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Valorisation du matrimoine culturel du Bénin: création d'un musée de la civilisation à  Cotonou

( Télécharger le fichier original )
par Mathias MASSODE
Institut Régional d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDC) EX-CRAC - Lomé - Master II professionnel en Développement Culturel: Option Management du Patrimoine et du Tourisme 2012
  

Disponible en mode multipage

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CENTRE REGIONAL D'ACTION CULTURELLE (CRAC)
(Centre Inter-Etats de Formation des Cadres et Agents d'Action et de

Développement Culturel en Afrique)

? 3253 | Tél. : (228) 22 - 22 - 44 - 33 | Fax (228) 22 - 20 - 72 - 45
E-mail :
crac_2003@hotmail.com | site web : www.cracformation.org

VALORISATION DU PATRIMOINE CULTUREL
DU BENIN : CREATION D'UN MUSEE DE LA
CIVILISATION A COTONOU

Dossier de projet présenté et soutenu publiquement par :

Mathias MASSODE

(Bénin)

Pour l'obtention du Master professionnel

Option : Management du patrimoine et du tourisme

Sous la direction de : Membres du jury

M. Richard J. V. SOGAN M. HETCHELI F.

Gestionnaire du patrimoine Directeur du Patrimoine Culturel (Bénin)

Mme. TIDJOUGOUNA L.

Année académique : 2010-2012 Promotion 13 : Basile KOSSOU

i

DÉDICACE

à

la mémoire de Félicien MASSODE, décédé pendant notre séjour au CRAC ;

Houéfa Marie-Christie Daphnée, la petite étoile de l'espérance ;

Rachidath Orèdola I.

Pour tous ces instants d'absence, de solitude et de sacrifices, voici qu'épanouit le témoignage de ma présence à tes côtés, pour un temps, pour une vie,

pour tout le temps, pour toute la vie ;

Victorine Akouavi Sempè qui, par ses incessantes prières, veille avec la sainte grâce du Père, à ce que jamais ce qui ploie ne rompe mais retrouve toujours le firmament d'un ciel doux et florissant.

II

REMERCIEMENTS

à

+ M. SOGAN Richard pour avoir accepté d'encadrer cette étude ;

+ tous les enseignants du CRAC ;

+ M. Kodjona KADANGA, Directeur Général du CRAC, et ses collaborateurs ;

+ Mme Réckyath MADOUGOU, Ministre de la Micro Finance, pour m'avoir

spontanément encouragé à cette formation ;

+ Mme Christiane AVIDESSOU, pour son soutien, ses conseils, sa présence ;

+ Mes frères et soeurs Omer, Frejus, Adéline, Warissath, Fayçal et Sofiath, pour

leur soutien ;

+ M. Ignace CODJIA, pour avoir permis ceci, aux premières heures ;

+ Mme Pascaline da SILVA, un exemple d'ardeur au travail, d'intégrité et

d'humilité ;

+ M. Zakari TASSOU, pour m'avoir permis d'apprendre à ses côtés ;

+ M. Bienvenu KPADONOU pour m'avoir très tôt encouragé à entreprendre cette

formation ;

+ M. Carlos ALIDJINOU pour tout, sur ce long chemin de partage et d'espérance ;

+ M. Luc OBALE, de savoir souvent être là, à chaque fois, tel un aîné ;

+ Mme Zénabou IDRISSOU, pour son aide précieuse au bouclage de ce projet ;

+ et à tous ceux qui ont contribué à la finalisation de ce dossier de projet.

III

UNESCO

: United Nation Educational, Science and Culture Organisation = Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ANCB : Association Nationale des Communes du Bénin

AOF : Afrique Occidentale Française

Art. : Article

CRAC : Centre Régional d'Action Culturel

DAN : Direction des Archives Nationales

DNMP : Direction Nationale des Marchés Publics

DPC : Direction du Patrimoine Culturel

DPDM : Direction de la Prospective et du Développement Municipal

DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective

DRFM : Direction des Ressources Financières et du Matériel

FDPC : Fonds de Développement du Patrimoine Culturel

GAR : Gestion Axée sur les Résultats

GMR : Gouvernement Militaire Révolutionnaire

ICOM : Conseil International des Musées

IGN : Institut Géographique National

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

MAEIAFBE : Ministère des Affaires Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l'Extérieur

MCAAT : Ministère de la Culture, de l'Alphabétisation, de l'Artisanat et du Tourisme

MEASA : Musée Ethnographique Alexandre Sènou Adandé

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

MTFP : Ministère du Travail et de la Fonction Publique

MuC : Musée de la Civilisation

ONU : Organisation des Nations Unies

PDC : Programme de Développement Communal

PIB : Produit Intérieur Brut

PTF : Partenaires Techniques et Financiers

RGPH-3 : 3ème Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté : 2011-2015

UAC : Université d'Abomey-Calavi

INTRODUCTION GÉNÉRALE

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L'organisation de la vie culturelle au Bénin a de tout temps souffert de contraintes historiques portées par les étapes successives de sa vie politique : l'envahissement extérieur et la destruction des valeurs profondes de son peuple par les colonisateurs aux élans iconoclastes ; la dévalorisation et paradoxalement, le pillage systématique de ses biens culturels, fortifiant les ardeurs de déculturation. Aussi, les changements répétés de régime politique ont-ils souvent orienté la visée politique vers le mimétisme culturel ou encore, vers une sorte d'aliénation des valeurs endogènes du peuple. Mais tous ces « changements successifs de régimes politiques et de gouvernement n'ont pas émoussé la détermination du Peuple Béninois à rechercher dans son génie propre, les valeurs de civilisation culturelles, philosophiques et spirituelles qui animent les formes de son patriotisme » (Bénin : Constitution du 11 décembre 1990 : préambule).

Comprendre et prendre en compte la dimension culturelle du développement étaient devenus impérieux aux lendemains de la proclamation de la décennie mondiale du développement et de la conférence des forces vives de la nation de février 1990. L'Etat l'a si bien compris en adoptant une politique et une charte culturelle, suite aux états généraux de la culture de la même année. Ces documents d'orientation et législatif avaient pour objectifs de « replacer la culture à la base du processus de développement de la République du Bénin » (MCC, 1991 : 10). L'une des orientations majeures de la mise en oeuvre de cette politique concerne l'inventaire, la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel. En outre, la valorisation des cultures nationales (NLTPS, 2000 : 137) est devenue l'une des options stratégiques majeures ciblées dans la réalisation de la "vision ALAFIA 2025".

Mais on se rend compte à la mise en oeuvre, que tous ces objectifs en amont peinent à se concrétiser du fait d'un certain nombre de facteurs dont le plus important reste le peu d'intérêt accordé par le politique à la Culture. Elle est l'objet de peu de réflexion au plan stratégique, prise pour une entité budgétivore, peu encline à induire le développement économique. Ce qui explique, dans un contexte de conjoncture économique permanent, la diminution drastique des budgets accordés par l'Etat au secteur culturel depuis 1990. Or, ce même Etat se reconnaît comme le principal promoteur du développement culturel national (Loi 91-006 du 25-02-1991 : Art. 1er). La preuve en est que Le forum national sur la culture, tenu du 27 au 29 décembre 2007 à Cotonou, a conclu entre autres que « la prise en charge gouvernementale de la culture n'a, jusqu'à une période récente, obéi à aucune volonté politique affirmée de fonder le développement économique du pays sur la mise en

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valeur de la culture nationale ». C'est ce que traduisent certainement, outre les dotations budgétaires, les rattachements successifs de la Culture à différentes tutelles ministérielles sans que, à l'évidence, rien ne le justifie.

Dans ces conditions, la question de la mise en valeur du patrimoine affirmée dans la politique culturelle et reprise à son compte par l'Etat dans la charte culturelle et la « vision ALAFIA 2025 », interpelle la conscience collective et demeure préoccupante à plus d'un titre. En effet, le Bénin a de tout temps mis l'accent sur l'importance de la conservation des valeurs identitaires, des savoir-faire, des traditions, des modes de vie et de pensée, des formes d'expression, aussi bien par la pratique continue que par la mise en place d'institutions muséales capables de témoigner des valeurs de civilisation de ses peuples. Ces actions souvent limitées, ont du mal à couvrir le champ infiniment vaste de la diversité culturelle au plan national.

Autant les musées se sont-ils longtemps concentrés sur leur mission séculaire, autant les actions de collecte et de diffusion du patrimoine sont moins fréquentes. A quoi sert-il de disposer de telles richesses si elles ne peuvent pas être porteuses de valeurs de civilisation universelles, si elles ne peuvent pas innerver le développement de la nation ?

Il est largement admis aujourd'hui que la culture peut apporter une plus value au produit intérieur brut de la nation. Outre les industries culturelles, le patrimoine culturel reste un champ vaste qui offre autant par la créativité que par le tourisme culturel, des conditions favorables à la création d'emplois, à l'augmentation du revenu par habitant, à l'épanouissement du citoyen et à la reconnaissance internationale. Mais pour y parvenir, il faut asseoir la politique culturelle sur les systèmes de valeurs immanentes à la nation.

C'est sur ces systèmes de valeurs, basés sur l'identité culturelle, que doit reposer le développement à long terme du Bénin. Cela justifie la nécessité pour l'Etat de mettre en place des institutions culturelles capables de satisfaire la demande sociale de la culture qui, en définitive, n'est qu'un droit universellement reconnu. Or, les populations de Cotonou n'ont pas toujours joui de ce droit, notamment celui de l'accès à un musée. Si l'Etat a consenti un effort appréciable à l'érection des institutions muséales dans la plupart des départements, le département du Littoral n'en dispose pas à ce jour. L'on peut comprendre le désarroi du visiteur ou même du simple citoyen, de ne pas pouvoir satisfaire à un désir de visiter un musée à Cotonou. On est d'autant plus malaisé à le dire que la plupart des

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métropoles du monde offrent de telles institutions à la gloire de leur peuple et de la réception de sa propre culture au plan international.

Mais cet état de chose peut être corrigé par l'implantation à Cotonou d'un musée dont la vocation serait de promouvoir les valeurs de civilisation culturelles, philosophiques et spirituelles du peuple béninois. Cela explique la présente étude dont le propos n'est pas d'apporter une panacée aux maux dont souffrent la culture béninoise, mais d'offrir une alternative plus pratique, susceptible d'entrevoir la perspective d'une émulation culturellement sociale et économique à Cotonou. Cela explique, dans le cadre de la présentation du dossier de projet de fin de formation en développement culturel au CRAC, le choix porté sur le thème :

« Valorisation du patrimoine culturel au Bénin : création d'un musée de la civilisation à Cotonou. »

Le dossier de projet se présente globalement en deux parties essentielles :

Première partie : De l'analyse de la problématique et du cadre d'insertion du projet ; Deuxième partie : De la création d'un musée de la civilisation à Cotonou.

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E

PREMIÈRE PARTIE :

De l'analse e l rlétique et du cadre

e l'analyse de la problématique et du cadr'ieri d'insertion du rjeprojet

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INTRODUCTION

La question cruciale de l'émergence des pays en développement conduit inéluctablement à la diversification des secteurs pouvant contribuer efficacement à l'atteinte des objectifs macroéconomiques. Le Bénin ne fait pas exception à cette réalité de la conjoncture actuelle. En effet, l'axe n°1 de la Stratégie nationale de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 2011-2015) dégage quatre pôles prioritaires pouvant contribuer à « l'accélération durable de la croissance et de la transformation de l'économie ». Au nombre de ceux-ci, on note le pôle "tourisme-culture-artisanat" dont l'une des difficultés majeures diagnostiquées est liée « au faible niveau de conservation, de protection et de valorisation des biens culturels » (Bénin -SCRP, 2011 : 63).

Pour pallier ces difficultés, le Gouvernement a initié en 2011 l'élaboration d'une nouvelle politique culturelle. Ce qui constitue une avancée majeure pour la prise en compte de la dimension culturelle du développement.

La ville de Cotonou a un rôle essentiel à jouer dans l'effort de participation à la réduction du « faible niveau de conservation, de protection et de valorisation des biens culturels » au Bénin. Elle demeure le premier pôle de développement au plan national et présente des atouts et potentialités favorables au tourisme culturel, à la promotion des arts et de la culture nationale.

Dans la première partie de cette étude qui s'intéresse à l'analyse de la problématique et du cadre d'insertion du projet, il sera d'abord fait cas du Bénin et de sa politique culturelle de développement puis du cadre théorique et méthodologique de la recherche. L'attention sera ensuite portée sur la ville de Cotonou, ses caractéristiques socioéconomiques et culturelles, ses atouts et potentialités en matière de valorisation du patrimoine, pour mieux cerner enfin, l'environnement de l'étude.

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CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX : LE BENIN ET SA POLITIQUE
CULTURELLE DE DEVELOPPEMENT

Ce chapitre s'attèle à caractériser et mieux appréhender le Bénin, sa politique culturelle ainsi que ses principales actions de valorisation du patrimoine culturel. Cela permettra d'aboutir à un état des lieux, aussi bien de l'environnement géographique que de la politique culturelle nationale.

SECTION I : PRESENTATION DU BENIN

Cette section donne un aperçu du Bénin.

Paragraphe 1 : L'historique et les caractéristiques socioculturelles

A. Les aspects historiques

Pays d'Afrique occidentale, le Dahomey s'est construit autour de différents groupes socioculturels. Il s'agit au nord, du royaume Bariba de Nikki et du royaume de Kouandé ; au sud, des royaumes Fon d'Allada, du Danxomè et de Hogbônou

Entre 1851 et 1883, plusieurs guerres de résistance ont eu lieu entre ces autochtones et l'Empire Colonial Français. En 1883, le roi Tofa (1874-1908) de Porto-Novo, souhaitant se protéger des visées expansionnistes du royaume d'Abomey, signe un traité de protectorat avec la France. Malgré la résistance, les troupes Aboméennes capitulèrent face à la puissance de feu des Français. La reddition en 1892 et la déportation en 1894 de Béhanzin (1844-1906), roi d'Abomey, a permis le rattachement du Dahomey à l'Empire Colonial Français. Un décret établit la dénomination des nouveaux territoires comme étant la « Colonie du Dahomey et des dépendances ».

Le Dahomey indépendant en 1960, a connu pendant ses douze premières années, une histoire politique mouvementée et une instabilité chronique marquées par six coups d'Etat jusqu'en 1972. Le nom de Dahomey est abandonné pour celui de République Populaire du Bénin le 30 novembre 1975, puis celui de République du Bénin en 1990, suite à la Conférence Nationale des forces vives de la nation.

B. Les caractéristiques socioculturelles

La physionomie actuelle de la population béninoise est le fruit d'un brassage de divers peuples aux multiples facettes socioculturelles. Ce qui en fait une terre de grande diversité à tous points de vue. Le 3ème Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH-3) de 2002, distingue huit grands groupes socioculturels au Bénin (INSAE, 2003 :

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46) : les Fon, les Adja, les Yoruba, les Bariba, les Peuhl, les Betamaribè, les Yao-Lokpa et les Dendi. S'ajoute une faible proportion d'autres groupes autochtones et étrangers.

Ces différents groupes socioculturels représentent une somme d'entités linguistiques, vecteurs d'un riche patrimoine culturel. En 1986, les travaux de la Commission Nationale de Linguistique révélaient que le Bénin « compte une cinquantaine de parlers répartis dans trois ou quatre grands groupes linguistiques » (Conférence Economique Nationale, 1996). Toutefois, faute d'un consensus autour de l'une quelconque de ses parlers, le Bénin ne dispose pas à ce jour d'une langue nationale officielle. Ce qui ne constitue pas moins un handicap pour son développement, la langue étant considérée comme un instrument d'affirmation de soi, de domination, de positionnement culturel et de rayonnement international. Mais cette divergence linguistique pourrait trouvée une certaine compensation dans les pratiques religieuses.

Le Bénin est constitué de peuples profondément croyants. A l'origine, les Béninois dans leur grande majorité, ont toujours pratiqué le culte traditionnel caractérisé par une multitude de divinités représentées par des autels en terre, des éléments émanant de la nature. Ces pratiques cultuelles fondées sur une riche tradition, authentique et diversifiée, intègrent allègrement les modes de vie, de pensée, les actes de tous les jours, au point où la ligne de démarcation avec le culturel reste particulièrement fragile. L'esprit des ancêtres et les jumeaux vénérés sont présents dans la vie quotidienne et mangent à la table des vivants. Les ancêtres défunts, revenus de l'au-delà sous apparats impressionnants, conduisent les cérémonies de baptême du nouveau-né, tandis que la sortie des initiés et nouveaux adeptes du temple vodun devient l'affaire de tous.

La rencontre avec l'occident au Sud et la percée de la civilisation arabe par le Nord auront favorisé l'émergence des religions révélées (christianisme, islam) sur le sol béninois. Aux côtés des temples vodun, des autels sacrés et autres couvents d'initiation, sont érigés des églises, des mosquées, des cités évangéliques. Dès lors, bien que les religions endogènes soient mieux partagées par toute la population, on note une forte pénétration des religions étrangères. Selon le RGPH-3, seulement 23,3% de la population nationale pratiquent réellement les cultes traditionnels vodun. Par contre, 32,5% se réclament chrétiens, 24,4%, musulmans et d'autres religions, 7,3%.

La vie et l'histoire de ces différents groupes socioculturels laissent un riche patrimoine culturel, naturel et artistique, constitué de monuments, sites archéologiques,

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temples, musées et palais royaux, habitats et parcs naturels, architectures d'église et de mosquées, les panégyriques claniques, les masques et traditions orales, l'art culinaire, les arts de cour et populaires, un grand répertoire de musique et d'instruments de musique traditionnels.

Ici, les oeuvres de l'esprit sont inspirées par Aziza - un personnage mythique décrit comme un nain à la longue chevelure et à la barbe blanche - qui détient la totalité du savoir en matière d'art. Son génie a de tout temps fait sortir des doigts agiles et de l'imaginaire fécond des artistes et artisans Béninois, un patrimoine artistique constitué d'oeuvres artisanales, d'art traditionnel et contemporain. Toutes ces pratiquent charrient un lourd héritage dont la sauvegarde et la valorisation semblent se nourrir de divers atermoiements et actions non moins velléitaires des différents acteurs. Aussi survivront-elles au rendez-vous des civilisations.

Mais au-delà de toutes ces considérations et malgré leur singularité, ces peuples s'enrichissent de leur diversité culturelle, sur un territoire plus ou moins homogène.

Paragraphe 2 : Les aspects géo-démographiques

A. Les caractéristiques géophysiques

La République du Bénin est située en Afrique de l'ouest dans la zone intertropicale. Elle est bordée au nord par le Niger et le Burkina-Faso, à l'est par le Nigeria, à l'ouest par le Togo et au sud par l'océan Atlantique. D'une superficie de 114 7631 Km2, son relief est constitué de formations géologiques et de variétés paysagères permettant une division de l'espace national en quatre grands ensembles qui se succèdent du sud au nord (Adam, 2008 : 16). Son climat chaud et humide lui offre un paysage naturel diversifié.

Deux grands bassins irriguent le pays : le bassin du Niger et le bassin côtier. Sa végétation est composite et répartie en deux grandes catégories : la végétation dégradée du sud ainsi que des mangroves et la végétation des régions soudanaises, formées de la savane arborée entrecoupée par des forêts classées. Quant à la faune, elle est très riche et diversifiée. On y trouve de gros herbivores, des carnivores, beaucoup d'animaux aquatiques au Sud, des reptiles, des singes, des rongeurs, des oiseaux et des insectes.

1 Institut Géographique national (IGN) cité par INSAE (RGPH-3, 2003).

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B. Les caractéristiques démographiques

Les données du recensement de 2002 indiquent que la population béninoise est de 6.769.914 habitants. Les projections démographiques de l'INSAE (RGPH-3 : tome 6, 2003 : 29) indiquent une population estimée à 9.232.925 habitants en 2012. Cette population est essentiellement rurale avec une structure par sexe et par âge présentant deux caractéristiques essentielles : une population jeune à dominance féminine et un rapport de masculinité de 94,2 hommes pour 100 femmes. Près de la moitié (46,8%) de la population est âgée de moins de 15 ans.

Paragraphe 3 : Les articulations administratives et économiques

A. L'organisation politico-administrative

Aux lendemains de la Conférence Nationale des forces vives de la Nation de février 1990, un Etat de droit est instauré, inaugurant ainsi un processus démocratique qui continue jusqu'à ce jour. Depuis lors, le processus démocratique ne cesse de se consolider avec la liberté d'expression et de presse, l'organisation régulière d'élections libres et transparentes. Depuis 1991, le Bénin a connu six (6) élections législatives, cinq (5) élections présidentielles, deux élections municipales et communales et une cinquième mandature de la Cour Constitutionnelle, de la Haute autorité de l'Audiovisuel et de la Communication et du Conseil Economique et Social. Les institutions judiciaires telles que la Haute Cour de Justice et la Cour Suprême fonctionnent autant.

Face aux enjeux de lutte contre la pauvreté, le Bénin a opéré en 1999, une réforme de l'administration territoriale2. Cette réforme prend en compte un nouveau découpage territorial. Ce découpage territorial a consisté en la division du pays en douze (12) départements, subdivisés en soixante-dix-sept (77) communes. Ces communes sont elles-mêmes subdivisées en arrondissements et ceux-ci en villages ou quartiers de villes. Parmi ces 77 communes, on distingue trois (3) municipalités à statut particulier : Porto-Novo Cotonou et Parakou.

La décentralisation, dans le schéma de la réforme et en application des lois qui la régissent3, a permis de doter les nouvelles communes de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Ainsi, toutes ces collectivités territoriales pourront participer efficacement à la vie économique nationale.

2 Loi N°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de la République du Bénin.

3 Lois N°97-029 du 15 janvier 1999 et N°98-006 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes.

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B. Les caractéristiques économiques

Sur le plan économique, le Bénin est l'un des pays les plus pauvres de l'Afrique. Selon les estimations de la Banque Mondiale, le produit national brut (PNB) s'élevait, en 2000, à environ deux milliards de dollars, soit un revenu annuel moyen par habitant de 370 dollars.

L'agriculture, première activité économique du Bénin, contribue pour 32,2% au PIB et emploie 49% de la population active (estimation de 2005). Environ 90% de la production agricole sont fournis par de petites exploitations de cultures vivrières. Les cultures d'exportation principalement pratiquées comprennent le palmier à huile, le cocotier, l'arachide, le coton, l'anacarde et le karité. Le pays importe globalement deux fois plus (en valeur) qu'il n'exporte. Les exportations sont principalement constituées par le coton (80%), les produits alimentaires et manufacturés, les vêtements et les machines.

SECTION II : POLITIQUE DE PROTECTION ET DE VALORISATION DU PATRIMOINE

La prise en compte de la dimension culturelle du développement a amené les autorités et acteurs culturels à élaborer en 1991, un document de politique culturelle. Cette section expose les axes stratégiques de valorisation et de protection du patrimoine aux niveaux central et local.

Paragraphe 1 : Les axes stratégiques de la politique culturelle

Les orientations de l'Etat en matière de patrimoine culturel, sont prises en compte par l'orientation III de la politique culturelle : « Inventaire, Conservation et Mise en valeur du patrimoine culturel ». Cette orientation s'organise autour de quatre axes principaux à savoir, la sauvegarde et la restauration du patrimoine en péril, la gestion efficiente et le développement des musées, la bonne tenue des archives nationales et le soutien de l'Etat aux organismes nationaux et internationaux désireux de valoriser le patrimoine culturel. Seuls les deux premiers axes sont abordés ci-après.

A. La sauvegarde et la restauration du patrimoine en péril

Cet axe stratégique se décline en trois stratégies principales :

? l'inventaire des monuments et sites ainsi que des oeuvres artistiques et littéraires créées

sur le plan national ;

? la protection des architectures anciennes ou traditionnelles en voie de disparition ;

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· la collecte, le traitement, la conservation et la diffusion des objets témoins du patrimoine et des données significatives de la tradition orale.

B. La gestion efficiente et le développement des musées Trois stratégies sont prévues à ce niveau aussi :

· revoir en permanence la conception de ces structures de diffusion du patrimoine en vue de garantir leur efficacité ;

· autoriser la mise en place, par des organismes non gouvernementaux, des musées privés ;

· créer des musées locaux dans les collectivités publiques décentralisées pour constituer des structures de relais pour la sauvegarde du patrimoine artistique de nos villages.

Paragraphe 2 : Le cadre juridique

Le cadre juridique et institutionnel de protection et de valorisation du patrimoine est constitué des instruments internationaux et du droit positif national, les institutions de gestion du patrimoine au plan central et local.

A. Les instruments internationaux : les conventions de l'UNESCO

L'UNESCO a adopté plusieurs conventions internationales dans le domaine de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine culturel et de la diversité des expressions culturelles. Les plus importantes sont :

· la Convention sur la protection des biens culturels en cas de conflits armés (1954) ;

· la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels (1970) ;

· la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (1972) ;

· la Convention sur la protection du patrimoine subaquatique (2001) ;

· la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) ;

· la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005).

De toutes ces conventions, le Bénin n'a ratifié que celles de 1972, 2003 et 2005.

B. La législation nationale de protection, de valorisation du patrimoine Elle comprend deux lois fondamentales et celle des collectivités locales.

· la loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin.

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Cette loi fonde sa politique sur le respect des différences et des origines culturelles nationales, la décentralisation de la vie culturelle, notamment en ce qui concerne l'installation d'infrastructures et d'équipements culturels performants. La charte culturelle met également l'accent sur la nécessité de conserver, de protéger et de mettre en valeur le patrimoine physique et non physique qui constitue le fondement de l'identité culturelle nationale.

? la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin.

Cette loi de la décentralisation précise des domaines "de la gestion du patrimoine de la Commune". L'article 109 dispose clairement que "la gestion de la Commune couvre le domaine communal, les biens, les dons et legs, les travaux communaux et toutes autres activités patrimoniales relevant de la compétence de la Commune." Ainsi, les collectivités sont fondées, au regard de cette loi, pour gérer leurs patrimoines culturelles mais dans les limites fixées par la loi 2007-20, citée infra.

? la loi n° 2007-20 du 23 août 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel.

Cette loi qui constitue une avancée significative pour la protection du patrimoine, traduit la volonté de l'Etat de protéger tout ce que le peuple béninois a de plus cher à travers l'expression de son génie créateur, ses valeurs de civilisation, ses manifestations artistiques et culturelles, ses biens meubles et immeubles (loi 2007-20, préface). Elle légifère sur les questions relatives à la protection, à l'inventaire et au classement des éléments du patrimoine culturel matériel et immatériel ; au droit de préemption et d'exportation des biens culturels ; à la protection des biens culturels en cas de conflits armés ; à la sauvegarde et la mise en valeur des habitats d'architecture traditionnelle ; aux fouilles et découvertes ainsi que les sanctions liées aux infractions commises en violation des dispositions de cette loi.

Pour une meilleure application de ses différents instruments juridiques et la conduite au mieux de la politique culturelle, plusieurs structures sont mises en place.

PARAGRAPHE 3 : LE CADRE INSTITUTIONNEL

La gestion du patrimoine et la question du développement culturel national restent du domaine de l'Etat. C'est pourquoi, le Ministère en charge de la culture est investi pour en être l'organe central (Loi 91-006, Art.1er). Le ministère exerce ses prérogatives à travers

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ses directions techniques, à l'exception du patrimoine écrit qui relèvent de la Présidence de la République.

A. La Direction du Patrimoine Culturel (DPC)

La Direction du Patrimoine Culturel est une structure technique du portefeuille « culture » du Ministère de la Culture, de l'Alphabétisation, de l'Artisanat et du Tourisme (MCAAT). Elle est créée par l'arrêté N°037 du 21 mars 2007 qui en détermine la mission, les attributions, l'organisation et le fonctionnement.

Aux termes de cet arrêté, la DPC a pour mission "la mise en oeuvre de la politique de l'Etat en matière de patrimoine culturel matériel et immatériel". De cette mission, découlent une dizaine d'attributions dont la mise en oeuvre incombe aux cinq services techniques et aux musées régionaux et nationaux.

La mission des musées régionaux et nationaux est de :

· collecter, traiter, conserver et assurer la diffusion des objets patrimoniaux et la gestion des sites ayant un caractère patrimonial ;

· enrichir les collections par de nouvelles pièces de valeur culturelle ou esthétique et mettre en oeuvre une campagne d'information auprès des écoles et centres d'apprentissage pour développer la culture du musée.

B. Le Fonds de Développement du Patrimoine Culturel (FDPC)

Le Fonds de Développement du Patrimoine Culturel est une structure récente, mis en place pour pallier les difficultés de financement des initiatives de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel. Il a été créé par arrêté n°232 du 20 décembre 2010. Le Fonds a pour objectifs de :

· financer les actions de valorisation et de promotion des biens religieux profanes, archéologiques, préhistoriques, historiques, littéraires, artistiques, anthropologiques, anthologiques, scientifiques. ;

· financer les actions de promotion des biens immatériels au niveau national et international ;

· financer les outils de diffusion pour faciliter la découverte du patrimoine culturel au public ;

· procéder au financement des actions de valorisation audiovisuelle sur le patrimoine culturel.

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La subvention accordée au FDPC par l'Etat, au titre de l'année 2012 est de 60.000.000 F CFA. Ses réalisations majeures au titre de l'année 2011 concernaient la rénovation du musée régionale de Natitingou, le parachèvement et l'ouverture du Musée de Kinkinhoué, la confection de prospectus et supports de sensibilisation et de promotion des biens patrimoniaux.

C. Le Fonds d'Aide à la Culture

Le Fonds d'Aide à la Culture a été créé par décret n°92-242 du 24 août 1992, en application de la loi 91-006 du 25 février 1991 portant Charte Culturelle de la République du Bénin. C'est un établissement public à caractère social et culturel, doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du ministère en charge de la culture. Il a pour mission de contribuer à la promotion du patrimoine et des industries artistiques et culturelles en vue du développement socioéconomique, à travers la valorisation des potentialités et l'accompagnement des professionnels des sous-secteurs concernés. Les domaines d'actions du Fonds d'Aide à la Culture sont entre autres :

? la protection et la promotion du patrimoine culturel ;

? le financement des programmes de création et de développement d'activités artistiques et culturelles;

? la recherche des sources de financement liées à la promotion des arts et de la culture.

Un montant d'un milliard de F CFA est mis chaque année, depuis 2007, à la disposition du Fonds en vue de financer les projets culturels des promoteurs et associations culturels régulièrement enregistrés auprès du ministère de la culture.

A ces structures, s'ajoutent la Direction du Patrimoine Artistique et Culturelle, la Direction de la Bibliothèque Nationale et la Direction de la Promotion du livre et de la Lecture, dont le domaine de compétence est le livre.

SECTION III : ACTIONS DE VALORISATION DU PATRIMOINE CULTUREL

Il est question dans cette section d'explorer les avancées en matière de protection et de valorisation du patrimoine ainsi que les forces et faiblesses de la politique de valorisation du patrimoine.

Paragraphe 1 : Les actions de protection et de valorisation

A. Les actions de législation, de protection et de promotion du patrimoine

Des actions majeures ont été réalisées pour un meilleur encadrement du cadre législatif du patrimoine. Il s'agit notamment de l'adoption de la loi N°2007-20 du 17 août

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portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel, la ratification par l'Assemblée Nationale de la convention de l'UNESCO sur la diversité des expressions culturelles et autres instruments, l'élaboration des fiches techniques d'inventaire des biens culturels susceptibles de faire l'objet d'une protection particulière sur toute l'étendue du territoire national.

La conservation et la protection du patrimoine a fait l'objet de plusieurs projets et programmes. Ils ont permis de mettre en exécution quelques actions concrètes favorables à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine culturel national. Elles concernent entre autres, la restauration et la réhabilitation des palais royaux d'Abomey et de Porto-Novo, la création, la construction et/ou l'équipement du musée ethnographique Alexandre Sènou ADANDE de Porto-Novo, du Musée régional de plein air de Parakou, des musées régionaux de Natitingou, de Nikki et de Kinkinhoué, de la Maison de la Mémoire et de la Maison du Brésil à Ouidah, du Musée de la porte fortifiée de Kétou, de la Maison de la Gaani à Nikki, de la Stèle en mémoire du roi Kaba à Natitingou, de la Maison du Guèlèdè à Savè ; la mise en valeur du site archéologique d'Agongointo ainsi que des initiatives de création de musées privés et communautaires.

Des actions de promotion et de mise en valeur du patrimoine passent souvent par les activités traditionnelles d'animation et parfois, par celles liées aux progrès technologiques. Elles comprennent les expositions permanentes, temporaires et itinérantes, la mise en oeuvre de nouvelles formes de monstration du patrimoine avec la construction de la stèle de Kaba à Natitingou qui intègre les TIC, l'organisation des journées nationales du patrimoine, du musée, de colloques, les publications diverses sur les musées, le patrimoine matériel et immatériel.

A ces actions, s'ajoute la mise en oeuvre des projets de « réhabilitation et de restauration des palais royaux », et «d'appui à la sauvegarde du patrimoine culturel et artistique ».

B. La formation du personnel en gestion du patrimoine

Le Bénin souffre d'une insuffisance de cadres de conception et d'agents d'appui en matière de gestion du patrimoine. C'est pourquoi, des actions de formation sont initiées pour former depuis plusieurs années, des Agents et Cadres en Développement Culturel au Centre Régional d'Action Culturelle (CRAC) de Lomé. Des cadres Béninois reçoivent également des formations en gestion du patrimoine à l'université Senghor d' Alexandrie.

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Au plan national, l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) forment les professionnels en gestion du patrimoine écrit : Archivistes, Bibliothécaires et Documentalistes. Depuis janvier 2012, un cycle de Master en Gestion du patrimoine est ouvert dans cette même Ecole.

Des sessions de formation continue sont initiées par l'Etat, à l'endroit du personnel affecté à la gestion du patrimoine et aux cadres techniques de la DPC, du Fonds du Développement du Patrimoine Culturel et au personnel des musées.

L'Etat devrait envisager la formation des professionnels de niveau CAP ou Baccalauréat technique, afin de disposer d'agents d'exécution et d'appui au niveau des musées. Nos observations dans les musées visités montrent que cette catégorie de personnel fait cruellement défaut.

Paragraphe 2 : Les initiatives communales et privées

A. Les initiatives des collectivités locales

Au niveau des collectivités locales, les actions de sauvegarde et de valorisation du patrimoine ne font pas partie des priorités, vues les nombreuses difficultés financières auxquelles elles sont confrontées. Toutefois, certaines communes ont compris l'importance du patrimoine en tant que secteur porteur de devise, notamment en matière touristique.

La plupart des initiatives portent sur la mise en valeur du patrimoine culturel touristique comme à Porto-Novo avec la création de la Maison du Patrimoine et du Tourisme pour la mise en valeur du patrimoine architectural et de l'histoire de la ville. Ouidah et Nikki ne sont pas du reste avec la Route des esclaves et la fête de la Gaani qui devenue un festival international. La plupart du temps, la mobilisation des ressources financières reste un défi tant préjudiciable à l'émergence de la culture qu'à la sauvegarde et la valorisation des richesses culturelles endogènes.

B. Les initiatives privées

Les initiatives privées en matière de valorisation du patrimoine ne sont pas légion. Les acteurs culturels du privé investissent dans les industries culturelles du cinéma, de la musique et de l'édition avec le souci légitime de la rentabilité économique.

Il y a peu d'initiatives en matière de recherche sur le patrimoine et la promotion des richesses et valeurs immanentes au peuple béninois. La musique puise dans les danses traditionnelles et pratiques vodun au risque parfois de les travestir, tandis que le cinéma

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exploite au mieux la danse, l'art divinatoire et les pratiques occultes liées à la sorcellerie, à la tradithérapie.

Quelques événements majeurs sont néanmoins à encourager :

· Les trophées Bénin Golden Award, promus par M. Sissi Wassi Ali. Ils récompensent les meilleures oeuvres dans plusieurs domaines culturels ;

· le Festival de film et du cinéma, Quintescence, promu par Jean Odoutan. Il récompense tous les deux ans, les meilleurs acteurs et productions cinématographiques nationaux et africains ;

· La Fondation Zinsou, avec Marie-Cécile Zinsou, révolutionne les relations du public aux produits patrimoniaux, à travers des expositions temporaires et itinérantes à Cotonou et dans tout le pays ;

· la dernière initiative privée non moins importante est celle des "Kob d'Or Awards" dont la première édition a eu lieu en décembre 2011. Ils récompensent le cinéma produit au Bénin par des comédiens Béninois. Son promoteur est M. Patrick Akplogan.

Ces quelques initiatives qui augurent d'un avenir prometteur pour la culture béninoise, sont à encourager. Aussi est-il nécessaire qu'elles se multiplient aux côtés des efforts de l'Etat, en tenant grand compte des forces et faiblesses de la politique du patrimoine culturel.

Paragraphe 3 : Les forces et faiblesses de la politique du patrimoine A. Les forces

Six atouts majeurs ont pu être identifiés :

· la volonté affirmée de l'Etat relative à la prise en compte de la dimension culturelle du développement ;

· l'existence d'un cadre législatif et réglementaire de protection et de valorisation du patrimoine ;

· la recherche archéologique et historique ;

· la mise en place d'un fonds spécifique pour le financement des actions de valorisation du patrimoine culturel ;

· la création de musées régionaux et nationaux dans presque tous les départements ;

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· l'existence de cadres formés dans de grandes écoles, capables de conduire et de mettre en oeuvre la réflexion sur des projets et initiatives majeures de développement culturel et de promotion de la culture.

B. L'inventaire des faiblesses

Les faiblesses se présentent en quelques points :

· l'inexistence d'un inventaire exhaustif et d'une liste indicative du patrimoine culturel national ;

· l'inexistence d'une politique nationale de gestion des musées ;

· le manque d'autonomie des musées en matière d'organisation, de gestion et d'animation en rapport avec les défis et nouveaux enjeux du secteur ;

· le manque d'initiatives en matière de promotion et de valorisation du patrimoine matériel et immatériel ;

· la non ratification de certaines conventions de l'UNESCO sur le patrimoine culturel ;

· l'inexistence d'une institution muséale dans le département du Littoral, pôle cosmopolite d'expression de toutes les cultures nationales ;

· les richesses culturelles du Bénin ne sont pas suffisamment mises en valeur ;

· la quasi inexistence de personnel d'appui dans les Musées ;

· le manque de compétence en marketing et communication muséale ;

Au regard de toutes ces insuffisances, des actions pertinentes s'imposent pour une meilleure atteinte des objectifs de la politique culturelle nationale.

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CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE

Ce chapitre préliminaire, décliné en trois sections, présente le cadre théorique de l'étude à travers la démarche et les raisons ayant abouti au choix du problème de départ. Il énonce la problématique, lève le voile sur les objectifs de recherche, expose l'approche conceptuelle et la méthodologie de recherche.

SECTION I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE

Cette section, essentiellement consacrée à la problématique et aux objectifs de recherche énonce les problèmes, expose les objectifs et hypothèses de recherche.

Paragraphe 1 : L'énoncé des problèmes

Les problèmes soulevés par la présente étude tiennent de l'idée de départ. Mais cette idée va évoluer pour ouvrir le champ à d'autres interrogations, corrélats de la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine.

A. Le constat de départ

Dans plusieurs pays du monde, il est créé un établissement muséal qui couvre la totalité du territoire national. C'est le cas par exemple du Musée du Louvre en France ou du british museum en Angleterre.

La plupart des chefs d'Etats des pays d'Afrique francophone ont pris l'initiative de créer dans leur pays respectif, un musée national dont la fonction est de conserver le patrimoine national mais aussi et surtout, de représenter l'unité nationale (GAUGUE, 1997). C'est le cas de The national museum of Ghana à Accra, du Musée national du Mali à Bamako, pour ne citer que ceux-là.

Un regard actuel et rétrospectif sur les actions de gestion du patrimoine au Bénin n'en fait pas la nation la plus déshéritée aux plans sous-régional et africain. A la différence de la plupart de ces pays, la République du Bénin ne s'est pas dotée d'un "Musée National" aux lendemains de son accession à l'indépendance. Toutefois, une analyse de la géographie des musées du Bénin montre que la politique nationale de protection et de gestion du patrimoine tend vers l'implantation d'une institution muséale par département (MCC : 1995).

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Le sujet de l'étude prend source du constat de départ selon lequel, la République du Bénin ne dispose pas d'un musée national4 à l'instar de la plupart des pays de la sous-région. Pourtant, le secteur culturel béninois fleurit d'une grande diversité culturelle, conséquence des multiples singularités de ses peuples. Une kyrielle de pratiques et de témoignages de l'histoire qui empruntent à la cinquantaine de groupes socioculturels attachés à sa culture. Or la pratique muséale au plan national n'est pas plus orientée vers la valorisation que vers la conservation, sa mission première. La gestion des musée, telle que conduite à ce jour ne met pas suffisamment l'accent sur la promotion des richesses culturelles nationales, la communication marqueting autour des objets de musée. Ce mode de gestion rend difficile la possibilité de rentabiliser les institutions muséales tel que prôné de nos jours.

Mais s'intéresser au patrimoine culturel du Bénin n'est pas nécessairement et seulement en soulever le problème de la conservation, de la gestion, mais aussi et essentiellement celui de sa mise en valeur. La pratique muséale au plan national n'est pas plus orientée vers la valorisation que vers la conservation qui en est la mission première. Alors que ce qui attire le visiteur, c'est ce qu'on lui propose à voir, à consommer, et non ce qui reste conservé dans les réserves. Valoriser devrait donc être une autre façon de penser le musée, de revisiter l'histoire, de découper les faits de civilisation du peuple, de la nation pour mieux les ouvrir à la science, à l'éducation et à la délectation.

B. Les préoccupations soulevées

De l'analyse qui précède, deux insuffisances majeures peuvent êtres retenues :

? L'Etat béninois ne tire pas le maximum de profit de ses richesses culturelles.

? L'inexistence d'une institution muséale à Cotonou, contrairement aux autres départements du Bénin.

Les causes probables de ces deux situations peuvent être les suivantes :

? Le patrimoine culturel matériel et immatériel et les valeurs de civilisation des peuples du Bénin ne sont pas suffisamment mis en valeur ;

? L'absence d'une stratégie efficace de l'Etat, capable d'exploiter le potentiel économique et touristique de Cotonou, à travers un établissement muséal.

4 Le qualificatif "national" désigne ici ce qui représente tout le territoire, ou ce qui appartient à l'Etat.

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L'une des solutions probables à ces deux problèmes serait de doter la ville de Cotonou d'un musée dont la mission sera de mettre en valeur le patrimoine culturel du Bénin. Une telle perspective appelle une interrogation principale dont découlent des quelques préoccupations secondaires.

· Est-il nécessaire et opportun aujourd'hui, de créer un musée à Cotonou ? Les questions secondaires s'énoncent en ces termes.

· En quoi la création d'un musée à Cotonou peut-elle contribuer au développement local, national et régional ?

· En quoi Cotonou constitue-t-il un pôle stratégique de protection et de valorisation de l'histoire et de la culture du Bénin ?

· Quels sont les obstacles à la création d'un musée dans la ville de Cotonou ?

· Le patrimoine matériel et immatériel ainsi que l'art béninois sont-ils suffisamment mis en valeur ?

· Existe-t-il un besoin d'accès au musée à Cotonou ?

Ces différentes interrogations ont servi de tremplin à la formulation des hypothèses de recherche.

Paragraphe 2 : Les hypothèses de recherche

Elles constituent des réponses provisoires aux préoccupations principale et secondaires soulevées ci-dessus :

Hypothèse principale : Il est nécessaire et opportun aujourd'hui, de créer un musée à Cotonou

Hypothèses secondaires :

· la création d'un musée à Cotonou contribue au développement local, national et régional ;

· la ville de Cotonou possède des atouts et potentialités favorables à l'implantation d'une institution muséale ;

· l'inexistence d'un musée public à Cotonou est due à la négligence des pouvoirs publics et à l'absence d'une culture muséale des populations ;

· le patrimoine matériel et immatériel ainsi que l'art béninois ne sont pas suffisamment mis en valeur ;

· il existe une forte demande sociale d'accès au musée à Cotonou.

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La vérification des hypothèses secondaires permettront d'affirmer ou d'infirmer l'hypothèse principale. Cela explique l'importance de la définition d'objectifs de recherche clairs pour y parvenir.

Paragraphe 3 : Les objectifs de la recherche

Les techniques qualitative et quantitative de recherche mises en oeuvre sont fondées sur les objectifs ci-après.

A. L'objectif général

La présente recherche a pour objectif général d'évaluer la nécessité et l'opportunité de créer un musée à Cotonou, dans la perspective de valoriser le patrimoine culturel national et d'améliorer l'accès des populations à la culture. Une telle institution ambitionne aussi le découpage et la présentation de l'histoire, des témoins et des faits de civilisation du peuple au monde. L'atteinte de cet objectif général passe par la réalisation de cinq (5) objectifs spécifiques.

B. Les objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de la recherche se déclinent en cinq points :

? collecter les informations nécessaires à une meilleure connaissance de l'histoire de la ville de Cotonou, ses habitants et son patrimoine ;

? explorer et analyser la politique nationale du musée et de valorisation du patrimoine culturel ;

? faire l'état des lieux des institutions muséales de la ville, en rapport avec les autres départements ;

? mesurer l'intérêt des autorités (centrales et locales) et des populations à la création d'un musée à Cotonou ;

? recueillir les attentes et opinions des acteurs en vue de proposer un type de musée adapté à l'environnement de la ville, à la vision de l'Etat et qui en restitue l'histoire et les faits de civilisation.

SECTION II : APPROCHE CONCEPTUELLE

Cette section est consacrée à la revue de littérature et à la clarification des termes et expressions relatifs au thème de l'étude.

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Paragraphe 1 : La revue de littérature

Sont présentées ici, les publications de quelques auteurs dont la substance s'est avérée essentielle pour la recherche.

Mollard (1999) appréciant la Culture comme le 5ème pouvoir, expose une analyse et une restitution exhaustive de la politique culturelle française depuis André Malraux jusqu'à Jack Lang. Il montre les fondements de la politique culturelle, l'importance des institutions culturelles comme le musée, la bibliothèque, pour le développement et le rayonnement d'une nation.

Desvallée (2011) propose un historique de l'évolution du musée et de la muséologie, à travers un dictionnaire encyclopédique thématique.

Boylan (2006), expose les éléments essentiels sur les fonctions et la gestion du musée, les collections, les publics, l'exposition, la coopération et le profil du personnel du musée.

Ndiaye (2007), propose des articles et interviews de spécialistes africains de la culture. La revue lève le voile sur les musées en Afrique : inventaire, gestion, historique des musées africains, trafic illicite des biens culturels en Afrique, dynamisation des musées africains.

Ruge (2008) présente des professions muséales : l'équipe dirigeante du musée et son profil, les relations fonctionnelles qui doivent exister entre les membres de l'équipe.

Arpin (1992) présente le Musée de la civilisation du Québec : Le contexte de sa création, sa mission, son concept, les expositions qu'il a abritées et des témoignages. Un modèle fort intéressant pour cette étude.

Gaugue (1997) propose une recherche sur la géographie muséologique en Afrique notamment : l'histoire des premiers musées d'Afrique francophone, les fonctions qui leur étaient assignées dans un contexte poste colonial exacerbé par la pensée de l'unité nationale aux lendemains des indépendances.

Bourgeon-Renault (2009) expose les spécificités du patrimoine et du produit culturel par rapport aux autres produits. Il propose à partir de là, des stratégies pour promouvoir et valoriser le patrimoine, les produits et services culturels.

Les conventions de l'UNESCO ainsi que plusieurs publications de l'ICOM ont permis de mieux circonscrire la législation du patrimoine, la déontologie muséale.

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La charte et la politique culturelle ainsi que la loi 2007-20, aux côtés de ces instruments internationaux, donnent les grandes lignes de la législation nationale et des orientations stratégiques de développement culturel.

Au nombre des travaux des anciens étudiants du CRAC, on note un champ quasiment inexploré ou peu investi, en ce qui concerne le musée et le patrimoine culturel dans la ville de Cotonou. Toutefois, les dossiers de projet d'AHONON Léonard (2001), GBAGUIDI Henriette Ahossito (2001) et SOUMANOU Sourakatou (1999) ont balisé le champ de la création d'institution muséale et de promotion du patrimoine culturel au Bénin.

Paragraphe 2 : La clarification des concepts

A. La culture et le patrimoine culturel

Le concept de culture est une notion polysémique qui charrie plusieurs définitions et acceptions. Celles de l'UNESCO et du Manifeste Culturel Panafricain sont retenues ici.

Selon l'UNESCO, « la culture est l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les modes de vies, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes des valeurs, les traditions et les croyances » (Mondialcult, juillet 1982). Le Manifeste Culturel Panafricain quant à lui, affirme que « la culture est la somme des expériences et des expressions concrètes liées à l'histoire des peuples » (1969).

Elle peut être aussi employée avec le patrimoine. On parle de patrimoine culturel. Selon André DESVALLEES (cours), « le patrimoine est l'ensemble de tous les biens naturels ou culturels créés par l'homme sans limite de temps ou de lieu. C'est l'ensemble des biens culturels hérités des ascendants que nous avons le droit d'utiliser mais aussi le devoir de conserver et de transmettre aux générations futures ».

Aux termes de la Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles (UNESCO, 1982), « le patrimoine culturel d'un peuple s'étend aux oeuvres de ses artistes, de ses architectes, de ses musiciens, de ses écrivains, de ses savants, aussi bien qu'aux créations anonymes, surgies de l'âme populaire, et à l'ensemble des valeurs qui donnent un sens à la vie. Il comprend les oeuvres matérielles et non matérielles qui expriment la créativité de ce peuple : langue, rites, croyances, lieux et monuments historiques, littérature, oeuvres d'art, archives et bibliothèques ». Il résulte de cette déclaration que le patrimoine culturel regroupe des aspects, à la fois matériels et immatériels, qu'il convient de mettre en valeur.

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B. La valorisation

Selon Le Petit Larousse 2010, la « valorisation est l'action de donner de la valeur, plus de valeur à » quelque chose. On parle aussi de mise en valeur. Mais la valorisation se réalise souvent, à travers la promotion, la sensibilisation et surtout la diffusion. Cette dernière privilégie de plus en plus les médias et les technologies de l'information et de la communication.

Dans le domaine du patrimoine, les efforts de protection, de conservation et de collecte, ainsi que la connaissance du patrimoine n'auraient pas de justification en soi si l'objectif poursuivi n'était pas de mettre les richesses du patrimoine à la disposition du plus grand nombre. Cet objectif prend forme à travers les actions de promotion et de diffusion du patrimoine. Ces actions assurent le rayonnement du patrimoine, véritable lieu de rencontre et d'échange, vecteur du développement économique, touristique et local.

La valorisation-promotion : Le terme de promotion recouvre l'ensemble de stratégies, d'actions et de moyens appropriés mis en oeuvre pour valoriser une idée (création d'un musée par exemple), une réalité plus ou moins méconnue ou un produit. A cet effet, le patrimoine fait l'objet de plusieurs manifestions qui répondent aux attentes et aux intérêts légitimes du public.

Elle concerne les actions de promotion, de sensibilisation et de diffusion des modes et formes de vie, des objets et traditions, de l'histoire, des faits de civilisation et la création artistique d'un groupe social, d'un peuple ou d'une nation.

La valorisation-sensibilisation : elle consiste en l'organisation pour toutes les catégories de publics, d'expositions, manifestations culturelles, festivals, animations, visites guidées ou circuits culturels ainsi que l'ouverture de centres d'information et de documentation.

La valorisation-diffusion : Elle vise à faire connaître et révéler au monde, les richesses artistiques et culturelles à travers des canaux de communication avec une forte implication des technologies de l'information. Elle vise davantage la consommation du produit patrimonial que sa simple connaissance qui relève de l'action de sensibilisation.

C. Le musée

Le concept musée vient du grec « mouseion », qui signifie temple des muses. Le Petit Larousse 2010 le définit comme "lieu, établissement où est conservé, exposé, mise en valeur une collection d'oeuvres d'art, d'objets d'intérêt culturel, scientifique ou technique."

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Mais la définition la plus répandue, privilégiée dans le cadre de cette étude, est celle donnée à l'article 3 des statuts du Conseil International des Musées (ICOM), : « le musée est une institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l'humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation » (ICOM, 2007 : 3).

D. La civilisation

Souvent opposé à la notion de culture, le terme est apparu au XVIIIème siècle, sous la plume de Mirabeau (1749-1791), qui l'a employé au double sens de processus du progrès matériel, social, culturel, et de résultat de ce processus. Mais le concept a subi dans le temps, diverses interprétations.

Le Petit Larousse estime que c'est un "ensemble cohérent de sociétés ou de cultures ; ensemble des caractères sociaux, culturels, etc., qu'elles partagent. Civilisation africaine, chinoise, européenne" par exemple.

Saint-Exupéry (1900-1944) cité par Arpin (1992 : 31) a dit que : « une civilisation est un héritage de croyances, de coutumes et de connaissances, lentement acquises au cours des siècles, difficiles parfois à justifier par la logique, mais qui se justifient d'elles-mêmes, comme les chemins, s'ils conduisent quelque part, puisqu'elles ouvrent à l'homme son étendue intérieure ».

Cette définition épouse largement le concept et les objectifs du projet dont l'action s'inscrit dans le temps autant que le patrimoine, sujet à une dynamique sans cesse renouvelée de retour à l'histoire et d'évocation des faits de civilisations du passé, de construction et de légitimation du présent, d'interrogation et d'anticipation du future.

SECTION III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Pour mieux conduire la recherche, une démarche méthodologique de type qualitatif et quantitatif est adoptée. Une préférence est accordée à la pluralité dans la production des données et informations, par la diversification des catégories d'informateurs et des sources d'information, dans un champ de recherche bien circonscrit. Aussi, trois techniques d'enquêtes ont-elles été mises à contribution : la recherche documentaire, l'entretien, le sondage d'opinion et l'observation directe. Cette section décline donc de façon spécifique, les différentes étapes de la démarche et les résultats obtenus.

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Paragraphe 1 : Le champ de la recherche

A. L'espace géographique de la recherche

La recherche, dans le cadre de cette étude, est essentiellement focalisée sur l'espace géographique de la ville de Cotonou. Mais compte tenu de l'envergure nationale que nous pensons imprimer au projet, elle sera étendue aux autres départements dans le dessein de la collecte des objets muséaux, ou encore, pour enrichir le projet des riches expériences des autres musées du pays.

B. Les catégories d'informateurs

Quatre différentes catégories d'informateurs sont ciblées.

? Au niveau du MCAAT : le Directeur du Patrimoine Culturel, le Directeur du Fonds de Développement du Patrimoine, le Directeur du Patrimoine Artistique et Culturel, les conservateurs des musées historique d'Abomey, Ethnographique de Porto-Novo et régional de Natitingou.

? Au niveau de la ville de Cotonou : Le Chef du Service des Affaires Culturelles et Cultuelles de la Mairie de Cotonou, les écoliers, élèves, étudiants et les travailleurs.

? Autres acteurs du monde culturel béninois : il s'agit notamment de la Directrice de la Fondation Zinsou, du Responsable de la Formation à l'Ecole du Patrimoine Africain et de quelques spécialistes.

? Autres nationalités : Les touristes, visiteurs étrangers des différents musées du Bénin. Ces différentes catégories d'informateurs ont fait l'objet d'enquête qualitative et quantitative dans le cadre de la recherche de terrain.

Paragraphe 2 : Les stratégies et outils de collecte des données

A. La recherche documentaire

La recherche documentaire a porté sur les thématiques : muséologie et muséographie, gestion du musée, développement et politiques culturelles, valorisation du patrimoine culturel. Elle s'est soldée par une bonne moisson de données et informations obtenues au sein de diverses Unités d'information documentaire (Bibliothèques, Archives, Centres de documentation) et Services administratifs, présentés dans le tableau ci-après.

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Tableau n°1 : Quelques unités d'information et Services publics visités

Structures visitées /
Types de documents

Types d'informations collectées

Bibliothèque du CRAC / Mémoires et monographies

Généralités sur la culture et le développement, les musées, les thèmes traités par les anciens élèves du CRAC, et les institutions culturelles du Bénin.

Bibliothèque Universitaire (Lomé)/ Ouvrages

Animation culturelle, développement culturel, rôle du musée.

Centre de documentation du Ministère de la culture Cotonou/ Monographies, études

Acte de forum sur la culture, la géographie muséale du Bénin, textes sur le secteur de la culture. Projet d'étude de faisabilité sur la création d'un musée à Cotonou.

Cyber centre du CRAC / Publications en ligne

Les conventions de l'UNESCO, les concepts muséologiques, la nouvelle muséologie (MINOM).

Bibliothèque du MEASA / Monographies

Muséologie, gestion des collections de musées, documentation des objets de musée, information sur les musées du Bénin.

Bibliothèques du Musée d'Abomey / Ouvrages

Historique des musées au Bénin, le patrimoine culturel du Bénin et sa valorisation.

Centre de documentation du Ministère du Développement Bénin / Rapports, Monographies

Orientation culturelle du Bénin, réflexions sur la culture et le développement. Le financement de la Culture.

INSAE / Ouvrages

Statistiques, et résultats du RGPH-3.

Ministère en charge de la culture / Lois, Décrets, arrêtés

Cadre institutionnel et réglementaire de la culture au Bénin.

Mairie de Cotonou (DPDM, Archives) / Monographies, Arrêtés

Informations sur la ville de Cotonou, les programmes et actions culturels de la municipalité.

ANCB / Lois, Monographies

Les lois de la décentralisation, les informations sur la municipalité de Cotonou, la culture dans les programmes de développement communaux.

Direction des Archives Nationales

Information sur le bâtiment de l'ex-primature du Bénin.

Ces différentes structures nous ont permis de conduire la revue de littérature et de faire l'état de la question de la valorisation du patrimoine culturel, de la muséographie, mais aussi et surtout de la création et la gestion d'une institution muséale.

B. La recherche de terrain

Elle a consisté en des enquêtes, aussi bien qualitatives que quantitatives, et à faire des observations directes sur le terrain. Des entretiens ont d'abord été menés avec des personnes ressources ciblées. Ensuite, deux groupes cibles ont fait l'objet d'enquête par questionnaires et enfin, l'observation directe sur le terrain a été privilégiée pour parachever la recherche. Pour concevoir les outils devant servir à ces différentes enquêtes une pré-enquête a été faite.

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1. La pré-enquête et la constitution des échantillons ? L'entretien exploratoire

L'entretien exploratoire a été fait avec le Directeur du Patrimoine Culture du Bénin qui est une personne ressource à même de nous éclairer sur les actions de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel au Bénin, notamment les problèmes liés à l'inexistence d'un musée à Cotonou et l'opportunité ou non d'en créer un aujourd'hui. Les réponses issues de cet entretien de départ ont servi à l'élaboration d'un guide d'entretien à l'endroit des conservateurs de musées et d'un questionnaire témoin de pré-enquête. Le questionnaire de pré-enquête a permis de sonder 12 personnes de diverses couches sociales (écoliers, élèves et étudiants, instituteurs, parents, touristes). Il a ensuite été corrigé et validé au regard des réponses des enquêtés. De ce questionnaire témoin, deux questionnaires définitifs sont conçus, en tenant compte de la spécificité de chacune des cibles identifiées.

? Les outils de recherche

Les outils de recherche (voir annexe I, p. c) utilisés sont : une (1) fiche d'entretien libre, un (1) guide d'entretien, deux (2) questionnaires et deux (2) grilles d'observation. Chaque outil de recherche est adressé à un groupe cible qui a fait l'objet d'un échantillonnage selon des critères précis.

? L'échantillonnage

Des entretiens libres ou guidés avec des personnes ressources et personnalités ciblées ont été privilégiés, dans le cadre de la recherche qualitative. Ces personnes représentent pour la plupart, des spécialistes du patrimoine, des personnes averties du domaine de la culture. L'entretien a permis d'obtenir leurs avis et opinions en profondeur, sur la problématique de la création d'un musée à Cotonou.

Aussi, les écoliers et élèves de la tranche d'âge de 5 à 14 ans (RGPH-3, 2002) ont-ils été ciblés dans le cadre d'un focus-group. Ils représentent 34% (idem) de la population de Cotonou. Ce choix est motivé par l'idée a priori, selon laquelle les Béninois n'ont pas fondamentalement une culture muséale alors que la fréquentation du musée contribue largement à l'éducation des enfants. L'échantillon du focus groupe est constitué de 12 enfants du cours moyen deuxième année (CM2), dont 6 d'une école publique et 6 d'une école privée. L'objectif est de réunir plusieurs couches sociales afin d'avoir un échantillon suffisamment représentatif.

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Pour mieux conduire l'enquête quantitative, il a été prélevé un échantillon de cent (100) individus dont la tranche d'âge est comprise entre 15 et 59 ans, dans la population de Cotonou. Soit une échelle de 1/6651. Cette tranche représente 62,7% de la population. L'enquête a ciblé essentiellement, les étudiants et les travailleurs. L'échantillon de 100 individus a été prélevé selon la méthode aléatoire simple, mais en respectant la caractéristique essentielle de la population totale de la ville : la supériorité féminine caractérisée par 341.932 femmes pour 323.168 hommes, sur une population de 665.100 habitants (RGPH-3, 2002). Rapporté à l'échantillon de 100 individus, 52 individus de sexe féminin et 48 individus de sexe masculin ont été questionnés. Les 100 individus ont été divisés en deux sous-groupes. 50 étudiants et 50 travailleurs. Ainsi, se fondant toujours sur le rapport de masculinité, 24 hommes et 26 femmes ont été interrogés par sous-groupe.

Les touristes (étrangers) représentent une autre catégorie d'enquêtés. En effet, les statistiques nationales de fréquentation des musées montrent que les étrangers constituent la plus grande proportion des visiteurs des musées nationaux (DPC, 2012). Il serait imprudent de négliger cette cible dans la recherche. A ce niveau aussi, 100 touristes ont été sondés de façon aléatoire, au niveau du Musée Ethnographique Alexandre Sènou Adandé, des Musées Historiques de Ouidah et d'Abomey et du Musée Régional de Natitingou.

2. l'enquête de terrain

C'est la phase ultime de la recherche proprement dite. Elle concerne l'administration des questionnaires, les entretiens, l'observation au niveau de la ville de Cotonou et des musées visités.

Les questionnaires ont été directement administrés aux populations cibles. Les résultats de ces enquêtes sont présentés ci-après.

Paragraphe 3 : Présentation des résultats d'enquêtes

A. Le dépouillement et résultats des enquêtes

Les réponses issues des sondages sont regroupées par grands centres d'intérêt, selon les hypothèses émises au départ. Elles concernent le questionnaire adressé aux étudiants et parents et celui adressé aux touristes.

1. Questionnaire à l'endroit des étudiants et parents

Sur les 100 questionnaires administrés, 93 ont été récupérés.

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Tableau n°2 : Répartition des enquêtés suivant leur appréciation sur l'inexistence d'un musée à

Cotonou

Les raisons de l'inexistence d'un musée à Cotonou

Effectif

Fréquence (%)

Négligence des pouvoirs publiques

60

64,51

Autre (Aucune histoire, aucune culture n'est attachée à la ville. Ville économique et cosmopolite, donc inopportunité d'un musée.)

33

35,48

Total

93

100

Analyse : 64,51% des étudiants et parents enquêtés trouvent que la ville de Cotonou ne dispose pas d'un musée pour cause de négligence de la part des pouvoirs publics ; 35,48% pensent que l'inexistence d'un musée est lié à d'autres raisons.

Commentaire : les raisons de l'inexistence d'un musée à Cotonou sont relatives au fait que l'Etat n'a pas décidé d'installer un musée à Cotonou. Cette négligence prend source dans la difficulté du choix du type de musée à installer dans une telle ville ; de détermination d'un emplacement possible, la typologie des collections, des moyens humains et matériels. Quand aux raisons qui motivent l'avis minoritaire (36%), tous les musées ne sont pas des musées de site ou d'histoire attachée au terroir. Il existe aujourd'hui ce qu'on appelle les musées de ville. L'opinion générale issue de ces résultats invite les pouvoirs publics à réfléchir davantage sur l'implantation d'un musée à Cotonou.

Tableau n°3 : Répartition des étudiants et parents suivant leur appréciation de la mise en valeur des richesses culturelles du Bénin

Les richesses culturelles du Bénin sont suffisamment
mises en valeur

Effectif

Fréquence (%)

Oui

01

1,07

Non

92

98,92

Total

93

100

Analyse : La quasi-totalité (98,92%) des étudiants et parents questionnés estime que le patrimoine culturel du Bénin n'est pas suffisamment valorisé. 1,07% pensent le contraire.

Commentaire : les richesses culturelles du Bénin ne sont pas suffisamment connues des populations de Cotonou ni mieux diffusées dans le monde. Il importe de trouver des solutions pour en tirer le meilleur. L'hypothèse selon laquelle le patrimoine culturel matériel et immatériel du Bénin n'est pas suffisamment valorisé est donc vérifiée.

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Tableau n°4 : Répartition des étudiants, parents et touristes suivant leur avis sur la nécessité de
créer un musée à Cotonou

Avis sur la création d'un musée à Cotonou par l'Etat

Effectif

Fréquence %

Nécessaire

72

77,41

Pas nécessaire

21

22,58

Total

93

100

Analyse : 77,41% des enquêtés souhaitent que l'Etat crée un musée à Cotonou. 22,58% pensent que ce n'est pas nécessaire, estimant par exemple, selon un enquêté, que «la création d'un musée à Cotonou entrainera la fermeture des autres musées à long terme».

Commentaire : Ces statistiques montrent qu'il existe une forte demande d'accès au musée à Cotonou. Les raisons des sceptiques sont importantes car elles invitent à réfléchir sur le type de musée à installer à Cotonou, pour ne pas faire écran aux autres musées. D'où l'importance du concept, de la vocation du musée.

Tableau n°5 : Répartition des étudiants et parents suivant leur appréciation de l'impact des
activités du musée

Secteurs d'impact des activités d'un musée à Cotonou*

Effectif

Fréquence (%)

Education

71

76,34

Culture

73

78,49

Tourisme

66

70,96

Economique

54

58,06

Loisir

46

49,46

Bonne image du Bénin à l'extérieur

44

47,31

* : Question à choix multiple

Analyse : 78,49% des enquêtés pensent que le musée aura un impact positif sur la culture ; 76,34% penchent pour l'éducatif ; 70,96% estiment que cet impact sera sur le tourisme et 58,06% disent qu'il aura un impact positif sur l'économie. Les loisirs et l'amélioration de l'image du Bénin à l'extérieur viennent ensuite avec 49,46% et 47,31%.

Commentaire : Le secteur culturel vient en tête en matière d'impact, suivi de l'éducation, du tourisme et de l'économie. Viennent dans une moindre mesure, les loisirs et l'amélioration de l'image du Bénin à l'extérieur. Ces données témoignent de la prise de conscience des enquêtés sur l'importance d'une institution muséale à Cotonou, et son impact positif aux plans, culturel, éducatif, touristique et économique.

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Tableau n°6 : Répartition des étudiants et parents suivant leur représentation du musée Il s'agit de chercher à savoir si les Cotonois ont une culture muséale. Pour recueillir les informations, deux questions ont été combinées. Celle de ce que représente le musée pour l'enquêté et le nombre de fois qu'il a visité un musée. Si l'individu donne une représentation proche de l'une des fonctions du musée et a visité au moins une fois un musée, alors il a une « bonne idée du Musée ». S'il donne une seule réponse parmi les deux, il a une « assez bonne idée ». S'il ne donne aucune réponse, il n'en a donc « aucune idée ».

Représentation du « Musée »

Effectif

Fréquence (%)

Bonne

69

74,19

Assez bonne

15

16,12

Aucune idée

09

09,67

Total

93

100

Analyse : 74,19% des enquêtés ont une bonne connaissance de l'institution muséale. 16,12% en ont une idée assez bonne et 09,67% n'ont aucune idée du musée.

Commentaire : L'hypothèse selon laquelle les populations du Bénin et de Cotonou en particulier, n'ont pas une culture muséale est infirmée. On remarque plutôt un attachement de ceux-ci à leur patrimoine. Aussi, contre toute attente, plus de 80% des enquêtés ont déjà visité un musée une fois. Toutefois, il y a un travail à faire pour amener les 9,67% à s'intéresser au musée. A ce niveau, il faut agir repenser l'architecture et l'animation muséales, car le caractère austère et peu attractif des musées nationaux constitue aussi un frein. Comme le précisait un enquêté, « ... par manque d'attraction je ne m'y [musée] intéresse pas trop. » Sur la même hypothèse, la plupart des 12 écoliers ayant participé au focus-group ont déjà visité au moins deux fois un musée, grâce aux initiatives scolaires. Mais ils l'ont rarement fait avec leurs parents.

2. Questionnaire à l'endroit des touristes (étrangers)

Sur les 100 questionnaires administrés, 97 réponses ont été recueillies.

Tableau n°7 : Répartition des touristes selon leur appréciation sur la création d'un musée à Cotonou

Avis sur la création d'un musée à Cotonou par l'Etat

Effectif

Fréquence %

Nécessaire

92

94,84

Pas nécessaire

5

05,15

Total

97

100

35

Analyse : 94,84% des touristes aimeraient bien visiter un musée à Cotonou ; 5,15% ne trouvent pas cela nécessaire.

Commentaire : Ces statistiques montrent que les touristes approuvent l'idée de pouvoir visiter un musée à Cotonou. Ceux qui ne sont pas du même avis estiment que Cotonou est une ville « récente, sans histoire » ou « économique » donc, « inappropriée » pour abriter un musée. Ces avis sont importants dans les choix du type de musée et des programmes muséographiques.

Tableau n°8 : Répartition des touristes selon leur appréciation du fait que la création d'un
musée à Cotonou ferait écran aux autres musées

Un musée à Cotonou fera écran aux autres musées du pays

Effectif

Fréquence %

Oui

03

03,09

Non

94

96,90

Total

97

100

Analyse : 96,90% des touristes estiment qu'un musée à Cotonou ne fera pas écran aux autres musées du pays. 03,09% d'entre eux pensent le contraire.

Commentaire : La question leur était posée de savoir si l'existence d'un musée à Cotonou les empêcherait d'aller visiter les autres musées du pays. La plupart des touristes ont émis des réservent quant à l'idée de vouloir faire d'un musée à Cotonou, une institution centrale qui présente les mêmes collections que les musées existants. Ces informations sont précieuses pour le choix du type de musée.

Tableau n°9 : Répartition des étudiants, parents et touristes selon leur appréciation des
modalités d'entrée au musée

Cette question concerne à la fois, les deux grandes cibles de l'enquête : les parents et élèves et les touristes.

Prêt à payer pour visiter le musée

Effectif

Fréquence %

Oui

164

86,31

Non

11

5,78

Abstention

15

07,94

Total

190

100

36

Analyse : Au cas où on installerait un musée à Cotonou, 86,31% des enquêtés sont prêts à payer un droit d'entrée pour le visiter. 5,78% pensent le contraire et 07,94 se sont abstenus de répondre à la question.

Commentaire : Une large majorité des enquêtés est prête à payer des frais d'entrée au musée.

3. Les observations de terrain

En ce qui concerne les observations de terrain, il faut noter la quasi inexistence d'institutions patrimoniales de type muséal à Cotonou, excepté les initiatives temporaires de la Fondation Zinsou et celles de l'Institut Français dans le cadre de la mise en valeur du patrimoine et de l'art contemporain.

D'un autre côté, l'on a remarqué le caractère austère et peu attractif des musées visités, en dehors du Musée historique d'Abomey, une architecture pas toujours adaptée aux exigences muséologiques et muséographiques. A cela s'ajoute le manque de personnel et de guides bien formés, l'absence de programmes scientifiques et culturels, de stratégies marketing et communication à l'endroit des publics.

4. Synthèse

L'analyse globale des résultats fait ressortir la volonté des populations de voir implanter à Cotonou une institution muséale. Cela permettra de mettre suffisamment en valeur les richesses culturelles du Bénin. Mais elles souhaitent aussi qu'une telle institution soit plus attractive et mieux animée pour susciter une meilleure adhésion des populations, qu'elle ne devrait pas être une réplique des musées existants, mais un musée qui apporte sa propre singularité.

Au regard de ces analyses, la mise en place d'un musée à Cotonou peut être envisagée dans la perspective d'un projet de développement. Pour ce faire, une analyse du cadre d'insertion et l'évaluation d'un tel projet s'avèrent nécessaires. De plus, les facteurs militant à la création d'une telle institution ainsi que la mission à lui assignée doivent être présentés et décrits de façon concrète.

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B. Les difficultés rencontrées

Plusieurs difficultés ont jalonné les enquêtes. La rencontre avec les personnes ressources identifiées a souvent subi des reports répétés, parfois un certain désintérêt. Pourtant des rendez-vous ont été pris dans les formes requises. Cette situation est surtout due aux activités de ces personnes, souvent occupées ou en déplacement de dernier instant.

Pour les sondages de terrain, les touristes sont souvent pressés et se prêtent difficilement au remplissage du questionnaire. L'on a dû l'introduire, comme formalité de fin de visite, avant de recevoir leur attention.

En outre, les écoliers et élèves sont avérés une cible difficile. D'abord, il fallait avoir l'aval des autorités des écoles, ensuite mobiliser l'attention des enfants et enfin lancer les discussions. Le focus-group a finalement pris l'allure d'une classe d'histoire, avec la complicité des enseignants.

Ces difficultés sont inhérentes à tous travaux de recherche et n'ont pas entravé l'atteinte des objectifs de recherches.

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CHAPITRE III : CADRE D'INSERTION DU PROJET

Cotonou est le territoire sur lequel se déploiera le projet. En prendre connaissance et en inventorier les initiatives de protection et de valorisation du patrimoine permettront d'évoquer les éléments militant en faveur de la mise en place d'une institution muséale à Cotonou. Il s'agira par la suite de préciser l'identité et la vocation d'une telle institution.

SECTION I : COTONOU ET SES INITIATIVES CULTURELLES

Cette section donne un aperçu de la ville et ses initiatives culturelles. Une analyse de la situation sera faite à la suite de cet état des lieux.

Paragraphe 1 : Bref aperçu de Cotonu

Cotonou vient du Fon, « Kutonu », qui, selon l'une des légendes, signifierait «Lagune de la mort », en raison de sa situation de carrefour du trafic des esclaves (Mairie de Cotonou, 2006 : 14). D'abord conquis par le royaume d'Abomey, le territoire de Kutonu a été cédé à la France par les traités de 1868 (le 19 mai) et de 1878. En 1885, les Français construisent un canal qui relie la ville à la mer, puis en 1891, un wharf qui permit le développement commercial et industriel du port et de la ville.

Francisé, Kutonu devient Cotonou, une ville au sud du Bénin, située sur un cordon littoral entre le golfe de Guinée (océan Atlantique) et le lac Nokoué, au croisement des 6°20 de parallèle Nord et de 2°20 de méridien Est (INSAE, 2002). Elle représente la seule commune du département du Littoral avec une superficie de 79 km2 (Voir Annexe III, p. i).

A partir du noyau originel des Toffins, la ville de Cotonou s'est progressivement enrichie de toutes les ethnies du Bénin. Selon l'INSAE (2002), les principaux groupes socioculturels rencontrés à Cotonou sont les Fon, les Adja, les Yorouba, les Bariba, les Dendi, les Yoa Lokpa, les Otamari et les Peulh.

Sur le plan religieux, le christianisme est la religion la plus pratiquée avec 57,8% de Catholiques. L'Islam vient en deuxième position avec 14,2%. Les autres chrétiens et les Christianistes Célestes représentent respectivement 4,4% et 7,8% (INSAE, 2002). Le culte vodun est pratiqué par 2,3% de la population (Afrique Conseil, 2006).

Cotonou garde les attributs culturels de toute ville moderne. S'y développent des métiers d'art tels que la littérature, la musique, les danses, la sculpture et la peinture. La photographie d'art, le cinéma et l'édition du livre y ont pris une dimension nationale et

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internationale. Ici, les pratiques culturelles endogènes telles la danse, la musique et l'art se modernisent et disputent la place sur le marché mondial avec les autres cultures.

Le relief de la commune est homogène, avec des marécages. Son climat est de type subéquatorial avec une température moyenne mensuelle variant entre 27° et 32°C (INSAE, 2002).

La population de Cotonou est de 665.100 habitants. Son poids démographique est de 9,82% de la population du pays, avec une densité de 8.419 habitants au km2. Les projections de 2012 estiment cette population à 920.013 habitants (INSAE, 2002). On dénombre dans cette population 94,5 hommes pour 100 femmes. L'espérance de vie à Cotonou est de 59,40 ans pour les hommes et 65,45 ans pour les femmes.

La municipalité est subdivisée en 13 arrondissements composés de 144 quartiers. Elle a à sa tête un Maire qui est à la fois Président du Conseil Municipal et premier responsable de l'administration municipale. Un chargé de mission aux affaires culturelles travaille à ses côtés. En outre, la mairie dispose d'un Service des Affaires Cultuelles et Culturelles. Ce service a pour mission de proposer et mettre en oeuvre les projets et programmes de développement culturel de la municipalité.

Paragraphe 2 : l'état des lieux de l'action culturelle à Cotonou

Les investigations à la mairie de Cotonou ont conclu à l'absence d'une politique ou d'une stratégie culturelle. « Les projets existent. Nous les avons élaborés, mais par manque de financement, ils ne sont pas pris en compte ». Ainsi s'exprimait le Chef du Service des Affaires Cultuelles et Culturelles. Cela explique le peu d'initiatives de la mairie en faveur de la culture. Néanmoins, quelques initiatives publiques et privées nourrissent l'action culturelle de valorisation du patrimoine.

A. Les initiatives publiques

En dehors des salles de cinéma - Le Bénin, Concorde, et Vog, actuellement non fonctionnelles - on note très peu d'institutions culturelles à caractère patrimonial, qui appartiennent à l'Etat dans la ville de Cotonou. Quelques monuments historiques embellissent cette situation : la place du souvenir, la place Lénine, la place de l'étoile rouge, etc. Ces différentes places accueillent des manifestations, les vernissages et expositions d'oeuvres d'art, les concerts de musique, de danse et de théâtre. A cela, s'ajoutent le Musée Olympique du Bénin, au stade de l'amitié de Kouhounou, le Hall des Arts et Loisirs, tout

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comme d'autres espaces dédiés aux spectacles de musique, de théâtre et de danse sont disponibles.

Aussi, deux grandes manifestions publiques sont-elles régulièrement organisées :

? Le Festival National des Arts et de la Culture (FESNAC). Il promeut la culture béninoise dans tous les domaines. Il s'agit d'un festival qui récompense les meilleurs talents artistiques au plan national ;

? Le festival international de théâtre du Bénin (FITHEB). Messe internationale du théâtre au Bénin, il constitue un cadre d'expression et d'éclosion des talents artistiques de comédiens et autres acteurs du théâtre venus du monde entier.

B. Les initiatives privées

Quelques initiatives privées sont observées dans la ville, notamment à travers des institutions de type muséal :

Le Musée des Sciences naturelles, Nature Tropicale : C'est un musée consacré au patrimoine végétal et animal. Il oeuvre aussi pour la protection des animaux, notamment des espèces en voie d'extinction, et de la biodiversité.

Le Centre International Basile Kossou : Etablissement privé scientifique et culturel à vocation interdisciplinaire, spécialisé dans l'étude, la recherche et la documentation en matière de dialogue des cultures. Il se veut un espace d'échanges, de documentation et d'information sur la culture, la paix et le développement. Il est créé pour honorer et immortaliser la mémoire de Basile KOSSOU, ex-Directeur de l'Institut Culturel Africain (ICA). Il a pour ambition d'encourager et de soutenir le dialogue interculturel, à travers diverses activités d'échanges, de formation, d'information, de recherche et de production.

L'Institut Français du Bénin (Ex-Centre Culturel Français de Cotonou) : Complexe culturel de la représentation française au Bénin, l'Institut Français du Bénin organise régulièrement des expositions sur les oeuvres d'art béninois, des ateliers d'art plastique et d'écriture ainsi que des concerts de musique et des représentations théâtrales.

La Fondation Zinsou : Une institution privée, ouverte à Cotonou en juin 2005. Cette institution a vu ses horizons s'élargir et son action se renforcer au cours des quatre dernières années. La mise en valeur du patrimoine artistique touchant à l'Afrique, l'éducation, le développement et la réduction de la pauvreté sont au coeur du projet.

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En plus de ces structures, quelques actions de promotion de l'art et de la culture sont organisées par des personnes privées.

La Coupe Nationale des Vainqueurs des Artistes du Bénin (CONAVAB) organisée chaque année par voie radiophonique, pour la promotion de la musique traditionnelle et moderne du Bénin.

Les vernissages et expositions à l'Institut Français et à la Fondation Zinsou sont les initiatives les plus significatives dans le domaine du patrimoine depuis quelques années. En outre, les troupes de ballets perpétuent les danses traditionnelles par le recrutement de nouveaux talents et la transmission de l'art de la danse.

Paragraphe 3 : Brève analyse de la situation

La ville de Cotonou, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne fourmille pas d'initiatives en matière d'activités de promotion du patrimoine. La musique et le théâtre prennent le pas sur les autres domaines. Si des efforts sont consentis aussi bien dans le privé que dans le public pour améliorer cet état des choses, ils demeurent insuffisants, surtout dans le secteur public. L'absence de monuments historiques patrimoniaux ou d'une culture spécifique attachée à la ville peuvent expliquer les difficultés liées au développement de certaines formes de pratiques culturelles liées au patrimoine. Une certaine minorité des personnes interrogées lors de nos enquêtes, lie d'ailleurs l'inexistence d'un musée à Cotonou, à cette situation.

Mais on ne saurait s'en tenir à cela car la ville, quoique cosmopolite, est riche de la diversité culturelle des groupes socioculturels qui la peuplent et de son histoire coloniale indissociable de celle de la cité historique d'Abomey et des grandes explorations européennes du début du XIVe siècle au début du XVIIe siècle. C'est à ce niveau que transparaît l'intérêt pour l'Etat de marquer sa volonté de faire de cette ville, un pôle de promotion des cultures du Bénin.

SECTION II : NECESSITE DE LA CREATION D'UN MUSEE A COTONOU

Plusieurs facteurs militent à la création d'un musée à Cotonou. L'histoire et le rôle prépondérant de la ville dans le développement économique national, sa position stratégique par rapport à l'extérieur, ses multiples potentialités ainsi que les opportunités qu'elle offre sont autant d'atouts qui militent à la mise en oeuvre d'un tel projet.

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Paragraphe 1 : La culture démocratique

Le propos ici n'est pas de remettre en question quelque culture que ce soit, mais de permettre leur égale répartition et leur accessibilité à tous sur le territoire national.

A. L'amélioration de l'accès au musée

L'article 27 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) dispose que « toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer aux progrès scientifiques et aux bienfaits qui en résultent ». Cet instrument consacre le droit d'accéder aux musées, aux collections, leur présentation et leur mise en valeur sans aucune discrimination fondée sur l'âge, le sexe, les croyances religieuses ou culturelles, le handicap ou l'orientation sexuelle. La création d'un musée à Cotonou trouve ses fondements dans ce droit fondamental de l'homme.

Conception de la culture qu'il dénomme lui-même « démocratique », l'idée de la démocratie culturelle est apparue avec Malraux (1901-1976) dans la mission qu'il assigna au ministère français des affaires culturelles en 1959 (Mollard, 1999). Selon la Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles (1982), « la démocratie culturelle repose sur la participation la plus large de l'individu et de la société au processus de création de biens culturels et aux décisions qui concernent la vie culturelle, de même qu'à la diffusion et à la jouissance de la culture ».

Il s'agit essentiellement de mettre à la disposition des populations, une institution muséale qui « revitalise les rites, coutumes, savoirs et savoir-faire, les formes collectives d'expression symbolique qui ont pour enjeu la construction ou la reconstruction des identités socioculturelles » (Moulin, 1997 : 91-92). Il est essentiel de créer ce cadre d'expression des talents artistiques et de monstration des valeurs endogènes, de favoriser l'éclosion de l'imaginaire artistique, la création d'oeuvres de l'esprit. Ainsi, chaque enfant de Cotonou et du Bénin pourra accéder aux objets de musée, aux tableaux, aux traditions orales, tel que consacré par l'article 10 de la constitution de la République du Bénin. L'exercice de ce droit participe pleinement de la vie démocratique.

B. Contribution à la politique muséale nationale

Le vide culturel observé, relatif à l'absence d'un musée à Cotonou, constitue un sérieux manque à gagner aussi bien à l'Etat qu'aux populations. En l'absence d'une politique muséale véritablement établie, la politique de fait mise en place sur toute l'étendue

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du territoire par le ministère en charge de la culture, rend le département du Littoral orphelin. Ce vide ne saute pas aux yeux au premier regard, mais il interpelle la conscience, une fois rendu à l'évidence.

A Cotonou, les activités économiques prennent le pas sur la chose culturelle. Aussi est-il restrictif de penser que l'absence d'une histoire dense ou d'un site historique attachés à la ville (comme à Ouidah, Porto-Novo ou Abomey) n'en favorise guère l'émergence d'un musée. Au contraire, cela devrait susciter l'intérêt des pouvoirs publics. « Doter la ville de Cotonou d'un musée est plus qu'une nécessité aujourd'hui », a déclaré le Directeur du Fonds de Développement du Patrimoine, lors de l'entretien qu'il nous a accordé. Il s'agit d'un enjeu à la fois socioculturel, politique et économique. Pour le Chef du Service des Affaires Culturelles et Cultuelles de la Mairie de Cotonou, « que Cotonou, ville attractive, ville économique, ne dispose pas d'un seul musée, c'est un problème ! ». Le fonctionnaire de la municipalité y voit plutôt un tremplin pour la mise en valeur des modes de vie et des techniques traditionnelles de pêche des populations autochtones, ainsi que de l'art contemporain.

L'objectif est de doter la ville-département de Cotonou d'un musée, à l'instar des autres départements du Bénin. Un tel établissement permettra par ailleurs de révéler au grand jour les richesses cachées des civilisations du Bénin. L'offre muséale ne s'en trouverait qu'améliorée.

Paragraphe 2 : La mise en valeur de l'histoire et de la culture

A. Les potentialités de la ville pour la valorisation de patrimoine

Lors des investigations, toutes les personnes interrogées reconnaissent que les richesses culturelles du Bénin ne sont pas suffisamment mises en valeur. La ville de Cotonou dispose à cet effet, des potentialités énormes par rapport aux autres départements. Elles sont relatives aux médias et aux diverses agences de communications. Elles sont relatives aux services internet et toutes autres technologies de communication développées par les privés. Ses potentialités, c'est aussi sa population, les grandes imprimeries, les écoles et collèges, la multitude d'universités privées, la proximité de l'université d'Abomey-Calavi et du Centre Béninois de la Recherche Scientifique et Technique, etc.

Tous ces éléments favorisent la conception de support de promotion, de publicité, de sensibilisation et de diffusion des produits patrimoniaux. Les écoliers, élèves, étudiants et

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chercheurs présents sur le territoire sont des bénéficiaires sérieux, au coeur des activités et de l'animation du musée.

B. Cotonou, porte d'entrée du Bénin

L'aéroport international Cardinal Bernadin GANTIN est la principale porte d'entrée du Bénin. Le simple fait que Cotonou abrite cette plate-forme aéroportuaire constitue un atout fondamental. En effet, tous passagers à destination du Bénin par voie aérienne passent nécessairement par Cotonou. Indépendamment des raisons de leur visite, ces passagers pourront faire un tour au musée.

Les touristes de congrès (colloques, séminaires, sommet et rencontres internationales organisés à Cotonou) de santé ou d'affaires (commerce, partenariat) en visite pour un séjour relativement court dans le pays, auront la possibilité de découvrir la civilisation du Bénin. Cette position stratégique de la ville milite en faveur de la mise en place d'une institution muséale. Il offre une alternative touristique à ces personnes ne disposant pas du temps matériel pour visiter les autres musées du pays. Dans le même temps, les touristes culturels pourront ajouter à leur circuit, la destination Cotonou.

Paragraphe 3 : Le rayonnement du Bénin au plan international

A. Cotonou, la vitrine du Bénin à l'extérieur

Le Bénin est principalement connu à travers la ville de Cotonou. Ces deux territoires sont intimement liés, pour des raisons d'ordre politique et économique. Sur le plan politique, la ville de Cotonou se trouve être la capitale de fait du Bénin. Elle abrite la Présidence de la République, le Gouvernement ainsi que la plupart des institutions républicaines et administratives du pays. La majorité des activités politiques s'y concentrent et les grandes rencontres internationales s'y déroulent. Elle est la plus grande métropole du pays.

Sur le plan économique, la ville dispose d'un grand marché aux plans régional et international. Tout le secteur tertiaire d'import export s'y concentre avec les activités du Port Autonome de Cotonou. Essentiellement économique, la ville n'est pas connue pour ses activités culturelles majeures, exception faite du FITHEB. C'est pourquoi, il est opportun de profiter de ces atouts économiques pour y greffer un aspect culturel important : un musée, l'institution culturelle d'envergure qui manque à cette ville. Il se veut pour Cotonou, ce qu'est le monument de la renaissance africaine pour le Sénégal, ce qu'est le Louvre pour la France : une lumière projetée sur le monde. Ainsi, de par ses activités, c'est la réception de

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la culture nationale et l'image de marque du Bénin au plan international qui s'en trouveront améliorées.

B. Un musée au service du développement

Les enjeux de développement et d'émergence des pays en développement occupent les réflexions, de nos jours. Le politique l'a si bien compris en faisant du secteur culturel, un pôle de développement. La création d'un musée à Cotonou entre largement dans cette vision. De par ses activités, le musée pourra induire des actions susceptibles de contribuer dans une large mesure à l'effort collectif de croissance et de prospérité.

La majorité des personnes sondées estiment que la création d'un musée à Cotonou aura un impact positif sur le développement de la ville et du pays sur plusieurs plans. Cet impact se traduirait notamment par l'affirmation de l'identité culturelle des peuples et de la nation, la mise en valeur du patrimoine culturel, la rentabilité économiquement à travers le tourisme culturel, les publications, les travaux et rencontres de recherche, l'amélioration de la réception de la culture béninoise et de l'image de marque du Bénin.

SECTION III : IDENTITE ET VOCATION DU MUSEE

Le musée ne peut plus se contenter aujourd'hui de gérer l'existant. C'est pourquoi il doit s'interroger sur sa vocation, son rôle dans la cité, sa place sur la scène locale, nationale et internationale, sur l'évolution de ses collections et de ses publics.

Paragraphe 1 : Le concept et la vocation du musée

A. Le concept du musée

La question du type ou de la forme du musée à implanter à Cotonou est souvent évoquée lors des enquêtes. Inquiétude légitime car la forme du musée dépend de sa vision, de la mission qui lui est assignée. Cette mission se dégage logiquement à travers le concept même du Musée.

Pour un musée, le concept, c'est ce qui fait son identité, sa personnalité, sa spécificité par rapport à un autre musée. C'est ce qui définit son image. C'est ce qui fait que le public préfère le visiter plutôt qu'un autre musée, bref, c'est sa ligne éditoriale.

Le choix du concept du musée est donc un parti pris, car il est fonction des attentes de la tutelle, de la personnalité du Responsable du musée ou de son environnement. Il est donc fourni ici à titre indicatif et est sujet à réflexion pour sa maturation. Une chose est certaine : il s'agit d'une institution qui rompt littéralement avec les schémas traditionnels de

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gestion des musées. Une institution qui privilégie plutôt la connaissance, l'inventivité, la recherche et la remise en cause permanente ainsi qu'une dynamique communicationnelle envers les publics.

La dénomination qui correspond le mieux à cette vision est le « Musée de la civilisation (MuC)». Il s'agit d'une institution culturelle qui se propose de collecter et de conserver des éléments (matériels et immatériels) du patrimoine culturel ; de concevoir à partir de ses éléments, des produits culturels offerts à la consommation du public, à travers les expositions, l'édition, la diffusion et des actions de promotion. C'est une institution muséale qui place l'homme et l'expérience humaine au centre de ses préoccupations. Elle entend présenter l'être humain dans ses interactions avec l'environnement, tout en mettant l'accent sur le dynamisme dont fait preuve la société béninoise. A cet effet, les contenus de ses expositions s'articuleront autour de grandes thématiques qui empruntent à la matière, au corps et à l'esprit, au langage et à la pensée. Il s'agit d'un établissement d'envergure, qui fait de la communication-diffusion autour du patrimoine et de ses activités un parti pris.

B. La vocation du musée

La vocation du musée est de révéler au monde les richesses culturelles des peuples du Bénin. Le Musée de la civilisation s'inscrit totalement dans la mise en valeur. Cela fait d'elle une entité dynamique, orientée vers la communication-action envers les publics. Cette vocation suppose à la fois la recherche permanente sur l'histoire et les cultures nationales, la sauvegarde des valeurs patrimoniales et leur diffusion. Elle augure donc des prouesses muséographiques susceptibles de rehausser les ressentis socioculturels, les émotions qui donnent un sens à la vie nationale, à l'histoire et aux aspirations du peuple. Cette vocation le positionne alors comme :

? un outil pour mettre en valeur l'histoire et la culture du Bénin : A partir du cadre prestigieux du bâtiment de l'ancien Secrétariat Général du Gouvernement, l'institution doit faire découvrir l'histoire du Bénin, les témoins de civilisation des différents groupes socioculturels, leurs usages, leurs modes de vie, leur histoire ;

? un musée vivant et accessible : il est encré dans le passé, le présent et se projette sur l'avenir. L'accès à l'histoire, aux témoins de l'histoire, aux objets du patrimoine culturel et artistique saura révéler à la population du Bénin et du monde, les richesses culturelles nationales. Le musée saura se rendre accessible grâce à son emplacement mais aussi et surtout par la médiation et les multiples animations offertes au public ;

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? un espace socioculturel au service des populations de Cotonou : le musée a vocation de s'adresser aux habitants de Cotonou et ses environs, au peuple béninois dont il reste un instrument privilégié de mise en valeur du patrimoine ;

? un outil de développement touristique : Parallèlement, l'établissement constitue l'un des atouts majeurs du développement touristique de la ville de Cotonou et du département du littoral. Il participe au rayonnement et à la diversification des activités culturelles dans la capitale économique ;

? un centre de ressources pour la recherche et les acteurs culturels : le musée aidera, par ses activités, à la recherche scientifique et à l'expression des artistes contemporains. Le musée fera appel à un vaste éventail de spécialités, de compétences et de ressources. Il peut s'ensuivre un partage des ressources ou de prestation de services et, par là-même, un élargissement des activités du musée ;

? un espace culturel intégré : le musée offre, outre la muséographie, des services connexes tels les spectacles de musique, de théâtre et de danse. Ses salles de conférence pourront accueillir des rencontres nationales et internationales, sa galerie d'art pourra offrir un cadre d'échange des créations artistiques avec le public. C'est aussi un espace de projection cinématographique et de célébration des Grands Hommes et des chefs-d'oeuvre d'auteurs béninois et africains.

Paragraphe 2 : La connaissance et la politique des publics

A. Les publics

Les publics sont les différentes catégories de personnes auxquelles s'adressent les produits du musée. «Ce sont des personnes, qui, chacune individuellement reçoit une oeuvre, un événement, et en fait quelque chose de personnel5». De façon globale, on distingue le public national et le public étranger. L'observation des statistiques de fréquentation des musées du Bénin montre que le taux moyen de fréquentation des étrangers est plus élevé que celui des nationaux (DPC). Une attention particulière sera donc accordée au public étranger. De même, des actions doivent être entreprises pour amener les nationaux à fréquenter davantage les institutions muséales. A cette fin, il paraît stratégique de combiner muséographie, scénographie et communication marketing autour des activités du musée dans une politique appropriée.

5 LABOURDETTE : « Qu'est ce que le public dans le musée », disponible sur

( http://www.quidam.fr/ressources/culture/qu-est-ce-que-le-public-dans-le, consulté le 19 mars 2012 à 18h.

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Une politique du public sera adoptée afin de rendre les services aux visiteurs très satisfaisants. Selon Woollard (UNESCO, 2006 : 105), les services aux visiteurs « sont toutes les dispositions prises par le musée sur le plan social, intellectuel et matériel pour permettre au public de faire une visite confortable, agréable et instructive ». En effet, tout visiteur aspire légitimement à un accueil de qualité. Au musée de la Civilisation, le visiteur doit être considéré comme un prince, car un accueil satisfaisant "réduit le degré de frustration, d'inconfort et de fatigue pour mieux profiter des expositions et des événements, faute de quoi le plaisir de découvrir et d'apprendre s'émousse et l'on observe alors une baisse de fréquentation du musée" (idem).

Ainsi, la politique des publics se veut plus intégrante, basée sur le rapport entre l'institution et le public. La conception de la politique des publics peut se baser sur les interrogations suivantes : Qu'est-ce qu'une politique des publics ? Quels moyens, quels outils, quelles équipes y contribuent ? Comment agir dans le sens de l'élargissement des publics ? Comment fidéliser à l'établissement, un public "associé" ?

B. L'accueil et l'animation muséale

Il faudra alors mettre sur pied une équipe marketing chargée de mettre en oeuvre cette politique au niveau du service de liaison avec le public. Les orientations de cette politique, prises avec les programmateurs du musée, consisteront à mettre en oeuvre un ensemble d'actions volontaristes, offensives, pour aller à la rencontre de nouveaux publics, à s'adresser à eux sur leurs lieux de travail. Pour ce faire, l'on devra constituer un réseau de relais - les Correspondants - qui s'engageront aux côtés du musée dans un même souci de diffusion culturelle : enseignants, responsables d'entreprises, responsables d'associations, animateurs d'établissements culturels ou sociaux.

Outre ces actions de sensibilisation, le musée entend faire de ses publics de potentiels agents marketing qui, une fois satisfaits de leur visite, ne manqueront pas d'en faire l'écho auprès des amis et proches. Le bouche à oreille peut s'avérer ainsi très efficace. Il sera ensuite constitué une société des « amis du musée ». Il s'agit d'une association d'encouragement, de bienfaiteurs enthousiastes, constituée de personnes de toutes catégories, prêtes à consacrer leur temps et leur argent pour aider le musée à réaliser ses ambitions. Enfin, faire preuve de professionnalisme en dotant le Service d'accueil d'une équipe compétente, ayant à sa tête un spécialiste en marketing et communication. Dans la même dynamique, le personnel du musée sera également rendu responsable de la

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protection, de la gestion et de l'interprétation des collections dans l'intérêt général du musée. Leur relation au public doit être tout aussi conviviale. Comme le dit si bien Woollard, « négliger le public équivaut à négliger les collections selon la déontologie de la profession muséale » (ibidem).

Paragraphe 3 : Les collections

Toutes les actions relatives aux collectes et acquisition, à la conservation, à la gestion et aux études se rapportent aux collections. Pour mieux prendre en compte ses éléments, il faut concevoir une politique d'acquisition et de collecte. Les modalités de conservation et de gestion des collections déterminent la politique de recherche du musée. Tous ces éléments doivent être pris en compte par le Programme Scientifique et Culturel dont l'élaboration incombe au premier responsable de l'institution. Néanmoins, à titre indicatif, nous proposons ici les éléments pouvant entrer dans les collections du musée de la civilisation :

· l'histoire et les témoins matériels et intangibles de l'histoire du Bénin ;

· les objets ethnologiques et ethnographiques, considérés selon les valeurs artistiques et pittoresques qui leur sont attachées ;

· le patrimoine immatériel du Bénin (modes de vie, d'expressions, langues, savoir-faire, traditions orales, rites et pratiques occultes, sociétés secrètes, cultes et masques, etc.) fixé sur support ;

· les objets des fouilles archéologiques du Bénin ;

· les chefs-d'oeuvre d'art ancien et d'art contemporain du Bénin ;

· les toiles et tapisseries ;

· les grandes inventions du Bénin et leurs auteurs ;

· le patrimoine aquatique et subaquatique ;

· les instruments et outils d'époque (musique, agriculture, etc.) ;

· les photographies d'art ou à valeur historique et culturelle ;

· Le musée célèbre aussi les grands noms de la création d'oeuvres de l'esprit (Ecrivains, peintres, plasticiens, sculpteurs, dessinateurs d'art, musiciens, interprètes, cinéastes, ...).

Le musée de la civilisation peut, dans la mesure du possible, présenter des éléments et faits de civilisation d'autres peuples d'Afrique, à travers des évènementiels, en l'occurrence, les expositions temporaires.

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CONCLUSION

Appréhender les raisons profondes de l'inexistence d'un musée à Cotonou et évaluer les moyens d'y remédier ont fondé la démarche de cette première partie de l'étude. Elle a abouti à l'évaluation de la politique culturelle de développement du Bénin, l'environnement, les stratégies et actions de protection et de valorisation du patrimoine culturel dans la capitale économique du Bénin.

Ces investigations ont conclu à une négligence des pouvoirs publics, selon les enquêtés, de la part des pouvoirs publics, dans la perspective de créer un musée à Cotonou. Cela témoigne d'une certaine négligence des pouvoir publics dans l'implantation d'une institution muséale à Cotonou. Ces enquêtes ont également révélé que le Bénin dispose d'une multitude de richesses culturelles insuffisamment mises en valeur.

L'étude du cadre d'insertion du projet conclut à un environnement favorable à la création d'un musée à Cotonou. D'abord, du fait de la volonté de l'Etat de faire du secteur de la culture un pôle de diversification de la croissance économique, tel que décliné dans la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté. Ensuite, parce que la ville de Cotonou présente des potentialités susceptibles de favoriser l'animation muséale et la promotion des valeurs patrimoniales. Enfin, parce qu'il existe un fort besoin social d'accès à la culture, au musée, au tourisme culturel et de diffusion de l'art et des créations artistiques.

Tous ces éléments de diagnostic débouchent logiquement sur la proposition de créer un Musée de la civilisation à Cotonou. Cette proposition, à l'origine des objectifs de recherche, constitue une approche de solution pragmatique, qui rompt avec les discours et autres velléités des pouvoirs publics à s'investir dans l'essentiel. Ce qui justifie les éléments d'évaluation du projet spécifique présenté dans la deuxième partie de cette étude.

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: De a créati

DEUXIEME PARTIE :

De la création d'un musée de la civilisation

à Cotonou

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INTRODUCTION

L'analyse de l'environnement du projet a révélé que la ville de Cotonou dispose des potentialités suffisantes, susceptibles de soutenir les actions de protection et de mise en valeur de l'histoire et de la culture du Bénin. Les autorités locales et centrales sont préoccupées par la nécessité de doter la ville de Cotonou d'une institution muséale. Les diverses opportunités que présente la ville sont autant d'atouts à exploiter. Il s'agit d'ajouter une vitrine patrimoniale au monde des affaires et des congrès, afin d'adoucir les moeurs et ouvrir au monde les diverses civilisations qui donnent à Cotonou son charme multiséculaire au coeur de la diversité des expressions culturelles.

Le projet de création d'un musée de la civilisation se décline comme une initiative

novatrice, historique, susceptible de porter les espoirs profonds de ces voeux, de ces ambitions somme toute nobles et louables.

Ainsi, la ville sera exhumée de son isolement patrimonial et les richesses culturelles nationales s'en trouveront portées à la face du monde. Les bénéficiaires y trouveront une opportunité d'emploi, d'éducation, de loisir et de recherche. La possibilité sera offerte aux collectivités locales de "vendre" Cotonou, non pas seulement comme une cité d'affaires et de rencontres internationales, mais aussi comme une destination touristique culturelle.

Ce souci permanent des pouvoirs publics trouve un écho favorable à travers cette deuxième partie du dossier, consacrée à la conception du projet spécifique de création d'un musée de la civilisation de Cotonou. L'analyse de ce projet s'articule autour de trois chapitres essentiels. Le premier propose la présentation et la description du projet, ainsi que les moyens à mettre en oeuvre pour sa réalisation. Les deux derniers concernent l'organisation, la gestion et le fonctionnement d'une part ; l'évaluation, les résultats attendus et son impact d'autre part.

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CHAPITRE I : DESCRIPTION DU PROJET ET MOYENS A METTRE

EN OEUVRE

L'évaluation optimale du projet de création d'un musée de la civilisation à Cotonou en nécessite la maîtrise, la bonne connaissance du contexte d'intervention, sa justification, les différents objectifs visés, les composantes et les moyens nécessaires.

SECTION I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION, VISION ET OBJECTIFS DU PROJET

Cette section propose les contexte et justification du projet, sa vision et ses objectifs de développement. La fiche technique ci-après en donne une idée globale.

Paragraphe 1 : La fiche technique du projet

Titre du projet : Création d'un musée de la civilisation à Cotonou

Résumé du projet : Ce projet consiste à créer une institution muséale en vue de contribuer à la valorisation du patrimoine culturel et à l'accès des populations à l'art et à la culture dans la ville de Cotonou. La communauté cotonoise et ses hôtes, ainsi que toute la population béninoise sont les bénéficiaires du projet. Le musée se veut une institution de type moderne, un cadre d'échange et de délectation, de recherche et de publication sur le patrimoine, l'histoire, l'art et la culture béninoise. Il se prédestine à identifier et collecter les témoins et faits de civilisation des peuples du Bénin, les mettre en discours et les présenter au public.

Localisation du projet : Ex-primature, Rue 362, quartier Les Cocotier, dans le 12ème arrondissement de la municipalité de Cotonou.

Pays : République du Bénin

Public cible : Population de Cotonou, touristes, chercheurs, le peuple béninois. Promoteur : Etat béninois

Statut juridique : Etablissement public à caractère scientifique, social et culturel. Il est doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière.

Coût du projet : 919 949 510 F CFA.

Partenaires techniques : Ville de Cotonou - UNESCO - ICOM - ICCROM - Fondation Ghetty - EPA - OMT - OIF - UE - CHINE

Durée d'exécution : 4 ans 6 mois (Juin 2012 - Décembre 2016)

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Paragraphe 2 : Contexte et justification

A. Le Contexte

La communauté internationale, à travers l'UNESCO, a de tout temps oeuvré pour la protection et la valorisation de l'identité de chaque peuple. Au plan international, la préservation et la mise en valeur du patrimoine ont été mises en exergue par la Conférence Mondiale sur les Politiques Culturelles (Mexico, 1982). La déclaration qui en était issue, dite Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, souligne que « ... ce sont la préservation et l'appréciation de leur patrimoine culturel qui permettent aux peuples de défendre leur souveraineté et leur indépendance et, par là-même, d'affirmer et de promouvoir leur identité culturelle. » La convention de 2005 sur la diversité culturelle affirme dans son objectif premier, la nécessité de « protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles. » Pour une meilleure prise en compte de ce principe, la Conférence Ministérielle de la Francophonie sur la Culture entend encourager la mise en place de mécanismes de soutien à la création et au développement des entreprises culturelles (déclaration de Cotonou, 2001).

Au plan africain, la Charte Culturelle de l'Afrique souligne dans ses objectifs, la nécessité de « réhabiliter, restaurer, sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel africain ».

Au plan national, la Charte Culturelle du Bénin reconnaît la nécessité « d'assurer la sauvegarde, la protection et la promotion du patrimoine culturel national » (loi 91-006 du 25 février 1991). Dans le même temps, le Forum national sur la culture de décembre 2007 a diagnostiqué une somme d'insuffisances qui constituent « des freins à la promotion du secteur de la culture. » (Actes du Forum : p. 10). Mais les pouvoirs publics ont choisi, depuis 2010, de faire de la culture un pôle privilégié, capable de contribuer à « l'accélération durable de la croissance et de la transformation de l'économie » (SCRP, 2011). Cela, dans l'objectif de réduire sensiblement le «faible niveau de conservation, de protection et de valorisation des biens culturels» (idem : p. 7). Aujourd'hui, cette volonté de l'Etat s'est traduite dans les faits, par l'esquisse des objectifs d'une nouvelle politique culturelle en 2011. Dans le même temps, les autorités municipales de Cotonou entendent encourager les initiatives de promotion d'établissements culturels, susceptibles d'apporter plus de visibilité à la ville et davantage de mieux-être à ses populations.

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Ce projet qui intervient dans ces différents contextes forcément favorables, saura apporter une contribution de taille à l'effort de développement local et national.

B. La justification

La ville de Cotonou constitue le principal pôle de développement du Bénin. Elle réunit toutes les composantes socioculturelles de la nation. En sa qualité de ville métropole du Bénin, Cotonou mérite autant que toutes les autres villes, de se doter d'une infrastructure culturelle moderne et d'un équipement capable de répondre aux besoins socioculturels des populations. Aussi, sa position stratégique pour le pays et la sous-région en fait-elle un grand espace de promotion et de diffusion du patrimoine, de valorisation de l'identité culturelle béninoise, au regard des richesses dont regorgent les peuples du Bénin.

De par son potentiel économique en termes d'emploi et de transactions économiques, Cotonou attire de plus en plus de populations. Ce qui accroît les besoins socioculturels. De grandes sociétés et institutions internationales y sont installées. Des activités de services telles que la communication, la publicité, la télécommunication, la télévision, les moyens modernes d'imprimerie et de presse, les banques, s'y développent. Tous ces services sont autant d'atouts favorables au développement de programmes culturels ambitieux, dans un environnement moderne non moins stressant.

A l'ère de la mondialisation et de la promotion de la diversité des expressions culturelles, il est impérieux aujourd'hui que Cotonou se dote d'un établissement muséal avec toutes les commodités induites du 21ème siècle. Cela permettra d'élargir le potentiel culturel de la ville en matière d'infrastructures et de donner une nouvelle vie aux richesses culturelles locales et nationales. Ce projet passe ainsi pour une solution à un vide culturel et à un manque qui n'ont que trop duré.

En effet, face à « l'agression » des cultures occidentales, les jeunes Béninois se tournent de plus en plus vers les modes de vie des pays développés. « L'étude des aspirations a montré que 61% des Béninois dénoncent la présence trop envahissante des données culturelles exogènes au Bénin. Cette présence étouffe les valeurs culturelles endogènes... » (ALAFIA-2025, 2000). Ce diagnostic confirme le champ libre laissé aux cultures exogènes et l'absence de mécanisme de diffusion et de valorisation des valeurs de civilisation endogènes. Le Musée de la Civilisation se veut une alternative culturelle pour le Bénin, l'Afrique et le monde. Il contribuera à l'enrichissement des savoirs et des savoir-faire, à l'éducation des enfants, à l'épanouissement des aînés et au développement

6 Durée d'une exposition principale : 18 mois. Durée d'une exposition temporaire : 6 mois (Belcher, cité par Herreman, 2006).

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socioéconomique de la nation. C'est aussi une source d'emplois potentiels pour les jeunes, et un centre d'expérimentation et de perfectionnement pour les acteurs culturels.

Paragraphe 3 : La vision, les objectifs et les bénéficiaires du projet

A. Vision et objectifs du projet

1. La vision

Le projet de création d'un musée de la civilisation s'inscrit dans la droite ligne du scénario ALAFIA 2025, de la SCRP 2011-2015 et de la nouvelle Politique culturelle nationale. Il s'agit notamment pour le premier, de l'orientation stratégique n°2 relative à la « promotion d'une Culture de développement » (p. 137) et pour le second, de l'axe opérationnel n°1 relatif à « l'accélération durable de la croissance et de la transformation de l'économie ». En ce qui concerne la Politique culturelle, le projet participe de « la protection et la promotion du patrimoine culturel, matériel et immatériel », un de ses objectifs majeurs. Ainsi, la vision du projet s'énonce en ces termes :

? Vision à long terme : Contribuer à la Promotion d'une Culture de développement.

? Vision à moyen terme : contribuer à la protection et la promotion du patrimoine culturel, matériel et immatériel.

De cette vision, découle un objectif général subdivisé en objectifs spécifiques.

2. L'objectif général

L'objectif général du projet est de valoriser l'histoire et la culture du Bénin en dotant la ville de Cotonou d'un musée, avec les moyens nécessaires à l'action muséographique. Plusieurs objectifs spécifiques soutiennent la réalisation de cet objectif global.

3. Objectifs spécifiques (OS)

OS1 : Doter en 18 mois, la ville de Cotonou, d'une infrastructure de collecte, de conservation et de promotion du patrimoine culturel et artistique du Bénin.

OS2 : Assurer une meilleure visibilité du Musée de la civilisation aux plans national, régional et international en trois années d'activités ;

OS3 : Constituer une collection de cinq mille (5.000) objets après trois années d'activités ;

OS4 : Présenter deux expositions principales et six expositions temporaires6 en trois années d'activités ;

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OS5 : Contribuer au développement du tourisme à Cotonou en accueillant 100.000 visiteurs en trois années d'activités.

B. Les publics cibles

Les principaux bénéficiaires des services du Musée de la civilisation sont :

? les scolaires : ce sont les écoliers et élèves, les étudiants. Il sera institué un programme d'éducation par le musée, en accord avec les services départementaux de l'éducation ;

? les travailleurs : le musée, situé dans une zone administrative, offre un cadre de détente et de délectation aux travailleurs, aux heures de pause ;

? la population du Bénin en général. Toutes les personnes résidentes - enfants, jeunes, adultes, troisième âge - ou en visite sont ciblées. C'est aussi une excellente alternative de sortie en famille les weekends et jours fériés, de découverte et de consolidation des liens familiaux ;

? les étrangers (touristes) : Ce sont des personnes en visite à Cotonou, ou au Bénin, dans le cadre du tourisme d'affaires, de congrès, etc. Le musée leur offre un autre espace de dépaysement et d'imprégnation des cultures du Bénin.

? le non-public : selon "la déclaration de Villeurbanne7" « le non-public est une immensité humaine composée de tous ceux qui n'ont encore aucun accès ni aucune chance d'accéder prochainement au phénomène culturel sous les formes qu'il persiste à revêtir dans la presque totalité des cas. » Dans le contexte du Bénin, il s'agit généralement de personnes alphabétisées ou non et/ou qui se considèrent comme en marge des activités muséales ou culturelles telles que présentées jusque-là. Cette catégorie non moins importante de la population constitue également une cible privilégiée pour le musée. Elle sera au coeur d'activités spécifiques de communication, de sensibilisation, d'animation et d'exposition.

SECTION II : LOCALISATION DU SITE ET DESCRIPTION DES ACTIVITES

Cette section présente le site d'implantation du Musée de la Civilisation dans la ville de Cotonou, suivie de la description des différentes composantes du projet, des activités à mener et le chronogramme de mise en oeuvre.

7Commission Art et révolution, Ca,. 1968 : « Déclaration de Villeurbanne », disponible sur le site http://www.netlexfrance.info/2008/05/12/le-non-public/. Consulté le 19 mars 2012 à 16h 45 mn.

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Paragraphe 1 : Localisation du site du projet

A. L'emplacement

Le site est un facteur important pour le produit touristique, d'où le caractère déterminant de son emplacement. Le projet sera localisé sur le site annexe de l'ancien bâtiment de la Présidence de la République, dans le douzième arrondissement de Cotonou. D'une superficie totale de 14.575m2 environ, le site est situé, Rue 362, Boulevard de la Marina au quartier les Cocotiers (cf. carte : page suivante).

Le bâtiment a abrité successivement le Secrétariat Général du Gouvernement, le Palais des Congrès de Cotonou, la Primature et le Ministère en charge des relations avec les institutions jusqu'en 2011. Aujourd'hui, le bâtiment est en état de délabrement. Mais il reste un site chargé d'histoire, disposant du potentiel requis pour abriter une telle institution.

Quatre raisons fondamentales justifient le choix de ce site :

? le bâtiment est un témoin de l'histoire politique du Bénin, un haut lieu de décision dans la vie politique nationale. Le peuple y trouvera sûrement un repère ;

? le caractère pittoresque du bâtiment conjugué avec son environnement calme et doux, la proximité de la mer qui donnent au site ses premiers attraits ;

? l'accessibilité du site. Le site est situé dans une zone administrative, entre deux grandes voies : l'avenue Jean-Paul II et le Boulevard de la Marina. Les routes et rue qui y accèdent sont bitumées. Le site est situé à huit minutes environ de l'Aéroport international de Cotonou à l'ouest, et à moins de cinq minutes du Port Autonome de Cotonou à l'est ;

? l'environnement immédiat du site est totalement sain. Aucun risque d'insalubrité ne saurait dissuader les visiteurs. Aussi, y règne-t-il un micro climat apaisé, à l'abri des bruits et de toutes sortes de pollution sonore.

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Graphique n°1 : Carte de localisation du site du Musée de la Civilisation

Source : Extrait de http://maps.google.fr par l'auteur (Mathias MASSODE) le 23/04/2012

A = L'emplacement du Musée de la Civilisation. A

Graphique n°2 : Vue partielle du bâtiment devant abriter le Musée de la Civilisation

Source : Photo, Mathias MASSODE, décembre 2011.

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B. L'architecture du musée

« En 1849, un certain Martin Nadaud déclara devant l'Assemblée législative française. « Quand le bâtiment va, tout va. » Exagération ? Peut-être... Pourtant, en matière d'architecture muséale, quand le bâtiment ne va pas, rien ne va. » (Museum n°164,1989: éditorial). C'est pourquoi, il paraît important de lever le voile sur le type d'architecture préconisé pour abriter le Musée de la Civilisation. L'actuel bâtiment du site sera réhabilité. D'autres infrastructures s'y ajouteront harmonieusement, de sorte que le lien entre le passé, le présent et le futur qui caractérise l'institution soit mis en exergue. L'objectif ici est de rompre avec les musées au visage peu attrayant qui dissuadent l'indécis, conforte le sceptique et renvoie le timoré. Il faudra construire progressivement un musée convivial et attractif, chaleureux et attrayant à l'image du peuple béninois. Toute idée d'un musée austère, rébarbatif, lourd, érigé à la gloire de l'architecte est donc à bannir.

Paragraphe 2 : Les composantes du projet

Le musée est organisé autour de trois pôles qui en déterminent les fonctions essentielles. Le pôle scientifique qui s'occupe de la fonction « Collections et recherche », le pôle diffusion dédié entièrement aux « publics » et le pôle gestion couvert par la fonction « Administration, gestion et logistique ». Les attributions respectives de chaque pôle sont largement détaillées plus loin, à travers les responsabilités liées à chaque poste. Aussi, la mise en place de structures techniques et administratives est-elle nécessaire pour une meilleure atteinte des résultats.

A. Les infrastructures techniques et administratives

? Le hall d'entrée

D'une superficie de 408 m2, le hall d'entrée est une grande salle aménagée à l'entrée du musée. C'est le premier contact du visiteur avec le musée. Il dispose des commodités nécessaires à l'accueil : un personnel dévoué et dynamique, des bancs et sièges d'attente, la billetterie, les services d'appel téléphonique, l'accès internet, les toilettes. Il dispose des signalétiques et de tous les dispositifs pouvant mettre le visiteur à l'aise. Un personnel qualifié, en charge de l'accueil des visiteurs anime le hall d'entrée.

? Les salles d'exposition

Trois différentes salles sont affectées à la mise en discours et à la présentation au public des objets du musée ou de toutes autres expositions ou vernissage qu'accueille le

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musée. Le grand hall de l'ancien bâtiment du Secrétariat Général du Gouvernement pourra être utilisé à cette fin. Ce sont non seulement des espaces de présentation du patrimoine et des produits patrimoniaux, mais aussi de diffusion de l'art et des oeuvres de création artistique. Elles abriteront les expositions principales (Herremann, 2006 : 91), les expositions à court ou à moyen terme.

? Les réserves

La réserve est le lieu de stockage des collections du musée. Deux différentes salles sont affectées pour abriter les pièces de collections quand elles ne sont ni exposées ni en cours d'étude. Elles sont exclusivement destinées à protéger les objets contre les agressions extérieures, les accidents, les catastrophes et le vol, mais aussi à les sauvegarder pour la postérité. Fort des recommandations de l'UNESCO (2006), ces réserves seront installées à une certaine distance des murs de façade afin d'échapper aux variations climatiques. Elles seront éloignées des autres activités et consacrées uniquement au traitement des objets, pour un meilleur contrôle de l'environnement. Les dispositifs d'éclairage permettront d'y avoir une température stable, une humidité relative appropriée. Aussi seront-elles à l'abri de la pollution atmosphérique et des insectes nuisibles. L'accès aux réserves sera limité aux seuls responsables des collections. Celles-ci seront munies d'un dispositif de lutte contre l'incendie, pour des raisons de sécurité.

? La Documentation

Elle est dédiée aux activités scientifiques de documentation des collections. Elle est le champ de recherche et d'étude par excellence pour le personnel et les chercheurs. Trois salles sont destinées à la Documentation : une pour la documentation des collections, la recherche et la restauration, une pour les Archives et une autre servira d'auditorium pour les montages audiovisuels et la postproduction. C'est un ensemble exclusivement réservé à la mission scientifique du musée et du personnel en charge de la conservation et de la documentation des objets du musée.

Le rez-de-chaussée de l'ancien bâtiment sera entièrement réaménagé pour abriter les salles d'exposition, les réserves, la Documentation et ses dépendances.

? La galerie d'art

Elle a une superficie de 552 m2 et se trouve à la façade principale du Musée. La galerie propose des oeuvres d'art et d'artisanat d'art aux visiteurs en guise de souvenir. Y sont également diffusées les publications du musée, les travaux de recherches et de

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réflexions de spécialistes. C'est également un espace d'échange des oeuvres des artistes, sélectionnées selon des critères bien définis et qui rendent compte d'un savoir-faire particulier ou d'un génie exceptionnel.

? Le bloc administratif

Les deux niveaux supérieurs de l'ancien bâtiment du site, réhabilités, seront aménagés pour accueillir les bureaux et salles de réunion du musée. Ils comportent tous deux une trentaine de bureaux.

B. Les infrastructures connexes

? L'espace jeux pour enfant

Une aire aménagée de 900m2 est dédiée aux enfants. Elle est constituée d'un bureau de 25m2 et de deux ateliers 30m2 chacun pour les activités de dessin, peinture et moulage, et des séances de conte. Sur le reste de l'espace, seront installés des jeux divers : balançoires, toboggans, manèges, trampolines, châteaux gonflables et cages à nid. Les activités de l'espace jeux entrent dans le cadre du programme éducation par le musée.

Ce programme a pour objectif de divertir les enfants, de stimuler chez eux la créativité, tout en leur donnant une connaissance pédagogique des objets de musée, des valeurs de civilisation qui incarnent leur société, leur nation.

? La Bibliothèque

Le musée, dans sa vocation d'être au service de la population, sera doté d'une bibliothèque publique, aménagée sur une superficie de 800 m2. On y trouvera des fonds documentaires pour toutes les catégories d'âge, des enfants jusqu'aux chercheurs d'université. La bibliothèque sera équipée d'un cyber centre et offrira tous les services, de la consultation jusqu'au prêt à domicile. Cela entre dans la droite ligne des activités d'éducation par le musée. Ainsi, le public de la bibliothèque sera constamment sensibilisé aux activités du musée pour mieux intégrer les programmes d'animation culturelle.

? Le théâtre de verdure

C'est un espace à ciel ouvert, de prestation artistique, destiné à abriter les spectacles de musique, de représentation théâtrale, etc. Il sera aménagé sur un espace d'une superficie de 1 584m2, avec plus de 1000 places assises. Le théâtre de verdure sera muni d'un podium, d'une cabine acoustique, des coulisses et des jeux de lumière.

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· Les salles de conférence

Deux salles de conférences de 500 places chacune sont prévues pour des prestations extérieures, dans le cadre de la diversification des activités du musée. Elles pourront accueillir accessoirement des spectacles de musique et de théâtre, des projections cinématographiques, des forums et rencontres internationales. Elles seront équipées de matériels sonores et d'écoute appropriés, ainsi que des commodités y afférentes. Les deux salles de conférence seront aménagées sur une superficie de plus de 900m2 chacune.

· Le café-restaurant

Le café-restaurant occupe un espace de 504 m2. Il est destiné à la détente, la restauration des usagers et autres visiteurs du musée. Le café-restaurant est également ouvert au grand public, notamment les personnels des administrations environnantes. Il sera mis en location gérance suite à un appel d'offre.

Paragraphe 2 : Les activités du Musée

Les fonctions essentielles du Musée de la civilisation peuvent se résumer à la diffusion, la recherche, l'exposition, la communication, l'animation et la publication. Ce parti pris pour la diffusion et la recherche-communication nécessite la mise en oeuvre d'activités permanentes et périodiques ainsi que des services connexes.

A. Les activités permanentes

Les activités essentielles du musée sont :

· acquisition et collecte d'objets muséaux. Il est évident qu'un musée ne saurait exister sans collections. La collecte des biens et témoins de civilisation des peuples du Bénin est primordiale dès l'installation du musée. Elle devra se poursuivre dans le temps pour s'enrichir davantage ;

· les expositions principales. Elles constituent la substance même des activités du musée. La durée des expositions principales du musée n'excèdera pas deux ans. Cela est nécessaire car il ne s'agit pas d'ennuyer le public mais de diversifier l'éventail des actions pour l'accrocher davantage ;

· les expositions temporaires. Elles se feront selon une périodicité de six (6) mois maximum sur des thématiques bien étudiées au gré des intérêts des publics ;

· les visites guidées. Classiques mais d'intérêt pour des animations spéciales ;

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· les rencontres avec les artistes, les critiques, les chercheurs, des personnalités diverses afin de permettre aux publics de découvrir sous un jour nouveau les collections et thématiques développées ;

· les concerts de musiques traditionnelles et modernes avec un regard sur l'oeuvre des artistes musiciens ;

· les publications de catalogues, de monographies et d'ouvrages scientifiques ;

· la diffusion, la communication-marketing à travers un site web, des gadgets et autres supports d'information, des signalétiques à travers la ville, les publicités et actions de sensibilisation.

B. Les activités périodiques

· célébration de grands noms de l'histoire et de la culture du Bénin ;

· organisation de conférences sur des sujets qui ont un rapport avec les thématiques d'expositions ou dans le cadre de la célébration d'une personnalité, d'une oeuvre ;

· organisation des colloques à l'endroit du public spécialisé avec des thématiques liées aux collections, au musée et sont impact sur la vie culturelle locale et nationale ;

· les ateliers de découverte pratique de l'art, de l'archéologie, des sciences et de la nature, etc. ;

· des activités en dehors des murs du musée, pour se rapprocher davantage du public et se faire découvrir ;

· conception et mise en oeuvre de projets culturels en partenariat avec les professionnels et les autres musées du Bénin.

En plus de ces activités, d'autres services sont proposés aux publics du musée. Ils ont l'intérêt d'une diversification des activités au sein de l'institution.

Paragraphe 3 : Chronogramme de mise en oeuvre du projet

Les activités entrant dans le cadre de la mise en oeuvre du projet, sont indiquées dans le tableau ci-après. Elles sont affectées de délai d'exécution, des structures responsables et associées.

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Tableau n°10 : Chronogramme des activités

Activités

Période

Structures
responsables

Structures
associées

Mise aux normes des articulations du projet pour inscription du projet au Programme d'Investissement Public (PIP)

juillet 2012

DPC, DFPC

DPP, DRFM

Séance de négociation budgétaire pour inscription du projet au PIP 2013.

Juil.-août-sept. 2012

MCAAT

MEF

Nomination du Coordonnateur du Projet (CP) par arrêté ministériel

Septembre 2012

MCAAT

Présidence de la République

Etude de faisabilité

Oct.-déc. 2012

Coordonnateur du projet (CP)

DRFM, DPP, DPC, DFDP

Finalisation du dossier de projet

Janvier 2013

CP

DPP, DPC, DFDP

Négociation avec les PTF pour mobilisation de budget additionnel

Février-avril 2013

MPAED, MEF, MCAAT,

MAEIAFBE

Elaboration des Dossiers d'appel d'Offre (DAO)

Février 2013

Coordonnateur du projet

CPMP/MCAAT

Lancement des appels d'offres et ouverture des offres

Mars 2013

CPMP/MCAAT

DNMP

Notification et attribution des marchés

Avril 2013

CPMP/MCAAT, CP

DRFM

Lancement des travaux, pose de la première pierre

Avril 2013

Chef d'Etat, MCAAT, CP

Maire de

Cotonou, PTF

Confection et lancement des DAO pour l'équipement des locaux

Avril 2013- juin 2013

CP

CPMP/MCAAT

Prise des décrets portant création et organisation du Musée

Mai-déc. 2013

MCAAT, Chef de l'Etat

 

Exécution des travaux physiques

Mai 2013-oct. 2013

Entreprises Adjudicataires

MCAAT (CP, DPP), PTF

Réception définitive des travaux

Novembre 2013

MCAAT, CP

DNMP, PTF

Installation du

Conseil d'Administration du Musée

Novembre 2013

MCAAT

SGG

Mise en place de l'Unité de Gestion du Musée

Décembre 2013

CA

MCAAT

Ouverture officielle du musée et démarrage des activités

Janvier 2014

Chef de l'Etat

MCAAT, PTF Mairie Cotonou

Evaluation générale à court terme

Décembre 2016

MCAAT

MPAED, MEF, PTF

SECTION III : EQUIPEMENTS ET MOYENS HUMAINS

Plusieurs matériels et équipements sont nécessaires pour le bon fonctionnement du musée. Hormis des meubles de bureaux, il s'agit notamment des équipements et matériels spécifiques aux différentes entités du musée.

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Paragraphe 1 : Les équipements et matériels

A. Les équipements

1. Pour les réserves et les salles d'exposition

Meubles de rangement des objets, vitrines fixes et amovibles, Cimaises, mannequins, thermomètre, deux thermo hygromètres, 5 caméras de surveillance.

2. Pour le hall d'entrée

10 chaises et 5 bancs pour les visiteurs, une connexion Internet filaire et wifi ADSL haut débit, 10 ordinateurs, un comptoir de billetterie et de services d'appel téléphonique.

3. Pour la documentation

Une caméra et un appareil photo numérique professionnels, deux enregistreurs audio, une table de montage vidéo, un appareil de gravure et de duplication de CD et DVD, un vidéoprojecteur, une imprimante d'image professionnelle, trois ordinateurs.

4. Pour la galerie d'art

Un comptoir, des meubles de présentations, des vitrines, des chevalets, des cimaises.

5. Pour l'espace jeux pour enfants

Deux toboggans, deux trampolines, deux manèges avec des figurines d'animaux, deux cages à nid, deux châteaux gonflables et cinq balançoires.

6. Pour la bibliothèque du musée

Des collections de livres et ouvrages (fonds encyclopédique), des bibliothèques pour le rangement des livres, des armoires vitrées, des présentoirs, des tables et chaises de lecture, une table de prêt, trois ordinateurs et un logiciel intégré de gestion de bibliothèque, dix ordinateurs de table pour la consultation en ligne.

7. Pour le théâtre de verdure

Des matériels de sonorisation complets (table de mixage, lecteurs CD, baffles), un jeu de lumières complet avec deux poursuites.

8. Pour les salles de conférence

Cabine de sonorisation complète (table de mixage, lecteurs CD, baffles, microphones...).

9. Pour le café-restaurant

Un bar, des verres de table, des tables et chaises, un appareil frigorifique et un congélateur, deux cuisinières, divers ustensiles de cuisine et quatre bonbonnes de gaz.

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B. Le matériel roulant

Il est composé d'un véhicule léger pour l'Administrateur Général et un véhicule 4x4 double cabine pour les collectes d'objets.

En plus des matériels et équipements, le projet a besoin d'un personnel compétent pour une meilleure atteinte de ses objectifs.

Paragraphe 2 : Les moyens humains

Ce sont les ressources humaines appelées à la gestion des activités du projet. Il s'agit notamment du personnel affecté à la coordination du volet investissement du projet et de celui en charge de la gestion et du fonctionnement du musée.

Pour les activités de mise en oeuvre du projet, la pratique a montré que l'autorité de tutelle (le ministre en l'occurrence) a la latitude de nommer celui qu'il veut à la coordination. C'est pourquoi, il serait plus efficace de proposer à ce poste, un professionnel du domaine, compétent en muséologie ou en gestion du patrimoine. Le profil du coordonnateur est déterminant car il s'agit d'un projet d'établissement qui doit obéir à des normes muséologiques et muséographiques précises.

En ce qui concerne les activités de gestion, il sera fait appel à des spécialistes, selon les postes. A cet effet, les compétences nécessaires au bon accomplissement des activités seront déterminées et les profils de postes judicieusement décrits. Le professionnalisme est de mise et reste la principale clé de succès du projet car il s'agit d'un secteur pointu qui obéit à des normes déontologiques et professionnelles internationales. Dans ces conditions, il importe de puiser dans le vivier des muséologues et gestionnaires du patrimoine, des spécialistes de l'art et de la culture, des professionnels de la communication des arts et de la culture, et des professionnels de la promotion des produits touristiques.

L'animation des structures connexes requiert tout autant d'attention car elle soutient les activités principales du musée. A ce niveau, un personnel compétent est requis. Ce sont la force de vente, des animateurs et animatrices, des spécialistes en markéting et en communication, des agents d'exécution voués à la tâche.

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CHAPITRE III : ORGANISATION, GESTION ET FONCTIONNEMENT

DU MUSEE

Une meilleure coordination des intrants permettra d'aboutir à des résultats de développement. Seule l'organisation et la qualité des structures de gestion garantiront la performance du musée. Outre les organes de gestion, ce chapitre décrit les profils de poste tout en présentant les ressources humaines nécessaires à son fonctionnement.

SECTION I : LES STRUCTURES ADMINISTRATIVES

Il s'agit, outre le statut juridique, des organes de gestion et des partenaires du musée. Paragraphe 1 : Le statut juridique et la tutelle du Musée

A. Le statut juridique du musée

Le Musée de la Civilisation est un établissement public, un office à caractère social, culturel et scientifique, doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il est créé conformément aux dispositions de la loi n° 94-009 du 28 juillet 1994, portant création, organisation et fonctionnement des Offices à caractère social, culturel et scientifique.

La création du Musée de la Civilisation fera l'objet d'un décret (cf. annexe V) du Président de la République.

B. La tutelle du Musée

Le MuC est placé sous la tutelle du ministère en charge de la culture. Ses interlocuteurs techniques directs sont la Direction du Patrimoine Culturel et le Fonds de Développement du Patrimoine Culturel.

Paragraphe 2 : Les organes du musée

Deux organes auront la charge de l'administration et de la gestion du Musée : un Conseil d'Administration et une Unité de gestion. Mais avant d'installer ces deux organes permanents, il sera mis sur pied une coordination pour la conduite des travaux d'investissements.

A. La Coordination du projet

Une équipe de quatre membres au moins sera mise sur pied pour la réalisation du projet. C'est l'équipe de coordination. Son mandat se termine avec la mise en place et l'équipement des composantes du projet. Elle est composée de :

? un Coordonnateur ;

? un Régisseur de projet ;

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· un Secrétaire ;

· un Conducteur de Véhicule Administratif.

S'il le juge nécessaire, le coordonnateur du projet pourra faire appel à des compétences parmi les cadres du Ministère de la culture ou de la fonction publique, dans la limite des textes nationaux régissant la gestion des projets.

B. Le Conseil d'Administration du Musée

Le Conseil d'Administration est l'organe de décision du musée. Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom du Musée (loi 94-009 du 28 juillet 1994). Ses membres sont nommés par décret pris en Conseil des Ministres. Le Conseil d'Administration est composé de :

· Président : Le Représentant du Ministre de la Culture

· Premier Vice-président : Le Maire de Cotonou ou son Représentant ;

· Deuxième Vice-président : Le Doyen du département d'histoire de l'UAC ;

· Secrétaire : Le Directeur du Patrimoine Culturelle ;

· Membre : Un Professeur de sociologie anthropologie ;

· Membre: Le Président de la Commission Nationale des monuments et sites ;

· Membre : Le Représentant de l'association des artistes plasticiens ;

C. L'Unité de gestion du Musée

L'Unité de gestion est l'organe chargé de la gestion quotidienne et de la direction du Musée. Elle est dirigée par un Administrateur Général nommé par décret pris en Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre en charge de la culture. L'Unité de gestion est composée de :

· un Administrateur Général ;

· un Conservateur-Restaurateur ;

· un Directeur de la médiation et du service éducatif ;

· un Directeur de l'administration et des relations publiques ;

· un Agent comptable ;

· un Commissaire aux comptes.

L'Unité pourra mettre en place un Comité Scientifique qui donne son avis consultatif sur les programmes et projets du Musée.

D. Les relations de travail au sein du Musée

Elles sont de deux ordres : les relations hiérarchiques et les relations fonctionnelles.

Conservateur-Restaurateur

Responsable de
la bibliothèque et
du site web

Médiateur

Responsable du personnel et de la logistique

Responsable markéting,
promotion et recherche
de fonds

Scénographe

Responsable de la documentation

Directeur de la médiation et du service éducatif

Responsable de l'accueil et de la surveillance

Directeur de l'administration et des Relations Publiques

Responsable des systèmes
informatiques et de la sécurité

Responsable des collections

1. Les relations hiérarchiques

MINISTERE EN CHARGE DE LA CULTURE

Commissaire aux
comptes

CONSEIL D'ADMINISTRATION

Administrateur Général

Agent comptable

Secrétariat
Administratif

La structure organisationnelle du Musée est décrite à travers l'organigramme hiérarchique. Graphique 3 : Organigramme hiérarchique du Musée

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2. Les relations fonctionnelles

Le schéma fonctionnel ci-après est un outil (Ruge, 2008) qui décrit les relations fonctionnelles entre les différentes entités de l'Unité de gestion du MuC.

Graphique 4 : Schéma fonctionnel du Musée

Collections et recherches

Administration, gestion et logistique

Administrateur Général

Publics

Source : Ruge A., 2008 : Référentiel européen des professions muséales

La fonction « Publics » recouvre toutes les activités de l'entité chargée de la « médiation et du service éducatif ». La fonction « Collections et recherches » concerne toutes les activités du Conservateur-restaurateur et la fonction « Administration, gestion et logistique » recouvre toutes les activités de l'entité en charge de « l'administration et des relations publiques ».

Paragraphe 3 : Les partenaires

A. Les partenaires techniques et financiers

Le système de la mondialisation et l'explosion des technologies de l'information et de la communication font aujourd'hui du monde un village planétaire. La mise en oeuvre

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du projet et sa gestion nécessitent la mobilisation des partenaires extérieurs au projet, autour des objectifs du Musée. Ils sont identifiés aux plans national, régional et international. Leur apport est primordial aux plans, financier, technique et institutionnel. A cet effet, plusieurs partenaires ont été identifiés. Il s'agit de :

? Mairie de Cotonou, autres musées du Bénin, Centre Béninois de la Recherche Scientifique et Technique, Université d'Abomey-Calavi (UAC) ;

? Musées d'autres pays Africains, Fonds Africains pour le Patrimoine Mondial, Conseil International des Musées Africains (AFRICOM), Ecole du Patrimoine Africain (EPA), Programme des Musées de l'Afrique de l'Ouest (WAMP), Centre for Heritage Developement in Africa (CHDA) ;

? UNESCO, OIF, ICOM, ICCROM, ICOMOS, Fondation Ghetty et autres fondations

oeuvrant dans le domaine du patrimoine, Ambassadors Fund for Cultural Preservation ; ? UEMOA, CEDEAO, Union Européenne, British Museum, les Ambassades de France,

d'Allemagne, de Chine au Bénin ;

? Tours Operators et Agences de Voyage.

B. Les mécènes et les Amis du Musée

1. Les mécènes

Le mécénat désigne la promotion des arts et des lettres par des commandes ou des aides financières données par un mécène qui peut être une personne ou une organisation ou encore une entreprise. Le musée entend développer un système de mécénat, inspiré des valeurs traditionnelles béninoises, dénommé «zindô». Au coeur du zindô, chaque citoyen devient un potentiel mécène qui peut apporter une contribution financière, un objet quelconque d'intérêt pour le musée ou un soutien humain, sans contrepartie directe.

Par ailleurs, des entreprises nationales et internationales, des personnes riches, des communautés étrangères présentes au Bénin seront ciblées pour contribuer au développement des activités et à la visibilité du Musée de la Civilisation.

2. Les Amis du Musée

Il sera fondé une association des Amis du Musée de la civilisation, dénommé "Les Amis du MuC". Elle est constituée d'une catégorie particulière de public, de passionnés, d'inconditionnels du Musée. C'est une association de loi 1901. Elle aura pour mission de contribuer à l'enrichissement des collections du musée, de participer activement aux activités et même de mobiliser des fonds pour certaines activités ponctuelles.

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"Les Amis du MuC" est à la fois un relais et un cadre de promotion et de vulgarisation des activités du musée, déjà à partir du bouche à oreille mais aussi, de par les gadgets et autres étrennes qui les identifient. C'est un mouvement à la fois de générosité et de fierté ; celle de participer à une oeuvre exceptionnelle de mécénat collectif et de bénéficier, grâce à la carte des Amis du MuC, d'un accès privilégié aux collections et aux expositions. L'association aura un site web dédié, de type www.lesamisdumuc.org pour sa propre visibilité, l'adhésion de nouveaux membres et pour le relai de ses activités.

SECTION II : LES RESSOURCES DU MUSEE

Pour une meilleure atteinte de ses objectifs, le Musée doit mobiliser trois types de ressources : les ressources humaines, les ressources financières et les ressources matérielles.

Paragraphe 1 : Les ressources humaines

C'est l'ensemble du personnel qui aide l'Unité de gestion à l'accomplissement de sa mission. Deux catégories de ressources humaines sont identifiées : les ressources humaines techniques, d'animation et de production et les ressources humaines d'appui et de prestation de services. Les postes et profils du personnel proposé pour la gestion du Musée est inspiré du référentiel européen des professions muséales.

A. Le personnel technique, d'animation et de production

Ce sont des Agents de l'Etat en position de détachement ou de disponibilité ou des Agents Contractuels recrutés directement selon la règlementation en vigueur. Chefs de Services, ils seront recrutés après un test rigoureux de sélection. Ce sont :

· un Médiateur ;

· un Responsable de l'accueil et de la surveillance ;

· un Responsable de la bibliothèque et du site web ;

· un Scénographique ;

· un Responsable des collections ;

· un Responsable de la documentation ;

· un Responsable du personnel et de la logistique ;

· un Responsable markéting, promotion et recherche de fonds ;

· un Responsable des systèmes informatiques et de la sécurité ;

· un Assistant de direction (secrétaire).

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B. Le personnel d'appui et de prestation de service

C'est le personnel mis à la disposition des précédents en vue de les aider dans l'accomplissement de leur mission. Il leur est assigné des tâches précises. Ce sont :

· un animateur de l'espace jeux

· un agent d'accueil et de surveillance ;

· un assistant à la production ;

· un aide-bibliothécaire ;

· un technicien informatique ;

· trois guides de musée ;

· un assistant de collections ;

· un assistant à la documentation des collections ;

· un chargé des ressources humaines ;

· un commercial ;

· deux agents de sécurité ;

· un préposé des services administratifs ;

· deux conducteurs de véhicules administratifs.

Paragraphe 2 : Les ressources financières et matérielles

A. Les ressources financières

On distingue deux lignes différentes de ressources financières. Les ressources

financières liées à la mise en place du projet et celles relatives au fonctionnement du

musée.

1. Les ressources financières pour la réalisation des investissements

Ces ressources proviendront :

· des subventions accordées par l'Etat béninois pour la réalisation du projet ;

· des dotations financières accordées par les partenaires financiers suite à des plaidoyers. Il s'agit en l'occurrence de certains partenaires qui acceptent d'investir dans les infrastructures, tels que la Chine, la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Arabe pour le Développement de l'Afrique (BADEA) ;

· de la mobilisation de ressources auprès des institutions comme l'UNESCO, l'ICOM et l'ICOMOS, l'OIF, le Fonds des Ambassadeurs des USA, les fondations et les mécènes.

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2. Les ressources financières pour le fonctionnement du Musée

Plusieurs sources sont identifiées pour apporter des ressources au musée. Il s'agit essentiellement de :

· la subvention annuelle accordée par l'Etat sous forme de prise en charge d'une partie des salaires et traitement du personnel, de frais de consommation de téléphone, d'électricité et d'eau ;

· les recettes d'entrée des visiteurs, de location d'espaces (théâtre de verdure, salles de conférence, jeux pour enfants), de la bibliothèque et du cyber centre ; les recettes issues de la vente des objets de la galerie d'art et de l'exploitation du café-restaurant ;

· les subventions accordées par l'UNESCO ;

· les ressources en provenance des fondations pour des projets ponctuels ;

· les compétences techniques mises à la disposition du musée par ces partenaires techniques qui ne font pas du financement direct.

· En outre, il sera créé un Fonds MuC, de concert avec les Amis du Musée, et les partenaires. Ce fonds sera logé dans une banque nationale ou internationale. Seuls les intérêts générés par ce fonds seront utilisés pour des projets de recherche, d'exposition internationale ou de publications sur le patrimoine béninois. Les conditions de mise en place de ce fonds seront discutées entre le Conseil d'Administration, l'Unité de gestion et Les Amis du MuC.

B. Les ressources matérielles et équipements

Les matériels et équipement nécessaires au fonctionnement du Musée seront acquis par le projet. Certaines institutions et partenaires financiers, à défaut de participer à l'aménagement des infrastructures, pourront aider à leur équipement. Il s'agit notamment de l'Union Européenne, l'OIF, certaines ambassades et fondations.

Le musée pourra lui-même contribuer à l'acquisition de certains matériels et équipements, dès qu'il a dégagé suffisamment des recettes d'exploitation. C'est vers une telle capacité d'autosuffisance et d'autofinancement que devrait tendre, à la longue, le musée de la civilisation. Il pourra aussi compter sur le "Fonds Zindô ».

Pour ce qui est du matériel roulant, il sera mis à la disposition du coordonnateur du projet, un véhicule léger. Pour le fonctionnement, il sera mis à la disposition de l'Administrateur Général, un véhicule léger de fonction. De plus, le MuC aura besoin d'un véhicule 4x4 pour les activités de collecte d'objets muséaux.

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Paragraphe 3 : La gestion des ressources générées par le Musée

Les droits d'entrée dans tous les musées du Bénin sont fixés par le Ministère de tutelle. Ils sont actuellement de 1000 F pour les étrangers, 500 F pour les adultes nationaux et 300 F pour les enfants nationaux. Ces montants paraissent peu réalistes par rapport au coût de vie actuel à Cotonou. Un plaidoyer sera fait dans ce sens, afin que ces montants soient revus à la hausse, en ce qui concerne le MuC.

La gestion financière des musées est régie par l'arrêté n°027/MCC/CAB/CC/CP portant code de gestion des recettes des musées. L'article 1er de cet arrêté stipule que « 25% des recettes issues des droits d'entrée dans les musées soient versées dans un compte bancaire » ouvert au nom du FDPC. Au niveau du Musée de la Civilisation, seules 25% des recettes d'entrées aux expositions seront reversées dans ce compte. Les 75% restant ainsi que les autres ressources générées contribueront aux travaux de réfection, aux besoins d'équipement, de fonctionnement et aux charges du musée.

En réalité, selon les informations collectées auprès des conservateurs, aucun musée au Bénin ne parvient à couvrir toutes les charges de fonctionnement avec les 75% restant. C'est fort de cette réalité que des structures connexes sont proposées pour subvenir à ces charges-là et même aller au-delà. Il s'agit en effet, de faire en sorte que les ressources d'exploitation du Musée puissent permettre de financer les frais de fonctionnement (fournitures de bureau et autres), les salaires des travailleurs contractuels, les projets de recherche, de publication et d'exposition, les activités de visibilité du Musée.

Des indemnités de motivation seront également accordées au personnel afin de le rendre dynamique, inventif, professionnel et proactif dans la participation et la recherche de sources de financement pour les activités majeures.

Le Musée pourra également venir en aide aux autres musées du Bénin, dans le cadre d'un partenariat en contribuant au financement de microprojets d'exposition ou de communication.

SECTION III : FONCTIONS ET ORGANISATION DU TRAVAIL

Cette section décrit les différents postes des membres de l'unité de gestion ainsi que le mode de gestion préconisé au sein du Musée.

Paragraphe 1 : La description des postes

Ce paragraphe décrit les différents postes de l'organigramme, le mandat, les responsabilités de celui qui l'assume et son profil.

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A. L'Administrateur Général

L'Administrateur Général est le responsable du Musée dans les limites des missions qui lui sont assignées par le Conseil d'Administration. Il assure la coordination, le contrôle et le suivi des activités du Musée, ainsi que l'application des décisions du CA. Il définit la politique et les options stratégiques pour le développement et le rayonnement du Musée à travers un programme scientifique et culturel (PSC). Il est responsable des collections, de la qualité des activités et des services du Musée. Il a une triple fonction d'orientation et de contrôle. Elles sont d'ordre :

? scientifique : il définit et suit les activités liées aux collections et à leur enrichissement. Il veille et contribue à la conservation, à l'étude, à la sécurité et à la mise en valeur des collections. Il fixe les orientations de recherche du Musée ;

? culturel : il définit le programme général des activités liées à la présentation des expositions principales et temporaires, favorise l'accès au musée et à ses services publics ;

? managérial : il dirige les différents services du Musée. Il a la responsabilité de la gestion des ressources humaines, techniques et financières. Il est l'ordonnateur du budget. Il assure les relations avec les autorités de tutelle et représente le Musée auprès des différentes institutions et des partenaires publics et privés. Il se charge de l'évaluation régulière des activités du Musée.

L'Administrateur Général doit avoir une formation initiale de niveau master ou de deuxième cycle dans l'une des spécialités scientifiques liées aux collections du musée et avoir une formation ou des compétences certifiées en muséologie, gestion du patrimoine et en management. Il doit avoir en outre, plusieurs années d'expérience complémentaire dans un musée ou une institution similaire.

B. Les autres postes

1. Le conservateur-restaurateur

Il est sous l'autorité de l'Administrateur Général. Il est responsable des collections qui lui sont confiées. Il assure la conservation préventive et la restauration des collections du musée. Il a six fonctions essentielles :

? Conserver : il établit, contrôle et met en oeuvre le programme de stockage et d'inventaire, supervise la conservation et la restauration des collections ainsi que la documentation afférente ;

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? Enrichir : il propose à l'Administrateur Général, un plan d'enrichissement des collections ;

? Etudier : il étudie les collections, définit et mène les projets de recherche. Il veille à la mise en place de la documentation sur les collections et les expositions ;

? Valoriser : il participe à la conception et à la réalisation des expositions principales et temporaires, des publications scientifiques et des activités en direction des publics.

? Gérer : il gère le budget et le personnel qui lui sont confiés ;

Il établit, le cas échéant, le plan de restauration des collections et le cahier des charges des restaurations qu'il souhaite faire engager, réalise ou fait réaliser les interventions décidées sur les objets, organise la maîtrise de l'environnement des collections, tant dans les réserves que pour leur exposition.

Le Conservateur-restaurateur doit être titulaire d'un diplôme de master ou de deuxième cycle en conservation préventive, ou des compétences certifiées en muséologie ou gestion du patrimoine. En l'absence de l'Administrateur Général, les collections sont placées sous la responsabilité propre du conservateur. Il a trois collaborateurs directs :

? Un Responsable des collections

Il organise et gère, sous la responsabilité du conservateur-restaurateur, les mouvements d'objets en réserve ou en exposition, en collaborant avec les différents partenaires publics et privés, à l'intérieur comme à l'extérieur du musée. Il s'occupe également de l'inventaire des collections. Il a la responsabilité du recensement ou du récolement périodique des collections exposées ou en dépôts. Il participe à la documentation des collections et à la constitution des bases de données les concernant, ainsi qu'aux publications scientifiques. Il organise les transports des objets et veille à leur sécurité, prépare les contrats et s'assure des conditions d'assurance. Il veille à la mise en oeuvre des prêts et tient à jour le registre des mouvements.

Le responsable des collections doit être titulaire d'un diplôme universitaire de premier cycle, avec une spécialisation liée aux collections dont il a la charge. Il doit avoir des connaissances en méthodologie de l'inventaire et la maîtrise des outils informatiques. Une expérience professionnelle relative à sa fonction est également requise.

Il est aidé d'un Assistant de collections dont la tâche est d'assurer le marquage physique des objets, leur rangement et de contribuer aux campagnes de photographie ; participer à la documentation et à la mise en exposition des objets ; préparer, le cas échéant, les objets pour la conservation, l'étude et la présentation aux publics.

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? Un Responsable de la documentation

Il est chargé de collecter, préparer, traiter et diffuser, à l'intérieur comme à l'extérieur du musée, la documentation sur les collections, les expositions et autres manifestations du musée. Il assure, en relation avec les autres Responsables des collections, les productions audio et audiovisuelles, d'ouvrages et catalogues. Il participe à la préparation et à l'enregistrement des chefs-d'oeuvre du patrimoine immatériel. Il gère les archives et la photothèque en collaboration avec la bibliothèque. Il effectue, en relation avec le conservateur-restaurateur, le commissaire d'expositions et le scénographe, les recherches documentaires pour faciliter l'étude des collections et la réalisation des expositions. Il met en place les outils d'indexation et de traitement de l'information et veille à leur mise à jour.

Le Responsable de la documentation est titulaire d'un diplôme universitaire de deuxième cycle en science et technique de l'information documentaire. Il doit jouir de compétences avérées en infographie, montage audio et vidéo. Il est aidé d'un assistant documentation.

? Le scénographe

Il conçoit les projets d'exposition temporaires et conduit leur réalisation, sous la responsabilité de l'Administrateur, en collaboration avec le conservateur-restaurateur. Le cas échéant, il contribue aux expositions permanentes. Il conçoit également la scénographie et assure le suivi de sa réalisation en collaboration avec l'équipe scientifique du musée.

Il élabore les scenarii scientifiques et valide les projets scénographiques des expositions, collabore avec le responsable des services éducatifs et de la médiation afin de favoriser la communication autour des expositions et l'accès des publics. Il contribue à la réalisation des publications afférentes et à la promotion des projets dont il a la charge, propose l'aménagement des espaces qui accueillent le public, définit, le cas échéant, la charte graphique de l'exposition et coordonne les différents prestataires qui contribuent à la réalisation de la scénographie.

Le scénographe est titulaire d'un diplôme universitaire de premier cycle en conservation et en scénographie ou de bonnes connaissances dans l'un de ces domaines. Il encadre les trois guides de musée.

80

2. Le Directeur de la Médiation et du Service Educatif

Il est chargé de l'ensemble des programmes, des actions, des études et des recherches relatives à la mise en relation des objets ou des oeuvres avec les publics.

? Il participe, sous la responsabilité de l'Administrateur Général, à la définition de la politique des publics, définit et programme les actions en relation avec l'ensemble des publics cibles. A cet effet, il crée notamment un réseau d'organismes extérieurs qui oeuvrent comme relais des publics cibles.

? Il fait appel aux différents responsables scientifiques du musée pour intervenir dans les actions, la conception et la réalisation des documents d'aide à la visite.

? Il est responsable de la formation des médiateurs et contribue à la formation des agents d'accueil et de surveillance.

? Il participe à la réalisation des expositions et met en place les outils d'évaluation des programmes et des actions.

Le Directeur de la Médiation et du Service Educatif doit être titulaire d'un diplôme universitaire de master ou de deuxième cycle avec des compétences dans l'une des disciplines liées aux collections du musée et en muséologie, en gestion du patrimoine ou en pédagogie. Il doit jouir de plusieurs années d'expériences dans une institution muséale ou similaire. Il a trois collaborateurs.

? Un médiateur

Le médiateur est chargé de mettre en oeuvre les différentes actions pour tous les publics actuels et potentiels. Il participe à la conception et anime les actions et aides qui accompagnent les expositions permanentes et temporaires ainsi qu'à l'évaluation des programmes et actions. Il informe la hiérarchie des besoins et attentes des différents publics pour développer de nouveaux programmes ou de nouvelles actions.

Le médiateur est titulaire d'un diplôme universitaire de premier cycle dans l'une des disciplines liées aux collections du musée et/ou en pédagogie et/ou en communication. Il a sous sa responsabilité, l'Animateur de l'espace jeux pour enfants.

? Un Responsable du service d'accueil et de surveillance

Il organise l'accueil des publics et veille autant au confort du visiteur qu'à la sécurité des visiteurs et des oeuvres et objets. Il organise l'information et l'orientation des publics sous la responsabilité de sa hiérarchie, encadre les activités des agents d'accueil et de surveillance. Il est responsable de la surveillance à l'intérieur et aux abords du musée. Il organise la billetterie et les activités des lieux de vente de produits dérivés. Il contrôle le

81

bon état des locaux d'accueil et le confort de la visite. Il vérifie l'installation et le bon état des dispositifs de sécurité des oeuvres (antivols, climatisation) et des installations muséographiques (sécurité du visiteur). Il participe aux études des publics en organisant le recueil des informations recherchées pour des enquêtes ou des entretiens.

Le responsable de l'accueil et de la surveillance est titulaire d'un titre universitaire de premier cycle ou jouit d'une expérience professionnelle d'au moins trois ans dans un musée ou dans une institution culturelle similaire.

? Un Responsable de la bibliothèque et du site web

Il constitue, organise et gère le fonds documentaire ainsi que les différentes publications (tous médias) réalisées à partir des collections, des expositions et de l'histoire du Musée. Il conçoit, réalise et gère le site web du musée en liaison avec le responsable des relations médias. Il gère les abonnements et services de prêt.

Il met ces ressources à la disposition des publics, contribue à la recherche et à l'enrichissement des collections de la bibliothèque, collabore avec le Responsable de la documentation pour mettre en place et pour gérer les demandes de droits d'auteurs et de reproduction. Il garantit la mise à jour du site web avec le Responsable des systèmes informatiques, les relations avec le fournisseur d'accès. Il met en oeuvre, sous la responsabilité du conservateur-restaurateur, du Commissaire d'expositions et du scénographe, les cybers-expositions.

Il est titulaire d'un diplôme de deuxième cycle en Science et Techniques de l'Information Documentaire (bibliothéconomie, documentation, archivistique), avec deux ans d'expérience dans la conception et le développement de sites web. Il a comme collaborateurs, un aide bibliothécaire et un technicien en informatique.

3. Le Directeur de l'Administration et des Relations Publiques

Le Directeur de l'Administration et des Relations Publiques, sous la responsabilité de l'Administrateur Général, organise et développe la gestion administrative et financière du musée, les ressources humaines, les procédures juridiques, et le fonctionnement de l'établissement.

? Il établit les appels d'offre, les marchés, les conventions et contrats nécessaires à la bonne marche de l'établissement.

? Il vérifie régulièrement l'état des dépenses et des recettes, de la trésorerie, et est responsable du contrôle de gestion.

82

? Il veille à ce que la gestion du musée soit assurée selon les principes d'efficacité, d'efficience et de transparence.

Le Directeur de l'Administration et des Relations Publiques doit avoir un diplôme universitaire de deuxième cycle en gestion d'entreprise, en économie, en gestion du patrimoine culturel ou en administration générale. Il doit en outre avoir une expérience pluriannuelle dans la gestion d'un musée ou d'une autre institution culturelle ou éducative. Il a comme collaborateurs :

? Un Responsable du Personnel et de la Logistique

Il est chargé de superviser, conduire, contrôler la gestion administrative du personnel, gérer les ressources humaines, les carrières et les procédures de recrutement et de licenciement. Il s'assure de l'entretien du bâtiment et du bon fonctionnement des services techniques du musée, organise l'aménagement et la maintenance des expositions. Il assure la gestion de tout le matériel et équipement du musée. Il applique les dispositions concernant la conservation des collections. Il a comme collaborateur un Chargé du personnel. Le Responsable du Personnel et de la Logistique doit avoir un titre universitaire de premier cycle en Administration Général ou dans l'un des deux domaines techniques concernés avec une expérience pluriannuelle dans le second.

? Un Responsable des Systèmes Informatiques et de la Sécurité

Il planifie, maintient et gère le parc, le réseau et les programmes informatiques ainsi que les systèmes multimédias. Il met en oeuvre les actions qui assurent la sécurité des personnels, des visiteurs, des collections et des locaux. Il applique les dispositions concernant la conservation des collections.

Il garantit le développement du réseau informatique pour la gestion interne des données et la communication externe, garantit la sécurité de l'accès aux données et à leur conservation. Il prépare le plan de prévention de l'établissement et le met en application. Il veille à l'application de la législation et de la réglementation en matière d'hygiène, de santé et de sécurité au travail, de protection de l'environnement et de sécurité contre l'incendie.

Le Responsable des Systèmes Informatiques et de la Sécurité doit être titulaire d'un diplôme universitaire de premier cycle en technologies de l'information et de la communication, ou en maintenance réseau, avec une bonne connaissance du domaine de la sécurité. Il contrôle les activités des agents de sécurité.

83

? Le Responsable Marketing, Promotion et Recherche de Fonds

Il est chargé de développer, sous l'autorité de sa hiérarchie, des stratégies de marketing, de promotion et de développement de l'institution, en particulier sa visibilité, l'augmentation et la fidélisation du public.

Il conçoit des activités et des supports d'information visant à augmenter la notoriété de l'institution et la compréhension du rôle du musée dans la société. Il cible les publics existants et potentiels et définit les mesures de promotion adaptées. Il veille à une plus grande implication des publics en faveur de l'institution (Amis du MuC, bénévoles, etc.). Il contribue aux stratégies de développement financier du musée par la recherche de fonds.

Le Responsable marketing, promotion et recherche de fonds est titulaire d'un titre universitaire de deuxième cycle en gestion ou économie de la culture ou en économie d'entreprise ou en marketing et communication de la culture. Il a comme collaborateur, la force de vente de la galerie d'art.

4. L'Agent comptable

Conformément à la loi n°94-009, il est nommé par le ministre des finances sur requête du ministre de la culture. Il est seul habilité à tenir les comptes et les caisses du Musée.

5. Le Commissaire aux comptes

Il est nommé par décret, sur proposition conjointe du ministre des finances et de celui chargé de la prospective et du développement. Il élabore et adresse simultanément ses rapports annuels à l'Administrateur Général, au Président du Conseil d'Administration, au ministre de la culture et au ministre en charge du développement.

Paragraphe 2 : Le mode de gestion

Avant d'en arriver au mode de gestion préconisé pour le Musée de la civilisation, il serait bien de faire cas de certaines situations qui constituent des freins à la gestion de la chose publique, notamment en ce qui concerne les musées. Il s'agit de la politisation à outrance des postes de responsabilité, la nomination de gestionnaires ou responsables n'ayant aucune compétence du domaine ciblé, l'appropriation personnelle de l'entreprise publique, la gestion solitaire ou clanique.

Ces genres de situations non moins courantes dans l'administration publique béninoise inhibent les efforts de développement et démotivent les professionnels

8ACDI : Les outils de la gestion axée sur les résultats à l'ACDI : guide pratique. Disponible sur http://www.acdi-cida.gc.ca/acdi-cida/ACDI-CIDA.nsf/fra/NAT-92213444-N2H. Consulté le 06/04/2012 à 14h.

84

consciencieux et compétents. Ce sont des aspects négatifs qu'il conviendrait d'éviter si l'on veut atteindre les résultats majeurs et tutoyer les grands musées du monde.

Aussi, le manque d'autonomie des dirigeants de musée pour mener des actions de coopération et négocier directement les financements avec les partenaires, est-il contreproductif. Il s'agira donc d'accorder l'autonomie et la stabilité nécessaire à l'Administrateur Général et au Président du Conseil d'Administration du Musée de la Civilisation, tout en les entourant des mécanismes de bonne gestion et de contrôle nécessaires avec des mandats clairs. Patrick Boylan, 1997, disait que "les musées qui voudront éviter une vieillesse pénibles, ou qui voudront éviter la mort lente ou l'euthanasie institutionnelle, devront baser leur politique sur les cinq mots clés : autonomie, stabilité, coopération, information, pertinence. » Cette pensée de l'ancien vice-président de l'ICOM rencontre harmonieusement les objectifs du mode de gestion préconisée pour le Musée de la Civilisation : la Gestion Axée sur les Résultats (GAR).

Les états généraux de la fonction publique ont diagnostiqué en 1994 « une culture administrative centrée sur les procédures et non sur les résultats » (BOCCO, 2011). Suite à ce forum, le Bénin a opté pour la GAR en vue d'améliorer les performances de l'administration. Mais ce mode de gestion peine à intégrer les moeurs, malgré les réformes amorcées depuis 2000.

Attribuée à Peter Drucker (1909-2005), un grand théoricien américain du management, la gestion axée sur les résultats a été adoptée pour la première fois au début des années 1990 par le gouvernement canadien, dans le cadre d'une importante réforme du secteur public. Cette réforme visait à développer un modèle de gestion de projet plus participatif et responsabilisant. Selon l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI), "la gestion axée sur les résultats est une approche de gestion basée sur le cycle de vie d'un programme ou d'un projet, qui intègre les stratégies, les personnes, les ressources, les processus et les outils de mesure pour améliorer la prise de décisions, la transparence et la reddition de comptes8." L'approche met donc l'accent sur l'atteinte des résultats, la mise en oeuvre de mesures du rendement, l'apprentissage, l'adaptation ainsi que la production de rapports sur le rendement.

Pour mener à bien sa mission, l'Unité de gestion du Musée de la civilisation doit avoir la maîtrise des outils de la GAR que sont le cadre logique, le cadre de mesure de

85

rendement et le processus de planification conduisant aux résultats de développement. L'organe de gestion doit de ce fait favoriser l'esprit participatif, la communication interne et la motivation, afin d'amener le personnel à oeuvrer ensemble pour la réalisation des résultats escomptés.

86

CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET, RESULTATS ATTENDUS

ET IMPACT

La bonne connaissance des données financières est indispensable à la mise en oeuvre du projet. L'ultime chapitre de ce dossier est consacré à cette question. Il présente en outre les résultats escomptés ainsi que l'impact du projet dans son cadre global d'insertion.

SECTION I : EVALUATION DU PROJET

Cette évaluation a pour but de fournir le coût estimatif du projet, les recettes annuelles attendues, ainsi que les modalités de financement.

Paragraphe 1 : Coût des investissements

A. Estimation du coût de l'immobilier

Tableau n°11 : Coût estimatif de la réhabilitation de l'ancien bâtiment (en FCFA)

Désignation

Montant

 
 

1

Décapage et reprise de l'enduit

11

000

000

2

Travaux d'électricité

4

500

000

3

Travaux sur la toiture (étanchéité)

19

500

000

4

Réaménagement du rez-de-chaussée et des 2 niveaux

12

000

000

5

Badigeonnage et peinture

1

500

000

TOTAL

48

500

000

Source : coûts obtenus auprès d'un architecte par l'auteur (Mathias MASSODE)

Tableau n°12 : Coût estimatif des autres infrastructures (en F CFA)

Le coût de l'immobilier est évalué au m2. La valeur moyenne du m2 varie d'une infrastructure à une autre.

Désignation

 

Aire en m2

Prix au m2

Montant

1

Hall d'entrée

 

408

111

961

45

679

973

2

Galerie d'art

 

552

72

246

39

879

973

3

Café-restaurant

 

504

96

745

48

759

471

4

Bibliothèque

 

468

66

010

30

892

748

5

deux salles de conférence

 

540

305

466

164

951

530

6

Théâtre de verdure

 

800

84

948

67

958

465

7

Espace jeux

 

103

284

423

29

295

533

8

Espace vert

 

6858

1

800

12

344

400

9

Revêtement du sol (pavé)

 

230

35

000

8

050

000

10

Guérite

 

4

500

000

2

000

000

 

TOTAL

 

449

812

093

Source : coûts obtenus auprès d'un architecte par l'auteur (Mathias MASSODE).

87

Tableau n°13 : Récapitulatif du coût estimatif de l'immobilier

Désignation

Montant

 

1

Coût estimatif de la réhabilitation de l'ancien bâtiment

48

500

000

2

Coût estimatif des autres infrastructures

449

812

093

TOTAL

498

312

093

La valeur totale du coût estimatif de l'immobilier est de (498 312 093) F CFA. B. Estimation du coût du mobilier

Tableau n°14 : Coût estimatif du mobilier (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Bureau Administrateur Général

1

300

000

 

300

000

2

Bureau Directeur

3

220

000

 

660

000

3

Bureau Responsables de services

12

160

000

1

920

000

4

Bureau autres agents

7

202

000

1

414

000

5

Comptoir d'accueil des visiteurs

1

300

000

 

300

000

6

Fauteuil Administrateur Général

1

150

000

 

150

000

7

Salon complet sept places

1

507

314

 

507

314

8

Fauteuils Directeurs

3

85

000

 

255

000

9

Fauteuils Responsables de services

12

75

000

 

900

000

10

Chaises bourrées pour autres agents

7

50

000

 

350

000

11

Chaises pour l'accueil

4

18

750

 

75

000

12

Chaises visiteurs pour Directeurs

2

26

000

 

52

000

13

Chaises visiteurs pour Responsable de services

24

22

000

 

528

000

14

Table de réunion

1

456

125

 

456

125

15

Tables pour la documentation

3

34

000

 

102

000

16

Table pour bibliothèque

10

49

700

 

497

000

17

Table pour café-restaurant

20

40

000

 

800

000

18

Table pour ateliers de l'espace jeux

2

40

000

 

80

000

19

Tables pour les salles de conférence

4

450

000

1

800

000

20

Tables des cabines techniques

3

80

000

 

240

000

21

Tables d'ordinateurs (Internet)

20

35

000

 

700

000

22

Fauteuil directeur pour la salle de réunion

1

85

000

 

85

000

23

Sièges pour la salle de réunion

40

28

500

1

140

000

24

Chaises pour la documentation

6

18

750

 

112

500

88

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

25

Chaises pour la bibliothèque

40

18

750

 

750

000

26

Chaises pour le café-restaurant

80

8

000

 

640

000

27

Chaises pour ateliers de l'espace jeu

16

8

000

 

128

000

28

Sièges pour les cabines techniques

3

10

000

 

30

000

29

Chaises pour table ordinateur

20

8

000

 

160

000

30

Chaises pour le hall d'entrée

10

18

750

 

187

500

31

Banquettes de 4 places pour le hall d'entrée

4

20

000

 

80

000

32

Chaises pour le théâtre de verdure

1000

7

000

7

000

000

33

Sièges fixes bourrés pour salles de conférence

1 000

50

000

50

000

000

34

Meubles pour poste téléviseur et lecteur DVD

2

50

000

 

100

000

35

Meubles de rangement pour les réserves

30

70

000

2

100

000

36

Socles pour salles d'exposition

60

5

000

 

300

000

37

Cimaises pour les salles d'exposition

-

200

000

 

200

000

38

Vitrines pour les salles d'exposition

15

70

000

1

050

000

39

Rayonnages pour la Documentation et la Bibliothèque

20

60

000

1

200

000

40

Présentoirs pour la Bibliothèque

2

50

000

 

100

000

41

Armoires de rangement

20

110

000

2

200

000

42

Bar (comptoir) du café-restaurant

1

200

000

 

200

000

43

Tabouret de bar

10

8

625

 

86

250

TOTAL

 

79

935

689

Source : MEF (Bénin), 2011 : Répertoire des prix de référence à l'usage de l'administration.

C. Estimation du coût des matériels de bureau et autres matériels

Tableau n°15 : Coût estimatif du matériel de bureau (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Photocopieur Canon JR 2520 230V EU+CRVAB1+SOCLE JR 2500

1

1

780

000

1

780

000

2

Climatiseur split de 1,5 CV SHARP

29

 

300

000

8

700

000

3

Brasseur d'air plafonnier

15

 

25

000

 

375

000

4

Ventilateur Sur Pied Binatone

11

 

20

625

 

226

875

5

Téléviseur Sharp 21" écran plat

2

 

150

000

 

300

000

6

Appareil pour reliure moyen Binding

1

 

116

000

 

116

000

89

7

Poste téléphonique KXTG 2513

5

34 555

 

172

775

8

Poste téléphonique simple

20

27 500

 

550

000

9

Calculatrice (12 chiffres)

2

22 000

 

44

000

10

Camera de surveillance PULEENC UK à infra- rouge

6

150 000

 

900

000

11

Câble pour cameras de surveillance de 300 a 500m

2

80 000

 

160

000

TOTAL

13

364

650

Source : MEF (Bénin), 2011 : Répertoire des prix de référence à l'usage de l'administration.

Tableau n°16 : Coût estimatif du matériel informatique (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Antivirus Kaspersky pour 3 PC

7

40

000

 

280

000

2

Ordinateur HP 3400 series MT PC (cupertino2) / win 7/64-bit/ i3-2120 / 500gb / win7 pro-i3

21

449

873

9

447

333

3

Ordinateur portable toshiba/ core i52450m (2.50/3.10 ghz turbo) 1066 mgz /disque dur 500 go, memoire 4go ddr3

3

583

872

1

751

616

4

Scanner HP SCANJET G 2410

2

45

000

 

90

000

5

Imprimante Laser Jet P 2015 (N&B)

5

105

000

 

525

000

6

Imprimante-copieur. 26pm/noir 20pm/couleur HP f4283. Scanner: 1200x2400. All in one

1

100

000

 

100

000

7

Onduleur APC 650 VA back-up

21

55

000

1

155

000

8

Régulateur de tension 2000 WAT

21

35

000

 

735

000

9

Multiprise bloc multiple 6 prises parafoudre surtension

25

8

000

 

200

000

10

Graveur DVD/double couche (multiforme) externe 1G 20x

2

30

000

 

60

000

TOTAL

 

14

343

949

Source : MEF (Bénin), 2011 : Répertoire des prix de référence à l'usage de l'administration.

Tableau n°17 : Coût estimatif du matériel audiovisuel et photographique (FCFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Vidéo projecteur HD, LV-7390 3000 LM 1200W/1,1-8,4M

2

1

050

000

2

100

000

2

Vidéo projecteur Epsom 2000 lumensx7

1

 

399

000

 

399

000

3

Ecran de projection

2

 

90

000

 

180

000

4

Poste téléviseur plasma 32" SONY

2

 

450

000

 

900

000

5

Lecteur DVD SAMSUNG

2

 

48

750

 

97

500

6

Caméra numérique professionnel

1

1

600

000

1

600

000

90

7

appareil photo numérique compact Sony dsc W350 or

2

115 000

230 000

8

Appareil photo analogique professionnel

2

95 000

310 000

9

Imprimante couleur HP Photosmart 5515 E-ALL-IN-ONE new

1

180 656

180 656

10

Lecteur bande magnétique

1

400 000

400 000

11

Magnétophone cassette

1

50 000

50 000

12

Feuille de classement photo papier

2000

500

1 000 000

13

Table de reproduction photographique

1

150 000

150 000

14

Accessoires photos, DONC et DVD

1

500 000

500 000

15

Dictaphone professionnel

2

100 000

200 000

16

Logiciel d'infographie

1

1 200 000

1 200 000

17

Logiciel de montage vidéo

1

2 300 000

2 300 000

TOTAL

11 797 156

Source : MEF (Bénin), 2011 : Répertoire des prix de référence à l'usage de l'administration.

Tableau n°18 : Coût estimatif du matériel de sonorisation (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Table de mixage audio 24 pistes

3

3

250

000

9

750

000

2

Table de mixage vidéo 24 pistes

1

7

850

000

7

850

000

3

Chaine Hi-Fi Philips Mcd 122

1

 

150

000

 

150

000

4

Amplificateur de son : 1500 W

3

 

300

000

 

900

000

5

Equaliseur

3

 

600

000

1

800

000

6

Mixers

3

 

103

000

 

309

000

7

Enceinte acoustique de 500W

3

1

000

000

3

000

000

8

Enceinte acoustique de 100W

1

 

235

000

 

235

000

9

Moniteur TV

1

 

200

000

 

200

000

10

Casque d'écoute HD-580

3

 

113

500

 

340

500

11

Casque tireless ST-2000

3

 

6

500

 

19

500

12

Stabilisateur énergie électrique

3

 

60

000

 

180

000

13

Tige micro

6

 

20

000

 

120

000

14

Micro baladeur

6

 

26

000

 

156

000

15

Porte micro sans fil

6

 

2

200

 

13

200

16

Mousse micro complet

6

 

24

800

 

148

800

17

Micro cravate

6

 

35

000

 

210

000

18

Micro infinity

3

 

105

000

 

315

000

91

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

19

Paires de baffles 1000 W

6

210

000

1

260

000

20

Haut parleur Philips SPA 130i

1

40

000

 

40

000

TOTAL

 

26

997

000

Source : Prix courants obtenus sur le marché par l'auteur et Répertoire des prix (MEF). Tableau n°19 : Coût estimatif du matériel d'éclairage (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Projecteur Poursuite

3

362

723

1

088

169

2

Projecteur PC 1000 travail

3

275

000

 

825

000

3

Projecteur PC 650 travail

3

210

000

 

630

000

4

Projecteur PC 500 travail

3

160

000

 

480

000

5

Projecteurs PAR 64 CP 62

3

349

999

1

049

997

6

Projecteur Horiziod

3

300

000

 

900

000

7

Projecteur découpe ADB 1 Kw

3

350

000

1

050

000

8

Pied de projecteurs

21

26

999

 

566

979

9

Ampoules pour projecteurs de 1000 w

30

31

500

 

945

000

10

Ampoules pour projecteurs de 650 w

6

19

000

 

114

000

11

Ampoules pour projecteurs de 500 w

6

15

000

 

90

000

12

Fiches mâles

40

1

960

 

78

400

13

Fiches femelles

40

1

960

 

78

400

14

Rallonge a prises de 50 m Ingelec

6

47

438

 

284

628

15

Multiprise APC

10

11

250

 

112

500

TOTAL

 

8

293

073

Source : Prix courants obtenus sur le marché par l'auteur et Répertoire des prix (MEF). Tableau n°20 : Coût estimatif des matériels de jeux (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Balançoire

5

 

97

744

 

488

720

2

Toboggan

2

 

200

099

 

400

198

3

Manège

2

3

776

000

17

552

000

4

Trampoline (modèle 1)

2

 

118

080

 

236

160

5

Trampoline (modèle réduit)

2

 

13

120

 

26

240

6

Cages à nid

2

 

90

000

 

180

000

7

Château gonflable

2

 

287

000

 

574

000

8

Matériels de dessin, moulage, etc.

-

 

150

000

 

150

000

92

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

TOTAL

19 607 318

Source : Prix courants obtenus sur le marché par l'auteur (Mathias MASSODE) Tableau n°21 : Coût estimatif des matériels du café-restaurant (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Refroidisseur de bouteilles

1

 

800

000

 

800

000

2

Congélateur couché Solstar cf-290 Bss

1

 

414

000

 

414

000

3

Cuisinière

1

1

200

000

1

200

000

4

Bar (rangement des bouteilles et verres)

1

 

400

000

 

400

000

5

Divers ustensiles de cuisine et accessoires de service

-

 

600

000

 

600

000

6

Saveur du Bénin : tomes 3 & 4 (livre)

2

 

3

500

 

7

000

TOTAL

 
 

3

421

000

Source : Prix courants obtenus sur le marché par l'auteur et répertoire des prix (MEF) Tableau n°22 : Coût estimatif du matériel roulant (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Véhicule léger Toyota YARIS

1

16

867

520

16

867

520

2

Véhicule Toyota Hilux 4x4 double cabine

1

23

200

000

23

200

000

TOTAL

 
 

40

067

520

Source : Prix courants obtenus sur le marché par l'auteur et répertoire des prix (MEF)

D. Récapitulatif de l'estimation du coût des investissements

Tableau n°23 : Récapitulatif du coût estimatif des investissements

Désignation

Montant

 

1

Immobilier

498

312

093

2

Mobilier

79

935

689

3

Matériel de bureau

13

324

650

4

Matériel informatique

14

343

949

5

Matériel audiovisuel et photographique

11

797

156

6

Matériel de sonorisation

26

997

000

7

Matériel d'éclairage

8

293

073

8

Matériels de jeux

19

607

318

9

Matériels du café-restaurant

3

421

000

93

10

Matériel roulant

 

40 067

520

 

TOTAL

716 099

448

La valeur totale du coût estimatif des investissements est de 716 099 448 F CFA. Paragraphe 2 : Les coûts et recettes d'exploitation

A. Le coût d'exploitation

1. Les dépenses de personnel

Tableau n°24 : Salaires du personnel

Poste

Catégorie

Salaire mensuel

Salaire annuel

1

Administrateur Général

C4

141 735

1

700

820

2

Conservateur-restaurateur

C3

133 743

1

604

916

3

Directeur de le la Médiation et du Service Educatif

C3

133 743

1

604

916

4

Directeur de l'Administration et des Relations Publiques

C3

133 743

1

604

916

5

Agent comptable

C1

114 457

1

373

484

6

Commissaire aux comptes

-

-

 

141

735

7

Régisseur des oeuvres et inventaires

C3

133 743

1

604

916

8

Responsable de la documentation

C3

133 743

1

604

916

9

Commissaire d'exposition et scénographie

C3

133 743

1

604

916

10

Médiateur

C1

114 457

1

373

484

11

Responsable de l'accueil et de la surveillance

C1

114 457

1

373

484

12

Responsable de la bibliothèque et du site web

C1

114 457

1

373

484

13

Responsable du personnel et de la logistique

M3

89 947

1

079

364

14

Responsable des Systèmes Informatiques et de la Sécurité

C3

133 743

1

604

916

15

Responsable marketing, promotion et recherche de fonds

C3

133 743

1

604

916

16

Secrétaire administratif

M1

77 263

 

927

156

17

Assistant de collections

M1

77 263

 

927

156

18

Assistant documentation

C1

114 457

1

373

484

19

3 guides de musée

M1

77 263 x 3

2

781

468

20

Aide bibliothécaire

C1

114 457

1

373

484

21

Animateur espace enfant

M1

77 263

 

927

156

22

Technicien supérieur en informatique

M3

89 947

1

079

364

23

Chargé du personnel

M3

89 947

1

079

364

94

Poste

Catégorie

Salaire mensuel

Salaire annuel

24

Gérant de la galerie d'art

M3

 

89 947

1

079

364

25

Préposé des services administratifs

1ère

 

31 625

 

379

500

26

2 conducteurs de véhicule Administratif

1ère

31

625 x 2

 

759

000

TOTAL

 

33

941

679

Source : MTFP : Grille des salaires minima des travailleurs des industries hôtelières. Tableau n°25 : Indemnités de motivation

Catégorie

Nombre

Montant mensuel

Montant annuel

1

C4

1

 

50 000

50 000

2

C3

9

 

40 000

360 000

3

C1

8

 

30 000

240 000

4

M3

4

 

20 000

80 000

5

M1

4

 

15 000

60 000

6

1ère

3

 

10 000

30 000

 
 

Total

820 000

Tableau n°26 : Récapitulatif des charges du personnel

Désignation

Montant

 
 

1

Salaire du personnel du Musée

33

941

679

2

Indemnités

 

820

000

TOTAL

34

761

679

Les dépenses du personnel du musée s'élèvent à 34 761 679 F CFA. 2. Estimation du coût des consommables, fournitures et prestations

Tableau n°27 : Coût estimatif des consommables informatique (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Encre 53A (Imprimante HP 2015)

20

37

500

 

750 000

2

Cartouche d'encre couleur

4

18

750

 

75 000

3

CD-RW Sony (Boite de 10)

20

3

750

 

75 000

4

DVD vierge Sony (Boite de 10)

20

3

750

 

75 000

5

Clés USB 4 Go

30

3

113

 

93 390

6

Disque dur externe portable de 1000 Go de marque LONG

10

60

000

 

600 000

 

TOTAL

 

1

668 390

Source : MEF (Bénin), 2011 : Répertoire des prix de référence à l'usage de l'administration

95

Tableau n°28 : Coût estimatif des fournitures de bureau (en F CFA)

Désignation

Quantité

Prix unitaire

Prix total

1

Registre quadrillé départ

20

2 250

45 000

2

Registre Arrivé

20

2 250

45 000

3

Encreur bleu noir Stanger

20

1 350

27 000

4

Encreur rouge Stanger

20

1 350

27 000

5

Dateur version française

20

1 125

22 500

6

Cachets divers

_

_

60 000

7

Parapheur 16 feuillets

20

4 875

97 500

8

Papier rame Peperline (carton de 5)

100

14 250

1 425 000

9

Chemise dossier (paquet de 100)

10

3 375

33 750

10

Sous chemise dossier (paquet de 250)

10

3 375

33 750

11

Agrafeuse géante (Novus) b52\3

2

50 000

100 000

12

Agrafe 23/15 Novus

20

2 000

40 000

13

Désagrafeuse ULMANN

20

338

6 760

14

Agrafeuse ordinaire 24/6 Novus Stabil

20

4 875

97 500

15

Agrafe 24/6 (paquet de 1000)

5

650

3 250

16

Boite de stylo bleu Staedler 430 M Gb

2

5 000

10 000

17

Boite de stylo bleu Staedler 430 M Gb

2

5 000

10 000

18

Boite de stylo bleu Staedler 430 M Gb

2

5 000

10 000

19

Crayon à papier 2-B (paquet)

4

600

2 400

20

Gomme Armed (Boîte de 20)

5

2 325

11 625

21

Règle métallique plate de 40 cm

20

1 080

21 600

22

Info note (moyen)

200

375

75 000

23

Enveloppe kaki PM (paquet de 500)

20

3 300

66 000

24

Enveloppe kaki MM (paquet de 500)

20

7 875

157 500

25

Enveloppe kaki GM (paquet de 250)

20

11 250

225 000

26

Cahier papillon 100 p. (paquet de 10)

10

1250

12 500

27

Bloc note moyen

100

448

44 800

28

Détecteur de faux billets

5

56 250

281 250

29

Cubique avec boite blanche

20

3 275

65 500

30

Papier hygiénique SANIPA (10 unités)

100

1 875

187 500

31

Boîte archive (dos de 20 cm)

500

600

300 000

32

Panier à ordure

40

1 575

63 000

TOTAL

3 607 685

Source : MEF (Bénin), 2011 : Répertoire des prix de référence à l'usage de l'administration A ces fournitures, s'ajoutent certaines dépenses de prestation de service extérieur. ? Campagnes de collecte d'objets de musée : (forfait) 25 000 000 F

96

? Acquisition des documents pour la bibliothèque publique : (forfait) 20 000 000 F

? Estimation de la consommation du carburant et lubrifiant + l'entretien des matériels

roulant (forfait) : 7 500 000 F

? Matières premières et consommation intermédiaire (forfait) : 8 000 000 F.

Tableau n°29 : Coût estimatif de fournitures et de prestations extérieurs (en F CFA)

Désignation

Coût

 
 

1

Agence de sécurité et de gardiennage (2 gardiens)

2

400

000

2

Entretien des locaux (5%)

24

915

605

3

Entretien du mobilier (5%)

3

996

784

4

Entretien du matériel informatique (5%)

 

717

197

5

Frais de promotion, communication et d'exposition

4

300

000

6

Connexion Internet ADSL haut débit, filaire et wifi

1

500

000

7

Frais d'abonnement téléphonique

2

000

000

8

Eau et électricité

3

000

000

9

Frais de mission et de travaux ad'hoc

3

000

000

10

Frais des travaux du Conseil d'Administration

1

000

000

TOTAL

46

829

586

3. Dotation aux amortissements

Tableau n°30 : Dotation aux amortissements (en F CFA)

Rubrique
d'investissement

Coût

 

Taux

d'amortissement

Dotation aux
amortissements

1

L'immobilier

498

312

093

1/20

24

915

605

2

Le mobilier

79

935

689

1/20

3

996

784

3

Le matériel de bureau

13

324

650

1/5

2

664

930

4

Le matériel informatique

14

343

949

1/5

2

868

790

5

Le matériel audiovisuel et photographique

11

797

156

1/5

2

359

431

6

Le matériel de son

26

997

000

1/5

5

399

400

7

Le matériel d'éclairage

8

293

073

1/5

1

658

615

8

Le matériel de jeux

 

200

000

1/5

3

921

464

9

Le matériel du café- restaurant

3

421

000

1/5

 

684

200

10

Le matériel roulant

67

400

000

1/5

8

013

504

TOTAL

 
 

56

482

722

97

4. Récapitulatif du coût estimatif d'exploitation

Tableau n°31 : Récapitulatif du coût estimatif des dépenses d'exploitation

Désignation

Montant

1

Dépenses du personnel

34 761 679

2

Consommable informatique

1 668 390

3

Fourniture de bureau

3 607 685

4

Campagne de collecte d'objets de musée

25 000 000

5

Acquisition de fonds documentaire (bibliothèque)

20 000 000

6

Carburant et lubrifiant+ entretien matériel roulant

7 500 000

7

Matières premières +consommation intermédiaire

8 000 000

8

Prestation de services extérieurs

46 829 586

9

Dotation aux amortissements

56 482 722

TOTAL (sans la dotation aux amortissements)

147 367 340

TOTAL (avec la dotation aux amortissements)

203 850 062

Tableau n°32 : Coût estimatif total du projet

 

Désignation

Montant

 

1

Coût d'investissement

 

716

099

448

2

Coût d'exploitation

 

203

850

062

 

TOTAL

919

949

510

Le projet de création d'un Musée de la Civilisation à Cotonou coûtera la somme total de neuf cent dix-neuf millions neuf cent quarante neuf mille cinq cent dix (919 949 510) F CFA.

B. Les recettes d'exploitation

Les recettes d'exploitation concernent les différentes composantes du Musée. De façon prévisionnelle, ces recettes proviendront des droits d'accès aux expositions et autres célébrations liées au patrimoine, des abonnements à la bibliothèque, de la vente des produits artisanaux et oeuvres d'art, de la location-gérance du café-restaurant, des services de connexion Internet au hall d'entrée et à la bibliothèque, des activités de l'espace jeux pour enfants, de la location des salles de conférence, des spectacles et représentations du théâtre de verdure, des subventions, des intérêts générés par le fonds Zindô.

1. Les recettes provenant des entrées au Musée

Deux facteurs fondamentaux sont pris en compte dans la fixation des frais de visite. Le faible pouvoir d'achat des populations et la nécessité du service public. Ainsi,

98

les frais de visite proposés seront de : 2 500 F CFA pour les étrangers, 1000 F CFA pour les nationaux adultes et 500 F CFA pour les enfants. Il est prévu d'accueillir 34 000 visiteurs par an, dont 10 000 étrangers, 15 000 enfants et adolescents nationaux et 9 000 adultes nationaux. Soit un montant de : (10 000 x 2500) + (15 000 x 500) + (9 000 x 1000) = 41 500 000 F CFA.

2. Les recettes provenant de la galerie d'art

Des produits artisanaux labélisés pour le MuC ainsi que des oeuvres d'art des artistes plasticiens seront commercialisés, en plus des cartes postales, des figurines en formes de symboles patrimoniaux, les gadgets, les tissus artisanaux (kanvo) et tenues traditionnelles, les parures, etc. Pour la première année, une estimation de recettes possibles est préconisée à titre forfaitaire pour un montant de 15 000 000 F CFA.

3. Les recettes provenant des adhésions à la bibliothèque

Pour accéder aux collections et au fonds documentaire de la Bibliothèque en consultation sur place ou en prêt à domicile, il est instauré un formulaire d'adhésion à la bibliothèque. Les frais d'adhésion annuel sont de 4 000 F pour les travailleurs, 3 000 F pour les étudiants et 2 500 F pour les écoliers et élèves. En supposant que la Bibliothèque reçoit la première année, 20 000 adhésions, dont 12 000 écoliers et élèves, 6 000 étudiants et 2 000 travailleurs, le montant des adhésions sera de : (12000x2500) + (6000x3000) + (2000x4000) = 56 000 000 F CFA.

4. Les recettes provenant de la location-gérance du café-restaurant Le café-restaurant sera mis en location gérance. Un contrat de bail d'un an sera signé avec l'adjudicataire, pour un montant forfaitaire de 30 000 000 F CFA.

5. Les recettes provenant des services de connexion Internet

La connexion internet (filaire et wifi) est offerte pour un montant de 150 F l'heure. En supposant que les 20 postes sont occupés en moyenne à 80%, de 9h à 19 h, les recettes annuelles seront la suivante : (150x20)(10hx90%)(30x12) = 8 640 000 F CFA.

6. Les recettes provenant des activités de l'espace jeux pour enfants

L'entrée à l'espace jeux est de 100 F.

Le prix de chaque tour de jeu est de 150 F, hormis les manèges dont le tour est à 250 F et 100 F pour les ateliers de dessin et les cages à nid. Dans l'hypothèse que l'espace reçoit 3 500 visiteurs par mois et que tous les visiteurs font au moins un tour de manège et un autre jeu, l'espace pourra faire une recette de : 500x3500x12= 21 000 000 F CFA.

99

7. Les recettes provenant de la location des salles de conférence

On suppose que les deux salles de conférence sont louées au moins quatre fois pour

la journée et deux fois pour la nuit, dans un mois.

Tarif pour la journée (8h à 18h 30) : 450 000 F

Tarif pour la nuit de (19h à 4h au plus tard) : 400 000 F

Location des salles = (400 000x4x2x12) + (450 000x2x2x12) = 60 000 000F CFA

8. Les recettes provenant des spectacles du théâtre de verdure L'entrée au théâtre de verdure sera fixée à 2000 F pour les adhérents et 3 000 F

pour les non adhérents. Dans l'hypothèse qu'à chaque spectacle, toutes les places sont occupées à 90% avec 2 spectacles par mois, les recettes seront, avec une somme médiane de 2500 F : Recettes brut =1000x90%x2500x2x12=54 000 000 F. En supposant que les droits d'auteurs seront négociés à 10% des recettes.

Droits d'auteurs = 54 000 000x10% = 5 400 000 F

Recettes du théâtre de verdure = 54 000 000 - 5 400 000 = 48 600 000 F CFA.

9. Récapitulatif des recettes d'exploitation prévisionnelles Tableau n°33 : Récapitulatif des recettes d'exploitation prévisionnelles

Désignation

Montant

 

1

Visites d'expositions

41

500

000

2

Galerie d'art

15

000

000

3

Adhésion à la bibliothèque

56

000

000

4

Café-restaurant

30

000

000

5

Connexion Internet

8

640

000

6

Activités de l'espace jeux

21

000

000

7

Location des salles de conférence

60

000

000

8

Entrée théâtre de verdure

48

600

000

TOTAL

280

740

000

D'un montant total estimé à 280 740 000 F CFA, les recettes d'exploitation prévisionnelles arrivent à combler les dépenses d'exploitation estimées à 202 681 562 F CFA. Un excédent d'un montant de 139 541 160 F pourrait être dégagé dès la fin de la première année d'activités au cas où les frais d'amortissement ne sont pas pris en compte.

C. Le compte d'exploitation prévisionnel

Il fait le point du résultat d'exploitation au titre de la première à année.

100

Tableau n°34 : Compte d'exploitation prévisionnel (avec dotation aux amortissements)

Désignation

Montant

1

Recettes d'exploitation (1)

280 740 000

 

Coût d'exploitation (2)

203 850 062

2

- Dépenses d'exploitation

(147 367 340)

 

- Amortissement

(56 482 722)

Résultat d'exploitation (1-2)

76 889 938

Le résultat d'exploitation, dès la première année, est positif (76 889 938 F) lorsque les frais d'amortissement sont pris en compte. Ce résultat laisse une marge suffisante au cas où les résultats escomptés au niveau de certaines prévisions ne seraient pas atteints. Mais il ne pourra pas couvrir le coût d'exploitation pour l'année suivante.

Il est suggéré un accompagnement de l'Etat pour financer le gap d'exploitation pour les trois premières années. L'évaluation finale après trois ans d'exercice permettra de voir si le musée pourrait s'autofinancer, si non quelles améliorations apportées.

Paragraphe 3 : Les modalités de financement

Le projet sera financé par les partenaires techniques et financiers, les organismes internationaux, les fondations, les mécènes et Amis du Musée et l'Etat béninois. Il s'agit notamment de la Chine, l'Union Européenne, l'OIF, la BADEA, la BID, l'UNESCO, la Fondation Ghetty. Ces différents partenaires pourront apporter une contribution suite aux négociations avec le Gouvernement béninois. A titre indicatif, ces partenaires sont pressentis pour financer les activités suivantes :

Tableau n°35 : Apports des PTF à la réalisation du projet

Partenaire

Financement

1

CHINE

Construction des structures connexes

2

BID

Réhabilitation et réaménagement de l'ancien bâtiment

3

BADEA

Equipements, mobiliers et autres matériels

4

UNESCO

Collecte des objets de musée, informatisation de la documentation des collections

5

OIF

Equipement de la Bibliothèque et de l'aire de jeux

6

ICOM, ICCROM, ICOMOS

Apport technique pour le montage des expositions, les moyens de conservation préventive

7

Fondation Ghetty

Publications, cyber-expositions, recherche, restauration

8

Fond des

Ambassadeurs des USA

Production de catalogues, guides et produits dérivés

101

9

Mécène, Amis du MuC

Collecte et acquisition d'objets, Marketing, promotion

 
 

Fonctionnement de la coordination du projet. Electricité, eau et

10

Etat (PIP)

téléphone. Gap d'exploitation pour les trois premières années.

Paragraphe 4 : Le contrôle, le suivi et l'évaluation des activités

A. Le contrôle et le suivi-évaluation du projet

Ils concernent les actions de descente régulière des organes habilités par la coordination du projet, la cellule de contrôle des projets de la Présidence de la République, les services compétents du ministère de la culture, le ministère en charge du développement et les PTF en ce qui concerne la mise en place des infrastructures. Cela permettra de prendre les décisions correctives qui s'imposent lors de l'exécution des travaux, et de rappeler constamment le maître d'ouvrage à l'ordre. Ce contrôle-suivi est donc nécessaire à l'avancement du projet, jusqu'à l'achèvement des travaux, afin de veiller à l'exécution effective dans les normes techniques et clauses contractuelles retenues. Dès la mise en exploitation de l'institution, le mécanisme de suivi-évaluation des activités sera mis en branle.

L'équipe de suivi-évaluation, constituée des trois responsables des grandes fonctions du Musée, doit fournir les informations utiles à l'Administrateur Général afin de juger ensemble de l'évolution des activités et de prendre les décisions correctives qui s'imposent. Ces informations doivent partir de la plus petite unité administrative du Musée. Ce qui suppose un suivi à la fois individuel et participatif. Ainsi, l'Unité de gestion du Musée veille à ce que les intrants prévus soient fournis et utilisés afin de produire les effets initiaux escomptés. C'est donc une activité interne au projet, nécessaire à une bonne gestion, à l'efficience et qui, de ce fait, entre dans la gestion quotidienne. Ce mécanisme de suivi permettra de procéder à une évaluation trimestrielle et annuelle des activités.

B. L'évaluation externe

Ce mode d'évaluation se fera par une structure indépendante, externe au Musée, après trois années d'activités. Ce type de contrôle est nécessaire dans la mesure où le musée sera en partenariat avec des bailleurs de fonds. Les résultats d'une telle évaluation leur permettront de savoir si les ressources investies produisent bien le rendement attendu. Elle établit un constat sur la quantité et aussi, quoique de façon délicate, sur la qualité des résultats produits.

102

SECTION II : RESULTATS ATTENDUS

Les résultats attendus sont liés aux objectifs du projet.

Paragraphe 1 : Résultat général (RG)

RG : L'histoire et la culture du Bénin sont mises en valeur.

Paragraphe 2 : Résultats spécifiques (R)

Deux résultats distincts contribuent à l'atteinte de chacun des objectifs spécifiques

1 et 2. Des autres objectifs, découle respectivement un seul résultat.

R1.1 : Un Musée de la Civilisation est créé à Cotonou, en 18 mois.

R1.2 : Le Musée de la Civilisation est membre de toutes les organisations

internationales du patrimoine.

R2.1 : Un site web de type www.museedelacivilisation.bj et des actions de

communication de mass media sont mises en oeuvre.

R2.2 : Des spectacles et manifestations socioculturelles sont organisés pour

fidéliser les publics du Musée.

R3 : Une collection de 5.000 objets est constituée en trois années d'activités.

R4 : Deux expositions principales et six expositions temporaires sont présentées en trois années d'activités.

R5 : Le Musée de la Civilisation a accueilli 100.000 visiteurs en trois années d'activités.

SECTION III : IMPACTS DU PROJET

La mise en oeuvre de ce projet aura des impacts sur plusieurs plans. Il sera exploré ici, les impacts positifs et les impacts négatifs.

Paragraphe 1 : Impacts positifs

A. Impacts au plan socioculturel et éducatif

1. Au plan socioculturel

Le Musée de la Civilisation est d'abord une institution au service de la communauté et de son développement. Dans ce sens, il est un instrument d'émulation social, de choix du mode de vie et d'épanouissement des populations. Il permettra aux parents, jeunes et enfants d'avoir une alternative identitaire de délectation et de reconnaissance culturelle, mais aussi de satisfaction et de fierté nationale. Avec le Musée de la civilisation, la fréquentation des musées entrera davantage dans les moeurs et les idées préconçues sur le musée vont progressivement s'étioler.

103

Cotonou, en tant que ville cosmopolite, concentre toute la diversité culturelle du pays. La mise en valeur de chaque élément du patrimoine emprunte inéluctablement à une culture du peuple et dans le même temps, constitue un facteur d'enrichissement mutuel et d'inculturation. Le projet mettra en exergue les valeurs tangibles et intangibles de civilisation des peuples, leurs modes d'expression orale et corporelle, traduisant ainsi le rapport de l'homme à son environnement, à son passé, au présent et au futur. En cela il tient lieu de repère identitaire et de référent culturel, qui, à la longue, sauront replonger les jeunes générations dans leurs racines, face à la menace de l'extraversion culturelle.

2. Au plan éducatif et scientifique

Le musée de la civilisation prend parti pour l'éducation des enfants. Les programmes d'éducation par le musée permettront aux jeunes enfants de compléter l'enseignement de l'école par les réalités historiques et contemporaines de leur pays. Ceux acculturés par la rupture avec le village, pourront se réconcilier avec leurs pratiques ancestrales, les faits et signes de civilisation de leur groupe socioculturel. Les enfants, par l'aire de jeux pourront s'épanouir après les programmes éducatifs.

Sur le plan scientifique, les publications de résultats de recherche sur l'histoire du peuple, l'art, l'archéologie et le patrimoine sauront enrichir l'univers scientifique national. Les résultats de ces travaux participeront à la connaissance universelle, tout en alimentant les bibliothèques de par le monde. Des chercheurs nationaux et internationaux auront la possibilité de participer à des travaux de recherche, sur les valeurs béninoises et africaines de civilisation. L'histoire et la culture du Bénin seront alors mieux connues de par le monde.

B. Impacts au plan touristique et économique

1. Au plan touristique

Cotonou est un pôle de développement touristique à plus d'un titre. S'y mènent le tourisme d'affaires, le tourisme de congrès et le tourisme sanitaire, pour ne citer que ceux-là. Le Musée de la civilisation apporte un genre nouveau à la pratique touristique. Ainsi, des populations d'autres pays et de l'intérieur du Bénin pourront s'adonner au tourisme culturel à Cotonou. Cela entrainera un changement dans la réception de la culture béninoise et un regard nouveau sur le Bénin et la ville de Cotonou. La pratique touristique nationale ne s'en trouverait qu'enrichie.

104

2. Au plan économique

Le projet, à la longue aura des retombées significatives au niveau de l'augmentation des recettes touristiques nationales. Toute personne qui descend au Bénin aura envie de visiter le musée de la civilisation, lieu de découverte des civilisations, des peuples et des valeurs historique et artistique du Bénin. Cela aura inévitablement des retombées sur l'économie qui ne s'en trouverait que grandie. Ainsi, progressivement, en apportant sa contribution au produit intérieur brut, le musée participera à la croissance économique et à la vision de développement de la nation.

La mise sur le marché d'objets d'art redonnera un souffle à la créativité et à la production artistique. Aussi, les chefs-d'oeuvre artistiques mis en vente sur le marché national et international pourront-ils permettre aux artistes de trouver des débouchés et de vivre de leurs oeuvres.

Paragraphe 2 : Impacts négatifs

La plupart des personnes ressources et celles questionnées ont souvent craint l'impact négatif que la mise en place d'un musée à Cotonou pourrait avoir sur les autres musées du Bénin. En effet, il est craint que le musée de Cotonou ne fasse écran aux autres musées du pays. Il est donc important de prendre au sérieux cette crainte des enquêtés.

Ce risque n'adviendra pas car la plupart des touristes étrangers questionnés estiment que l'existence d'un musée à Cotonou ne les empêchera pas d'aller visiter les autres musées du pays. Cela est d'autant plus vrai que les thématiques d'exposition ne sont pas les mêmes, tout comme les objets muséaux. Mieux, le Musée de la civilisation se contentera d'occuper sa place dans le réseau des musées nationaux. Il travaillera en partenariat avec les autres musées dans le développement des projets en commun.

Aussi, le musée de la civilisation fera-t-il la promotion des autres musées à travers son site internet, tout comme les autres membres du réseau.

Par ailleurs, l'évaluation environnementale - selon les normes de prise en compte de l'environnement dans les projets de développement - montre que le projet n'induit aucun risque environnemental majeur, relatif à la pollution atmosphérique ou même sanitaire.

105

CONCLUSION

Comment faire pour mieux valoriser le patrimoine culturel du Bénin ? Une réponse à cette problématique majeure est de doter la ville de Cotonou d'une institution dont la vocation sera de révéler au monde les richesses culturelles du Bénin. Elle a l'avantage de résorber par ailleurs, un vide culturel dans la plus grande métropole du pays. A cette fin, la présente étude a proposé un projet de création d'un Musée de la Civilisation à Cotonou : un établissement moderne, en rapport avec les exigences de la société de l'information et de la communication, mais surtout encré dans les valeurs profondes de civilisation propres aux peuples du Bénin.

Dans cette deuxième partie du dossier, le projet de création d'un musée de la civilisation à Cotonou a été présenté dans ces différentes articulations. Il offre aux pouvoirs publics, des éléments d'analyse et d'évaluation de sa mise en oeuvre, pour une meilleure atteinte des objectifs de la politique culturelle nationale.

Le projet ambitionne d'apporter une contribution pragmatique « à la protection et à la promotion du patrimoine culturel, matériel et immatériel », l'un des objectifs majeurs de la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté 2011-2015. Il constitue un instrument majeur de négociation et de plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers, des professionnels et inconditionnels du monde de la culture afin de mobiliser les ressources nécessaires à sa mise en oeuvre. Il sera sans aucun doute, une avancée majeure dans la stratégie nationale d'implantation d'infrastructures socioculturelles.

Par ailleurs, le projet aura un impact significatif sur l'éducation des enfants, l'épanouissement des populations, sur le développement culturel et touristique, avec un apport significatif dans la recherche et les publications scientifiques.

Au de-là de toutes considérations, il existe la conviction profonde qu'une oeuvre de grande envergure est à réaliser, qui embellira le positionnement culturel du Bénin en Afrique et dans le monde. Elle saura apporter un regard nouveau sur la réception de la culture béninoise au plan international.

CONCLUSION GÉNÉRALE

106

107

La politique de développement de la nation béninoise, telle que menée jusqu'ici, innerve difficilement l'émergence escomptée. Pendant longtemps, le secteur culturel a été négligé. Si depuis peu, la dimension culturelle du développement commence à intégrer les projets et programmes de développement, des actions majeures peinent à émerger. Il faut plus de volonté et davantage de perspicacité pour tirer de la culture béninoise ce qu'elle a de singulier, d'exceptionnel. Il n'est point de doute que la prise en compte de l'identité culturelle et des biens et services qui en découlent est une condition du développement humain durable, économique et social du territoire.

Fort de cette réalité, une analyse de la mise en oeuvre de la politique culturelle du Bénin a permis de diagnostiquer un certain nombre d'insuffisances dont les plus importantes sont :

? Le patrimoine culturel matériel et immatériel et les valeurs de civilisation de ses peuples ne sont pas suffisamment mis en valeur ;

? Au regard de la géographie des musées au plan national, la ville de Cotonou ne

dispose pas d'une institution muséale contrairement aux autres départements.

L'une des solutions possibles à ces deux insuffisances est de doter la ville de Cotonou d'un musée qui, tout en oeuvrant pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine, offre des référents culturels au peuple et une alternative touristique au monde. Envisager une telle solution nécessite un état des lieux de la ville de Cotonou. Son objectif est d'évaluer l'environnement socioculturel de la ville, ses atouts et potentialités ainsi que la nécessité et l'opportunité d'un tel projet.

Cet état des lieux ainsi que les recherches qui s'en sont suivies ont conclu à la capacité de la ville d'abriter un musée. D'abord parce qu'il s'agit d'un produit touristique mis à la disposition du peuple et des étrangers. Ensuite parce que la ville « carrefour des civilisations du Bénin » comme le disait un enquêté, dispose des potentialités importantes, favorables à l'implantation du projet. Enfin parce qu'il existe un besoin social d'accès au musée, exprimé par les populations. Besoin qui, avant tout, est un droit reconnu par les textes fondamentaux de la République.

108

Au regard de son caractère cosmopolite, la ville est riche d'une cinquantaine de groupes socioculturels existant sur le territoire national. C'est pourquoi, il a été envisagé d'y installer un musée de la civilisation. Une institution qui porte les traits distinctifs, les modes de vie, les savoir-faire, les témoins et faits de civilisation des peuples du Bénin, à travers des objets, l'oralité, l'art et les traditions. Il s'agit d'une institution totalement encrée dans la communauté, qui remet au jour les éléments du passé, du quotidien des béninois, qui pense et crée le présent pour mieux anticiper le futur.

L'analyse de la mise en oeuvre du projet a permis de constater qu'il s'agit d'une institution viable, qui peut avoir un impact positif sur la vie des peuples et sur la nation, aux plans éducatif, socioculturel, scientifique, touristique et économique. Il contribuera en outre à la réduction du taux de chômage, à l'émulation sociale et à l'amélioration de la réception de la culture béninoise à l'extérieur.

Le musée de la civilisation tel que pensé, n'est pas qu'un musée isolé. C'est un établissement de type complexe qui, en plus des expositions, offre d'autres services plus proche du quotidien des publics en vue de les fidéliser et d'extirper des esprits l'idée que le musée est un lieu de rebu ou réservé à une certaine élite. C'est pourquoi il est envisagé dans une architecture qui allie à la fois le passé, le présent et le futur ; une architecture attractive qui incite à la visite du simple regard. Il est un parti pris pour la communication et la diffusion des informations sur le patrimoine, la publication des catalogues et résultats de recherche. C'est aussi un instrument de lutte contre l'extraversion culturelle.

En effet, il est de plus en plus remarqué des comportements au sein de la jeunesse, qui prônent la négation ou même la mésestimation des valeurs culturelles endogènes inhérentes à la nation. Ils préfèrent copier les cultures occidentales avec le danger d'une uniformisation des cultures de par le monde. Or, si l'on est dans la dynamique de travailler à « une culture de développement » tel qu'affirmé dans le document de perspective à long terme, ALAFIA 2025, de tels comportements doivent être évités.

Pour ce faire, il faut offrir aux jeunes des référents culturels qui n'ont rien à envier à l'occident, et surtout, la possibilité de s'affirmer par leur singularité. C'est aussi l'une des raisons d'être du MuC. Puissions-nous y parvenir !

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

109

110

1. SOURCES

1.1 Sources orales

Nom et prénoms

Qualité ou titre

Date et lieu de l'entretien

1

SOGAN Richard

Directeur du Patrimoine Culturel / MCAAT

le 15 août 2011 à son bureau, au MCAAT

2

DEGBE Casimir

Directeur du Fonds du

Patrimoine Culturel / MCAAT

17 août 2011 à son bureau au MCAAT

3

AGOSSOU Hubert

Conservateur du MEASA/Porto- Novo

23 août 2011 à son bureau à Porto-Novo

4

BALDE Ismaïlou

Coordonnateur du Pôle Formations et Recherches à l'Ecole du Patrimoine Africain

25 août 2011 à son bureau à l'EPA.

5

IMOROU Abdoulaye

Conservateur du Musée Régional de Natitingou

31 août 2011 à son bureau à Natitingou

6

HADONOU Urbain

Conservateur du Musée Historique d'Abomey

5 septembre 2011 à son

bureau à Abomey

7

ZINSOU Marie- Cécile

Présidente de la Fondation Zinsou

Décembre 2011 au siège de la Fondation

8

OHONYI Edouard K.

Chef du Service Affaires

Culturelles et Cultuelles de la Mairie de Cotonou

24 février 2012 à son bureau à la Mairie.

1.2 Journaux, périodiques, magazines

1 BOCCO B. S., 2011 : « Gestion administrative au Bénin », in Le Mutateur. Disponible sur le site http://lemutateur.blogspot.com/2011/02/gestion-administrative-au-benin.html, consulté le 08/04/2012

2 MAYRAND P., 1984 : « Économusée - Muséologie nouvelle : un colloque international

au Québec », in Continuité n°23, 1984, 28 p. Disponible sur
http://id.erudit.org/iderudit/18756ac, consulté le 29 Août 2011 à 09:25.

3 NDIAYE M. (Coord.), 2007 : « Réinventer les musées », in Africulture n°70. L'Harmattan, Paris, 248 p.

4 UNESCO, 1989 : « L'architecture muséale », in Museum n°164, Vol XLI, n° 4. Paris, 252 p. Disponible sur http://unesdoc.unesco.org/images/0008/000857/085703fo.pdf

1.3 Les imprimés officiels

1 Arrêté 2010 n°037/MCAPLN/DONC/SGM/CTJ/DPC/SA du12 mars 2010, portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction du Patrimoine Culturel.

2 Arrêté 2010 n°232 du 20 décembre 2010 portant attributions, organisation et fonctionnement du Fonds de Développement du Patrimoine Culturel.

3 Arrêté municipal 2011/n°095/MCOT/SG/SP du 10 octobre 2011, portant réorganisation, attributions et fonctionnement des services de la Mairie de Cotonou

111

4 Arrêté n°027/MCC/CAB/CC/CP du 18 mars 1993, portant code de gestion des recettes des musées.

5 Conférence Economique Nationale - MPREPE-Bénin, 1996 : Rapport de la Commission culture et développement .
· de la valorisation du patrimoine culturel à la renaissance scientifique
. Cotonou, 19 p.

6 Décret n°2009-243 du 09 juin 2009 portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère de la Culture, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales.

7 Décret n°92-242 du 24 août 1992 portant création du Fonds d'aide à la Culture

8 INSAE - Bénin, 2003 : Troisième recensement général de la population et de l'habitat .
· analyse des résultats .
· tome 1
. Imprimerie ATG, Cotonou, 232 p.

9 INSAE - Bénin, 2003 : Troisième recensement général de la population et de l'habitat .
· analyse des résultats .
· tome 6 .
· projections démographiques et études prospectives de la demande sociale au Bénin
. Imprimerie ATG, Cotonou, 114 p.

10 INSAE - Bénin, 2004 : Troisième recensement général de la population et de l'habitat .
· cahier des villages et quartiers de ville .
· département du littoral
. Cotonou, 18 p.

11 INSAE - Bénin, 2008 : Projections départementales 2002-2030. Cotonou, 136 p.

12 Loi n° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin.

13 Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant charte culturelle en République du Bénin.

14 Loi n°2007-20 du 23 juin 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel.

15 Loi n°94-009 du 28 juillet 1994 portant création, organisation et fonctionnement des offices à caractère social, culturel et scientifique.

16 Ministère de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme - Bénin, 2007 : Actes du forum national sur la culture .
· Cotonou du 27 au 29 décembre 2007.
MCAT, 142 p.

17 Ministère du Travail et de la Fonction Publique, 2011 : Salaires minima des travailleurs des industries hôtelières.

18 UNESCO, 1982 : Conférence mondiale sur les politiques culturelles, 26 juillet - 6 août 1982 : Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Mexico City.

19 UNESCO, 2003: Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Paris.

20 UNESCO, 2005: Convention sur la protection et la promotion des expressions culturelles. Paris.

21 UNESCO, 1954 : Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. La Hayes.

112

2. WEBOGRAPHIE

1 http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-patrimoine/valorisation/#content

2 www.wikipedia.org

3 http://www.netlexfrance.info/2008/05/12/le-non-public/

4 http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie des mus%C3%A9es#D.C3.A9limitation

5 http://www.qualite-publique.org/La-prise-en-compte-des-publics.html?id_rubrique=7

6 http://id.erudit.org/iderudit/18756ac consulté le 29 Août 2011 à 09:25

7 http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001478/147854f.pdf

8 http://ictop.alfahosting.org/image/pdf/referentiel_2008.pdf

9 http://www.finances.bj/spip.php?article1049

10 http://www.acdi-cida.gc.ca/acdi-cida/ACDI-CIDA.nsf/fra/NAT-92213444-N2H

11 http://www.getty.edu/foundation/funding/

12 http://www.natureculture.org/wiki/index.php?title=Mus%C3%A9e des Civilisations d e C%C3%B4te d%27Ivoire

3. BIBLIOGRAPHIE

3.1 Dossiers de projet

1 AHONON L., 2001 : Appui à la politique culturelle du Bénin .
· création de l'Agence de promotion du patrimoine culturelle
. Dossier de projet présenté et soutenu pour l'obtention du Master en Développement Culturel. Lomé. 105 p.

2 DOSSOUKPEZIN T., 2010 : Contribution à la promotion des activités culturelles en milieu universitaire au Bénin .
· Création d'un centre d'art et de culture à l'université d'Abomey-Calavi.
Dossier de projet présenté et soutenu pour l'obtention du Master en développement culturel. Lomé, 116 p.

3 SENE I., 2006 : Sauvegarde du patrimoine culturel : projet de Création à Fatick, au Sénégal, d'un musée de la civilisation SEREER. Dossier de projet présenté et soutenu pour l'obtention du Master en Développement Culturel. Lomé, 96 p.

4 KPADONOU B., 2010 : Valorisation du patrimoine architectural de la ville de Porto-Novo : projet de réhabilitation et de promotion du Musée historique Honmè. Dossier de projet présenté et soutenu pour l'obtention du Master en Développement Culturel. Lomé, 125 p.

113

3.2 Ouvrages de référence

1 DESVALLEE A. (dir.), 2010 : Concepts clés de muséologie. Paris, ICOM / UNESCO, 87 p.

2 Le Petit Larousse, 2009.

3 Microsoft Corporation, 2009 : Encyclopédie numérique Encarta.

4 REY-DEBOVE J. (dir.), 2009 : Le Nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris, 2009.

5 www.wikipedia.org : Wikipedia, Encyclopédie numérique en ligne. 3.3 Monographies

1 ADAM S. K., 2008 : « Le Bénin : données géographiques », in Conseil Général de la Vendée, 2008 : Dieux, rois et peuples du Bénin : arts anciens du littoral aux savanes. Somogy Edition d'Art, Paris, 315 p.

2 AFRIQUE CONSEIL, 2006 : Monographie de Cotonou. Cotonou, 47 p.

3 AMERICAN ASSOCIATION OF MUSEUM (The), 1999: The new museum: selecting writing of John Cotton Dana, serie n°1. Washington DC., 262 p.

4 ARPIN R., 1992 : Le Musée de la civilisation : concept et pratiques. Multimonde, Québec, 166 p.

5 BOYLAN P. (coord.), 2006 : Comment gérer un musée : manuel pratique, Paris, ICOM/Unesco, 231 p. disponible sur le site

http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001478/147854f.pdf

6 BOYLAN P., 1997 : « Les musée face à la décroissance » in BOYLAN P (dir), Perspectives nouvelles en muséologie = New trends in museum practice. AGMV MARQUIS, Québec, 206 p.

7 COMITE NATIONAL SUISSE DE l'ICOM, 1964 : les problèmes des musées dans les pays en voie de développement rapide : travaux et documents muséographiques. Berne-Paris, 87 p.

8 CONSEIL GENERAL DE LA VENDEE, 2008 : Dieux, rois et peuples du Bénin : arts anciens du littoral aux savanes. Somogy Edition d'Art, Paris, 315 p.

9 CORNEVIN R., 1962 : Histoire du Dahomey. Editions Bergers-Levrault, Paris, 568 p.

10 DESANTID H., 1945: Du Dahomey au Bénin-Niger. Larose, Paris, 262 p.

11 EFFIBOLEY P., 2008 : « Les musées béninois d'hier à demain », in Conseil Général de la Vendée, 2008 : Dieux, rois et peuples du Bénin : arts anciens du littoral aux savanes. Somogy Edition d'Art, Paris, 315 p.

12 GAUGUE A., 1997 : Les Etats africains et leurs musées : la mise en scène de la Nation.

114

l'Harmattan, Paris, 230 p.

13 HERREMAN Y., 2006 : « Présentations, oeuvres exposées et expositions », in UNESCO, Comment Gérer un musées, Paris, 231 p.

14 MAIRIE DE COTONOU, 2006 : Plan de Développement de la ville de Cotonou (PDC). DPDM, Cotonou, 98 p.

15 MINISTERE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS, 1995 : Regard sur les musées et les monuments du Bénin. Cotonou, 48 p.

16 MOLLARD C., 1999 : Le cinquième pouvoir : la culture et l'Etat de Malraux à Lang. Armand Colin, Her, Paris, 572 p.

17 MOULIN R., 1997 : L'artiste, l'institution et le marché. Flammarion, Paris, 90 p.

18 RUGE A. (dir.), 2008 : Référentiel européen des professions muséales. ICTOP, Berlin, 39 p. Disponible sur le site http://ictop.alfahosting.org/image/pdf/referentiel 2008.pdf

19 WOOLLARD V., 2006 : « Accueil des visiteurs », in UNESCO, Comment Gérer un musées, Paris, 231 p.

115

Graphique n°1 . Carte de localisation du site du Musée de la Civilisation 59

Graphique n°2 . Vue partielle du bâtiment devant abriter le Musée de la Civilisation 59

Graphique 3 . Organigramme hiérarchique du Musée 70

Graphique 4 . Schéma fonctionnel du Musée 71

116

Tableau n°1 : Quelques unités d'information et Services publics visités 29

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés suivant leur appréciation sur l'inexistence d'un musée à Cotonou 32

Tableau n°3 : Répartition des étudiants et parents suivant leur appréciation de la mise en valeur des richesses

culturelles du Bénin 32
Tableau n°4 : Répartition des étudiants, parents et touristes suivant leur avis sur la nécessité de créer un musée

à Cotonou 33
Tableau n°5 : Répartition des étudiants et parents suivant leur appréciation de l'impact des activités du musée

33

Tableau n°6 : Répartition des étudiants et parents suivant leur représentation du musée 34

Tableau n°7 : Répartition des touristes selon leur appréciation sur la création d'un musée à Cotonou 34

Tableau n°8 : Répartition des touristes selon leur appréciation du fait que la création d'un musée à Cotonou

ferait écran aux autres musées 35
Tableau n°9 : Répartition des étudiants, parents et touristes selon leur appréciation des modalités d'entrée au

musée 35

Tableau n°10 : Chronogramme des activités 65

Tableau n°11 : Coût estimatif de la réhabilitation de l'ancien bâtiment (en FCFA) 86

Tableau n°12 : Coût estimatif des autres infrastructures (en F CFA) 86

Tableau n°13 : Récapitulatif du coût estimatif de l'immobilier 87

Tableau n°14 : Coût estimatif du mobilier (en F CFA) 87

Tableau n°15 : Coût estimatif du matériel de bureau (en F CFA) 88

Tableau n°16 : Coût estimatif du matériel informatique (en F CFA) 89

Tableau n°17 : Coût estimatif du matériel audiovisuel et photographique (FCFA) 89

Tableau n°18 : Coût estimatif du matériel de sonorisation (en F CFA) 90

Tableau n°19 : Coût estimatif du matériel d'éclairage (en F CFA) 91

Tableau n°20 : Coût estimatif des matériels de jeux (en F CFA) 91

Tableau n°21 : Coût estimatif des matériels du café-restaurant (en F CFA) 92

Tableau n°22 : Coût estimatif du matériel roulant (en F CFA) 92

Tableau n°23 : Récapitulatif du coût estimatif des investissements 92

Tableau n°24 : Salaires du personnel 93

Tableau n°25 : Indemnités de motivation 94

Tableau n°26 : Récapitulatif des charges du personnel 94

Tableau n°27 : Coût estimatif des consommables informatique (en F CFA) 94

Tableau n°28 : Coût estimatif des fournitures de bureau (en F CFA) 95

Tableau n°29 : Coût estimatif de fournitures et de prestations extérieurs (en F CFA) 96

Tableau n°30 : Dotation aux amortissements (en F CFA) 96

Tableau n°31 : Récapitulatif du coût estimatif des dépenses d'exploitation 97

Tableau n°32 : Coût estimatif total du projet 97

Tableau n°33 : Récapitulatif des recettes d'exploitation prévisionnelles 99

Tableau n°34 : Compte d'exploitation prévisionnel (avec dotation aux amortissements) 100

117

Tableau n°35 : Apports des PTF à la réalisation du projet 100

118

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PREMIÈRE PARTIE : 5

De l'analyse de la problématique et du cadre d'insertion du projet 5

INTRODUCTION 6

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX : LE BENIN ET SA POLITIQUE CULTURELle DE

DEVELOPPEMENT 7

section i : présentation du bénin 7

Paragraphe 1 : L'historique et les caractéristiques socioculturelles 7

Les aspects historiques 7

Les caractéristiques socioculturelles 7

Paragraphe 2 : Les aspects géo-démographiques 9

Les caractéristiques géophysiques 9

Les caractéristiques démographiques 10

Paragraphe 3 : Les articulations administratives et économiques 10

L'organisation politico-administrative 10

Les caractéristiques économiques 11

section ii : politique de protection et de valorisation du patrimoine 11

Paragraphe 1 : Les axes stratégiques de la politique culturelle 11

La sauvegarde et la restauration du patrimoine en péril 11

La gestion efficiente et le développement des musées 12

Paragraphe 2 : Le cadre juridique 12

Les instruments internationaux : les conventions de l'UNESCO 12

La législation nationale de protection, de valorisation du patrimoine 12

paragraphe 3 : le cadre institutionnel 13

La Direction du Patrimoine Culturel (DPC) 14

Le Fonds de Développement du Patrimoine Culturel (FDPC) 14

Le Fonds d'Aide à la Culture 15

section iii : actions de valorisation du patrimoine culturel 15

Paragraphe 1 : Les actions de protection et de valorisation 15

Les actions de législation, de protection et de promotion du patrimoine 15

La formation du personnel en gestion du patrimoine 16

Paragraphe 2 : Les initiatives communales et privées 17

Les initiatives des collectivités locales 17

Les initiatives privées 17

Paragraphe 3 : Les forces et faiblesses de la politique du patrimoine 18

A. Les forces 18

119

B. L'inventaire des faiblesses 19

CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE et methodologique DE la RECHERCHE 20

section i : problématique et objectifs de recherche 20

Paragraphe 1 : L'énoncé des problèmes 20

Le constat de départ 20

Les préoccupations soulevées 21

Paragraphe 2 : Les hypothèses de recherche 22

Paragraphe 3 : Les objectifs de la recherche 23

L'objectif général 23

Les objectifs spécifiques 23

section ii : APPROCHE conceptUELLE 23

Paragraphe 1 : La revue de littérature 24

Paragraphe 2 : La clarification des concepts 25

La culture et le patrimoine culturel 25

La valorisation 26

Le musée 26

La civilisation 27

section iii : démarche méthodologique 27

Paragraphe 1 : Le champ de la recherche 28

L'espace géographique de la recherche 28

Les catégories d'informateurs 28

Paragraphe 2 : Les stratégies et outils de collecte des données 28

La recherche documentaire 28

La recherche de terrain 29

Paragraphe 3 : Présentation des résultats d'enquêtes 31

Le dépouillement et résultats des enquêtes 31

Les difficultés rencontrées 37

CHAPITRE III : CADRE D'INSERTION DU pROJET 38

section i : cotonou et ses initiatives culturelles 38

Paragraphe 1 : Bref aperçu de Cotonu 38

Paragraphe 2 : l'état des lieux de l'action culturelle à Cotonou 39

Les initiatives publiques 39

Les initiatives privées 40

Paragraphe 3 : Brève analyse de la situation 41

section ii : nécessite de la création d'un musée a cotonou 41

Paragraphe 1 : La culture démocratique 42

L'amélioration de l'accès au musée 42

Contribution à la politique muséale nationale 42

120

Paragraphe 2 : La mise en valeur de l'histoire et de la culture 43

Les potentialités de la ville pour la valorisation de patrimoine 43

Cotonou, porte d'entrée du Bénin 44

Paragraphe 3 : Le rayonnement du Bénin au plan international 44

Cotonou, la vitrine du Bénin à l'extérieur 44

Un musée au service du développement 45

section iii : identité et vocation du musée 45

Paragraphe 1 : Le concept et la vocation du musée 45

Le concept du musée 45

La vocation du musée 46

Paragraphe 2 : La connaissance et la politique des publics 47

Les publics 47

L'accueil et l'animation muséale 48

Paragraphe 3 : Les collections 49

CONCLUSION 50

DEUXIÈME PARTIE : De la création d'un musée 51

de la civilisation à Cotonou 51

INTRODUCTION 52

CHAPITRE I : description DU PROJET et moyens à mettre en oeuvre 53

section i : contexte et justification, vision et objectifs du projet 53

Paragraphe 1 : La fiche technique du projet 53

Paragraphe 2 : Contexte et justification 54

Le Contexte 54

La justification 55

Paragraphe 3 : La vision, les objectifs et les bénéficiaires du projet 56

Vision et objectifs du projet 56

Les publics cibles 57

section ii : localisation du site et description des activités 57

Paragraphe 1 : Localisation du site du projet 58

L'emplacement 58

L'architecture du musée 60

Paragraphe 2 : Les composantes du projet 60

Les infrastructures techniques et administratives 60

Les infrastructures connexes 62

Paragraphe 2 : Les activités du Musée 63

A. Les activités permanentes 63

121

B. Les activités périodiques 64

Paragraphe 3 : Chronogramme de mise en oeuvre du projet 64

section iii : équipements et moyens humains 65

Paragraphe 1 : Les équipements et matériels 66

Les équipements 66

Le matériel roulant 67

Paragraphe 2 : Les moyens humains 67

CHAPITRE III : ORGANISATION, GESTION ET FONCTIONNEMENT du MUSEE 68

section i : les structures administratives 68

Paragraphe 1 : Le statut juridique et la tutelle du Musée 68

Le statut juridique du musée 68

La tutelle du Musée 68

Paragraphe 2 : Les organes du musée 68

La Coordination du projet 68

Le Conseil d'Administration du Musée 69

L'Unité de gestion du Musée 69

Les relations de travail au sein du Musée 69

Paragraphe 3 : Les partenaires 71

Les partenaires techniques et financiers 71

Les mécènes et les Amis du Musée 72

section ii : les ressources du musée 73

Paragraphe 1 : Les ressources humaines 73

Le personnel technique, d'animation et de production 73

Le personnel d'appui et de prestation de service 74

Paragraphe 2 : Les ressources financières et matérielles 74

Les ressources financières 74

Les ressources matérielles et équipements 75

Paragraphe 3 : La gestion des ressources générées par le Musée 76

section iii : fonctions et organisation du travail 76

Paragraphe 1 : La description des postes 76

L'Administrateur Général 77

Les autres postes 77

Paragraphe 2 : Le mode de gestion 83

CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET, RESULTATS ATTENDUS ET IMPACT 86

section i : évaluation du projet 86

Paragraphe 1 : Coût des investissements 86

Estimation du coût de l'immobilier 86

Estimation du coût du mobilier 87

122

Estimation du coût des matériels de bureau et autres matériels 88

Récapitulatif de l'estimation du coût des investissements 92

Paragraphe 2 : Les coûts et recettes d'exploitation 93

Le coût d'exploitation 93

Les recettes d'exploitation 97

Le compte d'exploitation prévisionnel 99

Paragraphe 3 : Les modalités de financement 100

Paragraphe 4 : Le contrôle, le suivi et l'évaluation des activités 101

Le contrôle et le suivi-évaluation du projet 101

L'évaluation externe 101

section ii : résultats attendus 102

Paragraphe 1 : Résultat général (RG) 102

Paragraphe 2 : Résultats spécifiques (R) 102

section iii : impacts du projet 102

Paragraphe 1 : Impacts positifs 102

Impacts au plan socioculturel et éducatif 102

Impacts au plan touristique et économique 103

Paragraphe 2 : Impacts négatifs 104

CONCLUSION 105

CONCLUSION GÉNÉRALE 106

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE 106

LES ANNEXES

b

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Les outils de recherche

Annexe 2 : Carte administrative du Bénin

Annexe 3 : Carte de la ville de Cotonou

Annexe 4 : Plan du Musée de la Civilisation

Annexe 5 Le Projet de décret portant création du Musée de la Civilisation (MuC)

Annexe 6 Grille des salaires minima des travailleurs des industries hôtelières

C

ANNEXE I : LES OUTILS DE RECHERCHE

A. LES OUTILS DE RECHERCHE QUALITATIVE

1- Guide d'entretien avec les conservateurs de musée

Sujets d'entretien

Objectifs poursuivis

1. Que pensez-vous du fait qu'il
n'existe pas un musée public à Cotonou ?

Savoir si l'interlocuteur n'a jamais remarqué ce vide. S'enquérir de ce qu'il peut éprouver en se rendant compte de ce vide culturel à Cotonou.

2. Pour quelles raisons la ville de
Cotonou ne dispose-t-elle pas d'un musée, à l'instar des autres départements du

Bénin ?

Mieux appréhender pourquoi la ville n'abrite pas un musée. Savoir s'il ya eu ou s'il existe des réflexions sur le sujet au niveau central ou local ;

3. Souhaiteriez-vous que l'Etat
crée un musée à Cotonou ?

Savoir si une institution muséale à Cotonou, serait acceptée de tous. Mesurer l'existence du besoin ; surtout savoir si un musée à Cotonou est perçu comme une concurrence pour les autres musées.

4. Quels objets souhaiteriez-vous
contempler dans untel musée ?

Avoir une idée des collections à présenter. Comprendre de façon implicite, le type de musée souhaité.

5. A votre avis, quel type de

musée peut-on installer à
Cotonou ?

Savoir auprès des professionnels, quel type de musée la ville de Cotonou pourrait abriter.

6. Pensez-vous que la création
d'un musée à Cotonou sera rentable pour l'Etat ? Sur quels plans ?

Comprendre les contraintes liées au non installation d'un musée à Cotonou. Evaluer l'impact d'une telle institution.

 

2- Grille d'observation des musées visités

Désignation

Objectifs poursuivis

1. L'architecture
(Bâtiment)

- Nature du bâtiment : historique ou construit, austère ou pittoresque, Accessibilité

- PSC

2. Les collections

- Conservation, documentation

3. Mode de gestion

- Mode de gestion, prise d'initiative, implication du conservateur dans les prises de décision.

4. Muséographie

- Expositions, recherche, publications.

5. Le public

- Accueil, communication-marketing, politique d'incitation, la fréquentation.

- Appréciation du public après la visite.

6. La sécurité

- Respect des normes de sécurités

7. Les guides

- Compétence, professionnalisme, relation avec le public.

 

d

3- Grille d'observation des institutions culturelles de Cotonou

Désignation

Objectifs poursuivis : (évaluer l'offre culturelle en matière de
consommation des produits patrimoniaux)

1. Les institutions culturelles en générale

Connaître l'offre culturelle à travers le nombre et les différentes institutions culturelles existantes

2. Les musées

Connaître le nombre de musées disponibles à Cotonou et leur statut (public ou privé)

3. Les galeries et autres institutions de valorisation du patrimoine national

Connaître les autres types d'institution oeuvrant à la valorisation du patrimoine culturel (galerie, salle de vernissage et d'exposition, Bibliothèque, ...)

 

Dans le cadre de l'élaboration de notre dossier de projet de fin de formation en développement culturel, nous menons une recherche sur la conservation et la valorisation du patrimoine culturel du Bénin. A cet effet, il vous est demandé de bien vouloir accorder un peu de votre attention à ce questionnaire. Le but de l'enquête est de recueillir vos opinions et appréciations par rapport à notre projet, ainsi que vos attentes, vos besoins et vos suggestions.

Les réponses et informations issues de cette enquête sont anonymes et seront utilisées strictement dans le cadre de ladite recherche.

Nom & prénoms (facultatifs) : Lieu de résidence :

Sexe : Masculin Féminin
Domaine d'activité :

1- Quel(s) loisir(s) faites-vous souvent en famille ?

Spectacle de musique Spectacle de théâtre Visiter un musée

Sport (Match) Aller au Cinéma Visiter une exposition d'oeuvres d'art

2- Que représente un musée pour vous ?

3- Combien de fois avez-vous déjà visité un musée ?

1 fois 2 fois 3 fois Plus de trois fois Jamais

B. LES OUTILS DE RECHERCHE QUANTITATIVE 1- Questionnaire adressé aux étudiants et travailleurs

e

4- Pour quelles raisons, selon vous, l'Etat n'a pas créé un musée à Cotonou, comme il l'a fait à Porto-Novo, Ouidah, Abomey, Parakou et Natitingou ?

Négligence de la part des pouvoirs publics

Cotonou est une ville cosmopolite, inappropriée pour abriter un musée

Autre raison : (Préciser)

5- Les richesses culturelles du Bénin sont-elles suffisamment mises en valeur ?

Oui Non

6- Souhaiteriez-vous que l'Etat crée un Musée à Cotonou ?

Oui Non

7- Si oui, quels objets souhaiteriez-vous contempler dans ce musée ?

Les objets traditionnels des premiers habitants de Cotonou

Le patrimoine aquatique et subaquatique

Les meilleures oeuvres d'art du Bénin

Les objets traditionnels des autres régions du Bénin

L'histoire et les témoins de l'histoire du Bénin

Les chercheurs et inventions scientifiques majeurs du Bénin

Les enregistrements (audiovisuels) sur les traditions orales des Béninois

Les objets et faits de civilisation d'autres pays d'Afrique

Autre (préciser) :

8- Accepteriez-vous de payer un droit d'entrée pour visiter ce musée ?

Oui Non

9- Pensez-vous que la création d'untel musée aura un impact positif pour le Bénin ?

Oui Non

10- Si oui, sur quel plan ?

éducatif ? social culturel Economique

touristique ? loisirs ? le rayonnement international ?

11- Veuillez compléter tout autre information utile :
MERCI DE NOUS AVOIR ACCORDER UN PEU DE VOTRE PRECIEUX TEMPS.

f

2- Questionnaire adressé aux touristes

Dans le cadre de l'élaboration de notre dossier de projet de fin de formation en développement culturel, nous menons une recherche sur la conservation et la valorisation du patrimoine culturel du Bénin. A cet effet, il vous est demandé de bien vouloir accorder un peu de votre attention à ce questionnaire. Le but de l'enquête est de recueillir vos opinions et appréciations par rapport à notre projet, ainsi que vos attentes, vos besoins et vos suggestions.

Les réponses et informations issues de cette enquête sont anonymes et seront utilisées strictement dans le cadre de ladite recherche.

Identité

Nom & prénoms (facultatifs) :

Sexe : Masculin Féminin

Nationalité :

1- Que représente un musée pour vous ?

2- Combien de fois avez-vous déjà visité un musée ?

1 fois 2 fois 3 fois Plus de trois fois Jamais

3- Souhaiteriez-vous que l'Etat crée un Musée à Cotonou ?

Oui Non

4- Si oui, quels objets souhaiteriez-vous contempler dans ce musée ?

Les objets traditionnels des premiers habitants de Cotonou

Le patrimoine aquatique et subaquatique

Les meilleures oeuvres d'art du Bénin

Les objets traditionnels des autres régions du Bénin

L'histoire et les témoins de l'histoire du Bénin

Les chercheurs et inventions scientifiques majeurs du Bénin

Les enregistrements (audiovisuels) sur les traditions orales des Béninois

Les objets et faits de civilisation d'autres pays d'Afrique

Autre (préciser) :

5- Accepteriez-vous de payer un droit d'entrée pour visiter ce musée ?

Oui Non

g

6- Pensez-vous que la création d'untel musée aura un impact positif pour le Bénin ?

Oui Non

7- Si oui, sur quel plan ?

éducatif ? social ? culturel ? Economique ?

touristique ? loisirs ? le rayonnement international ?

8- L'existence d'un musée à Cotonou vous dissuaderait-il d'aller visiter les autres musées à l'intérieur du Bénin ?

Oui Non

Veuillez compléter tout autre information utile :

MERCI DE NOUS AVOIR ACCORDER UN PEU DE VOTRE PRECIEUX TEMPS.

h

ANNEXE II : CARTE ADMINISTRATIVE DU BENIN

Département du Littoral

COTONOU

Source : http://membres.multimania.fr/rape/home/fichier/carte.html, : le 24 avril 2012 à 16h 39 mn

i

ANNEXE III : CARTE DE LA VILLE DE COTONOU

Source : http://www.jolome.com/dir/w/Carte%20géographique%20de%20la%20ville%20de%20Cotonou : le 24 avril 2012 à 17h 26 mn.

ANNEXE IV : PLAN DU MUSEE DE LA CIVILISATION

k

ANNEXE V : PROJET DE DECRET PORTANT CREATION DU MUSEE DE LA CIVILISATION (MuC)

REPUBLIQUE DU BENIN

-*-*-*-*-*-

PRSIDENCE DE LA REPUBLIQUE

PROJET DE DECRET N°.... DU ... 2013

Portant création du Musée de la Civilisation (MuC)

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

CHEF DE L'ETAT,

CHEF DU GOUVERNEMENT,

Vu la loi N° 90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ;

Vu la proclamation le 29 mars 2011 par la Cour Constitutionnelle des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 13 mars 2011 ;

Vu le décret N° 2012-069 du 10 avril 2012 portant composition du Gouvernement ;

Vu le décret N° 2011-758 du 30 novembre 2011 fixant la structure type des ministères ;

Vu le décret n°2009-243 du 09 juin 2009 portant attributions, organisation et le fonctionnement du Ministère de la Culture, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales ;

Sur proposition du Ministre de la Culture, de l'Alphabétisation, de l'Artisanat et du Tourisme ;

Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du ... 2013

DECRETE :

Article 1er : Il est créé en République du Bénin, un Musée de la Civilisation (MuC).

Article 2 : Le Musée de la Civilisation vise à :

? collecter, traiter, conserver et assurer la diffusion du patrimoine culturel tangible et intangible ainsi que l'art ancien et moderne du Bénin ;

? facilité l'accès des populations du Bénin en général, celles de Cotonou et ses hôtes en particulier, au Musée ;

? mettre en valeur l'histoire, les richesses culturelles ainsi que les témoins et faits de civilisation des peuples du Bénin ;

Article 3 : Le Musée de la Civilisation est doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il est régi par les dispositions du présent décret ainsi que celles de la loi n°94-009 du 28 juillet 1994 portant création, organisation et fonctionnement des offices à caractères social, culturel et scientifique.

Article 4 : Le Musée de la Civilisation est placé sous la tutelle du ministère chargé de la culture.

Article 5 : les attributions, l'organisation et le fonctionnement du MuC seront déterminés dans les statuts et règlements intérieur, qui feront l'objet d'un décret d'approbation du Gouvernement.

Article 6 : Le Premier Ministre, Chargé de la Coordination de l'Action Gouvernementale et de l'Evaluation des Politiques Publiques, le Ministre du Développement, de la Prospective et de l'Analyse Economique, le Ministre de la Culture, de l'Alphabétisation, de l'Artisanat et du Tourisme, le Ministre de l'Economie et des Finances sont chargés chacun en ce qui le concerne de l'application du présent décret qui sera publié au Journal Officiel.

Fait à Cotonou, le ... 2013

Le Ministre de la Culture, de l'Alphabétisation, de l'Artisanat et du Tourisme

Babalola J-M. ABIMBOLA

Par le Président de la République, Chef de l'Etat, Chef du Gouvernement

Boni YAYI

Le Premier Ministre, Chargé de la Coordination de l'Action Gouvernementale, de l'Evaluation des Politiques Publiques, du Programme de Dénationalisation et du Dialogue Social

Pascal Iréné KOUPAKI

Le Ministre du Développement, de l'Analyse Economique et de la Prospective

Marcel Alain de SOUZA

ANNEXE VI : GRILLE DES SALAIRES MINIMA DES TRAVAILLEURS DES INDUSTRIES HOTELIERES

SC

REPUBLIQUE DU BENIN

NMINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA FONCTION PUBLIQUE

DIRECTION GENERALE DU TRAVAIL

DIRECTION DES RELATIONS PROFESSIONNELLES

SALAIRES MINIMA DES TRAVAILLEURS DES INDUSTRIES HOTELIERES

En application des conclusions des travaux du Comité ad'hoc chargé de la négociation des salaires minima hiérarchisés des branches d'activités du secteur privé et para public régi par le Code du Travail qui se sont déroulés les 2, 8, 9, 16, 23 juillet 2010 et conformément aux dispositions de l'arrêté n° 071/MTFP/DC/SGhi/DGT/DRP/SP-CNT du 23 février 2011, les salaires hiérarchisés de toutes les branches d'activités du secteur privé et para public sont relevés comme suit :

1'"e et 2èmc catégories

:

15

%

1 de la 3&.mu à la 7eme catégorie

:

10

 

firme et 9°me catégories ou agents de maîtrise

:

Ô7

 

10e'n1e et 11~r"e catégories ou cadres et assimilés

:

03

%.

A -- Employés

CATEGORIES

POURCENTAGE DE

REVALORISATION

ANCIENS
SALAIRES

NOUVEAUX
SALAIRES

1C1e

15 %

27.500

31.625

26me

15 %

30.697

35.301

3eme

10 %

31.461

36.G07

4=me

10 %

35.136

38.649

5eme

10 %

44.867

49.353

6enie

10 %

51.652

56.817

S - Agents de maîtrise, Techniciens et assimilés

MAITRISE

POURCENTAGE DE
REVALORISATION

ANCIENS
SALAIRES

NOUVEAUX
SALAIRES

MI

07 %

72,209

77.263

M2

07 %

76.326

81.668

M3

07 %

84.063

89.947

M4

07 %

97.343

104.157

M5

07 %

106.190

113.623 1

n

LISTE DES TABLEAUX

p

Tableau n°1 : Quelques unités d'information et Services publics visités 29

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés suivant leur appréciation sur l'inexistence d'un

musée à Cotonou 32
Tableau n°3 : Répartition des étudiants et parents suivant leur appréciation de la mise en

valeur des richesses culturelles du Bénin 32
Tableau n°4 : Répartition des étudiants, parents et touristes suivant leur avis sur la

nécessité de créer un musée à Cotonou 33
Tableau n°5 : Répartition des étudiants et parents suivant leur appréciation de l'impact

des activités du musée 33
Tableau n°6 : Répartition des étudiants et parents suivant leur représentation du musée.34 Tableau n°7 : Répartition des touristes selon leur appréciation sur la création d'un musée

à Cotonou 34
Tableau n°8 : Répartition des touristes selon leur appréciation du fait que la création d'un

musée à Cotonou ferait écran aux autres musées 35
Tableau n°9 : Répartition des étudiants, parents et touristes selon leur appréciation des

modalités d'entrée au musée 35

Tableau n°10 : Chronogramme des activités 65

Tableau n°11 : Coût estimatif de la réhabilitation de l'ancien bâtiment (en FCFA) 86

Tableau n°12 : Coût estimatif des autres infrastructures (en F CFA) 86

Tableau n°13 : Récapitulatif du coût estimatif de l'immobilier 87

Tableau n°14 : Coût estimatif du mobilier (en F CFA) 87

Tableau n°15 : Coût estimatif du matériel de bureau (en F CFA) 88

Tableau n°16 : Coût estimatif du matériel informatique (en F CFA) 89

Tableau n°17 : Coût estimatif du matériel audiovisuel et photographique (FCFA) 89

q

Tableau n°18 : Coût estimatif du matériel de sonorisation (en F CFA) 90

Tableau n°19 : Coût estimatif du matériel d'éclairage (en F CFA) 91

Tableau n°20 : Coût estimatif des matériels de jeux (en F CFA) 91

Tableau n°21 : Coût estimatif des matériels du café-restaurant (en F CFA) 92

Tableau n°22 : Coût estimatif du matériel roulant (en F CFA) 92

Tableau n°23 : Récapitulatif du coût estimatif des investissements 92

Tableau n°24 : Salaires du personne 93

Tableau n°25 : Indemnités de motivation 94

Tableau n°26 : Récapitulatif des charges du personnel 94

Tableau n°27 : Coût estimatif des consommables informatique (en F CFA) 94

Tableau n°28 : Coût estimatif des fournitures de bureau (en F CFA) 95

Tableau n°29 : Coût estimatif de fournitures et de prestations extérieurs (en F CFA) 96

Tableau n°30 : Dotation aux amortissements (en F CFA) 96

Tableau n°31 : Récapitulatif du coût estimatif des dépenses d'exploitation 97

Tableau n°32 : Coût estimatif total du projet 97

Tableau n°33 : Récapitulatif des recettes d'exploitation prévisionnelles 99

Tableau n°34 : Compte d'exploitation prévisionnel 100

Tableau n°35 : Apports des PTF à la réalisation du projet 100

LISTE DES GRAPHIQUES

ET ILLUSTRATIONS

s

Graphique n°1 : Carte de localisation du Musée de la Civilisation 59

Graphique n°2 : Vue partielle du bâtiment devant abriter le MuC 59

Graphique n°3 : Organigramme hiérarchique du Musée 70

Graphique n°4 : Schéma fonctionnel du Musée 71

TABLE DES MATIERES

u

B. La législation nationale de protection et de valorisation du

patrimoine 12

Paragraphe 3 : Le cadre institutionnel 13

A. La Direction du Patrimoine Culturel (DPC) 14

B. Le Fonds de Développement du Patrimoine Culturel (FDPC) 14

C. Le Fonds d'Aide à la Culture 15

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ABREVIATIONS iii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PREMIÈRE PARTIE : DE L'ANALYSE DE LA PROBLEMATIQUE ET

DU CADRE D'INSERTION DU PROJET 5

INTRODUCTION 6

CHAPITRE I : LE BENIN ET SA POLITIQUE CULTURELLE DE

DEVELOPPEMENT 7

SECTION I : PRESENTATION DU BENIN 7

Paragraphe 1 : L'historique et les caractéristiques socioculturelles 7

Les aspects historiques 7

Les caractéristiques socioculturelles 7

Paragraphe 2 : Les aspects géo-démographiques 9

Les caractéristiques géophysiques 9

Les caractéristiques démographiques 10

Paragraphe 3 : Les articulations administratives et économiques 10

L'organisation politico-administrative 10

Les caractéristiques économiques 11
SECTION II : POLITIQUE DE PROTECTION ET DE VALORISATION DU

PATRIMOINE 11

Paragraphe 1 : Les axes stratégiques de la politique culturelle 11

La sauvegarde et la restauration du patrimoine en péril 11

La gestion efficiente et le développement des musées 12

Paragraphe 2 : Le cadre juridique 12

A. Les instruments internationaux : les conventions de l'UNESCO 12

__

V

SECTION III : ACTIONS DE VALORISATION DU PATRIMOINE CULTUREL ___15

Paragraphe 1 : Les actions de protection et de valorisation 15

Les actions de législation, de protection et de promotion du

patrimoine 15

La formation du personnel en gestion du patrimoine 16

Paragraphe 2 : Les initiatives communales et privées 17

Les initiatives des collectivités locales 17

Les initiatives privées 17
Paragraphe 3 : Les forces et faiblesses de la politique du patrimoine_18

Les forces 18

L'inventaire des faiblesses 19
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA

RECHERCHE 20

SECTION I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 20

Paragraphe 1 : L'énoncé des problèmes 20

Le constat de départ 20

Les préoccupations soulevées 21

Paragraphe 2 : Les hypothèses de recherche 22

Paragraphe 3 : Les objectifs de la recherche 23

L'objectif général 23

Les objectifs spécifiques 23

SECTION II : APPROCHE CONCEPTUELLE 23

Paragraphe 1 : La revue de littérature 24

Paragraphe 2 : La clarification des concepts 25

La culture et le patrimoine culturel 25

La valorisation 26

Le musée 26

La civilisation 27

SECTION III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE 27

Paragraphe 1 : Le champ de la recherche 28

L'espace géographique de la recherche 28

Les catégories d'informateurs 28

w

Paragraphe 2 : Les stratégies et outils de collecte des données 28

La recherche documentaire 28

La recherche de terrain 29

Paragraphe 3 : Présentation des résultats d'enquêtes 31

Le dépouillement et résultats des enquêtes 31

Les difficultés rencontrées 37

CHAPITRE III : CADRE D'INSERTION DU PROJET 38

SECTION I : COTONOU ET SES INITIATIVES CULTURELLES 38

Paragraphe 1 : Bref aperçu de Cotonou 38
Paragraphe 2 : l'état des lieux de l'action culturelle à Cotonou_____39

Les initiatives publiques 39

Les initiatives privées 40

Paragraphe 3 : Brève analyse de la situation 41

SECTION II : NECESSITE DE LA CREATION D'UN MUSEE A COTONOU 41

Paragraphe 1 : La culture démocratique 42

L'amélioration de l'accès au musée 42

Contribution à la politique muséale nationale 42

Paragraphe 2 : La mise en valeur de l'histoire et de la culture 43

Les potentialités de la ville pour la valorisation de patrimoine 43

Cotonou, porte d'entrée du Bénin 44

Paragraphe 3 : Le rayonnement du Bénin au plan international 44

Cotonou, la vitrine du Bénin à l'extérieur 44

Un musée au service du développement 45

SECTION III : IDENTITE ET VOCATION DU MUSEE 45

Paragraphe 1 : Le concept et la vocation du musée 45

Le concept du musée 45

La vocation du musée 46

Paragraphe 2 : La connaissance et la politique des publics 47

Les publics 47

L'accueil et l'animation muséale 48

Paragraphe 3 : Les collections 49

CONCLUSION 50

X

DEUXIÈME PARTIE : DE LA CREATION D'UN MUSEE DE LA

CIVILISATION A COTONOU 51

INTRODUCTION 51

CHAPITRE I : DESCRIPTION DU PROJET ET MOYENS A METTRE

EN OEUVRE 53
SECTION I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION, VISION ET OBJECTIFS DU

PROJET 53

Paragraphe 1 : La fiche technique du projet 53

Paragraphe 2 : Contexte et justification 54

Le Contexte 54

La justification 55

Paragraphe 3 : La vision, les objectifs et les bénéficiaires du projet 56

Vision et objectifs du projet 56

Les publics cibles 56
SECTION II : LOCALISATION DU SITE ET DESCRIPTION DES ACTIVITES __57

Paragraphe 1 : Localisation du site du projet 58

L'emplacement 58

L'architecture du musée 60

Paragraphe 2 : Les composantes du projet 60

Les infrastructures techniques et administratives 60

Les infrastructures connexes 62

Paragraphe 2 : Les activités du Musée 63

Les activités permanentes 63

Les activités périodiques 64

Paragraphe 3 : Chronogramme de mise en oeuvre du projet 64

SECTION III : EQUIPEMENTS ET MOYENS HUMAINS 65

Paragraphe 1 : Les équipements et matériels 66

Les équipements 66

Le matériel roulant 67

Paragraphe 2 : Les moyens humains 67
CHAPITRE III : ORGANISATION, GESTION ET FONCTIONNEMENT

DU MUSEE 68

y

SECTION I : LES STRUCTURES ADMINISTRATIVES 68

Paragraphe 1 : Le statut juridique et la tutelle du Musée 68

Le statut juridique du musée 68

La tutelle du Musée 68

Paragraphe 2 : Les organes du musée 68

La Coordination du projet 68

Le Conseil d'Administration du Musée 69

L'Unité de gestion du Musée 69

Les relations de travail au sein du Musée 69

Paragraphe 3 : Les partenaires 71

Les partenaires techniques et financiers 71

Les mécènes et les Amis du Musée 72

SECTION II : LES RESSOURCES DU MUSEE 73

Paragraphe 1 : Les ressources humaines 73

Le personnel technique, d'animation et de production 73

Le personnel d'appui et de prestation de service 74

Paragraphe 2 : Les ressources financières et matérielles 74

Les ressources financières 74

Les ressources matérielles et équipements 75

Paragraphe 3 : La gestion des ressources générées par le Musée 76

SECTION III : FONCTIONS ET ORGANISATION DU TRAVAIL 76

Paragraphe 1 : La description des postes 76

L'Administrateur Général 77

Les autres postes 77

Paragraphe 2 : Le mode de gestion 83
CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET, RESULTATS ATTENDUS

ET IMPACT 86

SECTION I : EVALUATION DU PROJET 86

Paragraphe 1 : Coût des investissements 86

Estimation du coût de l'immobilier 86

Estimation du coût du mobilier 87

Estimation du coût des matériels de bureau et autres matériels____88

z

D. Récapitulatif de l'estimation du coût des investissements 92

Paragraphe 2 : Les coûts et recettes d'exploitation 93

A. Le coût d'exploitation 93

B. Les recettes d'exploitation 97

C. Le compte d'exploitation prévisionnel 99

Paragraphe 3 : Les modalités de financement 100

Paragraphe 4 : Le contrôle, le suivi et l'évaluation des activités 101

Le contrôle et le suivi-évaluation du projet 101

L'évaluation externe 101

SECTION II : RESULTATS ATTENDUS 102

Paragraphe 1 : Résultat général (RG) 102

Paragraphe 2 : Résultats spécifiques (RS) 102

SECTION III : IMPACTS DU PROJET 102

Paragraphe 1 : Impacts positifs 102

Impacts au plan socioculturel et éducatif 102

Impacts au plan touristique et économique 103

Paragraphe 2 : Impacts négatifs 104

CONCLUSION 105

CONCLUSION GÉNÉRALE 106

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE 109

LES ANNEXES a

LISTE DES TABLEAUX o

LISTE DES GRAPHIQUES ET ILLUSTRATIONS r

TABLE DES MATIERES t






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite