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Problématique de réforme du système de paiement du trésor public centrafricain. Cas de la mise en Å“uvre du sygma & systac

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par Guy-Hermas Dieu-Béni-Socrate DJAMAWA-ENDJIKPENO
Institut de là¢â‚¬â„¢Economie et des finances Pôle Régional CEMAC - DESS 2011
  

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2.2- Interrelation limitée entre les divers acteurs du système de paiement

Les divers acteurs du système de paiement du Trésor Public centrafricain sont confrontés à un réel problème d'interconnexion ; ce qui provoque d'une part, un dysfonctionnement dans leur système d'échange de données et d'autre part , une lenteur chronique dans le traitement des opérations de paiement.

2.2.1- Problèmes d'interconnexion entre les divers acteurs du système de paiement

Le problème d'interconnexion entre les divers acteurs du système de paiement du Trésor Public centrafricain se caractérise par le fait qu'il n'existe aucun réseau ni liaisons informatiques ou électroniques entre, d'une part, les services du Trésor et les banques secondaires et d'autre part, entre la BEAC et les services du Trésor chargés du système de paiement. En effet, tous les échanges se font toujours sur la base de supports physiques.

Les informations relatives au solde du Trésor Public à la BEAC ou dans les banques secondaires sont transmises au Trésor Public par le biais de supports physiques donnés aux agents du service de mouvement de fonds du Trésor Public. Ce système de communication entre les acteurs, caractérisé par des déplacements physiques des agents du Trésor, chaque matin, pour recueillir des informations, n'est pas efficace. De plus, il ne peut faciliter l'interconnexion entre les divers acteurs du système, et il rend également inefficient le système de transmission des données.

2.2.2- Un système caractérisé par une longue durée de traitement des opérations

Le traitement des opérations dans le système actuel de paiement du Trésor Public est très lent. Cette lenteur s'explique d'abord par l'absence d'interaction entre les divers acteurs du système de paiement, puis par une très longue procédure de paiement. En effet, un paiement peut prendre plusieurs jours avant d'aboutir. Deux situations peuvent expliquer cette lenteur. D'une part, le Trésor ne dispose pas de ses recettes à un même endroit donné pour faire ses prévisions en terme de dépenses ; d'autre part, quelque soit l'ordre de virement envoyé par le Trésor, les banques secondaires peuvent différer le paiement selon leur disponibilité.

Eu égard à cette situation, le paiement d'un fournisseur de l'Etat tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays, au titre de facture de livraison ou de règlement de créance publique par le Trésor Public, peut pendre plusieurs jours avant d'aboutir.

2.3- Normalisation des procédures dérogatoires aux principes budgétaires

Les défaillances de l'organisation du système de paiement du Trésor Public centrafricain font que les procédures dérogatoires deviennent des normes. D'une côté, le principe de l'unicité de caisses n'est pas respecté ; de l'autre côté, les paiements sans ordonnancement préalable deviennent la norme.

2.3.1- Dérogation à la règle de l'unicité de caisse

Selon la règle de l'unité de trésorerie, tous les fonds de l'Etat et des organismes Publics autres que l'Etat sont déposés au Trésor Public11. La règle de l'unicité de caisse stipule, quant à elle, que toutes les recettes de l'Etat doivent se trouver dans un même compte et à un même endroit ; ceci, afin de permettre une meilleure lisibilité des ressources de l'Etat et de faciliter une bonne gestion de la trésorerie. Ces diverses règles tirées des principes budgétaires n'ont pas été respectées par le Trésor Public centrafricain. En effet, la totalité des

fonds de l'Etat centrafricain n'est pas déposée au Trésor Public mais plutôt dans les banques secondaires. De plus, ces fonds sont répartis dans plusieurs comptes. Cette situation constitue une très grave violation à la règle de l'unicité de caisse et de l'unité de trésorerie.

De même, l'organisation du système de paiement du Trésor Public centrafricain conduit à une violation du principe de non compensation de recettes aux dépenses. En effet, le compte « Guichet Unique » qui collecte les redevances portuaires ainsi que le compte

« Bois » qui collecte les recettes d'exportation de bois, sont uniquement destinés à couvrir les dépenses de salaires des agents de l'Etat et le paiement des pensions. En principe, toutes les recettes doivent être centralisées sur un seul compte unique à la BEAC avant de procéder au paiement de dépenses publiques. Le fait de réserver préalablement certaines recettes (les recettes du Guichet Unique et les recettes des exportations de bois) pour le paiement des salaires et pensions montre qu'il y a une violation du principe de non compensation et donc de la règle de l'universalité budgétaire.

2.3.2- Recours abusifs au paiement sans ordonnancement préalable

Les dépenses payées sans ordonnancement préalable, encore appelées « dépenses à la charge de trésorerie », ne doivent pas, selon les normes établies, dépasser un montant total de

4,5 milliards de FCFA par an. Mais le dysfonctionnement du système actuel de paiement , associé aux défaillances constatées dans la chaîne de paiement, font normaliser le paiement de ces dépenses. A titre d'exemple, au mois de janvier 2013, le montant total des ordres de paiement émis par les autorités budgétaires, payés à la charge de la trésorerie, a atteint un

montant de 8,4 milliards de FCFA12 ; la répartition est contenue dans le tableau ci-dessous :

11 Article 66 du décret portant Règlement Général sur la Comptabilité Publique Juillet 2009. Page 17.

12 Recourt massif à la procédure d'OP, 2AC page 15.

Tableau 1.7 : Répartition des Ordres de paiement caisse

Types de dépenses Montant (en FCFA)

Dépenses obligatoires 5.754 .497.737

Dépenses prioritaires 13 .050 .000

Autres dépenses 1 216. 409.670

Arriérés intérieurs 751.527 .787

Arriérés extérieurs 669.941.506

Total 8 .405 .426. 700

Source : Administration du Trésor (Service de la caisse principale)

Du tableau ci-dessus, il ressort que le montant très élevé des Ordres de Paiement émis au-delà du seuil fixé peut être expliqué par la défaillance du système de paiement du Trésor.

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