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Approche et évaluation de la notion de pauvreté ; Entre besoins et capacités des personnes, quelles attitudes pour les acteurs du Secours Catholique ?

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par Claude BOBEY
Institut Catholique de Paris - Master II Solidarité et Action Internationales (SAI) 2007
  

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3.3.2. La volonté de changer/sauver le monde (tentation de la toute-

puissante)

Même si les étapes que nous décrivons ne s'enchaînent pas forcément dans le temps, le bénévole aura tendance à vouloir agir s'il n'est pas parti après la première étape. Rencontrer des personnes en situation de précarité peut nous renvoyer des situations que nous ne pouvons accepter ou refuser de voir. Une fois le stade du choc passé, nous restons sur nos prérogatives de résoudre la pauvreté. Alors, nous pensons mettre en oeuvre des stratégies hautement élaborées. Ces gens ont des manques, des besoins, nous allons les combler, les remplir et tout ira bien... Le bénévole obtient des résultats et cela est normal. Cependant il va être dans l'obligation de se rendre compte que cela ne marche pas à chaque fois et que plus les échec arrivent plus il se pose la question de la pauvreté. Il ressent douloureusement son non-pouvoir sur certaines personnes. Il peut même être confronté à des accompagnements de personnes qui s'enfoncent plus dans la misère que de s'en relever. Ici, deux pistes peuvent s'ouvrir. Une première est de rejeter la responsabilité sur les pauvres. Ils refusent le développement qui est proposé et nous entendons des phrases comme « Ils sont feignants, ils ne veulent pas s'en sortir, ce sont des anarchistes, etc. ». Certaines tentatives versent dans l'affectif et le déraisonnable, dans une fuite en avant où sa famille est mise en péril au nom de la solidarité avec les plus pauvres qui n'ont rien demandé. Une autre qui peut en découler est de se résigner.

3.3.3. Le résignement

Du bénévole sachant comment faire, nous arrivons au stade du doute. De la lutte contre la pauvreté programmée et encadrée, on passe à la relativisation « à quoi cela sert-

il ? ». Cela arrive souvent quand un accompagnement a été couronné de « succès » et que la personne « rechute ». Le bénévole est en plein doute. En quoi ai-je failli ? Comment faire ? D'ailleurs, faut-il faire ? Le bénévole va faire ici une expérience humaine de vivre avec la personne dans sa vulnérabilité.

3.3.4. Une autre démarche où l'autre est au centre.

Il va rencontrer sa propre vulnérabilité chez l'autre vulnérable « l'indice d'une capacité à être affecté par autrui, disposition à s'exposer à la vulnérabilité de l'autre, où je découvre ma propre vulnérabilité. « Bien avec toi » : esquisse de la rencontre de l'autre à partir de ma propre vulnérabilité. »59. C'est au prix de cette rencontre que son bénévolat va devenir non pas efficace mais fécond. Il rentre dans la gratuité de l'accompagnement. « Je ne t'accompagne pas pour t'en sortir mais par ce que l'on est frère en humanité ». Cette fraternité fondamentale va devenir le moteur de l'engagement. Lors d'une rencontre de bénévoles, nous questionnions l'engagement des bénévoles sur leur relation à l'association et aux pauvres. Des bénévoles récents témoignaient ainsi : « Nous sommes venus au Secours Catholique pour donner, pour aider, etc. » Des bénévoles qui étaient au sein de l'association depuis plusieurs années témoignaient ainsi « Nous avons beaucoup reçues des personnes rencontrées. » Elles ne disaient pas que les pauvres étaient des gens formidables mais que l'accompagnement de ces personnes les avaient transformées. Elles étaient devenues plus humaines et fraternelles, plus justes. Elles témoignaient que la relation aux personnes n'était plus centrée sur leur pauvreté mais sur leur personne. Leur relation n'était plus centrée sur leur propre réussite, résultat mais sur l'autre. « Le souci face aux choses n'est pas le souci pour autrui : préoccupation contre sollicitude. Dans l'un je m'épuise besogneusement, dans l'autre me voici décentré : le monde s'organise autour d'un autre que moi-même et, ce faisant, s'élargit de façon inattendue. Autrui m'offre un point de vue inédit sur le monde familier. »60 Dans cette approche l'autre devient ce qu'il est et non pas ce que je souhaite qu'il soit. Il y a un réel décentrement dans l'approche de l'accompagnement. Dans cette relation, le renforcement des capacités va avoir une grande force car la personne sera réellement au centre du processus dans un accompagnement ou sa place n'est plus à la périphérie de la relation.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius