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La question congolaise dans les relations interafricaines 1965 - 1970

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par Omer KAZADI MUDIANDAMBU
Université Pédagogique Nationale/ UPN - Graduat 2006
  

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I. Définition du concept mercenaire

D'après Larousse, mercenaire veut dire : « quelqu'un à qui l'on fait faire ce que l'on veut pour de l'argent ; soldat qui sert à prix d'argent un gouvernement étranger ».35(*) Dans ce cas, la raison profonde qui pousse le mercenaire, c'est l'appât du gain. Nous pouvons associer à cette définition , le militaire professionnel, dont la motivation personnelle dominante est la rémunération, qu'il soit au service de l'armée de son propre pays ou d'un Etat étranger, d'un pouvoir internationalement reconnu ou d'un aventurier politique constituant sa propre milice. Mais cette forme de mercenaire, n'engage pas un volontaire qui est composé par le voyage, l'esprit d'aventure ou par tout autre motif d'argent.

Outre ces considérations, il nous a été, par pure curiosité, amené à constater qu'au Congo, on considère comme mercenaire tout volontaire étranger (même n'étant pas militaire), qui est placé sous contrat dans les forces armées, opérant ou appelé à opérer au Congo quelque soit sa motivation personnelle.36(*)

A cet égard, on exclut de mercenaires, tout militaire non congolais qui exerce à côté de l'armée nationale en qualité d'assistance technique militaire opérant sur l'ordre de mission de son propre pays ou non.

Ainsi donc, on considère comme mercenaire, tout étranger agissant sous sa responsabilité personnelle pour son propre compte.

II . Les Mercenaires au Congo pour qui et pour quoi ?

Dans cette section, nous parlerons des mercenaires au service du Katanga en sécession et ceux de pouvoir central congolais de mois d'Août 1964, ainsi que les officiers mercenaires mutinés au second semestre de l'an 1967.37(*) Mais avant de parler de ceux qui ont fait l'objet de la rébellion des années 1966 et 1967 dans les provinces orientales du zaïre, étudions brièvement le problème des mercenaires d'avant 1965 au zaïre.

1 . Les mercenaires avant 1965 au Congo Les mercenaires au service du Katanga

Avant 1965, il a existé les mercenaires recrutés dans l'Etat du Katanga. Ils avaient pour la mission de défendre l'Etat du Katanga aux mains des forces favorables au gouvernement central. Point n'est besoin de signaler qu'ils provenaient tous de l'Europe ou précisément de la France, de la Belgique, du Portugal de l'Espagne ou de l'Allemagne, mais ces mercenaires étaient aussi recrutés dans les centres importants d'Afrique tels que Johannesburg, Salisbury ou Bulawayo. C'est-à-dire, ces opérations de recrutement se faisaient en Europe comme en Afrique. Elles étaient rendues faciles à l'aide d'une mission privée à la tête de laquelle on trouvait un colonel belge VANDERWALLE38(*)ou les représentants Katangais à Bruxelles et à Paris respectivement YAV et DIUR. Nous faisons remarquer que les mercenaires étaient surtout : Anglais, Rhodésiens, Français, Sud Africains, Espagnoles, Angolais et Belges. C'est ainsi qu'ils furent constitués en unités étrangères par le fait qu'ils devaient avoir une même langue, ce qui était un avantage certain pour leur instruction et efficacité dans des missions opérationnelles.

Concernant leur paiement, ils signaient avant l'engagement un contrat type pour un soldat, le traitement mensuel est de 500 à 700 dollars, payables en devise et à l'étranger.

Pour un officier, le salaire mensuel varie entre 700 et 1000 dollars avec pension complète.39(*)

Les premiers mercenaires Sud-africains arrivèrent au Katanga en mars 1961.40(*) Ils participèrent avec les gendarmes Katangais à la reconquête de Manono. Mais ils tombèrent dans les ambiscades tenues par les troupes de l'organisation de Nations Unies au Congo (ONUC) dès le début avril 1961.

On notera qu'après l'action militaire des casques bleus au Congo pour le maintien de la paix en 1962 dans l'affaire du Katanga, le nombre des mercenaires estimé à 255, était réduit à quelques dizaines, alors qu'avec le nouveau recrutement vers la fin de la sécession janvier 196341(*),ce nombre était de presque 200 éléments dirigés par le commandant FAULQUES au terme de la sécession, les mercenaires réfugiés en Angola, furent incorporés dans l'armée nationale par Tshombe lorsqu'il fut Premier ministre pour combattre contre les régions rebelles.

Les mercenaires du gouvernement central et les agents Tshombistes hors Congo 1964 - 1965

S'agissant des mercenaires du gouvernement central en provenance de l'Angola, il convient de signaler d'abord que c'est une période de grave trouble. Il est vrai que, durant tout le premier semestre de l'an 1964, le gouvernement ADOULA fut confronté à l'expansion sérieuse de rébellion régionale, notamment avec SOUMIALOT et MULELE dans le Kuilu et au sud Kivu par exemple. Mais jusqu'à cette époque l'armée nationale Congolaise n'avait pas encore pris des engagements avec les mercenaires. D'ailleurs le Général MOBUTU déclarait à ce sujet : « ...il n'y a pas des troupes étrangères au Congo et il n'y en aura jamais ».42(*)

Le Générale MOBUTU, explique la présence de la plupart des militaires Belges et américains opérant près de Bukavu en liaison avec l'ANC qu'ils étaient des conseillers ou des éléments de l'assistance technique militaire dont le rôle était d'initier les congolais au maniement des matériels américains mis en leur disposition, ils n'étaient pas des mercenaires.

L'idée de regrouper les mercenaires avec des anciens gendarmes pour soutenir les Haut Commandement militaire fut effectivement réalisée qu'avec l'axenssion de TSHOMBE au poste de premier ministre en 1964.

A ce sujet, l'ambassadeur de Belgique au Congo avait semble-t-il mis en garde TSHOMBE contre le recours aux mercenaires belges, surtout à Jean Schramme43(*)et s'était même inquiété des risques pour les civils Belges en zones rebelles, qui découleraient d'une utilisation des troupes étrangères pour le compte des autorités de gouvernement centrale44(*).

A la demande de TSHOMBE, les moyens en personnel de l'assistance militaire belge et les équipements étaient mobilisés. A savoir les 10 hélicoptères ; 70 Jeeps et 250 camions. Pour la protection, l'emploi et l'entretien des C-130, cinquante parachutistes et six membres des forces aériennes américains avaient été affectes au Congo à la mi-Août 196445(*). La Centrale Intelligence Agency (C.I.A., américain), avait recruté dans le même ordre les mercenaires américains pour le compte du gouvernement centrale. Ils avaient réalisé au cours de la même année une opération aéroportée sur Stanleyville avec mission de libérer les blancs pris en otages par les rebelles. Mais ils furent assez vite retirés par décision du département d'Etat46(*)

Avec l'intégration des agents tshombistes en provenance de Luanda en Angola et de l'Afrique du sud, l'afflux des mercenaires au Congo fut considérable. Ils atteignirent près de 600 unités de nationalités étrangères. Ils représentaient au budget du Congo, pour les seuls dépenses en personnel, un montant de 2.034.000 Francs congolais ( deux millions trente quatre milles francs congolais). En mars 1965, les effectifs se répartissaient de la manière ci-après suivant les commandos et les grades.

TABLEAU N°247(*)

UNITE

Lt.col

Major

Comd.

Capt

Lieut.

S/Lieut.

Adj. Chef

Adj.

Volontaire

Autres

TOTAL

6è Cds 

 

3

3

16

17

18

14

78

287

4

440

5è Cds

1

1

1

7

4

7

2

20

307

 

350

TOTAL

1

4

4

23

21

25

16

98

594

4

790

Jusqu'en 1965, les mercenaires de gouvernement central avaient pour objet, la délibération de blancs dans les zones rebelles et de couper la rébellion de ses bases d'approvisionnement avec l'extérieur, surtout aux frontières du Soudan, de l'Ouganda et de la Tanzanie. Mais lorsque Tshombe fut révoqué par le Président KASAVUBU , le problème de maintien des mercenaires se posa, spécialement lors de la conférence des chefs d'Etat de l'OUA à Accra où le Congo était représenté par le chef de l'Etat et son Ministre des Affaires Etrangères.48(*)

Nous rappelons que, depuis septembre 1914, l'organisation de l'unité africaine (OUA) avait demandé d'ailleurs aux autorités Léopoldville de suspendre tout recrutement des mercenaires et de renvoyer ceux qui se trouvé déjà au Congo 49(*) on envisageait une procédure tendant à réduire leurs effectifs sans entrer en conflit ouvert avec eux.

Sans nul doute, certains officiers mercenaires avaient mal dégeré toute tentative faite pour précipiter leur départ. Ceci constitue une des raisons qui avaient provoqué l'éclatement d'une mutinerie d'anciens gendarmes katangais encadrés par des mercenaires en juillet 1966 à l'aérodrome de Stanley ville. Nous en ferons le détail avant de bouclé ce chapitre.

* 35 Petit Larousse en couleur, Ed. Larousse Paris 1983. 1798 P.

* 36 La motivation personnelle, était objet soit de l'argent, soit due à l'instinct de destruction, soit un exilé qui cherche à conquérir le pouvoir.

* 37 Congo 1965, Op. Cit., p. 351.

* 38 Le colonel VANDERWALLE fut administrateur en chef de la sécurité coloniale jusqu'au début 1960. Il fut chargé ensuite avec plein pouvoir d'une mission capitale au Katanga, en janvier 1961, puis consul belge à Elisabethville ( Katanga) jusqu'à la fin de la sécession Katangaise. Il fut conseiller militaire de TSHOMBE en 1964. c'est lui qui constitua KAMINA , cinquième brigade mécanisée incluant des mercenaires de toutes nationalités et des éléments de l'ancienne gendarmerie pour le compte de TSHOMBE.

* 39 ZIEGLER (J), La contre révolution en Afrique, Ed. Payot, Paris 1963, pp 60-61.

* 40 CONGO 1966, Op. Cit., P. 352.

* 41 Après la sécession, le noyau militaire tshombiste replié en Angola, comptait parmi ses responsables :J. SCHRAMME pour les forces terrestres, Bob Denard pour les équipements J. PUREN pour l'aviation.

* 42 Dans le PROGRES du 22 janvier 1964.

* 43 SCHRAMME : Il s'agit d'un colon belge devenu officier dans la gendarmerie Katangaise pendant la sécession 1960-1962. Il fut dans la force engagée contre la rébellion 1964-1966. Il semble que cet officier fut décoré pour services rendus au Congo, ce qu'affirme le COURRIER D'AFRIQUE du 17 janvier 1967.

* 44 REMARQUE CONGOLAISE du 12 septembre 1964 citée par Verhaegen et Libois dans CONGO 1967, Op. Cit. pp 349 - 413.

* 45 CONGO 1964, Op. Cit. pp 355 - 356

* 46 Les cubains et les citoyens des Etats-Unis d'Amérique recrutes par la C.I.A. étaient des aviateurs destinés aux six T-28 mis alors à la disposition du Congo.

* 47 Dossiers du CRISP. CONGO 1967.

* 48 C'est le Président KASAVUBU qui avait représenté le Congo à cette conférence et son Ministre aux affaires étrangères fut Cléophas KAMITATU MASSAMBA..

* 49 MAMB A WA NGINDU, le regroupement régional dans la politique étrangère du zaïre, IRS 1980, pp 78-79, le conseil de sécurité de L'ONU, avait eu des points de vue communs avec l'ONU vis-à-vis de sa position pour le départ des mercenaires de congo.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld