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Valorisation en agriculture des apports organiques contenus dans les déchets urbains:qualité des matières organiques et service écosystémique

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par Marie Virginie FALINIRINA
Ecole supérieure des sciences agronomiques Antananarivo - Doctorat en sciences agronomiques 2010
  

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1.3.3. Exemples de valorisation agricole des déchets : avantages et risques liés à cette pratique

La gestion des déchets est un réel enjeu urbain au niveau économique, environnemental et
social. Elle entraîne des coûts considérables (transport, main d'oeuvre...) et le recouvrement

de la redevance, pour l'évacuation et le traitement des ordures ménagères auprès des ménages, est moins efficace dans les PED. Mais l'exploitation des gisements de déchets peut avoir des impacts positifs sur la filière en terme de génération d'emplois et de ressources. Des activités de récupération, de recyclage et de transformation sont souvent entreprises par le secteur informel. L'utilisation des déchets en agriculture n'est pas un phénomène nouveau et n'est pas spécifique au PED. Au XIXème siècle, à Paris, l'agriculture urbaine et périurbaine utilisait une large part des déchets urbains et des eaux usées pour l'entretien du sol et l'irrigation des cultures (Fleury et Moustier, 1999). Aujourd'hui, les matières épandues sont des effluents d'élevage mais aussi des matières issues des filières agroalimentaires voire urbaines : boues de stations d'épuration, ordures ménagères compostées, déchets verts compostés. En Afrique, elle concerne divers types de matières organiques pour maintenir et améliorer la productivité, la fertilité des sols (Asomani-Boateng et Haight, 1999). Elle est également répandue en Asie sous de multiples formes (Furedy, 2002). Les fermes en aquaculture utilisent des excréments humains et animaux, les plantations (riz, légumes, vergers) sont irrigués avec des eaux usées, certains aliments destinés au bétail et à la volaille proviennent de plantes aquatiques qui poussent dans les eaux usées (Edwards et Pullin, 1990 ; Ghosh, 1990 ; Edwards, 1996b ; cités par Furedy et al (2002). Au Burkina Faso, un projet d'utilisation des excréments humains par séparation et traitement des urines et des fèces a été mis en place au profit de l'agriculture familiale (projet ECOSAN). Un peu partout apparaissent des stations de compostage de la fraction fermentescible des ordures ménagères, dans la ville de Mahajanga à Madagascar (projet GEVALOR), à Kumasi au Ghana (projet IWMI). A Cotonou, au Bénin, des maraîchers paient les conducteurs pour qu'ils déversent un camion de déchets directement dans leur champ, ils les laisseront plus ou moins se décomposer et en trieront ou non les déchets non organiques (Brock, 1999). Comme le souligne Furedy et al. (2000), les déchets sont souvent épandus dans les champs de façon brute, tamisés ou après décomposition. Aujourd'hui, la pratique la plus répandue à travers le monde, notamment en Inde, en Chine et en Afrique, est l'épandage des déchets urbains issus des anciennes décharges naturellement compostés.

Cependant, on ne peut s'intéresser à la valorisation agricole des déchets sans évoquer les risques environnementaux et sanitaires liés à leur utilisation. Les sols, l'eau ou les produits de l'agriculture peuvent être contaminés par des métaux lourds, des produits chimiques ou des organismes pathogènes. Des recommandations quant à l'utilisation des déchets doivent être émises et le traitement adopté en fonction de leur nature et leurs finalités. N'Diénor (2006) souligne que l'utilisation des déchets s'est accrue avec le renchérissement du coût des engrais chimiques et que les PED présentent une carence voir une absence de textes réglementant la gestion des déchets liquides et solides et notamment leur usage agricole. Aussi, la valorisation agricole des déchets est une pratique ancienne à laquelle la recherche s'est peu intéressée. Dès lors, les agriculteurs sont confrontés à un manque d'informations sur les doses et les mélanges

nécessaires à un bon équilibre de la matière organique utilisée (Moustier et al., 2004). L'usage agricole des déchets est influencé et soulève des questions d'ordre économique et logistique mais aussi agronomique. Des recherches menées à Hanoi et à Bangkok ont démontré que les agriculteurs ne sont pas disposés à acheter un produit de mauvaise qualité, quel qu'en soit le prix (Kim, 1995 ; Le, 1995 ; cités par Furedy et al., 2000). Ainsi se pose la question, en quoi les déchets urbains sont-ils une ressource intéressante pour améliorer et maintenir la fertilité en AUP, comment sont-ils perçus et intégrés par les agriculteurs urbains. L'étude développée dans ce mémoire est menée dans le contexte d'Antananarivo, capitale de Madagascar, et de son agriculture urbaine et périurbaine, que nous allons maintenant présenter.

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