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Valorisation en agriculture des apports organiques contenus dans les déchets urbains:qualité des matières organiques et service écosystémique

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par Marie Virginie FALINIRINA
Ecole supérieure des sciences agronomiques Antananarivo - Doctorat en sciences agronomiques 2010
  

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2.2. Caractéristiques des ferralsols

Les ferralsols sont marqués par leurs richesses en certains minéraux argileux (kaolinite) et en sesquioxydes métalliques (oxy-Hydroxyde de fer et d'aluminium). Un des principales caractéristiques des sols ferrallitiques aussi est leur appauvrissement en matière organique principalement l'humus qui possède un degré de décomposition élevé. Cette décomposition de la matière organique est poussée et celle-ci est très liée à la matière minérale en particulier, aux argiles et aux sesquioxydes (Aubert et Segalen, 1966 ; de Boissezon, 1977 ; Aubert, 1954a ; Feller, 1993 ; Volland-Tuduri, 2005). Les ferralsols de « tanety » sont caractérisés par une forte proportion de kaolinite et de gibbsite, et en outre la présence d'aluminium échangeable (supérieures à 1 cmole.kg-1 de terre ) pouvant atteindre le seuil de toxicité pour la plante et limite fortement la disponibilité en phosphore phytodisponible malgré une teneur potentielle élevée de P dans ces sols, le pouvoir fixateur de ces sols vis-à vis du P étant élevé. Ces sols ferralitiques sur les hautes terres malgaches sont généralement acides (les pH se situent entre 4 et 5,5), pauvres en matières organiques, avec une faible capacité d'échange (CEC inférieure à 5 cmole kg-1), de faibles teneurs en cations et généralement carencés en

phosphore bien que présentant une teneur en P total parfois voisines de celles observés dans les sols tempérés (Rabeharisoa, 2004).

De plus, ces sols peuvent subir une forte dégradation due à l'insuffisance de couverts végétaux les rendant ainsi très vulnérables à l'agressivité des conditions climatiques.

Protégés de l'érosion et mis en valeur par l'apport d'engrais ou d'amendement, les ferralsols de « tanety » peuvent être favorables à certaines cultures qui sont variables selon les régions (maïs, arachide, manioc, canne à sucre, bananier).

Figure 1.4: Structures cristallographiques de la kaolinite (Source : Sigg et al., 2001) cité par Rabeharisoa, 2004.

2.3. Matières organiques des ferralsols

La source primaire de matière organique du sol est constituée essentiellement par les produits de décomposition de la litière, des racines mortes, des exsudats racinaires, des produits organiques de synthèse des germes autotrophes et des algues du sol. La plus grande partie de ces matières organiques fraîches se minéralise, libérant essentiellement du gaz carbonique et de l'ammoniaque et un certain nombre de cations et d`anions minéraux ; une faible partie se transforme en humus au sens large du terme selon Waksman (1938). Les sols ferrallitiques ont une teneur élevée en matières organiques avec une très faible activité microbienne. De nombreux microorganismes libèrent aussi des métabolites, principalement des acides organiques à courtes chaînes mais à forte réactivité et à fort pouvoir complexant tels que les acides lactique, acétique ou citrique (Balesdent et al., 1998). Comme l'activité du compartiment microbien est faible dans les sols ferrallitiques, à cause de l'acidité du sol et d'autres propriétés chimiques défavorables, la mise en culture des sols ferrallitiques s'accompagne d'un appauvrissement en matière fraîche due aux activités des champignons et de la dégradation de la structure des sols (Kouakoua et al., 1997). Au moment du défrichement, on assiste à des pertes considérables de matière organique, et donc d'azote dans

la partie superficielle du sol, surtout de l'humus car la litière est déjà souvent détruite par les feux de brousse ou par la mise à feux des masses végétales (Boyer, 1982). Dans beaucoup de sols ferrallitiques, les rapports C/N sont de l'ordre de 12 à 15 sous végétation naturelle et peut monter à plus de 16 lorsque le pH est en dessous de 4,5, traduisant une très mauvaise humification. En plus, la pratique de la jachère de moyenne et longue durée, devient impossible lorsque la pression démographique augmente dans une période économique en pleine dépression, surtout que l'existence de deux saisons : une saison sèche et fraîche et une saison chaude et humide, entraîne en début des saisons culturales, lors des travaux du sol, un flush de minéralisation de carbone et d'azote dans les sols (Rabeharisoa, 1993; Chabalier et al., 2006). Ce mécanisme a pour effet une forte mais de courte durée de minéralisation des matières organiques apportées qui seront par la suite organisées dans le sol pour constituer des matières humiques. L'humification est lente (Andriamahady, 1980).

A Madagascar, le sol contient une forte quantité de phosphore total (300 à 1200 mg P Kg-1) mais est déficient en P biodisponible avec des teneurs inférieures à 10 mg P Kg-1 avec extraction Olsen (Rabeharisoa, 2004). Ce problème du phosphore a un effet notable sur le statut azoté de ces sols; en effet, les microorganismes capables de minéraliser la matière organique du sol et par la suite les composés azotés sont limités par manque de phosphore biodisponible. La matière organique des sols ferrallitiques recouvre la grande majorité des humus de ces sols (de Boissezon, 1977).

Le fractionnement physique ou chimique des composés organiques qui constituent l'humus se heurte à des difficultés. En effet, la séparation des matières organiques incomplètement décomposées de la fraction humifiée ne peut se faire de façon précise étant donné l'existence de produits intermédiaires tels que la lignine plus ou moins transformée (Duchaufour, 1956). Les débris végétaux en voie de décomposition contiennent déjà des composés hydrosolubles précurseurs d'acides humiques (Kononov et Belchikov, 1961). Enfin, certaines fractions humifiées sont étroitement associées aux matières minérales des sols (humine) de sorte que leur extraction par différentes méthodes, même après des prétraitements énergiques, n'est pas toujours possible. Cette fraction difficile à isoler est particulièrement importante dans les humus de sols ferrallitiques. Il est donc possible de caractériser les humus de sol ferrallitique par l'importance relative de différentes fractions séparés par diverses techniques, les résultats obtenus sont fonction des conditions standardisées de ces méthodes d`extraction ou de fractionnement.

Par ailleurs, ces fractions obtenues ne sont pas considérées comme spécifiques; la nature chimique des divers composés organiques extraits en même temps n'est généralement pas la même. Il apparaît plutôt que les composés organiques contenus dans ces diverses fractions ont comme point commun leur mode de liaison avec les matières minérales du sol et/ou leur domaine de solubilité.

Les résultats présentés par Pernet (1952) en utilisant la méthode Henin et Turc, montrent que les différentes fractions densimétriques sont plus ou moins riches en matières organiques (figure 1.5). Les fractions de densité supérieure à 2,4 ne contiennent pratiquement plus de matière organique pour les sols issus de gneiss ; mais pour les sols issus de basalte cette fraction lourde contient encore des taux relativement importants de matières humifiées (Pernet, 1953). Pour les fractions de densité inférieure à 2,4, il ne semble pas, toujours d'après Pernet que l'on aboutisse à une différenciation sélective des diverses substances humiques, et en particulier les acides humiques et fulviques se répartissent dans les différentes fractions densimétriques. Le pourcentage de matières organiques légères est en général assez faible dans les sols ferrallitiques, ce qui confirme la décomposition rapide des débris organiques dans ces sols.

Figure 1.5: Teneur en matières organiques des fractions densimétriques des sols à Madagascar d'après (Pernet, 1952).

Le taux d'humification, ou plutôt le pourcentage de carbone humifié extractible correspond au rapport :

CMHT/100*C Total d'après de Boissezon, (1977)

Ce taux de carbone humifié dépend de la méthode d'extraction des matières humiques utilisée. Il est en général assez faible (10 à 35%) dans le cas des sols ferrallitiques, même si on utilise les réactifs d`extraction les plus efficaces comme le pyrophosphate ou la soude diluée. Il varie sensiblement avec la technique utilisée (rapport sol/réactif d'extraction, temps de contact, agitation, broyage préalable plus ou moins poussé, etc.). Il est donc difficile de caractériser les différents types d'humus par ce pourcentage. Seules des conditions strictement standardisées permettent de faire quelques comparaisons valables.

Bilan des matières organiques des ferralsols

Henin et Dupuis, (1945) ont essayé de chiffrer le bilan des matières organiques dans le cas des sols ferrallitiques. En supposant qu'au total la quantité de matières organiques qui se transforme en humus est proportionnelle, pour un type de sol donné, à l'apport annuel de matière organique primaire. Si A est cet apport annuel, on peut définir un coefficient Kl ou coefficient isohumique (Henin et Dupuis, 1945) correspondant à la fraction de la matière organique fraîche qui est transformée en humus. Ce coefficient de transformation pourrait à la rigueur être considéré comme constant pour un type de sol donné, si les conditions pédoclimatiques qui président à l`humification pouvaient être considérées comme constantes (Russell, 1964). Ce coefficient doit être par ailleurs très variable en fonction de la nature des matières végétales qui se décomposent et s'humifient. Sous végétation naturelle, il va de soi que la vitesse et les rendements d`humification doivent être très différents suivant la nature plus ou moins lignifiés, et la richesse en azote très inégale des matières organiques fraîches (feuilles, branches, etc.). Les rendements d'humification dépendent sûrement des conditions dans lesquelles s'effectuent ces transformations : sur le sol (litière) et dans le sol (racines). Si L et R représentent respectivement l'apport pendant l`unité de temps t, d'une part de résidus végétaux sur le sol, d`autre part de racines mortes et d'exsudats racinaires ; il est nécessaire, pour établir le bilan de l'humification, de faire intervenir deux coefficients fi et fr, qui correspondent aux fractions de ces matières organiques qui ne sont pas minéralisées et perdues par oxydation, érosion ou lessivage hors du profil. L`augmentation du taux d'humus pendant la période de temps considérée est donc exprimée par l'expression mathématique :

f1L+frR

Ces coefficients seraient compris entre les limites suivantes :

f1 :1/4 à 1/10

f2 : 1/2 à 1/5 lorsque les poids de matières organiques de la litière et des racines sont exprimés par leurs teneurs en carbone.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore