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Evolution et structure du PIB de la république démocratique du Congo de 1990 à  2005

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par Emmanuel BARAMBESHA MANIRIHO
Université Libre des Pays des Grands Lacs  - Licencié en sciences économiques et de gestion, option gestion des entreprises 0000
  

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UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES

GRANDS-LACS

U.L.P.G.L

BP 368 Goma

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

EVOLUTION ET STRUCTURE DU PIB DE LA

RDC

De 1990 à 2005

Par :

Emmanuel BARAMBESHA MANIRIHO

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de licencié en sciences économiques et de gestion Option : Gestion des Entreprises

Directeur : Prof. KIMBUANI MABELA Gaston Co-directeur : C.T KAMBALE MBAKUL'IRAH Benoît

Février 2007

EPIGRAPHE

La meilleure recette de bonheur que je connais est

un revenu confortable.

Jane Austen

DEDICACE

A mes parents RU6ANY NTWARI Ooniface et

BANYAN6A BOSE Venan~ie

iii

RE~ERCIE~ENT5

Nous voudrions exprimer par ces quelques mots notre profonde gratitude à toutes les personnes qui nous ont, d'une manière ou d'une autre, aidé dans l'élaboration du présent travail.

Nous remercions plus particulièrement le professeur Gaston KIMBUANI MABELLA qui, en dépit de ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail. Nous sommes très redevable à notre encadreur, le chef des travaux Benoît KAMBALE MBAKUL'IRAH, pour la qualité de l'encadrement et la rigueur remarquable dont il nous a fait bénéficier et sans lequel ce travail aurait eu beaucoup de peine à aboutir.

Nous voudrions également rendre un sincère hommage aux personnels et corps enseignant de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'ULPGL, dont nous sommes un « pur » produit.

Une pensée pour les membres de notre famille principalement nos petits frères MUKASA ITAMO F., AMANI RUGANI, mes petites soeurs NIYONSENGA TOYOTA V., UMWIZA FURAHA B. et MAOMBI SAFARI, mes oncles RUKERA B., UKOZE B., NDAMBARA B., mes tantes, mes cousins et mes neveux pour tous les sacrifices consentis. Egalement aux familles Jacques SAFARI NAHAYO, KIZINKIKO, KATAKE.., pour leurs encouragements.

Nos très sincères remerciements s'adressent à nos grands amis et collègues DUSHIME KASHORI, BAHATI SEBASORE, RUBAYI SIKUBWABO Patience, ABDOULAY TWAHA, PALUKU SARUTI, MUKONGO TABU, LUSIENSE MATONDO, NOHERI MUSAFIRI KERAKABO, BIZUMULEMI NGABO, NTEZIRIZAZA Charles, MANINGA Jules, DOUDOU MBUSA, SENGI, Nelson MBUSA, DUSABE Guillain, BAHATI NZINGA, KALUME BAMWISHO DG,

Ir BAHAVU RWIZIBUKA Papy, BALUNGWE, LECKY, MBAWE, BORA ZAWADI, NSIMIRE Nathalie, Mathilde TIMBIRI, MBOMBO MUTELA , VATIRI Mmamy, ...

Qu'ils trouvent l'expression de notre profonde reconnaissance.

BARAMBESHA MANIRIHO Emmanuel

ABREVIATIONS ET SIGLES

$ : Dollars

% : Pourcentage

ANAPI : Agence Nationale pour la Promotion des Investissements

BAD : Banque Africaine de Développement

BM : Banque Mondiale

C : Dépenses ou Consommation des ménages

CEEAC : Communauté Economique des Etats de L'Afrique Centrale

éd. : Edition

FC : Francs Congolais

FMI : Fonds Monétaire international

FRPC : Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance

G : Dépenses gouvernementales

I : Investissement

K : Quantité de capital

L : Quantité de travail

M : Importations

N : Nombre d'observation

: Numéro

NX : Exportations nettes

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

p. : Page

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PIB : Produit Intérieur Brut

Pp : Pages

r : Taux d'intérêt

RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie

RDC : République Démocratique du Congo

S : Epargne

SIDA : Syndrome de l'Immunodéficience Acquise

T : Taxes

te : Termes de l'échange

ULPGL : Université Libre des Pays des Grands Lacs

US : United States

VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine

X : Exportations

Y : PIB ou demande globale

vi

RESUME

Notre étude porte sur « la structure et l'évolution du PIB de la RDC de 1990 à 2005 ». Elle est sous-tendue sur la préoccupation suivante : Comment le PIB de la RDC a-t- il évolué au cours de la décennie de crise de 1990 à 2005 ?

Nos hypothèses de travail ont été énoncées comme suit :

1°. Le PIB de la RDC au cours de la période allant de 1990 à 2005 pourrait évoluer vers la baisse d'une manière significative dans la structure du PIB de la RDC au cours de cette période ;

2°. Le secteur de l'agriculture pourrait occuper la première place, le secteur de services la

seconde place, alors que la contribution de l'industrie aurait occupé la troisième place;
3°. Les dépenses des ménages auraient constitué la principale composante du PIB et donc

sa part relative dans le PIB pourrait être plus importante, suivi de celle des

investissements, en suite des dépenses gouvernementales enfin les exportations nettes.

Pour la mise au point de ce travail ; nous avons utilisé la technique documentaire et les méthodes statistique et comparative.

Les résultats de nos recherches révèlent que :

~ L'évolution du PIB de la RDC en termes courants accuse une baisse régulière au

cours de toute la période sus examinée;

~ La croissance du PIB de la RDC repose fortement sur l'expansion du secteur de

l'agriculture ; Le secteur de service vient en seconde position ; Quant au secteur de l'industrie, il occupe la dernière position;

~ La consommation des ménages restait la principale composante de la demande

globale. Elle est ensuite suivie des investissements puis les dépenses du gouvernement.

vii

SUMMARY

Our survey is about the «structure and the evolution of the GDP of the DRC of 1990 to 2005». The preoccupations that underlie our research are the following: How the GDP of the DRC evolvoluete during the crisis decade from 1990 to 2005?

Our hypotheses of work have been expressed like follows:

1°. The GDP of the DRC during the active period from 1990 to 2005 could evolve

the decreasing in a meaningful manner in the structure of the GDP of the DRC during this period;

2°. The sector of agriculture could take the first place, the sector of services the

second place, whereas the contribution of the industry would have taken the third place; 3°. The outgoings of households would have constituted the main component of the GDP and therefore their relative part in the GDP could be more important, followed of the one of the investments, followed by the governmental expenses finally the net exports.

For the clarification of this work; we used the documentary technical and the statistical and comparative methods.

We succeeded below to the results:

~ The evolution of the GDP of the DRC in current terms accuses a regular

decrease during the whole known period examined;

~ The growth of the GDP of the DRC is strongly based on the expansion of the

sector of agriculture; the sector of service comes in second position; as for the sector of the industry, it occupies the last position;

~ The consumption of the households remained the main component of the global

demand. It is followed then bay the investments the government's expenses.

0 . INTRODUCTION GENERALE

0.1 Problématique

En RDC, la croissance économique s'est caractérisée par les phases essentielles ci-après : La période 1960 à 1966 a été d'abord marquée par la guerre civile très meurtrière qui à désorganisé la vie économique du pays. L'éclatement du pays en plusieurs pouvoirs sécessionnistes a rendu peu fiable les données économiques, du reste, très contestables sur la période ; Une phase de croissance allant de 1967 à 1974 avec un taux de croissance réel du PIB de 7% en moyenne ; une phase de crise de 1975 à 1980 avec un taux de croissance économique de 0,8 % ; Une phase qu'on qualifierait de déglingue économique à partir des années 1990. Cette dernière phase est marquée par les caractéristiques ci- après :

L'indice des prix à la consommation a augmenté en moyenne de 28% entre 1997 et 2000 et en 2001 il est tombé à 99 % alors qu'au Cameroun la moyenne de hausses a été de 2,8 % entre 1997 et 1999 et en 2001 il a atteint 6 % et pour le Gabon il s'est observé un taux moyen de 2 % entre 1997 et 20001. Tous ces indicateurs, bien qu'ils portent sur une courte période, montrent que le Cameroun et le Gabon présentent des meilleures performances. La guerre qui, de surcroît, a sévi en RDC a aggravé la situation.

En effet, depuis les années 1980, l'économie de la RDC est entrée dans une phase de crise structurelle profonde qui se traduit par la baisse systématique de tous les indicateurs économiques tels que le taux de croissance annuelle, le produit intérieur brut (PIB), les indicateurs de production dans l'agriculture et l'industrie. Cette crise s'est particulièrement aggravée depuis l'année 1990 avec les reformes politiques et l'arrêt du financement extérieur par le biais de la coopération bilatérale ou multilatérale. La crise a pris des proportions dramatiques de 1990 à 20002. Cette crise a été caractérisé par :

> Une pauvreté extrême de la population en contradiction avec les potentialités du

pays. Conséquences: malnutrition, maladies, mortalité, etc ;

1 KIKANDI KIUMA A., Croissance et convergence des économies de la CEEAC : cas du Cameroun, du Gabon et de la RDC, Mémoire DEA, Université de Douala / faculté des sciences économiques et de gestion appliquée, république du Cameroun, août 2004, pp. 2-3

2 BAD, Rapport annuel 2002

> Une économie de survie repliée sur des activités de subsistance et des activités

informelles et des exportations qui se rétrécissent chaque année depuis une dizaine d'années ;

> Un taux de croissance économique négatif : -6,6 % en 1990 ; -8,4 % en 1991 ; -

10,5

% en 1992 ; -13,5

% en 1993, -3,9

% en 1994 ; 0,7 % en 1995 ; 0,7 % en

1996

; -6,4 % en 1997 ;

-3,5 % en 1998,

-4,30 % en 1999 alors que la population

ne cesse d'augmenter au taux de 3 % l'an ;

> Des marchés des capitaux et de change non opérationnels ;

> Des conflits armés et guerres meurtriers ayant entraîné la mort de plus de quatre millions de Congolais et les déplacements massifs des populations.

La situation de la balance commerciale et des paiements extérieurs et très loin d'être satisfaisante. « La balance commerciale est demeurée déficitaire pendant toute la période sous examen. Nonobstant la hausse des cours des produits de base d'exportation en 1994, les recettes n'ont pas pu suivre un mouvement d'Ascension parce qu'au même moment le volume de la production baissait. Encore que la chute des cours de la période 1992-1993 a pesé aussi d'un certain poids en défaveur de la RDC. Concernant les dépenses d'importations, en dépit de la réduction draconiennes de leur volume par manque de devises, leur valeur est demeurée constamment supérieure à celle des recettes d'exportations. D'où le déficit de la balance de paiement évoqué ci- haut »1.

La situation des paiements extérieurs va s'empirer en ajoutant à ce déficit de la balance commerciale le tarissement de toutes les sources de devises dans le cadre des coopérations bilatérales et multilatérales. Le budget en devises de l'Etat s'en est ressenti. Les arriérés de la dette extérieure se sont accumulés et ont battu de nouveaux records. Par ailleurs, cette situation défavorable des paiements extérieurs et l'atonie du budget en devises de l'Etat associées à l'expansion des liquidités intérieures dont question précédemment ont considérablement contribué à des dépréciations en cascade du ex- Zaïre- monnaie sur la marché de change2.

Bref, comme le confirme bien Jeune Afrique intelligent, le manque de cohérence politique et les confits armés répétés ont engendré une récession économique pendant la décennie 19903.

1 ILUSHI UNNSHENGUO et MASIALA MA SOLO, Crise de l'économie congolaise : Diagnostic et tentatives de solutions, UPC (Université Protestante du Congo), Kinshasa, 2001, p. 11

2 KALALA K., KISIWA D. et ZANGIO T., Le drame économique du Congo durant la période 1990 à 1995, Crid, Kinshasa, 1996, p. 36

3 JEUNE AFRIQUE L'INTELLIGENT, dossier de rapportage à l'économie de la RDC, 11 mars 2002, n°2118, P.5

Eu égard à ce tableau sombre de l'économie de la RDC, il y a lieu de se poser la question ci-après : Comment le PIB de la RDC a-t- il évolué au cours de la décennie de crise de 1990 à 2005 ?

De façon concrète, nous cherchons à répondre aux interrogations spécifiques

suivantes :

1° Comment les trois secteurs d'activité (l'agriculture, l'industrie et les services) ont-ils contribué à la production du PIB de la RDC pendant cette période ?

2° comment le PIB a-t- il été affecté entre les quatre composantes au cours de cette période ?

0.2. Hypothèses du travail

Compte tenu des préoccupations évoquées ci- haut, considérant le célèbre adage selon lequel la plus belle fille du monde ne donne que ce qu'elle a, nous postulons que :

4°. Le PIB de la RDC au cours de la période allant de 1990 à 2005 pourrait évoluer

vers la baisse d'une manière significative;

5°. Le secteur de l'agriculture pourrait occuper la première place, le secteur de services la seconde place, alors que la contribution de l'industrie aurait occupé la troisième place;

6°. Les dépenses des ménages auraient constitué la principale composante du PIB et donc sa part relative dans le PIB pourrait être plus importante, suivi de celle des investissements, en suite des dépenses gouvernementales enfin les exportations nettes.

0.3. Choix, objectif et intérêt du sujet

Le choix de ce thème est justifié par notre préoccupation et curiosité scientifique d'appréhender le comportement des l'un des principaux indicateurs macroéconomiques soit le PIB et ses composantes en termes de production et d'affectation.

L'objectif poursuivi par ce travail est double. Premièrement il s'agit de voir comment le PIB de la RDC a évolué au cours de la période allant de 1990 à 2005 et deuxièmement il s'agit de comprendre la structure du PIB de la RDC au cours de cette même période sus examinée.

Par conséquent, le premier intérêt de cette étude nous permettra d'appliquer nos connaissances théoriques en macroéconomie à un cas concret qu'est la RDC. Le second intérêt réside à ce que les résultats de cette étude soit une source d'inspiration pour les chercheurs et les acteurs du gouvernement de la troisième république qu'à la recherche des

politiques économiques adéquates susceptibles de garantir la relance économique de la RDC dans un contexte post-conflits armés.

Cette étude est focalisée sur la période de 1990 à 2005 au cours de laquelle la RDC traverse une période de récession et de contraste économique jamais connus au cours de son histoire.

0.4. Méthodologie

Les données nécessaires à la rédaction de cette étude ont été collectées grâce à la technique documentaire par l'exploitation notamment des rapports de la BAD, de la BCC.

Le logiciel EXCEL a facilité le traitement et la compilation de ces données.

Les méthodes analytique et comparative ont permis d'analyser les résultats sur base du modèle de l'économie ouverte développé par Gregory MANKIW.

0.5. Ossature du travail

Hormis l'introduction et la conclusion générale, ce présent travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre porte sur les généralités théoriques et donc l'approche théorique. Nous y développons les différentes théories et concepts qui facilitent la compréhension de notre thème de cherche. Le second s'attelle sur la présentation du cadre d'étude et le troisième chapitre est consacré à la présentation et interprétation des résultats. Nous y abordons aussi les aspects relatifs à la méthodologie.

Chapitre Premier

LES GENERALITES THEORIQUES

La démarche adoptée dans cette partie est essentiellement théorique. Il s'agit de présenter d'une manière ordonnée les nombreuses théories et analyses qui éclairent notre sujet de recherche.

Ce chapitre portera essentiellement sur deux sections principales. La première section présente les généralités théoriques sur La petite économie ouverte la seconde section sur les généralités sur commerce extérieur.

I: GENERALITES SUR LA PETITE ECONOMIE OUVERTE

I.1 NOTIONS

Ce point ouvre l'étude en économie ouverte. Pour comprendre le fonctionnement d'une économie ouverte, nous devons maîtriser les variables macroéconomiques essentielles qui mesurent les interactions entre pays.

Cette section aborde les déterminants des flux internationaux. Nous y construisons à cette fin un modèle d'une petite économie ouverte. Ce modèle ce qui fait qu'un pays est créancier ou débiteur sur les marchés mondiaux, d'une part, et comment les politiques nationaux et étrangères affectent les flux de capitaux et de biens et services, d'autre part.

I.1.1 les flux internationaux de biens e t capi taux

La différence macroéconomique déterminante entre et une économie fermée est que la première n'est pas contrainte de réaliser, au cours de toute année donnée, l'égalité entre ses dépenses et sa production de biens et de services : elle peut dépenser moins qu'elle ne produit et prêter le solde à l'étranger. Pour une compréhension plus complète nous revenons à la comptabilité nationale.

1° Les déterminants de la demande de biens et services Les quatre composantes du PIB :

v C : consommation

v I : investissement

v G : dépenses publiques

v NX : exportations nettes

Le circuit économique ne contient que les trois premiers de ces composantes. Jusqu'ici, afin de ne pas trop compliquer l'analyse, nous avons fait l'hypothèse d'une économie fermée, soit une économie dépourvue de tout échange avec l'étranger. Les exportations nettes d'une telle économie sont, par définition nulles. Nous étudierons la macroéconomie des économies ouvertes au point qui suivra.

Dans une économie fermée, il y a trois utilisations possibles de biens et services qu'elle produit. L'identité du revenu national exprime ces trois composantes du PIB.

Y = C + I + G1

Les ménages consomment une partie de la production de l'économie et utilisent, conjointement aux entreprises, une autre partie pour l'investissement, le solde étant acquis par l'Etat.

2° le role des exportations ne ttes

En économie fermée, tous les biens et services produits par une économie sont vendus sur le territoire national. Il n'y a donc que trois types de dépenses : C, I et G.

En économie ouverte, la production se vend tant sur le territoire national qu'à l'étranger. Il y a donc désormais quatre grandes catégories de dépenses :

· Cd , la consommation de biens et services produits sur le territoire national ;

· Id, l'investissement en biens et services produits sur le territoire national ;

n Gd, les acquisitions par l'Etat de biens et services produits sur le territoire national ;

n EX, les exportations de biens et services produits sur le territoire national. Ceci nous donne l'identité comptable suivante :

(1) Y = Cd + Id + Gd + EX

La somme des trois premiers termes, Cd, Id, Gd, représente l'acquisition, sur le territoire national, de biens et services produits sur le territoire national. Le

1 G. N. MAKIW, Macroéconomie, De Boeck Université, 3ème éd., Paris, 2003, p.31

quatrième terme, EX, désigne l'acquisition par le reste du monde de biens et services produits sur le territoire national.

Comment rendre cette identité plus directement utilisable ? Remarquons tout d'abord que les biens et services acquis sur le territoire national sont à la fois d'origine

nationale et d'origine étrangère. En conséquence, la consommation Cd de biens et services produits sur le territoire national et de la consommation Cf de biens et services d'origine étrangère ; de même I égal Id + If, et G = Gd + Cf. nous obtenons donc

(2) C = Cd + Cf

I ~ Id + If

G = Gd + Cf

En introduisant ces trois équations dans l'identité (1) :

(3) Y = ( C - Cf ) + ( I- If ) + ( G - Gf ) + EX

En réaménageant:

(4) Y ~ C + I + G + EX - (Cf + If + Gf )

La Somme des acquisitions, sur le territoire national de biens et de service étrangers (Cf + If + Gf) représentent les dépenses en importations (IM).nous pouvons donc maintenant réécrire comme suit l'identité comptable du revenu national :

(5) Y = C + I + G + EX - IM

Les acquisitions de biens et services importés faisant partie des dépenses sur le territoire national (C + I + G), mais non de la production effectuée sur le territoire national, l'équation (5) soustrait ces importations. En définissant les exportations nettes en tant qu'exportations diminuées des importations (NX = EX - IM), l'identité devient :

(6) Y = C + I + G + NX

Selon cette équation, la dépense intérieure, c'est-à-dire la dépense effectuée sur le territoire national, est la somme de la consommation, de l'investissement, des dépenses publiques et des exportations nettes.

Cette formulation montre les liaisons entre production et dépenses sur le territoire national, d'une part, et exportations nettes, d'autre part. en particulier :

(7) NX = Y - (C + I + G)

Exportations nettes = production - dépenses intérieure

Si la production est supérieure à la dépense extérieure, la différence est exportée : les exportations nettes sont positives. Si la production intérieure est inférieure à la dépense intérieure, la différence est importée : les exportations nettes sont négatives.

1.1.2 les flux internationaux de capi taux e t la balance des biens e t services

En économie ouverte, tout comme en économie fermée, des marchés financiers et les marchés de biens et services sont étroitement interréliés. Pour le voir, nous devons réécrire l'identité comble du revenu national en termes d'épargne et d'investissement. Nous partons de l'identité suivante :

(8) Y = C + I + G + NX

En soustrayant C et G des deux membres, nous obtenons :

(9) Y - C - G = I + NX

Epargne nationale Ainsi :

(10) S = I + NX

En soustrayant I des deux membres de l'équation, l'identité comptable du revenu national se réécrit comme suit :

(11) S - I = NX

Cette présentation de l'identité comptable du revenu montre que les exportations nettes d'une économie doivent toujours être égales à la différence entre son épargne et son investissement.

Etudions de plus près chacun des membres de l'identité. Le membre de droite NX est le plus simple : il désigne les exportations nettes de biens et services de l'économie considérée.

On appelle également ces exportations nettes « balance des biens et services », qui mesure l'écart des échanges effectifs de biens et de services par rapport à la norme de l'égalité entre importations et exportations.

Le membre de gauche de l'identité, S - I, montre quant à lui la différence entre l'épargne et l'investissement de l'économie considérée, que l'on appelle également « investissement extérieur net » ou encore « sorties nettes de capitaux ». Il désigne le solde entre ce que prêtent les résidents de l'économie considérée à l'étranger et ce qu'il y emprunte. Un solde positif traduit le fait qu'une épargne intérieure supérieure à l'investissement intérieur permet de prêter à l'étranger. En cas de solde négatif, un investissement supérieur à l'épargne oblige à emprunter à l'étranger pour financer l'excédent d'investissement. Les sorties nettes des capitaux reflètent donc les flux internationaux de capitaux destinés à financer l'accumulation du capital.

Il ressort de l'identité du revenu national que le montant des sorties nettes de capitaux est toujours égal à la balance commerciale :

(12) sorties nettes de capitaux = balance commerciale

S - I = NX Si S - I et NX sont positives, I;: y a excédent

commercial: le pays qui en bénéficie prête sur les marches financiers internationaux et exporte davantage de biens et services qu'il n'en importe.

Si S - I et NX sont négatifs, le pays encourt un déficit commercial : il

importe de l'étranger davantage de biens et de services qu'il n'y exporte, et il doit emprunter en termes nets, sur les marchés financiers internationaux.

Tableau N° 1 : les flux internationaux de marchandises et de capitaux1

EXCÉDENT COMMERCIAL

EQUILIBRE COMMERCIAL

DÉFICIT COMMERCIAL

X > M

X = M

X <M

NX >0

NX = 0

NX <O O

Y > C+I+G

Y = C+I+G

Y < C+I+G

Epargne supérieure à

l'investissement

Epargne égale à

l'investissement

Epargne inférieure à

l'investissement

Sorties nettes des capitaux supérieures à zéro

Sorties nettes des capitaux

égales à zéro

Sorties nettes des capitaux inférieures à zéro

Ce tableau montre les trois possibilités offertes à une économie ouverte.

1.1.3 La mobilite des capi taux

Nous allons dans un instant introduire un Modèle des flux internationaux de capitaux et de biens et services. Etant donné que les sorties nettes des capitaux équivalent à l'épargne intérieure diminuée de l'investissement intérieur, le modèle explique les sorties nettes de capitaux par voie de ces variables. Du même coup, il explique la balance commerciale, puisque celle- ci est nécessairement égale aux sorties nettes de capitaux.

Notre nouveau modèle reprend certain de ces éléments du modèle du revenu national, mais en lavant l'hypothèse selon laquelle le taux d'intérêt réel équilibre l'investissement et l'épargne. L'économie peut désormais encourir un déficit commercial et emprunter à l'étranger, ou, au contraire, accumuler un excédent commercial et prêter à l'étranger.

Puisque dans ce modèle le taux d'intérêt réel n'égalise plus épargne et investissement, il doit être lui-même déterminé par quelque chose, mais quoi ? Nous abordons cette question en étudiant le cas simple d'une petite économie ouverte dotée d'une mobilité parfaite des capitaux.

Par « petite» nous entendons que l'économie en question ne représente qu'une faible fraction du marché mondial et qu'elle ne peut donc, par ses propres moyens, n'avoir qu'un impact négligeable sur le taux d'intérêt international.

Par « mobilité parfaite des capitaux », nous entendons que les résidents du pays concerné n'ont aucune restriction d'accès aux marchés internationaux. En particulier, l'Etat ne met aucun obstacle à l'emprunt ou au prêt sur les marchés

internationaux. Dans une petite économie ouverte, en conséquence, le taux d'intérêt r est égal au taux d'intérêt international r*, soit le taux d'intérêt réel qui prévaut sur les marchés financiers internationaux. Ceci nous permet d'écrire :

r = r*

Les résidents de la petite économie ouverte ne doivent jamais à un taux d'intérêt supérieur à r*, parce qu'ils peuvent toujours obtenir à l'étranger un prêt à ce taux r*. De même, ils ne sont jamais contraints de prêter à un taux inférieur à r*,

parce qu'ils peuvent toujours obtenir ce taux sur l'argent qu'ils prêtent à l'étranger. C'est ainsi que le taux d'intérêt international détermine le taux d'intérêt de notre petite économie ouverte.

Pour la petite économie ouverte, le taux d'intérêt international est donc donné, mais d'où vient-il lui-même? En économie fermée, c'est l'équilibre entre épargne et investissement qui détermine le taux d'intérêt. On ne peut nier, si l'on exclut le commerce interplanétaire, que l'économie mondiale constitue une économie fermée. C'est donc l'équilibre être l'épargne mondiale et l'investissement mondial qui détermine le taux d'intérêt mondial. C'est précisément parce qu'elle a un effet négligeable sur l'épargne et l'investissement mondiaux, que notre petite économie ouverte n'influence que marginalement le taux d'intérêt international, qu'elle peut donc considérer comme donné de manière exogène.

1.2. LE MODELE1

1.2.1. construction du module

Pour construire notre modèle de la petite économie, nous partons de trois hypothèses:

1. les facteurs de production et la fonction de production déterminent la production Y de l'économie :

Y= F ( K, L)

K= quantité de capital

L= quantité de travail

Y= production

2. la consommation C est positivement corrélée au revenu disponible Y- T. la fonction de consommation s'écrit comme suit :

C = c ( Y- T )

3. l'investissement I est négativement corrélé au taux d'intérêt réel r. La fonction d'investissement s'écrit comme suit :

I = I ( r )

Nous disposons désormais des trois éléments de base de notre modèle. Nous réécrivons maintenant comme suit l'identité comptable

1 G. N. Mankiw, op. cit, P.32

NX = [ Y - c ( Y- T )- G ] - I (r*) = S - I (r*)

Cette équation nous indique ce qui détermine l'épargne S et l'investissement I, et donc la balance commerciale NX. Souvenons- nous que l'épargne dépend de la politique budgétaire : si les dépenses publiques G diminuent ou si les impôts T augmentent, l'épargne nationale croit. L'investissement dépend quant à lui du taux

d'intérêt réel international r* : toute hausse de ce taux d'intérêt rend non rentables

certains projets d »investissement. La balance commerciale est donc elle aussi fonction de ces variables.

1.2.2 comment les poli tiques economiques influencent-elles la balance commerciale ?

Nous partons d'une économie dont les exportations exactement égales aux importations, de sorte que ces exportations nettes NX sont égales à zéro et que l'investissement I égal à l'épargne S. Utilisons maintenant notre modèle pour prévoir l'impact des politiques économiques tant intérieures que étrangères.

1° la politique budgétaire nationale

Pour commencer, que ce passe-t-il dans une petite économie ouverte lorsque l'Etat augmente la dépense intérieure en accroissant les dépenses publiques ? La hausse de G réduit l'épargne nationale, puisque S = Y - C - G.

Si le taux d'intérêt réel mondial reste inchangé, l'investissement ne bouge pas. En conséquence, l'épargne est maintenant inférieure à l'investissement, dont une partie doit maintenant être financée par l'emprunt à l'étranger. Comme NX = S - I, la baisse de l'épargne S implique une baisse des exportations nettes NX. L'économie encourt un déficit commercial.

2° la politique budgétaire à l'étranger

Voyons maintenant ce qui se passe dans une petite économie ouverte lorsque ce sont les autres pays qui accroissent leurs dépenses publiques.

S'ils sont eux-mêmes petits, par rapport à l'économie mondiale, cette modification de politique budgétaire n'a qu'un impact négligeable sur les autres pays. Mais s'ils constituent une fraction importante de l'économie mondiale, la hausse des dépenses publiques réduit l'épargne mondiale et provoque une hausse du taux d'intérêt mondial.

Cette hausse du taux d'intérêt mondial renchérit le coût de l'emprunt et réduit, du même fait, l'investissement dans notre petite économie ouverte. L'épargne intérieure n'y ayant pas changé, l'épargne S y excède désormais l'investissement I. une partie de l'épargne excédentaire gagne le reste du monde. Comme NX = S - I, la baisse de I accroît nécessairement NX. En conséquence, la baisse de l'épargne à l'étranger entraîne un excédent commercial dans notre petite économie ouverte.

I.2.3 l3evalua tion des politiques economiques

Notre modèle de l'économie ouverte montre le lien incontournable entre les flux des biens et services exprimés par la balance commerciale NX et les flux internationaux des capitaux destinés à l'accumulation du capital. Comme nous l'avons souligné ci- haut, les sorties nettes de capitaux sot égales à la différence entre l'épargne et l'investissement intérieurs. On peut donc toujours estimé l'impact des politiques économique sur la balance commerciale en étudiant les conséquences sur l'épargne et sur l'investissement. Les politiques qui accroissent l'investissement où réduit l'épargne tendent à provoquer un déficit commercial, tandis que les politiques qui diminuent l'investissement ou qui augmentent l'épargne tendent à entraîner un excédent commercial.

II : 6ENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR

L'enjeu principal de la théorie du commerce international réside dans le débat opposant les partisans de libre-échange à ceux du protectionnisme. Les premiers pensent que les différents pays ont intérêt à commercer de façon libre pour accroître leur propre richesse et donc la richesse mondiale ; les seconds considèrent que les intérêts des nations divergent et que chacune doit chercher à tirer son épingle du jeu international même si cela s'effectue au détriment des autres nations.

C'est dans ce cadre que cette section nous permettre de passer en revu les approches traditionnelles et les approches moderne sur le commerce international.

II.1 LES APPROCHES TRADITIONNELLES DU COMMERCE INTERNATIONAL1

La théorie économique dominante est largement favorable au libre échange ; elle s'oppose donc aux autres, assez rares, qui préconisent le protectionnisme.

11.1.1. la theorie protectionniste

Les premiers économistes, les mercantilistes et, plus globalement, l'action de l'Etat sont le meilleur moyen pour accroître la richesse des différentes nations. Au 19e siècle, d'autres économistes prolongent leurs thèses en militant pour un protectionnisme toutefois moins radical.

Avec Jean Bodin (1530-1595), c'est certainement Antoine de Montchretien (vers 1575- 1621) qui représente le plus la pensée mercantiliste. Pour ce dernier, « toute société semble être composée de gouvernement et de commerce » et il est impossible de dissocier les deux.

Bodin LIST (1789- 1846), économiste allemand, passe une partie de sa vie aux Etats- unis et remarque que, malgré ses grandes ressources, ce pays ne réalise pas son « Take off » du fait de sa dépendance vis-à-vis de la grande bretagne.

Il reconnaît que le libre échange procure des avantages en terme de prix, mais i ; pense également qu'il est nécessaire de considérer l'appareil industriel national. Il faut faire la perte entre les avantages à courte échéance du libre échange (acheter à l'étranger ce qui y est moins cher) et ses désavantages ne soient pas étouffées par la concurrence étrangère avant d'être arrivées à maturité.

L'économiste américain Henry CAREY (1793- 1879) est tout d'abord libéral et libre- échangiste ; il s'oppose à la politique commerciale protectionniste des Etats- unis. Puis il remarque une corrélation très nette entre les périodes de renforcement du protectionnisme et celles d'accroissement de la prospérité nationale. Il change alors diamétralement de position et devient un opposant farouche au libre-échange, considérant qu'il tend à maintenir les Etats-Unis dans la position de colonie anglaise.

1 MONTOUSSÉ M., Théories économiques, Bréal, Paris, 1999, pp. 132-135

11.1.2. La theorie libre-echangiste

L'importance du commerce international varie en fonction des pays. Certains pays n'exportent que pour élargir leur marché intérieur ou pour aider certains secteurs de leur industrie. D'autres sont largement dépendants des échanges internationaux pour l'approvisionnement en biens destinés à la consommation immédiate ou pour leurs revenus en devises.

L'importance du commerce international dans la croissance a largement été soulignée ces dernières années par certaines organisations internationales et par les pays en voie de développement. Ces derniers ont souvent dénoncé l'inégalité des termes de l'échange, c'est-à-dire le fait que leurs échanges avec le reste du monde sont déficitaires de 20 à 25 % et que la tendance est à l'aggravation du fait de l'augmentation du prix des produits industriels et énergétiques, ainsi que de la baisse du prix des matières premières et des denrées alimentaires vendues par les pays en développement.

1°. Les fondateurs de la théorie libre échangiste : SMITH et RICARDO

En 1776, l'économiste écossais Adam Smith, dans la Richesse des nations, formalise la première théorie économique d'ensemble favorable à l'échange. En s'interrogeant sur les fondements du commerce, sur le pourquoi des échanges, et sur l'intérêt pour les nations de commercer, Smith élabore « la théorie dite de l'avantage absolu ». Tout pays a intérêt à participer à l'échange s'il produit un bien ou un service à un moindre coût que ses concurrents. Dans son modèle de raisonnement, si chacune des nations dispose de ce type d'avantage dans la production d'au moins un bien, il trouve un intérêt à participer à l'échange. En cela, il applique à sa théorie du commerce celle de la division internationale du travail.

Ce corpus théorique va être enrichi par un autre économiste du courant classique, David Ricardo. En dépassant la loi de Smith, il établit la théorie de l'avantage comparatif. Dans le système décrit par Smith, la logique se heurte rapidement à une objection : si un pays ne dispose pas d'un avantage tel qu'il le définit, il ne peut participer à l'échange mondial. C'est à cette contradiction que Ricardo entend répondre. Pour lui, tout pays peut participer à l'échange dès lors qu'il dispose dans un secteur productif donné du plus grand avantage absolu, ou du plus petit désavantage absolu. Cette théorie repose sur une comparaison des coûts de production entre deux pays. Ainsi cela permet à un pays d'importer un produit relativement moins cher qu'il ne coûterait à fabriquer, et d'exporter un autre produit qu'il produit à moindre coût, et donc qu'il peut vendre plus cher à l'étranger que sur son territoire national. De cette comparaison naît le gain de l'échange.

Outre cet avantage fondamental, les échanges commerciaux ont d'autres répercussions. Sur le bien-être d'abord, puisque l'augmentation de la production permet aux individus de consommer davantage et de bénéficier d'un choix plus étendu quant à la nature des biens consommables. Sur le niveau d'emploi ensuite, car l'accroissement de la demande nécessite une hausse de la quantité de travail nécessaire à la production. Sur le tissu économique, enfin, en obligeant les entreprises nationales à se moderniser et à innover pour faire face à la compétition accrue suscitée par les échanges internationaux.

2° les prolongements moderne de la théorie libre- échangiste

Les différentes théories modernes du commerce international cherchent à déterminer les raisons de l'échange et, ce qui va de pair, les sources des gains va de pair, les sources des gains qu'il induit. Dans la tradition des auteurs classiques, ces différentes théories demeurent fidèles au libre-échange.

II.2. LES NOUVELLES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL1

Il s'agit ici d'un débat entre le renouveau des protectionnistes contre le libreéchange depuis le début de la crise

11.2.1. Le renouveau du debat pro tectionnisme / libre-echange depuis le Debut de la crise

La théorie économique dominante, même si elle est en partie renouvelée, demeure globalement favorable à l'ouverture extérieure, mais nombreux sont ceux qui pensent qu'une trop grande libéralisation des échanges risque d'accentuer les effets de la crise.

11.2.2. le renouveau des theories favorables a l'ouverture exterieure

Les nouvelles théories du commerce international sont développés par des auteurs comme E. Helpman et Paul Krugman, du Massachusetts instituts of technologie, qui ont notamment écrit « Market Structure and Foreign Trade (1985) ».

Les nouvelles théories refusent la détermination exogène du commerce. Elles considèrent que les avantages comparatifs sont plus une conséquence qu'une cause des échanges internationaux. En se spécialisant et en prenant place au commerce mondial,

1MONTOUSSÉ M, op. cit., pp. 141-146

chaque pays multiplie ses avantages ; ce n'est pas essentiellement parce qu'un Etat est plus compétitif dans un produit qu'il l'exporte, mais c'est surtout en exportant qu'il devient plus compétitif.

11.2.3. le renouveau des theses pro tectionnis tes

De nombreux théoriciens du développement pensent que le commerce ne profite pas également à tous les pays. ARGHINI Emmanuel considère que l'échange entre les nations développées et les nations en développement est « inégal », et la plupart des théoriciens de la dépendance affirment que les pays producteurs de produits de base subissent une dégradation de leurs termes de l'échange ; ils doivent alors produire davantage pour importer moins et ils retrouvent dans une situation appelée par JADGISH BHAGWALI « croissance appauvrissante ».

La qualité essentielle du libre échange est de permettre le développement des importations (sont des biens et des services qui viennent grossir la production nationale mais qui ne créent pas de revenus dans l'économie nationale)1 et des exportations. Mais parfois en période de crise, les importations sont qu'accusées de provoquer des licenciements, et la course à l'exportation est suspectée d'exiger de sacrifices en terme de salaires et d'emplois afin de rationaliser la production. Le protectionnisme peut alors être défensif pour préserver les industries nationales en difficulté (souvent les industries vieillissantes).

11.2.4. les indicateurs du commerce international

Il sera question de faire le point sur la connaissance des différents indicateurs du commerce international, puis sur les agrégats économiques.

1° Notions

Le produit intérieur brut (PIB) est « une mesure de la production nationale c'est-à-

dire de l'ensemble des biens et services produits au cours d'une période donnée (en général une année). Le PIB se rattache étroitement à la notion de valeur ajoutée (différence entre la valeur des biens et services utilisés au cours du processus de production pour une entreprise). Il présente deux composantes (agrégat nominal) ou, après élimination de l'inflation, à prix constants (agrégat réel) »2.

Quelle est alors la signification du PIB par tête ?

1 Idem

2 BERNIER B. et YVES S., op. cit., p.25

Elle est ne peut être que très modeste : « le PIB par tête indique la masse des biens et services qui sont en moyenne, mis annuellement à la disposition d'un individu en vue d'un emploi final, et qui n'ont pas étés importés. Cette masse de biens et service est estimée à sa valeur d'échange et on n'a aucune indication sur sa valeur d'usage »1

.. Les termes de l'échange : est le rapport des prix à l'exportation aux prix à l'importation. Les prix du commerce extérieur étant généralement exprimés sous la forme d'indices, on calcule un indice des termes de l'échange par la formule 2:

t

 

ip

x

× 100

 
 
 
 
 

e ip

 
 

m

 

Avec ipx : indice des prix des exportations ipm : indice des prix des importations te : termes de l'échange

Les indices du commerce extérieur étant calculés pour une année de base, les termes de l'échange permettent de repérer des évolutions, mais ils ne permettent pas de comparer des niveaux de prix. Par définition, les termes de l'échange sont égaux à 100 pour l'année de base retenue. Lorsque les prix des exportations croient plus vite que celui des importations, il est clair que l'indice des termes de l'échange augmente. On dit que les termes de l'échange s'améliorent. Inversement, les t.e se dégradent lorsque l'indice

diminue les t.e permettent de savoir si l'économie nationale vend à l'étranger plus ou moins cher qu'elle ne lui achète.

Si t.e est supérieur à 100, on vend à l'étranger plus cher qu'on ne lui achète, les t.e. S'améliorent par rapport à l'année de base considérée.

2° Connaissance des agrégats économiques

Deux principales grandeurs caractérisent les économies nationales et leurs accroissements sont déterminants pour la croissance. Il s'agit du produit intérieur et du revenu national.

Selon MARCZEWSKI (1967), le Produit intérieur se décompose en valeur ajoutée des secteurs qui participent à l'activité productive à l'intérieur de la nation.

1 ERCHAMBANT E., Comptabilité nationale, 6e éd., Economica, Paris, 2003, p. 141 2BERNIER B. et YVES S., Initiation à la macroéconomie, 8e éd., Dunod, Paris, 2001, p.24

Par définition, « les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l'activité de l'ensemble de l'économie »1

+ Le produit intérieur mesure la production, c'est-à-dire l'activité économique

socialement organisé, consistant à créer des biens et des services. Ces biens et services sont en principe destinés à être vendus sur des marchés.

+ Le revenu national mesure l'ensemble des revenus perçus par les acteurs

économiques.

+ La formation brute de capital fixe est la valeur des biens durables acquis par les

producteurs pour être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production. Cet agrégat correspond à l'investissement.

+ L'investissement est « l'opération qui consiste pour une entreprise ou pour un pays

à augmenter le stock de production (machines, équipements de tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais aussi acquisition de connaissance et formation des hommes), avec pour perspective une production future »2.

+ L'épargne est la part des ressources (revenus) courantes qui reste disponible pour

accumuler des actifs physiques ou financiers.

3° présentation des indicateurs du commerce international3

Les performances d'un pays dans les échanges internationaux peuvent s'analyser au travers de nombreux indicateurs présentés dans le tableau ci-dessous :

1 BERNIER B. et YVES S., op. cit., p.25

2 GUERRIEN B., op. .cit., p. 262

3 PASCO- BERHO C., Marketing international, Dunod, Paris,2002 pp. 12- 13

Tableau N° 2 : Les Indicateurs du commerce international

INDICATEURS

MODE DE CALCUL

UTILITE

Solde commercial

Exportations - Importations

Indicateur de la compétitivité économique

Taux de couverture

Exportations

100

x

Mesure d'équilibre des échanges, il présente l'avantage sur le solde commercial de permettre des comparaisons dans le temps

Importatio ns

Effort à l'exportation

Exportations

100

x

Mesure l'importance de l'exportation dans la production nationale (mesurée par le PIB) ou propension à exporter

PIB

Marché intérieur

PIB + importations - exportations

Evalue la consommation apparente du pays, peut être calculé par produit

Degré de couverture

Exportations + importations / 2

x 100

Indique la dépendance économique du pays visà-vis de l'extérieur

PIB

Termes de l'échange

Indice des prix des exportations

x 100

Supérieur à 100, il exprime une

amélioration des termes de l'échange pour le pays étudié, inférieur à 100, une détérioration.

indices des prix des importations

II.3. LES FLUX FINANCIERS ET LES FLUX PHYSIQUES.

Le commerce des marchandises s'accompagne d'un mouvement international des capitaux. L'installation des usines en Afrique, la création des entreprises étrangères, l'exploitation des usines minières : ce sont autant de voies qui permettent, sans oublier le commerce des produits manufacturés et des services, au monde occidental d'intervenir dans les économies faibles par l'évasion des capitaux. Les capitaux n'ont pas seulement pour but de promouvoir la croissance économique dans les pays où ils sont injectés. Il s'agit tout simplement d'un phénomène du capitalisme, qui prend la forme non à l'intérieur de sa propre aire d'évolution mais son expansionnisme, surtout dans les pays fertile à économie faible.

L'on observe généralement un flux retour plus important de capital ; cette situation est déplorable et doit amener les Etats à être méfiant sur la volonté réelle de coopérer des occidentaux d'intervenir dans de gros investissements.

En RDC et qui, dès la moindre secousse économique, sont prêts à « fermer boutique » parfois dans des conditions désobligeantes ; si ce n'est la recherche permanente de rapatriement de gains à tout moment, même en période de crise économique.

11.3.1. Les flux interna tionaux de capi taux

1° Notion sur la dette extérieure1

La dette extérieure est l'ensemble des financements extérieurs, hors dons, que reçoit un pays au cours d'une période donnée. Elle provient des organismes financiers (FMI, BM, BAD, etc.), bilatérale lorsqu'on obtient d'un pays tiers ; elle peut aussi être bancaire ou tout simplement privée.

Le service de la dette comprend le montant du remboursement dû à une période donnée composé du principal ou amortissement et des intérêts. Il arrive souvent que les pays prêteurs consentent à repousser l'échéance de remboursement, suivit aux difficultés de paiement du pays emprunteur. Alors on parle de rééchelonnement de la dette. Parfois, le pays emprunteur annule tout simplement une partie de la dette ou bien fixe de nouveaux taux d'intérêts ; on parle alors de renégociation de la dette.

Pour mesurer la capacité d'un pays à rembourser ses dettes, on approche les composantes de la dette aux différents agrégats de l'économie ; par exemple, ce que représente la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) ou aux exportations, etc.

Vingt-huit pays pauvres très endettés (PPTE) bénéficiaient d'un allégement de la dette vers le milieu de l'année 2004, soit huit ans après le lancement, par le FMI (fond monétaire international) et la banque mondiale (BM), de l'initiative en faveur des PPTE, qui a reçu l'aval des gouvernements du mondial entier, et à peu près quatre ans après le renforcement de cette initiative, en vue d'accélérer l'allégement de la dette et d'en accroître la portée.

L'initiative en faveur des PPTE, qui était le premier effort concerté de la communauté internationale pour réduire l'endettement extérieur des pays les plus pauvres du monde, reposait sur l'idée que la croissance économique de ces pays était étouffée par la charge de leur dette, de sorte qu'il leur était impossible d'échapper à la misère.

1 MOUANDJO B. et LEWIS P., crise et croissance en Afrique, l'Harmattan, Paris, 2002, p.139

Cependant, la plus part des études empiriques décrivant les effets de l'endettement sur la croissance économique porte sur un ensemble composite de pays qui comprend à la fois des pays émergents et des pays au faible revenu ; Rares sont les travaux conséquences de l'endettement pour les pays à faible revenu (ceux dont le revenu national brut par habitant en 2001 était inférieur à 865 $).

2° Dette et croissance1

Les études théoriques sur le rapport entre la dette extérieure et la croissance économique sont largement concentrées sur les effets négatifs du surendettement (l'accumulation par un pays d'une dette si élevée qu'il risque de ne plus être capable de rembourser les emprunts passés, ce qui a un effet dissuasif sur les créanciers et investisseurs potentiels).

Si le niveau d'endettement d'un pays risque de dépasser sa capacité de remboursement, il est probable que le service de la dette escomptée soit une fonction croissante du niveau de production du pays. En conséquence, une partie du rendement des investissements dans l'économie nationale sera « taxée » par les créanciers étrangers ainsi découragés.

Par ailleurs, le surendettement freine la croissance en augmentant

l'incertitude des investisseurs quant aux moyens aux quels le gouvernement peut recourir pour acquitter les lourdes obligations du service de la dette. Lorsque le volume de la dette publique augmente, les investisseurs peuvent craindre que l'Etat ne finance les obligations du service de la dette par des mesures génératrices de distorsions par exemple en accroissant rapidement la masse monétaire (cause directe d'inflation).

Dans un tel climat d'incertitude, les investisseurs privés en puissance peuvent craindre de sauter les pas. Et même s'ils investissent, il y a des fortes chances pour qu'ils retiennent des projets offrant un rendement rapide, et non des projets de longue haleine qui pourraient rehausser durablement la croissance économique.

Par ailleurs, le surendettement peut aussi dissuader le gouvernement d'engager les réformes structurelles et budgétaires qui pourraient affermir la croissance économique du pays et la situation de ses finances publiques, parce que, lorsque la situation financière de l'Etat s'améliore, il est inévitable que ses créanciers extérieurs le pressent de rembourser ce qu'il leur doit.

1 BENEDICT C., BHATTACHARYA R., et al., « L'allégement de la dette peut- il doper la croissance économique des pays pauvres ? », FMI, 2005

Bien attendu, l'emprunt extérieur ne fait pas systématiquement obstacle à l'investissement et la croissance. Lorsque le pays est peu endetté, un surcroît d'emprunts extérieurs peut stimuler la croissance, dans la mesure où le capital supplémentaire financé à l'aide de ces nouvelles ressources d'emprunt rehausse la capacité de production. Si la production augmente, il est plus facile pour le pays de rembourser ses emprunts et de payer ses intérêts.

Certains analystes pensent que lorsque le pays commence à avoir du mal à obtenir des prêts, il lui devient plus difficile d'accumuler du capital, ce qui peut ralentir sa croissance. En bref, il semble que les effets négatifs du surendettement ne ses fassent sentir que lorsqu'un certain seuil à été atteint.

3° Dette et investissement privéL'effet de la dette sur l'investissement privé est théoriquement indéterminé. En

effet, selon la théorie le lien entre la dette et l'investissement. En effet, selon la théorie, le lien entre la dette et l'investissement privé peut aussi bien être négatif (effet d'éviction) que positif (effet accélérateur sur la croissance économique et donc sur l'investissement privé).

L'approche traditionnelle de la croissance transmise par les mouvements des capitaux fait un lien entre financement extérieur, investissement et croissance économique. Les capitaux étrangers, en fournissant un complément d'épargne et des devises, devraient permettre une croissance accélérée des économies bénéficiaires. Mais le poids de la dette qui en résulte peut remettre en cause cet enchaînement « vertueux ou vieille».

En premier lieu, il est possible qu'un service de la dette publique extérieur croissant force l'Etat à réduire ses dépenses d'investissement. « Si l'investissement est lié positivement à l'investissement public (notamment à travers la mise à disposition d'infrastructures), il en résulte une réduction de l'investissement privé »1.

Depuis l'article pionnier de J. EATON et GERSOVITZ « croissance et endettement externe », de nombreux travaux ont pris en compte la possibilité d'un défaut de paiement volontaire. Les travaux de SACHS et KRUGMAN « dépenses publiques et croissances économique, revue de la littérature » ont mis en évidence dans ce cadre la possibilité d'une réduction de l'investissement privé en cas de surendettement.

Ces auteurs distinguent le fardeau « primaire » de la dette, constitué par un service de la dette trop important. Ils considèrent plusieurs canaux par lesquels pourrait

1 RICARDO F., Investissements publics et investissements privés en Afrique : éviction ou entraînement ?, Economica, 1994, p.88

s'exercer ce fardeau virtuel : en ce qui concerne le présent travail, le canal le plus important est celui qui passe par l'investissement privé.

Lorsque le remboursement de la dette n'est pas total, tout accroissement de revenu se traduit par un versement supplémentaire aux créanciers. Pour rembourser, l'Etat devra donc accroître la pression fiscale future, ce qui réduit le rendement anticiper du capital et déprime donc l'investissement. C'est ce qui explique que dans ce cas, une réduction de la dette pourrait être favorable aussi bien pour le débiteur (qui accroît son investissement) que pour le créancier.

Les travaux empiriques sur ce thème se sont multipliés, notamment pour étudier le cas de la décennie quatre- vingt en Amérique latine en présentant une synthèse approfondie, qui relève que « l'impact de la dette sur l'investissement tel qu'il est mesuré par les études empiriques est le plus souvent extrêmement faible »1.

Selon E.BORENZSTEIN « un taux d'endettement «élevé freine indirectement l'investissement productif de plusieurs manières : taux d'intérêt réels domestiques élevés, faible rentabilité due à une baisse d'activité économique.

11.3.2. Les echanges commerciaux avec l'exterieur

Les raisons souvent évoquées pour justifier la prédominance du commerce extérieur qui donne l'impulsion à l'Etat d'avoir les moyens de son « industrialisation » son nombreuses.

Selon GANKOU (1982) « le commerce extérieur est d'autant plus intéressant pour les pays en développement qui ne dispose pas de moyens techniques, de marchandises et d'équipement nécessaire à leur développement économique et qu'ils sont obligés d'importer. Si pour les pays avancés, le commerce extérieur est stimulant, dans les pays en en développement il est nécessaire de se procurer un certain nombre de biens d'équipement et de consommation indispensable au processus de croissance »2. Et de poursuivre : la nécessité d'importer crée la nécessité d'exporter pour payer les importations.

Une autre raison pour la quelle le commerce extérieur est d'une grande importance pour le processus de croissance économique des pays pauvres, est que « les opérations les opérations d'importation et d'exportation dans des pays qui éprouvent de très grandes difficultés à asseoir leur système fiscal, peuvent être (et le sont en fait) l'occasion de perception d'impôt par l'Etat, non, pas au titre de droits de douane, mais au titre de redevance fiscales.

1 COHEN D. et DESSUS S., Monnaie, richesse et dette des nations , éd. Du CNRS, Paris, 1995, p.85

2 OMINAMI C., Le tiers monde dans la crise, la Découverte, Paris, 1996, p.132

Le commerce extérieur a été présenté pendant longtemps comme le moyen de transmettre la croissance des pays industrialisés aux pays sous développés. Facteur de développement dans certaines conditions, les échanges commerciaux internationaux peuvent être un instrument de blocage dans d'autres circonstances, mais avec le commerce tout court.

Cfiapitre Deuociime

PRESENTATION DU CADRE DE

L'ETUDE

Dans ce chapitre nous brossons à grands traits les principales caractéristiques de la RDC, cadre pratique de la présente investigation.

Nous abordons les points suivants : le profil économique et social de la RDC, et les origines et les causes du déclin économique des années 1990-2000.

I~ PROFILS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA RDC

Après avoir présenter l'aperçu général sur la RDC, le second point de cette section portera sur le contexte économique et le troisième point parlera du contexte social de la RDC.

I. 1 APERCU GENERAL1

La République Démocratique du Congo (RDC) est située en Afrique Centrale, dans la sous- région des Grands Lacs. Elle s'étend sur une superficie de 2.350.000 Kilomètres carrés, et compte quelques 52 millions d'habitants avec un taux de croissance démographique compris dans la fourchette de 3 à 3.2% l'an. Au moins 60 % de cette population vivent en milieu rural et principalement de l'agriculture traditionnelle, de la chasse et de la pêche artisanale. A l'exception des grandes villes et des régions de concentrations des déplacés des conflits, la densité démographique moyenne (22 habitants au Km carré) est parmi les plus faibles du continent.

Le pays est subdivisé en onze provinces dont Kinshasa la capitale administrative et politique. Les Provinces orientale, du Kasaï oriental et du Katanga sont riches en minerais (cuivre, cobalt, diamant, or, etc..). Compte non tenu de leurs potentialités minières non encore exploitées, les autres provinces sont surtout réputées pour les activités de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche.

1 Banque centrale du Congo, Rapport annuel 2002-2003, pp. 3-4

En dépit de toutes ces immenses ressources humaines et naturelles, la RDC est classée parmi les pays les plus pauvres du monde (168ème au classement IDH 2004). Certains indicateurs l'alignent parmi les pays les plus misérables de l'Afrique au sud du Sahara. Près de 80% de sa population survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de 0.20 US $ par personne et par jour.

Pendant plus de trente ans, le pays a été dirigé par une dictature. Le passage de cette dictature à la mise en place d'un Etat démocratique a été très mal négocié depuis l'an 1990. L'instabilité institutionnelle, les pillages et les conflits interethniques qui en ont résulté plongent la RDC jusqu'à ce jour, dans une crise multiforme dont l'un des effets est l'aggravation de la pauvreté.

La RDC est l'unique pays en Afrique qui partage les frontières avec neuf pays voisins (Angola, Burundi, Centre Afrique, Congo, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Uganda, Zambie). La persistance de la crise économique et institutionnelle a attisé la convoitise de certains pays attirés par les richesses du sol et du sous-sol. Les armées étrangères occupent, sous le couvert des mouvements rebelles, une partie du territoire. Cette situation provoque l'une des crises les plus complexe de la sous- région des Grands Lacs.

Le coût économique, social, politique et environnemental de ce conflit est très élevé. Plus de trois millions des vies humaines ont été perdues. Le nombre de personnes déplacées est estimé à près de quatre millions dans la sous- région et quelques 10.000 à 15.000 enfants sont utilisés comme soldats. L'ampleur et la complexité du conflit ont mis à dure épreuve la stabilité institutionnelle et les infrastructures socioéconomiques de base. Elle menace l'intégrité territoriale de la RDC, et risque d'embraser toute la sous- région des Grands Lacs.

I.2 CONTEXTE ECONOMIQUE'

La reprise de l'aide internationale, après dix ans d'interruption, et un important programme conclu avec le FMI (programme de Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance - FRPC - de 750 millions de $), ont permis un début d'amélioration. Des concours exceptionnels de la communauté internationale ont

1 Banque centrale du Congo, Rapport annuel 2001

accéléré la normalisation de la situation financière du pays. Pour la première fois depuis dix ans, la RDC a retrouvé en 2002 une croissance positive. En 2003, elle a atteint 5,7 %, avec une inflation maîtrisée à 4,4%.

Le programme de stabilisation financière qui conditionne la poursuite de l'assistance internationale continue d'être respecté tant bien que mal. Depuis la mise en place du gouvernement de transition (juillet 2003) on a noté une assez forte appréciation du franc congolais qui est passé de 430 à 370 FC/$. Cette appréciation résulte essentiellement :

1. de l'injection massive de dollars dans le pays par la communauté internationale ;

2. de la réunification du territoire qui a élargi le domaine de circulation du FC ;

3. du contrôle plus strict des dépenses de l'Etat et des émissions monétaires qui vise à compenser le dérapage des finances publiques qui s'était produit dans les derniers mois précédant la transition.

L'accession à l'initiative PPTE au mois de juillet 2003 représente un allègement d'environ 10 milliards de $ US du service de la dette sur 25 ans. Cet allègement s'ajoute à celui accordé par le Club de Paris des créanciers officiels bilatéraux dans le cadre du rééchelonnement de septembre 2002. La dette qui s'élevait à 12,5 milliards de $ US fin 2001 sera ainsi réduite d'un total de 11 milliards de $ US (90%) pour atteindre le niveau de 1,6 milliards de $ US après allègement. La RDC doit maintenant continuer la mise en oeuvre du programme économique pour pouvoir atteindre en 2005 le " point d'achèvement " sous l'initiative PPTE. A ce stade l'allègement de la dette deviendra irréversible.

L'inflation est restée sous contrôle, il a même été question d'une certaine déflation ces derniers mois suite à l'appréciation du FC. La RDC a en tout cas tourné la page de l'hyper inflation qui sévissait encore en 2000 (511%) et 2001 (135%). Le grand défi pour les autorités monétaires consistera maintenant à doser correctement la quantité de liquidité dont l'économie congolaise a besoin pour accompagner un retour de la croissance alors même que le pays reste dépourvu d'instrument de politique monétaire.

investissements), une agence destinée à servir de " guichet unique " pour les investisseurs : l'ANAPI (Agence Nationale pour la promotion des investissements) est en place depuis un an mais la situation reste précaire pour les investisseurs: l'insécurité juridique, la corruption généralisée et le délabrement des infrastructures (routière, ferroviaire, portuaire, électrique) restent des obstacles majeurs. S'ajoute à cela une série d'autres obstacles tout aussi difficiles à surmonter, notamment la productivité très faible de la main-d'oeuvre congolaise, ainsi que son manque de formation et l'action néfaste des syndicats. Le gouvernement est conscient de ces faiblesses et envisage des mesures pour améliorer cet environnement à risques.

Le système bancaire congolais est totalement sinistré, le Congo est devenu un des pays les plus sous bancarisé au monde, limité pratiquement aux seules entreprises du secteur formel. Le crédit bancaire n'existe pratiquement pas même si quelques banques de la place recommencent dans certaines conditions à octroyer des crédits à court terme. La méfiance persistante des Congolais envers leur système bancaire et des aberrations juridiques comme le système du " tiers- payant " qui permet la saisie de comptes bancaires de tiers sur simple réquisition administrative, constituent de sérieuses entraves à la reprise du secteur. Le change et le transfert sont libres et ne posent pas de problème.

Gérées d'une manière désastreuse sur des impulsions politiques, totalement corrompues et sous- capitalisées, les entreprises publiques congolaises constituent un sérieux fardeau pour l'économie. La perspective des élections à l'été 2005 pourrait peser sur les décisions à prendre en matière de privatisations (partenariat public/privé ou privatisation de la gestion).

Le budget de l'Etat (1,3 milliards de $ US en 2004 dont plus de la moitié financée par des dons extérieurs au titre de la coopération internationale) est naturellement symbolique au regard des besoins de cet immense pays, et ne permet pas de remplir les fonctions de base (santé, éducation, entretien des infrastructures). Un des problèmes essentiels réside dans la qualité des dépenses de l'Etat qui laisse encore largement à désirer.

I.2. 1 Secteurs diactivi te

La RDC a toujours été essentiellement un pays d'industrie primaire et si redémarrage économique il y a c'est également de ce secteur qu'il proviendra car le pays ne dispose pour le moment d'aucun avantage compétitif dans les secteurs secondaires ou

tertiaires. Le secteur qui est sans doute actuellement le mieux placé pour redémarrer

rapidement est celui de l'industrie forestière qui dispose d'un potentiel énorme et
largement inexploité: dans ce domaine on constate déjà une augmentation des tonnages

exportés, un obstacle reste le mauvais état des infrastructures.

La rapidité du redémarrage du secteur de l'industrie extractive dépendra avant tout de l'évolution du cours des matières premières, car la richesse des gisements congolais est plus que compensée négativement par la vétusté du réseau de transport et les divers coûts d'exploitation. Ce secteur souffre également du fait que le désordre et la corruption ont favorisé la multiplication de " creuseurs " qui pillent les concessions officielles dans la plus totale illégalité et dans des conditions de quasi-esclavage pour le compte de divers "protecteurs". Ici aussi on constate néanmoins un retour prudent des grands noms du secteur. Vu l'ampleur des investissements à consentir la plupart des projets qui sont actuellement en négociation ne commenceront à se traduire par une augmentation de la production que d'ici plusieurs années. En 2003, malgré l'augmentation des cours des matières premières la production de la plupart des métaux de base a connu une nouvelle et forte diminution.

Le potentiel agricole de RDC est immense et varié mais toute production organisée a pratiquement disparu et devra être reprise à zéro. Ici aussi les obstacles sont nombreux : restriction à la propriété foncière, vol des récoltes et du cheptel (jusqu'à 30% par an dans certaines régions), absence d'infrastructure de transport, manque de pourvoir d'achat local, concurrence des produits importés, obligation de suppléer aux carences de l'Etat.

En 2003 le secteur phare de l'économie congolaise aura une fois encore été celui des télécommunications : la plupart des opérateurs privés ont connu une forte augmentation de leur nombre d'abonnés et mettent en oeuvre un important programme d'investissement pour élargir leur couverture du pays, certains d'entre eux seraient

cependant confrontés à des problèmes de profitabilité qui risquent de s'exacerber avec l'arrivée attendue de nouveaux concurrents.

1.2.2 La situation de l'emploil

Selon l'Institut National de la Statistique, la population en age actif (16-65 ans) est de 27.360.000 personnes, soit 48% de la population totale. Mais la population en age actif oeuvrant dans l'économie formelle n'est que de 922.253 personnes soit 3.3% de la population en age actif, soit encore 1.6% de la population totale. Le secteur formel est en effet caractérisé par des salaires et des prestations sociales dérisoires d'où une démotivation généralisée.

1.3 CONTEXTE SOC1AL2

Les conséquences socio-économiques du conflit sont catastrophiques : 3 millions de pertes en vie humaine, 3,4 millions de déplacés, plus de 350.000 réfugiés, 75.000 personnes en armes dont au moins 15.000 enfants soldats.

Les principaux indicateurs généralement utilisés pour mesurer le niveau de performance des pays dans divers domaines (économique, santé, éducation, alimentation, infrastructures, etc....) classent la RDC parmi les pays les plus pauvres (168ème sur 177 pays en 2004) et ce en dépit des énormes potentialités dont le pays est doté.

La paupérisation généralisée (incidence de la pauvreté monétaire estimée à 83,6%) est marquée par des taux de chômage record dans les villes, par l'inadaptation ou le non-paiement des salaires et par l'atrophie de l'ensemble des revenus du travail.

L'indicateur de la pauvreté humaine, tout en restant très élevé (43%), ne s'est pas détérioré dans les mêmes proportions que les indicateurs de la pauvreté monétaire. La RDC est à cet égard classée au 75ème rang sur 95 pays, selon le classement du PNUD en 2004. Dans ce domaine, les inégalités entre le milieu urbain et le milieu rural

sont aussi observées. En 1998, la pauvreté humaine frappait beaucoup plus lourdement en milieu rural (46 %) qu'en milieu urbain (18%).

L'insécurité alimentaire et la malnutrition sont des conséquences directes de la guerre qui a entraîné une diminution de la production agricole et des difficultés d'écoulement des produits (insécurité, déplacements de population, gel de la navigation fluviale).

Selon les chiffres d'une étude du ministère français de la coopération, « le PAM estime à 16 millions le nombre de personnes qui souffrent de manque chronique de nourriture. 75% de la population souffrent de malnutrition sur la période 1999-2001 contre 31% sur la période 1990-1992. Un tiers des enfants de moins de 5 ans souffrent d'insuffisance pondérale et 38% d'un retard de croissance (période 1995-2002) »1.

La situation sanitaire est tout aussi sombre avec une mortalité maternelle croissante qui atteint 1289 décès pour 100.000 naissances vivantes, une mortalité infantile de 129 pour mille naissances vivantes, une recrudescence du paludisme, de la tuberculose et du VIH/SIDA (prévalence de 5,9% chez les femmes âgées de 15 à 24 ans et une prévalence globale de 5,1% au sein de la population adulte). C'est ainsi que l'espérance de vie était de 45,8 ans sur la période 1970-1975 et de 41,8 ans sur la période 2000-2005.

La pauvreté dans le domaine de la santé est vécue au quotidien. Les hôpitaux du secteur public sont souvent dépourvus des équipements et des médicaments pour les soins nécessaires. La situation est telle qu'on en arrive à des phénomènes très marqués de criminalisation : la multiplication sauvage d'officines privées de soins, la rétention des malades en otage et des biens en gage, le refus des soins aux indigents, le recours à l'automédication ou à des médecines traditionnelles peu orthodoxes etc.

La situation de l'éducation n'est guère moins catastrophique. Depuis la crise économique qui remonte aux années 70 (crise pétrolière et zaïrianisation des entreprises), l'école primaire n'a fait que régresser. Loin d'avoir atteint l'objectif 80 qui dans les deux premières décennies de l'indépendance prônait une scolarisation totale des enfants congolais pour 1980, le Congo a vu péricliter son enseignement primaire par

une baisse de qualité et de quantité parmi les plus graves de l'Afrique sub-saharienne. Depuis 1990, cette baisse sensible de la qualité, qui hypothèque tout l'édifice scolaire du pays, va de pair avec un recul quantitatif, qui a fait baisser le taux de scolarisation dans le primaire à 35%.

Depuis l'effondrement économique du pays, l'enseignement primaire est quasi intégralement à charge des parents, dont les revenus se trouvent déjà fortement affaiblis par la crise économique. La rémunération des enseignants, l'uniforme, les cahiers et les manuels grève lourdement le budget des ménages. S'ajoutant aux dépenses de santé, les frais scolaires des enfants finissent par consommer la totalité des budgets familiaux.

Le taux de scolarisation dans l'enseignement secondaire est de 12% (année scolaire 1998-1999). La disparité entre genres en matière d'éducation est frappante : le taux d'analphabétisme chez les jeunes adultes hommes est de 11,6% contre 25,1% des femmes de la même classe d'âge (15-24 ans). Et le taux de fréquentation scolaire des filles par rapport aux garçons est 66,4%. Partout aussi, l'accès aux autres services publics tels que l'eau potable, l'électricité, l'assainissement, le transport, est en constante régression. L'accès au logement est lui-même de plus en plus précaire.

II. SITUATION ECONOMIQUE DE LA RDC AU COURS DE LA PERIODE ALLANT DE 1990-2000

Nous allons d'abord présenter d'une manière brève la situation économique de la RDC au cours de la décennie 1990, puis nous allons démontrer tour à tour les origines et causes du déclin économique durant cette période considérée de catastrophique ou de croissance économique négative.

II.1 LE DRAME ECONOMIQUE DE LA RDC DURANT LA DECENNIE 19901

En 1990, en raison des graves accusations des massacres des étudiants sur le campus de Lubumbashi dans le sud-est du pays, tous les accords de coopération entre la RDC et ses principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux ont été suspendus.

Depuis cette période à ces jours, l'économie congolaise détruit de la richesse. D'une année à l'autre, la chute de cet indicateur de développement atteint 80% de 1990-2001.

Alors que la croissance démographique est actuellement évaluée à 3.3% soit plus de deux fois supérieure au rythme de la croissance économique de deux dernières décennies. Selon les chiffres de la banque mondiale, le produit national brut par habitant a chuté en d'environ 2.2% en RDC par an en moyenne, durant la même période.

Dans ce contexte, caractérisé par la croissance démographique positive, par le fléchissement de l'activité «économique positive et l'érosion monétaire, le salaire réel et l'emploi continuent inexorablement leur tendance à la baisse, tandis que le chômage progresse fortement.

La consommation par habitant a diminuée régulièrement, le service d'électricité, d'alimentation en eau potable et de télécommunication, sont peu répandus, irréguliers et de plus en plus inaccessibles aux pauvres. Le niveau d'instruction et de formation est à la fois une cause et une conséquence des performances économiques.

En effet, lorsque l'on considère la qualité de la vie plutôt que la longévité, on ne constate pas non plus de véritable amélioration.

1 NGOY KASONGOE., Quelle perspective économique en RDC après guerre ?, publication de l'ULPGL/GOMA, 2003, p.11-12

II. 2. LES ORIGINES ET CAUSES DU DECLIN ECONOMIQUE DE LA RDC

Nous essayons dans ce point, de recenser les différentes origines et causes du déclin de l'économique de la RDC.

11.2.1 la deterioration de termes de l'echange

Les termes de l'échange, nous l'avons dit, est le rapport des prix à l'exportation aux prix à l'importation1. En effet, pour une économie comme celle de la RDC, qui se caractérise par une extraversion économique, un manque de flexibilité dû à la faiblesse de la productivité, une grande insuffisance des équipements d'infrastructure et une dépendance excessive à l'égard des exportations d'un nombre limité de produits primaires, l'évolution des cours des produits de base est un facteur important.

Outre l'effet immédiat qu'ils ont sur les recettes des exportations, les prix des produits de base influent sur l'activité économique générale via toute une série de variables notamment le revenu, et les recettes de l'Etat.

Selon un programme concerté pour le développement de l'Afrique sud du Sahara, la RDC figure parmi les pays touchés avec des pertes des exportations des produits miniers évalués à plus de 5 %. En 1970, le cuivre représentait déjà 65% des recettes des exportations contre 60 % en 19602. La banque mondiale a estimé la baisse du revenu extérieur de la RDC dû à la chute de ses termes de l'échange à environs 1,5% du PIB par an. Bien qu'elle ait freinée du revenu extérieur de la RDC dû à la chute de ses termes de l'échange n'a pas en eu d'influence décisive sur la crise économique dan l'ex- Zaïre.

Dans un rapport, la banque mondiale explique la chute de la croissance constaté durant la période 1974-1982 en RDC, essentiellement par la faiblesse et le déclin du rendement des investissements, la perte des revenus résultants de la détérioration des termes de l'échange ayant été compensé jusqu'en 1982 par la croissance des flux des capitaux extérieurs3.

Cette même source affirme que la RDC a bénéficié d'un afflux massif des transferts nets dans les années 70, ce qui a certainement permis de compenser en partie

1 BERNIER B. et YVES S., Idem

2 Banque Mondiale, Programme d'action concerté pour le développement de l'Afrique sud du Sahara, B.M., Washington, 1984, p.79

3 Banque mondiale, op.cit., août 1984, p. 26

le manque dû à la baisse des termes de l'échange. Ces transferts extérieurs ont atténué les contraintes d'importations, financé des investissements et régulé la consommation.

Cependant, l'accroissement des transferts extérieurs n'a pas toujours coïncidé avec les besoins en devises de la RDC. Dans la deuxième moitié des années 70, les transferts ont augmenté en même temps que leurs prix des produits de base, puis ils ont diminué quand ceux-ci ont baissé, au début des années 80.

Il convient également de relativiser cette compensation, le revenu externe généré par un choc survenu dans les termes de l'échange est un revenu externe dû à des transferts (dons ou prêts) différent dans leurs incidences économiques et leur fongibilité.

> Les prêts doivent être remboursés, ce qui n'est pas le cas des dons et des recettes d'exportations ;

> La masse de devises provenant de la hausse des produits de base peut être utilisée librement, tandis que, dans bien de cas, les dons en nature, comme l'aide alimentaire et les dons des médicaments, ne permettent pas de disposer immédiatement des devises. Et bien souvent les ressources financières à titre de dons et de prêts sont partiellement liées ;

> Les prêts et les dons ont des incidences principalement sur les recettes publiques, tandis que les variations de termes de l'échange ont un effet plus large sur les revenus privés.

Force donc est de constater que, malgré l'afflux de capitaux qui a compensé plus ou moins les variations des termes de l'échange, la PIB n'a cessé de baisser.

11.2.2. les obligations de service de la de tte

Dans le cas du service de la dette, par exemple les paiements de la dette externe se sont élevés en 1986 à 25 % des exportations de biens et des services (près de la moitié du budget de l'Etat). Comme la RDC avait, jusqu'à la fin de 1986, honoré ses obligations de service de la dette conformément aux accords du club de Paris et de Londres, le volume des importations a dû être fortement réduit.

Ce qui a compromis la capacité productrice des secteurs industriels et agricoles et a contribué à une baisse d'investissement. Dans le passé, l'économie congolaise s'était adapté à cette situation difficile de service de la dette élevée et de

dégradation séculaire des termes de l'échange en réduisant les importations et en freinant les investissements. Or, le rétablissement de la croissance et la diversification va exiger une augmentation du volume des importations et des investissements.

11.2.3 les mauvais choix e t la formulation des poli tiques economiques 1nappropriees1

On a constaté des faiblesses dans quatre grands domaines de la politique économique.

1° les politiques de la demande expansionniste

La gestion de la dette et les politiques de revenus ont été trop expansionnistes, exerçant de fortes tensions sur le prix et la balance de paiements. Notamment, les autorités économiques ont souvent laissé les dépenses budgétaires augmenter beaucoup plus vite que les recettes, aggravant lourdement les déficits budgétaires qu'elles ont financé par l'essentiel à l'aide d'emprunt auprès du système bancaire intérieur.

La croissance rapide des dépenses publiques est due principalement aux dépenses excessives effectuées à des fins politiques et administratives et pour les investissements sans rentabilité économique. Bien trop souvent, d'importantes hausses de salaires ont été accordées, l'emploi dans la fonction publique. S'est accru sensiblement et les subventions à la consommation ont augmenté de façon appréciable.

Les dépenses budgétaires en capital ont toujours revêtues une priorité secondaire pour le gouvernement congolais. De 20 % en 1979 pour devenir de facto une ligne résiduelle du budget (moins de 4 % de dépense l'Etat ou 0,5% du PIB dans la décennie suivante). Qui plus est une bonne partie du budget d'investissement est utilisé pour financer des investissements à faible priorité et au rendement douteux .dans le même temps, un nombre croissant d'entreprises a accusé des pertes d'exploitation élevée qu'elles sont également financés par des crédits bancaires, intensifiant ainsi les tensions sur les ressources.

2° les politiques de l'offre inadéquate

Ces politiques ont été inadéquates à plusieurs égards. En appliquant des politiques assez rigides dans les domaines des prix à la production des taux d'intérêts et du change, la RDC a vu apparaître au sein de son économie des profondes distorsions

1 NGOY KASONGO E., Op. cit., pp.20-21

qui ont contribué à une mauvaise affectation des ressources, ainsi qu'à un affaiblissement des incitations à produire, à exporter, à épargner et à investir.

Le taux de change est devenu irréaliste, la confiance dans la monnaie, a été fortement ébranlée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, de sorte que les activités sur le marché parallèle et les sorties des capitaux se sont intensifiées, aggravant ainsi les déficits du budget de l'Etat et de la balance de paiement. Sur les marchés des capitaux, le taux d'intérêt réel était négatif, contrariant à l'effort d'épargne et poussant au contraire à la formation d'une économie de crédit menaçant tout le système financier.

3° la politique de gestion de la dette extérieure

Lorsque les prix à l'exportation ont diminué, les autorités ont continué d'appliquer des politiques expansionnistes. La RDC a non seulement trop recouru aux emprunts extérieurs (souvent à des conditions onéreuses) pour financer des projets dont le rendement était faible.

Pour le planificateur congolais, l'obligation d'affecter un volume important de devises au paiement de la dette a réduit considérablement la capacité de la RDC à financer son développement.

4° des politiques commerciales protectionnistes et des monopoles d'Etat

Entravaient la concurrence, indispensable pour stimuler la productivité

De surcroît, dans les années 70, le rôle de l'Etat s'est encore élargi, avec la rationalisation des entreprises et des établissements financiers et l'imposition d'un ensemble complexe de règlements et de licences visant la plupart des activités économiques. C'était le cas, notamment lorsque sur décision du gouvernement les commerces et exploitations agricoles ou ont été « Zaïrianisés » et leur gestion confiée à des nationaux.

Le gouvernement a dû refaire marche arrière, en partie, mais ses effets sont encore perceptibles à ce jour comme l'ont constaté également N. MOUY et M. RAFFINOT : faillite et abandon de nombreuses exploitations, désorganisation de l'économie et méfiance des investissements1.

Cfiapitre Troisiime

PRESENTATION E T INTERPRETATION DES
R E S U L T A T S

Le présent chapitre a pour objet de présenter ; traiter les données et d'interpréter les résultats de cette étude. Il est subdivisé en trois sections dont la première porte sur le cadre méthodologique. La deuxième est consacrée à la présentation des résultats et la troisième section est focalisée sur l'interprétation des résultats.

III. I. CADRE METHODOLOGIQUE

Pour accéder aux différentes données nécessaires à la réalisation de la présente étude, nous avons recouru à la technique documentaire. Cette dernière a permis de consulter différents documents en rapport avec le thème de recherche. Ces données ont été complétées par celles recueillies à l'Internet.

Pour traiter les données nous avons recouru à la méthode analytique et à la méthode comparative.

La première méthode (méthode analytique), qui consiste à présenter des données et les résultats d'une façon quantifiée et chiffrée. Elle a permis à déterminer avec précision le niveau de fluctuations du PIB et de ses composantes à savoir la consommation des ménages, la consommation du gouvernement, l'investissement et les exportations nettes.

La méthode analytique permet également grâce au progiciel Microsoft Excel de présenter les tableaux et de construire les graphiques.

La seconde méthode a permis de présenter les données d'une manière chiffrée et les résultats aussi bien qu'établir une comparaison par rapport à telle période, ce qu'a été l'évolution ou la dégradation du PIB et ses composantes de la RDC pour une période allant de 1990 à 2005.

111.2. PRESENTAT1ON DES RESULTATS

Nous présentons ici les résultats sur l'évolution du PIB de la RDC (aux prix courants) de 1990 a 2005, la contribution de trois secteurs d'activité au PIB, la répartition du PIB selon ses quatre composantes et enfin, l'interprétation des résultats.

III.2.1. EVOLUTION DU PIB AUX PRIX COURANTS DE LA RDC DE 1990 à 2005

Les tableaux qu'on va élaborer serviront de base pour comprendre et analyser les données de ce travail.

Tableau N° 3 : Evolution du PIB aux prix courants (en millions de $ US)

Année

PIB aux prix courants (en millions de $ US)

PIB en Indice 1990=100

1990

9349,8

100

1991

9088,0

97

1992

8206,2

88

1993

10708,0

115

1994

5820,4

62

1995

5643,4

60

1996

7240,7

77

1997

6503,2

70

1998

4756,9

51

1999

4316,7

46

2000

4303,2

46

2001

5153,1

55

2002

5538,9

59

2003

5680,6

61

2004

6504,7

70

2005

6921,9

74

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

140

120

100

y = -2,6074x + 92,85

PIB (en million de S US)

80

60

40

20

0

41

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Année

PIB en Indice 1990=100 Linéaire (PIB en Indice 1990=100)

Figure 1, Evolution du PIB de la RDC de 1990 à 2005

Le PIB (aux prix courants) de la RDC a connu de fortes fluctuations au cours de la période de 1990 à 2005 par rapport à l'année de référence, seule l'année de 1993 a été marquée par une évolution positive de cet indicateur macroéconomique. Les années 1996 et 1997 marquent une petite évolution positive par rapport aux deux années précédentes. En 2000, le PIB aux prix courants connaît son niveau le plus bas. A partir de 2001, le PIB aux prix courants amorce une nouvelle étape de l'évolution positive jusqu'à 2005, mais sans jamais atteindre son niveau de 1990 et même de 1997.

D'une manière générale, nous observons que le PIB de la RDC a évolué d'une manière négative au cours de toute la période étudiée. La courbe relative à cet agrégat macroéconomique traduit une évolution à la baisse. C'est ce que confirme la droite de la tendance dont le coefficient de la pente est négatif et prouve une diminution annuelle moyenne de 2,6 %.

III.2.2 CONTRIBUTION DE TROIS SECTEURS D'ACTIVITE AU PIB DE 1990 à 2005

Ici, il sera question de présenter les secteurs qui ont contribué à la production du PIB de la RDC pendant la période allant de 1990 à 2005. Pour rappel, il s'agit du secteur de l'agriculture, de l'industrie et des services.

Année

PIB (en
millions
de $ US)

Agriculture
(en
millions de
$ US)

Industrie (en

millions de $ US)

Service
(en
millions
de $ US)

Agriculture
(en % du
PIB)

Industrie (en %

du PIB)

Service (en %

du
PIB)

Total

1990

7342,76

2492,49

2365,38

2484,89

33,94

32,21

33,84

100

1991

6762,92

2562,36

1895,18

2305,37

37,89

28,02

34,09

100

1992

6103,88

2642,35

1328,07

2133,91

43,29

21,76

34,96

100

1993

5198,45

2692

1135,54

1370,91

51,78

21,84

26,37

100

1994

4992,25

2669,93

1111,96

1210,35

53,48

22,27

24,24

100

1995

5169,36

2506,81

911,31

1751,24

48,49

17,63

33,88

100

1996

5117,67

2451,66

970,78

1695,22

47,91

18,97

33,12

100

1997

4830,8

2384,97

772,48

1673,35

49,37

15,99

34,64

100

1998

4736,14

2350,29

802,25

1583,59

49,62

16,94

33,44

100

1999

4579,84

2404,35

854,56

1320,94

52,5

18,66

28,84

100

2000

4251,06

2124,8

863,25

1263,01

49,98

20,31

29,71

100

2001

4138,08

2040,8

837,18

1260,11

49,32

20,23

30,45

100

2002

4271,33

2050,94

892,21

1328,18

48,02

20,89

31,1

100

2003

4516,11

2075,56

974,77

1465,78

45,96

21,58

32,46

100

2004

4815,93

2088,59

1084,85

1642,49

43,37

22,53

34,11

100

2005

5114,52

2130,37

1193,34

1790,82

41,65

23,33

35,01

100

Moyenne

 
 
 
 

46,66

21,45

31,89

100

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

Le PIB (au prix constant des facteurs) de la RDC repose sur les trois secteurs suivants : l'agriculture, l'industrie et les services.

En 1990, les trois secteurs contribuaient presque d'une manière égale à la production du PIB. Cependant, au fil des années, la part de l'industrie a connu une baisse drastique allant de 32 ,21 % en 1990 à 21,45 en 2005soit une baisse d'environ 11%. Ce qui implique une éviction soutenue de l'investissement consécutive au démantèlement de l'outil de production par les pilles de 1991 et 1992, les guerres de 1996 et 1998. Au cours de cette période, la RDC étant compté parmi les pays à très haut risque, ne pourrait attirer aucun investissement.

Par contre, la part des services n'a pas connu des grandes fluctuations et a même évolué vers la hausse au cours des années 1991, 1992, 1997, 2003 et 2005 ; ceci peut être expliquer par le fait que l'économie de la RTDC qui a vu son industrie en descente s'est reconvertie vers les secteurs ne dépendant pas trop des investissements extérieurs.

C'est ce qui expliquerait la part de l'agriculture qui a connu une nette croissance allant de 33,94 en 1990 à 51,78, 53,48, 52,5% en 1993, 1994 et 1999 soit une augmentation de 18, 20 et 17 %. Pendant les autres années, la part de l'agriculture est restée de loin supérieure à son niveau de 1990 avec plus de 10 % de différence positive.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Pourcentages

Agriculture Industrie Service

Annees

2004

2002

2000

1998

1996

1994

1992

1990

Figure 2. Contribution de trois secteurs d'activité au PIB de 1990 à 2005

III.2.3 REPARTITION DU PIB DE LA RDC SELON LES QUATRE COMPOSANTES de 1990 à 2005

De 1990 à 2005, la répartition (en millions de $ US) du PIB entre les différentes composantes de la demande globale (Y) se présente comme suit :

Tableau N°5. Composantes du PIB (aux prix courants) ou de la demande globale de la RDC en millions de $ US

Année

Cons M

Inv

Dépgouv

Export

Import

Export N

PIB

1990

7399,38

846,16

1076,24

2758,53

2730,56

27,97

9350

1991

7712,18

506,73

1209,37

1852,14

2192,46

-340,3

9088

1992

5925,45

566,24

1783,99

1368,64

1438,09

-69,45

8206

1993

8629,31

188,78

1652,1

1212,98

975,39

237,59

10708

1994

4947,45

459,81

253,99

1316,88

1157,75

159,13

5820

1995

4578,17

613,43

277,31

1798,47

1623,96

174,51

5643

1996

4798,36

1753,17

448,88

1708,95

1468,65

240,3

7241

1997

3411,83

2351,57

520,07

1944,58

1024,89

219,69

6503

1998

3587,34

839,11

385,33

1285,09

1340,01

-54,92

4757

1999

3666,67

133,33

258,33

1016,67

758,33

258,34

4317

2000

3787,57

149,19

322,99

963,19

919,73

43,46

4303

2001

4669,26

279,08

309,84

961,39

1066,51

-105,1

5153

2002

5008,13

495,91

307,17

1174,23

1446,54

-272,3

5539

2003

5037,87

694,91

357,34

1484,47

1893,96

-409,5

5681

2004

5712,85

832,86

535,46

1984,73

2561,17

-576,4

6505

2005

5847,45

1224,75

772,27

2232,73

3155,29

-922,6

6922

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

Légende : Cons M = Consommation des ménages : Inv = Investissements ; Export = Exportations ; Import = Importations ; Dépgouv = Dépenses gouvernementales ; Export N = Exportations Nettes

Nous présentons dans le tableau ci- haut les composantes du PIB de la RDC au cours de la période allant de 1990 à 2005. C'est sont ces données qui feront l'objet de nos analyses.

De 1990 à 2005, la répartition (en pourcentage) du PIB entre les différentes composantes de la demande globale (Y) se présente comme suit :

Tableau N° 6 : Utilisation du PIB (en pourcentage du PIB à prix courants)

Année

ConsM

Inv

DépGouv

Export N

PIB

1990

79,14

9,05

11,51

0,30

100,00

1991

84,86

5,58

13,31

-3,74

100,00

1992

72,21

6,90

21,74

-0,85

100,00

1993

80,59

1,76

15,43

2,22

100,00

1994

85,00

7,90

4,36

2,73

100,00

1995

81,12

10,87

4,91

3,09

100,00

1996

66,27

24,21

6,20

3,32

100,00

1997

52,46

36,16

8,00

3,38

100,00

1998

75,41

17,64

8,10

-1,15

100,00

1999

84,94

3,09

5,98

5,98

100,00

2000

88,02

3,47

7,51

1,01

100,00

2001

90,61

5,42

6,01

-2,01

100,00

2002

90,42

8,95

5,55

-4,92

100,00

2003

88,69

12,23

6,29

-7,21

100,00

2004

87,83

12,80

8,23

-8,86

100,00

2005

84,48

17,69

11,16

-13,3

100,00

Moyenne

80,75

11,48

9,02

-1,25

100 ,00

Source : BAD : statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

Il ressort de ce tableau que la consommation des ménages est la principale composante de la demande finale, car elle représente à elle seule 80,75% suivi des investissements qui représentent 11,48% en moyenne puis les dépenses gouvernementales avec une part de 9,02 % en moyenne et enfin les exportations nettes représentent une part négative, négligeable par rapport à d'autres composantes de -1,25 % en moyenne.

Annees

-20% 0% 20% 40% 60% 80% 100%

2004

2002

2000

1998

1996

1994

1992

1990

ConsM Inv DépGouv Export N

Pourcentages

Figure 3. Utilisation du PIB de la RDC de 1990 à 2005

Dans les tableaux qui suit, nous présentons et interprétons (l'une après l'autre) les différentes composantes de la demande globale ou le PIB. Remarquons que de 1996 à 1998, les investissements atteignent un niveau jamais atteint depuis 1990 et après 1998 (règne du feu président de la RDC Mzee Laurent Désiré KABILA).

Tableau N° 7 : Evolution des dépenses des ménages (C) de la RDC de 1990 à 2005

Montant (en Part en %

Année millions de $ US) du PIB

1990

7399,38

79,14

1991

7712,18

84,86

1992

5925,45

72,21

1993

8629,31

80,59

1994

4947,45

85,00

1995

4578,17

81,12

1996

4798,36

66,27

1997

3411,83

52,46

1998

3587,34

75,41

1999

3666,67

84,94

2000

3787,57

88,02

2001

4669,26

90,61

2002

5008,13

90,42

2003

5037,87

88,69

2004

5712,85

87,83

2005

5847,45

84,48

Moyenne

5294,95

80,75

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

100

90

80

70

y = 0,7959x + 73,192

60

50

40

30

20

10

0

Pourcentage

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Part de C en % du PIB Linéaire (Part de C en % du PIB)

Années

Au vu des statistiques économiques présentées dans le tableau ci- haut, on constate que les dépenses de consommation des ménages congolais ont évolué en dents de scie. En 1990, les dépenses de consommation finale des ménages en % du PIB ont été de 79 %, après avoir enregistré une augmentation de 6 % quatre années après. Cependant, les dépenses de consommation des ménages ont connu des reculs une année après l'autre durant toute la période sus- examinée. Ce recul sensible de la consommation des ménages s'explique principalement par le faible niveau de revenus global.

En effet, la consommation finale des ménages demeure la principale composante de la demande globale ou du PIB. Sa part relative dans le PIB est 81 % en moyenne durant toute la période sous étude.

De manière générale, nous observons une tendance à la hausse des dépenses des ménages durant toute la période sus examinée. La courbe représentative traduit une évolution à la hausse. C'est ce que confirme la droite de la tendance dont le coefficient de la pente est positif et prouve une augmentation annuelle moyenne de 0,79 %.

Tableau N° 8 : Evolution des investissements ( I ) de la RDC de 1990 à 2005

Montant (en Part en % du

Année millions de $ US) PIB

1990

846,16

9,05

1991

506,73

5,58

1992

566,24

6,90

1993

188,78

1,76

1994

459,81

7,90

1995

613,43

10,87

1996

1753,17

24,21

1997

2351,57

36,16

1998

839,11

17,64

1999

133,33

3,09

2000

149,19

3,47

2001

279,08

5,42

2002

495,91

8,95

2003

694,91

12,23

2004

832,86

12,80

2005

1224,75

17,69

Moyenne

 

11,48

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

35,00

30,00

25,00

Pourcentage

20,00

15,00

10,00

5,00

0,00

40,00

y = 0,3096x + 8,8505

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Part des Invest en % du PIB Linéaire (Part des Invest en % du PIB)

Années

Figure 5. Evolution des investissements de la RDC de 1990 à 2005

Il ressort de l'analyse de ces données, que la RDC a très peu d'investissements. De l'examen de l'évolution des investissements de la RDC, il est donc logique, toutes choses restant égales par ailleurs, d'avoir un niveau de vie et de production par travailleur très bas. On voit clairement que le niveau de l'investissement en RDC est suffisamment bas pour stimuler la croissance durable pendant la période étudiée. Il est à remarquer que le faible taux de croissance économique observé entre la période allant de 1990 à 2000 et même en 2001 est dû aux différents niveaux d'investissement très.

Toutefois, à partir de 1996, on constate une nette amélioration du taux de l'investissement avec 7,9 % de la part du PIB en 1995, 10,87 en 1995, 24,21 %en 1996, 36,16 % en 1997, 36,16 % en 1998 et 17,64 % en 2005. Cette période correspond au règne du feu président Laurent Désiré KABILA dont le gouvernement semblait privilégié les investissements au détriment des autres composantes.

En 1999, cette part du PIB affectée à l'investissement va diminuer suite à la
guerre du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) à la quelle le
gouvernement de KABILA devrait faire face jusqu'à sa mort en 2000.
Après les accords de Sun City et avec l'instauration du gouvernement de

coalition, la part des investissements se voit améliorer passent de 5,42% ; 8,95% ; 12 ; 17,68 respectivement de 2002, 2003, 2004 et 2005.

Cependant, si depuis une dizaine d'années, la faiblesse du taux d'investissement freine la croissance, des signaux encourageants sont pourtant apparus depuis la fin de la décennie nonante. En pourcentage du PIB, le taux d'investissement qui n'était que de 5,42 % en 2001, s'élèverait à 17,69 % en 2005 , ce qui constitue le principal facteur de la reprise de la croissance.

Ceci est vraisemblablement vrai car, quand bien même d'autres facteurs peuvent avoir une influence sur la croissance du PIB, il a été démontré que l'investissement en capital physique contribution dans les premiers stades de développement. Ceci a été confirmé par des études effectuées sur les pays de l'Asie du sud Est (Hong Kong, Singapour et Taiwan). En effet, dans ces pays, le taux d'investissement a dépassé 30 % du PIB et les taux de croissance atteint ont varié entre 6 et 8 %. Ces études montrent également que le taux de croissance qui ont été enregistré dans ce pays d'Asie du sud Est au cours de trois dernières décennies sont dus en grande partie à la hausse de l'investissement.

En générale, nous observons une tendance à la hausse des investissements durant toute la période sous examen. La courbe représentative traduit une évolution à la hausse. C'est ce que confirme la droite de la tendance dont le coefficient de la pente est positif et prouve une augmentation annuelle moyenne de 0,30 %.

Tableau N° 9 : Evolution des dépenses gouvernementales (G) de la RDC de 1990 à 2005

Montant (en millions de $ Part de G (en Année US) % du PIB)

1990

1076,24

11,51

1991

1209,37

13,31

1992

1783,99

21,74

1993

1652,1

15,43

1994

253,99

4,36

1995

277,31

4,91

1996

448,88

6,20

1997

520,07

8,00

1998

385,33

8,10

1999

258,33

5,98

2000

322,99

7,51

2001

309,84

6,01

2002

307,17

5,55

2003

357,34

6,29

2004

535,46

8,23

2005

772,27

11,16

Moyenne

 

9,02

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

Pourcentage

25

0

20

15

10

5

y = -0,4503x + 12,845

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Part de G en % du PIB Linéaire (Part de G en % du PIB)

Années

Tableau N° 10: Structure du Budget de la RDC de 1990 à 2005

Année

Recettes totales et
dons

Dépenses
totales et
prêts

Solde budgétaire

1990

11,7

22,7

-11

1991

6,1

23,9

-17,8

1992

3,4

26,3

-22,9

1993

4,3

24,8

-20,5

1994

4,2

14,9

-10,7

1995

9,8

19,1

-9,3

1996

5,4

9,6

-4,2

1997

5,2

11,1

-5,9

1998

5,9

8,8

-2,9

1999

4,5

8,9

-4,4

2000

5,1

11,1

-6

2001

6,5

8,2

-1,7

2002

8,3

10,3

-2

2003

9,7

13,6

-3,9

2004

11,5

15,3

-3,8

2005

19,9

22,5

-2,6

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

Il ressort de ce tableau, que le budget du gouvernement de la RDC est demeuré déficitaire de 1990 à 2005, avec des soldes déficitaires allant jusqu'à -17,8 % ; -22,9% ; -20,5% ; -10,7% ; respectivement en 1991, 1992, 1993 et 1994.

Le gonflement des dépenses budgétaires de 6,5 % en 2001, de 8,3 en 2002, de 9,7 % en 2003, de 11,5 % en 2004 et de 19,90 en 2005 pourrait être principalement lié à la mise en place des institutions de la transition et la préparation des élections « pour un coût estimé à 300 millions de dollars américains »1 plus de 60% de ces dépenses étant supporter par les partenaires étrangers.

Actuellement, les dépenses de santé, d'éducation et d'infrastructure économiques de base dépendent exclusivement des financements extérieurs sous forme des dons et de prêts qui depuis 2003 dépassent les recettes propres de l'Etat.

Il est cependant clair que la mise en place des politiques macro-économiques restrictives (politique budgétaire et monétaire) pourrait permettre de maîtriser la croissance économique en RDC, mais la pression politique pour augmenter rapidement les dépenses publiques demeure un problème délicat.

En effet, comme on le constate dans la figure ci- haut, nous observons une tendance à la baisse des dépenses du gouvernement durant toute la période sus

examinée. La courbe représentative traduit une évolution à la baisse. C'est ce que confirme la droite de la tendance dont le Coefficient de la pente est négatif et prouve une diminution annuelle moyenne de 0,45 %.

Tableau N° 11 : Part en % du PIB des exportations et des importations de la RDC de 1990 à 2005

Année Exportations Importations

1990

29,50

29,20

1991

20,38

24,12

1992

16,68

17,52

1993

11,33

9,11

1994

22,63

19,89

1995

31,87

28,78

1996

23,60

20,28

1997

29,90

15,76

1998

27,02

28,17

1999

23,55

17,57

2000

22,38

21,37

2001

18,66

20,70

2002

21,20

26,12

2003

26,13

33,34

2004

30,51

39,37

2005

32,26

45,58

Moyenne

24,22

24,81

50

45

40

35

Pourcentages

30

25

20

15

10

5

0

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Années

y = 1,0941x + 15,506

y = 0,4229x + 20,63

Exportations Importations Linéaire (Importations) Linéaire (Exportations)

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006.

Figure 7. Evolution des exportations et des importations de la RDC de 1990 à 2005

De 1990 à 2000, le commerce extérieur de la RDC ne s'est pas beaucoup développé. Les deux courbes qui le représentent sont très peu ascendantes et serpentent l'une après l'autre, parce que pendant cette période, tantôt les importations surpassaient les exportations et tantôt elles étaient dépassées par elles.

De 2001 à 2005, cette période est marquée par un essor notable du commerce extérieur. Les courbes figuratives de son évolution prennent une allure nettement ascendante.

En ce qui concerne les exportations de la RDC, la tendance générale a été en dents de scie pendant toute la décennie exception faite de l'année 1995. Ce qui ressort clairement en pourcentage du PIB. En effet, en 1990 les exportations avaient atteint 29,50 % en 1990, 20,38 % en 1991, 16,68 % en 1992, 11,13 % en 1993, 22,63 % en 1994, 31,87 % en 1995, 23,60 % en 1996, 29,90 % en 1997, 27,02 % en 1998, 243,55% en 1999 et 22,38% en 2000. Cependant, la part des exportations dans le PIB s'est accrue de 18,66 % en 2001 jusqu'à atteindre le sommet avec un pourcentage de 32 ,26% en 2005.

En effet, comme dans la plupart des pays sous développés, la RDC recourt à un marché très étroit pour ses exportations des biens et services et reste fortement dépendante d'un circuit limité pour ses exportations. Dès 1990 à 1993, les exportations ont connu une chute spectaculaire due semble-t- il aux désordres,...en 1994, on observe une montée jusqu'en 1995, l'année dans la quelle les exportations ont atteint 31,87% du PIB. Dès 1995 à 2000, une légère décroissance, à partir de 2000 une amélioration s'annonce.

Quant à l'évolution des importations des biens et services, celle-ci a suivi une allure presque identique à celle des exportations des biens et services. En baisse jusqu'en 2001 années au cours desquelles, après une hausse passagère en 1995 avec un montant de 1623,96 millions de dollars US et 1998 (1340,01 millions de $ US), les importations des biens et services de la RDC avaient une compression continue de 1991 à 2001.

De 2002, cette période qui s'ouvre est marquée par un essor notable des importations des biens et services ayant comme conséquence le déficit de la balance commerciale (on le verra au point qui suivra). Les valeurs figuratives de son évolution

prennent une allure ascendante. Elles s'élèvent à 26,12 % en 2002, 33,34 % en 2003, 39,37 % en 2004 et 45,58 % en 2005.

Nous pensons aussi, comme dans le cas précédent que des politiques macroéconomiques doivent être mises en place pour pallier cette difficulté.

Tableau N° 12 : Evolution des exportations nettes (NX) de la RDC de 1990 à 2005

Année

Exportations nettes (en millions de $ US)

Exportations nettes (en % du PIB)

1990

27,97

0,30

1991

-340,32

-3,74

1992

-69,45

-0,85

1993

237,59

2,22

1994

159,13

2,73

1995

174,51

3,09

1996

240,3

3,32

1997

219,69

3,38

1998

-54,92

-1,15

1999

258,34

5,98

2000

43,46

1,01

2001

-105,12

-2,04

2002

-272,31

-4,92

2003

-409,49

-7,21

2004

-576,44

-8,86

2005

-922,56

-13,33

Moyenne -1,25

Source : BAD : Statistiques financières et économiques, rapport annuel 2006

10

5

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

y = -0,6553x + 4,3153

-10

-15

0

Pourcentahes

-5

Années

Export nettes en % du PIB Linéaire (Export nettes en % du PIB)

Figure 8. Evolution des exportations nettes de la RDC de 1990 à 2005

L'évolution des exportations nettes ou du solde de la balance commerciale de la RDC intrigue l'observation. En effet, au cours de cinq dernières années, soit de 2001 à 2005, la balance commerciale de la RDC a accusé un solde (croissant) négatif de -105,12 soit -2,04% en 2001, de -272,31 soit -4,92% en 2002, de -409,49 soit -7,21% en 2003, de -576,44 soit -8,86% en 2004 et de -922,56 millions de $ US soit -13,33% en 2005. Pourquoi cela ? A notre avis, nous l'avions même souligné ci- haut, il se justifie essentiellement par une explosion des prix des importations des biens et services alors que les cours des de biens et services exportés ont quant à eux subi des légères baisses (englouties par les prix des importations). En définitive, le commerce extérieur de la RDC semble abandonné à lui-même pour l'instant. Et pourtant, il représente l'un des piliers majeurs de la stabilisation macroéconomique au travers de la rétrocession des devises au pays et plus particulièrement à la Banque Centrale du Congo qui permet à cette dernière de mener convenablement sa politique de change.

Remarquons en effet sur la figure ci- haut présentée que les exportations nettes ont évolué à la baisse de 1990 à 2005. La courbe y relative traduit une évolution à

la baisse. C'est ce que confirme la droite de la tendance dont le coefficient de la pente est de -0,6553. Ceci implique une diminution annuelle moyenne de 0,6553 %.

III.3 INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans cette section il est question d'interpréter les résultats de cette étude. Dans un premier temps, il s'agit d'interpréter les résultats sur l'évolution du PIB, dans le second nous interprétons les résultats relatifs à la production du PIB par les trois secteurs (agriculture, industrie et service). Enfin, nous interprétons les résultats sur l'affectation du PIB de la RDC selon ses quatre composantes.

III.3.1 L'évolution du PIB de la RDC de 1990 à 2005

Après analyse, nous constatons que l'évolution du PIB de la RDC en termes courants accuse une baisse régulière au cours de toute la période sus examinée. C'est-àdire de 1990 à 2005. Depuis 1990 (année de référence), le PIB de la RDC aux prix courants a connu une chute drastique car il n'a plus atteint son niveau de 1990 sauf pour l'année 1993.

III.3.2 Production du PIB par les trois secteurs d'activité

Nous constatons après analyse des données que la croissance du PIB de la RDC repose fortement sur l'expansion du secteur de l'agriculture. En effet, au cours de toute la période sus examinée, ce secteur reste très dominant et contribue en moyenne 46,66 % dans la production du PIB. Le secteur de service vient en seconde position avec 31,89 % en moyenne. Quant au secteur de l'industrie, il occupe la dernière position avec 21,45 % en moyenne.

Nous relevons cependant que contrairement à d'autres économies développées qui, eux mettent l'accent sur l'expansion du secteur de l'industrie pour relancer leurs économies, la RDC privilégie quant à elle le secteur de l'agriculture (ce qui n'est pas une mauvaise chose). Ce comportement de l'économie congolaise peut être justifiée par des facteurs exogènes qui ont marqué cette période notamment l'instabilité politique.

III.3.3 Répartition du PIB selon les quatre composantes

Il a été confirmé que les dépenses des ménages Congolais ou la consommation des ménages restait la principale composante de la demande globale. Sa part relative dans le PIB est de 81 % en moyenne durant toute la période examinée. Elle est en suite suivie des investissements avec 11,48 % puis les dépenses du gouvernement avec 9,02 % et enfin les exportations nettes avec -1,25 %.

Ici encore, à plus de 81 % à la consommation des ménages est justifiée par le fat qu'au cours de cette période de trouble, l'économie congolaise s'est transformée en une véritable économie primitive qui repose sur l'autoconsommation. L'industrie ayant été paralysée, les ménages se sont spécialisés dans les activités de subsistance et agricoles, relevant du secteur informel.

Nous estimons cependant, que l'investissement en capital physique serait plus important dans les premiers stades de développement. La mise en place des politiques macroéconomiques restrictives (politiques budgétaire et monétaire) pourraient permettre la relance économique de la RDC.

En effet, à notre avis, deux solutions majeures sont à envisager pour pouvoir panser le secteur du commerce extérieur de la RDC. Il s'agit dans un premier temps de savoir rattraper le train du commerce international qui porte actuellement sur les produits manufacturés et les services plutôt que sur les produits primaires (mines ou agricoles) à l'état brut et non transformés et dans un deuxième temps, des politiques doivent être mises en place à moyen et à longs termes enfin d'élargir le débouché de la RDC.

CONCLUSION GENER.4LE

Ce travail a porté sur « l'évolution et la structure du PIB de la RDC de 1990 à 2005 ». Pour y parvenir, le travail a été subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre a porté sur les généralités théoriques et donc l'approche théorique. Nous y avons développé les différentes théories et concepts qui nous ont facilité le développement de cette cherche. Le second chapitre s'est attelé sur la présentation du cadre d'étude et le dernier chapitre a été consacré à la le troisième chapitre est consacré à la présentation et interprétation des résultats. Nous y avons abordé les aspects relatifs à la méthodologie.

La question fondamentale à laquelle il fallait répondre était celle de savoir : Comment le PIB de la RDC a-t- il évolué au cours de la décennie de crise de 1990 à 2005 ?

De façon concrète, nous cherchions à répondre aux interrogations spécifiques

suivantes :

1° Comment les trois secteurs de (l'agriculture, l'industrie et les services) ont-ils contribué à la production du PIB de la RDC pendant cette période ?

2° comment le PIB a-t- il été affecté entre les quatre composantes au cours de cette période ?

Nous avons postulé les hypothèses ci-après :

1° Le PIB de la RDC au cours de la période allant de 1990 à 2005 pourrait évoluer vers la baisse d'une manière significative dans la structure du PIB de la RDC au cours de cette période ;

2° Le secteur de l'agriculture pourrait occuper la première place, le secteur de services la seconde place, alors que la contribution de l'industrie aurait occupé la troisième place;

3° Les dépenses des ménages auraient constitué la principale composante du PIB et

donc sa part relative dans le PIB pourrait être plus importante, suivi de celle des

investissements, en suite des dépenses gouvernementales enfin les exportations nettes.

Grâce à une démarche méthodologique fondée sur la technique documentaire pour la collecte des données empiriques, l'analyse basée sur les méthodes analytique et comparative, partant du modèle de l'économie ouverte développé par Gregory MANKIW , nous avons abouti aux principaux résultats suivants :


· L'évolution du PIB de la RDC en termes courants accuse une baisse régulière au cours de toute la période sus examinée, d'où la première hypothèse est confirmée ;

· La croissance du PIB de la RDC repose fortement sur l'expansion du secteur de l'agriculture. En effet, au cours de toute la période sus examinée, ce secteur reste très dominant et contribue en moyenne 46,66 % dans la production du PIB. Le secteur de service vient en seconde position avec 31,89 % en moyenne. Quant au secteur de l'industrie, il occupe la dernière position avec 21,45 % en moyenne. Ce qui implique que la deuxième hypothèse est confirmée ;

· La consommation des ménages restait la principale composante de la demande globale. Sa part relative dans le PIB est de 81 % en moyenne durant toute la période examinée. Elle est ensuite suivie des investissements avec 11,48 % puis les dépenses du gouvernement avec 9,02 %et enfin les exportations nettes avec - 1,25 %.Toutefois, au cours de la période considérée, l'investissement a connu une baisse drastique à part la période de 1996 à 1998. Ce qui confirme la troisième hypothèse.

Ces résultats mettent en évidence le comportement des quelques indicateurs macroéconomiques tels que le PIB, la consommation des ménages, les dépenses publiques, les investissements et les exportations nettes. Par rapport à l'année de référence, l'évolution de ces indicateurs montre l'état d'extrême pauvreté dans lequel a végété la population congolaise au cours de seize dernières années.

Ce qui implique que la reprise d'une croissance économique susceptible de renverser les tendances repose sur des politiques rigoureuses et adéquates de la part du gouvernement de la troisième république. Il devra donc s'appuyer sur les secteurs en les modernisants et en y injectant les capitaux requis et en assainissant l'environnement juridique des affaires. Mais également la rigueur dans la gestion des finances publiques, afin de mettre fin aux déficits budgétaires chroniques demeure un défi majeur pour le premier gouvernement de la RDC.

L'élaboration de cette étude a été confrontée à des contraintes de plusieurs ordres notamment la qualité des données statistiques se rapportant à une période marquée par des pillages et des conflits armés.

En dépit de ces contraintes, cette étude constitue une source d'inspiration tant pour les chercheurs que pour les décideurs s'intéressant à la politique économique de la RDC.

BIBLIOGRAPHIE

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MANKIW G. N., Macroéconomie, 3ème éd De Boeck Université, Paris, 2003 MONTOUSSÉ M., Théories économiques, Bréal, Paris, 1999

MOUANDJO B. et LEWIS P., crise et croissance en Afrique, l'Harmattan, Paris, 2002 MOUANDJO B. et LEWIS P., Facteurs de développement en Afrique, Tome II, l'Harmattan, Paris, 2002

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1987), Ministère de la coopération et du développement, document interne NGOY KASONGO E., Quelle perspective économique en RDC après guerre ?

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2. MEMOIRE DEA

KIKANDI KIUMA A., Croissance et convergence des économies de la CEEAC : cas du Cameroun, du Gabon et de la RDC, Mémoire DEA, Université de Douala / faculté des sciences économiques et de gestion appliquée, république du Cameroun, août 2004

3. RAPPORTS

Banque Africaine de Développement, Rapport annuel 2002

Banque centrale du Congo, Rapport annuel 2001

Banque centrale du Congo, Rapport annuel 2002-2003

Banque Centrale du Congo, Rapport annuel condensés d'information de la BCC, document de l'Institut National de Statistiques, 1999-2004

4. ARTICLES ET JOURNAUX

JEUNE AFRIQUE L'INTELLIGENT, Dossier de rapportage à l'économie de la RDC,

11 mars 2002, n°2118

JV MAGAZINE, Le douloureux enfantement de la troisième république, éd. Afro 2 C, Kinshasa, 2005

Les Etats d'Afrique de l'océan indien et des caraïbes, Situation économique et financière en RDC, coll. Etudes et documents, Ministère de la coopération et du développement

5. WEBBOGRAPHIE

KAKO K.N., Dépenses publiques et croissance des économies de l' l'UEMOA http://www.aed.aud.ord/IMG/doc/doc/K.Nubukpo.doc

MANSOURI Dr., Désequilibres financiers publics, Investissement privé et croissance économique au Maroc, http://www.aed.auf.org/IMG/doc/B.Mansouri.doc

NAPON T., Impact des dépenses publiques sur la croissance économique au Togo, http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/IDEP/UNPAN023354.pdf

Les dépenses publiques depuis un siècle, article Internet, la documentation française, août 2006

TABLE bES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

ABREVIATIONS ET SIGLES iv

RESUME vi

SUMMARY vii

0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.1 Problématique 1

0.2. Hypothèses du travail 3

0.3. Choix, objectif et intérêt du sujet 3

0.4. Méthodologie 4

0.5. Ossature du travail 4

I: GENERALITES SUR LA PETITE ECONOMIE OUVERTE 5

I.1 NOTIONS 5

I.1.1 les flux internationaux de biens et capitaux 5

I.1.2 les flux internationaux de capitaux et la balance des biens et 8

services 8

I.1.3 La mobilité des capitaux 10

1.2. LE MODELE 11

I.2.1. construction du modèle 11

I.2.2 comment les politiques économiques influencent-elles la balance

commerciale ? 12

I.2.3 l'évaluation des politiques économiques 13

II : GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR 13
II.1 LES APPROCHES TRADITIONNELLES DU COMMERCE

INTERNATIONAL 14

II.1.1. la théorie protectionniste 14

II.1.2. La théorie libre-échangiste 15

II.2. LES NOUVELLES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL 16

II.2.1. Le renouveau du débat protectionnisme / libre-échange depuis le 16

Début de la crise 16

II.2.2. le renouveau des théories favorables à l'ouverture extérieure

16

 

II.2.3. le renouveau des thèses protectionnistes

17

 

II.2.4. les indicateurs du commerce international

17

 

II.3. LES FLUX FINANCIERS ET LES FLUX PHYSIQUES.

20

 

II.3.1. Les flux internationaux de capitaux

21

 

II.3.2. Les échanges commerciaux avec l'extérieur

24

 

Chapitre Deuxième

 

26

PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE

 

26

I. PROFILS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA RDC

 

26

I. 1 APERÇU GENERAL

26

 

I.2. 1 Secteurs d'activité

30

 

I.3 CONTEXTE SOCIAL

31

 

II. SITUATION ECONOMIQUE DE LA RDC AU COURS DE LA PERIODE

 

ALLANT DE 1990-2000

 

33

II. 2. LES ORIGINES ET CAUSES DU DECLIN ECONOMIQUE DE LA RDC ...

35

 

II.2.1 la détérioration de termes de l'échange

35

 

II.2.2. les obligations de service de la dette

36

 

II.2.3 les mauvais choix et la formulation des politiques économiques

37

 

Inappropriées

37

 

Chapitre Troisième

 

39

PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

 

39

III. I. CADRE METHODOLOGIQUE

 

39

III.2. PRESENTATION DES RESULTATS

 

40

III.2.1. EVOLUTION DU PIB AUX PRIX COURANTS DE LA RDC DE 1990 à
2005 40
III.2.2 CONTRIBUTION DE TROIS SECTEURS D'ACTIVITE AU PIB DE 1990 à

2005 41

III.3 INTERPRETATION DES RESULTATS 57

III.3.1 L'évolution du PIB de la RDC de 1990 à 2005 57

III.3.2 Production du PIB par les trois secteurs d'activité 58

III.3.3 Répartition du PIB selon les quatre composantes 59

CONCLUSION GENERALE 60

BIBLIOGRAPHIE 62

TABLE DES MATIERES 64

ANNEXES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N° 1 : les flux internationaux de marchandises et de capitaux

Tableau N° 2 : Les Indicateurs du commerce international

Tableau N° 3 : Evolution du PIB aux prix courants (en millions de $ US)

Tableau N° 4 : Contribution de trois Secteurs d'activité au PIB (aux prix constants de 1990 à 2005)

Tableau N°5 : Composantes du PIB (aux prix courants) ou de la demande globale de la RDC en millions de $ US

Tableau N° 6 : Utilisation du PIB (en pourcentage du PIB à prix courants)

Tableau N° 7 : Evolution des dépenses des ménages (C) de la RDC de 1990 à 2005 Tableau N° 8 : Evolution des investissements (I) de la RDC de 1990 à 2005

Tableau N° 9 : Evolution des dépenses gouvernementales (G) de la RDC de 1990 à

2005

Tableau N° 10: Structure du Budget de la RDC de 1990 à 2005

Tableau N° 11 : Part en pourcentage du PIB des exportations et des importations de la RDC de 1990 à 2005

Tableau N° 12 : Evolution des exportations nettes (NX) de la RDC de 1990 à 2005

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Evolution du PIB de la RDC de 1990 à 2005

Figure 2. Contribution de trois secteurs d'activité au PIB de 1990 à 2005 Figure 3. Utilisation du PIB de la RDC de 1990 à 2005

Figure 4. Evolution des dépenses des ménages de la RDC de 1990 à 2005 Figure 5. Evolution des investissements de la RDC de 1990 à 2005

Figure 6. Evolution des dépenses gouvernementales de la RDC de 1990 à 2005 Figure 7. Evolution des exportations et des importations de la RDC de 1990 à 2005 Figure 8. Evolution des exportations nettes de la RDC de 1990 à 2005






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