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Libéralisation de la filière coton au Bénin

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par Edmond TOTIN
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2004
  

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ANNEXE
Histoire de vie 1
Sujet : Secrétaire du GP-FENAPRA de Tèbo
Emigré de l'Atacora - 29 ans

Je m'appelle Donatien Konkouata et je suis atacorien. J'ai laissé l'école en classe de sixième, en 1988, faute de moyens. J'ai décidé de faire le coton et j 'ai rejoins mes cousins à Tèbo pace que j 'ai appris que le coton marche bien dans ce village.

J'ai commencé avec 1/4 ha de coton et on n'avait pas de problème de retard ni d'impayé jusqu'au moment où le secrétaire GV a commencé un jeu louche. Après qu'il ait distribué les engrais, il les rachetait aux producteurs à 5000F et revendait plus tard à 10.000F à ces mêmes producteurs quand ils en ont besoin. Finalement, tout le village tombe en impayés. Le GV a fait une réunion pour lui interdire ce mauvais comportement. Il a ensuite cherché un autre moyen, quand on demande par exemple, un crédit de 25.000F, il inscrit 50.000F et retire les 25.000F supplémentaires, ce qui pose aussi des problèmes d'impayés dans notre village. On produit toute une campagne et on n'a pas l'argent ; en 2002, c'était trop. C'est justement à ce moment que la FENAPRA venait dans notre village et j 'ai décidé de partir dedans en attendant de voir ce que cela pourrait donner. Mais je vous avoue que jusqu'à maintenant tout va bien pour moi et je vends mon coton, au plus deux semaines et j'ai mon argent. Avant quand j'étais dans le GV, je ne gagnais rien mais maintenant où je suis secrétaire du GPFENAPRA de mon village, une partie des ristournes qui arrivent est partagée entre les membres du bureau et une autre est mise en caisse pour les déplacements du bureau.

L'année passée, nous avons reçu les engrais à 9.700F pendant que, dans les GV il est vendu à 9.900F. les NPK n'étaient pas la même chose parce que les emballages étaient différents, de même que les insecticides. Les insecticides en sachet, «tampico» (Avaunt) nous ont trahi l'année passée et moi je ne vais plus jamais l'utiliser dans mon champ. Quand tu traites ton champ avec ce produit, deux jours après, toutes les capsules tombent et tu verras que la plante grandit vite.

A Nikki, cette année, les producteurs du GV n'ont pas trouvé d'engrais, ce qui fait que beaucoup sont venus dans notre groupement. On n'a plus suffisamment d'engrais pour tous les membres du groupement actuellement. Je viens de prendre deux sacs d'urée chez le secrétaire du GV-Suanin qui est un parent, il s'est marié à ma jeune soeur. Depuis que je suis dans le réseau FENAPRA, je n'ai jamais eu de semences traitées, il y a d'autres qui parviennent à l'avoir par le biais des amis. L'année passée, les plants n'avaient pas poussé et

on était obligé d'acheter les semences dans les GV. Le Yoroukou (environ 3,5 kg) est vendu à 250F. quand j 'ai voulu en acheter, c'était trop tard, tout était fini. C'est le vrai problème que nous avons dans le groupement.

Histoire de vie 2

Sujet : Secrétaire du GP-FENAPRA de Suanin Gros producteur du village - 33 ans

Je m'appelle Bagoudo Pierre, je suis de Témé (à 35 km de Suanin). Mes parents sont venus s'installer à Suanin en 1974 parce que, dans le temps, Témé était enclavé, on n'avait difficilement accès à l'eau potable. Dans le même temps, ma mère perdait beaucoup d'enfants.

J'ai commencé à faire le coton à partir de 1979 dans le champ de mon père. Nous les enfants, nous faisions le semis, le sarclage et à la récolte, nous ramassons les tas de coton dans les paniers. A cette époque, les encadreurs venaient dans les champs pour voir comment chacun faisait son champ.

J'ai pris mon champ en 1985, année où j 'ai fait le coton pour mon propre compte. Je venais de laisser l'école et le coton marchait très bien dans notre village. En ce temps, on prenait l'engrais et les insecticides chez les encadreurs qui connaissaient tous les champs. On ne pouvait pas tricher avec les engrais comme cela se fait aujourd'hui. Il n'y avait pas d'autres groupements que les GV pour l'organisation de la production du coton. L'argent venait vite et les producteurs avaient suffisamment de quoi vivre jusqu'à la campagne prochaine, surtout que la vie n'était pas si chère.

En 1994, j'étais organisateur dans le bureau GV de mon village, mais l'année suivante, j'ai dû démissionner de ce poste parce que se sont les décisions du président et du secrétaire qui passaient toujours. Ils ne consultent personne et prennent des décisions en votre nom, cela a fait que certains sont partis vers le GV de Wobakarou.

Même après mon départ du GV, j 'ai servi le groupe en utilisant mon engin pour toutes les courses. Mais quand les ristournes arrivent, on ne me donne même pas 1F pour le carburant parce qu'ils me prennent comme le «gobigui» (le plus riche) du fait que j 'ai l'attelage.

En réalité, les ristournes sont partagées entre le président, le secrétaire et quelques responsables de l'USPP. Les paysans n'y sont jamais intéressés, ils veulent seulement leur « propre argent » de vente du coton, c'est pourquoi il faut que l'argent arrive vite. Jusqu'en 1996, l'argent arrivait régulièrement et il n'y avait aucun problème. Mais à partir de 1997, le

retard a commencé progressivement et cela ne nous permettait plus de contrôler le GV. Parfois quand l'argent vient, le bureau vous dit que ce n'est pas venu et on n'a pas les moyens de vérifier. Il y a eu certaines années où nous n'avons eu que 41% seulement de notre argent et même d'autres années où nous n'avons pas eu 1F pour nous soulager. C'est ce problème qui a amené à la création de AGROP devenu par la suite FENAPRA. Il faut dire que depuis qu'on s'est détaché du CARDER, les problèmes ont commencé. Avant les encadreurs connaissaient tous les champs et si quelqu'un doit de l'engrais, ils le savaient et tout marchait bien, il n'y avait pas des problèmes d'impayés. Maintenant le secrétaire se lève et va dans son champ sans chercher à savoir ce qui se passe à côté de lui, ce qui encourage les détournements d'engrais dans les GV.

Je suis allé dans le réseau FENAPRA en 2002. Au niveau de FENAPRA, on ne peut pas dire que cela ne marche pas pour le moment. Nous avons toujours eu notre argent à temps. Mais le produit de l'année passée n'était pas bon et quelques producteurs sont en impayé. Avant, quand j'étais dans le GV, je n'utilise pas les produits que j'utilise aujourd'hui dans le GP- FENAPRA. Les produits du GV étaient certes coûteux mais plus efficaces. Dans le GV on utilisait les produits de la recherche (LEC), mais dans le FENAPRA on n'a pas ces produits, donc on est obligé d'utiliser ce que les distributeurs de la FENAPRA nous donnent.

Aujourd'hui, le coton ne donne plus comme avant. Si on peut avoir autre filière, surtout au niveau des vivriers, je vous assure qu'on laissera tous le coton. Mais si la situation du coton continue ainsi, avec les retards du paiement, d'ici cinq ans, plus personne ne produirait le coton dans le Bénin

TABLE DES MATIERES

Dédicace i

Remerciements ii

Résumé iv

Abstract vi

Table des matières .. ix

Listes des tableaux xii

Listes des figures . xii

Listes des encarts . xiii

Abréviations . xiv

1. INTRODUCTION GENERALE 1

1.1 INTRODUCTION 1

1.2 PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION 2

1.3 PERTINENCE DE L'ETUDE 4

1.4 OBJECTIFS ET QUESTIONS DE RECHERCHE 4

2. CADRE METHODOLOGIQUE 6

2.1 CHOIX DE LA ZONE D'ETUDE 6

2.2 CHOIX DES VILLAGES 6

2.3 METHODE DE COLLECTE DES DONNEES 7

2.3.1 Etude documentaire 7

2.3.2 Entretiens informels 8

2.3.3 Entretiens semi-structurés 8

2.3.4 Entretiens structurés 9

2.3.5 Triangulation 9

2.4 ECHANTILLONNAGE 9

2.5 NATURE DES DONNEES COLLECTEES 10

2.6 METHODES ET OUTILS D'ANALYSE DES DONNEES 11

2.6.1 La comparaison 11

2.6.2 Les études de cas 12

2.6.3 Les diagrammes participatifs 12

2.6.4 Les histoires de vie 12

2.6.5 Les citations 13

2.7 LIMITE DE LA RECHERCHE 13

3. REVUE DE LITTERATURE 14

3.1 ANALYSE DE QUELQUES CONCEPTS 14

3.1.1 Notion de filière 14

3.1.2 Notion d'acteurs 15

3.1.3 Le concept d'institution /organisation 17

3.1.4 Notion de conflit 17

3.1.5 La notion du pouvoir dans les organisations paysannes 19

3.1.6 Notion du leadership 21

3.1.7 Les interfaces sociales 22

3.1.8 Le système de connaissance et d'information agricole 22

3.2 EVOLUTION INSTITUTIONNELLE DE LA FILIERE COTON AU BENIN 23

4. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 26

4.2 MILIEU PHYSIQUE 26

4.2.1 Climat 26

4.2.2 La végétation et l'hydrographie 27

4.2.3 Sol et relief 27

4.3 MILIEU HUMAIN ET ACTIVITES ECONOMIQUES 28

4.3.1 Milieu humain 28

4.3.2 Peuplement et interrelations 28

4.3.3 Activités économiques 30

5. ACTEURS ET INTERFACES 1

5.1 RESTRUCTURATION DU SECTEUR AGRICOLE AU BENIN: DIFFERENTES REFORMES ENGAGEES DANS LE SECTEUR COTON 32

5.1.1 Diverses phases de gestion de la filière 32

5.1.2 La pression pour la libéralisation et la privatisation du secteur cotonnier 34

5.1.3 Déroulement du processus de désengagement de l 'Etat de la gestion de la filière 35

5.1.4 Performance de la SONAPRA 37

5.1.5 Retombées du transfert au niveau de la SONAPRA 37

5.2 CADRE INSTITUTIONNEL DE LA FILIERE COTON ET SON FONCTIONNEMENT APRES LA LIBERALISATION 38

5.2.1 Les choix stratégiques du gouvernement en matière de réforme de la filière 38

5.2.2 Les acteurs de la filière 39

5.2.3 Fonctionnement et enjeux au niveau des nouvelles structures 43

6. EFFETS DE LA LIBERALISATION SUR LE SYSTEME DE PRODUCTION 77

6.1 LA LIBERALISATION DU SECTEUR COTONNIER : LA SOLUTION ATTENDUE OU UNE IMPASSE

POUR LES ACTEURS DU SECTEUR ? 77

6.2 RECHERCHE COTONNIERE 78

6.3 VULGARISATION AGRICOLE 80

6.4 LA STABILISATION ET LE SOUTIEN DES PRIX DE COTON 81

6.5 LA LIBERALISATION DE LA FILIERE ET LE TRANSFERT DE POUVOIR AUX MOUVEMENTS PAYSANS 82

6.5.1 Les producteurs et la fixation du prix du coton graine 82

6.5.2 Effets de la réforme sur le bien-être des producteurs de coton 83

6.6. IMPACTS DE LA LIBERALISATION SUR LES PRATIQUES AGRICOLES EN COTON: CAS DU CONTROLE DES RAVAGEURS 84

6.6.1 Méthode de contrôle des ravageurs avant la libéralisation 84

6.6.2 Méthode de contrôle des ravageurs après la libéralisation 85

7. PERSPECTIVES DE LIENS INSTITUTIONNELS DES ACTEURS 87

7.1 ATTENTES DES ACTEURS 87

7.1.1 Attentes des producteurs 87

7.1.2 Attentes des distributeurs d'intrants 87

7.1.3 Attentes des égreneurs 88

7.1.4 Attentes de la recherche 88

7.2 APPRECIATION DE LA PORTEE DE LA REFORME DU SECTEUR COTON 88

7.2.1 Evaluation par rapport aux producteurs 88

7.2.2 Evaluation par rapport aux autres acteurs 90

8.1 UNE FORME DE IPM DANS LE CONTROLE DES RAVAGEURS AU BENIN: LA LUTTE ETAGEE

CIBLEE 92

8.2 LA PARTICIPATION PAYSANNE DANS LA MISE EN PLACE DES INNOVATIONS 94

8.2.1 Qu'est ce que la participation ? 94

8.3.2 Quel type de participation a t-on besoin pour la conduite des innovations ? 95

8.3.3 Rôles et motivations de chaque acteur dans la génération des innovations

agricoles participatives 95

8.3.4 Les obstacles à la participation 97

9- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 100

10. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 102

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon