Fora Imperialia. Tout d'abord dans le Forum Augusti, des fontaines devaient orner les extrémités de l'escalier du podium du Temple de Mars Ultor141(*) (fig.). Ensuite, dans la cour du Templum Pacis, des bassins d'eau étroits alternent avec des parterres142(*) (fig. 78). Enfin, le Forum IuliiIulium comporte au sein de son area forensis une ou deux fontaines monumentales dites des nymphes Appiades, elles se situeraient devant le Temple de Venus Genitrix143(*) (fig. 79).

« En bordure du portique, favorisant le reflet de la colonnade et du ciel, ces bassins produisent l'effet d'étroits miroirs d'eau destinés à souligner les volumes architecturaux et les perspectives sur les jardins »144(*). Ces propos rendent compte du caractère plaisant qu'offre un plan d'eau. Créant un puits de lumière, l'eau fraîche en plein air vient meubler et animer cet espace de transition pour le rendre d'autant plus agréable à franchir.

Face à l'analyse des différentes composantes de ce secteur méridional, on nous pouvonseut assimiler cette cellule architecturale à l'atrium d'une domus. Celui-ci joue également le rôle de transition, de liaison et de distribution de la circulation vers les différentes ailes de la maison. Leur centre en plein air est percé d'un impluvium. Cependant, au terme de son évolution (époque tardo-républicaine), celui-ci perd son rôle de récolte des eaux pluviales pour devenir une simple piscine ornementale destinée à créer une sorte de jardin intérieur, d'espace d'agrément145(*). Dès lors, dans notre situation, ne pourrait-on pas parler d'un vestibule dont le centre est occupé par un bassin entouré de colonnes soutenant la toiture à la manière d'un atrium corinthium ? Cet aménagement ouvert en plein air pourrait créer un jeu de reflets entre l'eau et les marbres colorés qui la bordent, tout spécialement le cipolin. Il permettrait d'agrémenter le parcours du visiteur empruntant des voies piétonnes telles que les portiques. Dans ceux-ci seraient exposés les butins daces tout comme le péristyle de la domus exhibe des oeuvres d'art146(*). Toutefois, la reconstitution de R. MENEGHINI couvre cet « atrium » d'une toiture droite contrairement à l'utilisation traditionnelle du toit en appentis.

En conclusion, qu'elle soit aboutissement ou commencement du parcours du visiteur, la limite méridionale du complexe est à considérer comme une pièce pivot entre les Fora Traiani et Augusti. Dès lors, le prolongement du Forum pourrait-il répondre à un prolongement idéologique ? Puisque l'on prétend que le site de l'Optimus Princeps reprend des éléments tels que les hémicycles, les effigies des summi viri, les imagines clipeatae, les statues daces par oppositionface aux cariatides147(*) pacifistes ou encore la basilique à exèdre présumée par E. LA ROCCA au Forum d'Auguste148(*), peut-être par cette liaison architecturale, il existe-t-il une volonté de rejoindre deux idéologies contraires : celle du fondateur du principat désireux d'exalter l'Empire et celle de celui qui l'a conduit jusqu'aux confins du monde à la recherche de victoire et de gloire.

D. TENTATIVES D'ATTRIBUTION MONÉTAIRE

Nous allons maintenant en revenir aux deux monnaies énigmatiques présentées préalablement dans le premier chapitre et essayer d'avancer des tentatives d'attribution. Pour rappel, le premier type d'aureus illustrait une structure similaire à un arc à un fornix et possédait comportait la légende FORVM TRAIAN(I) (fig. 80). Daté du règne de Trajan, les premières études l'avaient identifié comme l'entrée monumentale du complexe insérée dans le murus marmoreus. Le second type comportait un temple octostyle entouré d'une galerie ouverte avec la légende SPQR OPTIMO PRINCIPI au champ et en exergue SC (fig. 81). Ces émissions sont également datées du règne de l'empereur et la littérature archéologique a voulu y voir une figuration du Templum Divi Traiani. Toutefois, nous avons pu dégager des nouvelles données archéologiques que ces attributions monétaires ne sont plus valides. Il faut donc s'en retourner aux analyses. Serait-il possible qu'une de ces deux émissions illustre notre secteur méridional ?

Dans un premier temps, si l'on nous observonse la reconstitution de R. MENEGHINI, il semblait plausible d'établir un rapprochement entre l'édifice octostyle du second type monétaire et la façade d'accès à l'aula (fig. 82). Toutefois certaines observations infirment cette hypothèse. Si dans les deux cas, on nous nousse retrouvonse face à une construction centrale octostyle, sur la monnaie, elle est surélevée par un podium imposant de quatre ou cinq marches, alors que, dans notre cas, la continuité entre la place et l'aula caractérise la façade. Aussi, la couverture en fronton est présumée par l'archéologue149(*). Il l'a présuppose par volonté de correspondance architecturale avec le propylée au nord du site (nous y reviendrons), bien qu'elle pourrait être d'un tout autre type. Concernant les figures d'acrotères (personnage central portant une lance entouré de deux Victoires tenant des trophées) ou le relief du tympan assimilé à Jupiter accompagné de deux figures agenouillées, nous ne pouvons, par faute d'un manque de données archéologiques, en confirmer ou infirmer leur présence. Les deux portiques latéraux présentent sur certaines émissions six colonnes, tout comme notre objet d'étude, mais sur d'autres quatre, le nombre de colonnes semble donc aléatoire. Au champ des monnaies, ces portiques s'assimilent plus à de simples galeries couvertes d'une toiture à double pan surmontée d'acrotères qu'à un entablement à décrochements appuyé sur un mur plein constitutif d'une galerie interne voûtée en berceau. Dans le même ordre d'idée, on est en droit de s'interroger sur l'éventuelle présence d'une sorte d'autel devant le podium comme l'illustrent certaines émissions (fig. 81). Notons aussi que la légende n'implique pas nécessairement que cette construction s'insère dans le complexe trajanien : elle signale essentiellement que c'est sur la base d'un senatus consultum voulu par le Sénat et le peuple romain que la construction a été programmée. Par conséquent, l'effigie au champ de l'émission monétaire nous ferait plus espérer un temple colossal qui se dégage des portiques latéraux par son ampleur. Aussi, la mise en scène des portiques ne répond pas nécessairement au schéma innovant que l'on retrouve pour notre secteur. L'ampleur Une tellede la construction centrale aussi imposante se rapproche de monnaies illustrant des temples canoniques tel que celui d'Antonin et Faustine débuté en 141 apr. J.-C. (fig. 83). Néanmoins, la scénographie du champs est d'autant plus similaire à celle adoptée pour un complexe plus tardif : le temple de Matidia (fig. 84). L'édifice a été dédié par Hadrien à sa belle-mère après sa mort en 119, il devait s'agir d'un périptère octostyle de dimensions colossales posté au milieu d'une place à portiques avec des colonnes de giallo antico et qui s'ouvrait d'un côté en un arc monumental. Un médaillon d'Hadrien daté de 120 nous permet d'en connaître l'aspect (fig. 85), la représentation est particulièrement proche de la monnaie de l'époque de Trajan. Il faudrait donc s'attendre pour cette dernière à une construction analogue, ce qui est contraire à ce que nous avons sous les yeux. Toutefois, dans l'éventualité où cette interprétation demeurerait valide, la statue assise présentéeait dans l'entrecolonnement de l'édifice central renverrait à la niche de l'aula. Il est de la plus haute importance de préciser que cette effigie est assimilée traditionnellement à Jupiter, de même cette divinité serait représentée sur le tympan150(*). Mais rappelons que le mur de délimitation de la galerie est continu, il est donc invraisemblable qu'on puisse observer de l'area forensis la statue, le champ visuel étant rompu, or c'est précisément l'inverse qui est illustré ici. Dès lors, l'identification ne peut être acceptée.

Par contre, la première émission monétaire est d'autant plus pertinente (fig. 86). La légende FORVM TRAIAN(I) implique immanquablement une liaison avec le Forum. Toutefois, les études ont interprété tendancieusement la structure avec un arc voté par le Sénat pour célébrer la victoire de Trajan face aux Parthes et ont donc proposé son insertion dans le murus mamoreus. Cette édification nous est mentionnée par Dion Cassius.

« Kai\ oi{ me\n a{vi~da au}t+~ tropaiofo/ron pro\j polloi~j a@lloij e}n au}t*~ t*~ a}gor&~ au}tou~ pareskeu/azon, kai\ h{toima/zonto w{j porrwte/rw a}panth/sontej ei} e}pani/oi. »

Dion Cassius, Histoire Romaine, LXVIII, 29, 3

« On lui érigea, sans compter plusieurs autres, un arc de triomphe sur son Forum, on se disposait à aller aussi loin que possible au-devant de lui à son retour. »

Traduction d'e E. GROS et V. BOISSÉE151(*)

De même, sur certaines émissions, la mention SC était apposée en exergue et confirmait la construction sur la base d'un consultum du Sénat. Cependant, cette décision est datée en 116/117 apr. J.-C. (victoire parthe), c'est-à-dire après la dédicace du Forum. , Oor le murus marmoreus ne peut dater de cette époque, puisque l'aula présente la titulature de Trajan de son vivant. C'est pourquoi pour certains comme L. RICHARDSON et J. C. ANDERSON, il aurait seulement pu être remodelé à cette date152(*). Ce qu'il n'exclut pas, par conséquent, sa présence préalable au sein du site. De plus, les émissions monétaires le représentant se situent dans une tranche chronologique entre 112 et 117 apr. J.-C.. Le terminus post quem est fixé sur la base de la titulature impériale citée au droit : IMP TRAIANO AVG GERM DAC PM TR P COS VI PP. Trajan en est donc à son sixième consulat, c'est-à-dire en 112 apr. J.-C...

SubséquemmentPar conséquent, quand bien même le nouveau schéma n'autorise plus d'y voir un arc monumental d'entrée, il reste envisageable de maintenir la situation de cet édifice au sud du Forum. Nous pourrions alors très bien l'assimiler à la façade à décrochement pour y voir un raccourci de cet agencement. Un tel procédé pourrait être signalé par la structure de l'attique. Le fornix central est surmonté d'une large bande rectangulaire qui se dégage du fond. Sur cette dernière, pourrait très bien être apposée une inscription rappelant l'acte du Sénat et par la suite l'épigraphe de dédicace d'Hadrien exhumée dans ce secteur. De part et d'autre, des structures rectangulaires allongées en retrait alternent avec d'autres en relief, cette disposition pourrait correspondre aux décrochements successifs de l'entablement. Celui-ci, subséquemment, ne serait plus destiné à soutenir un fronton, mais diverses effigies : Trajan au commande d'un seiuges seiuges est couronné par une Victoire ailée ; deux personnages non identifiables, peut-être des soldats, entourent le char ; enfin, aux extrémités, des Victoires dédicacent des trophées ( ?). Comme nous l'avionsl'avons préalablement mentionné, les arcs formés par les colonnes viendraient répondre à des niches creusées dans le mur de délimitation de la galerie. Ces cavités renfermeraient des statues (divinités153(*)) et seraient closes par des frontons triangulaires, eux-mêmes surmontés d'imagines clipeatae (portraits des généraux de Trajan154(*)). Il est aussi tout à fait logique que l'intérieur du fornix central soit vide, puisque l'axe visuel est brisé entre la place et l'aula par la présence d'un mur. Toutefois, sur certaines émissions plus détaillées, une petite barre horizontale semble être apposée environ aux deux tiers de la hauteur de l'arcade centrale (fig. 87). Aussi, la portion inférieure pourrait indiquer la profondeur de la galerie interne et la partie supérieure un fragment du mur de délimitation cachant l'aula. Dans ce sens, il est probable que la clé de voûte conservée au Palazzo dei Conservatori du Capitole surmonte le fornix (fig. 88)155(*). En son centre, une personnification de la Dacia Capta156(*) est assise dans une atmosphère générale de tristesse. Derrière elle, un amas d'armes et d'armures renvoie à la défaite dace. Amas qui annonce peut-être celui des butins tirés de cette débâcle conservés dans l'aula. Un telle image se retrouve aisément sur les monnaies de Trajan : uUn Dace (fig. 89) ou Dacia (fig. 90) assis sur des armes avec en exergue la légende DAC(IA) CAP(TA).

Parallèlement, si l'on opte pour cette interprétation, cette même technique du raccourci se retrouve sur les émissions monétaires illustrant la devanture de la Basilica Ulpia (fig. 91). Les trois avant-corps sont aussi réduits en une sorte d'arc avec leur rampe d'escaliers respective. Leurs attiques se dégagent du fond et ils devaiient soutenir les inscriptions reprenant la titulature impériale du commanditaire des lieux. Aux parties supérieures, on nous retrouvonse cette fois un quadrige pour le segment central et des biges pour les latéraux (dans certains cas, on y retrouve aussi des quadriges). L'empereur est également couronné par une Victoire. Le char central est accompagné de chaque côté par un soldat romain lance en main.

Cette lecture monétaire n'entrave ne en rien l'interprétation fonctionnelle du secteur auquel la structure donnerait accès. Au contraire, elle en renforce l'hypothèse par l'exaltation d'une iconographie telle que des trophées, des Victoires, des soldats ou encore des chars dont la symbolique renvoie aussi à une glorification des exploits militaires de l'Optimus Princeps. Une telle reconstitution de la façade tripartite consolide également, de par sa thématique iconographique, le rattachement aux principia et permet de rejoindre la gamme décorative des autres pourtours de la place.

E. CONCLUSION

Au terme de l'analyse de l'extrémité méridionale du Forum Traiani, nous pouvons conclure que cette zone peut difficilement remplir la fonction de Templum Divi Traiani. Tout d'abord, les superstructures sont à dater, grâce aux données épigraphiques, du vivant de l'empereur. Or ce dernier recevait seulement la consécration post-mortem. Il faudrait alors attribuer au site une autre fonction préalable. Toutefois, nous avons pu démontrer que tant par sa planimétrie, que par l'emploi de certains marbres ou encore pour de par son iconographie, il est difficile de lui conférer un véritable rôle d'aedes. Aussi, au jour d'aujourd'hui, la liste des constructions d'Apollodore de Damas est dépourvue d'édifices religieux : volonté ou coïncidence ? laLa question peut être posée. Mais il est un fait certain que le secteur, étant immanquablement prévu dans le projet originel, devait jouer un certain rôle dans la conception globale du complexe. Il semble peut probable que l'on puisse parler simplement d'une fonction d'apparat. De même, la particularité des découvertes in situ jettent une somme d'interrogations quant à son utilité. Nous avons noté un rôle certain d'entrée et de communication entre les deux Fora. De par une politique militariste et expansionniste de l'Optimus Princeps, nous croyons pouvoir supposer l'exposition, dans les portiques, des butins issus du trésor de Décébale comme outil de propagande. Il restait alors à s'interroger sur la destination originelle de la niche qui occupe le mur de délimitation méridionale. Elle pourrait bien contenir une statue peu probablement d'un des membres de la famille impériale (ce qui semble peu probable), mais il pourrait s'agir d'un trophée, d'une effigie de l'empereur ou d'une divinité comme la Victoire Jupiter ou plus particulièrement Jupiter la Victoire. Avec l'exaltation du maître de l'Olympe associé à la Victoire qui domine l'iconographie, nous serions face à une cohésion symbolique et idéologique forte. L'aula pourrait alors être investie du rôle de sacellum Iovis. Il restait alors à se pencher sur la particularité première de l'aula, à savoir la cavité centrale bordée de l'épigraphe reprenant la titulature impériale. Quand bien mêmeMême si les données sont lacunaires, le dénivellement pourrait servir de bassin d'eau stagnante.

Sur la base de ces constatations, l'interprétation des deux types d'émissions monétaires prend une tout autre tournure. L'effigie d'un temple octostyle ne peut plus être rapprochée de la nouvelle reconstitution tridimensionnelle du site. Par contre, l'illustration préalablement interprétée comme un arc triomphal serait à chercher dans la façade tripartite. Dès lors, les sculptures qui surplombent l'attique viendraient répondre à celles qui ornent les avant-corps de la Basilica Ulpia. L'établissement d'un véritable dialogue architectural se lit dans une correspondance décorative. Décoration qui elle-même prône une valorisation de l'idéologie militariste qui caractérise l'Empire de Trajan. Par là même et par les tentatives d'interprétation fonctionnelle des monuments archéologiques nouvellement déblayés, on nous se nous rattachonse une fois encore aux quartiers généraux des camps militaires, les principia.

Toutefois, notre question de départ, à savoir « qu'entend-t-on par Templum Divi Traiani ? », reste toujours sans réponse. Mais l'analyse a permis d'exclure toute filiation avec ce secteur méridional. Il convient donc désormais de se tourner vers l'autre extrémité du complexe pour voir si elle nous permet de faire la lumière sur ce concept.

IV. LE SECTEUR SEPTENTRIONAL

A. INTRODUCTION

Second secteur qui fit l'objet d'une révision planimétrique radicale, la délimitation septentrionale du Forum Traiani impose de porter un nouveau regard sur le site, au même titre que le secteur analysé supra (fig. 92, 93, 94 et 95). Le premier chapitre de ce présent travail présentait succinctement les prémices des découvertes archéologiques des années 1991-1997 et du Jubilé de 2000 : par une répartition du terrain en terrasses sous le Palazzo Valentini et les églises Santissimo Nome di Maria et Santa Maria di Loreto, de même que par l'absence d'une structure appartenant à un de podium, l'élaboration d'un édifice cultuel monumental (templum italico Italicum sine postico) est rendue impossible. Cette perspective inenvisageable en appelle à une mise à jour par un nouvel examen de la limite nord. R. MENEGHINI propose alors d'y voir un propylée monumental d'accès au Forum par le Campus Martius. En 1695, uUne épigraphe reprenant la dédicace d'Hadrien a aussi été retrouvée en 1695 dans l'espace environnant. Il convient dès lors de se tourner vers une analyse plus approfondie de ces informations novatrices.

B. PRÉSENTATION DES COMPOSANTES

LE PROPYLON (fig. 92, 93 et 95)

Si l'on s'en tient essentiellement à un bref aperçu descriptif, nous pouvons observer que les dernières études proposent de conférer à l'extrémité du site se compose d'un avant-corps octostyle. Toutefois, nous manquons cruellement d'évidences archéologiques pour reconstituer avec certitude ce secteur. Alors que la limite sud est aujourd'hui attestée et que son plan ne peut plus être remis en question, la perplexité demeure au nord. Rappelons-nous l'alternative de J. E. PACKER (chapitre I) qui rejette la reconstitution de R. MENEGHINI. La présence d'un propylon d'entrée reste donc hypothétique même si de nombreux archéologues adhèrent à cette proposition. Les bases des colonnes n'ayant pas été retrouvées, la profondeur de la structure en saillie présumée reste indéterminée. Toutefois, elle est estimée à une dizaine de mètres. Ce dernierL'avant-corps est probablement surélevé par une volée de marches au marbre inconnu. Une donnée pertinente porte sur la découverte en 1845 d'un escalier à 13,40 m de la Columna Traiana157(*). Ce dernier était interprété comme appartenant au podium du temple. Cette analyse, antérieure au Jubilé, nous fait remarquer l'exiguïté de l'espace qui aurait alors séparé la Colonne et la façade d'un temple octostyle. Nous pourrions aujourd'hui penser que l'escalier appartient au propylon. Quelques fragments de la colonnade en façade se trouvent encore in situ et permettent d'en déterminer l'apparence et les dimensions. Elles devaitent être dotées de fûts monolithes de granit gris du Mons Claudianus hauts de 50 pieds, c'est-à-dire d'environ 14,70 m,, et larges de 1,90 m de diamètre (fig. 96). Ces derniers viennent supporter des chapiteaux corinthiens de marbre blanc de 2,12 m de hauteur (fig. 97) et reposent sur des bases également de marbre de Luna. Les colonnes internes, quant à elles, sont de granit rose. La composition de l'entablement du propylée reste énigmatique. Toutefois, quelques fragments ont été découverts sous le Palazzo Valentini et les deux églises qui l'entourent158(*). Ils présentent la même iconographie que la limite méridionale. Ce sujet est par ailleurs problématique. En effet, selon F. ALBERTOLLI, lors de l'érection de l'église du Santissimo Nome di Maria vers 1736-1741, deux fragments de frise aux Amours et griffons (tête de lion) ont été retrouvés. Ils sont aujourd'hui conservés au Museo Gregoriano Profano du Vatican (fig. 56-57). Ces reliefs, nous les avions déjà préalablement attribués à l'autre extrémité du site sur la base de dessins de la Renaissance. De fait, pour C. FANUCCI, ils ont été exhumés lors de la fondation du monastère de Santa Eufemia à la fin du XVIème siècle159(*). Mise à part cette controverse, G. PIAZZESI en arrive à octroyer aux deux limites du complexe la représentation de cette frise160(*). De même, un troisième bas-relief avec un Amour était conservé au Musée de Berlin (fig. 98). De plus, les différentes phases d'édification du Palazzo Valentini ont permis la mise au jour de nombreux autres vestiges tels que des colonnes de granit gris et rose, des chapiteaux, des fragments de corniche ou d'autres frises (de la corniche apparemment aux motifs végétaux). Des protomés animaliers de marbre issus du même secteur devaient probablement orner la façade d'accès au complexe. L'ensemble de ces fragments architectoniques a été préalablement attribués à l'ordre architectonique du pseudoprétendu temple colossal et à son portique curviligneont été retrouvés. Aujourd'hui, leur emplacement doit être revu et reste donc encore indéterminé. Il s'agit de cf. la rocca et millela. Les tentatives de reconstitutions du propylon proposent d'y voir une couverture à fronton, dotant la structure d'une allure de pronaos. La hauteur globale est estimée entre 22 m et une trentaine avec le tympan. La superstructure vient s'adosser sur aule mur de terminaison septentrionale du groupe trajanien. Celui-ci se subdivise en sa partie centrale pour créer plusieurs accès de liaison entre le propylon et la cour de la Columna Traiana.

LES BIBLIOTHÈQUES ET LA COUR DE LA COLUMNA TRAIANA (fig. 92, 93, 94 et 95)

Si nous poursuivons notre progression, la délimitation septentrionale s'organise entre le dit propylée et l'imposante Basilica Ulpia en deux structures quadrangulaires disposées en vis-à-vis et de part et d'autre du péristyle de la Colonne Trajane (fig. 99). Au terme de leur élaboration architecturale, les deux bâtiments forment chacun un hall rectangulaire d'assez grande taille (20,10 X x 27,10 X x 14,69 m). L'élévation devait être plus importante que celle du propylée, avec au minimum 22 m à l'intérieur et plus de 30 m à l'extérieur. La simplicité de l'entrée se marque par deux colonnes de pavonazzetto. Les entrecolonnements devaient être comblés par des chancelles de bronze dorées créant, par conséquent, un espace ouvert en permanence sur l'extérieur (fig. 100). Les deux murs latéraux internes sont repartis en deux « étages ». Il s'agit, en fait, d'une galerie étroite munie de balustrades dans les entrecolonnements. Tous Les deux niveaux sont scandés de colonnes cannelées de pavonazzetto à bases et chapiteaux corinthiens de marbre blanc disposées en vis-à-vis de pilastres corinthiens cannelés également du même marbre mauve de Phrygie. Les entablements s'ornent d'une frise aux motifs végétaux. Les pilastres séparent des niches quadrangulaires qui devaient être closes chacune par une porte en bois à deux volants. La paroi du fond suit la même disposition, mais présentait en son centre un avant-corps toujours de deux niveaux aux colonnes de giallo antico. Dans celui-ci, devaient se trouverse trouvaient peut-être une statue de l'empereur et à l'étage une effigie de Minerve, déesse de la sagesse. Ne revenons nous attardons pas ici sur la problématique de la couverture., notonsNotons toutefois que la lumière devait être minime, peut-êtreil semble qu'elle provenait-elle exclusivement du cortilee la cour voir meneghini161(*). L'agencement du sol suit un appareil isodome alterneant d'étroites dalles de giallo antico avec des rectangles de les dalles de giallo antico et de pavonazzettogranit gris plus larges (fig. 92). De part et d'autre de la ligne médiane, Face aux colonnes d'entrée, des des dalles plus grandes de pavonazzetto sont plus larges. Elles devaient renvoyer renvoyaient peut-être aux à l'emplacements de tables destinées à la consultation des ouvrages trapeza. Ces deux édifices au plan identique sont identifiés comme des bibliothèques. Respectant la tradition des premières librairies impériales, la bibliothèque est alors divisée en une collection grecque et latine, symbole du bilinguisme de l'Empire. Les armaria (plutei) numérotés étaient destinés à conserver les archives (édits des empereurs, des préteurs, des censeurs et décrets du Sénat) et quelques autres documents tels que les libri lintei (l'autobiographie de César ou encore les Commentarii de Trajan). La lumière infime serait alors indirecte pour ne jamais atteindre l'intérieur des armaria, ce qui risquerait d'endommager les rouleaux de papyrus qui y était conservés à l'intérieur.

La Columna Traiana s'insère dans un péristyle étroit de 25 m de long pour 18 m de large (fig. 101). Celui-ci se compose de trois portiques qui s'adossent au mur latéral de la Basilica. Les colonnes à base et chapiteaux corinthiens de marbre blanc sont de pavonazzetto. Elles supportent un entablement à frise de griffons, de candélabres et de vases vers l'extérieur ; la frise intérieure, quant à elle, est décorée de sphinges et de candélabres comme pour les exèdres de la Basilica Ulpiax. La Grande Frise comportant une scène de bataille, Situation probable de la Grande Frise aujourd'hui sur l'Arc de Constantin (312-315 apr. J.-C.), pourrait appartenir à cette portion du site (fig. 102). Subdivisée en quatre panneaux apposés sur l'attique de l'Arc, la frise, à l'origine, devait être continue. Sa destination initiale suscite toujours le débat. S. STUCCHI propose de la localiser sur le mur nord de la Basilique. Elle viendrait orner le quatrième côté du péristyle de la Colonne (fig. 103)162(*). Par contre, A.-M. LEANDER TOUATI préfère la situer à l'intérieur des portiques de l'area forensis comme revêtement de l'attique faisant face aux hémicycles163(*). F. COARELLI appose, cependant, le bas-relief sur la façade de la Basilica Ulpia côté place164(*)sur l'un de ses portiques peut-être celui le plus au nord. Son insertion au groupe septentrional reste donc plus qu'incertaine. Le sol du cortile forme un carrelage régulier de dalles de marbre blanc selon toujours un appareil isodomeun découpage rectangulaire régulier. Enfin, les couloirs extérieurs au portique sont revêtus d'un dallage « en escalier » comme nous pouvions en retrouver pour l'aula méridionale. Il vise à promouvoir la progression des visiteurs dans ces espaces de transition (voir ci-dessus et chapitre III).

C. ANALYSE DES COMPOSANTES

Au terme de cette brève présentation des composantes du site, revenons- s'en désormais à notre question fil rouge à savoirinitiale : « faut-il voir enest-il possible de dégager de ces structures le Templum Divi Traiani ? ». Il s'avère manifeste que nous nous trouvons une fois encore devant un propylon à la planimétrie innovante, spécialement par son volume considérable avec plus de 20 22 m de haut en façade. Ce caractère imposant résulte de l'emploi de colonnes particulières dont il convient de développer l'analyse.

Tout d'abord, les fûts en façade sont en granito del foro (fig. 96). Il s'agit en fait d'un matériau issu des carrières impériales du Mons Claudianus dans le désert oriental égyptien. Pierre prestigieuse, elle ne semble pas faire l'objet d'un commerce intense et son emploi reste limité à des constructions impériales prodigieuses (Panthéon, Basilica Ulpia, etc.). Sa hauteur en indique le prestige. De telles colonnes de 50 pieds se retrouvent encore aisément à Rome dans des temples comme celui de Mars Ultor (marbre de Carrare), mais elles sont composées d'une superposition de tambours, il ne s'agit donc pas de fûts monolithes. Par contre, lLes escapes monolithiques de granit envoyées à Rome vont de 20 à 50 pieds de hauteur165(*). Toutefois, seulement trois édifices romains connus en comportent de 50 pieds : la colonne d'Antoninus Pius (granit rose), les Thermes de Trajan (granit rose) et le supposé Temple de Trajan (granit gris). Sa La présence de granit égyptien en ces lieux témoigne d'une grande habileté et d'un grand prestige au su des proportions (50 pieds équivaut à environ 100 tonnes), des difficultés d'extraction et de transport (naves lapidariae) qu'un tel granit implique. Cependant, la recherche de prestige prévoit et cet emploi confère au site une plus grande richesse tout en permettant d'acquérir l'approbation populaire.

Ensuite, son l'utilisation du granit du Mons Claudianus et ses 50 pieds de 'hauteur permettent de progresser dans la datation du secteur. En effet, nous détenons un papyrus de Giessen dénommé P.Giss.69 relatif aux opérations de transport de pierre en Égypte romaine. Dans ce dernier, la mention d'une colonne de granit gris est particulièrement pertinente.

«[...] e}pei\ dia\ th\n tou~ penthkonta/podoj stu/lou katagwgh\n plei~sta kth/nh e !nh e}/comen [...]

( !E}/touj) g {Adrianou~ kai/sar[oj tou~ kuri/ou...] g  g»

P.Giss.69, 13-14 et 18

« [...] car nous avons un grand nombre d'animaux destinés à descendre une colonne de cinquante pieds. [...]

Dans la troisième année du règne d'Hadrien César, le troisième jour du mois de ...] »

Traduction de l'auteur à partir de l'anglais166(*)

Le papyrus rapporte le transport d'une colonne de 50 pieds à Kaine dans le désert oriental. De par cette localisation, J. Th. PEÑA, dans son analyse du document de 1989, veut y voir une colonne provenant de la carrière de granit gris du Mons Claudianus167(*). De plus, l'extraction de bloc de taille aussi imposante caractériserait la production du site. Aussi, une datation du début du règne d'Hadrianus Caesar nous est fournie. Bien que l'indication du mois soit manquante, J. Th. PEÑA pousse l'analyse jusqu'à avancer évoquer la date du 29 décembre 118 apr. J.-C.: Le document démontre donc que la colonne a été transportée de la carrière vers son lieu d'édification en 118 apr. J.-C.. Or la rareté d'emploi de telles pièces permet, toujours selon l'auteur, d'émettre l'hypothèse qu'elle pourrait être destinée au Temple de Trajan divinisé, ce qui impliquerait une construction de cet édifice cultuel par Hadrien (il est donc probable qu'aucun temple ne soit prévu dans le projet originel). Dès lors, si l'on tente de remettre à jour cette analyse au vu des nouvelles données archéologiques en notre possession, nous pouvons conclure que puisque le propylée arbore de telles colonnes, ce dernier ne daterait pas du vivant de Trajan, mais il devrait pourrait s'agir d'une construction posthume oeuvrée par Hadrien.

Toutefois, M. WILSON JONES apporte une autre vision du document168(*). Selon celui-ci, la taille optimale pour l'ordre corinthien nécessite des fûts de 50 pieds. Si, actuellement, pour le Panthéon, on retrouve des fûts monolithes de marbre égyptien de 40 pieds, le projet de base devait prévoir des fûts de 50 pieds pour parvenir à un équilibre parfait des proportions. Dès lors pour l'auteur, la colonne dont fait mention le papyrus pourrait être destinée non pas au Temple de Trajan, mais au Panthéon. En effet, il semble trop précoce qu'en 118, c'est-à-dire au lendemain de son ascension au rang d'Imperator, Hadrien érige directement un temple immense en mémoire de son père adoptif. Les colonnes de 50 pieds devaient donc être prioritairement prévues pour le Panthéon d'Hadrien (la construction est datée par les estampilles entre précisément 118 et 125 apr. J.-C.), mais un changement de plan en a modifié la destination.

Ensuite, une autre polémique s'engage au sujet de la colonnade interne du propylon. Elle se composerait de colonnes de granit rose d'Assouan de même hauteur (50 pieds) et de même diamètre que celle en granit gris169(*). La controverse débute par les recherches de J. B. WARD-PERKINS sur la Columna divi Antonini170(*). Ce dernier propose une analyse de l'inscription grecque gravée sur la base du fût monolithe de granit rose d'Assouan constitutif de la colonne commémorative. L'étude permet d'établir que la colonne fait partie d'une paire de 50 pieds de hauteur qui a été excavée sous le règne de Trajan. Autour de l'année 104, l'empereur aurait alors ordonné la construction d'un édifice monumental requerrant des colonnes aussi imposantes. Pour l'auteur, les fûts seraient alors préalablement destinés au temple du Forum de Trajan. Toutefois, vers 107, le plan originel du complexe est modifié pour accueillir la colonne commémorative des victoires daces, ce qui impliquerait la réutilisation d'une d'entre elles comme Columna divi Antonini plus de cinquante ans plus tard. J. B. WARD-PERKINS en arrive alors à la conclusion qu'il existait immanquablement un temple prévu au sein du complexe trajanien. Néanmoins, s'il semble attesté par l'épigraphe que l'extraction date du règne de Trajan, la destination originelle des deux colonnes n'est que purement hypothétique. Les données ne renvoient donc pas nécessairement à un édifice cultuel, ni à une construction au sein du Forum. Il semble d'ailleurs que l'on retrouve également ce même type de colonne, aux mêmes proportions, dans la grande exèdre des Thermes de Trajan sur l'Oppius dont la construction débute justement après 104171(*) (fig. 104).

La même alternance granit del foro et granit d'Assouan se retrouve également sur une autre construction d'époque hadrienne, le Panthéon. Le pronaos octostyle long de 33,10 m et large de 15,50 m s'orne aussi à l'extérieur d'une colonnade monolithe de granit gris et à l'intérieur de granit rose. Certes, outre une répartition en trois nefs, les proportions sont moindres puisque la structure ne s'élève qu'à 11,70 m, c'est-à-dire 40 pieds romains contre 50 dans notre cas. Toutefois, l'union de deux variantes colorées du granit pour la construction de propylon/pronaos souligne peut-être une préférence d'Hadrien. Ceci irait alors dans le sens d'une datation post trajanienne pour l'entrée du Forum.

Par conséquent, si la colonnade constitue un des caractères distinctifs de l'avant-corps septentrional du Forum Traiani, l'étude de son ampleur tout comme de sa composition marmoréenne invite à une révision des phases de constructions. Il semble plus que probable que la superstructure soit l'oeuvre d'Hadrien. Dès lors, on est en droit de s'interroger sur la planimétrie projetée par Trajan et son architecte Apollodore de Damas. Auparavant, dans le paragraphe du premier chapitre relatif à la nouvelle physionomie du complexe, j'avais noté les recherches de C. AMICI172(*). Ces dernières ont permis d'attester que le mur en blocs de péperin f5 date incontestablement de l'époque de Trajan, il devait présenter en son centre une porte d'accès (fig. 7). Dans un second temps, il sera démoli, selon l'auteur, lors de l'édification du Templum, donc sous Hadrien173(*). Il devait constituer sous Trajan l'extrême limite septentrionale du groupe. Partant de cette constatation, le propylée daté apparemment d'Hadrien respecte-t-il les volontés de départ ou renvoie-t-il à un ré-agencement radical du plan pour y insérer le Templum Divi Traiani ? C'est ici la fonction du porche qu'il faut tenter de déterminer.

Sur ce point, il semble plus que vraisemblable que la structure devait servir d'entrée au même titre que son homologue méridional. Toutefois, le caractère grandiose qu'elle revêt pourrait lui conférer la fonction d'entrée principale au complexe. Par une telle organisation fonctionnelle, le commanditaire des lieux reprend peut-être le projet originel des Fora Imperialia, à savoir le voeu de César de relier le vieux Forum au Campus Martius. Au nord, une artère important, la Via Flaminia/Via Lata traverse la plaine. Il semble que Trajan ait emprunté cette voie lors de son avènement comme Princeps en 99 apr. J.-C.174(*). Mais c'est précisément par cette route qu'il aurait fait son retour triomphal à Rome après la victoire dace. Le déroulement de ces événements en ces lieux, de même que la fonction originelle du Campus (lieu de stationnement et d'exercice des troupes armées), vient conférer une valeur symbolique et idéologique forte à la zone septentrionale. Le choix de positionnement de l'entrée en vis-à-vis du Campus Martius pourrait alors être motivé par ces épisodes historiques. Le visiteur est obligé de suivre la Via Lata pour accéder au site. Il parcourt ainsi le chemin de la procession triomphale emprunté par Trajan lui-même. Néanmoins, si cette fonction d'entrée principale se confirme aisément, ce rôle diffère en bien des points de celui attribué préalablement à ce secteur comme noté sur le plan d'I. GISMONDI (fig. 4). Ce dernier, rappelons-le, plaçait le principal accès au Forum au sud et attribuait à la limite septentrionale un rôle cultuel arborant le Templum Divi Traiani. Par cette nouvelle attribution, c'est toute la fonctionnalité du site qui est alors à revoir (nous y reviendrons dans le prochain chapitre). De même, au vu de l'étroite disponibilité d'espace au sud, des chercheurs tel que J. E. PACKER disposaient, au nord, de part et d'autre du prétendu templum Italicum sine postico, deux accès secondaires par le Champ de Mars (fig. 4). Aussi, une absence d'entrée de ce côté serait illogique puisque c'est précisément du côté nord que la Columna Traiana s'orne des scènes principales qui offrent au visiteur un résumé du récit historique des guerres daces (voir chapitre suivant). Toutefois, un élément vient rompre, en quelque sorte, l'harmonie du schéma : la porte de la Colonne Trajane fait face à la Basilica alors que sa situation dans l'axe du propylon aurait été préférable.

Le même type de disposition planimétrique se retrouve encore au Campus Martius avec la Colonne de Marc-Aurèle. Inspirée directement de la Trajane, elle domine l'actuelle Piazza Colonna (fig. 105). Son côté principal est tourné vers la Via Flaminia. De là, les visiteurs communiquent avec l'esplanade par un escalier (nous y reviendrons de manière plus approfondie dans le chapitre suivant). Un second exemple peut être recherché en dehors de l'Italie, dans le site palestinien de Jérusalem175(*). Nous connaissons l'existence, derrière la porte de Damas, au nord-ouest de la Jérusalem antique, de la Place de la Colonne (fig. 106). À l'époque romaine (probablement sous Hadrien quant le site est reconstruit et rebaptisé en Aelia Capitolina), au centre, une colonne commémorative était élevée sur une base. Elle devait supporter la statue d'un empereur (fig. 107). Avant de franchir les murailles de la ville, le regard du visiteur était déjà porté vers le sommet de la colonne qui se dégageait par sa hauteur. La combinaison entrée-colonne est donc proche de notre objet d'étude.

Outre son rôle d'entrée, corrélativement, la richesse de l'édifice en appelle peut-être à remplir une autre fonction. C'est dans ce sens que R. MENEGHINI a proposé d'y situer le Templum Divi Traiani d'époque hadrienne. Cette hypothèse rappelle une fois encore la recherche inéluctable d'un temple par souci de respect du concept de forum tripartite (voir supra). Dans un premier temps, il est un fait certain que, d'après les proportions des colonnes, le temple devait être immense, proche du Temple de Mars Ultor et plus large que le Panthéon d'Hadrien. Du moins la taille des chapiteaux et des fûts est plus imposante que pour le reste du Forum même s'ils sont stylistiquement similaires (rappelons ici que les fûts font 50 pieds de haut contre 30 pour ceux de la Basilica Ulpia). Dans un second temps, une question se pose : comment placer un temple au sein de ce propylon ? Pour répondre à cette interrogation, R. MENEGHGINI parle d'une « sorta di <edicola-tempio> ricavata all'interno del pronao di accesso al foro dal Campo Marzio »176(*). Bref, nous serions alors en présence d'un temple à cella barlongue dont la largeur reste inconnue. La structure serait alors globalement similaire à celle d'autres édifices dont la cella se présente aussi transversalement tels que l'aedes Concordiae au Forum Romain (fig. 108) ou encore plus particulièrement le premier Panthéon d'Agrippa (fig. 109). Ce dernier, sis sous le pronaos d'Hadrien, date des années 27-25 av. J.-C. et devait être tourné vers le sud, c'est-à-dire dans le sens inverse au temple d'Hadrien. Il devait s'agir également d'une aedes rectangulaire de 43,76 m en façade sur 19,82 m en profondeur. Nous pouvons aussi mentionner le Temple de Veiovis au sommet de l'Arx capitoline de 192 av. J.-C. (fig. 110). Cette typologie d'édifice cultuel ne semble donc pas inhabituelle à Rome. Dans le dernier cas, le choix de la forme rectangulaire couchée est dû à l'étroitesse du terrain. Nous pourrions alors penser qu'il en va de même pour le Templum Divi Traiani puisque nous savons aujourd'hui que le secteur se répartissait en terrasses vers le nord. Toutefois, cette interprétation reste une hypothèse et nous n'avons rien pour la confirmer ou l'infirmer. Néanmoins, nous pouvons noter que, comme la structure est d'époque hadrienne, cela concorderait d'un point de vue chronologique. Mais s'il semble alors logique de retrouver une inscription de dédicace aux alentours, il peut paraître étrange d'en avoir une autre à l'autre extrémité si le temple n'occupe pas ce secteur.

Pour poursuivre notre rapprochement avec les quartiers généraux, l'attribution d'entrée principale au secteur septentrional renforce le parallèle réalisé préalablement avec les principia. En effet, l'accès se fait, tout comme les principia à Vorhalle, par la basilique (fig. 65). Nous allons maintenant en rester momentanément ici pour l'analyse du propylée et continuer notre progression pour en arriver aux bibliothèques.

Concernant l'étude des Bibliothèques du Forum Traiani, je ne peux me référer qu'au récent article de R. MENEGHINI pour le résumer comme suit177(*). Les structures dénommées aujourd'hui « bibliothèques » auraient connu plusieurs phases d'élaboration. Dans un premier temps (107-115), grâce à quelques estampilles que nous possédons178(*), nous savons que Trajan construit vers 105-107 deux salles qui, toutefois, devaient avoir une apparence différente par leur décoration architectonique (ordre unique de colonnes de granit gris d'environ 30 pieds). Il semble aussi que les niches soient inaccessibles au visiteur (elles se trouvent à 1,5 m de haut) et qu'elles ne pouvaient donc remplir la fonction d'armaria, mais avaient seulement une valeur décorative. Dans un second temps (laps de temps très bref, fin du principat de Trajan ou peu après), le projet originel est modifié pour être complété par un second ordre (fig. 111). « Appare dunque chiaro che, quanto meno all'inizio, le due aule non erano destinate a fungere da biblioteche »179(*). Or, les auteurs anciens tel qu'Aulu-Gelle (Les nuits attiques, XI, XVII, 1) ou des textes antiques tels que l'Histoire Auguste ne parlent que d'une bibliothèque (in bibliotheca templi Traiani et bibliotheca Ulpia), nous pourrions alors émettre l'hypothèse qu'elle se trouverait préalablement dans les exèdres de la Basilica Ulpia. Un rapprochement peut notamment être fait avec la Basilique de Constantin (début IVème siècle) sur la Vélia (fig. 112)180(*). L'empereur rajoute au projet de Maxence une abside au nord pour faire fonction de tribunal. Au Bas-Empire, l'édifice jouait donc le rôle de basilique judiciaire pour la ville. De même, le forum de la capitale dace, Sarmizegetusa, fondé par Trajan en 106-107 apr. J.-C. et pour lequel on suppose une réalisation d'Apollodore, comporte une basilique à l'apparence similaire (fig. 113). Aux extrémités, deux structures quadrangulaires devaient aussi servir de tribunalia avec un lieu de conservation des archives181(*). Pour les exèdres ulpiennes, il s'agirait alors plus d'un répertoire juridique (archives) lié à leur rôle de quaestiones qu'à une bibliothèque littéraire.

Le point d'interrogation porte une fois de plus sur la datation du groupe des salles jumelles. Traditionnellement, les études notent que nous disposons de peu d'estampilles reprenant le nom de Trajan. En effet, d'après l'étude de E. BIANCHI, uniquement trois estampilles sont datées autour de 110 apr. J.-C. : deux pour la Bibliothèque occidentale et une pour la Bibliothèque orientale182(*). La majeure partie des estampilles retrouvées dans le secteur septentrional est post-trajanienne. Elles datent de 123 apr. J.-C. Cinquante-cinq exemplaires sont conservés dans la Bibliothèque occidentale. Quant bien même l'Histoire Auguste attribue à Trajan la bibliotheca Ulpia, le texte se rapporterait, selon l'hypothèse de R. MENEGHINI, aux exèdres de la Basilica et non aux deux salles rectangulaires. Dès lors, même si l'ossature des deux aulae serait d'époque trajanienne, nous sommes tentés d'attribuer la majeure partie des travaux à Hadrien (ce qui semble d'ailleurs confirmé par les estampilles). De plus, le cortile de la Colonne aurait été complété par Hadrien entre 125-126, toujours sur la base des estampilles183(*). Ces constatations amènent d'autres interrogations quant à la configuration originelle du secteur méridional et sa fonction première.

Toutefois, même si les deux salles rectangulaires ne devaient pas jouer le rôle de bibliothecae sous Trajan, le parallélisme avec les principia n'en souffrirait pas puisque il reste toujours une pièce pour la conservation des archives. Il semble assez courant de retrouver ce lieu dans des salles liées à la basilique à l'instar d'un site tel que Vetera avec son tribunal accolé à l'édifice judiciaire184(*) (fig. 40).

La réaffectation progressive des deux aulae en bibliothèques pourrait aussi expliquer la disposition particulière dont elles font l'objet. En effet, leur schéma quadrangulaire en vis-à-vis ne répond pas à l'option traditionnelle choisie pour ce type de construction. Si l'on observe la typologie des bibliothèques publiques romaines, notre structure se rapproche des librairies palatines d'Auguste (fig. 114). En effet, il s'agit de deux salles quadrangulaires terminées par une exèdre. Le peu de vestiges qui nous est parvenu est daté de la réfection de Domitien, mais les structures d'époque augustéenne (probablement situées en dessous) devaient être globalement similaires pour créer une bibliothèque répartie en une section grecque et latine. Cependant, les deux salles ne sont pas ici disposées en face à face mais sont au contraire adjacentes.

Néanmoins, ces constatations nous permettent d'en revenir au Templum Divi Traiani pour apporter, tout d'abord, quelques précisions pertinentes. Puisque le Templum serait d'époque hadrienne, restons-en à la physionomie offerte aujourd'hui par le propylée et les bibliothèques considérés traditionnellement comme post mortem. La double épigraphe de dédicace date globalement de 121/122-127/128 apr. J.-C. Cependant, la poursuite de l'édification du Forum par Hadrien aurait pu commencer dès la mort de Trajan (aux alentours de 117-119 apr. J.-C.). Son successeur aurait ensuite associé Plotine après son décès en 122 apr. J.-C (Dion Cassius, Histoire Romaine, LXIX, 10, 3). Toutefois, c'est la mention d'Imperator Caesar Traianus Hadrianus Augustus qui est intrigante. En effet, si l'on observe la majorité des constructions d'Hadrien au Champ de Mars, il n'est pas coutume qu'il y appose son nom. À titre d'exemple, il conserve l'inscription d'Agrippa lors de l'édification du Panthéon (M(arcus) Agrippa L(uci) f(ilius) co(n)s(ul) tertium fecit). Or, c'est précisément sur une construction en dehors du Campus Martius qu'il se retrouve. C'est d'ailleurs ce que souligne Aelius Spartianus dans l'Histoire Auguste (Hadrien, XIX, 9 : Cum opera ubique infinita fecisset, numquam ipse nisi in Traiani patris templo nomen suum scripsit). Que pourrions-nous déduire de cette constatation ? Peut-être faut-il y voir une volonté de légitimer son pouvoir ? Il rappelle qu'il est l'élu de Trajan à sa succession en vouant un édifice à suis parentibus au coeur du centre civique de la Rome impériale. Il pourrait aussi y avoir placé des inscriptions à son nom car il n'est pas l'auteur de projet, mais seulement le continuateur. Il vient lui apporter une connotation particulière avec un Templum Divi Traiani et Plotinae. Ce qui expliquerait l'absence d'un verbe tel que fecit sur l'épigraphe. J. BENNETT souligne par ailleurs ce manquement185(*). Cependant, ce détail n'est pas déterminant car la présence d'un verbe dans une inscription de dédicace d'une construction n'est pas obligatoire.

Ensuite, les propos d'Aulu-Gelle pourraient nous permettre de progresser dans notre analyse de l'ensemble le plus au nord. Il nous parle d'une bibliotheca templi Traiani, c'est-à-dire de la bibliothèque du temple de Trajan. L'emploi de cette formule en appelle à de nouvelles observations. En effet, nous pourrions penser que le Temple se situe à proximité de cette bibliothèque, qu'il est en liaison avec elle, qu'elle le constitue ou mieux que la bibliothèque fait partie intégrante de ce temple. De fait, outre leur rôle public et non sacré, il n'est pas rare que, pour ce type de construction, le profane se mêle au religieux. Sur ce point, les exemples ne manquent pas. Plus ancienne bibliothèque romaine attestée archéologiquement et documentée par la Forma Urbis Romae, les deux salles absidiées d'Auguste (28 av. J.-C.) sont disposées côte à côte et occupent l'aire méridionale du temple d'Apollon (fig. 114 et 115). Les structures sont connectées au temple, occupent son temenos tout comme les demeures d'Auguste et de Livie. Elles devaient comporter une statue d'Auguste en Apollon dans les absides. La situation est confortée par les sources qui font mention d'une bibliotheca ad Apollinis, c'est-à-dire d'une bibliothèque proche du temple d'Apollon. Le même principe se retrouverait aussi dans la seconde bibliothèque d'époque augustéenne, la Porticus Octaviae, édifiée à la mémoire de sa soeur morte en 23 av. J.-C. (fig. 116). La bibliothèque, aire profane, est en liaison avec les édifices religieux de Iupiter Stator et Iuno Regina (probablement l'exèdre entre les deux édifices). Une telle solution rejoint également celle du Templum Pacis des Fori Imperiali (fig. 117). La salle absidiée arbore une statue de Pax et devait aussi jouer le rôle de « salle de lecture ». Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques (XVI, VIII, 2), la mentionne comme une Pacis bibliotheca, la bibliothèque de la Paix. D'autres exemples plus pertinents sont à rechercher en dehors de l'Italie. Les bibliothèques y connaissent au IIème siècle apr. J.-C. une diffusion intense. Ce phénomène serait lié à la détermination d'Hadrien à favoriser la diffusion de la culture186(*). En Turquie, par exemple, l'Asklepieion de Pergame (IIème siècle apr. J.-C.) est doté d'une bibliothèque liée au temenos (fig. 118). Avec un plan quadrangulaire analogue (16,5 x 18,5 m), l'abside axiale contenait une effigie d'Hadrien nu tel un empereur déifié. Pendant grec du Templum Pacis, la Bibliothèque d'Hadrien à Athènes occupe un espace imposant qui regroupe lieux d'exposition et de consultation (fig. 119). L'accès se fait par un propylée tétrastyle qui s'ouvre sur une cour portiquée et agrémentée d'un jardin. Dans l'axe, une salle plus imposante présente un baldaquin contenant une statue. De part et d'autre de cette pièce axiale, des auditoria ferment la composition. Toutefois, contrairement au Forum de Vespasien, l'aire est dépourvue d'une structure cultuelle. Cette lacune peut cependant s'expliquer par sa situation urbanistique. La Bibliothèque est en étroite relation avec la basilique, l'agora romaine et le temple monumental considéré comme le Panthéon d'Hadrien (fig. 120). En effet, ces quatre structures hadriennes présentent intentionnellement le même alignement. La combinaison cumule les fonctions juridique, culturelle, commerciale et religieuse tout comme le Forum de Trajan187(*).

Dans le même ordre d'idée, nous pouvons enfin revenir à Éphèse et plus particulièrement faire le rapprochement avec un édifice précisément de l'époque d'Hadrien : la Bibliothèque de Celsus (fig. 121). Les sources épigraphiques nous indiquent que l'édifice a été réalisé par Tiberius Iulius Aquila en 110 apr. J.-C. en mémoire de son père Tiberius Iulius Celsus Polemaeanus. (consul en 92 et proconsul de la Province d'Asie sous Trajan vers 105-106). Par une frons scaenae, le visiteur pénètre dans une vaste salle de lecture (16,72 x 10,92 m) aux murs creusés de niches. La construction interne est analogue à celle des Bibliothèques Ulpiennes. Les armaria se répartissent sur trois étages. Les rangées de niches supérieures sont bordées d'une galerie de bois munie d'un garde-fou qui permet d'avoir accès aux livres. Cette construction de l'époque d'Hadrien offre une disposition semblable aux Bibliothèques du Forum telles que nous les connaissons aujourd'hui (seconde phase d'élaboration datée probablement de l'époque d'Hadrien). Le mur occidental de la Bibliothèque d'Éphèse présente une abside élevant une statue d'Athéna. Sous celle-ci, l'accès à une crypte permet de rejoindre le sarcophage de Celsus. Tiberius Iulius Aquila a édifié la bibliothèque pour qu'elle soit le monument funéraire, l'heroon de son père. Elle fonctionnait comme un véritable lieu de culte pour Celsus. Ce monument regroupe donc une fonction publique/profane et funéraire/cultuelle.

En ces propos, ne pourrions-nous pas voir dans les Bibliothèques jumelles et la Columna Traiana une transposition du schéma éphésien : l'association d'une fonction sépulcrale et d'un lieu alliant l'aspect cultuel et culturel ? Le secteur septentrional tournerait autour d'un culte héroïque de l'Optimus Princeps. La Colonne renferme les cendres de celui qui s'est vu octroyé le privilège d'être enterré au coeur du pomerium. L'iconographie de la frise du portique qui l'entoure renvoie à une symbolique funéraire. De fait, il arbore des reliefs aux griffons (voir l'analyse du secteur méridional), des candélabres (lumière perpétuelle qui marque la continuité de la vie après la mort), ou encore des sphinges (gardiennes de tombe aux vertus prophylactiques). Les bibliothèques, outre leur emploi comme lieu de consultation d'ouvrages de référence, fonctionneraient conjointement comme des salles cultuelles exhibant une statue de Trajan dans leur exèdre. Un autre élément dans ce sens porte sur l'éclairage. Nous avions déjà remarqué que la luminosité des deux aulae était relativement faible. Cette quasi obscurité irait aussi vers une interprétation cultuelle des lieux. Il existe dès lors une étroite connexion entre les trois structures. La tombe du fondateur se retrouve au centre d'un péristyle que le visiteur doit immanquablement franchir pour rejoindre la bibliothèque voisine. Par conséquent, l'ensemble constitue un tout alliant bibliothèque et sépulture comme nous pouvons retrouver à Éphèse. Dès lors, le Templum Divi Traiani ne serait-il pas à rechercher en ces lieux ? Le propylon jouerait alors le rôle d'imposant pronaos d'accès au temenos constitué des deux bibliothèques et de la Colonne sépulcrale et commémorative. Nous serions alors en présence d' « una sorta di sancta sanctorum » pour reprendre l'expression de E. LA ROCCA188(*).

Cette traduction du secteur nord en aire héroïque à l'époque d'Hadrien confère à la Basilica un rôle diaphragme. En effet, par sa massivité, elle vient clore le temenos et crée une ségrégation entre l'aire civile au sud et l'ensemble religieux au nord. Une même séparation se retrouve aussi dans une autre construction d'Apollodore de Damas mentionnée plus haut, la Colonia Ulpia Traiana Augusta Dacica Sarmitezegusa (IIème siècle apr. J.-C.) (fig. 113). Une fois encore, l'entrée se fait par le forum civil constitué d'une place bordée de portiques. Le visiteur progresse ensuite vers la basilique qui tourne le dos au forum religieux, nous parlons alors de basilica transitoria189(*).

Toutefois, cette analyse porte sur la configuration du site à l'époque d'Hadrien, il ne nous est pas permis de savoir si elle correspondait au projet initial, c'est-à-dire si sous Trajan elle remplissait aussi un tel rôle. Le plan devait varier puisque la destination des deux salles reste inconnue. De même, selon C. AMICI, le mur f5 a été détruit, ce qui suppose un changement planimétrique (fig. 7). Aussi, nous avions déjà abordé la controverse qui court sur les différentes phases d'élaboration de la Colonne Trajane. À l'époque de Trajan, elle ne devait être qu'un simple monument commémoratif probablement non sculpté.

De plus, cette analyse semble concorder avec les cinq sources littéraires présentées préalablement. Quand Aulu-Gelle explique qu'il se trouve in bibliotheca templi Traiani (Les nuits attiques, XI, XVII, 1) ou quand Aelius Spartianus fait mention de l'inscription d'Hadrien in Traianis patris templo (Histoire Auguste, Hadrien, XIX, 9), ces propos ne vont pas à l'encontre de cette hypothèse. Aussi, Dion Cassius prêche qu'Hadrien oi}kodomh~sai nao\n pour Plotine. Le verbe oi}kodome/w désigne l'acte de « bâtir, construire, édifier »190(*). La tentation nous pousserait dès lors à rechercher une aedes nouvellement construite pour sa mère adoptive, ce qui est contraire à notre interprétation. Cependant, l'action de construire pourrait rappeler que c'est principalement Hadrien qui a oeuvré pour l'édification du secteur septentrional. De même, l'ordre de succession de termes tels que Forum Trajani cum templo chez Publius Victor (De Regionibus Urbis Romae, Reg. VII) prône une intégration du templum au sein du Forum, tout comme pour l'equus aeneus et la columna cochlidis. Enfin, l'enchaînement des structures constitutives de la quatorzième région de Rome place, après le forum Traiani, le templum divi Traiani et columna cochlidis. Les deux structures semblent donc associées et devraient se retrouver dans le voisinage immédiat. La liste cite ensuite la cohors VI vigilum et la basilica argentaria. Qu'en est-il de la situation de ces deux structures ? À en croire la suite du document, la Basilica se situerait entre la cohorte et le templum Concordiae. Il doit s'agir de la structure à piliers en « L » à côté du Temple de Venus Genitrix (fig. 4). La VIème cohorte, en charge des régions VIII et IX, se situerait, quant à elle, entre le Forum de Trajan et le Capitole. Par conséquent, l'énumération n'infirme pas notre hypothèse. Les données littéraires vont de paire avec une interprétation du secteur septentrional comme structure cultuelle. De même, elle correspond à l'analyse du terme templum qui, comme nous avons déjà pu le noter, ne renvoie pas à un temple canonique dans le sens d'aedes, mais à un espace sanctifié, une « enceinte » consacrée par une procédure rituelle191(*).

Cependant une autre hypothèse intéressante serait de conférer à l'ensemble du complexe trajanien le rôle de Templum Divi Traiani sous Hadrien192(*). Cette attribution viendrait expliquer la situation des deux épigraphes de dédicace qui, rappelons-le, se répartissent à chaque extrémité du site. Celles-ci viendraient informer le visiteur qu'il pénètre dans une aire cultuelle qu'il provienne du Champ de Mars ou du Forum d'Auguste. Une telle option se retrouve au sein même des Fora Imperialia avec le Forum de Vespasien. Ce dernier est clairement mentionné dans les sources littéraires comme Templum Pacis (Suétone, Vespasien, IX, 1). C'est donc l'ensemble du groupe qui est considéré comme une « enceinte » consacrée. Cette vision viendrait alors renforcer l'idée déjà émise par J. E. PACKER qui voit le complexe trajanien comme une réplique du Templum de Vespasien. Pour ce dernier, le Forum Traiani constitue « an impressive response to the decorative program of the majestic Forum of Peace at the other end of the same central axis. Face to face, the two fora together symbolized imperial war and peace.»193(*). Il veut voir entre les deux sites impériaux une cohérence planimétrique : ils sont construits sur le même axe longitudinal, l'area forensis est le pendant de la cour du Templum Pacis, la Basilica du portique méridional et le Templum (ancienne situation) de la salle à abside (fig. 1)194(*).

Une ultime observation porte sur un fragment de la Forma Urbis Romae d'époque sévérienne. Outre une présentation partielle de la Basilica Ulpia, nous disposons d'un morceau (lastra 29) reprenant l'angle nord-ouest de la Bibliothèque occidentale (fig. 122). Une partie de la colonnade interne y est reprise. À l'extérieur de l'édifice, trois colonnes se détachent en angle droit. Par souci de corrélation, les études ont attribué le même schéma à la Bibliothèque orientale. Dans un premier temps, les chercheurs ont voulu voir dans ces trois colonnes le départ de la colonnade en fer à cheval entourant le temple (selon l'hypothèse proposée par G. GATTI au tout début du XXème siècle). Si aujourd'hui cette interprétation est abandonnée, nous sommes en droit de nous interroger sur l'attribution de ce plan. Pour R. MENEGHINI, ce document antique ne vient en rien infirmer les nouvelles reconstitutions du secteur. Il précise que l'entrée monumentale pourrait être bordée d'une colonnade de moindres dimensions. Elle pourrait aussi être devancée par un espace ceint par un portique à colonnes débutant dans le prolongement des murs c et A pour englober finalement la structure PV4 (fig. 7). Se répartissant sur les terrasses, il créerait alors une place d'une vingtaine de mètres maximum195(*). Toutefois, la Forma Urbis ne nous offre pas une illustration des couloirs et des trois cages d'escaliers jouxtant les murs des Bibliothèques. À moins qu'il s'agisse d'un manque de précision196(*), cette lacune peut paraître étrange au regard de la nouvelle reconstitution proposée par R. MENEGHINI. C'est pourquoi, J. E. PACKER, qui maintient la présence d'un temple colossal au nord, rejette la présence des cages d'escaliers et fait des colonnes le départ du temenos du temple. Les rampes d'escaliers seraient, pour lui, post-sévériennes197(*).

Pour finir, j'ai encore une remarque à formuler. Hormis avec la capitale, il est intrigant de noter que, tant par le secteur méridional que septentrional, je n'ai pu établir des similitudes qu'avec des sites du monde hellénico-oriental. Un rapport est peut-être à rechercher avec les origines orientales de l'architecte des lieux, Apollodore de Damas, ou dans le philhellénisme d'Hadrien.

-nous pouvons en revenir à la question d'un forum tripartite, ce n'est pas ici un temple qui occupe la partie nord du forum en face de l'entrée mais on retrouve une basilique qui rompt transversalement la place et vient créer une sorte de ségrégation entre aire civile et funéraire, cultuelle, sacrée ?

-FUR : à quoi correspondent alors les deux colonnes au nord de la bibliothèque

-mélange granit del foro et granit d'assouan se retrouve également pour le Panthéon d'Hadrien pour une description du porche du panthéon voir chaisemartin p. 223

-ce qui occupait le secteur avant 113 ne nous est pas connu

-époque de trajan témoin sûr = mur de fermeture = limite infranchissable cf. Gros 2000

-fur cf meneghini1998

-cf. paccker initiallment le mur du péristyle était fermé par un mur 2001

LE PROPYLÉE

-cf. packer avec argument des 29 colonnes de granit ce qui est trop important pour un propylées 2003

-absence d'entrée de ce côté = illogique puisque scènes principales sur colonne cf. suite

-cf. Pena : colonne de 50 pieds = encore en égypte en 118

-les colonnes devait atteindre 20 m de haut

-idée portique en quart de cercle est de G. GATTI

-pour la basilique il s'agit de colonnes de 30 pieds

-granit gris = granit del foro

-taille des chapiteaux et des colonnes= plus imposant que le reste du forum même si stylistiquement similaires

-analyser le granit del foro cf. de nuccio p. 236

-si la structure date d'Hadrien, on est en droit de s'interroger la planimétrie originelle voulue par Trajan et son architecte Apollodore de Damas : parler du mur f5 qui fermer peut-être le complexe, si les biblio = surtout d'hadrien, c'est l'ensemble du secteur qu'on peut lui attribuer alors on ne sera jamais s'il a respecter les volontés de départ ou s'il a changé radicalement le plan pour le concevoir à sa manière pour l'agencer de telle manière à y inserrer le fameux templum divi traiani

-cf. Bennet : trajan avait ordonné avant le 29/08/104 la construction d'un batiment monumental avec colonnes de granit rose de 50 pieds : voir si note pour cette info + cf. De nuccio : au départ colonnes de 50 pieds en marbre d'assuan prévue pour pronaos du Panthéon qui seront utilisé en deuxième recours pour temple d'Antonin et Faustine car changement de plan par Hadrien pour des colonnes de 40 pieds en raison des difficultés d'extraction cf. Ungaro 1995 (12 m)donc dans notre cas téoigne d'une grand habilleté et d'un grand prestige+ cf. ward-perkins 1976

-question de la datation

-par dimension serait une sorte d'édicule temple cf meneghini 1998

-césar souhaitait relier le vieux forum au Champs de Mars: logique de poursuivre son choix en plaçant une entrée de ce côté peut-être

-il semble que le granit gris à l'époque d'Hadrien était utilisé pour des édifices cultuels puisqu'on en retrouve pour le temple de Vénus et Rome et pour le Panthéon

-voir hauteur des colonnes du Panthéon et du temple de Vénus et Rome

-la question est de savoir de quand date cette superstructure. Pour cela, il est important de préciser les éléments suivants. Tout d'abord, ensuite, mais encore, enfin

-sorte de pronaos

-prestige du granit gris cf. difficultés d'extraction et de transport

-voir Wilson Jones : colonnes de granit d'Assouan= au début pour un panthéon trajanien puis changement de plan par Hadrien pour utilisation de colonnes de granit hautes de 40 pieds

-assez grandiose pour seulement une entrée

-temple avec cella barlongue mais la largueur est inconnue

-les colonnes de granit datent de l'époque d'Hadrien cf. le papyrus de 118

-ce propylée constitue une entrée différentes par rapport à celle des principia où on ne semble pas rentrer du côté de la basilique

-voir gros aurea templa pour les temples à cella barlongue

LES BIBLIOTHÈQUES

-si Aulu-Gelle parle d'un bibliotheca templi traiani, on peut penser que le temple se

situe à proximité de cette bibliothèque, qu'il est en liaison avec elle ou encore que la

bibliothèque fait partie de ce temple, ou qu'elle le constitue

-s'en remettre à l'étude de meneghini

-cf. chaisemartin : biblio vue comme des salles cultuelles

-voir chaisemartin qui dit cortile = tablinum qui ferait alors face à ce qu'on peut

rapprocher d'un atrium comme dans les demeures gentilices

-voir casson

-les bibliothèques ne relèvent pas de l'époque de Trajan cf. Aulu gelle qui parle de

bibliotheca templi traiani mais avant archives = conservés dans absides de la

basilique cf. Gros 2000

-attribuer à trajan par dion

-trois estampilles seulement de l'époque de Trajan

-avec les nouvelles idées de Meneghini: est-ce qu'on ne peut pas penser que comme

on parle de bibliotheca templum traiani on retrouverait le temple dans la bibliothèque

cf. il y a une statue de Trajan dans l'abside??

-si pour Meneghini, les deux aula n'étaient pas à l'origine des bibliothèques, çà fait tomber l'idée d'un principia et par là fait tomber l'idée que au sud on conservait les armes!!

-on peut penser que les bibliothèques renfermées chacune une statue de Trajan et qu'il s'agit alors du temple cf. bibliotheca templum traiani + on a retrouvé l'inscription de dédicace en double cf. celles du Palatin= près du temple d'apollon et on parle de bibliothèque de temple d'apollon et dans les niches devait se trouver une statue d'Apollon

-cf. biblio de Celsus, elle fonctionne comme un lieu de culte b// pour biblio et colonne peut-être

-forum Auguste aula du colosse = une propre salle de culte cf. statue colossale, déco mais pour Trajan pas de statue colossale comme niche, plan spécial, mais la déco est prestigieuse si on pense que c'est aussi pour le genius de l'empereur

-éclairage peu important pour des biblio, à interpréter donc plus comme des salles cultuelles

-comparer avec biblio Hadrien à Athènes qui est elle-même// au templum pacis (voir anderson) + voir Packer qui lie les deux aussi GROS p. 217

-il semble clair que la planimétrie des biblio, leur disposition face à face n'est pas l'option traditionnelle choisie pour ce type de construction cf. Gros pour la typologie des biblio, ce qui renforce l'idée d'un principia

-séparation entre forum civil et religieux comparer avec sarmitezegusa même si déjà mentinné plus haut

-biblio de celsius voir pesando

COLONNE

-comparer avec situation autre colonne cf. EAA

-comparer avec site asie livre sur fonctionnalité

-lire davies sur les monuments funéraires

-voir nash colonne antonin le pieux et marc aurèle

LE TEMPLUM

-d'après les proportions des colonnes, le temple devait être immense, plus large que le Panthéon

-basilique peut jouer un rôle de transition entre l'aire civique et la temenos du temple poliade ou impérial et la basilique assure la complémentarité entre les deux cf. Périgueux (Vesunna). L'origine d'un tel programme doit être cherchée dans le Forum de Trajan cf. une application dans la capitale de la Dacie Sarmizegetusa fondée par Trajan en 106-107: = du vivant de Trajan donc voir si ça peut pas être le même avec le forum

- pour Gros et autres, les bibliothèques ne seraient même pas de l'époque de Trajan cf. estampilles mais étaient-elles dans le projet initial?? si les bibliothèques n'étaient pas là lors de l'inauguration, est-ce qu'on peut penser que le temple lui serait bien là??. Donc voir qui a construit le temple, il est plus que probable que ce soit Hadrien

-voir inscription de dédicace pour le situer

-voir comment on fait une inscription de dédicace d'un temple quand on l'a construit cf. ; le Panthéon avec fecit par rapport à celle de Trajan

-si le temple n'est pas prévu et que le plan est similaire à celui des principia, ça concorde avec l'hypothèse d'un lieu de conservation des armes au sud

-colonne de Marc-Aurèle: porte d'accès côté est et temple probable côté ouest. place entourée de colonnes, du moins en partie, mais pas de vestiges. Sur la base, il semble qu'on devait aussi retrouver des aigles: remet en question mon idée??. Le temple de Marc-Aurèle devait être similaire à celui de Trajan:il est probable qu'il se trouve à l'ouest = la même relation entre la colonne et le temple mais il aurait pu aussi se situer au nord

-peut-être que comme il y a des terrasses du côté nord, on a pas pu construire un temple de ce côté et alors on a du se contenter d'un espace très exigu au sud, ce serait pourquoi le temple aurait une structure particulière

-le temple sur les monnaies semble bien correspondre au schéma du secteur sud: les portiques sont bien représentés en oblique alors que l'on sait parfaitement représenter une forme circulaire si on regarde les représentations du circus maximus, or, il semble clair que si on place le temple au nord, il serait dans un portique circulaire cf. découverte

-il se peut que sur la monnaie, Trajan soit représenté avec les attribut de Jupiter, voir si barbe, .. mais non car il semble que Trajan s'y refuse cf. Beaujeu

-il semble qu'Hadrien n'indique pas son nom sur les monuments et ne modifie pas leur dédicace cf. pour le Parthénon, il laisse en place l'inscription d'Agrippa sur l'attique, on peut donc penser que si pour celui de Trajan on a une inscription de dédicace, il n'y avait rien avant donc que le temple aurait été construit par Hadrien

-Ara Pacis-obélisque-mausolée// temple-colonne-secteur sud ?

-colonnia Ulpia Traiana Sarmizegetusa// ancien plan car sacellum derrière basilique = séparation entre civil et religieux

-une inscription sous l'église SS. N di Maria et une entre les deux forums

-basilique= transition civile et religieux par sa massiveté

-il est intéressant de noter que la majorité des constructions d'Hadrien se trouvent au Champ de Mars et qu'il n'y appose pas son nom cf. source mais la seule où il le fait se situe en dehors

-Hadrien apporte au forum une connotation particulière par l'ajout des inscriptions de dédicace du TDT

-cf. bibliothèque d'Hadrien où = un lieu de culte et en même temps un lieu d'exposition

-renforce idée d'une réplique du templum pacis déjè émise par Packer cf. gros, 2000, p. 229.

-cf. LA ROCCA, 1998, p. 161

-attention =la dédicace qui est daté de 127 mais la construction a pu commencé des la mort de Trajan et qu'il aurait rajouté ensuite Plotine

-un fragment avec un représentation d'un amour conservé au musée de >Berlin proviendrait de cette zone et on pensait qu'il appartiendrait au temple voir PIAZZESI p. 130-131

-la rocca attribue la monnaie la représentation du propylée au nord mais monnaie est époque Trajan et zone = époque Hadrien

-montrer temple monnaie pas possible de ce secteur car daté du règne de trajan par revers monnaie mettre photo du revers

-pour nash, la monnaie au temple serait une illustration du temple de Vénus Genitrix reconsacré par Trajan le 12/05/113 avec les portiques du forum Iulium et la fontaine appiades mais escalier particulier ne semble pas se dégager ?

-une nouvelle fois si on hote le complexe d'un véritable aedes au sens premier du mot on se rapproche des principia

D. TENTATIVES D'ATTRIBUTION MONÉTAIRE

Il reste maintenant à se tourner une dernière fois vers nos deux monnaies énigmatiques afin d'en donner une lecture éventuelle. Tout d'abord, nous allons établir un bref rappel de nos propos du précédent secteur. Nous sommes parvenus à rejeter l'interprétation traditionnelle de l'édifice octostyle (fig. 123). En effet, il est improbable qu'il illustre le secteur méridional principalement sur la base d'une incompatibilité architecturale. A contrario, l'effigie de la seconde émission monétaire (fig. 126) pourrait trouver sa place dans cette portion du site comme devanture de l'aula méridionale. Sur la base de ces constatations, nous est-il possible d'affecter l'une de ses représentations à notre secteur de discussion ?

Dans un premier temps, nous allons nous attarder sur l'émission reprenant au champ une construction octostyle bordée de portiques (fig. 123). Est-il possible qu'elle représente le propylon d'accès au Forum ? La confrontation de la nouvelle reconstitution avec la monnaie révèle des antagonismes (fig. 123 et 124). De fait, d'un point de vue architectural, si le nombre de colonnes en façade concorde (8), l'élévation du podium de l'édifice monétaire paraît trop importante pour un propylée. On note la présence d'une couverture à fronton dans les deux cas, mais elle n'est pas établie formellement pour notre secteur. De plus, sur la monnaie, l'édifice semble connaître une insertion en profondeur et une longueur imposante, ce qui ne semble pas être le cas pour l'entrée (rappelons-nous alors le rapprochement réalisé précédemment avec le temple de Matidia (fig. 84-85) et le type de construction auquel il faudrait s'attendre). Aussi, les portiques à colonnes sont énigmatiques. Ils ne semblent pas se retrouver de part et d'autre du propylée. Un second désaccord porte sur la décoration. S'il ne nous est pas permis de porter un jugement sur le relief du tympan et sur les acrotères, la statue axiale est incompatible avec le secteur. Sa localisation est impossible à moins d'obstruer l'entrée. En plus, elle pose un problème de visibilité. C'est la base de la colonne qui devrait être illustrée dans le fornix central. De même, une représentation de la Colonne Trajane à l'arrière ne serait pas superflue tant le monument caractérise le Forum. La légende SPQR OPTIMO PRINCIPI SC n'impose pas la localisation de l'édifice dans le Forum Traiani. Enfin, la datation de l'émission constitue l'incompatibilité majeure. En effet, la frappe de la monnaie a eu lieu sous le règne de Trajan, or, la construction du propylon est attribuée à Hadrien. Par conséquent, les tentatives d'attribution de l'illustration au complexe sont vaines.

Que pourrait alors bien représenter cette construction ? E. NASH ou plus récemment D. G. FAVRO la signale comme le Temple de Venus Genitrix du Forum Iulium198(*). Il est connu qu'il a été reconsacré par Trajan le même jour que la dédicace de la Colonne (12 mai 113 apr. J.-C.). La statue serait celle de la divinité dont César prétendait être le descendant. Le temple serait entouré des portiques de la place du Forum. L'« autel », présent sur une variante (fig. 81), correspondrait à la fontaine des nymphes Appiades. Par ma part, cette interprétation n'est pas correcte principalement pour deux raisons. La première est que l'accès au temple se faisait par deux petits escaliers latéraux or seul un haut podium est sur la monnaie. La seconde concerne la statue. Si nous considérons la copie de l'oeuvre de Callimaque commandée par César à Arcésilas en 46 av. J.-C. pour orner le temple, la divinité devait être debout et non assise (fig. 125). Dès lors, la seule lecture possible serait d'y voir un temple édifié par Trajan en l'honneur de son père adoptif Nerva. Cet édifice n'a jamais été localisé, mais il est mentionné par Pline le Jeune dans le Panégyrique de Trajan.

« Quem tu lacrimis primum, ita ut filium decuit, mox templis honestasti, non imitatus illos qui hoc idem, sed alia mente fecerunt. »

Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, XI, 1

« Cet empereur, tu l'as d'abord honoré de tes larmes, comme il convenait à un fils, ensuite de temples, sans imiter ceux qui ont agi de même, mais avec d'autres intentions. »

Traduction de M. DURRY

Dans un second temps, nous pouvons réaliser la même analyse pour l'autre émission monétaire (fig. 126). Des archéologues tels qu'E. LA ROCCA font de l'« arc » le propylon d'entrée au site (fig. 127)199(*). Toutefois, dans l'éventualité où cette lecture serait correcte, il faudrait revoir la reconstitution du porche. Si dans les deux cas l'élévation du podium est légère, le nombre de colonne en façade n'est plus égal à huit mais à six. Le couronnement pyramidal doit être abandonné au profit de statues sommitales. L'entrée est limitée à un fornix, ce qui peut paraître peu pour l'accès principal d'un forum (à titre d'exemple, trois sont attribués au Templum Pacis). L'arc central est vide, mais dépourvu d'une vue sur la Colonne. Même si la légende l'indique comme composante du FORVM TRAIAN(I), la chronologie, une fois de plus, ne s'accorde pas. L'émission date au maximum de 117 apr. J.-C. (voir ci-dessus) alors que le porche est d'époque hadrienne. Ou alors, il faut considérer que la monnaie représente l'entrée accolée au mur f5 à l'époque de Trajan (fig. 7). Dans un second temps, cet arc commémoratif aurait été détruit ou réélaboré par Hadrien pour l'édification d'un propylée monumental. Ceci semble peu probable puisque les études favorisent une poursuite des travaux par Hadrien et non une reconstruction radicale des structures. L'interprétation monétaire comme illustration de la façade tripartite de l'autre extrémité semble donc plus probable.

En guise de conclusion, nous pouvons dire qu'aucune de ces deux émissions ne semblent trouver leur correspondant dans ce secteur. La localisation de l'édifice octostyle est à rechercher en dehors du Forum Traiani. L'« arc », quant à lui, trouverait bien son pendant dans la limite sud du site.

-cf. la rocca 1995 : forum traiani = propylée mais impossible puisque monnaie = époque trajan et site = époque hadrien

-sur arc = six colonnes or ici serait octostyle

-pas possible temple de venus genitrix comme le dit favro ou blake car statue debout probablement temple de nerva

E. CONCLUSION

Nous sommes enfin parvenus au terme de l'analyse des deux extrémités du site. Pourtant, de nombreuses incertitudes subsistent quant à l'apparence antique du complexe et à la fonction des lieux. Cette étude du secteur septentrional a permis de constater que le problème est principalement d'ordre chronologique. Bien qu'il soit peu précautionneux d'affirmer catégoriquement que la grosse partie de l'élaboration est d'Hadrien, nous avons pu dégager pas mal d'arguments qui vont dans ce sens. L'emploi d'un marbre prestigieux tel que le granit del foro, mais surtout son utilisation dans des proportions colossales, nous font présumer une construction d'entrée majestueuse. Nous avons pu noter, sur la base d'un papyrus antique, que les colonnes monolithes dateraient précisément de l'époque hadrienne. Ce que nous dénommons aujourd'hui « propylon » devait constituer l'accès principal au Forum Traiani par le Campus Martius. Bien que certains chercheurs veuillent lui adjoindre une fonction religieuse, nous manquons de données pour approfondir cette hypothèse, elle reste donc totalement plausible. Les Bibliothèques connaissent aussi des incertitudes chronologiques. R. MENEGHINI propose leur élaboration en deux temps. Les estampilles vont, une nouvelle fois, vers une datation post-trajanienne, bien qu'elles doivent être planifiées par Apollodore et que la construction doive déjà avoir débuté sous Trajan.

Sommes-nous parvenus à élucider notre question de départ ? L'analyse de la limite septentrionale a permis d'émettre deux hypothèses quant à la localisation probable du Templum Divi Traiani et Plotinae. Telle la Bibliothèque de Celsus à Éphèse, le secteur allie les fonctions culturelle (Bibliothèques) et funéraire (Colonne Trajane). Il est possible que la décision de placer les cendres de l'Optimus Princeps au coeur du l'enceinte sacrée de la ville aille de paire avec la consécration du Templum pour le groupe qui tourne le dos à la Basilique Ulpienne. L'étude étymologique du terme templum irait, par ailleurs, dans ce sens. Le secteur se verrait alors octroyé un rôle cultuel avec le propylon/pronaos qui permet d'avoir accès au temenos. À l'image du Templum Pacis de Vespasien, une seconde possibilité serait de dénommer l'ensemble du Forum Templum Divi Traiani. Une telle attribution viendrait expliquer la situation des deux épigraphes hadriennes de dédicace.

Les deux effigies monétaires ne devraient pas retrouver leur correspondant dans ce secteur. En effet, nous sommes parvenus à rejeter quelconque lien entre l'édifice octostyle et le Forum de Trajan (ce qui n'est, par ailleurs, nullement imposé par la légende monétaire). De même, une incompatibilité chronologique impose d'exclure le positionnement de l`arc dans cette portion du site. Cette constatation pourrait alors confirmer sa localisation à l'opposé de la place.

Globalement, nous pouvons donc supposer le rôle de continuateur du projet rempli par Hadrien. Si le secteur méridional est abouti sous Trajan, il semble clair que son successeur a poursuivi les investigations de l'autre extrémité en y apportant des réélaborations puisqu'il est attesté par les sources qu'il y a dédicacé un Templum. Bien que nous détenions peu d'informations sur la physionomie du groupe nord sous Trajan, un rapprochement avec les principia semble aussi se confirmer de plus en plus.

À la lumière des nouvelles découvertes archéologiques, c'est donc toute l'interprétation planimétrique et fonctionnelle du groupe qui est à revoir. Nous avons tenté au cours de ce chapitre d'apporter quelques éclaircissements sur les multiples zones d'ombre qui planent sur le site. Dès maintenant, il nous reste un point capital à aborder : la fonctionnalité nouvelle engendrée par la révision planimétrique.

-la monnaie ne peut représenter le secteur nord car sinon c'est n'est pas possible que ce soit une construction d'Hadrien

-voir traiano.com et platner et ashby

-reminescence

-axonométrie

CHAPITRE III. LA FONCTIONNALITÉ

I. INTRODUCTION

Tant les découvertes archéologiques réalisées dans le cadre du Jubilé de l'an 2000 que l'analyse des deux extrémités du groupe ont démontré combien la physionomie ou encore les fonctions du site sont bouleversées. De tels changements en appellent à revoir un autre aspect : la fonctionnalité. En effet, à l'inverse du plan d'I. GISMONDI (fig. 4), l'entrée principale occuperait aujourd'hui la limite septentrionale. La circulation du visiteur et sa perception visuelle des structures architecturales sont, par conséquent, à reconsidérer. L'usage de polychromie marmoréenne se conjugue également à la planimétrie pour aiguiller le public. Afin d'ôter tout problème chronologique, nous nous en tiendrons à la situation du Forum sous Hadrien. Le plan proposé par R. MENEGHINI servira de base pour l'élaboration de ce chapitre.

II. L'ENTRÉE : LA VICTOIRE AU BOUCLIER

Comme nous avons déjà pu en discuter dans le précédent chapitre, le visiteur antique peut rejoindre le Forum de deux manières : en traversant le Forum Augusti pour rejoindre l'aula méridionale ou en franchissant le propylon du côté du Campus Martius (fig. 128).

Dans le premier cas, le point de départ du parcours est alors le Forum Romanum. Notons que nous sommes au IIème siècle apr. J.-C. et que l'ensemble des Fora Imperialia est en place. Entre la Curie et la Basilica Aemilia, le promeneur doit emprunter l'argiletum pour rejoindre un « carrefour » transitoire (probablement par un arc en l'honneur de Janus200(*)), le Forum Transitorium (fig. 129). De là, trois possibilités s'offrent à lui : prendre directement sur sa gauche vers le chalcidicum du Forum Iulium, rejoindre l'entrée du Templum Pacis à l'est ou enfin franchir le portique augustéen à l'ouest. Une fois au Forum Augusti, le visiteur doit passer la place publique pour parvenir au second portique et arriver enfin au Forum Traiani (fig. 128). L'accès, de ce côté, se limite à deux couloirs de 5 m de largeur. Leur revêtement de sol selon une trame « en escalier » invite le Romain à une progression rapide vers l'area forensis. Cependant, comme nous le présumons, l'étroitesse de l'entrée méridionale lui confère une fonction secondaire, mais il semble indiscutable qu'il existe un lien entre le Forum de Trajan et ses homologues impériaux. Peut-être, avant l'édification du groupe, la voie antique dégagée par G. BONI sous la Colonne Trajane en 1906 constituait déjà une communication entre le Champ de Mars et le centre administratif (voir le premier chapitre).

Dans le second cas, le visiteur doit longer la Via Lata (fig. 130). Artère privilégiée au nord, il s'agit du prolongement urbain de l'antique Via Flaminia (lieu présumé de la pompa triumphalis de Trajan, voir l'analyse du secteur septentrional). Il peut ensuite dévier plus à l'est en empruntant une via transversale et arriver enfin devant l'imposant propylée qui constitue l'accès majeur au site. Même si la physionomie du porche reste indéterminée, la Colonne Trajane devait se dégager du propylon. La hauteur de ce dernier est estimée à 22-30 m contre environ 42-45 m pour la Colonne (100 pieds/29,65 m pour le fût avec base et chapiteau, 5,40 m pour le socle et environ 7 m pour la statue et son support). Cette visibilité de la Columna hors complexe pourrait s'avérer déterminante dans l'attribution du rôle d'entrée principale à ce secteur201(*). De fait, le relief historié de la Colonne coclide offre, au nord, un résumé de son vaste programme iconographique. Comme nous pouvons aisément l'observer encore aujourd'hui, la lecture du récit dace est rendue difficile par la structure spiralée de la Columna (fig. 101). Dès lors, pour faciliter la compréhension du visiteur, il semblait indispensable d'en favoriser la lisibilité. C'est pourquoi son concepteur a agencé sur un même axe les scènes principales de la frise. Les études ont parfaitement mis en évidence cette construction ingénieuse (fig. 131)202(*). Un seul et même axe vertical tourné vers le nord regroupe les épisodes suivants. Au bas, la scène IX illustre l'omen victoriae : un homme tombe de son mulet et l'empereur, de son estrade, donne l'ordre de lever le camps. Il réalise ensuite une adlocutio aux troupes. Ceci constituerait un présage de victoire203(*). À la moitié exacte de la Colonne, une Victoire paraît écrire sur son bouclier. La divinité est entourée de deux trophées (scène LXXVIII). Cette scène vient séparer le premier conflit dace (101-102) du second (105-106). Enfin, la scène CXLV reprend le suicide de Décébale et symbolise la victoire effective de Trajan sur les populations barbares. E. LA ROCCA ajoute entre les deux premières scènes deux épisodes majeurs : la mort probable du fils du chef dace (scène XXIV) et la soumission de la population dace à l'empereur (scène XXXVIII)204(*). Une telle disposition sur un axe vertical, qui débute au bas du fût pour s'achever au sommet, facilite la compréhension du message qui doit être délivré par la Colonne. La narration renvoie à une valeur symbolique et idéologique forte. Pour reprendre les termes de L. MARINESCU-NICOLAJSEN, nous pouvons parler d'un véritable « triptyque de la Victoire » dans lequel la divinité au bouclier constitue le « pivot »205(*). Ce n'est donc pas un hasard si cette synthèse du conflit se situe de ce côté. Il semblerait que ce soit précisément la Victoire et les deux trophées qui devaient capter le regard du visiteur du dehors du groupe206(*).

Néanmoins, pourquoi cette scène est-elle aussi capitale pour la narration ? La Victoire est représentée sous l'apparence d'une femme ailée drapée (fig. 132). Elle s'apprête à écrire avec un caelum (burin) sur un bouclier soutenu par un pilier, mais rien n'y est indiqué. La mention de la Victoria Dacica pouvait être notée par des rehauts de peinture ou par l'ajout d'un bouclier en bronze gravé. La divinité est flanquée de deux trophées. Ils ont l'allure d'une statue équipée comme un soldat. Au pied, les armes prises aux vaincus sont amassées. Cette déesse se retrouve aisément sur les monnaies de Trajan avec la légende VIC(TORIA) DAC(ICA) (fig. 133)207(*). Je ne vais pas ici développer le rôle joué par cette divinité dans l'idéologie impériale. Sur ce point, je m'en remets aux études approfondies sur le sujet208(*). Toutefois, je tiens à noter que pour G. C. PICARD l'Empire est fondé sur la Victoire, mais cette dernière dépend essentiellement de la Virtus de l'Optimus Princeps209(*). Pour l'auteur, la Victoire de la Colonne est une illustration de cette Virtus. Il parle alors du bas-relief comme une représentation de la Virtus Augusti. Ce concept renvoie à la Vertu de l'Auguste, c'est-à-dire au mérite, au caractère de l'empereur. Il a pour emblème le clipeus virtutis (bouclier) qui devient aussi le symbole de la Victoire sous Trajan. La Victoire de la Columna est ainsi accompagnée de deux trophées de la Virtus.

Si le point de vue le plus important du monumentum se situe au nord, face à l'entrée, nous allons, dès à présent, tenter de trouver des exemples similaires par la situation de la Victoire. Un premier rapprochement est à rechercher sous Auguste. Après le succès remporté à Actyum, la Victoire prend une place plus importante pour devenir la divinité protectrice de l'Empire. Le Forum Romain connaît à ce moment une réélaboration pour être complété par le Templum Divi Iulii. Auguste poursuit également la construction de la Curia Iulia en lui conférant un aspect victorieux. En effet, il orne la façade d'une figure d'acrotère : une Victoire portant une couronne sur un globe (fig. 134). De même, en l'an 29, il agrémente le fond de la salle sénatoriale d'une statue. Il s'agit encore d'une effigie de la Victoire qui provient de Tarente. Élevée sur un globe et tenant couronne et trophée, elle surplombe un autel (Ara Victoriae) et semble présider les séances (fig. 135). À proximité, se situait un clipeus virtutis en or, un bouclier commémoratif offert à Auguste par le Sénat en 27 av. J.-C. pour exalter ses vertus. Nous en connaissons une copie en marbre à Arles (fig. 136). Nous retrouvons donc ici le même type d'agencement que notre objet d'étude. La Victoire connaît une situation axiale tant sur le fronton que dans le fond de la Curie où elle est en rapport avec un bouclier. Elle est donc visible directement par quiconque entre dans l'édifice.

La Columna Marci Aurelii Antonini constitue un second exemple d'autant plus caractéristique. Le monument a été réalisé entre 180, date de décès de Marcus Aurelius, et 193 apr. J.-C. Il commémore sa victoire contre le peuple germain des Marcomans et les Sarmates. Il semble aussi que le Sénat édifie un temple en sa mémoire (Histoire Auguste, Marc-Aurèle, CLXXXVIII). La Colonne dite centenaria (100 pieds) occupe aujourd'hui la Piazza Colonna, le long de l'antique Via Flaminia (fig. 105). Nous pouvons la considérer comme une réplique morphologique de la Trajane. De fait, des similitudes essentiellement d'ordre typologique se retrouvent avec une construction tripartite (socle, fût, statue sommitale). Le socle d'origine notamment présentait globalement, sur sa face principale, la même apparence selon la reconstitution proposée par M. JORDAN-RUWE (fig. 137) : Victoires tenant l'inscription de dédicace et bas-reliefs illustrant des armes de part et d'autre d'une scène de soumission des barbares210(*). Le fût est aussi décoré d'une frise hélicoïdale. En son centre, une personnification de la Victoire au bouclier est entourée de deux trophées (entre les scènes LV et LVI) (fig. 138)211(*). Elle marque la séparation entre l'expédition contre les Germains (171-173) et la campagne contre les Sarmates (174-175). L'entourage architectural reste indéterminé. Cependant, le monument commémoratif (qui n'est pas une tombe, les cendres de l'empereur sont dans le Mausolée d'Hadrien) devait occuper le centre d'une place surélevée de 3 m par rapport au niveau de la rue. Elle était bordée de portiques au nord et au sud (fig. 139-140). L'accès au site se faisait par un escalier monumental du côté de la Via Flaminia à l'est. Nous situons aujourd'hui le Templum Divi Marci, érigé par Commode pour son père, à l'ouest. Il est certain que la face principale de la Colonne était tournée à l'est, c'est-à-dire vers l'entrée et non vers le temple. La frise comportait également de ce côté une ligne de lecture préférentielle, probablement avec la Victoire212(*). Néanmoins, la porte du socle devait se situer aussi face à l'entrée contrairement à la Colonne Trajane puisque l'accès à la chambre sépulcrale se fait du côté de la Basilica Ulpia.

Ces deux exemples révèlent le caractère incontournable que revêt une telle iconographie. La disposition des effigies de la Victoire dans la Curie et celle de la frise aurélienne favorise un contact direct avec le visiteur qui entre dans les lieux. Leur situation axiale en renforce le caractère imposant, la valeur idéologique et crée un impact plus important sur le public. Dès lors, nous pourrions penser qu'il en va de même pour la Columna Traiana. Au nord face au propylon, un résumé du récit dace avec, en son centre, la Victoire viendrait accueillir le visiteur pour le plonger directement dans l'atmosphère triomphale qui domine le Forum où tout renvoie à la Victoria Dacica. Cette approche, par conséquent, va dans le sens d'une interprétation fonctionnelle du secteur septentrional comme entrée principale. Notre visiteur se retrouve donc à l'intérieur de cette structura singularis sub omni caelo213(*). Qu'en est-il maintenant de son cheminement interne ?-la colonne était-elle bien visible de la place : il semble que non car prédominance de la basilique

-victoire d'Actium pour Auguste dans la curie = victoire sur les Daces pour Trajan sur la colonne = voir pour les autres victoires sur les autres colonnes

--si la victoire qui écrit sur le bouclier et aussi représentée sur des monnaies, c'est qu'elle devait être importante, et donc bien visible du forum, mise en exergue

-la victoire n'est pas visible des biblio ou de la terrasse de la basilique, pourtant ce serait un élément essentiel

-voir ryberg marc aurèle

III. LA CIRCULATION DESU VISITEURS AU SEIN DU FORUM TRAIANI

Une construction quelle qu'elle soit laissera un impact psychologique sur son visiteur. L'architecte-ingénieur met en place toute une série d'éléments destinés à guider la progression du public et à provoquer sur lui l'effet recherché. Nous allons dès à présent analyser le circuit d'un visiteur après avoir franchi le propylon (fig. 141).

La première étape qui s'offre à lui est le cortile de la Colonne Trajane (18 m sur 25 m). Nous pouvons considérer qu'il s'agit d'une sorte de vestibule de distribution vers les différentes ailes du complexe. La juxtaposition propylon-péristyle se compare à la combinaison enceinte-carrefour multidirectionnel : la traversée de la porte d'une muraille amène à une zone de conjoncture où l'on doit choisir entre plusieurs voies. Nous pouvons reprendre l'exemple présenté préalablement avec la ville de Jérusalem (fig. 106-107). Du dehors du complexe trajanien, le visiteur est attiré par le puits de lumière créé par le péristyle intérieur. Nous pouvons indiquer que les zones plus lumineuses provoquent généralement une attraction du public.

Une fois à l'intérieur, les yeux de celui qui est entré dans les lieux se posent sur le socle aux armes de la Colonne (fig. 142). Ensuite, la verticalité intense du fût provoque une élévation de son regard et engendre une volonté de prendre un certain recul (fig. 101). Là se pose à nouveau le problème de la lisibilité de la frise. Il est impossible de suivre la narration en continu puisqu'il s'agit d'un relief spiralé. Toutefois, nous avons déjà fait remarquer une ligne de lecture préférentielle sur un seul axe vertical au nord. Cependant, l'espace est trop exigu : 5 m seulement séparent le socle de la colonnade. Toute prise de distance pour suivre le résumé est freinée. Le visiteur se trouve face à une somme de personnages au relief relativement faible. Certes la frise était peinte, mais une proximité trop importante ne peut créer qu'un chaos visuel. Les scènes deviennent intelligibles au plus le visiteur doit lever la tête. La compréhension du message politique, idéologique et symbolique est dès lors compromise. Cette situation est contraire à ce que nous retrouvons notamment pour la Colonne de Marc-Aurèle. En effet, elle occupe une vaste esplanade qui en facilite la lecture. Pour palier cette défaillance, le concepteur du Forum a mis au point des terrasses d'observation en des lieux élevés. En effet, derrière chacune des Bibliothèques, trois rampes d'escaliers sont aujourd'hui greffées au site (fig. 141 et 143)214(*). L'accès à l'escalier A-A1 devait se faire par la nef latérale de la Basilica Ulpia. Ce dernier permet d'accéder à l'étage de la Bibliothèque, mais aussi à la galerie supérieure de la Basilica. Sa présence expliquerait l'absence de structures internes pour rejoindre l'étage de l'édifice. Le second escalier B-B1 ne devait être accessible que de l'extérieur du groupe. Le visiteur pouvait aussi l'emprunter pour rejoindre directement le second niveau de la Bibliothèque, mais aussi par parvenir à une galerie supérieure (large de 5 m) jouxtant les salles jumelles et le propylon d'entrée. Enfin, ce même couloir pouvait également être rejoint par l'escalier C-C1 dont l'accès se faisait par l'extérieur ou probablement de part et d'autre de la galerie à l'arrière du propylée. Le visiteur peut ainsi aisément aboutir aux terrasses des Bibliothèques et de la Basilica. Il peut venir se positionner au niveau du propylon pour une meilleure contemplation de la frise et découvrir la ligne de lecture. Une distance d'environ 10 m le sépare alors du monument. Malgré cela, il peut paraître troublant de retrouver la face principale du socle de la Columna du côté de la Basilique. De fait, si nous observons la réplique aurélienne, l'entrée suit l'axe de lecture privilégiée et se situe en vis-à-vis de la Via Flaminia. Dans notre cas, la construction en spirale de la frise pousse le visiteur à tourner autour de la Colonne. Il peut alors accéder à la face cachée du socle pour lire l'inscription soutenue par les victoires ailées et accéder au vestibule interne. De là, il choisit de rejoindre sur sa gauche la chambre sépulcrale ou de prendre sur sa droite l'escalier en colimaçon menant à la plateforme sommitale après quelques 185 marches (fig. 144). Cette dernière ne pouvait accueillir qu'un nombre restreint de visiteur (entre 12 et 16 personnes tout de même pour A. CLARIDGE), peut-être son accès était-il réservé à quelques privilégiés215(*). P. J. E. DAVIES attribue à la Colonne commémorative le rôle de belvédère216(*). Les citoyens peuvent y observer la grandeur de celui qui a oeuvré à la réalisation de ce fastueux complexe. Ils y ont une vue d'ensemble des qualités militaires de l'empereur par l'exaltation d'une iconographie victorieuse. De plus, Trajan, selon l'auteur, recherchait aussi l'approbation populaire en se montrant comme apte à diriger l'Empire et à apporter la prospérité à Rome. Du haut de ses 42-44 m de hauteur, le visiteur peut aussi avoir un panorama sur les Marchés de Trajan du Quirinal et le reste des Forums Impériaux, sur le Forum Romain, le Capitole ou encore sur le Campus Martius. P. J. E. DAVIES précise que le monumentum suit un axe oblique vers le Tibre. Celui-ci traverse sur son passage le Panthéon et le Mausolée d'Hadrien. Faut-il y voir une volonté du successeur de Trajan ? Rien n'est établi, mais l'interaction est intéressante. De plus, de la terrasse, la statue triomphale de l'empereur peut être observée de plus près. Pourtant, un élément perturbe encore l'harmonie du groupe. En effet, les émissions monétaires présentent la Colonne côté porte (fig. 145). Elle est surmontée de l'effigie de l'empereur. Par conséquent, la statue semble elle aussi dirigée vers le sud, contrairement à celle de Saint-Pierre actuellement. Elle tournerait donc le dos à notre visiteur provenant du Champ de Mars. Ou alors, nous pouvons penser que les graveurs aient préféré faire pivoter la statue afin de privilégier cet angle de vue. Ils cherchaient alors à favoriser l'interprétation du monument illustré sur la monnaie.

À partir du portique de la Colonne et de la Grande Frise (si sa situation se confirme en cet endroit), le public peut alors avancer vers l'une des Bibliothèques ou poursuivre son cheminement vers la Basilique par l'un des couloirs (5 m de larges) jouxtant le péristyle (fig. 141). L'étroitesse des nefs latérales (5 m) et leur allongement le poussent à une circulation rapide pour atteindre le coeur de l'édifice et en admirer l'ampleur tout en élevant le regard. Les exèdres (20 x 40 m) sont dissimulées par une triple colonnade. Seul le curieux qui s'aventure dans les nefs latérales ou le connaisseur peut découvrir ces espaces de discussion. Le simple visiteur, quant à lui, est tenté de poursuivre son circuit, une nouvelle fois attiré par le puits de lumière de l'area forensis. Il doit alors traverser l'un des trois avant-corps constitutifs de la façade de la Basilica pour arriver à l'étape suivante. La massivité de la Basilique (large de 55 m, longue de 170 m pour une hauteur de 40 m) forme une sorte de séparation entre les deux secteurs étudiés. Elle entrave une vision d'ensemble sur la place pour le visiteur issu du Campus Martius et inversement sur le secteur septentrional pour le promeneur venant du Forum d'Auguste. Une telle disposition transversale donne l'apparence de pénétrer dans un autre monument et engendre un effet de surprise.

Tant l'ampleur de la place que sa décoration suscitent l'admiration du visiteur. Pour s'en faire une idée, nous pouvons rappeler l'émerveillement ressenti par Constance II lors de sa visite du Forum (357 apr. J.-C.).

« Verum cum ad Traiani forum venisset, singularem sub omni caelo structuram, ut opinamur, etiam numinum adsensione mirabilem, haerebat attonitus, per giganteos contextus circumferens mentem, nec relatu effabiles nec rursus mortalibus adpetendos. »

Ammien Marcellin, Histoire, XVI, 15

« Mais quand il arriva au Forum de Trajan, monument unique sous tous les cieux, et à mon avis admirable au sentiment même des dieux, il demeura confondu : il portait son attention autour de lui, à travers ces constructions gigantesques qui défient la description et que les hommes ne chercheront plus à reproduire. »

Traduction d'E. GALLETIER

Traditionnellement, quatre rangées d'arbres sont disposées longitudinalement. La présence de végétation se retrouve aussi pour le Templum Pacis. Une volonté de corrélation avec le Forum de Vespasien a probablement influencé cette reconstitution proposée par J. E. PACKER217(*). Leur emplacement ne semble pas confirmé par les investigations. Par ailleurs, R. MENEGHINI exclut cette hypothèse puisque aucune trace de trous n'a été découverte dans la cour. De plus, la composition argileuse du sol n'est pas propice au développement végétal218(*). Rien ne semble donc entraver la visibilité de la place et sa décoration somptueuse (entablement des portiques, façade en ressaut au sud et devanture de la Basilique avec les trois statues de l'empereur).

Un espace en plein air comme une vaste place invite à regarder vers le haut. Probablement, notre visiteur déambulera dans cet espace à ciel ouvert (long de plus de 100 m et large d'environ 85 m) pour ensuite fixer ses yeux vers l'Equus Traiani et venir le contourner (fig. 146-147). Son élévation sur un socle imposant en augmente le caractère majestueux. Le groupe devait avoir une hauteur globale de 10-12 m. Néanmoins, le sens du regard du cavalier reste indéterminé. Nous pourrions alors nous tourner vers des cas analogues. Le complexe voisin tourne autour d'une statue d'Auguste sur un char triomphal. Décrétée par un senatus consultum, elle a été offerte à celui qui s'est vu octroyé le titre de Pater Patriae en 2 av. J.-C. Le quadrige devait être tourné vers le Temple de Mars Ultor. Outre une valeur idéologique forte219(*), il devait orienter le visiteur vers le temple, mais aussi créer un jeu de regard entre l'empereur et les statues cultuelles dans l'axe de l'édifice, notamment celle du dieu Mars, vengeur de la mort de César. Dans le Forum Iulium, l'Equus Caesaris (il s'agirait en fait d'un groupe en bronze de Lysippe reprenant Alexandre transformé en César et son cheval Bucéphale220(*)) devait occuper le milieu de la cour toujours dans l'axe du Temple de Venus Genitrix (contact visuel avec la statue de la divinité). Dans notre cas, il n'y a pas, comme nous avons pu le démontrer dans l'analyse du secteur méridional, de temple colossal au sud. De plus, la statue équestre n'occupe pas exactement le centre de la cour, mais est décalée de 25 m plus au sud. Il serait préférable qu'elle marche dans cette direction pour accompagner le regard du visiteur et le guider vers la façade tripartite. Il est impossible que, sur le modèle de son homologue augustéen, un jeu de regard existe entre l'empereur sur son cheval et la statue de l'aula méridionale. De fait, la visibilité de la niche est rompue par les murs de la galerie disposés transversalement (fig. 141). Le couloir visuel est donc brisé.

De la Basilica, en temps de pluie notamment ou de forte chaleur, le visiteur peut rejoindre directement les portiques latéraux de l'area forensis. De manière générale, les colonnades invitent au mouvement en créant des effets de perspective et un certain dynamisme. De plus l'étroitesse relative des portiques (15 m) et leur longueur (110 m) poussent à une circulation assez rapide, tout en pouvant s'attarder brièvement sur les statues des summi viri qui bordent les galeries. Une fois de plus, les hémicycles (larges de 25 m et longs de 40 m) ne sont pas visibles de la place. Un nouvel effet de surprise est alors créé chez le Romain qui y parvient.

La façade qui occupe le fond de la place est structurée en trois parties dont la jonction se fait par des angles obtus. Une telle disposition provoque une projection du visiteur vers l'extrême limite du complexe et focalise son attention. Par deux petits accès, il peut traverser la galerie interne et se retrouver dans l'aula méridionale. Un nouveau puits de lumière le guide. Des portiques jouxtant la place, il peut aussi avoir accès à la galerie au sud (large de 10 m). De même, ces derniers conduisent vers deux autres cages d'escaliers D-D1 (fig. 141) qui favorisent la communication avec l'étage des portiques et de la galerie sud221(*). Une fois à l'aula, le visiteur en est donc enfin arrivé à l'aboutissement de son parcours après avoir franchi les quelques 255 m de longueur du Forum. Deux possibilités s'offrent à lui : poursuivre son chemin vers le Forum Augusti en empruntant les étroits portiques (5 m) de cette zone diaphragme ou refaire le circuit en sens inverse. De cette manière, il pourrait avoir une autre vision du site. Après avoir constaté la majesté de la façade de la Basilique, il s'arrêterait alors sur les trois statues de l'empereur (loricatus, togatus et capite velato). Il peut aussi observer la statue de Trajan (apparemment tournée vers lui) au faîte de la Colonne. Elle devait surplomber la toiture de la Basilica. En effet, la hauteur de la Basilique est d'environ 40 m. Par conséquent, la terminaison de la Columna à 42-44 m devait être visible de la place et attirer l'attention du promeneur.

Tout est donc mis en place pour qu'en cas d'intempéries le visiteur puisse emprunter des espaces couverts ou trouver des zones d'ombres en cas de forte chaleur. Une circulation périphérique est ainsi programmée. Comme nous avons pu le noter dans les propos d'Ammien Marcellin, la richesse décorative ne pouvait qu'éblouir le visiteur. De plus, mis à part l'emploi de marbres colorés, il ne faut pas oublier que les reliefs étaient peints et rehaussés d'ajouts en bronze. Outre des sculptures en bronze au faîte, les toitures étaient recouvertes de tuiles en bronze doré qui devaient créer des reflets lumineux impressionnants. C'est probablement leurs scintillements qui impressionnent Pausanias.

« {Opo/sa de\ e}j e !rgwn e !cei oi{ kataskeuh/n, a}xiologw/tata/ e}sti [...] kai\ h{ {Rwmai/wn a}gora\ ko/smou te ei !neka tou~ loipou~ qe/aj a}xi/a kai\ ma/lista e}j to\n o !rofon calkou~ pepoihme/non. »

Pausanias, Description de la Grèce, Élide I, XII, 6

« Parmi tous les monuments qu'il a construits, les plus magnifiques sont [...] ainsi que l'agora des Romains, monument remarquable à tous égards pour sa décoration, mais en particulier pour son toit de bronze. »

Traduction de J. POUILLOUX

Le tout devait plonger le visiteur dans une atmosphère « baroque » et lui laisser un souvenir inoubliable. Aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur, le visiteur pouvait se rendre compte de la complexité du schéma planimétrique. Son parcours s'assimile plus à celui d'un labyrinthe. Perpétuellement, il se retrouve confronté à de nouveaux changements volumétriques qui suscitent son étonnement. Des espaces inexpérimentés cachés par d'imposantes colonnades de marbres colorés se révèlent progressivement à lui. L'effet de surprise est donc constant. La scénographie programmée et la participation du visiteur qu'elle entraîne sont destinées à exalter la richesse de l'Empire, à assurer au visiteur la prospérité de la capitale et à renforcer la position dominant de son dirigeant.

Dans le même ordre d'idée, dès l'époque d'Hadrien, l'exaltation de l'image de l'empereur dans les différentes zones du site pourrait aussi influencer la fonctionnalité. Le secteur septentrional propose l'image de l'Optimus Princeps, vainqueur des Daces, mort et peut-être déifié (Colonne sépulcrale et commémorative, iconographie avec griffons, candélabres, sphinges, Templum Divi Traiani ?). La thématique de l'empereur triomphateur se retrouve pour la Basilica (Victoires tauroctones) et l'area forensis (statues des Daces prisonniers, panneaux aux armes, quadrige et biges de la façade de la Basilique, Equus Traiani, etc.). Enfin, au terme du parcours, l'empereur s'en remet peut-être à sa divinité protectrice Jupiter (niche de l'aula méridionale).

Le Forum, tout comme les autres Fori Imperiali, reste relativement peu perméable. Nous pouvons alors nous rappeler la notion de « bloc-forum ». En effet, nous ne retrouvons pas ici une multitude d'accès contrairement au forum primitif de l'Urbs. Le public est comme « enfermé » au sein du complexe. Il doit alors chercher à rejoindre les sorties-entrées sises aux extrémités. Cela s'explique simplement : la conception du groupe repose sur un véritable projet planifié et réalisé en un temps. Il n'a donc pas connu l'ajout perpétuel de nouveaux édifices à l'instar du Forum Romain.

-les arbres ne semblaient pas cacher la visibilité cf. Templum Pacis, Claudianum : progression des arbres vers le temple

-la colonne de Marc-Aurèle serait dans l'axe de celle de Trajan

-visibilité rompue pour la niche

-equus Domitiani: la statue regardait à l'est

-equus Caesaris: milieu de la cour du forum dans l'axe du temple de Venus Genitrix

-Templum Pacis: d'après ce qu'on connait, il n'y avait pas d'entrée monumentale et pas d'accentuation de l'axe du complexe

-évolution Trajan triomphateur-mort-déifié: çà doit guidé la fonctionnalité

-généralement l'entrée principale semble se trouve de l'autre côté de la basilique

-la statue de Saint-pierre est tournée dans le sens de la victoire est-ce que c'était le même sous Trajan, il semble que sur les monnaies, la statue est tournée vers la porte de la colonne idem pour les reconstitutions

--chercher plan du Champ de Mars avec les voies importantes du côté du Forum: via Lata

-par opposition à la colonne du colosse de Néron, placée au centre d'un atrium immense, et à la colonne de Marc-Aurèle centrée sur une vaste esplanade: voir colosse de Néron

-colonne= l'équivalent d'un trophée et son socle donc on peut comparer avec des statues honorifiques

-le placement de la colonne du côté nord était donc motivé par le désir qu'elle soit plus visible du côté de la Via Lata, particulièrement de l'étirement sud du futur Arcus Novus de Dioclétien

-image de l'empereur se multiplie dans les lieux publics : sur le Forum d'Auguste, Auguste se fait représenter après Actium sur une colonne rostrale, modèle repris par Néron avec sa statue colossale exposée à l'origine dans l'atrium de la Maison Dorée et Trajan au sommet de sa colonne funéraire historiée à l'entrée du forum. Domitien fait scandale en installant sa statue équestre en plein milieu du forum. Ces statues équestres en bronze sont souvent placées au centre d'un espace public. Image colossale d'Auguste en divus installée par Claude dans la salle située au bout du portique nord du forum d'Auguste

-la statue équestre de César semblait marcher vers le temple

-Auguste avait organisé très précisément le programme iconographique autour de sa statue en char triomphal au centre de la cour, dédicacée au père de la patrie et orientée en direction du temple

--est-il possible qu'il y ait un étage au-dessus du propylée d'entrée ou du moins une terrasse cf. Meneghini

-rue Forum romain, Forum d'Auguste, Forum Transitorium, Forum Pacis, Forum Trajan, pourrait être connectée à la rue découverte sous la colonne Trajane : communication entre le centre administratif et le Champ de Mars

-couloirs permettant d'accéder à des escaliers, donc aux étages des bibliothèques (3 cages d'escalier) donc 1 à 2 étages, donc liaison entre biblio et terrasse basilique donc contemplation de la colonne

-couloir visuel cf. disposition des colonnes, communication visuelle

-les exèdres invitent à une circulation périphérique pour contempler les statues des summi viri

-rapport mathématique et aussi symbolique

-même si Gatti place son portique, on avait déjà placé des entrées au nord car ça semblait logique

-une sorte de vestibule d'accès entre les deux forums

-colonne d'Antonin le Pieux est à 30 m de son Ustrinum

-visiteur attiré par le puits de lumière du cortile

-pourquoi entrée de la colonne du côté de la basilique, pourquoi la statue regarde de l'autre côté

-cf. packer, il rajoute deux arcs d'entrée secondaires pour la rendre plus monumentale

-scénographie

-voir l'importance du champ de mars à cette époque pour comprendre l'importance de la liaison avec

-par exemple un temple précédé d'une suite de statues qui accompagnent le regard vers le bâtiment et renforce l'impact psychologique

-l'édifice n'est pas perméable car on ne retrouve pas une multitudes d'accès ou d'axe de circulation

-le monument est important car crée un impact psychologique, laisse une impression au visiteur cf. visite de Constance II

-mise en scène théatrale, progression programmée

-invite à regarder vers le sommet

-anime la façade

-colonnades invitent au mouvement car effets de perspective, crée un certain dynamisme et pousse au déplacement

-étroitesse des portiques pousse à la circulation

-axe verticale des portiques avec lumière qui dirige le visiteur

-quadrige d'Auguste voir la rocca 1995 p. 76

-projection- aboutissement

-cf. cour de Grèce : les colonnade invite au mouvement

-colonnades invitent au mouvement car effet de perspective, crée un certain dynamisme et pousse au déplacement, le visiteur est également attirer vers un autre puit de lumière celui de la place du forum d'Auguste

-Peut-être est dans le but de marquer l'accès à une zone diaphragme, construction tripartite projette le spectateur vers

-jonction basilique portique voir archéo donné par cavalieri

IV. LES MARBRES COLORÉS

Au regard des découvertes archéologiques, le Maître concepteur du Forum Traiani n'a pas lésiné sur l'utilisation de marbres antiques222(*). Ces derniers par leur variété chromatique confèrent au complexe un caractère majestueux. Toutefois leur choix et leur disposition ne semblent être nullement le fruit du hasard. En effet, Trajan favorise leur emploi pour exprimer la puissance de l'Empire. Il exploite ainsi en abondance les ressources des territoires conquis, riches en matériaux prestigieux, pour asseoir la domination de Rome sur la Méditerranée jusqu'aux confins de l'Orient. Le but est toujours ici de consolider son pouvoir par une exaltation du luxe, ainsi que d'assurer la prospérité de Rome. Nous pouvons aussi constater que les marbres polychromes prennent part à la scénographie des lieux pour favoriser la participation du visiteur et le guider dans son cheminement.

Tout d'abord, nous allons nous arrêter un instant sur une brève présentation des marbres qui dominent le complexe. Grosso modo, nous comptabilisons cinq variantes marmoréennes majeures au sein du site : le giallo antico, le pavonazzetto, le granit gris, le cipolin et le marbre de Luna. S'y ajoutent des marbres en proportions moindres tels que le granit rose, le portasanta (Chios), l'africano (Téos), le porphyre (Égypte), la serpentine (Laconie), le marbre de Thassos, etc. Le giallo antico est un marbre jaune de Chemtou en Numidie (Tunisie). Le pavonazzetto est une brèche mauve de Sinnada en Phrygie (Asie Mineure). Le granit gris provient du Mons Claudianus dans le désert oriental égyptien. Le cipolin est de coloration vert clair, il provient de la cité eubéenne de Carysthos (Grèce). Enfin, le marbre blanc dit aussi de Carrare est excavé près de l'ancienne ville de Luni (Italie, entre la Ligurie et l'Étrurie).

Alors que des marbres colorés constituent les fûts des colonnes, les bases, les chapiteaux corinthiens et les entablements sont en marbre blanc. Cette pierre est également utilisée pour la Colonne Trajane et pour une partie de la statuaire. De même, il existe une antithèse entre les revêtements de sol internes et externes. En effet, la recherche de luxe dans l'élaboration des pavements des zones couvertes se note par l'emploi de l'opus sectile polychrome. Au contraire, ce sont de simples dalles de marbre blanc de Luni disposées selon une trame rectangulaire isodome qui occupent les trois espaces à ciel ouvert : le cortile des Bibliothèques, l'area forensis et le dénivellement de l'aula. Probablement, son recours est motivé par la présence en quantité majeure et à proximité immédiate de la pierre blanche ainsi que par son moindre coût223(*). Par contre, la galerie méridionale devait également arborer ce type de marqueterie. Or, il s'agit d'un espace couvert. Pour ma part, ceci reste inexpliqué puisque l'unité avec les autres pourtours de la place est brisée.

Tentons de dégager le rôle joué par ces marbres dans la fonctionnalité du Forum. Le plan ci-joint reprend de manière schématique l'emploi des différents coloris (fig. 148). Je ne m'en tiendrais exclusivement qu'aux revêtements de sol (modules relativement simples) et aux colonnades pour mettre de côté les pilastres et placages muraux qui restent difficilement identifiables. Certaines observations se révèlent pertinentes. En effet, le marbre jaune (giallo antico) se retrouve comme pavement du secteur septentrional, au sein de la Basilique, dans les portiques et les hémicycles. Il y est à chaque fois couplé avec le pavonazzetto. Cependant, les modules mis en place varient selon l'endroit où nous nous trouvons. Pour le dallage des portiques bordant le péristyle de la Colonne et les nefs latérales de la Basilique, la combinaison s'organise selon une trame « en escalier ». Des dalles rectangulaires sont disposées en léger décalage les unes des autres. Sur la longueur, les deux marbres colorés s'alternent. Or, nous nous trouvons précisément dans des espaces de transition qui sont aussi relativement exigus. Le carrelage vient dès lors se joindre à la planimétrie pour inviter le visiteur à se mouvoir et à rejoindre rapidement l'étape suivante. De même, le giallo antico est le marbre par excellence employé pour les marches qui entourent la place. Ceci semble indiquer que son utilisation est privilégiée pour des espaces à franchir. À l'opposé, la nef centrale de la Basilica et ses absides ainsi que les hémicycles de la place offrent apparemment la même alternance chromatique, mais selon un module différent. Les interstices formés par des dalles rectangulaires de pavonazzetto disposées en quadrillage sont comblés par des carrés de giallo antico. Ces derniers présentent en leur centre soit un carré de pavonazzetto soit un disque de pavonazzetto (hémicycles) ou d'africano (uniquement pour la Basilique)224(*). Ce type de carrelage se situe dans des espaces qui invitent à la discussion et donc à une relative immobilité du visiteur. De fait, les quaestiones se déroulent dans les tribunalia de l'édifice judiciaire. Aussi, les hémicycles doivent servir de lieu de rencontre et de dialogue. Un tel opus sectile pousse, par conséquent, le promeneur à s'attarder dans ces endroits. La dernière reconstitution proposée par M. VITTI place le même type de revêtement pour les portiques de la place225(*). Toutefois, les carrés de pavonazzetto sont, en ces endroits, vides. Comme l'indique leur dénomination de portiques, nous sommes dans des zones de circulation. Elles favorisent le mouvement du visiteur par leur longueur importante. Néanmoins, leur quinzaine de mètres de largeur justifierait le choix d'un module différent de celui du péristyle des Bibliothèques par exemple (portique large de 5 m seulement). La progression du public s'avère alors être moins rapide. De là, il peut observer la place tout comme les statues des summi viri. De plus, le jeu de couleurs est inversé comparé à celui des hémicycles, ce qui indique un changement spatial. Enfin, le pavement des salles jumelles propose une combinaison de fines bandes de giallo antico avec de larges dalles de granit gris. Comme je l'ai dit précédemment, les dalles plus imposantes pourraient être destinées à recevoir des tables réservées à la consultation des ouvrages.

En ce qui concerne maintenant les colonnades, nous pouvons penser que l'emploi du granit gris renvoie à un désir de prestige. En effet, nous connaissons ces difficultés d'extractions et aussi son usage, dans notre cas, dans des proportions colossales. Ce n'est donc pas un hasard s'il se retrouve en des points stratégiques du complexe. Il forme la colonnade du propylon avec une hauteur de 50 pieds. De l'extérieur, il donne ainsi une image grandiose du Forum. De plus, il compose les colonnes (certes de moindres dimensions) de la nef centrale de la Basilique. Dans ce même édifice, une triple colonnade de ce marbre ouvre l'accès au tribunalia. Il semble également que des colonnes de ce type soutiennent les baldaquins des hémicycles de la place. Leur emploi, dans ce contexte, serait destiné à faire ressortir la statue qui occupe la niche. Le granit del foro ne se retrouve donc pas dans des espaces « secondaires » tels que des nefs latérales par exemple. Tout au contraire, ce sont précisément des colonnes de giallo antico qui occupent apparemment ces espaces. En ces lieux, le visiteur n'est pas appelé à une immobilité : les nefs latérales de la Basilica (ce qui est d'ailleurs confirmé par le pavement), l'accès aux hémicycles ou à l'aula. Le marbre jaune est aussi utilisé pour les trois avant-corps de la Basilique. Cette roche tant pour son utilisation comme colonne que comme dallage occupe majoritairement des zones de moindre importance. Enfin, mis à part leur emploi dans les Bibliothèques, les colonnes de pavonazzetto bordent les espaces en plein air comme composantes du péristyle de la colonne, de la façade de la Basilique ou des portiques de la place.

Pour les colonnades et les pavements, le granit gris décore majoritairement la portion nord du complexe. Son usage se note pour le sol des Bibliothèques, la colonnade de la nef centrale de la Basilique et enfin pour l'entrée. Là, de proportion hors normes, il se conjugue au granit rose qui ne se retrouve précisément qu'à cet endroit. Il semble évident qu'un soin tout particulier devait être apporté à l'entrée pour convaincre notre visiteur d'y pénétrer. Pour leur part, l'emploi de giallo antico et de pavonazzetto prévaut pour le reste du site. Seule la limite méridionale fait exception à la règle. Nous y retrouvons notamment l'emploi du cipolin. Ce marbre en lui-même n'est pas préjudiciable puisqu'il se retrouve aussi pour les deux ordres supérieurs de la Basilique. Toutefois, il est présent massivement au sud. Il compose les segments obliques de la façade tripartite et les colonnes de l'aula, mais c'est aussi son usage comme dallage qui étonne. De plus, il est combiné au portasanta (marbre rougeâtre) qui ne se retrouve, quant à lui, qu'exclusivement ici226(*). Les fûts de cipolin de la devanture méridionale contrastent fortement avec les autres pourtours de la place en pavonazzetto principalement. La discordance chromatique doit être lié à la fonction particulière que le secteur devait remplir. L'analyse sur ce point dans le précédent chapitre a pu démontrer combien la structure est innovante et sans précédent. L'emploi des marbres vient une nouvelle fois le confirmer. Parallèlement, outre la disposition en angles obtus qui attire le visiteur, le changement brutal d'unité chromatique intensifie la projection du promeneur vers ces lieux.

En plus des bases et des chapiteaux, les entablements sont uniquement de marbre blanc. Sur le pourtour de l'area forensis, ils comprennent des statues de prisonniers Daces d'environ 2,5-3 m de haut227(*). Si leur tête et mains sont également de marbre de carrare, un jeu chromatique est recherché par le recours à des marbres différents pour le corps. Aux deux extrémités nord et sud de la place, ils seraient de marbre blanc, tandis qu'à l'est et à l'ouest, ils seraient disposés en deux ordres. Le premier alternerait les Daces de pavonazzetto et de marbre blanc. Enfin, sur le couronnement de l'attique, ils seraient exclusivement de pavonazzetto. Faut-il y voir une signification particulière ? La question reste sans réponse. De plus, nous détenons aujourd'hui d'autres effigies daces mais façonnées dans des pierres telles que le bigio morato, la serpentine (porphyre vert de Laconie)228(*), mais aussi le porphyre. Nous disposons de six exemplaires de cette roche rouge : deux sont aujourd'hui à Paris, trois à Florence et le dernier appartient à un privé229(*). Le porphyre provient du Mons Porphyrites en Égypte. Cette pierre est particulièrement luxueuse au su de son coût de production. Par conséquent, elle est utilisée pour représenter le pouvoir impérial230(*). Nous possédons également un passage de l'Histoire Auguste (Probus, II, 1) qui mentionne une porticus porphyretica (galerie de porphyre) dans le Forum de Trajan. Il devait, par conséquent, arborer ces statues. Nous serions tenter de les situer sur le probable propylon d'entrée au site du côté du Champ de Mars. Les statues viendraient alors compléter le caractère imposant et majestueux rendu par les colonnes de granit gris pour en accroître le prestige. Il semble, d'ailleurs, que l'une d'entre elles a été exhumée lors de la construction de Santa Maria di Loreto et proviendrait donc de ce secteur231(*). Le porphyre viendrait aussi appuyer l'alliance de couleurs particulières de ce coté (granit gris et rose). Toutefois, le contexte archéologique de ces Daces de polychromies variables et, par conséquent, leur situation originelle restent énigmatiques. Il ne nous est donc pas possible d'estimer leur rôle du point de vue fonctionnel.

Nous pouvons constater aisément que le choix de l'emplacement des marbres n'est pas aléatoire. L'architecte-ingénieur recherchait avant tout une harmonie visuelle dans l'unité chromatique. En effet, si pour les revêtements de sol dominent le giallo antico et le pavonazzetto, cette même combinaison est reprise également pour les colonnades. Une recherche d'équilibre des couleurs se note aussi au sud où des colonnes de cipolin s'allient à un pavement reprenant le même marbre. Par conséquent, les changements de coloris devaient avoir un impact sur le visiteur. Le jeu de couleurs utilisé dans le secteur méridional étonne particulièrement. Il est un fait certain que la polychromie marmoréenne devait également créer des reflets lumineux intenses. Les sectilia pavimenta et les colonnes impressionnaient par leur chatoiement. Le contraste des marbres permettait de jouer avec la luminosité naturelle qui ne pouvait qu'augmenter l'atmosphère triomphale et luxueuse des lieux.

-comparer les marbres qu'on utilise traditionnellement pour des propylées, voir Gros, voir entrée du Panthéon=granit gris et rouge

-contraste des marbres pour jouer avec la luminosité naturelle

-forum de Trajan = surtout giallo antico et pavonazzetto

-pour les niches et exèdres, le granit gris marque une volonté d'exalter les sculptures et ça aussi via les édicules

-contraste entre espaces interne et externe : opus sectile (décor et raisons pratiques contrastes chromatiques entre superficies ou marbre blanc (plus grande quantité et moins cher)

-pavonazzetto domine l'aula du colosse et le temple de mars ultor : donc peut-être une signification religieuse

-voir gros p. 2000 pour les marbres

-le Traianeum d'italica= construit par Hadrien pour trajan divinisé utilise différents types de marbres cf. TUFI, p. 59.

-cipollin à ondes cf. la rocca 1998, p. 209

-symbolique des couleurs

Rq : Glanum232(*) dernier quart du Ier siècle av. J.-Ch séparation de la zone cultuelle avec les deux temples géminés réservés au culte impérial en raison de la topographie du site, mais également d'une occupation antérieure d'un établissement grec. 90 °. Différence de niveaux, avant = une cité hellénistique

Cf. Cavalieri p. 89

V. -UN PIED ROMAIN =296 MM (296,2 OU 296, 4)CONCLUSION

Apollodore de Damas et ses successeurs ont contribué à la réalisation d'un Forum irréprochable sous bien des angles. Au cours de l'élaboration de ce travail, nous avons pu constater combien la planimétrie est recherchée. L'analyse de la fonctionnalité indique que celle-ci était clairement programmée dans le projet originel. Différents éléments facilitent et orientent le cheminement du visiteur. Si l'entrée principale devait déjà se détacher au loin du paysage par son luxe, la Victoire et la ligne de lecture en résumé de la frise de la Columna annoncent l'envers du décor. Le visiteur erre alors dans un espace qui se révèle à lui de manière surprenante par d'incessants changements volumétriques. Enfin, outre leur usage comme indices de richesse, les marbres polychromes semblent collaborer au bon fonctionnement de la circulation interne du Forum Traiani.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au coeur du centre historique de la capitale italienne, le Forum Traiani capte l'attention des passants par la splendeur de ses vestiges et tout particulièrement par sa vertigineuse Columna Traiana. Cependant, un site archéologique d'une telle ampleur n'a pu être dégagé en un jour et chaque nouvelle investigation a donné lieu à d'autres interprétations et reconstitutions planimétriques. S'en remettant aux sources antiques ainsi qu'à l'existence de colonnes imposantes, les chercheurs gardaient l'espoir de découvrir sous les églises Santa Maria di Loreto et Santissimo Nome di Maria ainsi que sous le Palazzo Valentini un édifice cultuel colossal proportionnel à la grandeur du Forum et de son bâtisseur. Les fondations de ce temple répondant au nom de Templum Divi Traiani ne seront jamais déblayées. Cette énigme architecturale a suscité de nombreux débats. Toutefois, les attentes des archéologues se sont avérées vaines, mais les dernières révélations des ruines trajaniennes ne furent pas pour leur déplaire. En effet, l'importance des moyens mis en oeuvre pour le Grand Jubilé de l'an 2000 cède devant l'immensité des découvertes. Grâce à cette campagne de fouilles, le site s'est vu amputé des deux terminaisons proposées jusqu'alors pour se voir octroyé un schéma innovant et hors du commun. Par conséquent, les nouvelles données confèrent au groupe un caractère d'exception et font du Forum de Trajan un unicum. Retraçons désormais les grands axes majeurs que nous avons pu dégager au cours de notre enquête.

Si une nouvelle planimétrie s'offre à nous, elle s'accompagne également d'une réminiscence d'incertitudes. Bien qu'il soit globalement admis depuis 2000 que le site est dépourvu d'un temple canonique, la configuration topographique des lieux sous Trajan et Hadrien reste difficilement identifiable pour le secteur nord. Les édifices modernes entravent une recherche pointue et limitent les découvertes à quelques structures architecturales et décoratives. Toutes les suppositions sont dès lors possibles. Inversement, le dégagement d'infrastructures au sud assure aujourd'hui la fiabilité du nouveau plan. R. MENEGHINI, en charge du projet jubilaire, nous propose alors d'adjoindre au site un propylon d'entrée au nord en vis-à-vis du Campus Martius. Une aula portiquée et absidiée, prouvée archéologiquement, domine, quant à elle, la terminaison sud.

Dès lors, est-il encore possible aujourd'hui de décoder le plan d'un forum normatif tripartite pour le complexe trajanien ? S'il peut paraître difficile de répondre positivement d'un point de vue planimétrique, nous retrouvons néanmoins les composantes de base d'un complexe architectural dénommé « forum » : une place bordée de portiques et une basilique judiciaire. Elles sont donc ici intégrées, mais certes remaniées. Peut-être pouvons-nous amputer le complexe d'un temple colossal à l'instar de celui de Mars Ultor du Forum augustéen, il n'en demeure pas moins qu'il pourrait subsister une salle cultuelle au sud, un sacellum. L'attribution d'une fonction cultuelle à l'aula (nous y reviendrons dans un instant) impliquerait la présence du dernier élément constitutif des fora dits tripartites. Nous pourrions alors penser que l'option planimétrique toute particulière employée dans notre cas renvoie à un souhait de filiation - pas catégorique, mais surtout symbolique - avec les principia. De fait, la confrontation du Forum de Trajan avec le plan des quartiers généraux a souligné des similitudes troublantes que nous ne pouvons écarter. Tant l'attribution fonctionnelle des pièces que la thématique décorative qui gravite autour de la Victoria Dacica, mais encore la personnalité de Trajan et l'idéologie du pouvoir qu'il s'est voué à mettre en place renvoient à un impérialisme et à une forte militarisation. Pour l'édification de son Forum éponyme, Trajan fait aussi appel à Apollodore de Damas réputé pour ses qualités d'ingénieur militaire. Le dessein de l'empereur n'est autre que d'indiquer clairement l'ascendance de la Nation romaine jusqu'aux frontières de l'Empire. Véritable outil de propagande, il intègre au sein de l'urbs Romana un « forum bellum » qui prend des allures de principia marmorea. Certes, si ce rapprochement ne devait pas se manifester instantanément aux yeux du visiteur, il devait revêtir une valeur idéologique forte pour son dirigeant antoninien.

Cependant, il n'en reste pas moins certain qu'il existe incontestablement un Templum Divi Traiani lié au groupe puisque des sources antiques fiables le mentionnent comme tel. La preuve majeure nous est communiquée par une double épigraphe de dédicace signée d'Hadrien (121/122-127/128 apr. J.-C.) et issue des deux extrémités du site. L'édifice se retrouve aussi cité dans des textes littéraires qui sont naturellement postérieurs à l'époque de Trajan puisque toute construction en l'honneur de son divus est prohibée de son vivant. Par ailleurs, nous ne détenons aucune information contemporaine du règne de l'Optimus Princeps pouvant confirmer ou infirmer la présence d'un édifice cultuel dans le Forum sous son principat. Tout au contraire, les sources nous indiquent qu'un Templum devait assurément être associé au groupe, mais seulement à partir d'Hadrien. Enfin, l'analyse du terme « templum » nous a permis également de revoir nos préjugés et d'éviter de limiter notre recherche à la découverte d'un temple canonique (templum Italicum sine postico) au profit d'une enceinte à la physionomie variable consacrée par une procédure rituelle. Du reste, cette approche semble concorder avec les vestiges découverts tout récemment qui ont exclu toute probabilité de trouver l'imposant temple octostyle espéré depuis le XVIème siècle.

Après avoir fixé les fondements d'une bonne argumentation, nous nous sommes donc tournés vers l'analyse des deux limites du site nouvellement reconstituées à la recherche de notre objet d'étude. Au sud, l'entrecroisement des portiques trajanien et augustéen impose de conférer à l'aula le rôle de liaison entre les deux forums. Tel le vorhof de l'Asklepieion de Pergame, la structure devait servir d'entrée, uniquement secondaire, au groupe. Si cette fonction peut paraître évidente, l'agencement des structures, de même que l'union du cipolin au portasanta, constitue une innovation architecturale sans précédent dans un forum. Je n'ai pu établir aucun rapprochement précis si ce n'est avec une construction privée telle que l'atrium d'une domus. Une comparaison plus pertinente par la présence de statues impériales a aussi été soumise avec le chalcidicum de l'agora d'Éphèse. En effet, à ce propos, R. MENEGHINI nous indique que le point focal de l'aula est occupé par une niche. Une telle structure axiale concentre tous les regards et devait, par conséquent, jouer un rôle important. L'étude a permis notamment d'y voir peut-être une effigie de Iupiter, ce qui viendrait transformer cette portion du site en sacellum. Nous avons pu dégager l'impact de cette divinité dans l'idéologie impériale trajanienne (« théologie jovienne ») de même que des concordances iconographiques. Une autre possibilité serait de placer au centre de cette cavité une statue de la Victoire ou encore un trophée. Partant des propos de Dion Cassius et de la similarité avec ses voisins impériaux, nous pensons également pouvoir proposer que les butins ramenés de Dacie comblent l'environnement. Exposés dans les portiques, ces spolia belli viennent rappeler que le complexe a été payé ex manubiis. Il m'a paru très difficile d'émettre une interprétation du dénivellement central. La seule explication serait d'en faire un bassin. Mais, au jour d'aujourd'hui, très peu d'éléments vont dans ce sens (utilisation de cipolin et présence d'eau dans les autres Fora Imperialia). Finalement, mises à part ces incertitudes, nous avons pu établir que le Templum Divi Traiani peut difficilement être identifié avec la structure méridionale. Nous constatons, en effet, une incompatibilité chronologique tout d'abord, mais ensuite d'ordre stratégique. La limite sud date indubitablement du vivant de Trajan, ce qui impliquerait une reconversion des lieux en Templum sous Hadrien, or, les sources semblent lui attribuer l'ensemble de la construction. Dans ce sens, tant le plan de l'aula que les marbres colorés utilisés dans ce secteur ne concordent pas avec une telle interprétation.

La terminaison septentrionale s'est avérée d'autant plus complexe à analyser que la reconstitution planimétrique avancée par R. MENEGHINI n'est pas encore établie formellement. Toutefois, nous avons pu dégager des constatations intéressantes. Ce secteur est principalement dominé par des interrogations d'ordre chronologique. Hadrien semble être le continuateur du projet apollodorien et même celui qui a oeuvré majoritairement pour les constructions qui entourent la Colonne historiée. Placer l'entrée principale au nord du complexe a également pu être proposé sans trop de contraintes. R. MENEGHINI soumet l'hypothèse de transformer le Temple de Trajan divinisé en un édifice à cella barlongue inséré dans le propylon. Bien que la proposition de ce dernier semble peu s'accorder avec l'analyse du concept de « templum », j'adhère néanmoins au fait que nous devrions rechercher en ces lieux le Templum Divi Traiani. La combinaison d'une structure cultuelle avec la sépulture de l'empereur et lesdites Bibliothèques peut être confrontée notamment avec le complexe éphésien de Celsus. Sur la base de diverses comparaisons, nous sommes parvenus à noter que l'amalgame fonctions cultuelle et culturelle ne constitue pas une particularité dans le monde romain. Nous pourrions dès lors présumer que l'ensemble Bibliothèques-Colonne coclide-propylon s'assimile à un temenos précédé d'un pronaos d'entrée pour ne plus faire qu'un avec notre objet d'étude. Les sources semblent également aller dans le sens de cette hypothèse. À l'image du Templum Pacis de Vespasien, une seconde option pour résoudre notre question initiale serait de conférer à la totalité du Forum le titre de Templum Divi Traiani sous Hadrien. Ceci viendrait expliquer la localisation des deux inscriptions de dédicace. Bien que les sources littéraires rejoignent moins cette interprétation, il m'est impossible de faire pencher la balance vers l'une ou l'autre de ces attributions.

L'étude des deux effigies monétaires énigmatiques a permis d'hypothéquer toute liaison entre l'édifice octostyle et le complexe. La structure légendée FORVM TRAIAN(I) pourrait quant à elle se positionner au sud du groupe. De fait, des similitudes typologiques de même qu'une concordance chronologique ont pu être dégagées. Si cette attribution se trouvait confortée, il faudrait alors revoir l'élévation de la façade tripartite sise au sud ainsi que la statuaire qui occupe l'attique de ce secteur.

Enfin, mise à part notre question de départ, j'ai tenu à aborder brièvement la fonctionnalité engendrée par la nouvelle planimétrie des lieux. Au terme de cette analyse, j'ai pu constater combien le projet était mûrement réfléchi. En effet, aucun aspect ne paraît avoir été négligé. Nous sommes face à un ensemble architectural peu perméable et relativement fermé qui répond au concept de « bloc forum ». La circulation des visiteurs au sein du site est confrontée à d'incessantes révélations volumétriques. L'agencement des espaces architecturaux et des pavements, de même que la polychromie marmoréenne, viennent également guider le cheminement des usagers. Du dehors, la Victoire au bouclier de la Colonne Trajane annonce déjà l'atmosphère des lieux.

Au terme de cette enquête, nous pouvons établir sans conteste que le leitmotiv de la construction du Forum est une exaltation de la Victoria Dacica et par conséquent de la Virtus du dirigeant de l'Empire. Le parcours pédestre du visiteur est ponctué d'évocation du triomphe de l'empereur. Via un urbanisme d'apparat, on apporte au visiteur la garantie de la pérennité de l'Urbs. Il ne peut dès lors qu'acquiescer à la politique de gestion du pouvoir mise en place par son Imperator. Le point le plus problématique porte sur la configuration des lieux sous l'ère trajanienne. En effet, il paraît très difficile de fixer le plan originel établi par Apollodore de Damas. Cette défaillance entrave la lecture du message idéologie que Trajan voulait faire passer à ses concitoyens. Les remaniements de son successeur Hadrien en ont très certainement modifié les données lors de l'insertion du Templum Divi Traiani et Plotinae.

En dépit de toutes les incertitudes qui subsistent encore sur le dernier des Forums Impériaux, la conclusion essentielle qui se dégage de cette analyse est que le prestige des constructions nouvellement exhumées in situ en appelle à revoir radicalement notre conception de l'ensemble du Forum Traiani. En somme, quel compte-rendu pouvons-nous apporter à notre problématique? Nous sommes désormais à même de répondre à notre question initiale comme suit. Il me paraît possible de résoudre le problème de la localisation du Templum Divi Traiani  en s'appuyant sur quatre points essentiels. Tout d'abord, les sources datent le Temple de l'époque d'Hadrien. Ensuite, l'analyse du terme « templum » révèle que nous pouvons rejeter toute recherche acharnée d'un édifice colossal. Aussi, il émane de l'étude du secteur méridional que le Templum ne peut être fixé en ce lieu. Enfin, l'examen de la limite septentrionale privilégie une intervention massive d'Hadrien pour les structures environnant la Columna. Par conséquent, le Templum Divi Traiani pourrait bien rechercher son attribution en ce secteur. Ce serait alors le groupe qui fait dos à la Basilique qui remplirait cette fonction. Toutefois, une autre hypothèse envisageable serait de conférer à l'ensemble du groupe trajanien le rôle de Templum Divi Traiani.

J'espère que les résultats de mon enquête permettent d'apporter quelques éclaircissements sur cette problématique et que cet essai d'explication s'avère concluant. Il reste dorénavant à attendre les prochaines publications sur le sujet. Elles nous apporteront, je le souhaite, des données supplémentaires permettant d'accréditer l'une ou l'autre de ces interprétations.

Claire RICHARD

TABLES DES FIGURES

BIBLIOGRAPHIE

I. LISTE DES ABRÉVIATIONS

Les abréviations en vigueur pour les périodiques sont celles de l'Année Philologique.

AA Archäologischer Anzeiger/Deutsches Archäologisches Institut. Berlin, de Gruyter.

AJA American Journal of Archaeology: the Journal of the Archaeological Institute of America. Boston, Boston University Archaeological Institute of America.

Antiquity Antiquity: an International Journal of Expert Archaeology. Cambridge, Company of Biologists.

ArchClass Archeologica classica. Roma, L'Erma di Bretschneider.

BA Bollettino d'arte. Roma, Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato.

BCAR Bullettino della Commissione Archeologica Comunale di Roma. Roma, L'Erma di Bretschneider.

Hesperia Hesperia: the Journal of the American School of Classical Studies at Athens. Princeton, American School of Classical Studies at Athens.

JRA Journal of Roman Archaeology: an International Journal. Portsmouth, Journal of Roman Archaeology.

JSAH Journal of the Society of Architectural Historians. Chicago, Society of Architectural Historians.

MDAI(R) Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Römische Abteilung. Mainz, von Zabern.

MEFRA Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité. Paris, de Boccard.

PBSR Papers of the British School at Rome. London, British School at Rome.

Prospettiva Prospettiva. Rivista di storia dell'arte antica e moderna, Università degli studi di Siena. Firenze, Centre Di.

RA Revue archéologique. Paris, Presses Universitaires de France.

REA Revue des etudes anciennes. Talence, Université Michel de Montaigne, Maison de l'archéologie.

Sigles employés pour les ouvrages encyclopédiques et collections.

ANRW TEMPORINI H., HAASE W. (dir.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, Berlin, Walter de Gruyter, 1972-1996.

EAA BIANCHI BANDINELLI R. (dir.), Enciclopedia dell'arte antica, classica e orientale, Roma, Istituto della enciclopedia italiana, 1958-1994.

LIMC Lexicon iconographicum mythologiae classicae, Zürich, Artemis, 1981-1999.

LTUR STEINBY E. M. (dir.), Lexicon topographicum Urbis Romae, Roma, Quasar, 1993-2000.

II. SOURCES ANTIQUES

· Ammien Marcellin, Histoire, tome 1, traduit par GALLETIER E., Paris, 1968 (Collection des universités de France. Série latine).

· Aulu-Gelle, Les nuits attiques, tome 3, traduit par MARACHE R., Paris, 1989 (Collection des universités de France. Série latine).

· Aulu-Gelle, Les nuits attiques, tome 4, traduit par JULIEN Y., Paris, 1998 (Collection des universités de France. Série latine).

· Cicéron, Traité des lois, traduit par DE PLINVAL G., Paris, 1968 (Collection des universités de France. Série latine).

· Dion Cassius, Roman History, tome 8, traduit par CARY E. Ph. D., London, 1968 (The Loeb Classical Library).

· Histoire Auguste, tome 1/1, traduit par CALLUT J.-P., Paris, 1992 (Collection des universités de France. Série latine).

· Histoire Auguste, tome 5/1, traduit par PASCHOUD Fr., Paris, 1996 (Collection des universités de France. Série latine).

· Histoire Auguste, tome 5/2, traduit par PASCHOUD Fr., Paris, 2001 (Collection des universités de France. Série latine).

· Pausanias, Description de la Grèce, tome 5, traduit par POUILLOUX J., Paris, 1999 (Collection des universités de France. Série grecque).

· Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, traduit par DURRY M., Paris, 1947 (Collection des universités de France. Série latine).

· Pseudo-Aurélius Victor, Abrégé des Césars, traduit par FESTY M., Paris, 1999 (Collection des universités de France. Série latine).

· Vitruve, De l'architecture, tome 1, traduit par FLEURY Ph., Paris, 1990 (Collection des universités de France. Série latine).

I. AUTEURS MODERNESBIBLIOGRAPHIE

III. · ABBONDANZA L., La Vallée du Colisée, Rome, Electa, 1997, 52 p., ill. (Guides Electa).

· AKURGAL E., Ancient Civilizations and Ruins of Turkey, Istanbul, Net turistik yayinlar, 1993, VIII-414 p., 112 pl., 1 carte.

· ANDERSON J. C., The Historical Topography of the Imperial Fora, Bruxelles, Latomus, 1984, 200 p., 51 fig., 30 pl. (Collection Latomus, 182).

· ANDREAE B., L'art romain, Paris, Citadelles et Mazenod, 1998, 639 p., 931 fig. (L'art et les grandes civilisations).AMPOLO C., L'omen victoriae della colonna Traiana: Il principe e l'uomo caduto dal mulo, dans ArchClass, 1995, 47, p. 317-327, 5 fig.

· BALENSIEFEN L., Die Macht der Literatur. Über die Büchersammlung des Augustus auf dem Palatin, dans HOEPFNER W. (dir.), Antike Bibliotheken, Mainz am Rhein, von Zabern, 2002, p. 97-116, fig. 128-150 (Zaberns Bildbände zur Archäologie) (Sonderbände der Antiken Welt).

· · BALTY J.-Ch.,

- Curia ordinis. Recherches d'architecture et d'urbanisme antiques sur les curies provinciales du monde romain, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1991, XIX-656 p., 287 fig. (Académie royale de Belgique. Mémoires de la classe des beaux-arts. Collection in-4°. 2è série, T. XV15, fascicule 2).

- Le centre civique des villes romaines et ses espaces politiques et administratifs, dans La ciutat en el móon romàa. vol. I . Ponències. Actes. XIV Congréeso Internacional d'e Arqueologia Clàassica. Tarragona, 5-11/9/1993, Tarragona, Consejo Superior de Investigaciones cientificasCientíficas, vol. I, 1994, p. 91-99108, 7 pl..

· BANTI Al., I grandi bronzi imperiali, vol. I. Hadrianus-Sabina. Sesterzi e medaglioni classificati secondo il sistema Cohen, Firenze, A. Banti Editore, 1984, 427 p.

· BAUER H., MORSELLI C., s. v. Forum Nervae, dans LTUR, vol. II, 1995, p. 307-311, fig. 115-148.

· BEAUJEU J., La religion romaine à l'apogée de l'Empire. 1. La politique religieuse des Antonins (96-192), Paris, Les Belles Lettres, 1955, 455 p., 5 planchespl. (Collection d'études anciennes).

· BECATTI G.,

- La colonna coclide istoriata. Problemi storici iconografici stilistici, Roma, L'ERMAL'Erma di Bretschneider, 1960, 402 p., 80 83 tables (Studi e materiali del museo dell'impero romano, 6).

- La Colonna Traiana. Expressione somma del rilievo storico romano, dans ANRW, II, 12. 1, 1982, p. 536-578.

BECATTI G., La Colonna Traiana. Expressione somma del rilievo storico romano, dans ANRW, II, 12. 1, 1982, p. 536-578.

· BÉDOYÈRE G. (de la), Roman Towns in Britain, Stroud, Tempus, 2003, 224 p., 116 ill.

· BELLONI G. G., Le monete di Traiano. Catalogo del civico Civico gabinetto numismatico, museo Museo archeologico di Milano, Milano, Comune di Milano, 1973, LX-67 p., 26 tables.

· BENNETT J., Trajan. Optimus Princeps. A Life and Times, London, Routledge, 1997, XVII-317 p., 11 fig.

· BIANCHI E.,

- I bolli laterizi del Foro di Traiano. Il catalogo del Bloch e i rinvenimenti delle campagne di scavo 1991-1997 e 1998-2000, dans BCAR, 102, 2001, p. 83-120, 28 fig.

- Sistemi scalari nel foro di Traiano, dans MDAI(R), 108, 2001, p. 266-268, fig. 17.

· BIANCHI BANDINELLI R.,

- s. v. Apollodoros di Damasco, dans E.A.A., vol. I, 1958vol. I, p. 477-480.

- Rome. Le centre du pouvoir, Paris, Gallimard, 1969, XII-444 p., 448 fig., tableaux, cartes. (L'univers des formes, 1915).

- Il maestro delle imprese di Traiano, Milano, Electa, 2003, 79 p., 48 fig.

· BIRLEY A. R., Hadrian. The Restless Emperor, London and New York, Routledge, 1997, 399 p., 37 planchespl., tableaux, cartes.

· BLAKE M. E., BISHOP D. T., Roman Construction in Italy from Nerva though the Antonines, Philadelphia, American Philosophical Society, 1973, XIX-328 p., 36 planchespl. (Memoirs of the American Philosophical Society, 96).

· BOATWRIGHT M. T.,

- Futher Thoughts on Hadrianic Athens, dans Hesperia, 52, 1983, p. 173-176, 1 fig.

- Hadrien Hadrian and the City of Rome, Princeton, Princeton University pressPress, 1987, XX-312 p., 60 fig.

· BOËTHIUS A., WARD-PERKINS J. B., Etruscan and Roman Architecture, HarmondsworthLondon, Penguin books, 1970, XXXIII-622 p., 204 fig., 275 pl. fig. (The Pelican History of Art, 32).

· BRIZZI B., Roma antica ieri e oggi. La città all'epoca di Costantino e i monumenti archeologici attuali, Roma, Colombo, 1973, 93 p., ill.

· BRIZZI M., PAGANO F., RICCI G., Fori Imperiali: informatizzazione dei dati di scavo, dans BAIANI S., GHILARDI M. (dir.), Crypta Balbi-Fori Imperiali. Archeologia urbana a Roma e interventi di restauro nell'anno del Grande Giubileo, Roma, Kappa, 2000, p. 124-126, fig. 100-104.

· BUISSON L., Les forums impériaux de Rome, dans Archologia, 223, 1987, p. 54-66, fig.

· CAPRINO C., COLINI A. M., GATTI G., PALLOTTINO M., ROMANELLI P., La colonna di Marco Aurelio, Roma, L'ERMA L'Erma di Bretschneider, 1955, p. 322 p., 9 fig., 21 tables (Studi e materiali del museo dell'impero romano, 5).

· CASSON L., Libraries in the Ancient World, New Haven and London, Yale University Press, 2001, 177 p., ill.

· CASTAGNOLI F., Il tempio romano. Questioni di terminologia e di tipologia, dans B.S.RPBSR., vol. XXXIX39, 1984, p. 3-20, 7 fig.

· CAVALIERI M.,

- La basilica in Italia: decorazione scultorea e sue valenza politico-culturali, dans Athenaeum. Studi di Letteratura e storia dell'Antichità, 88, 2, 2000, p. 465-476.

- Auctoritas Aedificiorum : sperimentazioni urbanistiche nei complessi forum-basilica delle Tres Galliae et Narbonensis durante i primi tre secoli dell'impero, Parma, Universita di Parma. Istituto di storia dell'arte, 2002, 387 p., ill., cartes, plans (Quaderni di storia dell'arte, 21) ( Quaderni del seminario di archeologia, 2).

· CAVALLO G. (dir.), Le biblioteche nel mondo antico e medievale, Bari, Laterza, 1993, XXXI-206 p., ill. (Biblioteca universale Laterza, 250).

· CECAMORE C., s. v. Fori imperiali, dans EAA BIANCHI BANDINELLI R. (dir.), Enciclopedia dell'arte antica classica e orientale, Secundo supplemento, vol. IV, Roma, Istituto della enciclopedia italiana, vol. IV, 1958-19941996, p. 882-891, fig. 1115-1123.

· CHAISEMARTIN N. (de), Rome. Paysage urbain et idéologie. Des Scipions à Hadrien (IIe s. av. J.-C.- IIe s. ap. J.-C.), Paris, Armand Colin, 2003, 270 p., ill. (Collection U. Histoire).

· CICHORIUS C., Die Reliefs der Traianssaüle, vol. 1, vol. 1, Berlin, Walter de Gruyter & co, 1927, 371 p., 64 fig.

· CIZEK E., L'époque de Trajan. Circonstances politiques et problèmes idéologiques, Paris, Les Belles Lettres, 1983, 567 p., cartes (Collection d'études anciennes).

· CLARIDGE A., Hadrian's Column of Trajan, dans JRA, 6, 1993, p. 5-22, 9 fig.

· COARELLI F.,

-Il Foro romano. 2. Periodo Republicano e Augusteo, Roma, Quasar, 1985, 351 p., ill. (Lectiones planetariae).

-Guida Archeologica di Roma, Verona, Arnoldo Mondadori, 1974, 357 p., ill.- s. v. Basilica Constantiniana, dans LTUR, vol. I, 1993, p. 170-173.

- Guide archéologique de Rome, Paris, Hachette Littératures, 1994, 351 p., ill.

· COHEN H., Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain communément appelées médailles impériales, Tome II, Tome II, Paris, Rollin & Feuardent, 1882, , 446 p., ill.

· Conquête romaine en image : le fabuleux long métrage de la Colonne Trajane, Dijon, Archeologia, 1976, 129 p., ill. (Les dossiers de l'archéologie, 17).

· COOK A. B., Zeus. A Study in Ancient Religion. Vol. II. Zeus Gog of the Dark Sky: Thunder and lightning, New York, Biblo and Tannen, 1965, 858 p., ill.

· · D'AMATO Cl. (dir.), Optimus Princeps. La figura di Traiano fra storia e mito, Roma, Ingegneria per la cultura, 1999, 96 p., figill.

· DAVIES P. J. E., Death and the Emperor. Roman Imperial Funerary Monuments from Augustus to Marcus Aurelius, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, XIV-265 p., 117 fig.

· DE MARIA S., Gli archi onorari di Roma e dell'Italia romana, Roma, L'Erma di Bretschneider, 1988, 374 p., 79 fig., 113 tables (Bibliotheca Archaeologica, 7).

· DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, 643 p., ill.

· DUDLEY D. R., Urbs Roma. A source Source book Book of classical Classical texts Texts on the city City on its monumentsMonuments, London, Phaidon Press, 1967, 339 p., 110 plpl.

· ETIENNE R., PISO I., DIACONESCU A., Les deux forums de la colonia Ulpia Traiana Augusta Dacica Sarmizegetusa, dans REA, 92, 1990, p. 273-296, 2 fig.

· EUZENNAT M., Principia militaires et forums civils, dans La ciutat en el món romà. vol. I . Ponències. Actes. XIV Congrés Internacional d'Arqueologia Clàssica. Tarragona, 5-11/9/1993, Tarragona, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1994, p. 197-203, 5 fig.

· dans La ciutat en el mon roma. Actes. XIV Congreso Internacional de Arqueologia Clasica. Tarragona, 5-11/9/1993, Tarragona, Consejo Superior de Investigaciones cientificas, vol. I, 1994, p. 197-203.

· FARINELLA V., La colonna Traiana: un esempio di lettura verticale, dans Prospettiva, 26, 1981, p. 2-9, 10 ill.

· FAVRO D. G., The Urban Image of Augustan Rome, Cambridge, Cambridge University Press, 1996, XXI-346 p., 116 fig.

· FELLMANN R., Die Principia des Legionslagers Vindonissa und das Zentralgebäude der römischen Lager und Kastelle, Brugg, Vindonissamuseum, 1958, 174 p., 78 fig. (Gesellschaft pro Vindonissa).

· Fontaines et nymphées en Gaule Romaine. Fontaines publiques et privées. Les nymphées dans les thermes, Dijon, Faton, 2004, dans Archeologia. Les dossiers de l'archéologie, 295, Juillet/Août 2004, 118 p., ill. (Les dossiers d'archéologie, 295).

· FRAZER A., The Imperial Fora. Their Dimensional Link, dans SCOTT R. T., SCOTT and A. R. (dir.), Eius Virtutis Studiosi: Classical and Postclassical Studies in Memory of Frank Edward Brown (1908-1988), Washington, National Gallery of Art, 1993, p. 410-419, 2 fig. (Studies in the History of Art, 43) (Center for Advanced Study in the Visual Arts. Symposium Papers, XXIII23).

· GALINIER M., L'image publique de Trajan, dans DUPONT Fl., AUVRAY-ASSAYAS Cl. (dir.), Images Romainesromaines. Actes de la table ronde organisée à l'Ecole l'École normale supérieure (24-26 octobre 1996), Paris, Presses de l'Ecole l'École normale supérieure, 1998, p. 115-141, 21 fig. (Etudes de littérature ancienne, tome 9).

· GAUER W., Untersuchengen Untersuchungen zur Trajanssaüle, Berlin, Gebr. Mann., 1977, 123 p., 26 tables (Monumenta Artis artis Romanaeromanae, XIII13).

· GIULIANI C.F., Foro romano: l'area centrale, Firenze, Olschki, 1980, 61 p., ill.GNECCHI Fr., I medaglioni romani. Vol. III. Bronzo. Parte Seconda : Moduli minori, Parte Terza : Medaglioni del Senato, Milan, Ulrico Hoepli, 1912, 234 p., 162 tables.

· GRAILLOT H., Victoria, dans DAREMBERG Ch. V., SAGLIO E., POTTIER E. (dir.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, vol. V/2ème partie, vol. V, 2ème partie, Paris, Hachette, 1877, p. 830-854, fig. 7445-7472.

· GRIMAL P., Les jardins romains à. À la fin de la République et aux deux premiers siècles de l'Empire. Essai sur le naturalisme romain, Paris, E. De de Boccard, 1943, 557 p., 39 fig., XXX 30 planchespl. (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 155).

· GROS P.,

- Aurea Templa. Recherches sur l'architecture religieuse de Rome à l'époque d'Auguste, Rome, ECOLE École française de Rome, 1976, 282 p., 66 plpl.. (Bibliothèque des ECOLES Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 231).

- TORELLI M., Storia dell'urbanistica : il mondo romano, Roma, Laterza, 1992, 466 p., 253 fig. (Grandi opere).

- L'architecture romaine du début du IIIe siècle av. J.-C. à la fin du Haut-Empire. 1, Les les monuments publics, Paris, Picard, 1996, 503 p., ill.531 fig. (Les manuels d'art et d'archéologie antiques).

- La « militarisation » de l'urbanisme trajanien à la lumière des recherches récentes sur le Forum Traiani, dans GONZÁALES J. (éd.dir.), Trajano emperator emperador de Roma, Roma, L'ERMA L'Erma di Bretschneider, 2000, p. 227-249, 4 fig. (Saggi di storia antica, 16).

- L'architecture romaine du début du IIIe siècle av. J.-C. à la fin du Haut-Empire. 2, maisons, palais, villas et tombeaux, Paris, Picard, 2001, 527 p., 624 fig. (Les manuels d'art et d'archéologie antiques).

- Nunc tua cinguntur limina. L'apparence de l'accueil et la réalité du filtrage à l'entrée des Forums impériaux de Rome, dans BALTY J.-Ch. (dir.), Rome et ses provinces. Genèse et diffusion d'une image du pouvoir, Bruxelles, Timperman, 2001, p. 129-140, 7 fig. (Lucernae novantiquae).

· GUIDOBALDI F. (dir.), Sectilia Pavimenta di Villa Adriana, Roma, Istituto poligrafico e zecca dello stato, 1994, XVI-295 p., 78 tables (Mosaici Antichi in Italia. Studi monografici, 2).

· GULLINI G., Apollodoro e Adriano: ellenismo e classicismo nell'architettura romana, dans BA, 53, 1968, p. 62-80, fig. 29-42.

· HABICHT Chr., Die Inschriften des Asklepieions, Berlin, Walter de Gruyter, 1969, XII-202 p., 51 tables (Deutsches Archäologisches Institut. Altertümer von Pergamon. Band VIII3).

· HASSEL Fr. J., Der Trajansbogen in Benevent: ein Bauwerk des römischen Senates, Mainz am Rhein, von Zabern, 1966, 52 p., 40 tables (Römisch-germanisches Zentralmuseum zu Mainz).

· HILL Ph. V., The Dating and Arrangement of the Undated Coins of Rome. A. D. 98-148, London, Spink & Son, 1970, 212 p., 2 planchespl.

· HÖLSCHER T., Victoria romana. Archäologische Untersuchungen zur Geschichte und Wesensart der römischen Siegesgöttin von den Anfängen bis zum Ende des 3 Jhs. n. Chr., Mainz am Rhein, von Zabern, 1967, 195 p., 16 tables.

· HOMO L., Rome impériale et l'urbanisme dans l'antiquité, Paris, Albin Michel, 1971, 665 p., 28 fig., cartes, plans, tableaux.

· Jérusalem. 5000 ans d'Histoire, Dijon, Archeologia, 1991, 139 p., ill. (Les dossiers d'archéologie, 165-166).

· JONES H. S., A Catalogue of the Ancient Sculptures Preservor in the Municipal Collections of Rome. The Sculptures of the Palazzo die Conservatori, Oxford, Clarendon, 1926, 2 vol.,407 p., 6 fig. + 124 pl.

· KOEHLER W., s. v. Vittoria, dans EAA, vol. VII, 1966, p. 1191-1192, fig. 1333-1334.

· LANCASTER L., Building Trajan's Column, dans AJA, 103, 1999, p. 419-439, 12 fig.

· LANCIANI R., The Ruins and Excavations of Ancient Rome, New York, Bell, 1979, XXIV-617p., 216 fig., tableaux.

· LA ROCCA E., UNGARO L.,

-I luoghi del consenso imperiale. Il foro di Augusto, il foro di Traiano, 2 vol., Roma, Progette museali Roma, 1995, 171 p. + 243 p., ill.- Il programma figurativo del Foro di Augusto, dans LA ROCCA E., UNGARO L., MENEGHINI R., I luoghi del consenso imperiale. Il Foro di Augusto. Il Foro di Traiano. Introduzione storico-topografica, Roma, Progetti Museali, 1995, p. 74-87, ill.

- Il Foro di Traiano ed i fori tripartiti, dans MDAI(R), 105, 1998, p. 149-173, 17 fig., plpl.. 32-33.

- Il foro di Traiano in base alle pici recenti ricerche, dans GONZÁALES J. (éddir.), Trajano emperador de Roma, Roma, L'ERMA L'Erma di Bretschneider, 2000, p. 251-285, 13 fig. (Saggi di storia antica, 16).

- La nuova immagine dei fori Imperiali. Appunti in margine agli scavi, dans MDAI(R), 108, 2001, p. 171-213, 27 fig.

· LEANDER TOUATI A.-M., The Great Trajanic Frieze. The Study of a Monument and of the Mechanisms of Message Transmission in Roman Art, Göteborg, Aström, 1987, 135 p., 56 pl. (Acta instituti Romani regni Sueciae, Series in 4°, 45).

· Le fabuleux long métrage de la Colonne Trajane, dans Archeologia. Les dossiers de l'archéologie, 17, Juillet/Août 1976, 129 p., ill.

· LEHMANN-HARTLEBEN K., Die Trajanssaüle. Ein Röomisches Kunsgtwerk zu Beginn der Spätantike, Berlin-Leipzig, De de Gruyter, 1926, 158 p., 73 tables.

· LEPPER F., FRERE S., Trajan's Column. A New Edition of the Cichorius Plates. Introduction, Commentary and Notes, Gloucester, Alan Sutton, 1988, XVIII-331 p., CXIII 113 plpl.

· LUGLI G.,

- s. v. Fori Imperialiimperiali, dans BIANCHI BANDINELLI R. (dir.), Enciclopedia dell'arte antica classica e orientaleEAA, vol. VI, 1965, vol. VI, Roma, Istituto della enciclopedia italiana, 1958-1994, p. 820-824, fig. 938-940.

- Roma antica. Il centro monumentale, Roma, Bardi, 1946, XVIII-631 p., 165 fig.

- LUGLI G., Itinerario di Roma Anticaantica, Milan, Periodici Scientifici, 1970, 638 p., 401 ill.

· Mac DONALD W. L.,

- The Pantheon. Design, Meaning, and Progeny, Cambridge, Harvard University Press, 1976, 160 p., 154 ill. (The Architect and Society).

- The Architecture of the Roman Empire. I. An Introductory Study, New Haven, Yale University Press, 1986, XXI-225 p., 135 pl. (Yale Publications in the History of Art, 17).

· MacKAY A. G., Houses, Villas and Palaces in the Roman World, Ithaca, Cornell University Press, 1975, 288 p., 77 fig. (Aspects of Greek and Roman Life).

· MAFFEI S., s. v. Forum Traiani. Columna, dans STEINBY E. M. (dir.), Lexicon topographicum Urbis RomaeLTUR, Volvol. III, 1995, Roma, Quasar, 1993-2000, p. 356-359, fig. 171-179.

· MANGANARO G., s. v. Grifo. 5. Roma, dans EAA, vol. III, 1960, p. 1061-1062, fig. 1352-1355.

· MANSUELLI G. A.,

- Roma e il mondo Romano. Da Traiano all'antichitàa tarda (I-III sec. d. C.), Torino, UTET, 1981, 427 p., ill. (Storia universale dell'arte. Sezione prima. Le civiltàa antiche e primitive).

- Forme e significati dell'architettura in Roma nell'eta del principato, dans ANRW, II, 12. 1, 1982, p. 212-232.

· MARINESCU-NICOLAJSEN L., La colonne trajane : le triptyque de la victoire. Contribution à une nouvelle interprétation de la scène IX, dans MEFRA, tome 111, 1, 1999, p. 273-310, 23 fig.

· MARTIN R., Agora et Forum, dans Architecture et urbanisme, Rome, École française de Rome, 1987, p. 155-185624 p., 13 fig. (Collection de l'Ecole l'École française de Rome, 99).

· MATTINGLY H. M. A.,

- The Roman Imperial Coinage. Vol. II. Vespasien to Hadrien, London, Spink & Son, 1926, 568 p., XVI planchespl.

- Coins of the Roman Empire in the British Museum. Vol. III. Nerva to Hadrian, London, Trustees of the British Museum, 1966, 640 p., 102 pl.

· MENEGHINI R.,

- Nuovi dati sulle biblioteche e il templum divi Traiani nel Foro di Traiano, dans BA, 19-21, 1993, p. 13-21, 10 fig.

- MESSA L., UNGARO L., Il Foro di Traiano, RomeRoma, Fratelli Palombi, 1995, 39 p., 12 fig. (Comune di Roma. Assessorato alla cultura. Centro di coordinamento didattico, 20).

- Templum Divi Traiani, dans BCAR, 97, 1996, p. 47-88, 36 fig.

- L'architettura del Foro di Traiano attraverso i ritrovamenti archeologici piu'recenti, dans MDAI(R), 105, 1998, p. 127-148, 15 fig., plpl.. 27-31.

- Il foro di Traiano. Ricostruzione architettonica e analisi stutturale, dans MDAI(R), 108, 2001, p. 245-269, 18 fig.

- Nuovi dati sulla funzione e le fasi costrutive delle « biblioteche » del Foro di Traiano, dans MEFRA, 114, 2002, 2, p. 655-692, 22 fig.

- Die « Bibliotheca Ulpia ». Neueste Ausgrabungen in der Bibliothek im Traiansforum in Rom, dans HOEPFNER W. (dir.), Antike Bibliotheken, Mainz am Rhein, von Zabern, 2002, p. 117-122, fig. 151-158 (Zaberns Bildbände zur Archäologie) (Sonderbände der Antiken Welt). (2002 b)

- Foro di Traiano : la decorazione architettonica del muro di recinzione meridionale, dans DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, p. 135-137, 1 fig. (2002 c)

-Nuovi dati sulla funzione e le fasi costrutive delle « biblioteche » del Foro di Traiano, dans MEFRA, 114, 2002, 2, p. 655-692, 22 fig.

· MERTENS J., Alba Fucens, Bruxelles, Centre belge de recherches archéologiques en Italie centrale et méridionale, 1981, 76 p., 51 fig., 2 plans.

· MICHELI M. E., 1695 : l'iscrizione del Tempio del divo Traiano, dans BA, 69, 1984, p. 111-114, 2 fig.

· MILELLA M.,

- I ritrovamenti, dans ArchClass, 41, 1989, p. 53-100, fig. 12-16.

- PENSABENE P., Foro Traiano. Contributi per una ricostruzione storica e architettonica, dans Archeologia Classica, 41, 1989, p. 27-54, 11 fig.

- Il Foro di Traiano, dans LA ROCCA E., UNGARO L., MENEGHINI R., I luoghi del consenso imperiale. Il Foro di Augusto. Il Foro di Traiano. Introduzione storico-topografica, Roma, Progetti Museali, 1995, p. 91-101, ill.

- MILELLA M., Uso del marmo colorato nel foro Foro di Traiano, dans DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, p. 125124-127, 2 ill.

· MORENO P., Iconografia e stile della Vittoria di Brescia, dans ROSSI F. (dir.), Nuove Ricerche sul Capitolium di Brescia. Scavi, studi e restauri. Atti del convegno, Brescia, 3 aprile 2001, Milano, 2002, p. 119-157, 64 fig.

· MORSELLI C., s. v. Forum Iulium, dans LTUR, vol. II, 1995, p. 299-306, fig. 116-146.

· NASH E., Bildlexikon zur Topographie des Antiken Rom, 2 vol., Tübingen, Ernst Wasmuth, 1961, 544+532 p., ill. (Deutsches Archäologisches Institut).

· NÜNNERICH-ASMUS A. (dir.), Traian. Ein Kaiser der superlative Superlative am Beginn einer Umbruchzeit ?, Mainz am Rhein, von Zabern, 2002, 184 p., 192 fig., cartes. (Sonderbände der Antiken Welt) (Zaberns Bildbände zur Archäologie).

· PACKER J. E.,

- Trajan's Forum Again. The Column and the Temple of Trajan in the master Master plan Plan attributed Attributed to Apollodorus (?), dans JRA, 7, 1994, p. 163-182, 15 fig.

- s. v. Forum Traiani, dans STEINBY E. M. (dir.), Lexicon topographicum Urbis Romae, vol. III, Roma, Quasar, 1993-2000LTUR, vol. II, 1995, p. 348-356, fig. 116-177.

- Report from Rome. The Imperial Fora, a Retrospective, dans AJA, 1997, 101 (2), p. 307-330, 10 fig.

- The Forum of Trajan in Rome. A Study of the Monument in Brief, Berkeley- Los Angeles-London, University of California Press, 2001, 235 p., 171 fig., 1 plan.

- Templum Divi Traiani Parthici et Plotinae: a debate Debate with R. MENEGHINI, dans JRA, 16, 2003, p. 109-136, 27 fig.

· PARIBENI E., s. v. Nemesi, dans EAA, vol. V, 1964, p. 404-406, fig. 532-535.

· PEÑA J.THTh., P.Giss 69 : evidence Evidence for the supplying Supplying of stone Stone transport Transport operations Operations in Roman Egypt and the production Production of fiftyFifty-foot monolithic Monolithic column Column shaftsShafts, dans JRA, 2, 2, 1989, p. 126-132.

· PENSABENE P.,

- Le vie del Marmo: I blocchi di cava di Roma e di Ostia: I fenomeno del marmo nella Roma antica, Roma, Ministero per i beni culturali e ambientali. Sopritendenza archeologica di Ostia, 1995, 429 p., 413 fig. (Itinerari ostiensi, 7).

- Il fenomeno del marmo nel mondo romano, dans DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, p. 3-67, ill.

· PESANDO F., Libri e biblioteche, Roma, Quasar, 1994, 94 p., 67 fig. (Museo della Civiltà Romana. Vita e costumi dei Romani antichi, 17).

· PETRIKOVITS H. (von), Die Innenbauten römischer Legionslager während der Prinzipatszeit, Opladen, Westdeutscher, 1975, 227 p., 12 tables, 34 fig. (Abhandlungen des Rheinisch-westfälischen Akademie der Wissenschaften, 56).

· PIAZZESI G., Gli edifici: ipotesi ricostruttive, dans ArchClass, 41, 1989, p. 125-198, fig. 31-94.

· PICARD G.C., Les trophées romains. Contribution à l'histoire de la Religion religion et de l'Art l'art triomphal de Rome, Paris, E. De de Boccard, 1957, 534 p., XXXII 32 plpl.. (Bibliorhèque Bibliothèque des ECOLES Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 187).

· PIERI M., I marmi d'Italia. Graniti e pietre ornamentali, Milano, Ulrico Hoepli, 1964, XXIV-480 p., 40 tables.

· PLOMMER H., Trajan's Forum, dans Antiquity, 48, 1974, p. 126-130, 2 fig.

· PONTI G. L., Osservazioni sulle colonne monolitiche del Tempio di Traiano, dans LA ROCCA E., UNGARO L., MENEGHINI R., I luoghi del consenso imperiale. Il Foro di Augusto. Il Foro di Traiano. Introduzione storico-topografica, Roma, Progetti Museali, 1995, p.115-119, ill.

· RICHARDSON L., A New Topographical Dictionnary of the Ancient Rome, Baltimore and London, The Johns Hopkins University Press, 1992, XXXIV-459 p., 92 fig.

· RICHMOND I. A., Trajan's Army on Trajan's Column, London, The British School at Rome, 1982, IX-56 p., 24 plpl..

· RIPARI A., L'Aula del Colosso, dans LA ROCCA E., UNGARO L., MENEGHINI R., I luoghi del consenso imperiale. Il Foro di Augusto. Il Foro di Traiano. Introduzione storico-topografica, Roma, Progetti Museali, 1995, p. 63-73, ill.

· RIVOIRA G. T., Roman Architecture. And and Its its Principes of Construction under the Empire, Oxford, The Clarendon Press, 1925, XXVII-311 p., 358 fig.

· RIZZO S.,

- Il progetto Fori Imperiali, dans BAIANI S., GHILARDI M. (dir.), Crypta Balbi-Fori Imperiali. Archeologia urbana a Roma e interventi di restauro nell'anno del Grande Giubileo, Roma, Kappa, 2000, p. 62-78, fig. 47-67.

- Indagini nei fori Imperiali. Oroidrografia, foro di Cesare, foro di Augusto, templum Pacis, dans MDAI(R), 108, 2001, p. 215-244, 29 fig.

· ROSSI L., Trajan's Column and the Dacian Wars, London, Thames and Hudson, 1971, 240 p., 157 ill. (Aspects of Greek and Roman Life).

· RYBERG I. S., Panel Reliefs of Marcus Aurelius, New York, Guggenheim Foundation, 1967, 102 p., 62 pl. (Monographs on Archaeology and Fine Arts, 14).

· SALVIAT Fr., Glanum. Saint-Rémy de Proveince, Paris, Caisse Nationale nationale des Monuments monuments Historiques historiques et des Sitessites, 1979, 56 p., ill. (Petites notes sur les Grands grands édificesédifices, 8).

· SANTANGELI VALENZANI R., I fori Imperiali nel Medievo, dans MDAIR(R), 108, 2001, p. 269-283, 12 fig.

· SAURON G.,

- Quis Deum?. L'expression plastique des ideologiesidéologies politiques et religieuses à Rome à la fin de la République et au début du Principat, Rome, ECOLE École française de Rome, 1994, 735 p., LXXII 72 plpl.. (Bibliothèque des ECOLES Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 285).

- Vénus entre deux fous au forum de César, dans BALTY J.-Ch. (dir.), Rome et ses provinces. Genèse et diffusion d'une image du pouvoir, Bruxelles, Timperman, 2001, p. 187-199, 1 ill. (Lucernae novantiquae)..

· SEGAL A., From Function to Monument. Urban Landscapes of Roman Palestine, Syria and Provincia Arabia, Oxford, Oxbow Books, 1997, 184 p. 207 fig. (Oxbow Monograph, 66).

· SETTIS S.,

- LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., La Colonna Traiana, Torino, Giulio Einaudi ,Einaudi, 1988, 597 p., 92 fig.

- SETTIS S., La Colonne Trajane :. lL'eEmpereur et son public, dans RA, 1991, p. 186-198, 7 fig.

· STAMBAUGH J. E., The Functions of Roman Temples, dans ANRW, II, 16. 1, 1977, p. 554-608, 6 fig., 8 pl.

· STIERLIN H., Hadrien et l'architecture romaine, Paris, Payot, 1984, 224 p., 135 fig.

· STRACK P. L.,

- Untersuchungen zur römischen Reichsprägung des zweiten Jahrhunderts. Teil 1. Die Reichsprägung zur zeit Zeit des Traian, Stuttgart, Kohlhammer, 1931, 238 p., X 10 tables, tableaux.

- Untersuchungen zur römischen Reichsprägung des zweiten Jahrhunderts. Teil 2. Die Reichsprägung zur Zeit des Hadrian, Stuttgart, Kohlhammer, 1933, 210 p., 10 tables, tableaux.

· STUCCHI S., Tantis Viribus. L'area della colonna nella concezione generale del Foro di Traiano, dans ArchClass, 41, 1989, p. 237-292, 34 fig.

· THEDENAT H., Le Forum Romain et les Forums Impériaux, Paris, Hachette, 1923, XII-452 p., fig., plans, planchespl.

· TUMMARELLO B. M., Storia die ritrovamenti di frammenti architettonici secondo i disegni, dans ArchClass, 41, 1989, p. 101-124, fig. 17-30.

· UNGARO L.,

- Il foro di Traiano : decorazione architettonico scultorea e programma decorativo, dans La ciutat en el món romà. vol. II. Comunicacions. Actes. XIV Congrés Internacional d'Arqueologia Clàssica. Tarragona, 5-11/9/1993, Tarragona, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1994, p. 410-413, 1 fig.

La ciutat en el mon roma. Actes. XIV Congreso Internacional de Arqueologia Clasica. Tarragona, 5-11/9/1993, Tarragona, Consejo Superior de Investigaciones cientificas, vol. II, 1994, p. 410-413, 1 fig.- Foro di Augusto, dans LA ROCCA E., UNGARO L., MENEGHINI R., I luoghi del consenso imperiale. Il Foro di Augusto. Il Foro di Traiano. Introduzione storico-topografica, Roma, Progetti Museali, 1995, p. 38-47, ill.

- MILELLA M., I luoghi del consenso imperiale. Il Foro di Augusto. Il Foro di Traiano. Catalogo, Roma, Progetti Museali, 1995, 243 p., ill.

- I Daci dal foro Foro di Traiano, dans DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, p. 129-133, 3 ill.

- Il foro Foro di Augusto, dans DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, p. 109108-123121, 6 ill.

· VISCOGLIOSI A., I Fori Imperiali. Nei disegni d'architettura del primo cinquecentoa. Ricerche sull'architettura e l'urbanistica di Roma, Roma, Gangemi editore, 2000, 255 p., 193 fig., 11 tav.

· VITTI M., L'uso del marmo nelle pavimentazioni dei fori imperiali, dans DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Venezia, Marsilio, 2002, p. 139138-141, 1 ill.

· VOLLKOMMER R., s. v. Victoria, dans LIMC, vol. VIII, 1997, p. 237-269, pl.

· WARDEN P.G., Apollodorus of Damascus, dans VAN VYNCKT R. J. (dir.), YARWOOD D., BUTT S., International Dictionary of Architects and Architecture, Detroit, St. James Press, 1993, p. 30-31.

· WARD-PERKINS J. B., Columna divi Antonii, dans Mélanges d'histoire ancienne et d'archéologie offerts à Paul Collart, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, 1976, p. 345-352, 2 fig. (Cahiers d'archéologie romande, 5).

· WIGHTMAN G., The Imperial Fora of Rome. Some Design Considerations, dans JSAH, 56, 1, 1997, p. 64-88, 14 fig., tableaux.

· WILSON JONES M., Principles of Roman Architecture, New Haven and London, Yale University Press, 2001, XI-270 p., ill.

· ZANKER P.,

- Das Trajansforum in Rom, dans AA, 85, 1970 (4), p. 499-544, 64 fig.

- The Power of Images in the Age of Augustus, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1990, 385 p., 260 fig. (Jerome lectures. 16th Series).

· ZIEGENAUS O., Das Asklepieion. Teil 3. Die Kultbauten aus Römischer Zeit an der Ostseite des heiligen Bezirks, Berlin, Walter de Gruyter, 1981, 123 p., 90 tables (Deutsches Archäologisches Institut. Altertümer von pergamon, Band XI3).

IV. SITES INTERNET

http://student-kmt.hku.nl/~joost1/forumtrajani/ (The Forum Trajan in Rome. A 3d Computer-reconstructions by Joost van Dongen).

http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/home.html (LacusCurtius. Into the Roman World).

http://tjbuggey.ancients.info (Ancient Coins. In Praise of the Celators).

http://www.ac-orleans-tours.fr (Académie d'Orléans-Tours).

http://www.annasromguide.dk (Annas Rom Guide).

http://www.antiquainc.com (Antiqua. Ancient Art & Numismatics. Catalogue XIII. Leo Mildenberg Collection of Ancient Animals).

http:// www.cvrlab.org (University of California. Los Angeles).

http://www.forumancientcoins.com/forvm/Articles/Roman_Coinage_Trajan_and_Hadrian.htm (Roman Coinage. The Reverse Images of Trajan and Hadrian).

http://www.getty.edu (The J. Paul Getty Trust).

http://www.hunterian.gla.ac.uk (The Hunterian Museum and Art Gallery. University of Glasgow).

http://www.indiana.edu (Indiana University).

http://www.insecula.com (Insecula. Guide intégral du voyageur).

http://www.mediterranees.net (Méditerranées).

http:// www.numismatikforum.de (Numismatikforum).

http://www.onlygold.com (Only Gold).

http://www.traiano.com (Progetto Fori Imperiali).

http://www.romancoins.info (Roman Numismatic Gallery).

http://www.unicaen.fr (Université de Caen Basse-Normandie).

http://www.wikipedia.org (Wikipédia. L'encyclopédie libre).

TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE. COMMENTAIRES ET ANALYSE

INTRODUCTION 4

I. Méthodologie, choix du sujet et objectifs 4

II. Contexte historique 7

A. Biographie de l'empereur Trajan 7

B. Topographie et cadre général du Forum Traiani 11

Analyse topographique 11

Présentation générale du Forum Traiani 13

CHAPITRE I. HISTORIQUE D'UNE PROBLÉMATIQUE 15

I. Le plan 15

A. Les essais de reconstitution au regard des données archéologiques 15

B. Sa nouvelle physionomie 18

II. Remarques préliminaires 21

A. Une autre hypothèse 21

B. Quelques hypothèses à éclaircir 22

C. Présentation de deux monnaies énigmatiques 26

III. Conclusion 30

CHAPITRE II. À LA LUMIÈRE DES NOUVELLES DÉCOUVERTES, MISE AU POINT, TENTATIVE D'ANALYSE ET D'INTERPRÉTATION 31

I. Préalables 31

A. Le concept de forum tripartite 31

B. Le rapprochement avec les principia 36

II. Templum Divi Traiani ? 40

A. Les sources archéologiques, numismatiques et littéraires 40

B. Le terme de templum 45

III. Le secteur méridional 47

A. Introduction 47

B. Présentation des composantes 47

La façade 47

L'aula et ses portiques 48

C. Analyse des composantes 49

D. Tentatives d'attribution monétaire 67

E. Conclusion 71

IV. Le secteur septentrional 73

A. Introduction 73

B. Présentation des composantes 73

Le propylon 73

Les Bibliothèques et la cour de la ColumnaTraiana 75

C. Analyse des composantes 77

D. Tentatives d'attribution monétaire 91

E. Conclusion 94

CHAPITRE III. LA FONCTIONNALITÉ 96

I. Introduction 96

II. L'entrée : la Victoire au bouclier 96

III. La circulation des visiteurs au sein du Forum Traiani 101

IV. Les marbres colorés 107

V. Conclusion 112

CONCLUSION GÉNÉRALE 114

BIBLIOGRAPHIE 120

I. Liste des abréviations 120

II. Sources antiques 121

III. Auteurs modernes 121

IV. Sites internet 135

TABLE DES MATIÈRES 137

DEUXIÈME PARTIE. ANNEXE ILLUSTRATIVE

Figures...................................................................................................2

Tables des figures...................................................................................70

LISTE DES ABRÉVIATIONS

* 1 BENNETT J., 1997, VIII-XI et p. 143-155, CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 190-195 ; CIZEK E., 1983, p. 66-476 ; D'AMATO Cl. (dir.), 1999, p. 11-15. Les dates en vigueur sont celles avancées par la biographie la plus récente de J. BENNETT.

* 2 Sur http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html

* 3 Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, X, 1, 2 pour le terme de « saeculum » remanié par CIZEK E., 1983, p. 23 en « saeculum Traiani ».

* 4 ANDERSON J. C., 1984, p. 141-182; BAUER H., MORSELLI C., 1995, p. 307-311; COARELLI F., 1994, p. 75-90;, FRAZER A., 1993, p. 412-413;, LA ROCCA E., 2001, p. 171-213;, MORSELLI C., 1995, p. 299-306; PACKER J. E., 1997, p. 307-317.

* 5 Pour un historique détaillé des fouilles : PACKER J. E., 2001, p. 18-52.

* 6 VISCOGLIOSI A., 2000, p. 147.

* 7 LA ROCCA E., 2001, p. 171-173 ; PACKER J. E., 2001, p. 54-55 et 58.

* 8 MATTINGLY H. M. A., 1966, vol. III, Trajan, 445-448, p. 93.

* 9 PACKER J. E., 2001, p. 60.

* 10 Pour une mise au point sur les différents essais de reconstitution en élévation de la Basilica Ulpia : PACKER J. E., 2001, p. 88-163.

* 11 Pour plus de précisions sur les différentes investigations dans le secteur septentrional : MENEGHINI R., 1996, p. 47-59.

* 12 « Cum opera ubique infinita fecisset, numquam ipse nisi in Traiani patris templo nomen suum scripsit ».

* 13 MENEGHINI R., 1993, p. 13-21 ; idem, 1996, p. 47-88 ; idem, 1998, p. 127-148.

* 14 MENEGHINI R., 1998, p. 127-148.

* 15 CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 197.

* 16 LA ROCCA E., 2000, p. 261.

* 17 PACKER J. E., 2003, p. 112.

* 18 MENEGHINI R., 1998, p. 138-139 et 140.

* 19 CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 197-200 ; LA ROCCA E., 2001, p. 171-213 ; MENEGHINI R., 2001, p. 245-269.

* 20 PACKER J. E., 2003, p. 109-136.

* 21 PACKER J. E., 2003PACKER J. E., 2003, p. 120.

* 22 PACKER J. E., 2003., 2003, p. 126.

* 23 PACKER J. E.PACKER J. E., 2003, 2003, p. 126.

* 24 PACKER J. E.PACKER J. E., 2003, 2003, p. 127.

* 25 MENEGHINI R., 1998, p. 137.

* 26 COARELLI F., 1994, p. 85.

* 27 ANDERSON J. C., 1984, p. 157 ; CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 196 ; LANCASTER L., 1999, p. 421.

* 28 ANDERSON J. C., 1984, p. 154 ; LANCASTER L., 1999, p. 421; MENEGHINI R., 1995, p. 10.

* 29 ANDERSON J. C., 1984, p. 155; GROS P., 2000, p. 236.

* 30 Sur la base des sources littéraires qui le proscrivent : Cicéron, De Legibus, II, Traité des lois, II, XXIII,. 58 : « " Hominem mortuum " inquit lex in XII, " in urbe ne sepelito neve urito " ».

* 31 ANDERSON J. C., 1984, p. 156 ; BECATTI G., 1960, p. 27; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 357, p. 55.

* 32 ANDERSON J. C., 1984, p. 157.

* 33 ANDERSON J. C., 1984, p. 157-158 ; RICHARDSON L., 1992, p. 175 et 177; SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., 1988, p. 76.

* 34 CLARIDGE A., 1993, p. 22;; GROS P., 2000, p. 236-237; PACKER J. E., 1994, p. 167.

* 35 GROS P., 2000, p. 237.

* 36 CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 205 ; LANCASTER L., 1999, p. 419-439.CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 205.

* 37 CLARIDGE A., 1993, p. 11-12; LEPPER F., FRERE S., Trajan's Column. A New Edition of the Cichorius Plates. Introduction, Commentary and Notes, Gloucester, Alan Sutton, 1988, p. 223; WILSON JONES M., 20032001, p. 163-164..

* 38 CLARIDGE A., 1993, p. 10.

* 39 CLARIDGE A., 1993, p. 11.

* 40 ANDERSON J. C., 1984, p. 142-143; BELLONI G. G., 1973, 136, T 6, p. 15 ; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 14; COHEN H., 1882,T. II, Trajan, 167-169, p. 35-36; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 255-257, p. 262; RICHARDSON L., 1992, p.175-176; STRACK P. L., 1931, T. I, p. 202-203.

* 41 BELLONI G. G., 1973, 136, T 6, p. 15.

* 42 DE MARIA S., 1988, p. 127.

* 43 BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 14; RICHARDSON L., 1992, p.176; ZANKER P., 1970, p. 508.

* 44 COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 167-169, p. 35-36.

* 45 ANDERSON J. C., 1984, p. 143; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 14; LA ROCCA E., 2000, p. 266; RICHARDSON L., 1992, p.176.

* 46 RICHARDSON L., 1992, p.176.

* 47 BELLONI G. G., 1973, 439, T 22, p. 45.

* 48 ANDERSON J. C., 1984, p. 142, DE MARIA S., 1988, p. 126; STRACK P. L., 1931, T. I, p. 202-203.

* 49 COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 167-169, p. 35-36.

* 50 RICHARDSON L., 1992, p. 176.

* 51 ANDERSON J. C., 1984, p. 143; RICHARDSON L., 1992, p. 176.

* 52 BELLONI G. G., 1973, 362, T 27, p.38 ; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 552, p. 75 ; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 575, p. 241 et 285; STRACK P. L., 1931, T. I, 392, p. 147-149; WARD-PERKINS B., 1976, p. 350.

* 53 BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11.

* 54 Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 11XI, .1 : « Quem tu lacrimis primum, ita ut filium decuit, mox templis honestasti ».

* 55 BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; STRACK P. L., 1931, T. I, 392, p. 149, ; WARD-PERKINS B., 1976, p. 350. Notons que pour HILL Ph. V. il s'agit du temple d'Honos: HILL Ph. V., 1970, p. 211.

* 56 BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 552, p. 75; STRACK P. L., 1931, T. I, 392, p. 147.

* 57 BELLONI G. G., 1973, 372, 373 et 377, T 18, p. 39 ; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75 ; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 285; STRACK P. L., 1931, T. I, 393-394, p. 149-154.

* 58 COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970, p. 211; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.

* 59 COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75.

* 60 BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75.

* 61 BOATWRIGHT M. T., 1987, p. 92.

* 62 BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., 19 être 88, p. 76.

* 63 BENNETT J., 1997, p. 148.

* 64 BEAUJEU J., 1955, p. 78; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970, p. 211; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.

* 65 BALTY J. Ch., 1999, p. 92; GROS P., 1996, p. 211.

* 66 BALTY J. Ch., 1999, p. 93; FELLMANN R., 1958, p. 117.

* 67 BALTY J. Ch., 1999, p. 93; GROS P., TORELLI M., 1992, p. 345.

* 68 MARTIN R., 1987, p.164-165.

* 69 CAVALIERI M., 2002, p. 144-149 ; GROS P., 1996, p. 221.

* 70 CAVALIERI M., 2002, p. 202-206.

* 71 CAVALIERI M., 2002, p. 214-221 ; GROS P., 1996, p. 257-258.

* 72 MARTIN R., 1987, p. 168.

* 73 LA ROCCA E., 1998, p. 169-172; idem, 2001, p. 192-194.

* 74 GROS P., 1996, p. 216.

* 75 BALTY J. Ch., 1999, p. 91.

* 76 PACKER J. E., 1994, p. 172; idem, 2001, p. 174.

* 77 FRAZER A., 1993, p. 411-419.

* 78 WIGHTMAN G., 1997, p. 65-88.

* 79 WILSON JONES M., 20032001, p. 162.

* 80 PACKER J. E., 1994, p. 174-177; idem, 2001, p. 182.

* 81 ZANKER P., 1970, p. 538 SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., 1988, p. 75-76; WARD-PERKINS J. B., 1976, p. 349; ZANKER P., 1970, p. 538.

* 82 ÉTIENNE R., PISO I., DIACONESCU Al., 1990, p. 289.

* 83 RODENWALDT G., dans Gnomon, 2, 1926, p. 338-339.

* 84 ZANKER P., 1970, p. 505-506.

* 85 ZANKER P.ZANKER P., 1970, 1970, p. 506.

* 86 GROS P., TORELLI M., 1992, p. 347. Citons par exemple comme partisans G. RODENWALDT, P. ZANKER, A. LA REGINA, P. PENSABENE ou comme opposant H. PLOMMER (le premier à remettre en cause ce concept en 1974), J. E. PACKER.

* 87 GROS P., 1996, p. 219.

* 88 GROS P.GROS P., 2000, p. 248.

* 89 BENNETT J., 1997, p. VIII-XI : successivement proconsul de Baetica (60), legatus legionis X Fretensis en Syrie (67), consul suffect (70), legatus Augusti en Cappadocia (70), quimdecemvir sacris faciundis (73), legatus Augusti en Syrie (73), il triomphe pour une action militaire en Orient (76), soldatis Flavialis (79).

* 90 BENNETT J., 1997BENNETT J., 1997, p. VIII-XI : vigintivirate comme triumvir monetalis (74), tribunus laticlavius d'une légion en Syrie (75), il est transféré en Germania (77), quaestor (81), praetor (86), legatus legionis VII Geminae (87), consul ordinaire (91), legatus Augusti des deux Germanie (92/93), legatus Augusti de Pannonia (95/96), adoption par Nerva (97), consul ordinaire (98), entre à Rome comme Princeps (99).

* 91 CAVALIERI M., 2000, p. 466 : lecture éventuelle de cette scène comme une représentation de la victoire de Rome sur les Daces ; l'exaltation de la force de ceux-ci serait alors soulignée par leur apparence de taureau.

* 92 Aulu-Gelle, Les nuits attiques, XIII, .25, .1, traduction deit par R. MARACHE R. :, 1989 : « Au faîte du forum de Trajan sont placées de tout côté des représentations dorées de chevaux et d'enseignes militaires, et il est écrit en dessous ex manubiis ».

* 93 FLORESCU R., Sur le type architectonique du Palais des Augustales de Sarmizegetusa, dans Daco-Romanii, I, 1980, p. 57-58.

* 94 ÉTIENNE R., PISO I., DIACONESCU Al., 1990, p. 290.

* 95 C.I.L., VI, 1, p. 841 ; I.L.S., 306

* 96 MICHELI M. E., 1984, p. 111-114.

* 97 BENNETT J., 1997, 317 p.; BIRLEY A. R., 1997, 399 p.

* 98 COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 1-2, p. 246; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. III, Hadrien, 270, p. 318, 367 (232a-b) et 384 (387) ; STRACK P. L., 1933, T. II, 354, p. 28.

* 99 CORBIER P., L'épigraphie latine, Paris, Armand Colin, 2002, 191 p. (Campus Histoire).

* 100 STRACK P. L., 1933, T. II, 354, p. 28.

* 101 STRACK P. L., 1933STRACK P. L., T. II, 357, p. 28.

* 102 Sur http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html

* 103 MICHELI M. E., 1984, p. 112.

* 104 PLATNER S. B., ASHBY T. sur http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/home.html

* 105 LA ROCCA E., 1998, p. 165-166.

* 106 GAFFIOT F., Dictionnaire Latin-Français, Paris, Hachette, 1934, 1720 p. : s. v. templum et aedes.

* 107 CASTAGNOLI F., 1984, p. 3-20.

* 108 STAMBAUGH J. E., 1977, p. 557.

* 109 VISCOGLIOSI A., 2000, p. 147-150.

* 110 VISCOGLIOSI A., 2000VISCOGLIOSI A., 2000, p. 206.

* 111 LA ROCCA E., 1998, p. 209.

* 112 MANGANARO G., vol. III1960, p. 1061-1062; MENEGHINI R., MESSA L., UNGARO L., 1995, p. 29 ; PARIBENI E., vol. V1964, p. 404-406; ZANKER P., 1970, p. 513.

* 113 PARIBENI E., vol. V1964, p. 404.

* 114 MENEGHINI R., MESSA L., UNGARO L., 1995, p. 29.

* 115 UNGARO L., MILELLA M., 1995, p. 196 et 220.

* 116 UNGARO L., MILELLA M., 1995, p. 196.

* 117 UNGARO L., MILELLA M., 1995UNGARO L., MILELLA M., 1995, p. 220.

* 118 GUIDOBALDI F. (dir.), 1994, p. 183.

* 119 LA ROCCA E., 2001, p. 209.

* 120 Aulu-Gelle, Les nuits antiquesattiques, XIII, 25, 1.

* 121 Sur http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html

* 122 CLARIDGE A., 1993, p. 11-12; LEPPER F., FRERE S., 1988, p. 223; WILSON JONES M., 2001, p. 163-164.

* 123 LA ROCCA E., 2000, p. 283; RIZZO S., 2000, p. 78; PACKER J. E., 2003, p. 128.

* 124 COARELLI F., 1994, p. 82.

* 125 LA ROCCA E., 1995, p. 78.

* 126 Divus Nerva: BOATWRIGHT M. T., 1987, p. 92; Divus Traianus Pater:: BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., 1988, p. 76.

* 127 BEAUJEU J., 1955, p. 78; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970, p. 211; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.

* 128 BENNETT J., 1997, p. 148.

* 129 UNGARO L., MILELLA M., 1995, p. 122.

* 130 CAVALIERI M., 2002, p. 324.

* 131 BEAUJEU J., 1955, p. 98-99.

* 132 CAVALIERI M., 2002, p. 93 et p. 356, 103 : « sacello imperiale » ; SALVIAT F., 1979, p. 21 : il indique que la niche « abritait sans doute une statue ».

* 133 Pour plus de précisions, se référer à BEAUJEU J., 1955, p. 69-80.

* 134 Pour une analyse pointilleuse de l'impact de la présence de la triade capitoline et d'autres divinités sur ce relief voir l'étude de GALINIER M., 1998, p. 115-141. Pour une étude sur l'arc lui-même voir DE MARIA S., 1988, p. 128-132.

* 135 COOK A. B., 1965, p. 100-108.

* 136 ZANKER P., 1970, p. 539 : l'auteur indique que la statue de culte du Templum Divi Traiani devait représenter Trajan sous l'apparence de Jupiter. Par conséquent, P. Zanker reconnait aussi le rôle dominant de ce dieu au point que Trajan préfère se faire représenter à son image.

* 137 GRAILLOT H., 1877, p. 842-843.

* 138 GROS P., TORELLI M., 1992, p. 397.

* 139 Citons par exemple le crocodile en cipolin qui devait servir de fontaine au Canope de la Villa Adriana : DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), 2002, p. 361.

* 140 PIERI M., 1964, p. 19.

* 141 COARELLI F., 1994, p. 81.

* 142 ANDERSON J. C., 1984, p. 108; RIZZO S., 2000, p. 70-71.

* 143 GROS P., 1996, p. 212 ; SAURON G., 2001, p. 197-198.

* 144 Fontaines et nymphées en Gaule romaine, 2004, p. 23.

* 145 MacKAY A. G., 1975, p. 46.

* 146 McKAY A. G., 1975MacKAY A. G., 1975, p. 35.

* 147 Ils représenteraient tous deux les peuples vaincus. D'un côté, les Daces évoquent la région orientale mise à sac par Trajan. Les cariatides renvoient à une légende grecque rapportée par Vitruve (De l'architecture, I, I, 5). Elles portent la charge de la faute des Caryates qui ont osé s'allier à l'ennemi perse.

* 148 LA ROCCA E., 1998, p. 162 : l'auteur parle du Forum d'Auguste comme le modèle d'inspiration d'Apollodore. Il précise que « il modello è stato ampiamente rielaborato : ma il modello sussiste ».

* 149 MENEGHINI R., 2001, p. 259.

* 150 COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970, p. 211; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.

* 151 Sur http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html

* 152 ANDERSON J. C., 1984, p. 142; RICHARDSON L., 1992, p. 176.

* 153 DE MARIA S., 1988, p. 127.

* 154 ZANKER P., 1970, p. 508.

* 155 STUART JONES H. S., 1926, p. 17-18.

* 156 L'identification est basée sur des comparaisons avec des Dacia au même type de robe sur la Colonne Trajane.

* 157 MILELLA M., 1989, p. 84.

* 158 MILELLA M., 1989, p. 82-87.

* 159 MILELLA M., 1989MILELLA M., 1989, p. 82.

* 160 PIAZZESI G., 1989, p. 130-131.

* 161 CHAISEMARTIN N., 2003, p. 198MENEGHINI R., 2001, p. 250.

* 162 STUCCHI S., 1989, p. 267.

* 163 LEANDER TOUATI A.-M., 1987, p. 91.

* 164 ABBONDANZA L., 1997, p. 30; MENEGHINI R., MESSA L., UNGARO L., 1995, p. 34.

* 165 DE NUCCIO M.PENSABENE P., 2002, p. 23-26.

* 166 PEÑA J. Th., 1989, 127.

* 167 PEÑA J. Th., 1989, 127126-132.

* 168 WILSON JONES M., 2001, p. 208-212.

* 169 MILELLA M., 1989, p. 84.

* 170 WARD-PERKINS J. B., 1979, p. 345-352.

* 171 PENSABENE P., 2002, p. 13.

* 172 MENEGHINI R., 1996, p. 61-62.

* 173 MENEGHINI R., 1996, p. 63 et GROS P., 2001, p. 24 doutent de sa destruction. La mur aurait plutôt été maintenu, mais peut-être remanié.

* 174 Martial, Épigrammes, X, 6 et Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, XXII.

* 175 Jérusalem. 5000 ans d'histoire, 1991, p. 68; SEGAL A., 1997, p. 79.

* 176 MENEGHINI R., 1998, p. 140.

* 177 MENEGHINI R., 2002, p. 655-692.

* 178 BIANCHI E., 2001, p. 83-120.

* 179 MENEGHINI R., 2002, p. 687.

* 180 COARELLI F., 1993, p. 170-173.

* 181 ÉTIENNE R., PISO I., DIACONESCU A., 1990, p.279.

* 182 BIANCHI E., 2001, p. 83-120.

* 183 MENEGHINI R., 2002, p. 689 et 692.

* 184 FELLMANN R., 1958, p. 147-148.

* 185 BENNETT J., 1997, p. 157.

* 186 CAVALLO G. (dir.), 1993, p. 52.

* 187 BOATWRIGHT M. T., 1983, p. 173-176.

* 188 LA ROCCA E., 1998, p. 161.

* 189 ÉTIENNE R., PISO I., DIACONESCU A., 1990, p. 289.

* 190 BAILLY A., Dictionnaire Grec-Français, Paris, Hachette, 2000, 2230 p. : s. v. oi}kodome/w.

* 191 GAFFIOT F., Dictionnaire Latin-Français, Paris, Hachette, 1934, 1720 p. : s. v. templum. Voir le paragraphe relatif à l'analyse du terme templum et surtout CASTAGNOLI F., 1984, p. 3-20.

* 192 RIZZO S., 2000, p. 78.

* 193 PACKER J. E., 2001, p. 190.

* 194 PACKER J. E., 1994, p. 172-174.

* 195 MENEGHINI R., 1996, p. 77-78; idem, 1998, p. 140; idem, 2001, p. 248: il pourrait s'agir de la Traiani Platea mentionnée par Simmaque, Épistres, VI, 37.

* 196 MENEGHINI R., 1993, note 29 ; idem, 1996, note 110 : comme ça semble être le cas pour l'illustration de la façade de la Basilique.

* 197 PACKER J. E., 2003, p. 117-119.

* 198 FAVRO D. G., 1996, p. 72; NASH E., 1961, p. 34.

* 199 LA ROCCA E., 1998, p. 153; idem, 2001, p. 208. L'hypothèse est envisagée par MENEGHINI R., 2001, p. 248, mais peu plausible pour l'auteur.

* 200 GROS P., 2001, p. 131.

* 201 LA ROCCA E., 2000, p. 275; idem, 2001, p. 208.

* 202 FARINELLA V., 1981, p. 2-9; LA ROCCA E., 1998, p. 168; idem, 2000, p. 275; MARINESCU-NICOLAJSEN L., 1999, p. 309-310; SETTIS S., 1991, p. 186-198.

* 203 AMPOLO C., 1995, p. 317-327; MARINESCU-NICOLAJSEN L., 1999, p. 273-310.

* 204 LA ROCCA E., 1998, p. 168 ; idem, 2000, p. 275.

* 205 MARINESCU-NICOLAJSEN L., 1999, p. 309.

* 206 LA ROCCA E., 2001, p. 207-208.

* 207 MATTINGLY H. M. A., 1966, p. 172, 812-815.

* 208 BEAUJEU J., 1955, p. 59-68 ; GRAILLOT H., 1877, p. 830-854 ; HÖLSCHER T., 1967, p. 99-112; VOLLKOMMER R., 1997, p. 237-269.

* 209 PICARD G. C., 1957, p. 371-418.

* 210 DAVIES P. J., E., 2000, p. 46.

* 211 VOLLKOMMER R., 1997, p. 243.

* 212 Malheureusement, je n'ai pas pu trouver d'ouvrages qui indiquent clairement les scènes qui occupent cet axe oriental. Toutefois, E. LA ROCCA le mentionne. Je m'en remets donc entièrement à lui : LA ROCCA E., 2002, p. 275.

* 213 Ammien Marcellin, Histoire, XVI, 15.

* 214 BIANCHI E., 2001, p. 266-268.

* 215 CLARIDGE A., 1993, p. 10; DAVIES P. J. E., 2000, p. 129.

* 216 DAVIES P. J. E., 2000, p. 129-131.

* 217 PACKER J. E., 2001, p. 60.

* 218 MENEGHINI R., 2001, p. 252-253.

* 219 LA ROCCA E., 1995, p. 76.

* 220 LA ROCCA E., 1995, p. 76; MORSELLI C., 1995, p. 300.

* 221 BIANCHI E., 2001, p. 268.

* 222 MILELLA M., 2002, p. 125-127.

* 223 VITTI M., 2002, p. 139.

* 224 PACKER J. E., p. 181.

* 225 VITTI M., 2002, p. 138.

* 226 MILELLA M., 2002, p. 127.

* 227 UNGARO L., 2002, p. 129-133.

* 228 DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), 2000, p. 339: un fragment de pied qui aurait appartenu à un Dace serait par ailleurs conservé aux Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles.

* 229 DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), 2002, p. 333; GROS P., 2000, p. 247; UNGARO L., 2002, p. 132; ZANKER P., 1970, p. 512.

* 230 GROS P., 2000, p. 247; PENSABENE P., 1995, p. 299.

* 231 UNGARO L., 2002, p. 133.

* 232 BALTY J.-Ch., 1997, p. 326-330; GROS P., TORELLI M., 1992, p. 268-269.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld