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L'analyse des sources de financement des institutions de microfinance: cas du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

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par Mike SHUKURU MWEZI
Institut supérieur de management - Master ingénierie financière 2009
  

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INTRODUCTION GENERALE

La microfinance a débuté sous la forme d'un mouvement philanthropique à échelle réduite pour fournir des prêts aux plus démunis.

En Europe, en 1849, un bourgmestre prussien Friedrich Wilhelm Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première société coopérative d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services d'épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. L'épargne collectée permet de consentir des crédits à d'autres clients. Ces organismes sont dits mutualistes car elles mutualisent l'épargne de leurs membres pour le prêter à d'autres membres. Les organismes et institutions qui se développent sur cette base en Europe et en Amérique du Nord, puis, après la Seconde Guerre mondiale dans les pays du Sud, notamment en Afrique se focalisent sur l'épargne et offrent peu des services de crédit1(*).

Dans les années 1970, avec la Grameen Bank, Muhammad Yunus développe le microcrédit au Bangladesh et ouvre la voie à de nombreuses autres expériences menées dans le monde entier. Des institutions sont créées pour fournir aux pauvres des moyens de créer leur gagne-pain et les outils pour gérer le risque associé, c'est-à-dire les services financiers normaux qui sont proposées aux catégories plus riches2(*).

Le succès de la Grameen Bank a connu un écho dans le monde entier, dans la pratique, il s'est avéré difficile de recopier cette expérience. Dans les pays où les densités de population sont plus faibles, il est beaucoup plus problématique de réunir les conditions de rentabilité pour créer des services et commerces de proximité. Il n'empêche que la Grameen a démontré que non seulement les pauvres remboursent leurs crédits, mais qu'ils peuvent payer des intérêts élevés et que l'institution peut donc couvrir ses propres coûts3(*).

A la fin des années 1980, les initiatives se multiplient. En Amérique latine, des institutions accordant des microcrédits en milieu urbain commencent à couvrir leur frais sans subvention4(*).

Le microcrédit, défini comme «l'ensemble des dispositifs qui permettent d'offrir de très petits crédit à des familles très pauvres, pour les aider à mener une activité productrice ou encore génératrice de revenus, afin d'améliorer leurs conditions de vie5(*)» a connu un succès incontestable dans le monde à travers les résultats qu'il a affichés dans le cadre des programmes de réduction de la pauvreté.

Beaucoup de progrès ont été effectués, mais tous les problèmes n'ont pas été résolus, et la grande majorité de la population qui gagne moins de 655f par jour, spécialement dans les zones rurales, ne bénéficie toujours d'aucun accès au secteur financier classique. Les besoins des populations sont en perpétuelle évolution, ils se diversifient et deviennent de plus en plus complexes entrainant la recherche de solutions adaptées.

Le microcrédit évolue à son tour et propose d'autre produits et services financiers et se transforme en microfinance.

On peut définir la microfinance comme l'ensemble des services qui sont proposés à des individus qui n'ont pas accès aux institutions financières classiques.

Par extension le terme «microfinance» désigne l'ensemble des activités mises en oeuvre pour apporter ces services6(*).

Depuis quelques années, la microfinance a connu une croissance énorme et s'est établie comme l'un des principaux fournisseurs d'une gamme étendue de services financiers comme l'épargne ou le microcrédit pour des millions de personnes tout autour du monde.

L'analyse des pratiques des anciennes sociétés d'Afrique et d'Asie montre que la micro finance faisait partie de leurs quotidiens à travers les pratiques de tontines et autres. Ces pratiques traditionnelles avaient cours légal en Afrique jusqu'au lendemain de l'échec des banques commerciales nationales et des banques de développement vers les années 70. Le Sénégal à l'instar des autres pays de l'Afrique a connu une éclosion des initiatives de création des mutuelles d'épargne et de crédit sous diverses formes pour répondre au mieux aux multiples besoins des populations  défavorisées.

Dans l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), La microfinance a connu un développement particulier.

Le mouvement s'est amorcé à partir de la crise bancaire des années 1980 en prenant appui sur une tradition séculaire de finance informelle. En effet, pour permettre à une frange importante de la population, qui se retrouvait en marge du système bancaire classique, d'accéder à des services financiers, la BCEAO a décidée de promouvoir des nouveaux intermédiaires financiers dont les systèmes financiers décentralisés (SFD) ou institutions de microfinance (IMF). Ces structures apparaissent aujourd'hui comme des vecteurs efficaces indispensables pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion financière. Ce faisant, elles constituent des outils de transformation économique fournissant aux agents économiques cibles des services financiers durables, capables de soutenir leurs activités économiques et leur processus d'accumulation7(*).

Au Sénégal on assiste à une évolution de même envergure. Le Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ont connu leur réelle expansion dans les années 90. Il s'agissait alors de trouver une solution pour faciliter l'accès au crédit des couches défavorisées voire très défavorisées.

En effet, la majeure partie de la population est exclue des circuits bancaires classiques à cause des conditions de crédit souvent très lourdes. Dans un tel contexte, les SFD constituaient un espoir pour ces exclus des banques. Au fil des années, les caisses mutualistes se sont multipliées dans le pays autant en milieu rural qu'urbain.

L'évolution de Systèmes Financiers Décentralisé (SFD) au Sénégal est marquée par deux périodes8(*):

· une première période caractérisée par l'émergence du système et la mise en place du cadre juridique régissant les institutions. Elle se situe entre 1993-1997

Au cours de cette période il a été adopté un dispositif transitoire relatif à l'organisation, aux conditions d'agrément et de fonctionnement des structures mutualistes d'épargne et de crédit (Arrêté n°1702 du 23/02/1993).

Si ce texte a pu favoriser l'agrément de 120 institutions, il n'avait prévu aucune disposition sur la reconnaissance des groupements d'épargne et de crédit.
En outre, il ne comportait aucune règle particulière sûr, les infractions et les sanctions; les organes de gestion et de contrôle; les normes de gestion financière. Ces limites peuvent se justifier en raison du caractère transitoire même du texte.

· une deuxième période de consolidation qui a débuté avec le regroupement de certaines structures en vue de se doter d'institutions faîtières (unions, fédérations, confédération).

Cette période est caractérisée par le renforcement de certaines structures, le regroupement significatif de certaines institutions en réseaux; et le développement à large échelle du système.

L'expansion du système s'est traduite par:

· L'augmentation du nombre des structures qui passe de 120 en 1997 à 833 en fin décembre 2005.9(*)

· La mobilisation d'un montant de 34,909 milliards de francs CFA de dépôt et distribué 33,312 milliards FCFA de crédit en fin 2003 par ces SFD qui comptent 442 650 membres.10(*)

Le développement de la microfinance a permis de mettre au point des produits financiers adaptés aux personnes exclues des services bancaires classiques.

Des organisations spécialisées dans la mise en place de ces services ont été créées comme indiqué ci-dessus dans la zone UEMOA: les institutions de microfinance (IMF). Ces dernières ont adapté avec succès des produits simples, assez standard, d'épargne et de crédit. L'arrivé à maturité du secteur et la volonté de fidéliser des clients souvent plus exigeants poussent aujourd'hui les IMF à innover davantage et à diversifier leurs services (assurance, transfert de fonds, etc.). L'innovation, la diversification de ces services pour la fidélisation des clients et la mise au point des produits financiers adaptés aux personnes exclues des services bancaire classiques demande des financements pouvant mieux répondre à ces contraintes.

Ainsi, le présent travail traitant de l'analyse des sources de financement des institutions de microfinance (IMF) se compose de trois parties.

La première partie présente l'approche théorique et méthodologique qui a été adoptée. Elle présente la problématique, fait ressortir les points que nous cherchons à développer et indique la façon dont nous comptons procéder.

Elle présente également l'intérêt du sujet et les écrits qui ont traité cette problématique précédemment.

La deuxième partie traite des sources de financement des IMF. Elle présente les principaux acteurs de financement des IMF ainsi que les différents types de financements, tout en évoquant les avantages et inconvénients de chaque type de financement. Elle présente également l'importance de chaque source de financement pour les IMF.

La troisième partie expose sur l'analyse des sources de financement des IMF cas du crédit mutuel du Sénégal (CMS). Dans cette partie nous présentons le CMS en premier temps ensuite nous analysons ses sources de financement.

* 1 _ Sébastien BOYÉ, Jeremy HAJDENBERG et Christine POURSAT, Guide de microfinance, Eyrolles p17

* 2 _ Brigit Helms, Building inclusive Financial, the world Bank, 2006

* 3 _ Boyé et Al. Page 20

* 4 _ Boyé et Al. Page 21

* 5 _ Planet finance

* 6 _ Sébastien BOYÉ, Jeremy HAJDENBERG et Christine POURSAT, Guide de microfinance, Eyrolles, p17

* 7 _ Rapport zone franc 2003, la microfinance dans l'UEMOA

* 8 _ Le portail microfinance Sénégal

* 9 _ Le portail microfinance Sénégal

* 10 _ Le portail microfinance Sénégal

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault