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Le risque pays dans le secteur bancaire

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par Mikael Lévy
Ipag Paris - Master 1 2009
  

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c) La crise argentine 31(*)

En matière économique, plus de trois ans durant, le plan de convertibilité du ministre de l'Économie Domingo Cavallo a réussi à faire baisser l'inflation et à assure une reprise rapide de l'économe. Malgré un taux de chômage (11%) repassé au niveau du niveau historique de 6%, l'expansion s'est poursuivie pendant l'année 1994 ; la croissance s'est élevée à 7,1% et l'inflation à 3,9%. Les exportations ont augmenté et le déficit de la balance commerciale qui en 1994 était de presque 6 milliards de dollars. Pour accroitre la compétitivité des produits argentins, on a procédé à la réduction des imports indirects et à la flexibilisation ou à la déréglementation des marchés. On a par ailleurs entrepris de diminuer les couts salariaux. Malgré la croissance de 4,4% du PIB, le taux de chômage a été de 17%. Même si la croissance industrielle a été de 11%, l'emploi dans ce secteur n'a augmenté que de 0,3%. Les inégalités sociales augmentent. Alors jusqu'en 1994 le revenu des catégories inférieure et moyenne augmentaient à un taux annuel de 10%, il a ensuite diminué de 4% par an. Le chômage élevé, le sous emploi et l' »évasion » des prélèvements de la sécurité sociale ont contribué à affaiblir les revenus. La balance commerciale a connu une amélioration importante, due en grande partie aux exportations vers les autres pays du Mercosur. La campagne pour les élections générales du 24 octobre 1999 s'est déroulée sur fond de crise économique et d'agitation sociale, notamment dans les provinces en quasi cessation, de paiement. En dix ans, l'État argentin, lourdement endetté et confronté en 1989 à une crise d'hyperinflation, a renoncé à l'indépendance monétaire (parité dollar peso), réduit ses dépenses, privatise les entreprises publiques et abaisse ses barrières douanières. La contraction des exportations, due à la baisse des cours de matières premières puis à la dévaluation de la monnaie en janvier 99, a fait chuter le PIB de 3,1% entre 1998 et 1999 et porté le taux de chômage à 14% en 99. Le creusement du déficit de l'État et des provinces a conduit à l'adoption de mesures d'urgence en début d'année puis en mai 2000 : nouvelles coupes budgétaires, augmentations des impôts, baisse des transferts vers les provinces. La dette extérieure a atteint 145 milliards de dollars au premier trimestre 2000, soit 50% du PIB, mais l'accord conclu avec le FMI en début d'année a rassuré les marchés financiers. Désormais, les exportateurs ne peuvent plus profiter comme auparavant du commerce en double devise possible, il leur est maintenant obligatoire de liquider les devises étrangères obtenues de leurs ventes doivent être de 60 à 360 jours et en déposer la contre valeur dans une banque locale. Les exportateurs de services doivent liquider leurs devises dans un délai de 135 jours. On remarque un assouplissement dans le contrôle des devises d'années en années mais encore très contrôlé à cause du traumatisme provoqué par la crise. La conclusion est que les pays se concurrencent pour un capital international mais les politiques fiscales des gouvernements, c'est-à-dire la taxation et les dépenses ont peu d'impact sur les choix d'investissement des multinationales. Bien que la politique du gouvernement ait une capacité limitée à expliquer la configuration des flux entrants d'IDE, les institutions sont centrales pour clarifier pourquoi certains pays ont réussi à attirer des capitaux internationaux. Premièrement, les instituions démocratiques à bas risque pour les multinationales. En effet, ils drainent des montants importants d'IDE. Deuxièmement, les institutions fédérales politiques contre les institutions fédérales fiscales à bas risque pour les multinationales et autorise les pays d'accueil à attirer des un plus haut niveau d'IDE.

La loi de convertibilité de 1991, met fin à l' hyperinflation, en interdisant tout recours à la création monétaire. Désormais, tout peso en circulation devra être garanti par un dollar de réserve. La stabilité qui en résulte donne un temps l'impression que le pays connaît un nouveau départ. L'Argentine décide de rompre avec le protectionnisme et s'intègre dans le Mercosur. De quoi attirer des investissements directs étrangers.

Mais en pratique, les couches aisées profitent du libre-échange et de la surévaluation du peso pour importer à nouveau massivement des biens de consommation; peu confiantes dans la pérennité de la convertibilité, elles placent aussi plus que jamais leur épargne à l'étranger. Le montant des actifs accumulés par les riches Argentins à l'étranger serait ainsi équivalent à celui de la dette du pays...

En fait, avec un peso surévalué, le pays vit au-dessus de ses moyens, il investit peu et continue de s'endetter. Le pays est plus que jamais dépendant de la rente agricole, qui représente toujours près de 30% du PNB (en y incluant les activités agro-industrielles, de transport et de services associées). Le cours du peso décourage les exportations, tout en contribuant à faire disparaître de nombreuses entreprises locales, non compétitives. Résultat: le chômage s'accroît et frappe non seulement les classes populaires, mais de plus en plus les classes moyennes.

La crise de confiance déclenchée par la dévaluation du peso mexicain et attisée par les commentaires d'un économiste argentin établi à New York provoque une première convulsion en 1995. La fuite des capitaux qui en résulte entraîne la disparition d'un tiers des banques, l'effondrement de la production et le doublement du chômage. Domingo Cavallo refuse pourtant de dévaluer.

Fin 2001, il n'est plus question de maintenir le système en respiration artificielle: une dévaluation de 75% ramène le taux de change à un niveau plus réaliste, compte tenu de la productivité de l'économie argentine. Mais l'effondrement du système bancaire et financier - les banques étaient endettées en dollars, alors que leurs ressources sont en pesos provoque un choc social et économique majeur.

Soucieux de trouver des signes d'espoir, les Argentins regardent vers les comités de quartier et les initiatives de solidarité sociale et économique qui se sont multipliées depuis fin 2001. La résistance à la misère s'organise sur la base de solidarités locales: comités populaires, distributions de nourriture d'initiative privée ou municipale, entreprises en faillite reprises par leurs salariés. Certains y voient l'émergence d'une nouvelle société. Mais ces initiatives n'ont guère de débouchés sur le plan économique et politique.

Le défaut argentin de 2001 constitua un nouveau défi pour les institutions financières internationales et donna lieu à une approche résolument nouvelle. En fait, contrairement à de nombreux autres épisodes, la débâcle argentine de l'année 2001 n'était pas réellement inattendue. En effet, même si leurs causes demeurent sujettes à débat, la dépression et la récession s'installèrent sans conteste dès 1998. Un rapport de 2003 du FMI en recense l'ensemble des explications proposées : politique fiscale trop laxiste, baisse de confiance quant aux exportations futures, régime de change inadapté.

Présente depuis 1998, la crise argentine manifesta des premiers signes tangibles en janvier 2001 quand le gouvernement fit appel au FMI pour l'assister à affronter ses engagements financiers. Sur base de promesses de réformes structurelles et d'un ajustement de politique fiscale, le FMI mit à disposition de l'Argentine environ 14 milliards de dollars en paiements échelonnés. En plus de cette aide du FMI, une aide internationale s'était organisée pour atteindre 40 milliards de dollars.

Pendant le mois de Juin, le gouvernement réalisant que toutes les mesures entreprises avaient des limites, ce dernier essaya de stabiliser sa dette par une opération d'échange financier (swap) qui s'effectua sur une base volontaire. Les montants échangés dépassèrent largement les espérances du gouvernement et lui permirent de réduire le service de la dette à court terme. Cependant, cette réduction eut un cout particulièrement élevé, elle entraina des craintes d'insolvabilité. Les différences de taux entre les banques américaines et argentines allaient fin octobre 2001 de 3,3%.

En septembre 2001, le FMI déboursa immédiatement 5 milliards de dollars pour restaurer la confiance des marchés en Argentine. Les autorités proposèrent de restructurer l'équivalent de 41 milliards de dollars de dettes nationales. Cette restructuration concernait d'une part 13 milliards par le secteur bancaire, d'autre part 11 milliards par les particuliers et enfin 17 milliards par les fonds de pension.

* 31 Extrait de l'état du monde plusieurs années, et le guide risque pays COFACE 2009

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