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à‰valuation de la supplémentation en fer chez la femme enceinte à  Lubumbashi ( RDC )

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par Germain SENDWE WA SENDWE
Université de Lubumbashi RDC - Licence en nutrition humaine 2012
  

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CHAPITRE V. DISCUSSION

A travers le monde, les résultats de certains travaux témoignent de l'ampleur du problème lié à la carence martiale en période de gestation.

Dans cette partie, il s'agira de signifier les données présentées dans le chapitre précédent face à celles d'autres études.

Après analyse des données, les résultats de notre étude montrent que :

Les gestantes âgées de 18 à 30 ans ont été les plus représentées à la CPN soit 73,5 % tandis que 6 gestantes soit 5,9% avaient moins de 18 ans (Tableau II).

Ces résultats confirment ceux obtenus par Pouiré YAMEOGO [26] dans une étude prospective sur les paramètres hématologiques chez les femmes enceintes qui avait trouvé une prédominance des femmes dont la tranche d'âge allait de 18 à 30 ans soit 62%.

Par contre, les proportions de notre série sont inferieures à celles trouvées par Cheikh Med El Hafed O. Dehah et Collaborateurs en République Islamique de Mauritanie : 72,9% pour les sujets de moins de 18 ans et 1,5% pour les gestantes âgées de 31 ans et plus [29].

Cette convergence des statistiques pourrait s'expliquer par le fait que Cheikh M. et Collaborateurs ont travaillé sur les femmes en âge de procréer tandis que de notre part, nous n'avons considéré que les gestantes rencontrées à la CPN.

Dans notre série, les gestantes dont la grossesse avait entre 16 et 24 SA ont été les plus rencontrées à la CPN soit 59,8% par rapport à celles dont la grossesse avait moins de 16 SA soit 2,9%(Tableau III).

Ces résultats sont identiques à ceux obtenus par HOUSSEYNI BOCOUM [25] qui a rapporté que les grossesses du deuxième trimestre étaient les plus représentées soit 47,5% sur un effectif de 200 gestantes dans son étude.

Nous pensons que cette fréquence élevée au 2ème trimestre pourrait se justifier notamment par une confirmation tardive de l'état gravidique ou au manque des moyens financiers.

Concernant l'occupation des gestantes, on ne peut faire une comparaison avec les normes internationales de référence habituelles car il s'agit pour la plupart des cas d'activités informelles de subsistance.

Ces proportions sont différentes de celles obtenues par HOUSSEYNI B. [25]et Mahamadou C. [27] dans leur série. Ils ont rapporté une prédominance des gestantes

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Les femmes ménagères ont été les plus représentéesà la CPN pendant notre enquête soit 58,8% des parturientes tandis que celles de métier libéral ont été les moins fréquemment rencontrées soit 8,8% (Tableau IV).

Ces statistiques corroborent avec celles obtenues par HOUSSEYNI BOCOUM (73,5% des ménagères) [25] et DIA NDEYE SOKHNA (98,2% des ménagères) [24] qui ont respectivement travaillé sur l'évaluation de la qualité de la consultation prénatale au CSCOM de l'ASACOBAKON de Bamako et sur la prévalence de l'anémie au cours de l'état gravidopuerpéral au CHU de Hassan II.

Ces résultats pourraient être dus au fait que les activités ménagères sont traditionnellement dévolues aux femmes dans notre société; il est donc normal que la proportion de femmes ménagères soit élevée par rapport aux autres catégories.

Dans notre série, les paucipares sont majoritaires soit 32,4% par rapport à un seul cas de grande multiparité soit 0,9% de l'ensemble (Tableau V).

Dans son étude, HOUSSEYNI BOCOUM [25] a trouvé le même ordre de proportion soit 76% des paucipares et les grandes multipares ne représentaient que 1%.

Par contre, ces statistiques s'opposent à celles avancées par Mahamadou COULIBALY [27] dans sa thèse sur l'anémie et grossesse ; il a obtenu 29,5% des multipares ; 27,3% des primaires ; 22,7% des grandes multipares ; 20,4% des paucipares et 0% des nullipares.

Cette divergence des résultats pourrait s'expliquer par le fait que Mahamadou C. n'a inclus que les gestantes anémiques tandis nous avons considéré toutes les gestantes rencontrées à la consultation prénatale.

L'objectif de l'étude du niveau d'instruction dans notre série est d'apprécier la capacité de la femme à répondre aux questions posées, à comprendre un message concernant une éducation sanitaire ultérieure et à pouvoir mettre en pratique les recommandations formulées par le personnel médical.

Dans notre étude, les femmes du niveau secondaire étaient plusfréquemment rencontrées à la CPN soit 46,1% tandis que celles sans instruction n'étaient rencontrées que dans 4,9% des cas (Tableau VI).

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analphabètespar rapport à cellesqui ont fréquenté l'école soit 65%d'analphabètes dans la série de HOUSSEYNI B. et 28,9% dans celle de Mahamadou C.

Nous ne savons donner aucune explication pour justifier cette divergence des résultats mais, vu les statistiques du Tableau VI, nous osons penser que le message sur l'éducation sanitaire a été compris et que les recommandations du personnel médical ont été mises en pratique dans la majorité des cas (Tableau XIII).

Dans le cadre de notre étude, ont été considérées comme étant mariées toutes les femmes mariées légalement ainsi que celles vivant en union consensuelle, par contre, toute femme vivant séparée légalement ou non de son conjoint a été considérée comme étant non-mariée. Selon cette définition, les résultats présentés au tableau VII ont montré qu'environ 6 femmes sur 10 soit 66,7% étaient mariées par rapport à celles non-mariées qui ont représenté un peu plus de 3 femmes sur 10 soit 33,3%.

Ces résultats épousent ceux rapportés par Mahamadou C.[27] qui a trouvé 88,9% des femmes au foyer.

Nous pensons que ces résultats seraient justifiés par le fait que dans notre société, le mariage est le moment approprié pour l'homme et son épouse d'avoir des enfants.

En effet, l'anémie est très souvent associée à la malnutrition car la carence d'apport dans la totalité des nutriments inclut de manière évidente la carence en fer. Et qui dit carence d'apport pense disponibilité alimentaire en amont et accessibilité en aval par rapport au ménage avec comme déterminant direct le revenu.

Les gestantes dont les maris ou responsables exerçaient un métier libéral étaient plus rencontrées à la CPN soit 38,2% tandis que celles dont les maris ou responsables étaient agriculteurs ou policiers n'ont été rencontrées que dans 7 cas soit 6,9% dans notre série (Tableau VIII).

De même, Mahamadou C.a observé dans son étude que la répartition suivant la profession des maris ou responsables montrait que la très grande majorité soit 58,3 % étaient des professions libérales, les travailleurs ne représentaient que 4,4 % [27].

Ceci serait du au fait que dans lespays en développement, l'emploi des citoyens demeure encore un problème, ce qui pousserait les habitants à exercer fréquemment un métierlibéral pour la subsistance. Cet état de chose expose la femme enceinte ou celle en âge de

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procréer d'une manière générale à développer une carence en fer par insuffisance d'apport nutritionnel recommandé.

Le paludisme a constitué le thème le plus exploité au cours des CPN soit 24,5% tandis que les notions sur la nutrition n'ont été exploitées que dans 17,6% des cas. Par contre, 16 gestantes soit 15,7% ont déclaré n'avoir développé aucun thème lors de la consultation prénatale (Tableau X).

De même, les résultats obtenus par l'EDS-RDC-2007 indiquent globalement que 39 % des femmes ont été informées sur les signes de complications de la grossesse et signalent que ce pourcentage varie selon le milieu de résidence (les femmes résidant en ville ont été mieux informées que celles de la campagne), la province (le Katanga figure parmi les provinces où les femmes ont été moins fréquemment informées soit 38%)et le niveau d'instruction. [15]

Nous pensons que les mères devraient être plus informées sur les notions d'une alimentationéquilibrée pour une femme enceinte ou en âge de procréerétant donné que certains états ou comportements sont malheureusement facteurs d'exposition au déficit en fer au cours de la grossesse, c'est notamment une hygiène précaire lors de la préparation ou la cuisson des alimentaires et une insuffisance d'apports nutritionnels conseillés.

Les cas d'anémie sur grossesse ont été les plus rencontrés chez les femmes pour lesquelles un examen d'hémoglobine a été réalisé soit 80,3% parmi lesquels 3 cas soit 4,9% avaient une anémie gravidique sévère (Tableau XI).

De même, L'EDS-RDC 2007 a rapporté 60% des gestantes anémiques dont 2,7 anémiques sévères. [15]

Dans leur étude à Lubumbashi en République Démocratique du Congo, M.K. Kalenga et Collaborateurs ont également rapporté des taux d'anémie élevés chez les femmes enceintes de Bongonga (83%), Hôpital Général Provincial de Référence Jason Sendwe (79%) et Cliniques Universitaires de Lubumbashi (64%). [28]

Au regard de ces résultats et de ceux donnés par l'OMS [22] sur la prévalence de l'anémie chez la femme enceinte (Afrique : 65,8%, Amérique : 53,8%, Asie du Sud-est : 85,6%, Europe : 8,3%, Méditerranée : 58,7%, Pacifique de l'Ouest 90,2%), l'anémie pendant la grossesse reste un problème majeur dans presque tous les pays en développement et dans de nombreux pays industrialisés.

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Selon notre observation, l'examen d'hémoglobine n'a pas été fait chez toutes les parturientes en étude notamment pour la raison qu'il n'est pas gratuit et donc, limité à un certain nombre des gestantes (Figure 1).

Le taux d'anémie assez élevé observé dans notre étude pourrait s'expliquer par le fait que cette population vit dans une zone où des facteurs comme les parasitoses, les infections et les inflammations constituent des facteurs confondants majeurs pouvant être responsables de faux positifs engendrant un risque de surestimation de la prévalence de l'anémie. Il peut aussi s'expliquer par l'inconvénient qu'il n'a été utilisé qu'un seul indicateur d'évaluation de la prévalence à savoir le taux d'hémoglobine tandis que d'autres indicateurs biochimiques plusspécifiquesà la carence martiale à savoir la ferritine et le récepteur soluble à la transferrine devraient également être mesurés pour déterminer si le déficit en fer est responsable de l'anémie. Ceci aurait pour avantage d'adapter la supplémentation ou la prescription des molécules de supplémentation en fer au statut en hémoglobine de chaque gestante.

Les apports en fer durant la grossesse varient en fonction des caractéristiques des populations, dans les pays industrialisés, la plupart de femmes débutent leur grossesse avec un taux d'hémoglobine normal et des quantités variables de réserve en fer.

Dans les pays en voie de développement au contraire, ou en cas de condition socioéconomique défavorisée, un grand nombre de femmes sont carencées et/ou anémiques en début de grossesse, nécessitant un traitement curatif du déficit.

Dans notre étude, les résultats montrent que 74 femmes rencontrées sur un effectif de 102 ont reçu une prescription sur la supplémentation en fer au cours de la grossesse ; ce qui revient à dire qu'aucune gestante n'a réellement été supplémentée en fer dans notre étude (Figure 2 ; 72,5%).

Par contre, l'EDS-RDC 2007 a noté qu'au cours des visites prénatales, moins d'une femme sur deux (46 %) a reçu des comprimés de fer-folate. [15]

Les résultats de notre étude s'opposent également à ceux trouvés par DIA NDEYE SOKHNA [24] dans son étude ; 73 gestantes soit 13,2% ont été supplémentées en fer tandis 480 femmes soit 86,8% n'ont pas fait l'objet d'une supplémentation.

La politique nationale dans notre pays voudrait que la supplémentation en fer au cours de la grossesse soit systématique et pourtant, nous avons constaté qu'en dehors du fait que l'examen d'hémoglobinen'est pas gratuit mais qu'en plus, les molécules de supplémentation en fer

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sont à charge des gestantes ; ce qui compromet la réalisation de cette supplémentation systématique.

Le comprimé de FétonTM/FefolTM a été le plus prescrit aux gestantes pour la supplémentation en fer soit 40,5% contrairement à celle d'Acide folique recommandée dans 5,4% (Tableau XII).

Dans son étude, Marine Legroux [23]a également montré une prédominance de la prescription de Tardyferon® 80mg (Sulfate ferreux) soit 75,7% tandis que Tardyferon® B9 (Acide folique) n'a été prescrit que dans 6,8% des cas pour le traitement préventif et/ou curatif de l'anémie gravidique.

Cette fréquence pourrait s'expliquer par le fait que le sulfate de fer II est le mieux absorbable et que dans notre cas, en dehors du fait que la molécule de FétonTM/FefolTM contienne du sulfate ferreux, elle contient également plus de fer élément que les autres molécules et a été prescriteà une dose moyenne de 17 capsules.

Pourtant, les recommandations nationales sont de donner par jour un comprimé de fer-folate pendant 4 mois en cas d'anémie ferriprive[17].Si nous considérons une femme de 60 kgde poids qui a un taux d'hémoglobine de 9 g% recevant1 fois un comprimé de FétonTM/FefolTM par jour soit 300 mg en 24 heures, la supplémentation prendrait 85 jours sans interruption pour un total de 85 capsules.

Ceci revient à dire que la dose prescrite est insuffisante étant donné que 20,3% des gestantes ont déclaré ne pas respecter la posologie (Tableau XIII), les médicaments sont à la charge des gestantes et qu'en plus ; 85,3% des femmes ont débuté la CPN au deuxièmetrimestre (Tableau IX).

Les autres molécules contiennent principalement le citrate d'ammonium ferrique qui fournit entre 32 mg(HémoforceTM Sirop et Hifer-ZTM) et 43 mg (Hémovit®) de fer élément. Les molécules en sirop (HémoforceTM Sirop et Hémovit®) sont en flacon de 200 ml et ont été prescrites respectivement à 16 et à 4 gestantes à une dose moyenne d'un flacon par femme. L'acide folique ne fournit pas du fer à l'organisme mais est indispensable à toutes les cellules qui se renouvellent très vite dont les globules rouges par la synthèse des acides nucléiques, matériaux de construction et d'entretien des chromosomes ; son bon approvisionnement est donc crucial surtout pour l'embryon et le foetus.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard