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Libéralisation de la filière coton au Bénin

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par Edmond TOTIN
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2004
  

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6.6. Impacts de la libéralisation sur les pratiques agricoles en coton: cas du contrôle des ravageurs

6.6.1 Méthode de contrôle des ravageurs avant la libéralisation

Selon les investigations menées au niveau des producteurs, il existait seulement une approche de contrôle des ravageurs. La lutte classique est la seule pratiquée dans toutes les exploitations de production cotonnière. Mais dans l'application de ce mode de contrôle des ravageurs, les producteurs ne respectent pas les doses et les dates d'application.

L'analyse de la figure montre que les petits producteurs respectent plus les six traitements recommandés que les gros producteurs ; ceci pourrait se justifier par le fait que les petits producteurs se consacrent plus à leurs exploitations pour se garantir au moins un minimum de rendement. C'est la tendance générale que traduit la figure.

Les producteurs qui vont au-delà des six traitements convenus ne respectent pas les doses recommandées. Ils fractionnent les doses et répartissent ainsi les traitements sur une

longue période.

6.6.2 Méthode de contrôle des ravageurs après la libéralisation

Au niveau de cette rubrique, nous distinguerons la période avant la campagne 2001-2002 (où ont commencé les dissidences dans les groupes professionnels) et la période après cette situation.

6.6.2.1 Période avant la campagne 2001-2002

Pendant cette période, deux méthodes de lutte cohabitent dans le milieu d'étude. Suivant l'objectif de réduction des coûts de production que s'est fixée la réforme, la LEC a été identifiée comme un moyen de lutte efficace. Très rapidement elle s'est répandue dans les zones cotonnières. Ainsi, dans la zone d'étude, tous les producteurs enquêtés qui sont restés dans le GV ont au moins une fois appliqué les produits LEC dans leur champ de coton.

Mais la politique de réforme n'a pas mis en place des mesures pour encourager cette pratique. Il n'y a pas un système précis qui définit le mode de mis en place de ces intrants.

6.6.2.2 Période après la campagne 2001-2002

Avec la naissance des dissidences entre les groupes professionnels, parce que ne retrouvant plus les intérêts en jeu, les réseaux parallèles ont vu le jour. Les producteurs qui se sont retrouvés dans ces groupes n'ont plus accès à la technologie de la LEC. Il y a alors une reconversion de la pratique de contrôle des ravageurs. Ceux qui utilisaient cette technologie se sont trouvés contraints à renouer avec la pratique classique (histoire de vie 2).

En effet, les distributeurs d'intrants qui alimentent ces réseaux ne mettent plus en place ces intrants LEC parce qu'ils ne leur sont pas aussi rentables que ceux exigés par la lutte classique. La technologie est certes utile pour les producteurs mais les distributeurs ne

trouvent pas leur compte. La réforme n'a pas su définir des mesures pour encourager l'importation de ces intrants. Les producteurs se retrouvent avec un goulot d'étranglement : ils ne peuvent plus retourner dans le système GV pour prendre les intrants parce que d'une part, ce système ne les arrange pas (retard du paiement des fonds coton, mauvaise gestion des cautions solidaires qui entraîne des impayés) et d'autre part, leurs productions sont d'avance destinées à des compagnie précises (SODICOT pour FENAPRA et MCI pour AGROP) et ils ne peuvent pas bénéficier des intrants souhaités dans le réseau d'appartenance.

6.6.2.3 La LEC en front avec les intérêts des distributeurs d'intrants

Les coûts des traitements chimiques varient suivant les groupements: au niveau des réseaux FUPRO et FENAPRA, les coûts s'élèvent à 49.500F et à 38.000F dans le réseau AGROP (au cours de la campagne 2004-2005). Dans le même temps, les traitements LEC sont estimés à 23.770F, soit en moyenne 50% des traitements classiques dans les divers réseaux. Pendant que cette technologie améliore la situation des producteurs en diminuant les charges de production, elle ne semble par réconcilier tous les acteurs, en particulier les distributeurs d'intrants. Les intérêts tirés sur 1 Ha de traitement classique dépassent de loin ceux générés par le traitement sur seuil (LEC) aux distributeurs d'intrants, parce que dans ce cas, la quantité de produits utilisée est faible (3 l au lieu 7 l dans le traitement classique). Ce manque à gagner au niveau de ces intrants, a fait que cette année, les distributeurs n'ont pas commandé ces intrants, bien qu'ayant pris des engagements fermes auprès de la recherche pour assurer la mise en place.

Cette rupture dans le processus d'adoption de la technologie, rupture qui a marqué plusieurs paysans, pourrait constituer un frein dans sa diffusion. Les paysans pourraient rester méfiants de la technologie parce qu'ils se disent, suite à la non mis en place de ces intrants, « avoir été trahis par l'Etat». En effet, il a été montré par Rogers (1983) que la perception que les paysans ont d'une innovation reste un élément déterminant de son adoption. Si déjà, ils perçoivent une trahison de l'Etat dans la technologie, ils pourraient se réserver quant à son utilisation. Ainsi, la non disponibilité de ces intrants vient de «briser» le pont entre paysan et l'innovation.

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