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Effet de l'inoculation avec "bradyrhizobium japonicum" et de l'apport de phosphore sur la productivité du soja (glycine max) en champs paysans au Bénin

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par Maliki AGNORO
Faculté des sciences agronomiques d'Abomey-Calavi au Bénin - Ingénieur agronome 2008
  

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3.3.2. Essais en champs paysans

3.3.2.1. Choix des zones d'études.

Deux zones contrastées de culture du soja ont été considérées. La première à Zogbodomey est sur terre de barre ou sol ferralitique dégradé et la seconde à Glazoué sur sol ferrugineux. Les ONG CEBEDIBA (Centre Béninois de Développement des Initiatives de Bases) à Bohicon et RABEMAR (Recherche Action pour le Bien Etre de la Masse Rurale au centre) à Glazoué ont été déterminantes dans le choix des sites et des producteurs.

3.3.2.2. Choix des producteurs

Le choix des producteurs s'est opéré sur la base de la probité des individus et de leur volonté à conduire ces essais. Mais l'approche genre a été aussi prise en compte. Les producteurs ont été sélectionnés en se basant principalement sur leurs engagements à respecter les termes des contrats définis lors d'une réunion organisée dans chaque village. En effet, sur les quinze producteurs retenus, nous avons 5 femmes contre 10 hommes.

3.3.2.3. Dispositifs et traitements expérimentaux

Le dispositif de blocs aléatoires complets (BAC) à quatre traitements a été considéré dans chacun des deux villages. Chaque champ paysan recevant les quatre traitements étant considéré comme une répétition. A Dovogon (Zogbodomey), il y a 7 champs paysans alors qu'à Yawa (Glazoué), il y en a eu 8. Les quatre traitements appliqués sont les suivants : Témoin (T), Inoculé (Ino), 100 kg P2O5/ha (100P) puis Ino+100P. En outre, chaque dispositif (d'une superficie de 375m2) est constitué d'un nombre de 50 billons de 10m à raison de 10 lignes par traitements. Des dix restants, six ont été dégagés entre les blocs et 4 lignes ont été retenues pour les deux extrémités.

3.3.2.4. Installation des essais

L'installation des essais en champs paysans est réalisée suivant la même méthodologie que celle adoptée pour l'essai en station de Sékou qui, a été capitale dans le choix des traitements optimaux introduits en milieu paysan.

3.3.2.5. Suivi agronomiques et entretien des parcelles de semis

Cette rubrique est très importante et s'est réalisée de façon participative afin de permettre aux bénéficiaires de relever les goulots d'étranglements qui expliquent les faibles rendements souvent obtenus.

~ Labour et semis

Les labours effectués au niveau des différentes parcelles d'essai ont été réalisés par les producteurs eux-mêmes avec des écartements entre lignes de 0,75m au lieu de 0,50m initialement prévue pour l'étude ; les instruments de labour utilisés d'une part, la nature du terrain (cas des sols hydromorphes de Yawa) étant les éléments de justification. Le non respect de cet écartement entre ligne a conduit à la restriction des écartements entre poquets qui sont passés de 0,20 à 0,15m ; ce qui correspond à une densité de 267.000 plants/ha .Pour ce faire, le semis a été fait par la main suivant des fils de nylon installés pour servir d'étalon.

Pour les parcelles inoculées, les semences ont été d'abord enrobées avec de l'inoculum suivant la démarche méthodologique suivante :

o Préparation d'un adhésif : Cette étape est très importante car le simple mélange d'inoculum et des semences sèches, ou même humidifiées ne permet pas une bonne adhérence de l'inoculum (bactéries) sur les graines. Ainsi, nous avons dissous (dans un récipient propre) dix morceaux de sucre dans un volume d'eau correspondant environ au quart d'un verre d'eau. Il faut remarquer que cette solution ainsi faite est réalisée par producteur.

o Préparation de l'inoculum: la quantité d'inoculum prévue par village (huit producteurs) est de 80g de tourbe humectée par 25ml de la solution de bactéries du genre Rhizobium soit environ 10 grammes par producteur. Cette quantité est ensuite renversée dans la solution d'adhésif homogénéisée délicatement. Ensuite, nous avons ajouté immédiatement les semences (0,80 kg environ) et le mélange est fait jusqu'à ce que les semences soient totalement enrobées et prennent la couleur noire de la tourbe (sans arracher les téguments).

Pour des mesures de précaution, la manipulation a été faite juste avant le semis dans un endroit frais à l'abri du soleil afin d'éviter la mort des rhizobiums. Le semis a été aussi réalisé en condition humide et parfois en protégeant les semences avec les feuilles de teck en cas de soleil.

· Démariage /Resemis

Dans le but de réduire l'impact des pertes des jeunes plants causées par les attaques de ravageurs à la levée, nous avons auparavant procédé au semis de 4 à 5 graines par poquets au lieu de 3. Ainsi, trois semaines après semis, nous avons procédé au démariage à 3 plants par poquet. Mais, pour des zones de faibles levées (présence de troués), c'est plutôt un autre semis qui est réalisé.

· Sarclage

Deux sarclages ont été nécessaires tout au long de l'essai ; le premier à un mois après semis et le second à deux semaines après le premier. Il faut remarquer tout de même qu'en lieu et place du second sarclage, c'est le buttage qui a été réalisé à Yawa pour des raisons préalablement évoquées.

· Epandage

Cette activité est opérée au niveau des producteurs suivant la réussite de la levée des semences et des perturbations d'ordre pluviométriques. Somme toutes, elle s'est réalisée entre le 4ème et le 7ème jour après semis. Pour ce faire, nous avons d'abord tracé sur les lits de semis des lignes dans lesquelles fut ensuite apporté l'engrais TSP à la dose 100 kg/ha soit environ 3,26 kg d'engrais TSP pour une superficie de 150 m2 par producteur.

· Observation et collecte de données

Les observations des parcelles d'essai ont été échelonnées tout au long de l'expérimentation et un tour était fait une fois par semaine dans les zones d'étude pour le suivi et les relevées de données relatives à la croissance et aux éventuels ennemis des cultures. Une fiche d'observation établie à cet effet est présentée dans l'annexe 4.

A la 9ème semaine après semis (9 SAS), période de pleine floraison, nous avons procédé à un échantillonnage de certaines plantes et au prélèvement du sol correspondant à chaque traitement. En effet, avant chaque prélèvement, nous procédons à une observation minutieuse de la parcelle afin de repérer au niveau des traitements, les zones plus ou moins homogènes et représentatives (>50% de la surface réservée au traitement). Ensuite nous posons un gabarie de 0,75 m2 (soit 1,5m x 0, 5m) à l'intérieur duquel une moyenne de 18 plants est coupée (à l'aide d'un sécateur) au ras du sol (collet des plants). Mais auparavant, nous relevons au sein du gabarie la hauteur d'un échantillon aléatoire de 10 plants et après nous prélevons délicatement les racines de tous les plants coupés et un peu de sol pour les analyses chimiques et microbiologiques.

Entre temps, des visites de supervision des sites d'essais organisées par notre enseignant respectivement aux dates 02 et 03/09 pour la première descente et les 14-15/09 pour la seconde nous ont été d'une grande utilité et nous ont permis de mieux cerner certains aspects très importants de l'étude.

A quatre mois environ après semis, nous avons procédé à un second échantillonnage des plants de soja arrivés à maturité pour la détermination du rendement grain. Elle a consisté d'abord au choix de trois lignes intérieures au niveau desquelles est posé un gabarie de 2,25 m2 (soit 1m x 2,25m). Ensuite, à l'aide d'un sécateur, nous procédons à la coupe des plants au collet, et au décompte des échantillons de plants récoltés.

Enfin, au terme de l'essai, nous avons organisé des entretiens avec des producteurs pour la synthèse des différentes actions menées au cours de notre intervention et avons aussi recueilli leur perception par rapport à l'innovation et son importance pour l'épanouissement du monde paysan.

~ Traitement des échantillons

A la fin de chacun des ces exercices de collecte d'échantillons, nous avons procédé à leur transport au laboratoire des Sciences du sol de la FSA pour leur traitement.

D'abord, pour des échantillons de sols, nous avons procédé à leur séchage suivi d'un tamisage à 2mm puis après à leur caractérisation physico-chimique.

En ce qui concerne la biomasse des plants échantillonnés, nous avons procédé à leur étuvage (passage à l'étuve à 65°C pendant 72 h) et à la détermination des masses de matière sèche (MS) produite par hectare au niveau de chacun des traitements .A cet effet, la formule ci-après à été appliquée :

MS récolte (Kg/ha) = PF (kg) x [10.000 (m2 /ha) / surface récoltée (m2)] x [ PS (kg) / PH (kg)

Avec MS , la masse de matière sèche ; PF , le poids frais de biomasse récoltée ; PS, le poids sec échantillon et PH le poids humide de l'échantillon.

Par ailleurs, en ce qui concerne les paramètres microbiologiques, nous avons procédé non seulement au décompte et la prise du poids de toutes les nodosités racinaires mais aussi à la détermination des taux d'infection des racines de soja par les champignons mycorhiziens. Dans ce dernier cas, le traitement a été effectué sur un échantillon de racine fraîche suivant la méthode de Phillip et Hayman et l'observation des structures mycorhiziennes grâce à la méthode gradline

La méthode de philips et Hayman consiste à :

· Prélever 1 gramme environ de racine fine (radicelle ou poils absorbant) dans de petits flacons et ajouter 10 ml d'une solution d'hydroxyde de potassium (KOH) à 10%

· Placer ensuite ces flacons au bain marie à 90° pendant 15min

· Enlever les flacons du bain marie après 15min et rincer proprement les racines à l'eau de robinet.

· Ajouter 10 ml d'eau oxygénée (H2O2 ) à 10% et laisser réagir pendant 10 min NB : Ces traitements au KOH et à H2O2 ont pour rôle d'oxyder la matière organique se trouvant sur la racine et de l'éclaircir afin d'en favoriser la coloration.

· Rincer encore les racines à l'eau de robinet puis ajouter 10ml de la solution de bleu trypan préparée en utilisant 333 ml d'acide lactique, 333 ml de glycérol ,333 ml d'eau distillée et 0,5g de la poudre de bleu trypan vendue dans le commerce.

· Laisser séjourné les racines pendant au moins 12 h dans le colorant avant de passer à l'observation. Le bleu trypan colore les structures en bleu foncé, ce qui favorise leur identification.

Quand à la méthode gradline , elle consiste d'abord à identifier au microscope photonique, à travers une préparation de racines traitées, prélevée au hasard et placée dans une boite de pétrie quadrillée ( figure n° VI ), des infections mycorhiziennes observables à la figure n° VII .

Figure n° VI: Préparation de racines traitées dans une boite de pétrie quadrillée

Figure n° VII: Aspect visible de la préparation racinaire au microscope optique

Ensuite nous procédons à leur décompte au niveau de chaque échantillon pour le calcul du taux de mycorhization suivant la formule ci-après :

% de racines infectées = (Nombre de racine infectées / nombre total de racines) x 100

Ce taux renseigne sur la disponibilité en phosphore directement assimilable dans le sol et son évolution est fonction de l'importance de la colonisation racinaire par les champignons.

Enfin, en ce qui concerne les rendements grain, nous avons procédé au séchage au soleil, au battage des plants de soja récoltés à maturité et à la quantification de la récolte grain de soja par hectare.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld