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A propos d'une analyse objective de la voix de 40 sujets présentant des troubles musculo-squelettiques

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par Marion VIENNOT
UHP Nancy - Certificat de Capacité d'Orthophonie 2010
  

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III Conclusions

Au terme de cette recherche, et sans vouloir généraliser nos conclusions, nous pouvons néanmoins prétendre que des troubles musculo-squelettiques peuvent être facteurs de dysphonie dysfonctionnelle simple. En effet, les troubles posturaux peuvent se répercuter sur chacun des étages de la phonation, que ce soit sur la soufflerie pulmonaire par une limitation de la dynamique respiratoire, sur le vibrateur laryngé par la répercussion des tensions musculaires à la musculature péri-laryngée, ou sur les résonateurs par une diminution de leurs capacités vibratoires. Ainsi, plus de 90% de la population étudiée ici présente une dysphonie. Cependant, une analyse plus fine exigerait une observation précise de la posture, en situation de phonation, de sujets souffrant de déséquilibre postural.

En outre, la grande proportion de sujets avec une dysphonie de type 1 et l'absence de population témoin dans notre étude, posent la question de la pertinence de la classification en 5 types de dysphonie. En effet, il est fort probable qu'une étude de la voix de sujets tout venant retrouve une proportion de dysphonie légère équivalente à la nôtre.

Notre étude relève également une mauvaise gestion du souffle phonatoire chez les sujets présentant des troubles musculo-squelettiques. Cette mauvaise gestion de la coordination pneumophonique induit sans doute les altérations des différents paramètres acoustiques de la voix que nous avons observées. Les recherches futures pourront s'attacher à mettre en liens les stratégies respiratoires de sujets en phonation, et la posture.

D'autre part, même si les qualités acoustiques de la voix des sujets avec troubles musculo-squelettiques sont altérées, aucun des sujets de notre étude ne se considère comme dysphonique, ce qui confirme notre deuxième hypothèse. Car, le statut de « dysphonique » dépend beaucoup du ressenti, subjectif, du patient. Une citation d'Ammann résume ce qui a déjà été dit à ce sujet: « combien d'individus ignorant leur fonctionnement vocal réel, se découvriraient un trouble de la voix s'ils se lançaient dans un travail vocal... »196 . Ainsi, nous avons peu traité dans ce mémoire du versant psychologique, ô combien important dans la dysphonie. Quelques articles

196Ammann L. (1999), De ía voix en orthophonie, Marseille: Solal (collection le monde du verbe), p89.

récents mettent en évidence les liens étroits qui unissent la posture, les émotions et les réflexes posturaux. Par exemple, il a été démontré qu'une hypertonie posturale induisait une hypertonie des muscles de la face et une hypersensibilité émotionnelle. Aussi, les liens entre émotions et posture mériteraient sans doute d'être approfondis.

Par ailleurs, nous avions posé comme hypothèse que la sévérité de la dysphonie serait proportionnelle à la gravité des troubles musculo-squelettiques. Nos résultats infirment cette hypothèse. La dysphonie relevant de multiples facteurs, même si un trouble postural peut être considéré comme un facteur, sinon déclenchant, tout du moins favorisant, il ne semble pas exister de critère postural spécifique induisant une dysphonie.

Enfin, plusieurs études ayant corrélé les dysphonies dysfonctionnelles à la présence de déplacements excessifs du centre de gravité sur l'axe antéro-postérieur, sans pour autant pouvoir s'accorder sur le sens de ces déplacements, nous avons cherché à savoir si une dysfonction en Y particulière intervenait dans la pathologie vocale. Nos expérimentations n'aboutissent pas à une conclusion tranchée sur cette question. Au contraire, l'analyse des corrélations met en avant que la dysphonie dysfonctionnelle ne semble pas liée spécifiquement à une dysfonction en Y.

En somme, nous avons vérifié notre hypothèse principale. Des troubles posturaux peuvent induire une dysphonie dysfonctionnelle simple. Cependant, nous retiendrons de cette recherche que l'idéal phoniatrique, au sens d'un « larynx sain, dans un corps sain, chez un individu psychologiquement sain »197 n'a que peu de sens. Car, chaque individu a ses propres potentialités, vocales, posturales ou autres, qu'il exprime à sa manière. Un des rôles de l'orthophoniste pourrait être, de permettre au patient d'accéder à « l'être bien dans sa voix », en accompagnant chacun dans l'expression et le développement de ses potentialités.

197Ammann L. (1999), p24, Op. cit. p133.

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