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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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II. La politique patrimoniale algérienne

Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie se réveillait sur une grande priorité, celle qui consiste à reconstruire son état indépendant. Dans le domaine du patrimoine culturel, la colonisation française de 132 ans a laissé des structures réglementaires et institutionnelles que l'Algérie ne trouvait solution que de les reconduire, tout en gardant la souveraineté de son état indépendant. Cela est, peut être, expliqué par le fait que « ... le savoir-faire scientifique technique faisait défaut à la nouvelle nation et le manque de professionnels qualifiés ne permettait pas d'explorer tous les vestiges que recèle la terre algérienne, ajouter à cela le fait que l'Algérie, sortie de 132 ans de colonisation, ne pouvait se reconnaître aussitôt dans l'ensemble des vestiges laissés par les ennemis d'hier »113. On va analyser la politique patrimoniale algérienne à partir de ses phases historiques, son contexte législatif et réglementaire, son contexte institutionnel pour terminer avec un diagnostic et un état des lieux de la protection du patrimoine culturel, bâti en particulier, au sein de cette politique. Ce passage nous sera utile pour passer à l'étude de la place et de l'importance des abords du patrimoine bâti dans la politique patrimoniale nationale.

II.1. Le contexte historique de la politique patrimoniale algérienne

Le schéma directeur des zones archéologiques et historiques rédigé par les services du ministère de la culture en 2007, a élaboré un phasage historique de l'évolution de la politique patrimoniale en Algérie sous cinq phases principales. On ne présentera que quatre du fait que la première explique la phase coloniale de 1830 à 1962, laquelle on a déjà analysé. Les quatre phases"" de la politique patrimoniale de l'Algérie indépendante sont :

· Reconduction de la léMislation francaise relative aux « monuments et sites » alMériens, 1962-1967: juste après l'indépendance, en décembre 1962, une loi était publiée portant la reconduction de la politique coloniale, tout en gardant la souveraineté algérienne, jusqu'à la préparation et l'élaboration d'un nouvel ordre

113 KESSAB Ammar, «Face au défi de la globalisation, quelle politique du patrimoine pour l'Afrique ? »: Le cas de l'Algérie, in colloque l'Afrique et la culture africaine dans le monde globalisé du lierne siècle, Yaoundé, 7, 8 et 9 avril 2009.

114 Ministère de la culture, « schéma directeur de zones archéologique et historiques », Alger, 2007, P15.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

national. Les dispositions de la politique française sur les monuments et sites historiques, naturels, archéologiques et sur la publicité et les enseignes étaient reconduites suivant la loi n° 62-157 du 31 Décembre 1962 tendant à la reconduction jusqu'à nouvel ordre de la législation en vigueur au 31 Décembre 1962.

· Le premier support législatif algérien sur les « monuments et sites », 1967-1998: le mouvement politique de « l'algérianisation » du dispositif législatif national avait mis fm à la politique dite de reconduction. Cette fin était, à la suite, concrétisée par la production de la loi du 5 Juillet 1973. Dans ce cadre politique, la première production législative sur les monuments et sites était l'ordonnance 67-281 du 20 Décembre 1967 relative aux fouilles et à la protection des sites et monuments historiques et naturels. Cette ordonnance avait contrôlé les actions et les effets de la protection du patrimoine algérien, bâti et naturel, pour 37 ans jusqu'à la production de la loi de 1998. Dans le cadre de cette ordonnance, plusieurs textes fondamentaux étaient produits en matière de monuments et sites de l'Algérie. Ils seront analysés dans le contexte législatif et réglementaire.

· Une loi sur le « patrimoine culturel » de l'Algérie 1998-2003: la loi 98/04 portant la protection du patrimoine culturel, a illustré un grand changement dans la politique patrimoniale algérienne. Ce changement consiste en l'appellation de patrimoine culturel, qui veut dire toutes les formes du patrimoine matériel et immatériel, qui soit un référent principal de l'identité national depuis la préhistoire et jusqu'à nos jours. L'autre point marquant de cette loi était la reconnaissance du patrimoine immatériel, qui constitue la dimension vivante de la culture algérienne, et la mobilisation des moyens et des acteurs pour sa protection. Il est important aussi de mentionné que c'est le premier texte reconnaissant les « abords des monuments historiques » avec une volonté pour les protéger. A cette phase, une conscience patrimoniale était, plus ou moins, atteinte surtout avec l'implication de la société civile.

· La mise en oeuvre de la loi portant la protection du patrimoine culturel depuis 2003 : avec la loi 98/04, on constatait la volonté politique vers un autre niveau de conscience patrimoniale, dans le passage de l'intérêt porté sur les «monuments et sites » à un intérêt au patrimoine culturel, matériel et immatériel. La phase des années 2000 consiste à la construction, la restauration et la consolidation de l'identité nationale. Pour cette politique, le patrimoine culturel renvoie à deux notions fondamentales : l'identité et le territoire. Par rapport à l'identité, les actions de l'inventaire et du

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La protection des abords du patrimoine bâti dans la politique patrimoniale CHAPITRE algérienne et leur place dans les actions d'urbanisme QUATRIEME

classement des biens culturels, matériels et immatériels, sont fondées sur une approche totale et intégrale qui rejette la notion de périodisation, pour construire une identité nationale authentique à toutes les périodes historiques de l'Algérie. Par rapport au territoire, la politique patrimoniale algérienne est consciente que le patrimoine culturel participe à la fabrication des territoires et qu'elle reconnaisse, aussi, que ces biens forment eux-mêmes des territoires, qui soient la somme des lieux de mémoire qui constituent les fragments de notre identité nationale.

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