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Les femmes criminelles dans le film noir américain de 1940 à  1960

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par Fanny Pira
Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers - Master histoire contemporaine 2007
  

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Chapitre IX : Le Film Noir, vecteur de valeurs

3) Une morale tragique.

0 On touche ici à une question plus générale : celle des rapports entre le genre noir et la morale. Cette complaisance pour l'envers du décor, pour une jungle où, derriére le crime, le chantage et la corruption, tous les désirs sont à l'aff~t, ne donne t-elle pas une sorte d'accent anarchisant à toute la série ?

Ecoutons pourtant l'avis d'un H.F. Rey, écrivant à propos d'Assurance sur la mort : (Le film) 0 devient grâce au personnage incarné par Robinson, une sorte de leçon de morale se terminant par l'obligatoire confession quasi publique, dans le meilleur style de l'Armée du Salut. Ici on a illustré le fameux dogme du péché trop lourd à supporter. A aucun moment de cette bande, la morale ne perd ses droits. Bien sûr on y montre le diable sous les traits étonnamment érotiques de Barbara Stanwyck, mais ce n'est que pour obéir à la tradition chrétienne, qui n'hésite pas à montrer le mal quand il le faut. Dans ce film, il s'agit de démontrer, comme dans tous les films de gangsters, que le crime ne paie pas et ne peut pas payer. C'est une propagande intelligente qui, loin de nier certaines tares sociales, les décrit complaisamment pour mieux les stigmatiser. »144

Raymond Borde et Etienne Chaumeton rajoute :

0 Appliquées à la série tout entière, ces lignes appelleraient plusieurs réserves. Il est vrai que les moralistes chrétiens peignent le Mal quand ils le jugent utile : mais rarement sans 0 délectation morose » (pour emprunter leur langage), et toujours pour en donner une image repoussante. Or, le film noir tend à lui conférer des côtés attirants, tout en rejetant des ombres patibulaires sur les représentants de l'Ordre et de la Justice. Il est vrai que l'histoire finit mal pour les coupables (même dans Le démon des armes) : la prison, la folie ou la mort mettent un terme à leurs forfaits. Mais ce dénouement semble bien être aussi, dans pas mal de cas, l'issue

144 Ecran français, n° 157, in Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941- 1953), op. Cit p. 44.

la plus vraisemblable, du point de vue réaliste lui-même. Du reste, l'effet trouble d'un film sur le spectateur est-il complètement effacé par les cinq dernières minutes ? »145

Un film qui n'a pas été étudié ici, semble tout de même intéressant pour Raymond Borde et Etienne Chaumeton :

« On terminera cette énumération sur La femme à L'echarpe pailletee (1949) qui porte la signature d'un Siodmak un peu à bout de souffle. Le sujet est noir : une femme se sert d'un procureur pour mener à bien des entreprises criminelles et le délaisse, quand elle n'a plus besoin de lui, pour un gluant maquereau. Ce requin femelle est incarné par Barbara Stanwyck qui s'est fait une spécialité de ces rôles de « tueuses dévorées de vices ». Et si la morale triomphe dans toutes les dernieres images, c'est par un coup de pouce qui ne doit pas tromper grand monde. »146

Le moral à travers le film noir s'exerce à travers tous les domaines.

Pour l'argent par exemple :

« (...), Mary Astor, Sydney Green street, Peter Lorre dans The Maltese Falcon, Rita Hayworth dans The Lady From Shanghai, Barbara Stanwyck dans Double Indemnity. sont tous des «money lovers», comme les appelle Stuart Whitman dans These Thousands Hills. Tous sont irrémédiablement punis par Hollywood pour avoir détourné de l'argent da sa fonction puritainement rédemptrice et l'avoir adoré comme le Veau d'or américain. (...) L'argent, selon Hollywood, doit titre considéré à la fois comme un outil de travail et une récompense spirituellement méritée au sein de la communauté américaine. Convoité et obtenu de manière cupide, il perd toute sa valeur sur le plan national et divin. »147

Mais également pour le sexe, la violence,.148

Cette morale de l'Amérique, qui se veut puritaine, va traverser l'Atlantique, pour débarquer en France, ou la société ne vit pas du tout les problèmes sociétaux.

145 Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941-1953), op. Cit p. 187.

146 Ibid, p. 108.

147 Michel Cieutat, Les grands thèmes du cinéma américain, Tome 2 : Ambivalence et croyances, op. Cit, pp. 120-121.

148 Voir annexe 2.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon