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Le conteneur dans la chaîne béninoise des transports: évolution, incidences, problèmes et perspectives

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par Jonas ADIKO
Université Nationale du Bénin - Maîtrise Professionnelle en Economie des Transports 1999
  

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Chapitre 2: Le conteneur dans la chaîne béninoise des transports.

Apparu en Occident au début des années 60 le conteneur s'est très vite étendu aux autres parties du monde. Les tous premiers pays à se spécialiser pour ce nouveau type d'emballage, furent ceux dont le transport maritime était performant (installations portuaires adéquates, manutentions sophistiquées, puissance des armements, etc.) . Progressivement, l'interdépendance de plus en plus grande des échanges a généralisé l'usage du conteneur et poussé tous les autres pays du globe notamment les pays en voie de développement à s'y conformer. Tel est le cas du Bénin dont l'extension du port s'est accompagnée de l'utilisation de cette unité de charge.

Section 1 : Généralités ( historique)

Au Bénin, le projet de construction du port de Cotonou ne comportait au départ aucun volet propre à l'exploitation des conteneurs. Après la construction et la mise en service de ce port en 1965 , les besoins d'espace pour la réception de trafic conteneur se sont faits vite remarquer. En 1975, quelques conteneurs notamment les 6' ont été débarqués à Cotonou. En Décembre 1976, les armateurs ont exprimé au Bénin leur souhait de toucher désormais le port de Cotonou avec des navires porte-conteneurs intégraux. Il fallait alors penser à la construction d'un parc à conteneurs et à l'acquisition des matériels de manutention appropriés. Les travaux d'extension du port entrepris en 1979 ont prévu la construction d'un tel parc. Après sa construction, la gestion de ce parc fut confiée à la SOBEMAP (Société Béninoise des Manutentions Portuaires) a(*) . Dès lors, le trafic conteneur devient une réalité. Son évolution est le signe de son importance pour les activités de transport au Bénin.

Section 2 : Evolution du trafic conteneur au Bénin

Le développement de la conteneurisation ne peut s'apprécier que par une étude du trafic manipulé par les divers modes. Au Bénin, les maillons portuaires et ferroviaires en constituent les principaux acteurs . La plupart des marchandises conteneurisées qui circulent dans la chaîne des transports au Bénin, viennent ou partent du port de Cotonou. Par ailleurs, le seul transporteur disposant d'un infrastructures qui facilitent l'acheminement direct des marchandises depuis le port jusqu'à l'intérieur du pays et au delà, est l'OCBN. Une étude du trafic conteneur de ces deux maillons s'avère alors indispensable.

Paragraphe 1 : Analyse du trafic conteneur portuaire

Les données de base utilisées dans cette analyse sont celles publiées par le Port Autonome de Cotonou sur le trafic conteneur depuis 1980 ( l'année à partir de laquelle ce trafic est devenu une réalité). Nous distinguons le trafic conteneur à l'import, le trafic conteneur à l'export et le trafic conteneur à total (cf Tableau 3 ).

Tableau n° 3 : Evolution du trafic conteneur du Port de Cotonou (en tonnes)

Années

Importation

Exportation

Trafic Total

1980

70.882

8.544

79.426

1981

113.392

7.546

120.938

1982

126.342

8.539

134.881

1983

103.484

9.949

113.433

1984

115.504

13.086

128.590

1985

139.663

38.626

178.289

1986

136.798

56.994

193.792

1987

155.344

51.164

206.508

1988

167.759

23.609

191.368

1989

131.825

54.064

185.889

1990

172.976

39.219

212.195

1991

207.643

70.865

278.508

1992

229.235

71.523

300.758

1993

312.264

95.557

407.821

1994

350.987

185.756

536.743

1995

384.098

162.265

546.363

1996

431.412

182.307

613.719

1997

469.599

152.166

621.765

 

Source : SSEEE / PAC

Durant la période allant de 1980 à1997 le taux de conteneurisation, c'est-à-dire la part du trafic conteneur dans le trafic total de marchandises n'a cessé de croître, passant de 8.33 à 27.65% exception faite des années 1987 (16.26 %), 1988 (16.09%), 1992 (17.33%) et 1995( 26.30%). (cf Tableau n°4 et Graphique n°1).

Tableau N°4 : Part du trafic conteneur dans le trafic général de marchandises

au port de Cotonou (1980 - 1997) .

Années

Trafic marchandises

générales (TMG )

Trafic marchandises

conteneurisées(TMC)

TMC/TMG

( % )

1980

953.039

79.426

8,33

1981

1.166.037+

120.938

10,37

1982

1.133.574

134.881

11,89

1983

800.581

113.433

14,16

1984

886.305

128.590

14,50

1985

1.166.650

178.289

15,28

1986

1.167.234

193.792

16,60

1987

1.269.425

206.508

16,26

1988

1.189.336

191.368

16,09

1989

889.427

185.889

20,89

1990

1.119.174

212.195

18,95

1991

1.485.785

278.508

18,74

1992

1.734.874

300.758

17,33

1993

1.917.120

407.821

20,54

1994

1.984.637

536.743

27,04

1995

2.076.931

546.363

26,30

1996

2.219.813

613.719

27,64

1997

2.248.211

621.765

27,65

 

Source : Elaboré à partir des statistiques du SSEEE / PAC

Graphique n° 1 : Evolution du taux de conteneurisation au Port de CotonouCette tendance générale à la hausse du trafic conteneur est due à la prise de conscience des opérateurs économiques sur les avantages inhérents à l'utilisation de cette unité de charge.

D'une façon générale le trafic conteneur a connu deux périodes d'évolution ( cf graphique 2 )

- Une première période comprise entre 1980 et 1989.

- Une deuxième période allant de 1990 à 1997.

Au cours de la première période, le trafic conteneur a connu soit des croissances très faibles, soit des baisses très remarquables.

- C'est le cas des années 1983 ( -15.90 % ), 988 ( -7.33 % ) et 1989 ( -2.86 % ).

Les différentes tendances observées durant cette première période peuvent s'expliquer par certaines raisons.

* D'une part, " les céréales, les hydrocarbures, le clinker, le ciment, les aciers de construction et les charpentes ne sont pas conteneurisés. Les autres marchandises le sont pour une certaine proportion: 100% pour les conserves, les laits condensés, le café, les produits alimentaires et les friperies, 50% pour le sel, les huiles et graisses, les provendes et les matériaux de construction, 20% des engrais insecticides machines diverses et les réactifs ".b(*)

Les marchandises importées étant les plus conteneurisées, une chute du trafic à l'importation engendre une baisse du trafic conteneur.

· D'autre part, la crise économique qui dans les années 80 a secoué le Bénin et le Niger, principaux utilisateurs du port de Cotonou, a été un facteur important qui explique les baisses tendancielles des taux de conteneurisation. En effet à partir de 1980, l'exploitation de l'uranium, principale ressource d'exportation du Niger a commencé par décroître. Cette chute a eu des répercussions sur les importations de soufre et d'autres produits chimiques destinés au traitement de l'uranate. La crise économique a aussi occasionné la baisse des importations

Graphique N° 2 : Evolution du trafic conteneur du port de Cotonou

des engrais chimiques, des insecticides, des matériaux de construction et des friperies au Bénin et au Niger.

Au Bénin, la doctrine politique marxiste - léniniste, prônée durant cette période (1980-1989) a aussi obligé certains opérateurs économiques internationaux à s'orienter vers d'autres ports au détriment de celui de Cotonou .

De plus l'instabilité politique surtout des années 1988 et 1989, a empêché certains transporteurs maritimes de faire des escales à Cotonou. Le nombre de navires commerciaux enregistrés passe ainsi de 542 à 458 entre 1988 et 1989. Les porte - conteneurs ont régressé jusqu'en 1990. 218, 172 et 152 respectivement en 1988, 1989 et 1990.

Au cours de la deuxième période (1990-1997) une reprise du trafic conteneur sera amorcé dès 1990 avec des taux de croissance plafonnant à 35.95% en 1993et 31.61% en 1994. Ce renversement de la tendance est le reflet d'une amélioration de la situation économique et politique au niveau des deux pays . Les échanges du Bénin avec l'extérieur ont réellement repris en 1990 . Cette nouvelle situation économique a provoqué un redémarrage des importations et par conséquent une croissance du trafic conteneur. La libéralisation des manutentions portuaires et la construction des parcs à conteneurs privés par certains armements(4(*)0) étrangers ont surtout favorisé cette croissance du trafic conteneur .

Au total, le trafic conteneur évolue à la hausse au port de Cotonou, premier maillon de la chaîne de transport béninois. L'étude de cette situation au niveau des chemins de fer, principal relais de la voie maritime, s'avère nécessaire pour mieux apprécier cette évolution.

* a Cette brève historique nou a été faite par Mr DANGOU, Chef service conteneur de la SOBEMAP

* b FOUCHIER P. (1984) Perspectives de Trafic sur l'axe de transport Cotonou Niamey R.P.B. 252 p.

* (40) Cf LEXIQUE

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard