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Les femmes criminelles dans le film noir américain de 1940 à  1960

( Télécharger le fichier original )
par Fanny Pira
Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers - Master histoire contemporaine 2007
  

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Chapitre I : Lumière sur le film noir.

1) La naissance d'un genre ?

« Qu'est-ce qu'un film noir ? Le mot « noir " implique un certain éclairage sur le monde, une vision subjective, une façon pessimiste d'appréhender les choses. Le noir implique le réalisme ".3

Le film noir emprunte à la fois aux films criminels traditionnels, aux films psychologiques, aux films de gangsters ou aux films de détectives et d'atmosphère.

C'est un « genre " difficile à délimiter.

Par ailleurs, le film noir est-il un genre, un style ou un mouvement ?

Pour certains, comme Foster Hirsh le film noir est un genre cinématographique à part entière, « Un genre, après tout, est déterminé par des conventions de structure narrative, de représentation de caractères, de thème et de style visuel, de ce genre de choses justement que le film noir offre en abondance. (...) Le film noir raconte ses histoires d'une manière particulière, et dans un style visuel particulier. L'usage répété de structures narratives et visuelles (...) fait sans aucun doute du film noir un genre, en fait aussi fortement codé que celui du western peut l'être "4.

Le film noir est marqué par l'influence des romanciers anglais et/ou américains, et est doté d'une grande richesse esthétique.

Cet esthétisme doit beaucoup à l'expressionnisme allemand.

Il est intéressant de constater que quelques uns des plus grands films noirs américains sont dus en particulier aux réalisateurs germaniques immigrés tels que Fritz Lang, Robert Sidomak, Otto Preminger qui fuyaient la montée du nazisme.

Effectivement, ayant importé leur technique, les éclairages expressionnistes sont fortement contrastés, jouant avec les clairs-obscurs qui donnent un effet dramatique, et ils sont liés aux prises de vues subjectives qui amènent une particularité psychologique.

3 François Guérif, Le film noir américain, Paris, Edition Denoël, 1999, 413p, p. 13.

4 Foster Hirsch, The Dark Side of the Screen : Film Noir, La Jolla, A.S. Barnes and Co, 1981, in Anne-François Lesuisse, Du Film Noir au Noir, Traces figurales dans le cinéma classique hollywoodien, Bruxelles, De Boek Université, 2002.

Le décor est souvent urbain. En ville les scènes nocturnes sont très nombreuses, parsemées de docks menaçant, de cliniques, d'asiles, de bars mal famés, les trottoirs sont vides et humides, les ruelles mal éclairées.

La campagne et les petites villes servent aussi de milieu au film noir, à plus petites échelles, et elles sont souvent idéalisées et représentent l'Amérique des origines.

On utilise également la technique de la voix-off, qui consiste en ce que le héros du film raconte son histoire (généralement il est victime de son propre destin) sous forme de flash- back.

La présence du crime est également un critère en matière de classification d'un film noir. En outre pour Raymond Borde et Etienne Chaumeton,

« C'est la présence du crime qui donne au film noir sa marque la plus constante »5, alors que pour François Guérif,

« la présence d'un crime ne rend pas non plus obligatoirement un film noir »6.

Néanmoins pour d'autres, tels Raymond Borde et Etienne Chaumeton, le film noir n'est pas un genre, mais une série se définissant comme :

« un ensemble de films nationaux ayant entre eux quelques traits communs (style, atmosphere, sujet, ...) assez forts pour les marquer sans équivoque et leur donner, avec le temps, un caractère inimitable »7 .

Ou bien encore Noël Simsolo pour qui les contradictions et les définitions du film noir sont
liées au terme inventé par un critique de films français, Nino Frank (par assimilation à la Série
Noire
, une collection de romans de détectives) dans un article du numéro 61, d'aoüt 1946, de

/'EcEIX)lEIXçIfs,

« Sous le titre : « Un nouveau genre policier : l'aventure criminelle », Nino Frank définissait ainsi quelques films américains, venant de sortir en France, qui lui semblait montrer autrement la violence physique et les actes criminels. Il les désignait comme des oeuvres de psychologie criminelle et insistait sur leur manière d'exploiter brillamment un dynamisme de la mort violente ».8

5 Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941-1953), Paris, Edition de Minuit, 1955, 283 p. p. 5.

6 François Guérif, Le film noir américain, op. Cit, p. 25.

7Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941-1953), op. Cit, p. 2.

8 Noël Simsolo, Le Film Noir, Vrais et faux cauchemars, Cahiers du Cinéma, Essai, 2005, 429 p. p. 17

Mais ce n'est pas tout :

« Elles reposent également sur le fait que le film noir n'est pas un « genre » spécifique, comme le sont le western ou la comédie musicale. Ce n'est pas non plus un mouvement artistique fédérateur, comme le furent le néoréalisme italien, la Nouvelle Vague française, le cinema nuovo ou le Free Cinema britannique. Il ne développe d'ailleurs aucune plate-forme théorique ».9

Noël Simsolo continue :

« Aujourd'hui, des critiques englobent sous ce label tous les films criminels de l'histoire du cinéma (passée, présente et à venir) - thriller, suspense, film à énigme ou d'investigation, aventures policières aux aspects documentaires, mélodrame sur la délinquance juvénile, road movie déjanté ou production gore avec serial killer - , citant comme prototypes exemplaires : Die Hard (Piège de cristal,1988) de John Mc Tiernan et Blue Velvet (1986) de David Lynch aux côtés de Laura (1944) d'Otto Preminger et Kiss Me Deadly (En quatrième vitesse, 1955) de Rober Aldrich ».10

Les simples ingrédients banalisés pour faire du film noir un genre ne suffisent pas ou plus.

Il faut rajouter à cela « le choix d'une attitude d'artiste »11, c'est à dire associer le travail du réalisateur (ce qu'il conçoit et ce qu'il montre) à l'imaginaire idéologique, sociale des spectateurs, « il faut évoquer un inconscient collectif favorisant dans une période donnée, la sublimation de sujets par le flou de la vision dü à la perte d'identité ».12

Ces deux courants de pensées concernant « l'identité » du film noir devraient se nourrir l'une de l'autre, tout en restant objective pour ne pas classer trop facilement n'importe quels films dans cette catégorie :

« Depuis, la vidéo, le DVD, et la télévision par câble exploitent du film noir, sans toujours se soucier que le produit soit conforme à ce label mythique ».13

Car autant le film noir est un genre en matière de critères sélectifs, comme les effets d'éclairages, les personnages sombres, l'atmosphère psychologique ou matérielle, autant il est un concept, idéologique, psychologique, esthétique, personnel propre à chaque réalisateur, luimême évoluant dans le contexte de son époque.

9 Ibid., p.11

10 Ibid, p.11

11 Ibid. p.14

12 Ibid. p.14

13 Ibid. p.35

Que le film noir soit un genre, une série, un style, un mouvement ou bien le choix d'une attitude d'artiste, ne nous expliquent pas de quelle façon il a vu le jour, et par la suite donnée tant de mal à le classer dans une catégorie.

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