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Libéralisation de la filière coton au Bénin

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par Edmond TOTIN
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2004
  

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4.3 Milieu humain et activités économiques

4.3.1 Milieu humain

La population totale de la commune de N'Dali est estimée, d'après les derniers recensements de 2002, à 60031 habitants avec 29706 hommes et 30325 femmes. Cette population est inégalement répartie dans toute la commune. Des poches de concentration se situent dans les quartiers de ville.

La population agricole est estimée à 33631 habitants dont 52,8 % d'hommes. Cette population est répartie dans 6240 exploitations agricoles avec 5923 dirigées par des hommes. 70 % de la population totale est composée d'individus de moins de 45 ans avec principalement deux grands groupes ethniques : les baribas (60 %) et les peulhs (22,5 %). Mais par le biais des brassages ethniques et des migrations, surtout à la suite de la crise politique togolaise de 1994, on note une forte colonie venant du Togo, mais aussi de ressortissants de l'Atacora, de la Donga et des collines.

4.3.2 Peuplement et interrelations

Nous nous sommes intéressés aux interrelations ethniques pour apprécier leur impact sur les processus de mise en place des innovations participatives.

? Les bariba

Les bariba constituent, dans l'histoire de l'installation des peuplements du Nord-Est du Bénin, l'une des ethnies les plus anciennes. Cette ethnie a très tôt su imposer sa domination dans la région, grâce à une remarquable organisation d'un pouvoir traditionnel dont l'influence dépasse les limites du Borgou-Alibori pour s'étendre dans l'Atacora. Le royaume bariba a pour capital Nikki. Le roi de Nikki, issu d'une des dynasties Wassangari est au sommet de la hiérarchie batonou.

Les relations des bariba avec les autres ethnies, notamment avec les peulh et les gando sont très imbriquées et ont connu avec le temps des changements remarquables. Les rapports qu'entretiennent les bariba avec les gando ont été au départ des relations de maîtres à sujets. Aujourd'hui, ces derniers servent surtout de main-d'oeuvre salariée dans les exploitations cotonnières. Ils assurent aussi en partie, le gardiennage des troupeaux bariba.

Entre bariba et peulh, il existait une situation de cohabitation avec la domination des premiers sur les derniers. Les peulh étaient sujets au paiement de tribut aux chefs traditionnels bariba de leur localité et s'occupaient de l'élevage des bêtes des bariba. Mais de nos jours, dans la région de N'Dali, les bariba élèvent de plus en plus leurs bêtes surtout avec le développement de la traction animale. Quoique l'élevage occupe davantage une place importante, les bariba demeurent essentiellement agriculteurs.

? Les Gando

Les gando forment un groupe socio-culturel dont l'histoire et la tradition les rapprochent des bariba et des peulh. Selon les diverses sources consultées, deux grandes circonstances seraient à la base de la naissance des gando.

La première tient du fait que chez les batonou, la délivrance d'un nouveau-né à partir des membres inférieurs ou la dentition à partir de la gencive supérieure est perçue comme des signes de malédiction dans la famille. Les enfants nés dans ces conditions sont alors isolés ou confiés aux peulh qui acceptent leur garde.

La deuxième catégorie de gando serait les prisonniers de guerre. Ils sont utilisés par les bariba pour les durs travaux. Leurs descendants restent toujours des gando et sont très souvent sujets à des discriminations sociales.

Les gando sont agriculteurs et éleveurs, toutefois plus éleveurs que les bariba et les relations entre peulh et gando sont faites de respect et de reconnaissance des uns pour les autres. De ce type de relation, des restrictions sociales en sont nées et les alliances matrimoniales entre les deux groupes sont très limitées.

Les relations sociales entre gando et bariba sont quant à elles faites de la crainte du sujet vis-à-vis de son maître. Les gando sont présents dans presque tous les villages de la commune, mais toujours isolés des bariba.

? Les peulh

Les peulh sont traditionnellement éleveurs transhumants. Ils se retrouvent dans toute la zone soudano-sahélienne de l'Afrique de l'Ouest. Dans la commune de N'Dali, ils se

sédentarisent de plus en plus et font leur entrée dans l'agriculture. Les zones de campement peulh sont dans la partie Est de la commune du fait de l'abondance de la verdure.

La sédentarisation est un processus successif qui a commencé avec la culture des céréales autour des campements. Le manque de verdure et la pression foncière de plus en plus forte sur les terres dans les zones cotonnières auraient certainement encouragé le processus de sédentarisation des populations peulh. A cette situation, on pourrait ajouter au fait que les peulh perdent leur monopole de gardiennage du bétail ( leur force économique), surtout avec le développement de la culture attelée en région cotonnière.

En raison de leur méfiance à l'égard des autres ethnies, les communautés peulh ne se mélangent pas à d'autres, dans les groupements recensés. Ainsi, les GV de Dèbou, de Travo se trouvent constitués uniquement de peulh.

? Les Atacoriens

Les Atacoriens regroupent les Yom, les Tanéka, les Logba, les Natimba, les Ditamari et autres. Selon les raisons de leur présence dans les villages, on distingue deux groupes :

- les «immigrés saisonniers'' qui arrivent au début de la saison des pluies et qui sont employés dans les différents travaux champêtres. Ils retournent dans leurs villages à la fin de la saison.

- la deuxième catégorie, la plus nombreuse, regroupe ceux qui arrivent dans la région avec pour principal objectif, la recherche de terres agricoles.

Face aux ressortissants de l'atacora en général et les Ditamari en particulier, les relations entre les bariba et ces groupes sont très peu imbriquées et se limitent strictement au lien de voisinage. Les bariba acceptent plus les Nago qu'ils considèrent comme des «cousins' 'que les Ditamari.

4.3.3 Activités économiques

L'agriculture, l'élevage et le commerce constituent la base de l'économie dans l'ensemble de la région d'étude.

A la faveur de la structuration du monde rural, de la promotion de la culture attelée et surtout de l'organisation de la filière coton, l'agriculture a particulièrement connu une évolution spectaculaire dans le Borgou et l'Alibori.

L'amélioration du travail de la terre et l'utilisation des variétés améliorées sont couplées à une motorisation de plus en plus poussée des activités agricoles. Malgré la nucléarisation des familles, les superficies emblavées ne cessent d'augmenter. Ceci amène les

structures d'encadrement à oeuvrer pour une agriculture intensive à travers une gestion efficiente du terroir villageois. Dans la région de N'Dali, le mode d'utilisation des terres, pour la majorité des exploitations reste encore traditionnel. Ainsi, la culture itinérante sur brûlis persiste avec la diminution des temps de jachère.

Les systèmes traditionnels de production sont surtout basés sur le coton, le maïs, l'igname, le sorgho et dans une moindre mesure, l'arachide, le niébé et le manioc. Les vivriers en général, ne bénéficient pas d'intrants spécifiques de la part des distributeurs ; ce qui amène les producteurs à convertir une partie des intrants coton en intrants vivriers. Les systèmes de rotation rencontrés sont assez hétérogènes. Néanmoins, on peut distinguer quelques règles générales. L'igname vient toujours en tête de rotation après le défrichement des terres vierges. Des exceptions sont cependant observées dans les exploitations Nago où le manioc est suivi du maïs ou du sorgho puis le coton ou l'igname en fin de rotation.

L'élevage reste une activité florissante dans la commune de N'Dali. Les cheptels bovins et ovins-caprins occupent une grande proportion, de même que l'aviculture. Cependant, la productivité et la couverture sanitaire du cheptel bovin restent encore faibles pour des raisons d'insuffisance de formation des éleveurs et du coût élevé des intrants vétérinaires. En outre, l'élevage n'est pas encore tout à fait intégré à la production agricole et on note une spécialisation des différents acteurs. Les agriculteurs élèvent surtout les caprins et les ovins pendant que les peulhs s'occupent plus des bovins, leur appartenant ou qui leur sont confiés par les agriculteurs Batonou.

En matière du commerce, Parakou, Nikki, Kandi et Malanville constituent les grands centres qui échangent des produits avec la commune de N'Dali.

A côté de ces grands centres, les marchés périodiques s'animent à travers tous les villages de la région ; mais les plus importants sont ceux de N'Dali-centre, de Tamarou, de Banhounkpo, de Siarou, Kakara, ...

On rencontre dans le centre ville, quelques boutiques gérées en majorité par les Nigérians et Nigériens.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe