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Solidarité, famille et développement socio-économique en ville de Butembo

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par Muyisa LUSENGE
Université catholique du Graben - Licence 2008
  

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II.2.2. La solidarité comme mode de protection et de gestion

Du premier aspect découle le second que les gens aient la même foi dans les sens de leur avenir, cela signifie qu'ils sont ensemble. Qu'ils composent. Ils sont prédisposés en principe du moins ; à associer leur efforts pour construire ensemble : c'est-à-dire « pour aller au-devant de l'avenir » 68(*).

Une production collégiale implique une répartition équitable des biens. Pour cela aussi ; la solidarité à une vertu communautaire.

Partant, c'est justement cet aspect qui, en elle, éclate et sait parvenir au point de rendre ce mode à la production et à la distribution inefficace. Ce qui est rétribué dans la vie du travailleur n'étant ni son clan, ni sa tribu mais seulement son effort individuel, la répartition des biens en société change dés cors de logique. La survie du clan cesse de défendre objectivement du seul revenu de l'oncle ou du frère commerçant, fonctionnaire etc. car, cette espèce de vie « en remorque » ne fait que freiner la marche vers le mieux-être. De même qu'on ne saurait superposer des navires les cens sur les autres pour traverser avec succès l'Atlantique, il est pour ainsi dire absurde de concevoir un développement individuel ou communautaire dans une société ou tout un village nourrit la prétention et des illusions de s'enrichir avec le salaire d'un seul homme. De même, aucun oiseau ne pouvait naturellement réussir un vol, avec toute la colonie sur son dos.

La sagesse proverbiale recommande donc une certaine rationalisation des besoins et des moyens de les satisfaire comme repaire indispensable d'humanité, la solidarité est à récupérer d'abord, à purifier ensuite et à réemployer enfin. Il faut pour cela renverser en elle ce qu'il y a de déclin : l'attentisme, le moindre effort.

Le parasitisme, bref, le désoeuvrement collectif.

II.2.3. Comment amener un redressement national?

La mésintelligence de la solidarité a conduit à un mauvais usage de celle-ci. La crise économique comprise, cette optique est en manifestation irrécusable « d'erreur de priorités »69(*) ; due à un fondement théorique inadapté, résiduel.

Cependant, bien qu'en bute à la vitesse de changement, cet à priori ne cesse pas de régenter la vie communautaire des congolais en général et des bubolais en particulier. Reste à présent à savoir comment revaloriser cet « incontournable » comme elle fait appel au grand nombre, la solidarité peut être pensée comme une « fenêtre » sur le développement.

II.2.3.1."Capitaliser" l'homme et tout homme

Le développement est une affaire publique dès qu'il touche une population, une communauté, il intéresse tout le monde. De même sa lutte devra être collective et concertée, contribution des forces vives de la nation à l'effort de construction suppose d'abord que les citoyens aient compris ce qu'ils veulent et qu'en suite, ils préfèrent du « cru » ou « <cuit » car, dira Finkielkraul 70(*) le don est toujours déjà « prédateur » il aliène, avilit, assujettit et donc, il déshumanise.

Cette entreprise exige un préalable : réhabiliter l'homme, « la ressource la plus rare ». D'après LINDER71(*), l'investissement humain est posé comme préface obligée à tout progrès, le développement doit se concevoir, pensons-nous, comme autoposition incessamment renouvelée.

La question n'est donc pas de recourir aux « corrigés » remède d'hier et ou d'ailleurs, c'est-à-dire donner à chaque homme et à chaque femme la possibilité d'une mise en oeuvre de son énergie tant physique qu'intellectuelle.

Il s'agit au fond d'éviter deux types d'inclination complaisante : ici le mimétisme qui se traduit facilement par un snobisme effréné et identifiable par l'accumulation gratuite et insensée de « prêt-à-porter », du « prêt-à-manger » bref, du « prêt à consommer ». On évitera là aussi, la reproduction « intemporelle » et « impersonnelle » des réponses naguère performantes, mais aujourd'hui hors d'usage.

Néanmoins, le problème d'adaptation et d'invention n'exclut nullement le maintient du traditionnel ni encore moins l'apport de l'étranger. Le tout est bien sûr question de savoir doser. C'est-à-dire de savoir choisir et le choix est logiquement fonction de l'information reçue et détenue.

II. 2.3.2. Instruction ou éducation

La responsabilisation des citoyens est une condition nécessaire. Il en faut une autre cependant, comme suffisante, afin de rendre effective la prise en charge tant individuelle que collective de la question du développement. Il s'agit de l'instruction. Le savoir est un pouvoir et au fait DERIOT affirmait déjà à propos de la puissance d'ISRAEL que « les meilleurs armes pour gagner la guerre sont celles des prévisions et de l'information parce qu'elles conditionnent la mise en oeuvre des autres moyens72(*). Il s'agit d'améliorer les citoyens à penser à leur développement afin de les aider à vivre autrement et mieux.

Instruire, c'est armer non pas contre soi, mais plutôt contre l'ignorance, les misères, les maladies, l'esclavage et toute sorte de bassesses et de maux. Il s'agit d'accroître en chacun la capacité du travail et la maîtrise de soi et de son environnement naturel et social. La nécessité d'équiper tout le monde s'explique donc par le souci de rendre l'initiative de création à tous les hommes et à toues les femmes valides. Car, voir et savoir par soi-même et faciliter le choix et l'engagement. Bref, l'instruction cherche à rendre tous les citoyens libres, maîtres d'eux-mêmes, responsables de son devenir et de celui de la communauté. Et cela, c'est également une preuve de respect et d'amour envers les autres. Ce faisant, l'accumulation intellectuelle devient aussi une condition « extra économique, nécessaire au développement 73(*).

La valorisation du capital humain se révèle être seul grand problème resté jusqu'alors résolu. Valoriser et réhabiliter les ressources humaines impliquent un remodelage des structures mentales et sociales. Ce qui est rendu possible par l'instruction contemporaine, une véritable synthèse pouvant nous permettre de faire sauter les blocages, tout en sauvegardant la solidarité comme fondement éthique traditionnel.

L'éducation de la population est indispensable non seulement pour récuser le modèle traditionnel de la solidarité classique, mais aussi pour lui insouffler un feu d'esprit critique, en ce sens que les idées étant un investissement, leur bouillonnement finira par répandre au sein de la société congolaise un état d'esprit logique, un certain rationalisme, base de tolérance intellectuelle selon MONTENAY 74(*). Ainsi, la préparation culturelle doit enfanter sinon le développement proprement dit, tout au moins ses intuitions, c'est-à-dire sa préoccupation. Comme la croissance économique a également l'éthique pour fondement, il est clair que l'essentiel du développement est culturel, pourtant, il convient de considérer l'éducation en tant qu'antériorité logique de toute action dans ce domaine, comme priorité.

* 68 PISAR. S., Op. cit.

* 69 PISANI, E., La Main et l'outil, Le développement du tiers monde et l'Europe, Robert Laffont, Paris, 1984, p. 7.

* 70 FINKIELRAUTA, A., La sagesse de l'amour, Essal, Paris, Gallimard, 1984, p. 11.

* 71 LINDER, S.B. cité par OLSON M., Grandeur et décadence des nations, croissance économique stagflation et rigidités sociales, Bonnel, Paris, 1983.

* 72 BERIOT, L., L'invasion de l'espionnage économique à celui de la vie privée, Paris, ALBIN MICHEL, 1971, p. 17.

* 73 Cf. MONTENAY, Y. Cie, Le socialisme de tiers monde, ALBIN MICHEL, Paris, 1983, p. 295.

* 74 Cf. MONTENAY, Y. Cie, Op. cit.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe