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Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré

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par Félix Bouyo Ndolédjé
Université de Ngaoundéré - Master II 2015
  

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    UNIVERSITÉ FACULTÉ

    DE NGAOUNDÉRÉ THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

    DES ARTS, LETTRES FACULTY OF ARTS, LETTER AND

    ET SCIENCES HUMAINES SOCIALS SCIENCES

    DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
    DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

    UNITÉ DE FORMATION DOCTORALE DE GÉOGRAPHIE
    GRADUATE TRAINING UNIT OF GEOGRAPHY

     

    DYNAMIQUE ET PERCEPTION DE LA BIODIVERSITÉ
    DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

    Professeur

    HDR

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du MASTER II en géographie

    Option : Géographie Environnement Naturel et Aménagement (GENA)

    Rédigé par :

    BOUYO NDOLEDJE Félix

    (Matricule 10A202 LF)

    Titulaire d'une licence en géographie

    Sous la direction de

    Pr. TCHOTSOUA Michel Dr. MBETOUMOU Marceline

    titulaire des universités Chargé de Cours

    de Géographie/Géomatique Département de Sociologie/Anthropologie

    Université de Ngaoundéré Université de Ngaoundéré

    Année académique 2014 /2015

     

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page 0

     
     
     
     
     
     

    UNIVERSITÉ FACULTÉ

    DE NGAOUNDÉRÉ THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

    DES ARTS, LETTRES FACULTY OF ARTS, LETTER AND

    ET SCIENCES HUMAINES SOCIALS SCIENCES

    DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
    DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

    UNITÉ DE FORMATION DOCTORALE DE GÉOGRAPHIE
    GRADUATE TRAINING UNIT OF GEOGRAPHY

     

    DYNAMIQUE ET PERCEPTION DE LA BIODIVERSITÉ
    DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

    Professeur

    HDR

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du MASTER II en géographie

    Option : Géographie Environnement Naturel et Aménagement (GENA)

    Rédigé par :

    BOUYO NDOLEDJE Félix

    Matricule : 10A202 LF

    Titulaire d'une licence en géographie

    Sous la direction de

    Pr. TCHOTSOUA Michel Dr. MBETOUMOU Marceline

    titulaire des universités Chargé de Cours

    de Géographie/Géomatique Département de Sociologie/Anthropologie

    PROGRAMME Projet PIAF

    JEUNES CHERCHEUSES ET

    JEUNES CHERCHEURS

    DOCUMENT SCIENTIFIQUE

    EDITION 2013

    Année académique 2014 /2015

     

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page i

    DÉDICACE

    À

    Toute la famille NDOLEDJE

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré ii

    REMERCIEMENTS

    Ils sont nombreux à apporter leur contribution, de diverses formes, à la réalisation de ce travail. Je leur réitère toute ma profonde reconnaissance et je tiens particulièrement à témoigner mes sincères remerciements à l'endroit :

    + Du Pr.TCHOTSOUA Michel, le superviseur principal, qui malgré ses occupations a accepté encadrer ce mémoire.

    + Du Dr. MBETOUMOU Marceline, qui a su rendre flexible son agenda pour co-superviser ce travail.

    + Du Dr.AOUDOU DOUA Sylvain pour le suivi et le financement mis a ma disposition pour mener à bien ce travail dans le cadre du projet PIAF.

    + Du PIAF et tout ses membres, pour la collaboration, le suivie et le soutien (matériel et financier).

    + De tous les enseignants de la Faculté des Arts Lettres et Sciences Humaines et plus spécialement au Doyen, le Pr.IYA MOUSSA, le Pr. WAKPOUNOU Anselme, le, le Pr. NDAME Josephe, Pierre, pour la formation octroyée.

    + Des assistants, du département de géographie, d'avoir mis à ma disposition toutes les

    données nécessaires à la rédaction de ce mémoire et d'avoir participé à éclairer et
    orienter une grande partie de ce travail de recherche.

    + De Markus Bakaira et Hadja Zenabou, avec qui nous avons partagé des moments difficiles sur le terrain dans le cadre du projet PIAF.

    + Des différents services administratifs de Ngaoundéré, d'avoirs mis à ma disposition des documents et des données nécessaires à l'élaboration de ce travail, ce sont en particulier les services du MINFOF, et des différentes Communes de Ngaoundéré.

    + Merci également à mes proches (famille et amis), qui m'ont soutenu dans les moments difficiles bien connus des étudiants ainsi qu'à toute personne m'ayant soutenu et encouragé durant ce parcours.

    Tous auront ainsi contribué à l'évolution positive des préoccupations environnementales de la communauté nationale et internationale sur le devenir de la biodiversité dont la pérennisation conditionne la survie de l'humanité.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré iii

    SOMMAIRE

    DÉDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    RÉSUMÉ : iv

    ASTRACT: iv

    LISTE DES TABLEAUX v

    LISTE DES FIGURES vi

    LISTE DES PHOTOGRAPHIES vii

    LISTE DES PLANCHES vii

    LISTE DES ANNEXES vii

    SIGLES ET ACRONYMES viii

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

    PROBLÉMATIQUE 3

    QUESTIONS DE RECHERCHE 5

    CONTEXTE SCIENTIFIQUE 6

    OBJECTIFS 9

    HYPOTHÈSES 9

    CADRE GÉOGRAPHIQUE 10

    CADRE CONCEPTUEL 11

    CADRE THÉORIQUE 15

    MÉTHODOLOGIE 16

    OUTILS 19

    RÉSULTATS ET INTÉRÊTS 21

    ORGANISATION DU TRAVAIL 22

    CHAPITRE 1. NGAOUNDÉRÉ: UNE LOCALITÉ AUX POTENTIALITÉS PHYSIQUES ET

    HUMAINES VARIÉES 24

    CHAPITRE 2. ETATS DE LIEUX ET SPATIALISATION DE LA BIODIVERSITÉ 37

    CHAPITRE 3. IMPACTS DE DEUX TYPES DE CONSOMMATION DE LA BIODIVERSITÉ SUR

    LA DYNAMIQUE DES ESPECES: LE BOIS ÉNERGIE ET LA VIANDE DE BROUSSE 66

    CHAPITRE 4. PERCEPTION LOCALE DE LA DYNAMIQUE DE LA BIODIVERSITE.ET

    INTEGRATION DES SAVOIRS LOCAUX DANS LA GESTION DE L?ENVIRONNEMENT 94

    DISCUSSION 121

    CONSLUSION GÉNÉRALE 124

    BIBLIOGRAPHIE 127

    ANNEXE i

    TABLE DE MATIERES 133

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré iv

    RÉSUMÉ :

    L'importance de conserver et protéger la biodiversité est indéniable, en vue de pérenniser les ressources biologiques, indispensables au développement socio-économique durable du pays. La ville de Ngaoundéré, tout comme le reste du monde subit de plein fouet les effets néfastes de l'épuisement des ressources naturelles, du fait de la surexploitation et des pressions anthropiques qui ne cessent de s'accentuer. Face à ce phénomène, des stratégies sont entreprises tant sur le plan national que local. Dans ces stratégies de protection de la biodiversité, le facteur humain reste un élément important dans la gestion des ressources naturelles, dans la mesure où, l'homme joue tour à tour le rôle de destructeur et de protecteur de la biodiversité. La présente étude vise à contribuer à la gestion durable de la biodiversité. Pour ce faire, différentes méthodes ont été utilisées en fonction des informations recherchées. À partir d'une démarche interdisciplinaire entre les sciences géographique et l'ethnologie, à travers des études biogéographiques, cartographiques, et des enquêtes socioéconomiques (entretiens et listes libres) auprès des populations (50), nous ainsi fait un état de lieu de la dynamique de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré et ensuite évaluer les perceptions des populations au sujet des questions relatives aux changements environnementaux à travers la dynamique de leur biodiversité.

    Mots clés : Biodiversité, surexploitation, gestion des ressources naturelles, développement durable, Ngaoundéré.

    ASTRACT:

    The importance of conserving and protecting biodiversity is undeniable, to sustain biological resources essential to sustainable socio-economic development of the country. The city of Ngaoundere, as the world suffered the brunt of the adverse effects of the depletion of natural resources, due to overexploitation and anthropogenic pressures that continue to increase. Faced with this phenomenon, strategies are companies both nationally and locally. In these strategies to protect biodiversity, the human factor remains an important component in the management of natural resources, to the extent that, the man turns playing the role of protector and destroyer of biodiversity. This study aims to contribute to the sustainable management of biodiversity. To do this, different methods were used depending on the desired information. From an interdisciplinary approach between geographical sciences and ethnology, through biogeographical studies, mapping, and socioeconomic surveys (interviews and free lists) among populations (50), and we made a state instead of dynamics of biodiversity in the town of Ngaoundere and then evaluate the perceptions of people about the issues related to environmental change through the dynamics of their biodiversity.

    Keywords: Biodiversity, exploitation, natural resources management, sustainable development, Ngaoundere.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré v

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1. Les informations recherchées dans l'approche sociale 17

    Tableau 2. Catégories d'usages et de valeurs 17

    Tableau 3. Caractéristique de la population enquêtée 19

    Tableau 4. Exemple d'inventaire floristique par la méthode de la Freelist et usages 20

    Tableau 5. Exemple d'inventaire faunique par la méthode de la Freelist 20

    Tableau 6. Répartition des données démographiques par commune 31

    Tableau 7. Paramètres méteorologiques pris en compte dans l'observation 49

    Tableau 8. Richesse spécifique en oiseaux des différents sites.d'observation (d'habitat, des

    champs et de brousse) 52

    Tableau 10. Fréquence et Dominance 60

    Tableau 15. Le gibier vendu sur les marchés de la ville de Ngaoundéré 78

    Tableau 16. Les lieux de vente de viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré 80

    Tableau 17. Prix des viandes et poissons à Ngaoundéré (prix au kg en FCFA) 82

    Tableau 18. Tendances des ménages perçues sur les espèces fauniques 88

    Tableau 19. Niveau de perception selon les âges 97

    Tableau 20. Noms vernaculaires employés par les acteurs locaux pour représenter la

    biodiversité 100

    Tableau 21. Récapitulatif des données collectées pour la recherche 107

    Tableau 22. Les animaux totems 109

    Tableau 24. Classe de protection des animaux 119

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré vi

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1. Localisation de la zone d'étude 10

    Figure 2. Régions climatiques du Cameroun 27

    Figure 3. Hauteur pluviométrie de Ngaoundéré 1985 à 2013 28

    Figure 4. Les différents niveaux d'appréciation de la biodiversité 39

    Figure 5. Les espaces verts dans la ville de Ngaoundéré 44

    Figure 6. Spatialisation des personnes enquêtées et sites d'observation 46

    Figure 7. Techniques de recensement de l'avifaune par points d'écoute 47

    Figure 8.Diversité spécifique d'oiseaux observés 51

    Figure 9. Variations des effectifs d'oiseaux dans les paysages 53

    Figure 10.Variations spatiales entre habitats et le long d'un gradient d'urbanisation 54

    Figure 11. Dynamiques spatiales des populations d'oiseaux à l'échelle du paysage 55

    Figure 12. Diversité spécifique des animaux listés par les répondants dans les Feelist 56

    Figure 13. Repartition en classe de famille des aminaux listés 57

    Figure 14. Dynamique spécifique de la faune sauvage sur un gradiant aire protégée-zone

    rurale-milieu urbain 57

    Figure 15. Relevées floristiques par la métodes de la freelist 59

    Figure 16. Distribution des pourcentages des espèces inventoriées 61

    Figure 17. Répartition des types d'occupation du sol de Ngaoundéré en 2014 63

    Figure 18.Taux d'occupation des formations végétales (savanes et forêts) 63

    Figure 19. Occupation du sol de Ngaoundéré 2014 64

    Figure 20. Consommations familiales des différentes sources d'énergie 69

    Figure 21. Répartition des consommateurs de bois de chauffe à Ngaoundéré 70

    Figure 22. Especes utilisées pour le bois de chauffe 73

    Figure 23. Repartition des moyens de transports sur les axes routiers de Ngaoundéré 74

    Figure 24. La filière Viande de brousse 77

    Figure 25.Le réseau du consommateur 79

    Figure 26. Les sources de proteines et prix de vente 82

    Figure 27. Les bassins d'approvisionnement en viande de brousse 83

    Figure 28. Effectif des ravitaillement en viande de brousse en provenance d'aires protégées 84

    Figure 29. Extension de la ville de Ngaoundéré 90
    Figure 30. Modèle conceptuel illustrant les effets de pressions anthropiques directs et indirects

    sur la biosphère 92

    Figure 31. Effectifs des âges des informateurs 96

    Figure 32. Les principaux groupes ethniques interrogés 98

    Figure 33. Proportion des personnes ayant entendu parler ou pas de biodiversité 99

    Figure 34. Espèces mammifères recensées dans les freelist et données du rapport du

    Cameroun à la CDB 102

    Figure 35. Perception de la dynamique du peuplement ligneux 104

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré vii

    LISTE DES PHOTOGRAPHIES

    Photo 1. Case traditionnelle peul, située au Nord-Ouest du Lamidat de Ngaoundéré 34

    Photo 2. Culture de patate dans un champs à Ngaoundéré troisième 35

    Photo 3. Troupeau de boeufs au pâturage sur un tapis herbacé dégradé 36

    Photo 4. Pépinière de Senna siamea mise 113

    Photo 5. Des paquets de viande de brousse saisis à Ngaoundéré. 118

    LISTE DES PLANCHES

    Planche 1. Espace vert dans la ville de Ngaoundéré 43

    Planche 2. Embelissement de la ville et épanoiussement 43

    Planche 3. Vente du bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré. 71

    Planche 4. Les moyens de transport de bois sur les axes routiers de Ngaoundéré 75

    Planche 5. Les marchés de bois à Ngaoundéré 76

    Planche 6. Les marchés de vente de viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré 80

    Planche 7. Les indices d'anthropisation dans la réserve forestière de Ngaoundéré 85

    Planche 8. Le braconnage au parc national de la bénoué 89

    LISTE DES ANNEXES

    ANNEXE 1. Le guide d'entretien i

    ANNEXE 2. Les inventaires iii

    ANNEXE 3. Documents administratifs vii

    ANNEXE 4. Les Freelist x

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré viii

    SIGLES ET ACRONYMES

    BUCREP Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population

    CAO Cartographie Assistée par Ordinateur

    CDB Convention sur la Diversité Biologique

    ECOFOR Ecosystèmes Forestiers

    ERE Education Relative à l'Environnement

    GPS Global Positionning System

    I.K.A Indice Kilométrique d'Abondance

    I.P.A Indice Ponctuel d'Abondance

    MINADER Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

    MINEPAT (Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire

    MINEPDED Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable

    MINEPIA Ministère de l'Elevage, de la Production et des Industries Animales

    MINFOF Ministère des Forêts et la Faune

    OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique

    ONU Organisation de Nations Unies

    PCD Plan Communal de Développement

    PIAF Programme Interdisciplinaire des indicateurs autochtone de la Faune et de la

    flore

    PNB Parc National de la Bénoué

    PSR Propose a Standards Recomendation

    RGPH Récenssencement Général de la Population et de l'Habitat

    SPSS Statistical Package for Social Sciences

    UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

    UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré ix

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page 1

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    La protection de l'environnement est devenue depuis Stockholm (1972)1, une préoccupation majeure pour la communauté internationale. Nombreuses sont les atteintes au milieu naturel, mais il y'en a une dont les conséquences touchent rapidement toute la terre, la disparition de la biodiversité (Jean Nke Ndih 2008). La biodiversité est devenue au cours des dernières années, depuis la conférence de Rio avec la Convention sur la Diversité Biologique (CDB1992), notamment l'une des préoccupations majeures en matière d'environnement au même titre que la déforestation ou le changement climatique, avec lesquels elle est d'ailleurs intimement liée. De multiples programmes de recherche nationaux et internationaux ont abordé la question, donnant naissance à une littérature considérable, permettant de mieux connaître la diversité du vivant et les enjeux qui la concernent (UNESCO, 2009).

    Chiffres à l'appui, les estimations tendent à montrer une érosion accélérée de la biodiversité à l'échelle internationale (E Wilson (1993) : « au moins 20 % des espèces vont disparaître au cours des trente prochaines années »), La convention sur la diversité biologique estimait en 2000 que 54000 espèces végétales et 5200 espèces animales faisaient face à l'extinction, et ce principalement à cause de l'action humaine (CDB, 2000). Ces projections inquiétantes relevaient pour l'essentiel d'une approche de la biodiversité au niveau spécifique. Depuis lors d'autres niveaux d'approche ont été développées, de la dimension génétique de la biodiversité à sa dimension écosystémique. Cette complexité des niveaux d'appréhension du phénomène restait toutefois sous la dépendance étroite de concepts issus des sciences de la vie. Ce n'est que plus récemment que la biodiversité fut analysée plus globalement comme une résultante de la diversité paysagère, voire même comme un aspect d'une diversité plus large : la diversité bioculturelle. Elle quittait ainsi le strict point de vue des sciences naturalistes pour intégrer l'apport des sciences sociales2, le rôle de l'histoire, des acteurs avec leurs pratiques, leurs usages et leurs perceptions.

    Cette approche sociale de la biodiversité se justifie déjà, depuis le sommet mondial du développement durable à Johannesburg en 2002, à l'issu duquel, les acteurs de la conservation à l'échelle internationale reconnaissent la nécessité de prendre en compte les dimensions

    1 En juin 1972, a lieu la conférence des Nations Unies à Stockholm, en Suède afinde sensibiliser et de définir les problèmes environnementauxqui nécessitent une coopération internationale.

    2 Sciences sociales : ensemble des connaissances et des informations sur les groupes humains (le Grand Robert 2010).

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 2

    sociales de la biodiversité, les savoirs des acteurs locaux et d'impliquer ces acteurs dans les programmes de conservation et de préservation de la biodiversité tout en répondant aux attentes des communautés et en assurant le maintien des services assurés par la biodiversité (condition de vie, alimentation, santé, économie). Une telle évolution vers des problématiques plus ouvertes au(x) champ(s) des sciences sociales se manifeste clairement au travers de récents appels d'offre sur le thème, notamment celui de l'Institut Français de la Biodiversité (2002) sur « la dynamique de la biodiversité et les modalités d'accès aux milieux et aux ressources », celui du GIP ECOFOR (2005)3 sur le thème « biodiversité et gestion forestière : enjeux écologiques, enjeux sociaux », celui de l'Agence Nationale de la Recherche (2005) enfin qui propose deux axes de réflexion portant sur les impacts économiques et sociaux des changements de la biodiversité et sur les pratiques d'utilisation et de conservation des espèces. C'est aussi dans le même cadre que s'inscrit le projet PIAF (Programme Interdisciplinaire sur les indicateurs Autochtones de la Flore et de la faune).

    PIAF est un programme de recherche pluridisciplinaire et comparatif cherchant à saisir sur trois continents et quatre pays (France, Etats-Unis, Cameroun et Zimbabwe), comment, dans un contexte de forte mutation des mondes ruraux et urbains (pressions démographiques, changements climatiques, politiques de conservation de la nature), les populations locales (usagers, mais aussi gestionnaires) élaborent des diagnostics de changements de leurs environnements immédiats à partir de l'observation de l'état de leurs biodiversités et comment ces diagnostics leur permettent de gérer ou de protéger leurs territoires et leurs biodiversités au quotidien et de construire des stratégies d'adaptation aux changements perçus4. PIAF Cameroun, voudrait faire émerger une vue générale de la perception, de l'observation de la biodiversité, des changements environnementaux, en ville (Ngaoundéré) ou en campagne (Djaba et Boumba au Nord-Cameroun). Le projet cherche également à saisir la façon dont les sociétés envisagent localement les repercussions des transformations de leurs territoires. Quels sont les diagnostics des usagers ou des gestionnaires (identification des changements, causes, interpretation et straégies d'adaptaion), et comment ces différents diagnostics se confrontent pour une compréhension des enjeux de la promotion des cogestions pour la sauvegarde de la biodiversité.

    3 Pour répondre à des questions pressantes des gestionnaires de l'environnement et éclairer les engagements internationaux de la France, notamment en matière de biodiversité, le Ministère chargé de l'environnement, en coordination avec l'Institut Français de la Biodiversité, a lancé en 1999 le programme de recherche Écosystèmes Tropicaux, qui associe aux préoccupations sociétales la protection de la biodiversité et des ressources vivantes

    4 http:/ www.anr-piaf .org

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 3

    PROBLÉMATIQUE

    Dans le contexte de l'adaptation aux changements environnementaux, il importe d'évaluer et de développer si nécessaire la connaissance qu'a une communauté du milieu dans lequel elle vit. Cette connaissance passe par l'identification et la quantification des modifications qui se sont produites dans le milieu côtier et par l'identification correcte des causes associées aux divers types de changements. À partir de cette connaissance, il sera possible de faire la discrimination entre les changements ayant une origine planétaire, difficilement contrôlables par des actions locales, et les changements ayant une origine locale, pour lesquels il est beaucoup plus facile de responsabiliser la communauté qui sera alors capable d'apporter des mesures correctives et d'augmenter ainsi sa résilience.et utiliser de façon durables la biodiversité (faune et flore).

    Le concept de biodiversité en tant que problème de l'environnement s'est formalisé au début des années 1980 (Lévêque C. et al 2008)5, et s'est concrétisé lors de la conférence de Rio de Janeiro en 1992, avec la signature de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). A la fin de XXème siècle, les hommes prenaient conscience de leur impact sans précédent sur les milieux naturels et des menaces d'épuisement des ressources biologiques. Mais pour les « pays en développement » le défit de préservation de l'environnement reste comme une épine dans le pied dans un contexte d'urbanisation des villes des pays en voie de développement.

    Dans les pays en voie de développement tout comme dans la ville de Ngaoundéré, la problématique des rapports hommes-nature se double de celle, impérieuse, du développement économique et social et de la réduction de la pauvreté. Si l'on se réfère à un état présumé idéal de la biodiversité qu'il faudrait conserver, ce couple environnement/développement apparaît à bien des égards comme conflictuel ou contradictoire. L'expérience montre que des politiques exogènes de conservation se heurtent aux logiques des acteurs locaux (Stervinou V et al. 2013) . Elles se traduisent souvent par la remise en cause des règles coutumières d'accès aux ressources et d'usage et provoquent d'importantes dérégulations, préjudiciables autant à l'environnement qu'aux populations. Ces politiques ne peuvent plus, aujourd'hui, satisfaire au double objectif de durabilité écologique et de durabilité sociale qui est celui maintenant visé par l'aide au développement.

    5 Christian Lévêque et Jean-Claude Mounolou (2008). Biodiversité Dynamique biologique et conservation, 2 e édition.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 4

    Nous soulevons la question suivante : dans quelle mesure les connaissances qu'ont les citoyens d'une communauté sur les changements environnementaux locaux pourraient servir à la prise de décision en matière de gestion des ressources biologiques (produits forestier ligneux et animaux sauvages) sur leur territoire. Nous supposons qu'une communauté entretient des relations étroites avec son environnement, et en cela est dépositaire d'une mémoire et d'un savoir précieux relatifs aux changements qui y interviennent. Cette acuité de la perception pourrait alors être convertie en mobiles d'action et ainsi devenir le levier d'une plus grande résilience de la communauté. Dans l'analyse du rôle des connaissances d'acteurs dans le développement de connaissances scientifiques, notre approche a pour objectif de « formaliser et rendre visibles les connaissances des acteurs pour produire des connaissances opérationnelles » et d'apprécier de ce fait la dynamique de la biodiversité à travers les perceptions locales.

    Dans le cadre d'une analyse de la structure et de la dynamique des formations végétales et des mammifères (viande de brousse) et oiseaux dans la ville de Ngaoundéré et des relations qu'entretiennent les populations humaines avec ces ressources, nous avons testé une méthode d'évaluation des perceptions et des représentations des acteurs locaux vis-à-vis des espèces animales et végétales qu'ils côtoient. Nous décrivons dans cette note les apports de cette méthode à une compréhension élargie des systèmes de représentation de la nature, appliquée en parallèle à des analyses de la diversité botanique et faunistique et de leurs usages.

    Les habitants de Ngaoundéré utilisent les ressources de la forêt et de la savane à diverses fins : pour la vannerie, le bois de construction et pour la collecte de plantes alimentaires et médicinales ; les ressources de la faune quant à elles, sont utilisées pour la consommation (viande de brousse) L'équilibre dynamique entre l'homme et son milieu dépend en grande partie de l'usage parcimonieux que les hommes ont sur les ressources naturelles. Une trop forte pression anthropique ou des changements profonds dans les activités traditionnelles (augmentation de l'élevage bovin, développement d'une culture consommatrice d'espace) entraîne inéluctablement une transformation du paysage forestier. Les représentations et perceptions humaines à l'égard des espèces animales et végétales constituent des paramètres déterminants dans la compréhension de l'état et de l'évolution d'un écosystème. Dans le cadre d'un programme de gestion de la biodiversité, il est essentiel

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 5

    de tenir compte des interactions hommes/milieu et d'identifier les espèces à forte charge symbolique.

    La biodiversité est devenue le cadre de réflexion et de discussion dans lequel on est amené à revisiter l'ensemble des questions posées par les relations que l'homme entretient avec les autres espèces et les milieux naturels. Quoi qu'il en soit, la question de la biodiversité a maintenant pris place parmi les grands problèmes d'environnement global, comme le changement climatique ou la déplétion6 de la couche d'ozone.

    QUESTIONS DE RECHERCHE

    Dans un contexte d'accompagnement de communautés visant à mettre en place des stratégies d'atténuation et d'adaptation aux changements environnementaux, nous soulevons les questions suivantes :

    Question principale

    Quel regard les populations citadines portent-elles sur l'état et l'évolution de la biodiversité ?

    Questions spécifiques

    ? Quels sont les facteurs responsables de la dynamique de la biodiversité dans la ville de

    Ngaoundéré ?

    ? Comment les populations perçoivent les changements environnementaux à travers la
    l'évolution du couvert végétal et la faune (mamifère et oiseaux) ?

    ? Dans quelle mesure les connaissances qu'ont les citoyens sur les changements

    environnementaux locaux pouraient servir à la prise de décision en matière de gestion de la flore et de la faune?

    6 État d'épuisement qui en résulte

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 6

    CONTEXTE SCIENTIFIQUE

    Plusieurs travaux ont été faits sur la biodiversité. C'est dans ce cadre que plusieurs ouvrages ont été publiés sur les problématiques relatives à la biodiversité. Pour ce qui est du milieu urbain, considérée comme un ensemble morphologique, physionomique, social et culturel différencié (Cosinschi et Racine, 1998), la ville est un milieu complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où s'articulent diverses interactions hommes/milieux mettant en jeu l'espace. Cet espace géographique en constante mutation infrastructurelle, s'accompagne également de nombreuses mutation ou dynamisme du milieu naturel.

    De nombreux travaux ont été effectués dans le but d'apporter les solutions au phènomène d'extention des villes au détriment des espaces naturels, afin de permettre l'émergence d'une biodiversité propre au milieu urbaine (la biodiversité urbaine). Compte tenu des multiples orientations que les chercheurs donnent à leurs travaux, nous avons ceux qui ont effectué des travaux sur les sites naturels, d'autre qui se sont concentrés les facteurs d'évolution régressive ou progressive de la biodiversité en milieu urbain, comme l'étalement urbain pour en tirer les avantages économiques qui participent au développement local des régions, d'autres encore qui se sont focalisés sur les enjeux de la biodiversité en milieu pour les populations locales, et ceux qui, dans la même lancée ont abordé l'aspect social de la biodiversité.

    S'agissant des pressions sur la biodiversité, Tchotsoua M. (2001)7, estime que la croissance démographique et l'étalement des villes sont des facteurs considérables de la transformation des paysages, pour lui, en même temps que de la superficie du bâtie augmente, les formations végétales reculent sur les normes de Ngaoundéré. Dans le même ordre d'idée, Dorier-Apprill E. (2006) dans : Ville et environnement, estime que l'urbanisation de la planète est le fait géographique majeur d'aujourd'hui : mégalopoles, conurbations, étalement périurbain, poussée des villes petites et moyennes, entrainent des pressions sur l'environnement et participe ainsi à la diversification des paysages et à la dynamique de la biodiversité. Leadley et al. (2010) identifient les facteurs suivants : la modification des habitats, le changement climatique, la surexploitation, les espèces envahissantes et la pollution. De même, Rahim Aguejdad (2011) dans sa Thèse portant sur l'étalement urbain et évaluation de son impact sur la biodiversité, présente d'une manière général les caractéristiques du milieu urbain en termes d'infrastructures et de paysage écologiques. Il

    7 Pressions urbaines et la dynamique des paysages sur les mornes de Ngaoundéré, 2001.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 7

    démontre alors comment l'évolution de la ville constitue un puissant facteur de dégradation de la biodiversité en milieu urbain.

    . Par ailleurs, dans un contexte de développement des pays du Sud, Raimond C. (2015), estime que parmi les facteurs de changements globaux habituellement évoqués comme responsables de l'érosion de la biodiversité, la croissance démographique et les changements d'occupation des sols sont assurément les plus certains en Afrique Subsaharienne, et les plus rapides.

    Parlant de la dynamique de la biodiversité, Rameau JC. (1999), estime que : la diversité d'un paysage s'explique déjà par une logique spatiale liée aux variations des conditions naturelles et anthropiques. Un paysage est une mosaïque de compartiments naturels qui possèdent chacun des caractères écologiques propres ; ils sont caractérisés par des communautés végétales et animales dotées d'un fonctionnement spécifique (écosystèmes). Mais tout paysage répond aussi et surtout à une logique dynamique d'ordre temporel. Le tapis végétal est en mouvance générale et permanente. Plusieurs phénomènes sont à l'origine de cette mouvance : la croissance et la disparition des espèces, la concurrence intra et surtout interspécifique (pour l'espace, la lumière, la nourriture). D'une manière générale, ces phénomènes dynamiques induisent des modifications des populations (dynamique démographique des populations d'espèces végétales, par exemple), des communautés végétales (transformation progressive d'une communauté en une autre), de certaines conditions écologiques (sols, conditions micro climatiques), des peuplements animaux.

    Par ailleurs, les transformations sur la biodiversité, seraient également tributaires de la combinaison des facteurs liées aux pressions anthropiques, mais également des facteurs naturels. C'est dans ce sens que Hady Diallo (2011), estime que la physionomie des formations végétales est influencée par deux facteurs : les changements climatiques et les activités humaines. Les premiers sont considérés comme inéluctables à l'échelle du siècle, et leurs effets sur la disparition d'espèces sont généralement limités. En revanche, l'impact des activités humaines est susceptible d'être à l'origine de modifications de la succession végétale et de la dégradation de l'environnement.

    C'est dans ce contexte, marqué par les effets d'une urbanisation croissante sur les habitats naturels et les peuplements de faune et de flore, que la demande sociale pour une biodiversité urbaine et une nature de proximité en ville, les problèmes posés par la

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 8

    cohabitation homme-nature et les exigences imposées par le développement durable expliquent l'intérêt grandissant et les enjeux que représente l'étude du fonctionnement des écosystèmes écologiques en ville. La ville est donc un écosystème ou plutôt un « macro-écosystème » original qui, abordé très récemment par l'écologie du paysage sous le vocable « nouvelle écologie urbaine » (Rahim Aguejdad 2011), représente actuellement un véritable champ d'études intégrant de nombreuses approches à cet effet, notamment l'approche sociale.

    Plusieurs travaux récents, s'intéressant à l'étude de la conservation de la biodiversité en milieu urbain, apportent des réponses à la compréhension des facteurs et mécanismes qui régissent les processus de colonisation, d'adaptation et d'organisation des espèces animales et végétales face au processus d'urbanisation.

    S'agissant de l'approche sociale de la biodiversité, cela ressort déjà depuis le sommet mondial du développement durable à Johannesburg en 2002, les acteurs de la conservation à l'échelle internationale reconnaissent la nécessité de prendre en compte les dimensions sociales de la biodiversité, les savoirs des acteurs locaux et d'impliquer ces acteurs dans les programmes de conservation et de préservation de la biodiversité tout en répondant aux attentes des communautés et en assurant le maintien des services assuré par la biodiversité.

    Au regard de ces travaux scientifiques, il ressort que la biodiversité est un domaine convoité par plusieurs disciplines. C'est ainsi que géographes, anthropologues, historiens et spécialistes en aménagement du territoire ont mené des recherches associant le plus souvent la biodiversité au monde rural. Mais s'agissant de la biodiversité dans la ville, il s'avère que cet aspect est encor peut explorer (Rahim 2010). Cependant, cette faille dans la quelle s'inscrit le présent travail, se présente comme une perspective de recherche qu'il convient d'exploiter. Autrement dit, c'est la prise en compte de cet aspect qui marque la particularité de notre travail. Dans ce travail, nous entendons mener une étude sur les facteurs causals de l'évolution de la biodiversité, et des perspectives d'une société locale soucieuse du dévenir des ressources de leur territoir, et promouvoir ainsi à une gestion durable de ces ressources biologiques.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 9

    OBJECTIFS

    Pour mener à bien notre travail, des objectifs ont été fixés et s'articulent autour d'un objectif principal et des objectifs spécifiques.

    Objectif principal

    Faire un état de lieu de l'évolution du couvert végétal ligneux, des mamifères et oiseaux dans la ville de Ngaoundéré à travers des observations directes et par la perception des populations.

    Objectifs spécifiques

    ? Déterminer les facteurs responsables de la dégradation du couvert végétal, de la disparition ou de l'apparition des mamifères et oiseaux dans la ville de Ngaoundéré ;

    ? Comprendre les représentations des acteurs (scientifiques, gestionnaires, associations, habitants) et analyser les pratiques qui en découlent.

    ? Comprendre et aider à la construction de méthodes de gestion durable de la biodiversité dans la ville

    HYPOTHÈSES

    Hypothèse principale

    le couvert végétal et la faune sauvage (mamifère) de Ngaoundéré regresse sous l'effet, voire disparassent sous l'effet des préssions anthropiques (croissance urbaine, consommation du bois et de la viande de brousse) :

    Hypothèses spécifiques

    ? La croissance urbaine et la surexploitation (exploitation intense du bois pour le chauffage, commerce et consommation de la viande de brousse dans la ville) des ressources biologiques (arbres et animaux), sont responsables de la dynamique de biodiversité.

    ? La regression du couvert vévétal, la disparition ou l'apparition des mammifères et oiseaux, sont des indicateurs des changements environnementaux perçus par les populations locales.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 10

    ? la perception pourrait être convertie en mobiles d'action et ainsi devenir le levier d'une plus grande résilience de la communauté face aux changements environnementaux et la prise de conscience de celle-ci des impacts qu'elle a sur son milieu.

    CADRE GÉOGRAPHIQUE

    Ngaoundéré est une ville du Cameroun, chef-lieu de la région de l'Adamaoua. La ville se situe au nord de la région sur le plateau de l'Adamaoua. C'est un carrefour important du commerce régional puisque c'est un passage obligé du transport routier entre les villes du Sud du pays et les villes du Nord jusqu'au Tchad. Elle est la ville terminus du train. Ngaoundéré se démarque par un mont sur lequel est assis un rocher arrondi, ce qui fait dire aux populations qu'elle est le nombril de l'Adamaoua. C'est par le décret N°83/390 du 22 août 1983 que Ngaoundéré devient le chef-lieu de la nouvelle province de l'Adamaoua. Le 12 novembre 2008, le décret N°2008/376 fait de cette ville le chef-lieu de la région de l'Adamaoua. Enfin, le 17 janvier 2008, la communauté urbaine de Ngaoundéré (Figure 1) est créée.

    Source : carte routière du Cameroun et base de données SOGEFI 2015 Réalisé par Bouyo 2015

    Figure 1. Localisation de la zone d'étude

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 11

    L'espace géographique que couvre notre étude est Ngaoundéré, capitale régionale de l'Adamaoua. Il est compris entre les 8° et 15° longitudes Est et le 6° et la 8° latitude Nord. Limitée au nord par Mbé, à l'ouest par Martap, au sud par Nyambaka, et à l'est par Nganha (Figue 1).

    CADRE CONCEPTUEL

    Cette partie présente les concepts et l'orientation théorique qui sous tendent les analyses des données collectées pour cette étude. elle a en effet permis d'expliquer les différents concepts clés utilisés dans ce travail . D'entrée de jeu, rappelons tout d'abord qu'un concept est une représentation générale et abstraite de la réalité d'un objet, d'une situation ou d'un phénomène; Concept vient du participe passé latin conceptus du verbe concipere, qui signifie « contenir entièrement », « former en soi ». Le concept se distingue donc aussi bien de la chose représentée par ce concept, que du mot, de la notion, ou de l'énoncé verbal, qui est le signifiant de ce concept8. Il serait donc utile dans le cadre de ce travail de s'approprier de concepts :

    ? Biodiversité

    La Convention sur la Diversité Biologique (CDB 1992), définit la biodiversité comme étant la «variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres systèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes». Biodiversité, néologisme composé à partir des mots bio « vie » et diversité, désigne la diversité des espèces qui peuplent la Terre. Des plantes aux animaux en passant par les bactéries et les champignons.

    Le grand scientifique américain, Edward O. Wilson, considéré comme l'inventeur du mot « biodiversity », Biodiversité, contraction de diversité biologique, en donne la définition suivante : « la totalité de toutes les variations de tout le vivant ».

    La biodiversité reflète le nombre, la variété et la variabilité des organismes vivants. Le concept englobe la diversité au sein des espèces, entre les espèces et entre les écosystèmes. Il couvre également la façon dont cette diversité change d'un endroit à un autre et au fil du

    8 https://fr.wikipedia.org/wiki/Concept

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 12

    temps. On peut distinguer trois niveaux de complexité croissante dans le concept de biodiversité : Le niveau élémentaire, celui de l'individu isolé qui traduit la diversité morphologique et physiologique (diversité phénotypique) des organismes à laquelle est associée la plupart du temps une variabilité génétique (génotypique), chaque individu ayant un patrimoine génétique qui lui est propre dans la quasi-totalité des cas, Le niveau ultérieur, celui de l'espèce(diversité spécifique), est d'importance majeure et sert de référence fondamentale dans toutes les actions de conservation de la biodiversité, l'échelle de la biodiversité comporte comme un niveau supérieur celui de l'écosystème(diversité écosystémique). Ce dernier présente des particularités qui lui sont propres (Ramade F, 2008).

    Dans le cadre de notre travail, nous entendons par biodiversité l'ensemble de la flore (ligneux et de la faune (mammifère et oiseaux) de la région. Nous n'utilisons aucune définition restrictive, même si nos recherches ont surtout porté sur les dérivés de la biodiversité (bois et viande de brousse). Les espèces domestiquées ont été incluses mais elles n'ont pas fait l'objet d'un travail détaillé.

    ? Dynamique de la biodiversité

    La « dynamique » est considérée comme la partie de la science qui étudie les objets dans leur muvement et leur devenir (Ganota 2010). Ce concept est également utilisé pour décrire les variations d'un phènomene dans le temps, en identifiant les processus qui sont à l'origine. Le la dynamique pour le dictionnaire Larousse (2010), désigne le processus d'évolution des phénomènes dans le temps. Par ailleurs, Ramade F (2008). Une communauté d'espèces biologiques dynamiques désigne : « l'évolution dans le temps de la structure d'une communauté induite par une variation de certains facteurs écologiques ou encore par une pertubation endogène ou exogène provoquant l'apparition d'une succession régressive ou progressive à partir du climax ou vers ce dernier selon la période à laquelle on examine la communauté à partir du temps initial. En géographie, ce concept est essentiellement temporel et lorsqu'on étudie la dynamique d'un d'un système, on est amené à identifier les changements qui surviennent et analyser les trajectoires possibles de ces changements. Générallement, écologues et géographes l'utilisent pour désigner l'évolution progressive ou regressive des espaces naturels.

    Dans le cadre de notre travail, le concept de dynamique de la biodiversité désigne un ensemble d'évolutions (rareté, disparition, stabilité, et apparition) des espèces dans le temps et dans l'espace, perçu par les populations.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 13

    ? Perception

    Bien que nous vivions dans le même monde, nous percevons ses manifestations de façon similaire par nos sens, mais nous les interprétons différemment. En psychologie, la perception est le processus de recueil et de traitement de l'information sensorielle. La perception d'une situation fait appel donc, à la fois aux sens et à l'esprit (Wikipedia, l'encyclopédie libre). Dans le même ordre d'idées, Lewin (1996) et Olatoundé (2005) ont défini la perception comme le processus par lequel nous recevons des informations et des stimuli de notre environnement et les transformons en actes psychologiques conscients. La perception n'est pas une réception passive ni un enregistrement mécanique (Van Den Ban et al 1994). Elle est sélective, varie dans le temps et dans l'espace et suivant les individus. Ainsi, nous ne percevons pas tout ce qui se passe autour de nous. Nous faisons une sélection en fonction de notre concentration sélective. Ce qui a été sélectionné est directement ordonné et activement modifié au cours de la perception (van den Ban et al 1994). Ceci fait naître une différence évidente entre l'environnement psychique et l'environnement subjectif.

    La perception des individus est sous l'influence de leurs besoins, les normes culturelles, les valeurs autant que les croyances, leurs expériences et leur situation psychique (Tossou, 2006). Elle dépend également des facteurs personnels tels que la tolérance pour les choses ambiguës, le degré d'ouverture ou de fermeture et le degré d'autoritarisme (Lewin, 1996). Selon Prieto (1975) et Ruault (2008), l'identité sous laquelle un sujet connaît un objet matériel n'est, bien entendu, que la façon dont il le conçoit. Cela signifie que dans une situation donnée on peut avoir autant de manières d'évaluer cette situation que de points de vue différents et autant de façon aussi de poser les problèmes.

    Dans le cadre de ce travail, la perception des populations c'est la manière dont ils évaluent les changements de l'environnement à travers la regression ou la progression du couvert végétal, la disparition ou l'apparition des mammifères et oiseaux dans le temps et dans l'espace.

    La perception de la dynamique de la biodiversité occupe une place importante dans la compréhension et la gestion de l'environnement. De nombreux hommes de science lui ont accordé une attention toute particulière en effectuant des études variées. Il existe de nombreuses théories et de modèles qui essaient d'expliquer les mécanismes de l'éolution des espèces. Pour mieux comprendre la dynamique de la biodiversité, il est important de s'attarder

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 14

    sur certaines théories dévéloppées par ces différents auteurs sur les questions d'évolutionet de trasformation des milieux naturels.

    ? Ville

    Milieu géographique et social formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions (notamment d'habitations), et dont les habitants travaillent pour la plupart à l'intérieur de l'agglomération, au commerce, à l'industrie, à l'administration (Grand Robert. 2010). Par ailleurs elle est considérée comme un ensemble morphologique, physionomique, social et culturel différencié, la ville est un milieu complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où s'articulent diverses interactions hommes/milieux mettant en jeu l'espace (Rahim. 2010).

    Du point de vue de l'écologie, La ville : un système complexe et dynamique, un paysage hautement hétérogène et « un macro- écosystème » original vu par l'écologie urbaine

    En effet, formé de matériaux de nature différente et d'objets de tailles variées, l'espace urbain est un milieu fortement hétérogène, formant une mosaïque urbaine. Ces notions de complexité de mosaïque et complexité urbaine deviennent un centre d'intérêt pour l'écologie du paysage qui se trouve désormais confrontée à la problématique environnementale. Aujourd'hui, l'hétérogénéité des espaces urbanisés ne cesse de se compliquer encore du fait des différentes contraintes auxquelles ils se trouvent soumis sous l'effet d'une urbanisation incessante. Le milieu urbain. A travers ces variables, le milieu urbain exerce des contraintes anthropiques auxquelles les communautés animales et végétales réagissent différemment

    C'est dans ce contexte, marqué par les effets d'une urbanisation croissante sur les habitats naturels et les peuplements d'animaux, que la demande sociale pour une biodiversité urbaine et une nature de proximité en ville, les problèmes posés par la cohabitation homme-nature et les exigences imposées par le développement durable expliquent l'intérêt grandissant et les enjeux que représente l'étude du fonctionnement des écosystèmes écologiques en ville.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 15

    CADRE THÉORIQUE

    L'étude de la biodiversité a intégré de solides théories et concepts qui font d'elle une science pluridisciplinaire. Parmi les approches et méthodes de l'écologie du paysage qui peuvent être utiles à la compréhension du fonctionnement des écosystèmes écologiques en ville et de leur dynamique, on peut citer plus particulièrement :

    - La théorie biogéographique des îles (Mac Arthur et Wilson, 1967) : elle s'intéresse à la relation entre la richesse des espèces et les caractéristiques des taches d'habitat. Mac Arthur et Wilson (1967), dans cette théorie qui met en évidence le rapport les espèces à leur milieu, démontrent cette relation (espace/espèce) est plus importante quand l'espace est petit et isolé et constitue ainsi un obstacle pour la dispersion des espèces, peut être un cadre approprié pour une recherche en écologie urbaine.

    - La théorie des « métapopulations » (Hanski et Gilpin, 1991) constitue un autre cadre intéressant pour les études en écologie urbaine. Elle repose sur l'hypothèse que l'isolement des espaces verts urbains provoque une dispersion des espèces et présente un risque, au moins

    Des théories permettant de comprendre comment le processus d'urbanisation affecte localement la diversité des espèces (Hansen et al. 2005 ; Marzluff, 2005 ; Marzluff et al. 2008).

    - La théorie de l'artificialisation du sol, en provoquant un changement au niveau du fonctionnement de l'écosystème, affecte directement ou indirectement les facteurs qui agissent sur les plantes et les animaux, forçant certains à disparaître, tandis que d'autres, en particulier les espèces exotiques qui s'adaptent à l'homme, prospèrent (Paul et Meyer, 2001 ; Pickettet al. 2001 ; Kaye et al. 2006 ; Marzluff, 2005).

    - La théorie de la destruction de l'habitat des espèces mais aussi l'augmentation de l'isolement de cet habitat provoquent un problème majeur de dynamique spatiale : la dispersion des individus (Clergeau, 2007). Clergeau rapporte dans son étude de la biodiversité en milieu urbain, menée dans plusieurs villes françaises et canadiennes (Clergeau et al. 1998 et 2006a), des relations diverses entre le nombre d'espèces et le « taux d'urbanisation », le long de gradients ville-campagne. Ainsi, pour les oiseaux, le nombre d'espèces diminue au fur et à mesure que l'on progresse vers le centre de la ville, tandis que leur effectif global augmente parallèlement. Pour les petits mammifères, le nombre d'espèces et leur effectif global chute très rapidement en direction du centre-ville.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 16

    MÉTHODOLOGIE

    Dans le cadre de cette étude, la démarche a consisté en une combinaison des approches de recherche qualitative et quantitative, les techniques d'échantillonnage, les données collectées ainsi que les méthodes et outils de collecte et d'analyse des données

    Enquêtes de terrain

    Les méthodes utilisées relèvent principalement des techniques d'enquête sociologiques ou anthropologiques ; entretiens individuels ou collectifs, questionnaires standardisés auprès des populations plus large, observation participante, parcours commentés, analyses des discours sur les changements de l'environnement.

    Les interviews

    Elles sont de deux catégories : l'interview semi-structurée et l'interview non structurée. L'interview semi-structurée est utilisée avec les personnes ressources et les autorités dans les deux communes. l'interview non structurée quant à elle est généralement utilisée lors des entretiens avec des personnes jugées capables d'apporter des contributions aux enquêtes et qui ne font pas forcément partie de l'échantillon. .

    . Les entretiens individuels ont été facilités par l'aide des interprètes parlant le dialecte local Foufouldé. Les noms des espèces (arbres, mammifère et oiseaux) ont été notés dans les langues locales et la traduction s'est faite à l'aide de personnes ressources. Les questions posées portaient sur la perception de l'évolution de la superficie du couvert végétal, et la dynamique du peuplement des mammifères et oiseaux. La simulation sociale, par le biais des systèmes multi-agents, constitue aussi un outil de prospective permettant d'explorer l'impact de l'hétérogénéité des perceptions et des représentations dans le milieu étudié. Ce mode d'analyse prospectif ouvre de nouvelles perspectives pour l'étude et la gestion des milieux en perpétuels mutation.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 17

    Tableau 1. Les informations recherchées dans l'approche sociale

    Nature Informations

    Biodiversité Diversité floristique et faunique

    Flore Abondance/distribution des produits forestiers

    Faune Abondance/distribution des ressources animales

    Menaces Abondance/distribution d'espèces en danger

    Évolution Histoire des événements naturels

    Usages Services environnementaux locaux ou usages de la biodiversité

    Rapport

    homme/milieu

    Dépendance écologique/ Dépendance vis-à-vis des ressources naturelles

    Savoir des Perceptions des risques

    populations

    Gestion Cohésion sociale et influence du gouvernement

    ? Les usages

    L'un des objectifs de ce travail était de savoir quelles étaient les ressources biologiques les plus importantes pour les habitants locaux. Nous voulions aussi avoir une idée du type d'usages et de valeurs spécifiques de plantes et d'animaux.

    Tableau 2. Catégories d'usages et de valeurs

    Catégories

    Explication au cours de l'entretien

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    Alimentation

    Aliments de base ou complémentaires, nourriture de disette

    Pharmacopée

    Médicinal, en rapport avec la santé

    Bois d'oeuvre

    Bois pour la construction (cabanes, enclos, maison)

    Outils

    Plantes utilisées pour l'agriculture, la chasse, la pêche y compris les lances, piquets, pilon, manches d'outils

    Bois de chauffe

    Pour faire du feu

    Produit

    commercialisable

    Parties de plantes utilisées pour la vente

    Autres

    Demander si nous avons oublié des usages (aspects non inclus dans la liste)

    Source : enquêtes de terrain

    Nous demandions une brève explication sur l'usage de chaque espèce citée et sa valeur. Nous encouragions l'informateur à se souvenir d'autres usages. Pour le stimuler, nous lui répétions la liste des types d'usage plusieurs fois. Cette approche nous permet d'évaluer l'importance relative d'un système diversifié comme celui des espèces sauvages valorisées dans la ville.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 18

    ? Les observations : elles ont été utilisées tout au long de la collecte des données pour compléter et confirmer ou infirmer les informations recueillies au cours des entretiens sur la base des questionnaires.

    Échantillonnage

    Nous avons tout d'abord sélectionné des « acteurs-clés» (Tableau 1), à savoir des personnes dont l'activité principale dépend étroitement de la biodiversité (vendeur de bois et de viande de brousse, bucheron, chasseurs ou livreurs de viande de brousse et consommateurs) ; mais aussi des personnes travaillant au sein d'organisations gouvernementales, institutionnelles ou associatives présentes sur le territoire et impliquées dans la gestion de l'environnement au sens large. Les canevas d'entrevue ont été spécialement orientés préalablement, selon la spécialité de l'interlocuteur et ses activités professionnelles. Ces répondants nous ont permis de collecter de l'information de première main sur les problématiques étudiées. Néanmoins, cette approche dans un cadre professionnel a amené certains interlocuteurs à faire état de leur rôle et de leur fonction, mais en mettant de côté leurs perceptions personnelles. Nous avons donc équilibré l'échantillon avec des résidents n'ayant pas de lien professionnel ou politique avec l'environnement. À partir de ce critère prépondérant, nous avons sollicité des résidents pouvant faire état d'une certaine pratique de la nature, déterminant d'une sensibilité et d'un intérêt pour le milieu, et habitant la zone étudiée depuis au moins cinq ans. L'échantillonnage de ces individus s'est fait selon la technique boule de neige (Beaud, 2009), une personne noyau nous en indiquant une autre susceptible de répondre à nos critères et ainsi de suite.

    Caractéristiques de la population enquêtée

    Un total de 150 personnes ont été interrogées sur les freelist (arbre=50, animaux=50 et oiseaux=50) et 50 (Tableu 1) parmis eux ont été retenus pour la suite avec les entretiens sur la perception des changements, à travers les éléments de la biodiversité cité. L'âge moyen est de 40 ans pour les cibles constituées des hommes et des femmes. Les groupes ethniques dominants sont les Fulbé, les Mboum, les Dii, les Bamiléké, et les Moundang.

    Tableau 3. Caractéristique de la population enquêtée

    Acteurs enquêtés Effectifs

    Consommateurs ou ménages 20

    10

    Vendeurs de bois et de viande de brousse

    Vendeurs de charbon 05

    Transporteurs 05

    Rucherons et chasseurs 8

    2

    Gestionnaires (responsable des Forêts au MINFOF)

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 19

    Les enquêtes menées auprès des différents acteurs (exploitants, consommateurs et gestionnaires) avaient pour.but d'obtenir des informations générales sur le profil des acteurs, sur leur activité et sur les impacts découlant de ces activités. Pour ce faire, un échantillon représentatif de la population a été constitué, et composé des exploitants, des consommateurs et des gestionnaires des produits forestiers (faune et flore). Cet échantillon est également constitué des hommes, femmes, et jeunes de diverses ethnies dont les plus représentatives sont entre autres : les Mboum, les Gbaya, les Dii, les Bamiléké, et les Peul.

    OUTILS

    Outils de géographie : pour l'aboutissement d'une étude géographique, un certain nombre d'outils et de techniques étaient nécessaires. Pour ce faire, un minimum de maitrise des SIG (Système d'Information Géographique), pour la réalistion des cartes de l'outil informatique et des CAO (Carte Assistée par Ordinateur) étaient également important. Disposant un minimum de pré requis dans ce sens, le rassemblement des outils était important. Il s'agit des logiciels de SIG tels que MAPINFO, QGIS, Global Mapper, Adobe Illustrator. Compte tenu du fait qu'il était nécessaire dans cette étude de faire apparaitre les informations sur les cartes, l'usage d'un GPS (Global Positionning System) était important.

    Le GPS utilisés dans ce travail, est de marque Garmin notamment le Garmin etrex 10. Nous avons également utilisé un appareil photo pour la prise d'images, et un ordinateur pour la saisie des données. Tous ces outils ont permis de représenter les informations recueillies sur le terrain sous forme d'image. Autrement dit, ils ont permis de transposer les données de terrain sur des cartes.

    La Freelist : c'est l'approche par un classement des espèces connues est ensuite approfondie par des questions plus ciblées relatives à leur utilisation et au contexte culturel dans lequel chacun se situe. Après avoir reconnu et nommé les espèces animales et végétales, il est demandé à la personne enquêtée d'identifier des animaux (ou des plantes) et pésents ou non dans l'environnement et avec lesquels il a un lien (usage), ceci a fin d'évaluer la viversité biologique perçue par les populations locales, en rapport avec les données de terrain.

    Tableau 4. Exemple d'inventaire floristique par la méthode de la Freelist et usages

    Noms scientifiques Usages

    Noms:

    Ethnie:

    Age:

    Profession:

    Durée dans l'endroit:

    Coordonnées:

    X Y Z

    Saktodjé Lophira lanceolata Bois de chauffe

    Kouladjé Terminalia sp Bois de chauffe

    Barkédjé Pilostigma tonnengii Bois d'oeuvre

    Samatadjé Hymenocardia acida Bois de chauffe

    Karladjé Daniellia oliveri Bois de chauffe

    Ngalbidjé Vitex doniana Fourrage

    Tchaboullé Ximenia americana Pharmacopée

    Doukoudjé laddé Anona senegalensis Fruits comestibles

    Boko Adansonia digitata Feuilles comestibles,

    pharmacopée

    Djabbé Tamarindus indica Fruit comestibles

    Djaabé Zyzyphus mauritiana Fruits comestibles

    Identification du répondant

    Noms des espèces en langue locale (Foufouldé)

    Source : enquêtes de terrain.

    Tableau 5. Exemple d'inventaire faunique par la méthode de la Freelist

    Noms:

    Ethnie:

    Age:

    Profession:

    Durée dans l'endroit:

    Coordonnées:

    X Y Z

    Zambéré Antilope Rare

    Todo Lièvre Assez fréquent

    Byo Biche Assez fréquent

    Bang Céphalophe à flanc roux Rare

    Mgbara Phacochère Rare

    Namg Buffle Rare

    Codé Cobe de buffon Assez fréquent

    Bia Hérisson Assez fréquent

    Domo Lapin Assez fréquent

    Nguédé Rat Assez fréquent

    Phoro Eléphant Absent

    Ngoubou Hippopotame Absent

    Dilla Lion Absent

    Identification du répondant

    Noms des espèces en langue locale (Gbaya)

    Noms en Français Tendance dans

    l'environnement

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 20

    Mbada Singe(Babouin) Assez fréquent

    Mboyo Patasse Assez fréquent

    Nyonga Porc-épic Assez fréquent

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 21

    Sources : enquêtes de terrain

    Il était demandé aux informateurs de lister les espèces en leur langue locale, et s'ils pouvaient les identifier. Ils étaient encouragés à donner des explications lorsque les réponses semblaient incohérentes. Par exemple quand une seule espèce botanique recevait plusieurs noms locaux ou vice versa, comme cela arrive souvent. Cependant, beaucoup d'erreurs ont été corrigées en faisant attention aux incohérences sur le terrain. Lorsque les informateurs n'avaient pas de nom complet, un nom générique pouvait être utilisé. Nous ne forcions pas les informateurs à donner des noms quand ils n'en étaient pas sûrs.

    Traitement et analyse des données

    Le traitement des données se définit comme un ensemble d'opérations réalisées dans l'exploitation des informations recueillies sur le terrain. Pour ce faire, les informations obtenues ont été traitées et analysées à l'aide des logiciels SPSS 16.0 (Statistical Package for Social Sciences), et MS EXCEL. Des statistiques descriptives et de tableaux croisés ont été utilisés pour l'analyse des données.

    RÉSULTATS ET INTÉRÊTS

    Résultats

    ? Montrer l'évolution de la biodiversité à travers des analyses d'images satellitales et par

    et les perceptions des populations ;

    ? Montrer comment les populations et les gestionnaires perçoivent cette évolution ;

    ? Présenter les stratégies d'adaptation et de lutte face à l'évolution de la biodiversité.

    Intérêts

    Vu les menaces qui pèsent actuellement sur l'environnement en général et sur la biodiversité au Cameroun, l'intérêt de cette étude est double. Il est d'abord d'ordre scientifique ou méthodologique, ensuite il est d'utilité public.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 22

    L'intérêt de ce travail est d'abord méthodologique parce qu'il propose une démarche pour aboutir à un type d'informations anthropo-géographique d'étude d'évolution des territoires.

    L'intérêt appliqué de cette recherche permet de prendre des décisions plus informées, productives, durables et équitables pour l'usage et la gestion durable de la biodiversité.

    ORGANISATION DU TRAVAIL

    Ce travail, se reparti en quatre chapitres:

    ? Le premier chapitre est concentré sur le cadre géographique de la zone d'étude. Ce chapitre développe deux grands aspects dont l'aspect physique et le cadre humain de la zone d'étude. .

    ? Le chapitre deux fait l'état de lieux et présente d'une maière détaillée les méthodes utilisées tout au long de ce travail. Ce chapitre présente les méthodes de travail qui sont en rapport avec le sujet et dégage les aspects dont le sujet a de particularité Ce chapitre permet de dégager la contribution de l'interdisciplinarité (géographie et anthropologie) de la recherche dans l'étude de l'évolution de la biodiversité (faune et flore), à travers des études géographiques de terrain (observation de terrain), et des enquêtes auprès des populations locales.

    ? Le chapitre troisième présente les pressions sur la biodiversité ave notamment la surexploitation des ressources biologiques (faune et flore) et la croissance démographique.Ce chapitre permet de comprendre la pertinence des informations socio-géographiques.

    ? Le chapitre quatre s'attèle sur l'interprétation de données issues des terrains. Cela permet de d'analyser les différentes perceptions des populations sur les changements environnementaux à travers l'observation de la biodiversité. C'est ce chapitre qui permet de tirer la conclusion de l'étude afin de proposer des solutions pertinentes.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 23

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 24

    CHAPITRE 1. NGAOUNDÉRÉ: UNE

    LOCALITÉ AUX POTENTIALITÉS

    PHYSIQUES ET HUMAINES VARIÉES

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 25

    CHAPITRE 1. NGAOUNDÉRÉ: UNE LOCALITÉ AUX POTENTIALITÉS
    PHYSIQUES ET HUMAINES VARIÉES

    INTRODUCTION

    Ngaoundéré, littéralement la « montagne du nombril » tient son nom d'une colline voisine, située au sud de la ville et surmontée d'une sorte de boule dénudée. C'est la composition des mots Mbouon « Ngouon » et « déré » signifiant respectivement montagne et nombril. La ville, située à 1100m d'altitude, fut fondée vers 1830 par les Foulbé (ou peulhs), à l'emplacement d'un ancien village Mboum. Ngaoundéré (souvent abrégée en Ndéré), ville musulmane, s'organise autour d'un paysage urbain assez curieux, qui lui donne des allures d'un gros village : en effet, les quartiers traditionnels, organisés autour des grandes familles locales, sont composés d'une multitude de ruelles étroites et de « sarés », avec leurs cases rondes aux toits coniques, faits de paille et descendant très près du sol. Autrefois à l'abri derrière des fossés et des murailles, la ville s'est développée autour du palais du Lamido, l'une des grandes attractions locales.

    1.1. Description du milieu physique
    1.1.1. Le relief

    La ville de Ngaoundéré présente un relief tourmenté. Toutes les formes de relief y sont représentées avec une alternance de collines, de vallées, de plateaux et de quelques plaines. C'est au Sud-est et au Sud-ouest de la ville qu'on rencontre une dominance des massifs rocheux qui culminent à plus de 1 190 m d'altitude. Il s'agit précisément de la chaîne du mont Ngaoundéré''. C'est le cas des quartiers hauts plateaux, administratif, ONAREF, Ndelbé I, II et III et Marza. Il faut noter que certains sommets du Sud-est de la ville culminent à 1 100 voire 1 300 m d'altitude. Cette configuration topographique est responsable d'un climat un peu particulier à ces latitudes.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 26

    Coordonnées : X 13,33919° ; Y 7,1919° ; Z 1250m Cliché Bouyo 2010

    Photo 1. Mont Ngaoundéré ; un massif rocheu qui culminent à plus de 1 110 m d'altitude au

    Sud-Est de la ville

    Cette photo présente en arrière plan une montagne aux versants encombrés de blocs rocheux, et en avant plan une végétation marquée par quelques pieds d'arbres, et un couvert herbacé plus ou moins dégradé. D'une altitude moyenne de 1100 m, cette configuration topographique est responsable des conditions climatiques particulières caractérisées par une modération très sensible des températures inégalement réparties sur l'ensemble de la région.

    1.1.2. Le Climat

    L'Adamaoua est caractérisé par un climat tempéré d'altitude, avec une courte saison sèche de 4 à 5 mois (novembre/décembre à mars/avril) et une longue saison pluvieuse (avril/mai à novembre/décembre). Les mois de janvier et de février enregistrent le paroxysme de la sécheresse, les herbes et la majorité des arbres perdent leurs feuilles vers la fin de la saison sèche à cause de L'alizé continental provenant du Sahara, un vent fort et très sec, l'harmattan, souvent chargé de poussières au point de masquer le soleil entre décembre et mars. La moyenne annuelle des précipitations est de 1500 mm et l'unique maxima pluviométrique s'observe au mois d'Août qui atteint souvent les 250 mm (Tsague 2010). Il s'agit surtout des pluies orographiques qui tombent sous formes d'averses et d'orages. La température moyenne annuelle est de 22°c, les amplitudes thermiques sont fortes, on note un minimum de 9°c (2003) souvent atteint en Janvier et un maximum atteint entre le mois de Mars et Avril Cependant, les amplitudes thermiques journalières se révèlent importantes avec

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 27

    des minima absolus voisins de 10° à 6 heures du matin (8°C le 12 janvier 2000 à Ngaoundéré) et des maxima de 39°C à 13 heures (Tchotsoua 2005).

    Figure 2. Régions climatiques du Cameroun

    La moyenne annuelle des précipitations est de 1500mm (Figure 4) et l'unique maxima pluviométrique s'observe au mois d'Août (250mm). Il s'agit surtout des pluies orographiques qui tombent sous formes d'averses et d'orages. La température moyenne annuelle est de 22°c.

    Hauteurs

    1400 1200 1000 800

     
     

    600

    400

    200

    0

    1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

    Années

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 28

    Source : RaDec9 2013 Adamaoua

    Figure 3. Hauteur pluviométrie de Ngaoundéré 1985 à 2013

    L'analyse de la courbe des précipitations mensuelles de 1985 à 2013 révèle une hausse relativement importante des hauteurs de pluies, surtout pour les périodes de 1993 à 1994 (Figure 4) par rapport aux autres périodes. Par ailleurs, on note que de 2012 à 2013, la hauteur pluviométrique a considérablement baissée ; ce qui peut avoir une incidence significative sur le comportement et l'évolution du couvert végétal.

    1.1.3. La végétation et faune

    Le plateau de l'Adamaoua constitue typiquement le secteur soudano-guinéen, avec des passages des savanes plus ou moins boisées mais le plus souvent arbustives. Les galeries forestières à affinités floristiques guinéennes, se caractérisent, au point de vue floristique, par Daniellia oliveri et Lophira lanceolata, ainsi que par de nombreuses Andropogonées. Dans les savanes arbustives et arborées du plateau de Ngaoundéré, voire de savanes boisées, à Danielila oliveri et Lophira lanceolata avec tapis d'Andropogoneae (essentiellement Andropogon spp. Hyparrhenia diplandra) et Panicum phragmitoides. Excluant pratiquement les termes extrêmes de savanes herbeuses et de savanes très boisées (Tchopsala 2010).

    Dans les zones d'habitation, la végétation est caractérisée par une abondance d'arbres fruitiers (Mangifera indica=manguiers, Psidium guajava=goyaviers, Citrus

    9 Rapport de Développement Economique de la région de l'Adamaoua exercice 2013.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 29

    sinencis=orangers) et ornementaux. Des cultures vivrières sont faites sur les espaces non occupés par les constructions. Malgré la très grande influence humaine, les forêts reliques subsistent sur les lieux difficiles d'accès. Il s'agit principalement des forêts galeries qui croisent dans le long des cours d'eau et dans les vallées marécageuses. Les zones périphériques sont le domaine de l'agriculture itinérante sur brulis extensive. On note la présence d'une réserve forestière située au quartier Bibakla Hosséré (ONAREF). Ces formations végétales regorgent une diversité faunique caractéristique de ce milieu.

    La faune est en nette régression depuis un certain temps dans l'ensemble de la de la ville du fait de l'activité zoo-anthropique. Cependant, on note la présence des animaux sauvages représentés par les reptiles (couleuvres, vipères, varan), les rongeurs (écureuils, lièvres, rats palmistes, hérissons), les herbivores (les antilopes), le singe et les gouilles. À ceux-ci s'ajoutent les animaux domestiques tels que le boeuf, le mouton, la chèvre, le chien et les chats, la volaille (pigeon, francolin, coqs et les poules).

    1.1.4. L'hydrographie

    L'Adamaoua, « Château d'eau » du Cameroun est arrosé par un important réseau hydrographique, qui parcourt tout le territoire et est constitué de nombreux mayo et rivières. Ainsi, la ville de Ngaoundéré possède un fort potentiel hydrographique constituée de cours d'eau tels que: La Bini, le Faro, le Djerem, le Soumsoum (qui est un affluent du fleuve Mabanga), le Marma, le Marza, le Bondjong, le Mandjiri et le Marko qui sont des affluents de la Vina ; la Bini, Tibaka, Margol, On y note également la présence des lacs à savoir : le lac Tison qui est un lac de cratère, le lac Piou, le lac Transcam, le lac Darang, le lac Massot, le lac MBalang Djalingo le lac Bini, et le lac de Dang.

    Coord X : 13,57408 Y : 7,25681 Z : 1188 m Cliché Bouyo 2010

    Photo 2. Lac Tison situé à 10 km au Sud -Est de la ville de Ngaoundéré

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 30

    Cette image est une vue partielle du lac Tison, un lac de cratère au sud de Ngaoundéré. Il se trouve dans un ensemble granitique entouré des monticules. Ce lac étant un lac de cratère, résulte des explosions volcaniques survenues dans la région au pléistocène moyen. Occupant un cratère, laissé par les activités volcaniques, il est complètement dépourvu d'exutoire. Au centre de l'image, on observe un plan d'eau entouré d'une végétation.

    1.1.5. Les types sols

    A l'instar de toute la région de l'Adamaoua, la ville de Ngaoundéré appartient au grand ensemble structural que constitue le plateau de l'Adamaoua. Le sol de Ngaoundéré est ferralitique, de couleur brun rouge ou brun noir dans les zones marécageuses ou le long des cours d'eau, le sol dans ces endroits a une structure fine, argileuse ou argilo-sableux, riche en matières organiques. Les roches sont de nature cristalline, constituées de roches magmatiques : granite recouverte par endroits de coulées basaltiques issues des éruptions qui se sont produites sur ce massif. Cette structure présente une homogénéité presque généralisée. Mais à certains autres endroits apparaissent les affleurements rocheux qui sont conséquences de l'activité érosive qui tronque les profils de la ville. Par ailleurs, le sol a des horizons indurés (cuirasses latéritiques riche en oxydes de fer) qui affleurent à la suite de la destruction des minces horizons sablo argileux supérieurs.

    1.2. Composantes socio-économiques
    1.2.1. Les données démographiques

    Les données démographiques de Ngaoundéré sont caractéristiques de chaque commune. La population dans l'arrondissement de Ngaoundéré I est cosmopolite. On retrouve en majorité les Peulh, Mboum, Dii, Haoussa, Gbaya. Les Bamiléké, Anglophone, Béti, les Toupouri, les Moundang sont en minorités. Cette population est estimée à 150 000 habitants (PCD Ngaoundéré I 2014). L'arrondissement de Ngaoundéré II, d'une superficie d'environ 1680 km2, compte environ 85 000 habitants, soit près de 51 habitants au Km2. Les principales composantes sociologiques sont : Peulh, Haoussa, Mboum, Dii, GBaya, Pana, Bornouans, Baïnawa, Toupouri, Daba, Moudang, Guiziga, Bamiléké, Beti, Bamoun, Namdji, Laka (PCD Ngaoundéré II). La commune de Ngaoundéré III, a une population estimée à 35 000 habitants cosmopolites, inégalement répartie sur une superficie de 725 km2dont près de 15 000

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 31

    étudiants résidant la sphère universitaire. La répartition de la population. Les UPP de forte densité sont Malang (2290 habitants) et Manwi (2850 habitants) (PCD Ngaoundéré III).

    Tableau 6. Répartition des données démographiques par commune

    Arrondissements

    Nombre d'habitants par arrondissement (2014)

    Superficie en km2

    Densité par de la population Habt/km2

    Composantes ethniques

    Ngaoundéré I

    150 000

    1270

    118

    les Peulh, Mboum, Dii, Haoussa, Gbaya. Les Bamiléké, Anglophone, Béti, les Toupouri, les Moundang

    Ngaoundéré II

    85 000

    1680

    51

    Peulh, Haoussa, Mboum, Dii, GBaya, Pana, Bornouans, Baïnawa,

    Toupouri, Daba, Moudang, Guiziga, Bamiléké, Beti, Bamoun, Namdji, Laka.

    Ngaoundéré III

    35 000

    725

    48

    Mboum, les Foulbé, les Dii, les Peulh, Bamoun

    Sources. PCD10 des communes de Ngaoundéré

    La communauté urbaine de Ngaoundéré, répartie en trois communes d'arrondissement, présente une diversité sociologique répartie sur l'ensenble du territoir, avec des densités de population innégalement réparties sur l'ensemble des trois communes.

    1.2.2. Les principaux groupes ethniques

    La population de Ngaoundéré est constituée d'une mosaïque de peuple découlant d'une association entre autochtones et allogènes (nous qualifions d'autochtones les peuples installées ici depuis un siècle au moins, et allogènes les peuples venant d'autres horizons du Cameroun et même de l'extérieur des frontières nationales) (Anaba 2010). Ainsi donc nous pouvons classer les groupes en présence ici selon qu'ils sont autochtones ou allogènes.

    - Les Mboum : ont autrefois constitué des unités politiques relativement structurées. Elles sont centrées sur le pouvoir politique et religieux d'un souverain : le Bélaka.

    10 Programme Communale de Développement

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 32

    L'animisme était/est pratiqué sur le plan religieux. Les cultes pratiqués par ce peuple sont en rapport avec les activités agricoles et revêtent un caractère propitiatoire, avec des sacrifices de moutons et des offrandes de bière de mil.

    - Les Peul: selon un certain nombre de théories, les Peul seraient originaires du haut-Nil, où leurs lointains ancêtres auraient séjourné. Conduit par une longue migration pendant le néolithique au Sahara encore verdoyant, le dessèchement de cette région les amena à converger vers le sud, dans la région de Tekrour11 où la langue Peul (Pular-fufulde) aurait été élaborée (Bah, 1992). De là s'ébranla la seconde vague de migrations, qui, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, allait les amener à « investir l'ensemble de la zone soudano-sahélienne » dont l'Adamaoua.

    - Les Dii : sont un peuple d'agriculteur installé à la limite nord de Ngaoundéré, l'histoire de leur présence Ngaoundéré troisième est sans doute liée à la proximité de Ngaoundéré et Mbé.

    - les Gbaya: ils ont une origine controversée. Une première hypothèse leur assigne une origine soudanaise dans une région située entre le Lac Tchad et la Bénoué. A cela s'opposent les tenants d'un foyer méridional, situé au-delà là de la haute Sangha, dans le bassin de la Lobaye. Par contre, la mémoire collective Gbaya fait foi à une origine orientale de la zone du bassin de la Nana dans l'espace centrafricain. Peuple vivant de chasse et de cueillette, ils ont été énormément perturbés par les conquêtes peulh avant de se stabiliser à Ngaoundéré. Ils se sont dispatchés dans plusieurs quartiers de la ville.

    Ngaoundéré, ville carrefour regorge également certains peuples venus d'autres parties de la région mais également d'autres parties du pays. On citera sans aucune exhaustivité : les Tikar, les Vouté, les Mambila, Kwanja, les Haoussa, les Bamiléké, les Béti, les Toupouri, les Moundang les Laka, les arabes choa, les Bamoun. Fort de son caractère de ville cosmopolite Ngaoundéré regorge également des ressortissants de nations étrangères telles que le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, la République Centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigéria, la Chine, la France, la Norvège, les États-Unis d'Amérique. En raison de sa situation à cheval entre le Grand Sud et le Grand Nord, disposant d'un terminal ferroviaire, Ngaoundéré constitue la plaque tournante d'une intense activité commerciale et d'un important afflux de personnes.

    11 Le royaume du Tekrour, dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, se convertit à l'islam sous la houlette du roi War Jabi, au xie siècle.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 33

    1.2.3. Organisation administratif et politique

    L'organisation sociale de la ville de Ngaoundéré est marquée par l'administration, principalement dans l'arrondissement de Ngaoundéré I. Celle-ci est incarnée par les structures déconcentrées de l'État ainsi que par un ensemble de services publics. Les établissements d'enseignements maternel, primaire, secondaire et universitaire marquent également l'organisation sociale de la ville de Ngaoundéré, avec pour principale institution d'enseignement supérieur, l'université de Ngaoundéré dans l'arrondissement de Ngaoundéré III.

    La ville, traditionnellement, est organisée autour d'une chefferie peule appelée « Lamidat », avec à sa tête un « Lamido », chef spirituel. Généralement, toutes les chefferies ont une grande mosquée à l'entrée de leur cour, signe d'un Islam triomphateur. La plupart des « Lamibé » à Ngaoundéré sont des métis, Mboum et Peul, en hommage aux autochtones qui sont les Mboum et pour une meilleure cohésion avec les nouveaux venus, les Foulbé. On note également la présence des chefs de communautés, des leaders religieux et des chefs de quartiers. Cette structure est complétée par une multitude d'organisations non gouvernementales constituant la Société Civile.

    1.2.4. Caractéristiques de l'habitat

    En zone urbaine, l'habitat est principalement constitué des bâtiments construits en matériaux définitifs au toit en tôle. Cependant, la densité très élevée dans cette zone amène d'autres personnes à s'offrir un logement dans des endroits à risque comme les flancs des montagnes et les bas-fonds. Ce problème est accru d'autant plus que la ville ne dispose pas de plan de lotissement ni même de plan d'urbanisation. En zone rurale par contre, l'habitat est majoritairement fait en matériaux provisoires, toutefois, on peut dénombrer quelques maisons bâties en dur au toit de tôle. En effet, les quartiers traditionnels, organisés autour des grandes familles locales, sont composés d'une multitude de ruelles étroites et de « sarés 12», avec leurs cases rondes aux toits coniques, faits de paille et descendant très près du sol (Photo 2).

    12 Cases rondes aux toits coniques, faits de paille et descendant très près du sol

    X.13, 35366 ; Y.7, 19367 ; Z.1102m Cliché Bouyo 06/2015

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 34

    Photo 1. Case traditionnelle peul, située au Nord-Ouest du Lamidat de Ngaoundéré

    Les villes du grand Nord Cameroun, présente une architecture assez marquée par un hbitat caractéristiques des groupes en présence, souvent organisée autour d'une chefférie traditionnelle (Lamidat), ponctuée par des constructions de cases rondes au toit conique et fait de paille. Ces villes sont également marquées par des activitées économiques diversifiées.

    1.2.5. Les activités économiques

    La ville de Ngaoundéré regorge en son sein diverses activités économiques, dont les plus importantes sont : l'élevage du bétail, l'agriculture, le transport et le commerce général.

    ? L'agriculture : Beaucoup de citadins dans la ville de Ngaoundéré se livrent à l'agriculture périurbaine et rurale, autour de leur maison, dans les quartiers périphériques où la densité des constructions est encore faible. Le paysage des quartiers périphériques est ainsi constitué d'une étroite imbrication entre les constructions et les champs vivriers. L'agriculture pratiquée dans les espaces périurbains est de type extensif.

    Les principales cultures répertoriées sont le maïs, le manioc, l'arachide, la patate, l'igname, le haricot, les pommes de terre, et les cultures maraichères. Les zones cultivées se trouvent aux abords des cours d'eau, notamment dans les bas-fonds.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 35

    Coord X.13,33389 ; Y.7,24551 ; Z .1083m Cliché Bouyo 09/2015
    Photo 2. Culture de patate dans un champs à Ngaoundéré troisième

    En arrière plan de l'image, on observe une végétation de savane arbustve, marquée par une abondance espèces fruitiere, (Mangifera indica), signe d'un milieu mis en valeur par l'homme, et en avant plan, de l'image, on observe une portion d'exploitation de l'espace au profit de la culture de la patate, avec des pieds de bannanerais à l'intérieur de la parcelle. Cette diversité nous laisse coire qu'il s'agit d'une zone propice à l'agriculte, mais aussi à l'élevage du bétail.

    ? Élevage : En Afrique sahélienne et soudanienne, l'élevage bovin est une activité assez largement répandue, dans l'Adamaoua, La plupart des Peul accordant une priorité à l'élevage, on peut supposer que leur domination a favorisé cette activité (Boutrais. 2003). Les populations des zones urbaine et périurbaine de Ngaoundéré pratiquent trois types d'élevage. Il s'agit d'une part de l'élevage des mammifères ; notamment des bovins, des ovins, des caprins, des équins des rongeurs et des porcins, d'autre part, l'élevage de la volaille et enfin de l'apiculture. L'élevage bovin (Photo 4) comme celle des autres espèces de mammifères est essentiellement destinée à la production de la viande vendue dans les différents marchés de la ville de Ngaoundéré. Cependant, la priorité accordée à l'élevage entraîne une dispersion de l'habitat, une dislocation des groupements locaux et surtout, une ruine de pratiques agraires efficaces qui assuraient la stabilité des terroirs et des populations.

    X. 13°57468 ; Y.7°30997 ; Z.1155m Cliché Bouyo. 07/2015

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 36

    Photo 3. Troupeau de boeufs au pâturage sur un tapis herbacé dégradé

    En arrière plan, on observe un espace dépourvu de végétation et réprésenté par quelques des maigres pieds de Senna siamea, sur un tapis herbacé plus ou moins dégradé, comme indiqué sur l'image en avant plan. Cette situation de dégradation du pâturage, est un facteur déterminant dans l'activité d'élévage, étant une importante source de revenu avec notamment le commerece et le transport.

    Conclusion

    Ngaoundéré de par ses caractéristiques physiques, est un milieu marqué par un relief de plateau dans l'ensemnbe, avec un climat relativement humide mais avec des déficits importants de précipitations en saison sèche. Constitué essentiellement savane soudano-guinéenne, c'est aussi un milieu occupé et exploité par l'homme depuis fort longtemps. La dynamique spatiale et spécifique de la biodiversité des territoires sur ce site, comme en milieu tropical en général, est un phénomène dont l'étude nésessite une démérche pluridisciplinaire.

    CHAPITRE 2. ETATS DE LIEUX ET

    SPATIALISATION DE LA BIODIVERSITÉ

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 37

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 38

    CHAPITRE 2. ETATS DE LIEUX ET SPATIALISATION DE LA BIODIVERSITÉ

    INTRODUCTION

    La faune et la flore représentent une ressource aux multiples aspects. Sources de nourriture, elles fournissent fourrures et autres matières premières, participent à nos loisirs et possèdent aussi une dimension esthétique et spirituelle. Nous pouvons donc considérer la faune et la flore comme une réserve inépuisable de profits, réels aussi bien que potentiels, qui contribue tous directement à notre bien-être. Cependant, nous sommes en train d'éliminer cette ressource essentielle. Au fur et à mesure que les sociétés humaines occupent les environnements naturels et les exploitent, les habitats de la faune et de la flore disparaissent. Depuis que le monde existe, nous chassons les animaux sauvages pour la chair, les peaux et autres produits. Pas toujours rationnellement, il existe malheureusement une longue liste d'espèces qui ont été surchassées, certains jusqu'à l'extinction. Dans de nombreux cas, cette exploitation est la raison d'être d'une politique de conservation à long terme.

    2.1. Etat de lieux : caractéristiques de l'écosystème du milieu urbain

    2.1.1. Complexité du concept de biodiversité

    Avant d'aborder le sujet portant sur la dynamique de biodiversité, il semble indispensable de s'accorder sur le sens de la notion de biodiversité. En effet, pour le novice, ce mot renvoie à un ensemble d'images qu'il convient de préciser ici pour lever tout malentendu dans la suite du mémoire. Cette partie est également l'occasion de préciser les enjeux de la biodiversité. La présente partie montre que la complexité de la notion de biodiversité vient de la multiplicité des concepts qu'elle englobe et des difficultés à la caractériser simplement.

    La biodiversité est un néologisme issu de la contraction des mots de l'expression « diversité biologique ». La diversité biologique, ou biodiversité, représente l'ensemble des espèces vivantes présentes sur la terre (plantes, animaux, micro-organismes), les communautés formées par ces espèces et les habitats dans lesquels ils vivent. La convention

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 39

    sur la biodiversité (CDB 1992)13, précise dans sa définition que la biodiversité concerne l'ensemble du vivant, qu'il soit naturel (biodiversité sauvage), ou bien géré par l'homme (biodiversité domestique).La Convention sur la Diversité Biologique (CDB 1992), définit la diversité biologique comme étant la «variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres systèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font parties ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes». Dans une définition plus récente, Edward O. Wilson (2000) laisse entrevoir les difficultés de ce concept : « La biodiversité est la diversité de toutes les formes du vivant. Pour un scientifique, c'est toute la variété du vivant étudiée à trois niveaux : les écosystèmes, les espèces qui composent les écosystèmes et, enfin, les gènes que l'on trouve dans chaque espèce », (Hervé Le Guyader 2008). Ainsi, La biodiversité s'appréhende aux niceaux de : la variation génétique entre les individus dans une espèce, la diversité des espèces dans un même habitat et la variation des habitats ainsi que d'écosystèmes dans un même type de paysage (Ramade F. 1998), (Figure 3).

    Source : Ramade, (1998)

    BIODIVERSIT

    Diversité des espèces

    Diversité génétique (diversité des

    Diversité des
    communautés ou
    diversité

    Figure 4. Les différents niveaux d'appréciation de la biodiversité

    13 La Convention sur la diversité biologique (CDB) est un traité international adopté lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, avec trois buts principaux : la conservation de la biodiversité ; l'utilisation durable de ses éléments ; le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 40

    La diversité du vivant intègre la richesse en espèces, la variabilité génétique et la diversité des fonctions écologiques et des écosystèmes. Elle tient compte à la fois des relations entre ces divers niveaux d'organisation et des enjeux pour la population humaine.

    ? Diversité spécifique : Elle s'exprime par le nombre total des espèces (animaux, végétaux, champignons, microorganismes). Pour caractériser la diversité végétale, Crow et al. (1994) la considère comme le nombre de taxons présents dans un espace ; c'est la richesse spécifique lorsqu'il s'agit des taxons végétaux. Au Cameroun par exemple, d'après le Cinquième Rapport National du Cameroun a la Convention de la Diversité Biodiversité du MINEPDED14 (2014), il existe près de 7850 espèces vasculaires15 dont 514 endémiques et 815 menacées d'extinction, les Mammifères sont connus d'un peu plus 303 espèces dont 18 à 19 espèces endémiques; 968 oiseaux flashés au Cameroun jusqu'en 2013 dont 7 espèces endémiques et, 30 espèces menacées d'extinction; 285 espèces de reptiles dont 23 endémiques et 5 sont menacées d'extinction. La tendance est négative du fait de la proportion d'espèces menacés d'extinction à l'échelle globale.

    ? Diversité génétique : tout d'abord, d'un point de vue conceptuel, on sait (par la génétique des populations) que la variabilité intraspécifique est une donnée importante pour quantifier la « santé » d'une espèce. Elle s'exprime au niveau des individus et des populations par la diversité des caractères et des adaptations et par celle sous-jacente des gènes. Représentant le potentiel évolutif des espèces. En effet, depuis Charles Darwin, on sait que cette variabilité est l'une des sources de la réponse des populations et espèces aux variations de l'environnement.

    ? La diversité des écosystèmes : Elle s'exprime au niveau des milieux naturels ou écosystèmes par le nombre et la diversité des espèces qui le peuplent (Bouvet, 2004). Elle est maximale dans les forêts tropicales et dans les récifs coralliens. Au Cameroun par exemple, il existe une diversité écosystémique remarquable, allant des écosystèmes sémi-aride, jusqu'aux écosystèmes d'eau d'eau douce (Figure 4).

    - Écosystème semi-aride : Cet écosystème couvre les Régions de l'Extrême -nord et du

    Nord

    - Écosystème de savane tropicale boisée : Cet écosystème couvre les régions de l'Adamaoua, du Nord-Ouest, et de l'Ouest à moins de 1800 - 2000 m d'altitude

    14 Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable.

    15 Relatif aux vaisseaux de l'organisme (artères, veines, vaisseaux lymphatiques). Plantes vasculaires : végétaux supérieurs à tige, racine et feuilles (opposé à plantes cellulaires).

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 41

    - Ecosystème de montagne : C'est un écosystème qui forme un archipel essentiellement sur la ligne volcanique du Cameroun sur des montagnes atteignant au moins 1800 - 2000 m d'altitude dans les Régions du Sud-ouest, Ouest, Nord-ouest, et Adamaoua

    - Ecosystème des forêts tropicales denses humides : C'est l'écosystème le plus étendu qui couvre les Régions du Sud-Ouest jusqu'à 1800 m d'altitude, Littoral, Centre, Sud et Est -Ecosystème marin et côtier : Cet écosystème couvre la région côtière et le plateau continental des régions du Sud-ouest, du Littoral et du Sud

    - Écosystème d'eau douce : Cet écosystème est formé du réseau hydrographique réparti dans toutes les régions du Cameroun. La principale activité est la pêche artisanale

    2.1.2. Définission les l'écosystème urbains

    Les villes sont des mosaïques de bâtiments, de surfaces de desserte et d'espaces verts plus ou moins nombreux qui ont grandi au fil du temps. Le grand problème habituellement rencontré dans la délimitation de l'espace urbain est le manque d'une définition unique de ce qui est « urbain ». Les définitions des entités urbaines diffèrent souvent d'un pays à l'autre (Nations Unies, 2004) pour des raisons historiques, géographiques ou encore juridiques. Ces définitions sont souvent basées sur des approches différentes telles que les limites administratives ou les densités de population. (Rahim Aguejdad 2011). La ville a été longtemps définie par opposition à la campagne en faisant souvent référence à une limite brutale ville/campagne. Doit-on parler de la même manière des espaces dits « naturels » et des espaces anthropisés ? Ainsi, le clivage ville/campagne, urbain/rural s'estompe de plus en plus et on se trouve en face d'une autre réalité beaucoup plus complexe : les espaces périurbains. Ces espaces mixtes offrent le sentiment d'être à la fois en ville et en campagne et posent un problème d'identité car on ne sait plus si on est en ville ou en campagne

    Du point de vue de l'écologie du paysage, la ville est considérée comme un ensemble de mosaïques de sites construits pour diverses fonctions. Généralement, l'écosystème urbain est décrit en opposition à l'écosystème rural (Rahim Aguejdad 2009). La première et principale différence entre espace urbain et espace rural ou naturel tient en premier lieu à la présence de l'homme et du bâti (Clergeau, 2007). Cette présence se manifeste par une densité élevée de la population et des surfaces bâties, et par un certain nombre de fonctions (résidentielle, commerciale, industrielle et infrastructurelle) qui font que le système urbain est

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 42

    différent d'un système rural. Ces caractéristiques se traduisent par le fait que le paysage urbain est très hétérogène, beaucoup plus qu'un paysage rural. Le paysage urbain est aussi caractérisé par une fragmentation très élevée, généralement plus importante que celle qui peut être observée dans un paysage rural. De plus, il est soumis à des changements fréquents et brusques.

    2.1.3. Caractéristique et rôle de l'écosystème urbain : le cas des espaces verts

    Dans la ville de Ngaoundéré, tout comme dans le reste du monde, le centre urbain connait un développement socio-économique remarquable dans le temps et dans l'espace et ceci au détriment de son environnement naturel ; la déforestation s'accélère et le réchauffement climatique prend de plus en plus de l'ampleur. Mais face à cette situation, des solutions sont entreprises tant sur les plants internationale, nationale et locale, avec notamment la création des espaces verts dans les villes, considérés à la fois comme des espaces de loisir, d'embellissement des villes, mais surtout de préservation et de lutte contre la dégradation de la biodiversité et de lutte contre les changements climatiques. Les espaces verts dans les centres urbains ont pour buts l'embellissement de la ville, de lutter contre le réchauffement climatique et restaurer la biodiversité.

    > Les espaces verts dans la ville de Ngaoundéré

    Les résultats obtenus à la Communauté urbaine de Ngaoundéré et les observations et enquêtes de terrain, présentent dans la ville de Ngaoundéré 4 espaces verts répartis comme suit :

    V' Esplanade de la place de fête

    V' Place de l'unité (banc public en face du commissariat central)

    V' Banc public de Ndelbé (en bordure de route à l'ouest de la grande chapelle de l'EELC)

    V' Le bois de Mardock

    V' Banc public de Ngaoundéré III (situé auprès du lac de Dang)

    . Des grandes catégories d'espaces urbains à caractère naturel (Planche 1) sont à

    distinguer : les parcs publics les reserves forestières, les forêts communales. Constituent ainsi les espaces verts dans la ville. Ainsi, un gradient de verdure s'observe depuis le centre-ville jusqu'à sa périphérie.

    X. 13,56011 ; Y. 7,32109 ; 1114m cliché Bouyo 09/2015

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 43

    Planche 1. Espace vert dans la ville de Ngaoundéré

    Ces images présentent des espaces à caractère naturel au sein du périmètre urbain de Ngaoundéré. Le plus souvent, les arbres sont plantés le long des vois de communication, mais aussi sous forme de jardin public. Dans ces formations végétales en milieu urbain de Ngaoundéré sont dominé par des espèces comme le Cassia sieberiana, Senna siamea, Eucalyptus camaldulensis.

    Le milieu urbain est parcemé d'espaces vetrs qui se témoignent cependant en même temps par leur aspect d'un entretien soigné et en outre proposent différentes utilisations: chemins, bancs et aires de jeux par exemple (Planche 2)

    X. 13,56011 ; Y. 7,32109 ; 1114m cliché Bouyo 09/2015

    Planche 2. Embelissement de la ville et épanoiussement

    Les villes sont des mosaïques de bâtiments, de surfaces de desserte et d'espaces verts (Figure 5) plus ou moins nombreux qui ont grandi au fil du temps.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 44

    Figure 5. Les espaces verts dans la ville de Ngaoundéré

    Dans la ville de Ngaoundéré, il existe dans chaque commune des espaces à caractères naturels dit « espaces verts », ce sont des espaces qui se localise le plus souvent tout au long des voies de communication. Ils jouent un double rôle à savoir : l'embélissement de la ville et la lutte contre le rechauffement climatique. La présence des espaces verts en ville témoigne du souci de preservation du couvert végétal en voie de disparition en milieu urbain du fait de l'urbanisation, mais la présence massive des oiseaux sont des indicateurs de biodiversité en milieu urbain

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 45

    2.1.4. Les oiseaux dans la ville : indicateurs de biodiversité

    Les paysages urbains n'ont pendant longtemps suscité que peu d'intérêt auprès des naturalistes, plus intéressés par les systèmes dits « naturels ». Les choses changent aujourd'hui. Dans un contexte d'urbanisation croissante et d'une prise en compte accrue des questions environnementales par l'opinion publique, la question de la conservation de la biodiversité urbaine est devenue aujourd'hui un objet de recherche scientifique et un enjeu important des politiques urbaines. Les oiseaux y occupent une place importante (Birard Julien. 2014).

    Les oiseaux représentent des indicateurs de l'état de la biodiversité facilement détectables. Tout d'abord car les populations d'oiseaux se trouvent en bout de chaîne trophique et sont sensibles aux évolutions qui existent tout au long de cette chaîne. Ensuite car il s'agit de populations animales qui sont faciles à observer en milieu urbain du fait de l'abondance d'un certain nombre d'espèces communes. Enfin, il s'agit d'un groupe taxonomique pour lequel la connaissance est relativement bonne comparativement au reste de la biodiversité

    Les oiseaux sont considérés comme de bons indicateurs de la qualité et de l'évolution des milieux naturels. Le suivi des populations d'oiseaux peut constituer un élément pertinent pour évaluer les mesures de gestion proposées. Parmi les méthodes de dénombrement existantes, on distingue globalement, des méthodes de recensement absolues, permettant d'obtenir une estimation non biaisée du nombre de couples nicheurs en un lieu, à un moment donné et pour une espèce donnée, et des méthodes dites relatives, utilisées comme des indices d'abondance relative des populations d'oiseaux.

    2.2. Spatialisation couvert végétal et oiseaux dans la ville de Ngaoundéré

    Différents programmes de suivis de la biodiversité, s'appuyant sur des protocoles standardisés et rigoureux, permettent de récolter des informations précieuses sur l'état et l'évolution populations animales et végétales. Ils permettent de mesurer les tendances à l'augmentation ou à la régression des espèces mais également les dynamiques par groupes fonctionnels, ou par type d'habitat (Figure 6).

    Source : Image google earth, levées de terrain Réalisé par Bouyo Félix 2015

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 46

    Figure 6. Spatialisation des personnes enquêtées et sites d'observation

    La figure ci-dessus présente l'emplecement des personnes interrogées et les sites d'observation et de recensement des oiseaux. Une fois les informateurs cibles identifiés pour collecter leurs données respectives. L'équipe avec plusieurs assistants locaux, était chargée de collecter des informations socio-économiques et culturelles d'ordre cognitif. La récolte des données se faisait à travers, des enquêtes dans les foyers et des entretiens avec des informateurs «clés». Cela permettait de mettre en relief les valeurs locales concernant la biodiversité et les produits qui leurs sont associés. Une méthode d'évaluation appelée 'Freelist'' a été utilisée pour recenser la diversité floristique et faunique connue par l'informateur dans son environnement.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 47

    2.2. 1. Spatialisation des peuplements d'oiseaux

    Les méthodes de sondage, ou méthodes relatives, qui renseignent sur l'abondance relative des espèces d'oiseaux sont nombreuses. Dans cette catégorie, on retrouve les méthodes faisant appel à des itinéraires échantillons (line-transects et Indice Kilométrique d'Abondance I.K.A.), et celles faisant appels à des points d'écoutes (Indice Ponctuel d'Abondance I.P.A.). (Sebastien dugravot2008), les méthodes suivantes sont celles utilisée dans le cadre du présent travail:

    - La méthode des points d'écoute: elle repose sur le principe des points transect ; les points d'écoute forment un réseau permettant de couvrir toute la zone échantillonnée.

    -

    +

    +

    Source : Méthodes de recensement de l'avifaune (Dugravot S. 2008)

    Figure 7. Techniques de recensement de l'avifaune par points d'écoute

    Dans cette méthode, l'observateur demeure pendant une période fixée (5-20 min) au niveau d'un point échantillonnage et note tous les individus qu'il détecte (voit et/ou entend).

    - Transect en ligne : le principe de la méthode consiste à déterminer l'échantillon - Itinéraires (transect en milieu homogène) ; la détermination d'un tracé type, le tracé est parcouru à pied à une vitesse fixée permettant la détection des oiseaux des deux côtés du chemin et relever également des indices d'abondance proportionnels à la densité. Cette

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 48

    méthode est celle développée dans le cadre du présent travail.

    Le recensement des oiseaux nous permettra d'acquérir des informations de base sur l'écologie d'une espèce (acquisition de connaissances sur l'éco-ethologie16 de l'animal) et son milieu naturel, l'évolution de la population au cours du temps (Dynamique des populations), et la mise en place de mesures de protection. « La biodiversité est l'une des plus grandes richesses de la planète, et pourtant la moins reconnue comme telle » (EO Wilson, Biodiversity, 1992).

    Comme pour d'autres espèces biologiqus, les dénombrements d'oiseaux sont très souvent employés avec pour finalité :

    ? Déterminer la densité d'une ou plusieurs espèces dans un milieu donné.

    ? Etudier les relations entre les caractéristiques du milieu et les espèces.

    ? Etudier, pour un milieu ou un territoire donné, les Variations successives des effectifs

    d'une saison à l'autre au cours d'une année ou d'une année sur l'autre.

    ? L'étendue spatiale et les caractéristiques écologiques de l'espace étudié.

    D'une manière générale, l'objectif est de réaliser un état des lieux sur les populations d'oiseaux, permettant de suivreultérieurement les tendances évolutives régionales.

    Les oiseaux représentent par ailleurs un groupe dont l'étude et le suivi sont plus difficiles qu'il n'y paraît au premier abord. En effet, leurs déplacements sont conséquents, tant dans l'espace que dans le temps, et leur détectabilité peut varier considérablement. Cette détectabilité constitue ainsi l'une des difficultés majeures des méthodes de dénombrement. Ses fluctuations sont liées à de nombreux facteurs, notamment l'espèce considérée, le milieu étudié, les conditions atmosphériques, l'heure, la saison, les conditions d'observation (ex: bruit ambiant) et les compétences de l'observateur lui-même.

    ? Résultats

    Le suivi des populations17 d'oiseaux a été fait à partir d'Indice Ponctuel d'Abondance (IPA). Pour chaque site, 5 points d'écoute de 10 min ont été réalisés 2 par jour au cours des quels toutes les espèces vues et entendues sont notées (Figure 9), pour comparer

    16 Science des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel ; Éthologie de la communication

    17 Ensemble des individus de la même espèce qui occupent un espace déterminé à un instant donné (Begon et al. 1996)

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 49

    les densités relatives des oiseaux entre les paysages urbanisés et non-urbanisés de, nous a permis de relever la densité relative pour une espèce dans un habitat donné (urbain non-urbain) est calculée comme le nombre d'individus comptés divisés par le nombre de points d'échantillonnage dans cet habitat. Nous nous restreignons aux points du STOC de la zone biogéographique, englobant notre secteur d'étude.

    ? Echelles d'observation aux différents niveaux du paysage

    Il est important de prendre en compte les phénomènes locaux et les caractéristiques phytogéographiques, et surtout l'aspect temps, ou la météorologie (tableau 10), pour mieux apprécier la dynamique à plus large échelle d'une espèce. Pour ce faire, tois milieux ont été choisis pour comprendre leur dynamique.

    Tableau 7. Paramètres méteorologiques pris en compte dans l'observation

    Couverture nuageuse

    Pluie

    Vent

    Visibilité

    0- 25% = 1

    Absente=1

    Absent=1

    Faible=1

    25%-50%= 2

    Bruine= 2

    Faible=2

    Modérée=2

    50%-100%= 3

    Averses= 3

    Moyen à fort=3

    Bonne=3

    Sur chaque fiche de relevé, on note des informations sur pamètres météorologiques, c'est-à-dire ; la couverture nuageuse, pluie, vent, visibilité, noté de 1 à 3 selon leur intensité (tableau 12). L'heure de début du suivi de point, la date et le numéro de passage sont également pris en compte.

    Il est important de prendre en comptes ces paramètres météorologiques, car pour identifier les oiseaux dans l'environnement, de bonnes conditions météorologiques d'observation son requises, pour évlaluer la dynamique spécifique des populations d'oiseaux au sein des différents milieux écologiques.

    ? Un milieu de foisonnement de populations d'oiseaux

    Les oiseaux représentent une richesse biologique encore assez présente et perceptible dans la ville (Figure 8), le plus souvent considéré comme milieu écologique d'un grand nombre de population d'oiseaux. Nous étudions la dynamique des populations et des

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 50

    communautés d'espèces d'oiseaux communs des espaces de Ngaoundéré, en fonction des variations d'effectifs de d'oiseaux dans des milieux écologiques différents (bâti, champs et brousse). Les effets de la dynamique spécifique ou de la variation des populations, tiennent compte des effets de l'habitat (diversité végétale). Nous faisons l'hypothèse que la présence et les densités de certaines espèces et populations d'oiseaux dépendent des caractéristiques phytogéographiques. Aux niveaux des populations, nous comparons les densités relatives d'oiseaux entre ville et brousse pour comparer les effets de l'habitat (Tableau 9).

    Tableau 9. Effectif des populations d'oiseaux observées dans les différents sites

    Noms en français Noms scientifique Effectifs

    Perroquet

    Pipit des arbres Aigle

    Hibou du cap Coucal du sénégal Perdrix

    Epervier

    Pintade noire Pic à dos brun Tourterelle de

    Psittacus erithacus

    2

    Anthus trivialis

    2

    Hieraaetus ayresii

    2

    Asio capensis

    3

    Centropus senegalensis

    4

    Francolirinus bicalcaratus

    6

     

    Accipiter erythropus

    6

    Agelastes niger

    8

    Dendropicos obsoletus

    11

    Streptopelia hypopyrrha

    18

    l'Adamaoua

    Ploceus nigerrimus

    Corvus albus

    Psalidoprocne fuliginosa

    Columba sjostedti

    Passer griseus

    Ploceus cucullatus

    Tisserin noir

    Corbeau pie

    Hirondelle brune

    Pigeon du Cameroun

    Moineau gris

    Tisserin gendarme

    23

    28

    29

    30

    32

    35

    Source : observation de terrain 2015

    Les résulats obtebus dans les points d'écoutes effectués dans différents sites, nous ont permis de relevé au total 16 espèces d'oiseaux différentes les plus fréquemment perçus. La fréquence d'observation de ces espèces, classe en tête de liste le Tisserin gendarme (oiseau gendarme), comme étant l'espèce dominante et la plus abondante (Figure 8).

    Il apparit donc que le nombre de contact avec une espèce en un point donné, est une mesure de l'abondance de l'espèce dans le milieu. En totalisant les les contacts avec cette espèce dans tous milieux du même type, on apprécie ainsi la endance de distridution spatiale des espèces dans des milieux écologiques diféérents (brousse, champ et bâti).

    Noms scientifiques des espèces observées

    Ploceus cucullatus Passer griseus Columba sjostedti Psalidoprocne fuliginosa Corvus albus Ploceus nigerrimus Streptopelia hypopyrrha Dendropicos obsoletus Agelastes niger Accipiter erythropus Francolirinus bicalcaratus Centropus senegalensis Asio capensis Hieraaetus ayresii Anthus trivialis Psittacus erithacus

     

    0 5 10 15 20 25 30 35 40

    Effectifs

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 51

    Figure 8.Diversité spécifique d'oiseaux observés dans les points d'écoute

    Cinq sites d'études ont été choisis dans et autour de la ville de Ngaoundéré, situés au maximum à 25 km du centre de Ngaoundéré. Les sites sont divisés en 3 groupes suivant leurs caractéristiques géographiques (bâti, champs et brousses). Le groupe 3 inclut des sites non urbains à faible densité d'oiseaux (voir détail des sites). Chaque site est suivi en moyenne deux fois par jour (matin et soir) entre 8 heures et 18 heures. Les groupes 1 et 2 incluent les sites urbains et périurbains (zone d'habitation et champs) à plus forte densité d'oiseaux (Tableau 11).

    ? Variations et distributions au sein des espaces (brousse, champs et zone d'habitation)

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 52

    La distribution est le plus souvent étudiée pour faire un état de lieux et répondre à la question de savoir « quoi se trouve ou ». Nous examinons ici les variations de présence-absence d'oiseaux, mais égalemnt d'abondance, la compréhension de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, la connaissance de l'organisation de leur biocénose. Ainsi l'observation de l'avifaune des trois milieux écologiques différents a permis la détermination de la densité, la richesse hesse spécifique (Tableau 9), l'abondance, la dominance ou l'équitabilité. . Si les variations d'abondance sont a priori plus sensibles aux variations d'état d'un système biologique, les données de présence-absence apportent cependant une vision spatiale complémentaire (occupation et variations).

    Tableau 8. Variation des peuplements d'oisaux au sein des habitats (brousse, champ et zone d'habitation)

    0= Rare ou absent

    Assez fréquent

    =x Fréquent=xx

    Très fréquent =xxx

    Espèces Brousse champs zone d'habitation

    Aigle x x x

    Caucal du sénégal x x 0

    Corbeau xx x xxx

    Epervier x x xxx

    Hiboux 0 x

    Hirondelle x x xxx

    Mange mille x xxx xx

    Moineau x xx xxx

    Perce-bois xx 0 0

    Perdrix xx xx 0

    Perroquet x xx 0 0

    Pic-boeuf xx xx x

    Pigeon xx xx xxx

    Pintade xx xx 0

    Tisserin xx xxx xxx

    Tourterelle de l'Adamaoua

    xxx xxx xx

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Les observationnse effectués dans les différents milieux écologiques nous ont permises de rélisées 90 points, donts 30 pour chaque milieu. Les 04 directions effectués par site à trois niveaux (habitat, champs et brousse), nous permet de noter une variation des espèces d'oiseaux au sein des trois niveaux, nous avons ainsi obervé des oiseaux fréquents dans les brousses (perdrix et pintades), des oiseaux fréquents dans les champs (Tisserin) et les oiseaux

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 53

    fréquents dans les zones d'habitation (Hirondelle). Mais il faut noter que ceux-ci ont été observés dans touts les différents niveaux.

    0 2 4 6 8 10

    zone d'habitation champs

    brousse

    Tourterelle de l'Adamaoua

    Tisserin

    Pintade

    Pigeon

    Pic-boeuf

    Perroquet

    Perdrix

    Perce-bois

    Moineau

    Mange mille

    Hirondelle

    Hiboux

    Epervier

    Corbeau

    Caucal du sénégal

    Aigle

    Figure 9. Variations des effectifs d'oiseaux dans les paysages

    Le taux d'occupation se définit par la proportion de sites occupés les populations d'oiseaux. C'est cette variable et ses variations qui attirent notre attention. Son estimation se fonde sur les données de présence-absence d'oiseaux, issues des relévés. Il en ressort que la présence d'oiseaux varie avec le gradiant brousse-zone urbanisée. Nous ne faisons pas de prédictions car ce travail est seulement descriptif.

    zone
    d'habitation

    34%

    champs

    41%

    brousse

    25%

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 54

    Figure 10.Variations spatiales des peuplements d'oiseaux

    L'analyse de relévés indique (Figure 16) un taux de distribution pour les habitats bâtis, de 34% pour les habitats agricoles, de 41% et de 25% pour les habitats semi-naturels (brousse).

    La caractérisation et le choix de différents types de milieux allant du naturel à l'artificiel (milieu fortement anthopisé), tout en passant par les milieux sémi-naturel (champs), permet d'évaluer la dynamique des peuplements d'oiseaux sous un gradiant naturel-séminaturel-anthropisé ; c'est-à-dire la brousse-champs-zone d'habitation (Figure11).

    10

    8

    6

    4

    2

    0

    12 champs

    8

    7

    6

    5

    4

    3

    2

    1

    0

    9 Zone d'habitation

    5

    4

    3

    2

    1

    0

    6 brousse

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 55

    Figure 11. Dynamiques spatiales des populations d'oiseaux à l'échelle du paysage

    Variation de la présence des populations d'oiseaux estimées entre matrices d'habitats, le long d'un gradient d'urbanisation, et le long d'un gradient de progression de l'urbanisation ces variations indiquent une disparition nette de certaines espèces et une progression de la présence de l'espèce à l'échelle du paysage.

    Notre objectif est de décrire la distribution spatiale des populations d'oiseaux et de comprendre l'articulation des processus aux trois échelles spatiales (brousse, champs et zone d'habitation). Le but est autant de comprendre le fonctionnement des populations que de prédire leursréponses aux changements de leur environnement. Contrairement aux mammifères disparus dans la ville et en voie de disparition autour de la ville et dans les zones périurbaines, les oiseaux représentent des indicateurs de l'état de la biodiversité facilement

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 56

    détectables pour lequel la connaissance est relativement bonne comparativement au reste de la biodiversité.

    2.2.2. Diversité des peuplements de mammifères perçus par les populations

    Les résultats des transects effecutués dans et autour de la ville de Ngaoundéré, confrontés aux données du MINFOF, ont montrés que la faune sauvages à totalement disparu dans la zone urbaine de Ngaoundéré, et elle est également en voie de disparition dans les zones périurbaines et rurales, qui renferment une faune représentée par la présence des petits mammifères, rongeurs. On observe surtout les lièvres, écureuils, perdrix, pintades, singes, serpents, rats, chats sauvages, les pigeons sauvages, biches. Cependant, certaines zones sont pauvres en gibier du fait de la poussée de l?urbanisation de la ville de Ngaoundéré et de la chasse intensive des espèces pour la consommation dans la ville (MINFOF 2015). On note également dans toutes ces zones la disparition de la faune emblématique (Eléphant, le Buffle) suite aux préssions antropiques. Mais il est à noter que ces espèces restent toujours présentent dans le discours des populations (Tableau 7).

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    Figure 12. Diversité spécifique des animaux listés par les répondants dans les Feelist

    Bovidae Cercopithecidae Elephantidae Erinaceidae Félidés Giraffidae Herpestidae Hippopotamidae Hominidés Hyénidés Hystricidae Leporidae Manidae Muridae Sciuridae Suidae Thryonomyidae Viverridés

    7%

    8%

    2%

    13%

    6%

    0% 2%

    2% 3%

    1% 9%

    8%

    25%

    4%

    3%

    0%

    3%

    3%

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 57

    Figure 13. Repartition en classe de famille des aminaux listés

    Contrairement aux données de terrain, les enquêtes effectuées auprès des populations revèlent une biodiversité animales encore assez importante dans l'imagérie populaire. Il ressort que ces espèces les plus fréquemment citées par les populations, ont été également mentionnées comme étant les des espèces le plus souvent consommées dans la ville, faisant l'objet d'une attention particulière (espèce emblématique), entendu parler dans les média, observer dans des aires protégées (parcs, zoo), et provenant ainsi des zones ou la biodiversité est encore importante, c'est-à-dire dans des aires protégées ou en milieu rural (Figue 13), marque d'une dynamique regressive de la biodiversité des aires protégées vers les ville.

    12

    Aire

    10

    8

    6

    Zone

    Rurale; 5

    4

    2

    0

    urbaine; 0

    protégée; 10

    Zone

    Source : enquêtes de terrain

    Figure 14. Dynamique spécifique de la faune sauvage sur un gradiant aire protégée-zone
    rurale-milieu urbain

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 58

    La diversité spécifique faunique varie d'une zone à une autre, en fonction des les résultats des observations effectuées autour de tois zone écologiques, montre une nette évolution régressive de la faune sauvage, d'une aire protégée, vers des zones urbanisées, on observe plus d'animaux sauvages, sauf des petits rongeurs et petits mammifères dans les zones périurbaines ou rurales. On oberve dont une dynamique regressive de la faune sur un gradiant de 1 à 10, elle croit du milieu urbain (0) vers les zones protégées (10), avec à cheval le milieu rurale (5) qui marque le passage entre zone dégradée et zone en voie de dégradation. Mais il est important de signaler une abondance en terme d'espèce d'oiseaux présentent dans la ville, car il s'agit de population d'animale qui sont facile à observée en milieu urbain.

    2.2.3. Etat de lieux du couvert végétal : phytosociologie et cartographie des formations

    végétales

    ? Des bases de données géographiques : elles permettent de dresser des cartes d'occupation des sols et d'évaluer plus ou mois précisément les differents types de formations végétales. Ces bases de données sont issues essentiellement du traitement d'images de télédétection, tant des photographies aériennes que des images satellitaires. Elles sont ensuite intégrées dans un système d'information géographique. Elles permettent de quantifier et de qualifier l'emprise et l'extension des surfaces artificialisées, e t la régression des surfaces des surfaces boisées. Ces bases de données qui, peuvent être complétées par des relevés terrain ou par des données issues d'enquêtes terrain, présentent toutefois des limites.

    ? Bases de données phytosociologiques : elles sont issues des observations de terrain, couplées aux enquêtes auprès des populations, et permettent de faire un etat de lieux du couvert végétal, avec notamment des inventaires floristques (basés ici par la méthode de la freelist) et ensuite, par le biais des entretrent, étudier la dynamique du couvert végétal à travers les perceptions des populations locales de l'histoire de l'évolution de leur milieu de vie.

    Les résultats de cette méthode, nous ont permis d'identifier plusieurs espèces caractréristiques des formations végétales, et repartie au total en 18 familles (Figure 11). Ces familles n'ont pas la même importance ou la même diversité. Si certaines sont représentées par un seul genre et une seule espèce, d'autres par contre sont représentées par plusieurs espèces. Les Cesalpiniaceae et les Euphorbiaceae ont chacune 7 genres, les Mimosaceae et les ont 6 genres, les Combretaceae et les Moraceae ont chacune 5 genres.

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 59

    Soure : Freelist sur les arbres

    Figure 15. Relevées floristiques par la métodes de la freelist

    A la question de savoir : quels sont les arbres que vous connaissez dans votre environnement ? Les répondants, ont établits des listes des espèces qu'ils connaissent et il en ressort que les populations ont listées des arbres qui sont pour la plus part effectivement présents à Ngaoundéré. Pour mieux apprécier et juger ces savoirs, nous avons ensuite effectué des travaux dde terrain dans les savanes de Ngaoundéré, pour juger de la présence effective de chauque arbre listé.

    ? Observations et relevées dans les zones périurbaines de Ngaoundéré

    La végétation du plateau de Ngaoundéré, correspond à un secteur soudano-guinéen typique avec une physionomie allant de la savane arbustive à une savane arborée. Ces savanes sont dominées par Daniellia oliveri et Lophira lanceolata (Létouzey, 1968). La physionomie des formations végétales dépendent à la fois du relief, de la pédologie et des conditions climatiques. Cette physionomie floristique est fort variée et dépend de degré des atteintes culturales et pastorales, et suivant les années ; elle est fortement influencée par les actions anthropiques, et dégradée par la population locale à travers la coupe de bois de feu, les incendies volontaires ou l'agriculture itinérante sur brûlis (Tchotsoua 2006). Les travaux effectués dans le cadre du présent travail, nous ont permis de faire des relevés floristiques dans quelques sites et nous ont permis de recenser une diversité d'espèces (Tableau 2) caractéristiques des formations végétales de la zone étudiée.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 60

    Tableau 10. Fréquence et Dominance

    Espèces

    FRe

    (%)

    DRe

    (%)

    1

    Hymenocardia acida

    18,54

    8,56

    2

    Annona senegalensis

    13,47

    8,17

    3

    Piliostigma thonningii

    11,64

    8,24

    4

    Daniellia oliveri

    12,4

    17,4

    5

    Terminalia glaucescens

    5,65

    4,58

    6

    Entada africana

    4,14

    6,61

    7

    Harungana madagascariensis

    4,47

    2,32

    8

    Ficus sp

    0,07

    0,03

    10

    Terminalia macroptera

    2,38

    2,44

    11

    Syzygium guineense var guineense

    2,22

    1,38

    12

    Lophira lanceolata

    8,15

    1,22

    13

    Parkia biglobosa

    1,23

    2,12

    14

    Syzygium guineense var macrocarpum

    2,01

    1,05

    15

    Cussonia barteri

    1,62

    2,07

    16

    Vitellaria paradoxa

    0,93

    2,6

    17

    Lannea chimperi

    1,2

    1,89

    18

    Cinera macrostachys

    0,37

    0,14

    19

    Voacanga africana

    1,09

    0,7

    20

    Bridelia ferruginea

    1,13

    1,1

    21

    Indéterminé

    ?

    ?

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Les résultats des observations et relevés floristiques, nous ont permis de recenser 20 espèces floristiques, dont la plus dominante pour les espèces qui nous intéressent est Hymenocardia acida avec une fréquence de 18,54%, suivi de Daniellia oliveri avec une fréquence de 12,4% et de Lophira lanceolata avec 8,15% (Figure 1).

    L'analyse des résultats issus des listes faites par les populations sur les espèces ligneuses qu'ils connaissent dans leur environnement, confrontés aux résultats de terrain, font ressortir de nombreux points communs et présentent des résultats presque semblebles. Tois espèces sur cinq listées par un individu se retrouve effectivement sur le terrain, il apparait aussi que les fréquences relatives et les dominances sont aussi semblables dans le discours tout comme sur le terrain.

    20

    18

    16

    14

    12

    10

    4

    8

    0

    6

    2

    FRe (%) DRe (%)

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 61

    Figure 16. Distribution des pourcentages des espèces inventoriées

    Les inventaires forestiers effectués dans les savanes périurbaines, nous ont permis de croiser les données des freelist aux observations de terrain, pour juger de la présence/absence de chaque espèce.: Outre la présence de l'espèce, ils contiennent des données sur l'abondance, nombre d'individus, éléments qui permettent d'évaluer la ressource disponible, d'identifier et de faire l'état de lieu des différentes formation végélale de la zone d'étude.

    2.2.4. Cartographie des types d'occupation du sol

    Une carte d'occupation du sol de la ville de Ngaoundéré, sur laquelle sont représentées les surfaces occupées pour chaque type d'occupation du sol à Ngaoundéré, permet d'identifier et de faire l'état de lieu des différentes formations végétales ; les données statistiques des surfaces occupées, proviennent des analyses des données satellitales

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 62

    Tableau 11. Types d'occupation du sol de Ngaoundéré en 2014

    Occupation du sol

    Surface en ha

    Pourcentage (%)

    Bâtis

    1698,43

    2,07

    Brulis

    7406,08

    9

    Eau de surface

    571,6

    0,7

    Forêt Claire

    1569,22

    1,91

    Forêt galerie

    5979,64

    7,28

    Savane arborée et Boisée

    14840,96

    18,04

    Savane arbustive

    37186,44

    45,23

    Savane herbeuse

    5056,78

    6,12

    Sol nu et Champ

    7912,63

    9,62

    Total

    82221,82

    100

    Ils ressort10 types d'occupation du sol ressort du tableau ci-dessus, marqués par 5 formations végétales, avec 57084,18 ha, soit 69,39% pour les savanes, et 7548,86 ha pour les forêts (forêt claire et galerie forestière), soit 9,19%. 78,58% de la surface est donc occupée par les différentes formations végétales, mais il faut noter que ces vaste superficie de parsemées d'arbres et d'arbustes sont par ailleurs les zones d'exploitation du bois, principal facteur de dégradation du couvert végétal.

    Poucentage

    45

    40

    25

    20

    35

    30

    50

    15

    10

    0

    5

    Type d'occupation du sol

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 63

    Figure 17. Répartition des types d'occupation du sol de Ngaoundéré en 2014

    400 350 300 250 200 150 100 50

    0

     
     

    Forêt Claire Forêt galerie Savane arborée Savane Savane

    et Boisée arbustive herbeuse

    Figure 18.Taux d'occupation des formations végétales (savanes et forêts)

    Le calcul des superficies correspondantes a permis d'obtenir 57084,18 ha pour la zone occupée par les savanes et 7548,86 ha pour les forêts. Le rapport de ces deux superficies indique que la zone d'étude (Ngaoundéré) telle qu'elle est délimitée à la figure12 est au moins à 69,39% couverte par les savanes puisqu'il faut noter qu'il y a de très vaste superficie de parsemées d'arbres et d'arbustes qui sont sous par ailleurs les zones d'exploitation du bois, principal facteur de dégradation du couvert végétal.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 64

    Figure 19. Occupation du sol de Ngaoundéré 2014

    L'analyse des données statistiques et de la carte d'occupation du sol de Ngaundéré en 2014, montre une que la surface occupée par le batis, le couvert végétal constitué des savanes (arbustives, arborées et boisées, savanes herbeuses), de forêts claires, et des forêts galeries. La superficie du batit s'est étendue de 1 256 ha en 2001(Tchotsoua 2006), 1698 ha en 2014, suite à une explosion démographique La végétation autour des centres urbains n'est plus représentée que par quelques maigres pieds de Daniellia oliveri, Albizia zygia, Vitex doniana, Sterculia setigera, (Tchotsoua et al, 2000). Dans les secteurs occupés par l'habitat spontané,

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 65

    le couvert végétal a pratiquement disparu et la végétation dominate est la savane arbustive, soumise de plus en plus aux préssions anthropiques principales acteurs de destructuration du couvert végétal, cadre de vie de la faune, également menacée.

    Conclusion

    Les recherches conduites à Ngaoundéré sur la biodiversité s'appuient, pour une large part, sur des recherches sociologiques, confrontées aux données de terrains relevant pour la plus parts des démarches géographiques (analyse cartograhique, étude des évolutions des territoires) L'ensemble est adossé à des bases de données de référence couvrant une grande diversité d'écosystèmes, rurales comme urbains, tempérés. Ces bases de données couvrent également des interactions entre « dynamique de la biodiversité » et « activités humaines et sociétés ». La prise en compte de la métdode basée sur la dynamique spatiale (du couvert végétale) est un axe qui nous a permis d'évaluer l'évolution du couvert végétal de Ngaoundéré. Cette approche spatiale concerne des recherches sur l'influence de la fragmentation et de la dispersion des individus sur la dynamique de la biodiversité. La prédiction des aires de distribution des espèces sur la base de l'environnement et de leurs traits d'histoire de vie, après intégration des données socio-environnementales ainsi que la recherche d'indicateurs paysagers des états et des dynamiques des peuplement d'arbres, d'animaux et oiseaux, sont des thématiques importantes développée dans le cadre du présent travail pour comprendre les impacts possibles du changement global et les risques d'extinction de certaines espèces mais aussi pour aider à une meilleure gestion globale des espaces, soumis de plus en plus aux préssions anthropiques.

    CHAPITRE 3. IMPACTS DE DEUX TYPES DE

    CONSOMMATION DE LA

    BIODIVERSITÉ SUR LA DYNAMIQUE DES

    ESPECES: LE BOIS ÉNERGIE ET LA VIANDE

    DE BROUSSE

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 66

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 67

    CHAPITRE 3. IMPACTS DE DEUX TYPES DE CONSOMMATION DE LA
    BIODIVERSITÉ SUR LA DYNAMIQUE DES ESPECES: LE BOIS ÉNERGIE ET LA
    VIANDE DE BROUSSE

    INTRODUCTION

    Les activités humaines sont intimement liées à la biodiversité. D'une part parce elles en dépendent, d'autre part parce qu'elles l'affectent. Bien que la disparition des espèces soit un phénomène normal (les espèces apparaissent, puis disparaissent), il nous faut nous inquiéter d'un taux d'extinction qui aujourd'hui ne cesse de s'accroitre. La disparition d'une espèce peut paraitre insignifiante, il y en a tellement néanmoins dans la biodiversité tout est lié : la disparition d'une seule espèce peut modifier le reste de la chaine et avoir de réels impacts sur nos modes de vie. Ce sont comme les mailles d'un pull : plus on coupe de mailles, plus le pull se détricote. L'érosion de la biodiversité menace aujourd'hui le fonctionnement et la bonne santé des écosystèmes. Les principales causes de cette érosion sont la perte et la dégradation des milieux naturels ainsi que la fragmentation des habitats par les excès des aménagements, de l'urbanisation, de l'industrie ou de l'agriculture. Ainsi, les facteurs anthropiques influant l'évolution de la biodiversité peuvent être regroupée en grandes catégories.

    3.1. Exploitation du bois énergie

    Les ressources génétiques forestières (RGF) fournissent du bois d'oeuvre, de feu et de service. Elles sont aussi utilisées comme sources d'aliments soit directement sous forme de graines, et de noix, de fruits, de pousses et de feuilles qui peuvent être mangés crus ou cuits, soit indirectement sous forme de fourrage pour le bétail ou encore comme médicament dans la pharmacopée traditionnelle et comme matière première pour l'artisanat, la fabrication de produits cosmétiques contribuent largement à l'amélioration du revenu des populations

    3.1.1. Les acteurs de consommation de bois dans la ville de Ngaoundéré

    Pour l'économiste, le consommateur est une unité de décision qui choisit parmi les paniers de biens qui lui sont proposés (Ali Madi et al 2007). Dans cette logique, le bois-énergie, biens de consommation de plus en plus rares, mérite une attention particulière dans le cadre de la gestion des ressources naturelles, en particulier, dans une zone en pleine

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 68

    croissance comme la ville de Ngaoundéré. Pour mieux caractériser la consommation de ce bien, la présente étude a été conduite dans la ville de Ngaoundéré, cette ville est sur le plateau de l'Adamaoua, dont la population ne cesse de croitre. La projection sur l'évolution de la population de l'Adamaoua à plus de 55 ans (de 1964 à 2010), montre que la population croit très vite, en 2001, la population de Ngaoundéré à elle seule s'élève à 230000 habitants soit 217000 citadins avec un taux d'accroissement de 2,81. Avec un intervalle de onze ans (1976 à 1987), la population de Ngaoundéré a doublé respectivement 36 273 et 696 682 habitants (Tchotsoua, 2006). Cette croissance démographique s'accompagne des conditions socio-économiques assez précaires de populations principales acteurs de consommation du bois d'énergie.

    ? La consommation des ménages : partant du constat selon lequel la taille et le revenu du ménage, joue un important rôle dans la consommation du bois pour la préparation, nous avons fait des estimations du niveau de consommation du bois de feu en fonction du revenu ou du niveau de vie des ménages. L'enquête menée auprès des ménages ressort des niveaux de classification soit trois types de ménages en fonction du niveau de vie réparti de la manière suivante :

    ? Ménages à niveau de vie de vie faible ; pour un revenu = 5 000 FCFA de salaire mensuel.

    ? Ménage à niveau de vie moyen ; pour un revenu compris entre 5 000 et 150 000 FCFA de salaire mensuel.

    ? Ménages à niveau de vie élevé pour un revenu > 150 000FCFA de salire mensuel Cette typologie de classification nous permet ainsi de juger des consommations des sourcces d'énergies en fonction du niveau de vie (Tableau 10).

    Tableau 12. Consommations familiales des différentes formes d'énergie

    Utilisation familiale des différentes formes d'énergies domestiques

    Consommation en % en fonction du niveau de vie de des ménages

    % de

    consommation

    Ménages utilisant le bois ou autres sources d'énergie

    55 % ménages à niveau de vie faible

    99%

    28 % ménages à niveau de vie moyen

    16 % ménages à niveau de vie élevé

    Ménages utilisant le charbon ou autres sources d'énergie

    38 % ménages à niveau de vie faible

    85%

    27 % % ménages à niveau de vie moyen

    20 % ménages à niveau de vie élevé

    Ménages utilisant le gaz domestique ou autres sources

    3 % ménages à niveau de vie faible

    67%

    17 % ménages à niveau de vie moyen

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 69

    d'énergie

     

    47 % ménages à niveau de vie élevé

     

    Ménages qui utilisent uniquement le bois

    99% ménages à niveau de vie faible

    75% ménages à niveau de vie moyen

    05% ménages à niveau de vie élevé

    Ménages qui utilisent uniquement le gaz

    1% ménages à niveau de vie faible

    15 ménages à niveau de vie moyen

    99% ménages à niveau de vie élevé

    Source : enquêtes de terrain

    La consommation familiale des sources d'énergie dépend ainsi du niveau de vie des populations, le taux de consommation du bois de chauffe est plus élevé dans les familles à niveau de vie faible et moyen, contrairement aux ménages à haut niveau de vie qui utilise le gaz domestique, mais le bois et le charbon restent les principales sources d'énergie (Fig 20).

    Ménages
    utilisant le
    charbon ou
    autres sources
    d'énergie
    34%

    Ménages utilisant le gaz domestique ou autres sources

    d'énergie

    27%

    Ménages
    utilisant le
    bois ou
    autres
    sources
    d'énergie
    39%

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Figure 20. Consommations familiales des différentes sources d'énergie

    Le bois et le charbon d'une manière générale, sont les plus utilisés comme principale source d'énergie dans les familles à faible niveau de vie, ou complémentaire dans les familles à haut niveau de vie, pour la cuisson des aliments qui mettent long au feu. Cet aspect permet de comprendre pourquoi le bois et le charbon restent les sources d'énergie les plus sollicitées. Ils sont plus utilisés dans les ménages pauvres, mais beaucoup plus le bois qui est également sollicité pour d'autres activités telles la forgerie, la cuisson de bière

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 70

    locale, les grillages (viande et poisson).

    ? Autres consommateurs du bois : un second groupe de consommateurs de bois dans la ville de Ngaoundéré est constitué, des bouchers (vendeurs de Soya), les brasseurs de bière locale (Bil-bil)18, les forgerons, les vendeurs de beignets, et de poisson braisé. Le recensement sur un échantillon de 150 acteurs a donné, dans la ville de Ngaoundéré, 40 vendeurs de soya, 35 vendeurs de beignets, 30 vendeuses de poissons braisés, 25 brasseurs de bière locale, 20 forgerons. Le bois de feu reste la principale source d'énergie pour les différents types d'utilisateurs, sauf pour les forgerons et les braiseuses de poissons qui utilisent davantage le charbon que le bois. Le charbon de bois reste une source d'énergie d'appoint employé occasionnellement, soit quand le bois fait défaut, soit pour des usagers spécifiques comme chauffage du thé, repassage. Selon Timberlake (1985), il faut 5 à 6 tonnes du bois pour faire une tonne de charbon. Le meilleur charbon est obtenu à partir des espèces dont le bois résiste à la chaleur de carbonisation artisanale. La fabrication du charbon est aussi une cause de la destruction du couvert végétal. L'impact de cette pratique se ressent non seulement au niveau de la perte de la diversité végétale mais aussi au niveau de l'atmosphère. Les bouchers vendeurs de « soya » et les forgerons sollicitent en grande majorité le bois en bille (Lophira lanceolata et Daniellia oliveri), alors que les brasseurs de bière et les vendeurs de beignets préfèrent les branches d'arbres et arbustes ou du bois fendu (en majorité Hymenocardia acida).

    23%

    13% Vendeurs de soya

    20%

    27%

    17%

    Brasseurs de bière locale

    Braiseurs de poissons

    Vendeurses de beigneits

    Forgerons

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Figure 21. Répartition des consommateurs de bois de chauffe à Ngaoundéré

    18 Vin traditionnelle des ethnies du grand Nord-Cameroun, fabriqué à base du maîs et cuit au feu de bois pendant plusieurs heures.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 71

    Les résultats des enquêtes effectuer dans la ville de Ngaoundéré, nous ont permis d'identifier cinq principaux consommateurs de bois pour le chauffage ; ce sont : les vendeurs de soya, principaux consommateurs avec 27% , les vendeurs de beignets avec 23%, les Braisseurs de poisson qui consomme du charbon de bois avec 20%, les brasseurs de bière locale avec 17% et 13% pour la consommation des forgerons.

    3.1.2. Exploitation commerciale du bois énergie

    L'augmentation de la population au sein des périmètres urbain et périurbain a induit un accroissement des besoins en bois d'énergie. Aujourd'hui, la collecte et la vente de bois (Planche 1) touchent toutes les catégories et toutes les zones. Outre les ménages qui collectent directement leur bois dans la brousse proche (ramassage de bois mort et coupe), c'est la multiplication du nombre d'exploitants forestiers qui devient préoccupante. Ces derniers approvisionnent les marchés, soit directement, soit par l'intermédiaire de revendeurs. Ils travaillent aussi à la commande d'où la difficulté d'évaluation du trafic de bois. Enfin, ils exercent cette activité toute l'année, en parallèle avec leur exploitation agricole. L'essor pris par cette activité s'explique par la multiplication des points de ventes (Planche 1) de bois dans la ville et aussi par la précarité dans laquelle se trouvent de nombreuses familles, cette activité est donc considérée comme une source importante de revenue.

    X 13.34893 ; Y 7.19741 ; Z. 1112m X 13.34981 ; Y 7.19784 ; Z : 1124m 16/07/2015

    Planche 3. Vente du bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré.

    Les photos ci-dessus présentent la quelque point de vente de bois dans la ville de Ngaoundéré, la première, nous laisse voir des tronc de Lophira lanceolata exposés dans un marché de bois au quartier Joli-soir, et la seconde quant à elle présente un point de vente d'Hymenocardia acida au quartier Baladji. Ces espèces constituent ainsi les principales espèces ligneuses utilisées comme bois de chauffe (Tableau 13) dans les ménages à cause de leur fort pouvoir calorifique.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 72

    Le pourcentage varie selon les espèces et selon les villages. Les espèces les plus sollicitées sont, Lophira lanceolata19, Daniellia oliveri et Hymenocardia acida, respectivement : Saktodjé, Karladjé et Samatadjé en langue locale (Foulfouldé). Les raisons qui poussent les exploitants de bois d'énergie sont complexes. Dans certaines familles, la pauvreté, la recherche des bois de chauffe et d'autres sources d'énergie tel que le pétrole devenu plus cher les poussent à la recherche des bois pour les travaux domestiques et à la vente. La consommation très significative du bois d'énergie par la population est un indicateur de la raréfaction des arbres à Ngaoundéré. C'est dans le même ordre d'idée que Mapongmetsem et Akagou (1997), ont montré que la situation du bois de feu est déjà alarmante dans l'Adamaoua.

    Tableau 13. Liste des espèces utilisées pour le bois de feu

    Noms scientifiques
    Hymenocardia acida

    Noms
    foulfouldé

    Samatadjé

    %

    26%

    Lophira lanceolata

    Saktodjé

    18%

    Daniellia oliveri

    Karladjé

    12%

    Zizygium guineense
    var macrocarpum.

    Assora

    10%

    Piliostigma
    thonningii

    Barkedjé

    8%

    Vitellaria paradoxa

    Karédjé

    8%

    Terminalia
    glaucescens

    Kouladjé

    10%

    Annona senegalensis

    Dakudjé
    laddé

    8%

    Source : enquêtes de terrain

    Les essences forestières ligneuses telles que Hymenocardia acida, Lophira lanceolata, Daniellia oliveri, Zizygium guineense, Piliostigma tonnengii, sont les principales sources d'énergie utilisées par les populations pour le chauffage. Mais, l'espèce Hymenocardia apparait comme la plus sollicité pour le chauffage, avec 26·%, suivi du Lophira avec 18% et

    19 Arbre de 8-10(-15) m de haut, à fût droit ou contourné, à cime étroite et élancée, avec les feuilles rassemblées au bout de courts rameaux dressés. Ecorce, rugueuse, brun clair à marron, s'écaillant par petites plaques en laissant apparaître des taches

    jaune beige, à tranche épaisse, cassante, rouge foncé (Michel Arbonier 2000).

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 73

    de Daniellia avec 12%, leur consommation ou leur préference s'explique par leur fort pouvoir callorifique, mais aussi pour la production du charbon avec les espèces Lophira et Daniellia.

    14

    12

    10

    4

    8

    0

    6

    2

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Figure 22. Especes utilisées pour le bois de chauffe

    Les résultats des enquêtes (graphique 2) montre que Hymenocardia acida (Samatadjé) se place en tête avec un pourcentage de 32%, suivi de, Lophira lanceolata 25%, puis de Daniellia oliveri (Karladjé) 22%, et enfin Syzigium guneese, 21%. Toutes fois, on associe à celles-ci d'autres espèces utilisées également comme bois de chauffe telles que : Piliostigma tonnengii, (Barkédjé), Terminalia glaucessens (Kouladjé) et Annona senegalensis (Boukoudjé laddé). L'usage dominante d'Hymenocardia acida comme bois de chauffe, se justifie par sa fragilité, dont brûle très rapidement et sont abondantes dans les savanes. Par ailleurs la preference du Lophira lanceolata se justifie par sa forte capacité à produire du charbon.

    3.1.3. Zones d'exploitation et moyens de transport

    Il ressort des enquêtes auprès des acteurs impliqués dans la filière bois (bucherons et vendeurs), et des observations de terrain que les savanes périurbaines constituent les principales zones d'exploitation. Ainsi, Malang, Manwi, Bini et Borongo occupent les premières place en tant que zone la plus coupée. Les distances de prélèvement des bois de chauffe et service sont respectivement estimées à 10 et 20 km pour Bini et Ngaoundéré centre, voire 40 km en moyenne, pour les plus longue distance. Cet accès à la ressource en bois devient de plus en plus difficile par rapport aux années antérieures où le couvert ligneux était encore assez important. Par ailleurs les moyens de transports pour acheminer le bois des zones

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 74

    de ramassage ou de coupe se constituent de du transport par tête, à vélo, à moto, par pousse-pousse, par pick-up, et par camion. Sur un échantillon de 36 acteurs interrogés sur le moyen de transport utilisé pour le bois, un individu utilise la tête, deux le vélo, quatre la moto, dix le pousse, neuf un pick-up, huit un camion et deux emploient un autres moyen (tableau 16).

    Tableau 14. Les principaux moyens de transport du bois à Ngaoundéré

    Les moyens Tête Vélo Moto Pousse-pousse Pick-up Camion Autres

    de

    transports

    Effectifs 1 2 4 10 9 8 2

    Source : enquêtes de terrain

    22%

    25%

    6%

    11%

    28%

    5%

    3%

    Posse-Pousse Tête

    Vélo

    Moto

    Pic-up Camion Autres

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Figure 23. Repartition des moyens de transports sur les axes routiers de Ngaoundéré

    Les résultats des enquêtes menées auprès des vendeurs et des transporteurs de bois dans la ville de Ngaoundéré (Tableau 2), montrent que les moyens de transport utilisés pour acheminer le bois des zones de prélèvements aux points de ventes, se constituent, des Pousse-pousse, Motos, Vélo, Pic-up, Camion, par Tête, et autres moyens associés à ceux-ci. Il en ressort que le Pousse, reste le moyen de transport le plus sollicité (28%), à cause de son caractère pratique, sauf pour les zones d?accès difficile qui utilisent davantage le moyen de transport par moto.

    a b

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 75

    Transport par camionnette Transport par pousse

    c d

    Transport par pickup Transport par moto Clichés Bouyo 2015

    Planche 4. Les moyens de transport de bois sur les axes routiers de Ngaoundéré

    Sur les grands axes routiers et au sein de la ville, divers moyens de transport permettent d'acheminer le bois des zones de coupe (ou de ramassage) vers la ville (point de vente), et des points de vente vers les ménages. Le camion est le moyen de transport utilisé pour alimenter la ville de Ngaoundéré en bois, par ailleiurs, les autres moyens assurent le transport intra urbain. .Aujourd'hui, la collecte et la vente de bois touchent toutes les catégories sociales : les hommes, les femmes et même les enfants. Il s'agit de la vente en bordure des routes et sur les marchés locaux.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 76

    3.1.4. Les points de vente de bois dans la ville de Ngaoundéré

    Les populations de Ngaoundéré, ont fait du commerce du bois une source de revenue importante. Les marchés de bois ne cessent de s'étendre dans la ville. Il existe de nombreux points de vente de bois à Ngaoundéré qui se situent le plus souvent dans les marchés, mais beaucoup plus le plus le long des grands axes routiers. Les points de vente sont beaucoup plus concentrés dans les quartiers où résident les ménages à revenus moyens. C'est également dans ces quartiers que l'on rencontre les grands stocks (Photo 14). Les petits stocks sont rependus dans presque tous les quartiers quelque soit le niveau de revenus des habitants. Le charbon de bois est également vendu sur les sites de production, dans certains villages il est visible en bordure de route (photo 8b), on peut l'obtenir sur le marché et dans les quartiers de la ville.

    a b

    X.7°24563 ; Y.13°32883 ; Z.1064m X.7°19786 ; Y.13°34975 ; Z.1112m Cliché Bouyo, 08/2015

    Planche 5. Les marchés de bois à Ngaoundéré

    Les marchés de bois dans la ville de Ngaoundéré, ne cessent de s'étendre, au bord des grands axes routiers, (photo 8a sur la nationale N°1), tout comme dans les quartiers de Ngaoundéré (photo 8b au quartier Joli-soire), les points de vente ne cessent de se multiplier. Cette situation témoigne également de l'importance du bois de chauffe au sein des ménages dans la ville de Ngaoundéré, qui bien que dépendentes des ressources floristiques à travers l'usage du bois de chauffe (deux ménages sur tois utilisent uniquement le bis de chauffe), pour la cuisson des aliments, constitué également des produits issus de l'exploitation des ressources forestières fauniques.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 77

    3.2. Consommation de la viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré

    La faune sauvage constitue une source d'alimentation pour plus de 75% de la population humaine en Afrique subsaharienne (Tsague 2004). Son importance s'est accrue au fil du temps puisqu'elle joue, en plus de son rôle traditionnel de pourvoyeur de protéines animales, un rôle d'apport de revenus financiers aux populations qui commercialisent le gibier et même les trophées des animaux vivants ou morts. L'analyse de la consommation de la viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré doit prendre en compte plusieurs paramètres et la question des motivations des consommateurs est primordiale. Le critère du prix de vente en relation avec le pouvoir d'achat s'avère crucial. L'importance potentielle de la viande sauvage pour le régime alimentaire des citadins apparaît nettement à la lecture des résultats des enquêtes nutritionnelles menées dans la ville.

    La viande est cependant consommée régulièrement, mais en quantité faible (45 g/jour/personne), le gibier représentant 12% de la viande consommée. Par ailleurs, La viande de brousse est présente en quantités importantes chez certains peuples tel que : Gbaya, Mboum et Dii.

    Milieu rural

    Chasseurs

    Collecteurs

    Commandes

    Acteurs

    Revendeurs

    Consommateurs

    Ville

    Figure 24. La filière Viande de brousse

    La filière viande de brousse, se structure principalement autours des commandes, surtout orientées vers les consommateurs des villes. Les chasseurs, par ailleurs proviennent pour la plus part des campagnes ou du milieu rural. Les collecteurs et les revendeurs quant à eux constituent les principaux transitaires entre chasseurs et consommateurs.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 78

    3.2.1. Espèces commercialisées dans les marchés de viande de brousse dans la ville

    Le gibier vendu dans les différents marchés, sont en majorité constitués des animaux issus de la famille des Bovidé (Antilope). Mais, il ressort des enquêtes de terrain que une famille, à elle seule représente près de 70 % du gibier vendu sur tous les marchés de la ville de Ngaoundéré, il s'agit notamment de la grande famille des Bovidés, avec en premier, les Antilopes20, le Buffle et le phacochère, etant les espèces les plus fréquemment vendues sur le marché et consommées dans les ménages (enquêtes de terrain 2015 et rapport du MINFOF 2015). La faible fréquence des singes se justifie par le virus « Ebola ». L'importance de ce gibier dans la ville, justifie la chasse au fusil, dans les zones périurbaines, dans les zones de chasse et mêmes au sein des aires protégées ; mais aussi sur l'épuisement local de la faune: lorsque la disponibilité diminue, c'est le taux de capture du gibier arboricole qui augmente.

    Tableau 15. Le gibier vendu sur les marchés de la ville de Ngaoundéré

    Lieux Marché Bantai Carrefour Jean-Congo Marché Bélabo

    Quartiers Norvegien Joli-Soir Joli-Soir

    Coordonnées X.13, 59593 ; Y.7, 31979

    ; Z. 1092m

    X.13, 58179 ; Y.7, 32792 ; Z.1107m

    X.13, 5836 ; Y.7, 32775 ; Z.1114m

    Espèces vendues (en pourcentage)

    Antilope 35% 40% 50%

    Buffle 25% 25% 20%

    Phacochère 20% 15% 20%

    Singe 15% 10% 5%

    Porc-épic 5% 10% 5%

    Source : enquêtes de terrain

    Les chiffres classent ainsi les Antilopes en têtes de liste des espèces les plus fréquemment vendues dans les marchés et par conséquent les plus consommées dans les ménages, par ailleurs, le buffle et le phacochère sont également deux espèces sollicitées par le consommateur.

    3.2.2. Organisation et lieux de vente

    Le consommateur urbain peut s'approvisionner auprès de deux types de fournisseurs différents: le détaillant sur le marché et le restaurateur (qu'il pratique en boutique ou dans la

    20 Les antilopes représentent un groupe très large et très hétérogène de mammifères ruminants de la famille des bovidés qui ont comme caractéristiques communes des pattes menues et la présence de longues cornes creuses et arquées.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 79

    rue). Il a ainsi la possibilité d'acheter son gibier "brut" ou sous forme préparée, dans un lieu de consommation (Figure 23).

    Achetée

    Achetée à l'étal au marché

    Mangée à la maison

    Mangée au restaurant

    Consommateur

    Viande préparée

    Viande brute

    Source : enquêtes de terrain

    Figure 25.Le réseau du consommateur

    En effet, pour les habitants de la ville de Ngaoundéré, les ressources fauniques sont d'une importance capitale puisqu'elles constituent une source de protéines animales, sollicité par certaines tributs, notamment les Gbaya, impliqué dans toute la chaîne viande de brousse, allant des chasseurs jusqu'aux consommateurs, tout en passant par les commerçants. Le consommateur achête sur le marché, la viande brute (à l'état non cuit), pour la commation familiale, ou encore certains consommateurs (photo 9) sollicite le plus souvent des restorants ou ils achetent et comsomme sur place leur viande de brousse.

    Photo 6. Plat de viande de brousse (Buffle) dans un restaurant au quartier Joli-Soir

    Certains collecteurs se rendent au domicile de clients connus ; consommateurs et détaillants se dirigent vers les points d'arrivée, pour y acheter directement aux fournisseurs. Grossistes, restaurateurs ou particuliers achètent enfin au marché, où les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à exercer des activités de revente (80%). Ce sont aussi des femmes qui préparent la viande pour vendre des plats cuisinés dans la rue.

    Selon les distances, la viande arrive fraîche ou boucanée, même si les consommateurs affirment tous préférer la viande fraîche. Mais, environ le tiers de la viande vendue sur les marchés de Ngaoundéré est boucanée.

    Tableau 16. Les lieux de vente de viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré

    Les points de vente

    Nombre de comptoirs

     

    Effectif des Femmes impliquées

     

    Effectif des Hommes impliqués

     

    Carrefour Jean-congo

     
     
     
     
     

    1

     

    20

     

    19

    Marche Bantaï

     

    12

     

    12

     

    0

    marche Belabo

     

    9

     

    9

     

    0

     
     
     
     
     
     

    1

    Total général

     

    41

     

    40

    Source : enquêtes de terrain

    Le commerce de la viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré se reparti dans

    trois marchés respectifs (Fig 24), et proportionnellement au nombre de comptoir par marché, on note l?importance du marché, le marché situé au carrefour Jean-Congo est le plus important (49%), suivi du marché bantaï au quartier norvegien (29%) et en fin du Marché bélabo à Joli-soire (22%)

    Marché Bantaï Cood X.13, 59593 ; Y.7,31979 ; Z 1092m

    Carrefour Jean-Congo Cood X.13, 58179 ; Y.7,32792 ; Z.1107m

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 80

    Planche 6. Les marchés de vente de viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 81

    3.2.3. Les prix de vente et bassins d'approvisionnement

    Prix et unités de vente varient en fonction de la saison, c'est-à-dire, selon qu'on soit en saison de chasse (saison sèche), ou en saison hostile à la chasse (saison de pluie). Le prix du gibier est plus élevé en saison de pluie à cause des difficultés d'accès aux zones de chasse. Il est vendu sur le marché, entier, en pièce, frais ou boucané. Le prix du paquet varie entre 1800 et 2000 FCFA ; mais pendant les mois de Mars et Avril, le paquet peut aller en dessa de 1600, à cause de l'abondance du gibier en cette période. De plus en plus souvent, le gibier est détaillé: au lieu de le vendre entier ou en cuissots, la marchande prépare des "tas" (200 FCFA le tas) de quelques petits morceaux cubiques. Le client n'achète un certain nombre, selon les portions dont il a besoin, et ces tas ne sont pas pesés.

    ? Le gibier par rapport à la viande d'élevage

    La comparaison du prix du gibier avec le prix des autres nourritures animales proposées au marché, viande d'élevage et poisson, est cruciale pour comprendre les motivations des consommateurs. On tiendra compte de l'unité de vente, animal entier ou au détail, à la pièce ou au poids. Ramené au kilo, le prix des viandes sauvages est très fréquemment plus bas que celui des autres produits animaux (Serge Bahuchet 2010). Le prix moyen au kilo du poisson est 1100 FCFA, du poulet 1200, du boeuf 1400 et du porc1500, alors que le prix moyen au kilo du gibier est inférieur à 1000FCFA (Tableau). D'importantes flambées du prix du boeuf ont été enregistrées à partir de1993 sur les marchés urbains du grand Nord-Cameroun, le prix du kilo de la viande bovine est passé de 450 F CFA en 1993 à 1 200 F CFA en 2002 pour la viande avec os et de 600 à 1 500 pour la viande sans os au Nord-Cameroun ; soit plus d'un doublement de prix sur une période de 10 ans (Tchotsoua et Djeumene 2005). Il est passé de 1500 FCFA en 2002, pour la viande sans os à 2200 FCFA en 2015 (enquêtes de terrain 2015).

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 82

    Tableau 17. Prix des viandes et poissons à Ngaoundéré (prix au kg en FCFA)

    Espèces

    Prix au Kg en FCFA

    Boeuf

    1800-2400

    Porc

    1900-2200

    Poulet

    950-1400

    Poisson

    850-1500

    Viande de brousse

    1300-1600

    Source : enquêtes de terrain 2015.

    Le citadin est dépendant du commerce pour son approvisionnement alimentaire. La viande de gibier n'est qu'une des possibilités qui lui sont offertes. Les protéines peuvent être d'origine végétale ou animale, dans ce cas, elles peuvent provenir de la viande, des oeufs ou du poisson (Figure 26). Enfin, on peut consommer la viande d'animaux domestiques ou sauvages. En second lieu, il importe de distinguer les types de repas et les lieux de consommation: repas quotidiens, occasionnels ou festifs, à domicile ou dans des lieux publics.

    Poulet; 950

    Poisson; 500

    Porc; 1300

    Boeuf; 1700

    Boeuf Porc Poulet Poisson

    Figure 26. Les sources de proteines et prix de vente

    L'analyse de la consommation de la viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré doit prendre en compte plusieurs paramètres et la question des motivations des consommateurs est primordiale. Le critère du prix de vente en relation avec le pouvoird'achats'avèrecrucial.

    Comparativement à la viande de boeuf, on évalue à près d'un kilogramme et demi de viande de brousse vendu en paquet au prix variant de 1700 à 200, contre un kilogramme de

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 83

    viande de boeuf qui varie de 1800 à 2400. Pour trois kilo de viande de brousse, le prix revient à 400FCFA, par contre trois kilo de viande de boeuf revient à 7200FCFA, soit une différentce de 3200FCFA. Cette différence de prix expliquerait ainsi la préférence et la fréquence de consommation de cette ressource dans certains ménages. La disponibilité de la viande de brousse dans les marchés de Ngaoundéré, se justifie par sa « position centrale » entre les aires protées et les zones d'intérêts cynégétiques (Figure 27).

    Figure 27. Les bassins d'approvisionnement en viande de brousse

    De nombreuses variables expliquent la part plus ou moins importante des ventes de gibier vers les consommateurs urbains plutôt que dans les villages où les animaux ont été chassés De manière globale, pour le Cameroun une proportion de 30 % des ventes de gibier réalisées pour satisfaire les besoins alimentaires des populations rurales, 70 % du gibier

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 84

    vendu parvient aux consommateurs urbains (Eba'a Atyi Richard. 2013). Cette chasse commerciale à destination des marchés urbains est probablement un facteur important de la pression accrue sur le gibier dans les aires protégées, principales zones d'approvisionnement (Figure 28).

    18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

     

    Bassin de la Bénoué

    Bassin de
    Bouba
    Ndjida

    Bassin du
    Faro

    Bassin du
    Mbam et
    Djerem

    Bassin de Waza

    Source : enquêtes de terrain

    Figure 28. Effectif du ravitaillement en viande de brousse en provenance d'aires protégées

    Les enquêtes effectuées auprès des vendeurs de viande de bousse, couplées aux données de la délégation régionale du Ministères des forêts et de la faune, nous nt permis d'identifier cinq principales zones d'approvisionnement en viande de brousse vendu dans les marchés de Ngaoundéré, et ces zones d'approvisionnement sont en majorité constituées des aires protégées du grands Nord Cameroun, avec comme principale zone d'approvisionnement le basin de la Bénoué. L'exploitation des produits forestiers (coupe du bois pour le chaffage et chasse pour la consommation de la viande), a un impact considérable sur l'évolution des espèces.

    3.2.4. Impacts des coupes de bois et la chasse sur la diversit floristique ligneux et
    mammifères au sein des zones d'exploitation

    La croissance de la population humaine et celle corrélative de la demande en ressources naturelles d'une part, le développement d'activités industrielles, agricoles ou commerciales d'autre part, transforment la surface du globe, modifient les cycles biogéochimiques ainsi que la composition de la biodiversité dans la plupart des écosystèmes terrestres ou aquatiques.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 85

    ? L'anthropisation des milieux Naturels

    Artificialisation et anthropisation sont des termes quirenvoient à des dynamiques de modification du milieu des processus. Pour M.Bournérias (Encyc/opaedia Universalis), l'anthropisation, au sens strict, «est la conséquencedesactionshumainesconduisantàunappauvri ssement, une dégradation, voire une destructiondes écosystèmes». L'anthropisation est le résultat de la présenceetde l'activité humaines. L'hommeintervient sur son milieuau mêmetitre quetoute population biologique en expansion. La réserve forestière de ngaoundéré donne l'exemple de l'anthropisation d'un milieu encore considéré comme naturel dans la ville. Ce phénomène se caractérise par. Les coupes de bois, l'écorçage des arbres, le pâturage, les pistes et routes, les arbres brulés par les feux des cultures, et l'occupation de plus en plus marquée par l'habitat ; sont les principaux indices de l'envahissement des milieux naturels par l'homme et ses activités (phtos 12b, 12c).

    c d

    a

    b

    Coord : X. 13,56003 ; Y.7, 32109 ; Z. 1114m

    Planche 7. Les indices d'anthropisation dans la réserve forestière de Ngaoundéré

    Les milieux naturel, connaissent de plus en plus de fortes mutations du fait des activités anthropiques qui transforment ces milieux et contribuent à la perte de la biodiversité.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 86

    Les paysages changent de structure et de fonction en réponse à des évènements de perturbation. Ces évènements et ces changements peuvent être d'origine naturelle ou anthropique, et à court ou long terme. Ainsi, l'homme est un agent parmi d'autres de cette transformation en modifiant les paysages actuels, notamment par le processus d'urbanisation. L'illiustration parfaite de la dégradation des milieux naturels Ngaoundéré est la « Réserve frestère » qui est aujourd'hui en voie de disparition, bien qu'étant classée comme « domaine privé de l'Etat. Elle est parcémée de nombreuses souches (Photo c) d'arbres (Eucalyptus sp, Pinus sp), qui témoigne de l'action de l'homme dans cette réserve qui coupe du bois (Photo Y) pour satisfaire ses besoins. Dans les forêts galeries, on observe également un envahissement de plus en plus marqué par les agriculteurs qui par leurs pratiques et techniques culturales (usage du feu dans les champs), modifient l'espace naturel. D'une manière générale, cette situation est la résulatnte des actions combinées de l'exploitation du bois et des activités agro-pastorales.

    Les acteurs constitués, des bucherons et des agriculteurs et les ménages coupent du bois à diverses fins, pour le bois de chauffe et le charbon, l'intensification de l'agriculture, la pharmacopée traditionnelle, la construction des maisons, et à travers les bois d'oeuvre. Certes ces pratiques leur fournissent des revenues importantes mais l'impact de ces coupes sur la végétation est très dangereux pour la survie de la biodiversité, la structure de la végétation et le changement climatique (Tchopsala 2010).

    ? Dynamique regressive couvert végétal: elle porte sur la dévastation des
    peuplements forestiers. Le principal impact écologique direct est la disparition quasi-totale de la végétation naturelle et artificielle sur de grandes surfaces. Cet impact est de longue durée, d'étendue régionale, d'une forte intensité, son importance est majeure. Les prélèvements du bois (coupe abusive du bois dans les savanes et le stockage des bois frais), présentent une incidence immédiate sur la disparition du couvert végétale. Les faits sont évidents dans les zones périurbaines où le couvert végétal naturel a pratiquement disparu (Tchotsoua et Gonne 2010). Les espèces surexploitées sont en voie de disparition dans Ngaoundéré et ses environs. Il s'agit de : Hymenocardia acida, Syzygium guineense spp, Daniellia oliveri, Terminalia spp, Lophira lanceolata et Parkia biglobosa.

    Le rythme actuel de prélèvement du bois devient de plus en plus élevé et les essences coupées sont en dangers. La distance de pénétration dans la savane augmente chaque année

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 87

    (Tchotsoua et al. 2000). L'utilisation des fruitiers sauvages comme bois de feu est un indicateur de raréfaction des combustibles ligneux dans les savanes périurbaines (Mapongmetsem et Akagou, 1997). Certaines techniques de prélèvement du bois rendent difficile la régénération de l'espèce. C'est le cas des espèces qui sont entièrement dessouchées comme Hymenocardia acida et Syzygium guineense var macrocarpum (Doua, 1999). La dynamique regressive du couvert végétale de Ngaoundéré, s'exprime également en termes d'éloignement progressif des zones d'exploitation du bois. La ville s'agrandit en terme de population et de sperficie batis, et le couvert végétal s'éloigne, comme témoigne notamment les distances de pénétration, qui s'éloignent progressivement pour ne se limiter qu'à quelques zones sur des terrains difficiles d'accès (Photo 10) bien loin de la ville (en moyenne 20 km pour les zones les plus proches).

    X.13, 29831 Y.7, 25683 Z.1084m Cliché Bouyo 09/2015

    Photo 7. Terrain difficile d'accès à une zone de coupe aux environs de Ngaoundéré III

    Cette image, présente une voie d'accès pour le prélèvement du bois dans une zone périurbaine de Ngaoundéré, située dans l'arrondissement de Ngaoundéré III, la nature de cette route (boueuse), témoigne des difficultés rencontrées par les prélèveurs pour avoir acès aux bois pour ravitailler les consommateurs dans la ville. Par ailleurs, la coupe du bois dans dégrade également le sol, en favorisant l'érosion des terres beaucoup marquée sur des surfaces dépourvues de végétation.

    ? Impact sur la faune : le braconnage dans les aires protégées

    ? Fragmentation de l'habitat : les espèces fauniques vivent chacune dans un
    habitat bien précis. Ces espèces y trouvent un certain nombre de conditions favorables à leur évolution. La destruction de l'environnement boisé originel provoque leur

    disparition

    ? Dynamique regressive peuplement des animaux dans les zone de chasse : la
    demande urbaine en viande de brousse, constitue également un facteur de surexploitation des espèces fauniques est un facteur important conduisant à la réduction évidente des espèces dans zones périurbaines de Ngaoundéré et dans les zones de chasse. on enregistre un plus grand nombre d?espèces animales disparues ou en voie de disparition (MINFOF 2010), suite à La chasse aux mammifères observée dans les galeries forestières loin des concessions et les espèces comme Syncerus caffer, Tragelaplus scriptus, Kobus ellipsiprymnus sont les plus recherchées par les braconniers et actuellement ont disparu. Les espèces d'oiseaux les plus souvent visées pour l'alimentation sont celles appartenant au genre Francolinus, à la famille des Anatidae et des espèces comme Numida meleagris, Baleareca pavonina, etc., les perroquets (Poicephalus meyeri, Agapornis pullaria et Agapornis fischeri) sont devenus rares. Tableau 18. Tendances des ménages perçues sur les espèces fauniques

    Noms commun

    Noms en Latin

    Espèces observée (1) ou non (0)

    Tendances (menaces sur l'espèce)

    Antilope Tragelaphus sp 1 rare

    Buffle Syncerus caffer 1 rare

    Rat noir Rattus rattus 1 Menacé de disparition

    Porc épic Hystrix cristata 1 Menacé de disparition

    Ecureuil Xerus eryhropus 1 Assez fréquent

    Céphalophe Cephalophus spp 1 Menacé de disparition

    Cob de Buffon Cobus cob 1 Menacé de disparition

    hippopotame Hippopotamus amphibus 0 Disparu

    Hyène Hyaena hyaena 0 Disparu

    Bubale Acephalus buselaphus 0 Menacé de disparition

    Cynocéphale Papio anubis 0 Menacé de disparition

    Hippotrague Hippotragus equitus 0 Menacé de disparition

    Civette Vivera civetta 1 Menacé de disparition

    Aulacode ou hérisson

    Colobe à manteau blanc

    Pintade 1 Oiseau très chassé

    Epervier Accipiter sp 1 Assez fréquent

    Aigle Aquila rapax 1 Assez fréquent

    Hirondelle Psalidorprocne fuliginosa 1 Assez fréquent

    Phacochère Phacocoerus aethiopicum

    (gadurou laade)

    Thryonomys swinderianus 1 Menacé

    Colobus guereza 1 Menacé

    1 Menacé de disparition

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 88

    Pigeon

     

    Drepnoptila sp

    1 Assez fréquent

    Sources : enquêtes de terrain 2015

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 89

    Il est également important de relever que la forte demande urbaine en viande de borousse entraine des préssions dans les aires protégées, sollicité pour leur richesse spécifique ; c'est ainsi que cela cntribue à l'avancée du braconnage dans ces aires protéges, notamment au Parc National de la Bénoué (PNB), situé à environ 100Km de Ngaoundéré, les braconiers ruraux, cmme ceux venant de la ville de Ngaoundéré, exerce leur activité au sein du PNB (MINFOF 2015), pour satisfaire la forte demande urbaine en viande de brousse, avec ainsi des conséquences sur la diversité spécifique de ces aires protégées qui ne cessent de se réduire.

    X. 13,64128 ; Y. 8,19928 ; Z. 551 m Cliché Bouyo 29/07/2015

    Planche 8. Le braconnage au parc national de la bénoué

    La demande en viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré, est souvent à l'origine du braconnage dans au sein des aires protégées, notamment au Parc National de la Bénoué (PNB), situé à environ 100 m de Ngaoundéré, non seulement, les braconiers du milieu rural alimentent la ville, amis aussi, les braconier venant de Ngaoundéré, exerce également leur acitivité au sein du PNB.

    La demande urbaine en produits issus de la biodiversité (bois de chauffe, viande de brousse), est de plus en plus importante avec notamment la croissance démographique qui ne cesse de d'augmenter la demande.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 90

    ? Croissance urbaine : un puissant facteur de préssion sur la biodiversité Parmi tous les facteurs responsables de l'érosion de la diversité biologique, la pression démographique et des moyens techniques de plus en plus puissants constituent les causes ultimes. Il faut en effet utiliser des espaces plus importants pour héberger et nourrir une population mondiale qui s'est fortement accrue: 2 milliards d'individus en 1930, 4 milliards en 1975, et 9 ou 10 milliards prévus vers 2050. Cette augmentation de la population concerne toute la planète, mais plus particulièrement les régions tropicales où la diversité biologique est plus grande que dans les zones tempérées

    Dès sa création, et sous l'effet de l'accroissement de la population humaine, de ses besoins, du développement de l'économie résidentielle, des changements dans les mentalités et du développement technique, la ville ne cesse de s'agrandir (Figure 29).

    ville historique

    Ville actuelle

    Source : Image google Earth, données de l'histoire de l'évolution de la ville de Ngaoundéré

    Figure 29. Extension de la ville de Ngaoundéré

    Ngaoundéré est une ville précoloniale créée en 1830 par Ardo Njobdi. Elle occupe la partie nord du plateau central de l'Adamaoua. C'est le terminus du chemin de fer transcamerounais, ce qui la positionne au carrefour reliant la partie méridionale et septentrionale du Cameroun. Elle est scindée en trois arrondissements subdivisés en plusieurs quartiers. La ville couvre une superficie de 300 hectares. Elle est constitué d'un centre

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 91

    historique post colonial communément appelé « vieille ville », des extensions assez structurées sous la colonisation, ainsi que des extensions spontanées non planifiées. Cette situation d'extension urbaine se fait ainsi au détriment des espaces naturels, elle conduit notamment à la dégradation des milieux naturels avec la destruction de la flore et de la fragmentation de l'habitat de la faune, car en même temps que la superficie du bâtie augmente, les formations végétales reculent, et par conséquent la faune disparaît également

    L'ampleur du mouvement d'urbanisation s'est manifestée dans l'ensemble des centres urbains et dans leurs périphéries qui s'étendent à un rythme effréné. A titre d'exemple, en 1800, à peine 3 % de la population mondiale vivait en ville, contre 15 % en 1900, 30 % en 1950 et 46 % en 2000. À ce rythme, les estimations prévoient que 65 % de la population sera urbaine en 2025 et selon le rapport de l'ONU (UNFPA, 2007), la population mondiale devrait pratiquement doubler de 2007 à 2050, passant de 3,1 milliards à 6,4 milliards. Cette évolution, amorcée depuis le début du siècle dernier, s'est accélérée de façon généralisée depuis la seconde guerre mondiale. Ce phénomène d'urbanisation rapide, observé sur tous les continents, concerne à la fois les pays développés et les pays en développement.

    La croissance urbaine provoque des perturbations des écosystèmes, et constitue une menace sérieuse pour la biodiversité. Au niveau biologique, les études menées montrent à la fois les effets négatifs de la ville sur l'installation d'espèces sauvages et la capacité d'adaptation de certaines populations aux espaces transformés par l'homme, à travers les projets d'urbanisme et les comportements des citadins. Ainsi, «la ville détruit la nature soit directement, par la destruction des habitats naturels, soit indirectement, par la fragmentation et l'isolement des sites naturels» (Rahim 2010). Quand cette nature est présente, elle est résiduelle dans les quelques espaces qui lui sont dédié.

    La croissance urbaine modifie l'occupation des sols, entraîne des changements importants au niveau de l'usage des terres et des structures paysagères, et provoque une fragilisation et une fragmentation des espaces « naturels ». Ceci entraîne des conséquences sur le plan environnemental et provoque des perturbations des écosystèmes (Figure 30) et porte préjudice à la biodiversité.

    Population Humaine

    Activités humaines

    Agriculture industrie énergie commerce

    Modification des terres
    Déforestation,
    Pâturage,
    Intensification,
    Etc.

    Cycles biogéochimiques
    Carbone,
    Azote, eau,
    Éléments chimiques
    De synthèse,
    Autres...

    Introductions et
    extinctions d'espèces
    Invasions
    Biologiques,
    Chasse, pêche,
    Cueillette

    Changements
    climatiques
    Effet de serre,
    Aérosols,
    Land cover

    Perte de diversité biologique
    Extinctions
    De populations,
    D'espèces;
    Perte d'écosystème

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 92

    Figure 30. Modèle conceptuel illustrant les effets de pressions anthropiques directs et
    indirects sur la biosphère

    Du point de vue du paysage, l'urbanisation a trois conséquences majeures : la fragmentation et la perte d'habitat, et l'apparition d'un nouvel écosystème, urbain (Alberti 2005). La fragmentation conduit au morcellement de l'habitat transformé en unités plus petites et plus isolées les unes des autres (Andrén 1994). Elle est associée à une réduction globale de la surface couverte par l'habitat fragmenté (perte d'habitat), et une altération de sa qualité.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 93

    CONCLUSION

    Les catastrophes engendrées sur la biodiversité du faite des exploitations abusives des ressources naturelles et de la croissance urbaine, ont de lourdes influences sur les services écosystémiques fournie par les essences biologiques à l'homme et le bon fonctionnement de ses activités dans son environnement. A Ngaoundéré, l'évolution regressive de la biodiversité avec la disparion des ressources, hypothèque le développement des activités liées directement ou non aux ressources biologiques, et rend ainsi vulnérable les populations sur le plan de la sécurité alimentaire, voire environnementale. Il est nécessaire de développer de nouvelles stratégies et politiques pour éviter les pires effets de l'érosion de la biodiversité. Pour y parvenir, il est indispensable de disposer des données sur le savoir et pratique des populations, et ses impacts sur la biodiversité, et de définir des mesures pertinentes d'adaptation à partir de celles développées localement.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 94

    CHAPITRE 4. PERCEPTION LOCALE

    DE LA DYNAMIQUE DE

    LA BIODIVERSITE.ET INTEGRATION

    DES SAVOIRS LOCAUX DANS LA

    GESTION DE L'ENVIRONNEMENT

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 95

    CHAPITRE 4. PERCEPTION LOCALE DE LA DYNAMIQUE DE

    LA BIODIVERSITE.ET INTEGRATION DES SAVOIRS LOCAUX DANS LA
    GESTION DE L'ENVIRONNEMENT

    INTRODUCTION

    La biodiversité désigne la diversité du vivant dans son ensemble à différents niveaux d'intégration biologique et écologique. Mais le terme de biodiversité a, en fait, une connotation marquée pour les interactions hommes-nature. En effet, les hommes, par l'éventail de leurs pratiques, façonnent la diversité des paysages, sélectionnent, déplacent ou éliminent des espèces (ou des variétés), et leurs activités sont un facteur essentiel de la dynamique de la biodiversité. Il s'agit alors de mettre en relation étroite un état du milieu, ses perspectives dynamiques et les pratiques socio-techniques dont il est l'objet. La biodiversité n'est pas un élément autonome, détaché de la sphère du social et son contrôle social revêt différentes formes : technique, sociale, économique, politique. Aussi, une réflexion sur la biodiversité doit s'appuyer sur une représentation dynamique, autant des écosystèmes que des systèmes techniques et des stratégies d'utilisation et de gestion des ressources (faune et flore).

    4. 1. Perception des changements à travers la dynamique de la biodiversité

    Pour appréhender les perceptions des acteurs par rapport aux changements, c'est à-dire les dynamiques de la biodiversité, leurs manifestations et leurs incidences sur les ressources, l'analyse de discours a été utilisée. En effet, l'analyse de discours est une approche méthodologique des sciences sociales et humaines. Elle est multidisciplinaire, qualitative et quantitative et étudie le contexte et le contenu du discours oral ou écrit (Sèdjro Nadia Ida 2010 in Maingueneau, 1991). Pour ce faire, il est donc intéressant d'analyser la perception des changements sur l'état de la biodiversité selon certaines caractéristiques socio culturelles et économiques pertinentes des populations, en l'occurrence leur âge, leur ethnie et leur activité économique. L'objectif est alors de voir si ces caractéristiques socio culturelles et économiques influencent leur perception.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 96

    4.1. 1. Influence des caractéristiques socio-économiques des populations sur la
    perception des changements

    ? Influence de l'âge et la durée dans le lieu

    Les populations enquêtées sont âgées de 22 à 61 ans. Une répartition par classe d'âges a été opérée selon qu'on soit « Jeune» ou « Vieux ». Pour les populations enquêtés, un « Jeune» est un individu encore actif et ayant entre 18 et 45 ans. Les « Vieux » sont ceux qui ont plus de 45 ans.

    180

    160

    140

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    22 23 24 25 26 27 28 29 31 32 33 35 36 37 38 39 41 42 43 44 45 46 47 48 50 55 58 61

    Figure 31. Effectifs des âges des informateurs

    Il est présenté au tableau 19, le niveau de perception selon l'âge au niveau de l'échantillon de l'enquête. Soit à tester au seuil de 5% l'hypothèse H0 contre l'hypothèse H1 telle que :

    ? H0 : il y a indépendance stochastique21 entre la perception des populations et leur âge ? H1 : la perception des populations dépend de leur âge

    ? Condition de rejet de H0 : Si p < 5%

    21 Qui est produit par le hasard, au moins en partie

    Tableau 19. Niveau de perception selon les âges

    Classe d'âge Niveau de perception

    Faible:<3 Moyen: 3-4 Fort: > 4 Total

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 97

    Jeunes: 18-45 ans

     

    6

    17

    9

    32

    Vieux: >50 ans

    5

    8

    35

    48

    Source : enquête de terrain et inspiré de Sèdjro Nadia Ida Djenontin (2010)

    Il ressort de ce tableau que : Selon les résultats obtenus, la probabilité associée à ce test est inférieure à 0,05. On rejette H0 et on conclut qu'il existe statistiquement une dépendance significative entre l'âge et le niveau de perception des populations. De plus, on a aussi p < 0,001 donc il s'agit d'une dépendance hautement significative. Plus les populations sont donc âgés, plus ils perçoivent les différents changements de l'environnement, sur ses composantes et notamment sur la biodiversité. Ceci s'explique par le fait que ce sont les vieux, du fait de leur connaissance empirique, qui sont les plus aptes à faire des comparaisons entre les évolutions de la biodiversité sur plusieurs décennies.

    ? Influence de l'ethnie

    Plusieurs concepts locaux, adages et proverbes sont utilisés par les communautés pour rendre compte des changements observés. Les populations ont en effet, un lien étroit avec leur milieu naturel et leur dépendance vis-à-vis des ressources biologiques (faune et flore) est le résultat de la connaissance parfaite de l'évolution des paramètres biologiques.

    4

    9

    8

    0

    7

    6

    5

    3

    2

    1

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 98

    Figure 32. Les principaux groupes ethniques interrogés

    Les résultats obtenus après croisement des variables ethnie et niveau de perception, indique que la probabilité associée à ce test est supérieure à 0,05. On accepte H0 et on conclut que statistiquement, il n'existe pas une dépendance significative entre l'ethnie et le niveau de perception changements. Pour les populations, la perception des états et des changements de l'environnement, ne dépend pas alors de leur ethnie.

    ? Influence de l'activité

    De la question sur le choix de l'activité principale pratiquée dans l'environnement, il en ressort que la majorité des répondants pratiquent s l'agriculture et l'élevage. La production du maïs, des produits maraîchers et secondairement du niébé, de l'arachide, de la patate, et de l'igname, caractérise l'agriculture. Quant à l'élevage, il comprend la volaille, les petits et les gros ruminants (ovins, caprins, bovins). D'autres activités génératrices de revenus telles que le commerce, la transformation des produits agricoles, les plantations et l'apiculture sont aussi développées. Il est présenté au tableau n°13 le niveau de perception selon l'activité économique menée au niveau de l'échantillon.

    Les résultats obtenus au après croisement des variables activité et niveau de perception montrent que la probabilité associée à ce test étant inférieure à 0,05. On rejette H0 et on conclut qu'il existe statistiquement une dépendance significative entre l'activité exercée

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 99

    et le niveau de perception de dégradation de l'environnement. La perception est ici fonction du nombre de risques qui affecte l'activité. En effet, les agriculteurs sont affectés par au moins cinq risques sur les six identifiés dans la zone alors que l'élevage, n'est sensible qu'à au plus trois risques. Mais, il faut noter que la vulnérabilité de ces activités n'est pas fonction du nombre de risques qui l'affecte mais de leurs ampleurs.

    4.1. 2. Conception locale de la biodiversité

    Le Premier constat : sur les cinquante personnes interrogées ; dix-neuf ne connaissent pas le terme de biodiversité et sept n'y font pas du tout référence dans l'entretien. « Je ne sais pas ce que c'est la biodiversité. (...) Ce n'est pas un mot qui me parle du tout, la biodiversité. » Personne 22, infirmier - Juillet 2015.

    38%

    14%

    48%

    Entendus parler et en savent quelque chose

    Ne connaissent pas grande chose du terme

    Ceux qui n'en savent rien du tout

    Figure 33. Proportion des personnes ayant entendu parler ou pas de biodiversité

    On peut ajouter que les enquêtes ne montrent pas de réel effet d'âge ou de catégorie-socioprofessionnelle dans cette non-connaissance ou méconnaissance du terme. Toutefois, les personnes dont l'activité dépend étroitement des ressources biologiques (agriculteurs, éleveurs, chasseurs, commerçant des produits forestiers ligneux et fauniques), ajouté à ceux-ci les gestionnaires de l'environnement, apparaissent comme un groupe d'acteurs plus concerné par le sujet. En effet, en raison de leur activité socioprofessionnelle, ils sont plus aptes à donner un sens au terme: sur les six agriculteurs interrogés, seul l'un d'entre eux concède ne pas savoir à quoi fait référence la biodiversité.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 100

    Par conséquent, les enquêtés ne donnent pas de réponses qui soient réellement des définitions. Nous verrons que la notion de biodiversité chez les habitants renvoie plutôt à la nature au sens large, avec des interprétations qui s'articulent autour de deux thématiques associées : la faune et la flore en elles-mêmes, ou encore des portraits de paysages variés.

    Un premier groupe d'habitants associe en effet la biodiversité à la diversité de la faune et la flore. « C'est-à-dire la diversité des plantes et d'animaux ». Par ailleurs, la diversité de la flore est le plus souvent regroupée en deux catégories, notamment : les ligneux (arbres) et les herbacés (herbes) ; c'est aussi le cas lorsque l'individu fait référence à la diversité de la faune représentée le plus souvent par les mammifères et oiseaux. Pour ce faire, des noms génériques sont le plus souvent employer en langue vernaculaire pour représenter cette biodiversité (Tableau ?).

    Tableau 20. Noms vernaculaires employés par les acteurs locaux pour représenter la biodiversité

    Langues Dii

    Noms des arbres La'h

    Noms des herbes Hot

    Noms des animaux Gpok

    Noms des oiseaux Nokwa'h

    Mafa

    Wouf

    Koussa

    Skuvara

    Liakvara

    Toupouri

    Ko'ri

    Fii

    Naï

    Doui

    Moundang

    Koura

    Nfah

    Nyitouki

    Djoura

    Guiziga

    Widiser

    Guizin

    Usser

    Ndiway

    Gbaya

    Zo'oh

    Gpo'o

    Nouï

    Mboum

    Dii

    Ka'a

    Naï

    Njoiy

    Foulfouldé

    Léddé

    Guéné

    Dabadji laddé

    Tsolli

    Source : enquêtes de terrain

    Par conséquent, si nous revenons à l'étymologie du terme « biodiversité », les interprétations des habitants recoupent les deux parties qui composent le mot lui-même : « bio » et « diversité ». Le préfixe « bio » renvoie à la notion du vivant, conjugué ici à sa « diversité ». Ainsi les différentes définitions énoncées par les habitants se rattachent de près ou de loin à ces deux composantes du mot. C'est plus particulièrement la notion de « bio » ou de référent au monde vivant qui en fait basculer le sens. Car « biodiversité » est en fait un néologisme (apparu en 1985 dans Le Petit Robert), constitué sous forme de contraction et d'association de deux mots pour dire « diversité biologique » (Aubertin et al., 1998). Ces enquêtes montrent

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 101

    que c'est bien le qualificatif « biologique » qui est déterminant dans les diverses interprétations, en se rapportant au vivant.

    ? Des composantes de la biodiversité difficile à caractériser

    Depuis le Sommet de la terre de Rio (1992) et la conférence de Johannesbourg (2002), le suivi de la biodiversité est reconnu comme urgent et nécessaire. Mais il pose des problèmes d'une grande complexité, du fait de la grande viversité d'espèces biologiques. Il est humainement et techniquement impossible d'appréhender et suivre la biodiversité dans son ensemble ; pour le seul domaine des espèces, seule 1,4 million d'espèce ont été identifiées sur un potentiel de 15 à 100 millions, et parmi celles qui sont décrites, seules quelques milliers sont relativement bien suivies (UINC 2010). On cherche donc à avoir une idée réaliste de la situation via les savoirs locaux.

    Les résultats de entretiens menés avec les populations dans la ville de Ngaoundéré, montre que la définition relativement approximative que les habitants donnent de la biodiversité coïncide avec une connaissance de prime abord limitée de leur milieu naturel. Afin d'aller plus loin dans le degré de signification sociale ou « vécue » de la notion de biodiversité, nous avons interrogés les habitants sur leur connaissance de la faune et de la flore locales (Freelist), les composantes des systèmes écologiques qu'ils ont esquissés comme évocatrices de la biodiversité. Il s'avère que la caractérisation des espèces végétales et animales est également loin d'être précise, à l'image des listes d'espèces (4 à 10, voire Annexe 4), souvent très limitées données par les enquêtés lors de l'exercice consistant à lister tous les noms d'arbres et d'animaux connus par la personne. Selon Mammifères. Selon le Cinquième Rapport du Cameroun à la Convention sur la Diversité Biologique (2010), Près de 303 espèces de Mammifères ont été inventoriées au Cameroun et 968 oiseaux locaux ou migratoires ont été observés au Cameroun jusqu'en 2013. Comparé au données recueillies lors des entretient, seulement 140 espèces de Mammifères ont été listées contre 303 recensées au Cameroun, soit prêt de 44% d'espèces connues. Par ailleurs 105 oiseaux seulement sur 968 sont recensés lors des entretiens avec les populations.

    Espèces de Mammaifères recencées dans les Enquêtes de terrain (Savoir

    local)

    32%

    Espèces de

    Mammaifères
    recencées dans le Rapport du Cameroun à la CDB 2010 68%

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 102

    Figure 34. Espèces mammifères recensées dans les freelist et données du rapport du
    Cameroun à la CDB

    Nommer les animaux ou végétaux que ce soit en langue vernaculaire ou en langue nationale (Français et Anglais) semble difficile : nombreux sont les enquêtés à ne pas savoir répondre. Deux hypothèses peuvent être émises pour expliquer cette difficulté de caractérisation des espèces végétales et animales. La première serait liée à la méconnaissance des milieux naturels par les habitants. Ainsi, nous rejoignons l'analyse de Hawken, aux Etats-Unis, qui met en lumière que « la plupart des Américains peuvent identifier une centaine de logos commerciaux alors qu'ils arrivent à peine à reconnaître une dizaine d'espèces de plantes communes » (Hawken, 1993). Ici, les habitants ont cité en moyenne 6,5 plantes, et 5,7 animaux différents par personne. Une seconde hypothèse complémentaire de la première peut être formulée. La non-caractérisation peut également être l'expression d'un manque d'intérêt pour la nature locale, perçue par les habitants comme ordinaire. En effet, plusieurs enquêtés mettent en avant, pour justifier leur difficulté à nommer la faune et flore, l'absence de plantes ou d'animaux exceptionnels dans leur environnement local, ceci dû à des changements de plus en plus marquant de l'environnement qui sont à l'origine de cette régression de la nature.

    4.1. 3. Perception des changements environnementaux à travert la dynamique du

    couvert végétal

    Les résultats des entretiens semi-structurés ont permis de mettre en lumière les perceptions des populations locales dans la ville de Ngaoundéré. En général, les enquêtés ont une bonne perception de l'évolution de leur milieu au fil du temps. De nombreux

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 103

    changements dans le peuplement ligneux, mammifères et oiseaux ont été répertoriés par les répondants

    ? Perceptions de l'évolution du couvert végétal

    Dans l'ensemble des entretiens individuels, 7% de la population mentionne une augmentation de la superficie du couvert végétal à travers la création des espaces verts au sein du périmètre urbain avec une une baisse de la superficie des zones nues. Les sept pour cent (7 %) des interviewés dans la ville de Ngaoundéré déclarent une augmentation de la densité des arbres et arbustes, et exceptionnellement. Les espèces ligneuses pour lesquelles les populations observent une augmentation sont Daniellia oliveri, Hymenocardia acida et Piliostigma tonnengii, pour les espèces de savanes périurbaines et dans le périmètre urbain, l'espace est colonisé par la des essences tellesque Eucalyptus, Tecks, Safoutier, Pains, Accacia sp et de nombreux arbres fruitiers. En ce qui concerne l'augmentation de la diversité floristique, seul 7 % de la population s'est prononcé. Le taux de réponse de ce paramètre n'est pas significatif, par rapport aux autres paramètres (augmentation et stabilité).

    ? Perceptions de la stabilité du couvert végétal

    Des cas de stabilité de l'évolution de la superficie du couvert végétal sont notés à travers les interviews individuelles. Pour l'ensemble des différents paramètres d'évolution de la végétation, à savoir la superficie du couvert végétal, la densité des arbres et arbustes, et la diversité floristique, les perceptions sont également faible quant à l'état de satbilité Cependant, 13 % de la population intérrogée note une absence de variation de la superficie des formations végétales et affirme une stabilité de la diversité floristique.

    ? Perceptions de la regression du couvert végétal

    Plus de 75 % des enquêtés à Ngaoundéré mentionne une tendance régressive de la superficie du couvert végétal (Figure 35). La majorité des interviewés (80 %) perçoit une augmentation des zones nues à travers les défrichements pour l'agiculture et le déboisement pour l'habitat. Soixante-dix-neuf pour cent (76%) des répondants à Ngaoundéré perçoivent une diminution de la densité des arbres. Les espèces végétales Lophira lanceolata, Daniellia oliveri, Annona senegalansis, Vitellaria paradoxa, Ximenia americana, Parkia biglobosa, Syzygium guineense var macrocarpum, sont en baisse dans les savanes de Ngaoundéré.

    79%

    7%

    14%

    Acrroissement Stabilité Diminution

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 104

    Source : enquêtes de terrain 2015

    Figure 35. Perception de la dynamique du peuplement ligneux

    Sur un échantillion de 50 percesonnes intérrogées sur les changements de l'environnement à la lecture des élements de la biodiversité de leur milieu, notamment le couvert végétal, une baisse de la diversité floristique est perçue par 80 % des enquêtés, 07% perçoivent l'augmentation et 13% perçoivent une satbilité.

    4.1. 4. Perceptions des changements climatiques

    L'analyse de la dynamique du couvert végétal mentionnée dans le discours des personnes enquêtées, c'est également fait en cherchant à savoir si les populations locales appréhendent à leur niveau l'état du climat. Cette perception de l'évolution ou non, ou des modifications au niveau du climat, est aussi étudiée à travers les discours des populations relatifs aux risques climatiques et à leurs différentes manifestations.

    Il ressort des discours des personnes interrogées que depuis plusieurs années, la ville de Ngaoundéré est sujette à une modification du climat et à une forte érosion des terres cultivables et pistes rurales. Ngaoundéré se trouve être une zone où coexistent plusieurs problèmes environnementaux dont les principaux pour les populations sont la perte de la biodiversité et le changement climatique, accroissant alors la vulnérabilité des populations. Les risques climatiques que l'étude a identifiés à travers la collecte des données à partir des observations et des entretiens sont :

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 105

    + Chaleur excessive

    + Pluies tardives et très fortes

    + Vents violents

    + Mauvaise répartition dans l'espace et dans le temps des pluies.

    + Sécheresse

    > Pluies tardives et très fortes

    Les différentes manifestations des risques identifiés ci-dessus et leur ampleur sont le mode par lequel les populations perçoivent les changements climatiques dans la zone d'étude

    A Ngaoundéré, la saison pluvieuse commence habituellement au mois d'avril. Mais, d'après les propos des populations (agriculteurs), on assiste à un prolongement de la saison sèche qui provoque donc un retard dans le démarrage de la saison des pluies. Selon eux, cette dernière ne commence qu'à la fin du mois de juin et même en juillet parfois, entrainant ainsi des troubles de production agricole. Les propos d'un producteur interrogé à ce sujet, illustre cet aspect.

    « Les pluies ne vont plus jusqu'en Décembre comme avant. Elles s'arrêtent déjà en Octobre. Donc on ne fait plus les cultures à cycle long. On récolte vite avant la fin des pluies. Mais ces pluies sont trop fortes »

    Il ressort de ces propos que la saison pluvieuse est non seulement tardive pour le démarrage mais elle se raccourcit de plus en plus, elles provoquent un retard dans le démarrage des opérations culturales.

    « On a cru que les pluies avaient déjà commencé, elles ne s'installent plus vite et perturbent les cultures. On ne sait même plus quand ça commence réellement. Nous sommes obligés d'attendre un peu et on fait des semis tardifs. Mais la pluie s'arrête vite encore et entraîne un développement végétatif incomplet des cultures »

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 106

    On peut dire que la frontière entre les saisons n'est plus étanche. En effet, la saison des pluies ne s'installe plus au moment propice et de plus elle connait une fin précoce ; empêchant de ce fait la plupart des cultures de boucler leur cycle végétatif.

    ? Chaleur excessive

    Les chaleurs excessives sont un risque qui se manifeste par une trop forte élévation des moyennes thermiques aussi bien journalières, hebdomadaires que mensuelles et par un allongement de la saison sèche. Harmattan, vent sec qui marque cette saison, devient moins prononcé et s'étale moins dans le temps. La ville de Ngaoundéré enregistre de plus en plus de fortes valeurs thermiques pendant la saison sèche. Ces fortes températures, selon les propos de certains acteurs interrogés ne sont pas pareilles aux autres il ya de cela quelques années.

    « La saison sèche ici à Ngaoundéré est déjà comparable à celle de Maroua ou Garoua, on n'arrive même pas à respirer, ce n'est pas du tout supportable, or avant à Ngaoundéré aux mois de Décembres et Janvier il faisait franchement froid au point on ne pouvait dormir la nuit sas couverture, mais actuellement il fait de plus en plus chaud »

    Les résultats des entretiens effectués auprès des populations dans la ville de Ngaoundéré, nous ont permis d'identifer la dégradation de la biodiversité perçue à travers le recul du couvert végétal et le changement climatique perçu à travers la modification des paramètres climatiques (pluie, température, vent), comme étant les changements environnementaux les plus importants aux yeux des populations. Mais il ressort que deux les changements perçus par les populations mettent en tête de liste les changements climatiques, comme étant le plus important qui touche le plus grand nombre de personnes, quelque soit le secteur d'activité, tandis la dégradation de la biodiversité est beaucoup plus mentionnées par les acteurs dont l'activité dépend étroitement des ressources naturelles (exploitant des produits forestiers ligneux et fauniques,)

    Ainsi, les entretiens nous ont permis d'observer, au sein de notre échantillon, des membres de la communauté aux aguets, attentifs à leur environnement et dépositaires d'une mémoire précieuse concernant les changements y étant intervenus. La qualité de ce savoir

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 107

    local apparait d'autant plus appréciable que les « vérités » personnelles qui ressortent des discours sont souvent corroborées par les données scientifiques. Nos résultats nous confortent dans l'utilisation du savoir local comme source d'information sur les changements environnementaux, lorsque les informations fournies par les répondants se recoupent clairement. Ceci trouve une application intéressante dans les situations où aucune étude scientifique n'a été réalisée sur un sujet donné. Cette appréciation du savoir local nous permet ainsi d'accepter avec confiance les informations qui nous ont été fournies sur l'envasement de la baie, par exemple, phénomène qui n'a fait l'objet d'aucune étude quantitative au site de notre étude

    En termes de gestion, ces recoupements entre savoir local et séries chronologiques quantifiées pourraient se traduire en motifs d'action et favoriser la mobilisation de la communauté pour la prise en charge de la qualité environnementale et la mise en place de stratégies d'adaptation et d'atténuation aux changements environnementaux. Ceci va dans le sens des réflexions de Kimmerer (2000) et Teka et Vogt (2010) pour qui le savoir local est plus qu'une simple source d'information, mais représente aussi un lien nécessaire entre les interventions humaines et la préservation des écosystèmes.

    Tableau 21. Récapitulatif des données collectées pour la recherche

    Obje ctifs

    Hypothèses

    Variables

    Indicateurs ou données à collecter

    O1

    Les populations

    Variable dépendante:

    Sécheresse pendant saison

     

    perçoivent

    diversement les

    Perception et changement -Climat

    pluvieuse, chaleurs excessives, répartition spatiale et

     

    changements en fonction de leurs

    -Faune -Flore

    temporelle des espèces, mauvaise récoltes des dégâts

     

    caractéristiques socio culturelles et économiques

    -Fertilité des sols -Erosion

    de cultures, perte de sol fertile

    O2

    La perte de la biodiv

    Variable dépendante :

    Diminution des espèces

     

    sité entraine une réducti n considérable des ressources naturelles

    Ressources naturelles

    biologiques (arbres, animaux
    et oiseaux) difficulté d'accès
    aux ressources (éloignement)

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 108

    O3

     

    L'accessibilité aux res source (bois de chauf

    Variable dépendante : Niveau de vulnérabilité

    Disponibilité des ressources, distance faite pour avoir la

     

    e et viande de brouss)

    socioéconomique des

    ressource, coût d'achat, coût

     

    pour les populations détermine leur niveau de vulnérabilité socio-économique

    populations.

    de transport, coût de L'exploitation

    O4

    Les stratégies locales

    Variable dépendante :

    Différents systèmes de cultures

     

    d'adaptation développées pour faire face à la vulnérabilité des populations aux changements

    stratégies d'adaptation

    modification des périodes et techniques culturales modification des habitudes alimentaires, usage du gaz domestique et des foyers améliorés pour limiter l'exploitation du bois.

    Soure : enquêtes de terrain

    Les savoirs locaux varient d'un individu à l'autre, en fonction des caractéristiques socio-économiques : la tranche d'age et le secteur d'activité. Les indicateurs des changements développés dans le discours des populations, sont entre autres, le changement climatique, le recul du couvert végétal, la disparition de la faune, et la rareté des ressources de première nécessité. Face à cette situation, des mesures et des stratégies locales d'adaptation sont entreprises, en vue d'une gestion durable des ressources biologiques.

    4.2. Intégration des acteurs locaux dans les stratégies de gestion de l'environnement

    L'expression « connaissances traditionnelles » englobe les connaissances, les innovations et les pratiques des communautés autochtones et locales (CDB, 1992). Il s'agit des savoirs et des savoir-faire en matière d'utilisation et de conservation de la diversité biologique et des croyances traditionnelles qui leur sont associées (Hady Diallo 2010). Les savoirs et savoirs-faires des populations, à travers certaines leurs pratiques, us et coutumes permettent de protéger les espèces floristiques et fauniques et contribut ainsi à la sauvegarde des ressources naturelles et contribuent à la gestion de l'environnement.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 109

    4.2.1. Savoirs locaux et pratiques de conservation relative à faune

    Les pratiques de conservation des éléments de la biodiversité animale sont nombreuses et anciennes. Certaines relèvent de la culture des communautés, d'autres de l'organisation de la chasse, du contrôle des chasseurs étrangers et des règles à respecter par tout chasseur.

    ? Les espèces culturellement protégées

    Il s'agit des espèces totem, des animaux sacrés ou d'animaux non consommés. Chaque ethnie a pratiquement un totem qui se caractérise par une sorte de pacte sacré entre l'animal et l'ethnie. Le totem n'est ni tué ni mangé par un membre de l'ethnie. C'est là une source de protection dont bénéficient plusieurs espèces. Durant les enquêtes, les totems suivants ont été recensés :

    Tableau 22. Les animaux totems

    Animaux Totems Ethnies

    Le Lion Mboum, Toupouri, Dii

    L'Eléphant Dii, Moundang, Mboum, Toupouri

    Le Singe vert Dii, Mboum,

    Le Céphalophe à flancs roux Moundang, Mboum

    L'Hippopotame Toupouri, Moundang, Mboum

    Les membres de l'ethnie ressentent une affinité particulière avec l'animal totem.

    ? Les animaux non consommés, ou non chassés

    Ces animaux ne sont pas consommés pour deux raisons, l'une religieuse et l'autre liée à des habitudes alimentaires. Le phacochère par exemple n'est pas consommé chez les peuls (musulmans) pour une raison religieuse (Islam). Par ailleurs, pour des raisons liées aux habitudes alimentaires, de nombreux animaux sont également considérés comme non consommés ; c'est le cas du Lion par exemple. Les Zoonoses telles que le Virus d'Ebola, sont également responsables de la non consommation de certains animaux. Au cours des enquêtes, plus 90% de la population enquêtée ont affirmés ne plus consommer le singe à cause du virus Ebola.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 110

    4.2.2. Connaissances et pratiques de conservation de la flore

    Les pratiques de conservation des espèces végétales, revêtent plusieurs formes : bois sacrés, interdiction et contrôle des feux de brousse, maintien de certaines espèces dans les champs. Des individus de plusieurs espèces forestières sont protégés parce qu'ils servent d'arbres autels. Des espèces, totem de certaines ethnies sont préservées, comme les arbres supposés abriter des esprits bienfaisants. Il existe des bois sacrés comme le baobab chez les peuls par exemple.

    ? Les espèces protégées dans les champs

    L'agriculture périurbaine est une pratique courante dans la région. Des arbres sont maintenus dans les champs en nombre plus ou moins élevé au moment des défrichements. Les intérêts de la pratique sont multiples : ombrage, fruits, fourrage, bois. Elle constitue en même temps une forme de conservation des espèces. Parmi les plantes citées durant les enquêtes, dix (10) sont très fréquentes ; ce sont Vitellaria paradoxa, Bombax costatum, Parkia biglobosa, Daniellia oliveri, Khaya senegalensis, et Adansonia digitata.

    Certaines croyances et traditions locales assurent par les interdits de coupe des essences sacrées, une conservation des ressources naturelles. Les pratiques agro forestières modernes telles que les parcs arborés, les vergers et le boisement, les bandes anti-érosives et les cultures en couloir, les brises vents et enfin les jachères améliorées sont autant de techniques de conservation des ressources ligneuses à développer (Tchopsala 2010).

    Coord X.13, 56459 ; Y. 7,32021 ; Z. 1126m cliché Bouyo 09/2015

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 111

    Photo 8. Préservation des arbres (Daniellia oliveri) dans des champs

    Bourtrais (1984) observe que le montagnard du Nord conserve les arbres nécessaires dans ses champs. Le paysage arboré résulte de l'intérêt accordé à ces plantes par le paysan. L'agriculteur, dès qu'il voit apparaître dans son champ une espèce qui l'intéresse, en prend soin, l'entoure éventuellement d'épines pour éviter les déprédations du bétail. Cette sélection aboutit à la constitution des parcs homogènes d'espèces particulièrement utiles, et ces essences sont d'autant plus protégées qu'elles sont considérées utiles.

    Les connaissances traditinnelles, le savoir, les techniques et les pratiques des populations en terme de conservation traditionnelle de l'environnement, sont une surce importante de prise de décision en terme de prise de décision. Par ailleurs, ajouter aux pratiques et savoirs traditionnells, étant le plus souvent l'affaire d'une catégorie de personnes (les plus âgées), il est également question d'intégrer les savoirs basé sur les connaissances académique de l'environnement, orinenté beaucoup plus vers la jeunesse. Dans cette perception, nous traitons l'éducation à l'environnement comme une réponse aux problématiques environnementales et sociétales contemporaines. La motivation pour la mise en place de l'éducation à l'environnement dans les écoles est alors indispensable.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 112

    4.2.3. La gestion communautaire des ressources naturelles

    La gestion communautaire relève des communautés locales concernées avec l'assistance technique de l'administration des forêts. Après la Convention de Rio sur la Biodiversité (1992), les différents pays du tiers monde se mirent en oeuvre de réaliser une implication des populations locales dans la gestion d'espaces à conserver qui constituaient jusqu'alors leurs habitats traditionnels. Il fallait appliquer systématiquement le concept de «gestion participative». L'illustration la plus visible de ce concept dans la nouvelle loi forestière camerounaise est le transfert d'une partie des attributs de «propriétaire de la forêt» de l'État vers les populations, en leur reconnaissant le droit de gérer de façon autonome une portion du domaine forestier non permanent, dorénavant consacré sous le terme de «forêt communautaire». Dans sa dernière réforme de janvier 1995, la loi forestière du Cameroun introduit une nouvelle catégorie de forêts: les forêts communautaires. Selon l'article 3 alinéa 11 du décret d'application du 23 août 1995 de ladite loi, ce sont «des forêts du domaine forestier non -permanent, faisant l'objet d'une convention de gestion entre une communauté villageoise et l'administration chargée des forêts.

    ? Le cas pratique de la forêt communale de Ngaoundéré II

    La commune d'arrondissement de Ngaoundéré II, d'une superficie d'environ 1680 Km2 est limitée au Sud par l'arrondissement de Ngaoundéré I, au Nord par l'arrondissement de Ngaoundéré III, à l'Est par l'arrondissement de Ngan-Ha et à l'Ouest par celui de Martap. Cette commnue dispose d'une forêt communale. Avec une population estimée à près de de 85 000 personnes (PCD Ngaoundéré II), qui s'adonnent à une exploitation effrénée de ses ressources. Les populations du terroir, organisées par maire de la commune, décidèrent de participer à la gestion de cette forêt.

    Les activités de gestion sont diverses : reboisement, clôture de la réserve par des barbelés pour éviter les divagations de bétail, réhabilitation de la forêt à travers la plantation des pépinières (Photo 14), amélioration et exploitation des potentialités touristiques, formation, aux techniques de gestion de la réserve naturelle, assainissement, amendement des sols, programme de vente de gaz à usage domestique pour éviter l'exploitation du bois de combustible dans la réserve, plantation de bois par les populations riveraines.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 113

    Cliché commune de Ngaoundéré II
    Photo 4. Pépinière de Senna siamea mise

    En arrière plan de l'image, on observe unespace couvert de végétation assez importante, ce qui témoigne la présence effective d'une forêt à cet endroit, et en avant plan de l'image, on observe des pépinieres d'arbres (Senna siamea)22 destinés au reboisement, dans un but de reabilitation de cette forêt commnunale. La gestion communatite de cette forêt contribut ainsi à lutter contre la dégration du couvert végétal à Ngaoundéré. Par ailleurs, des actions sont également menées dans le même sens de préservation par le MINFOF, mais cette fois si focalisant leur attention sur la biodiverté végétale et animale.

    4.2.4. Les efforts du gouvernementpour la biodiversité

    Le Cameroun comme du reste beaucoup d'autres pays du monde, accorde une attention particulière à la problématique lié à la dégradation des ressources biologiques.

    Les résultats des entretiens menés à Ngaoundéré, ont montrés que plus de 80% des habitants considèrent qu'il est important de préserver cette biodiversité, d'autres le juge encore très important. De fait, les habitants déclarent à plus de 80% faire des efforts en faveur de la biodiversité. On retrouve principalement des personnes bien informées sur la biodiversité (personnes âgées et gestionnaires), et qui la jugent importante, mais également des personnes moins impliqués (les jeunes et les habitants du Centre-Ville) sur ce

    22 Arbre à feuilles persistantes et à croissance rapide, planté en alignement pour son ombrage et en ornement.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 114

    point que leurs voisins plus âgés et habitant dans la zone périurbaine. Lorsqu'on leur demande ce qu'ils font en faveur de la biodiversité, les habitants de l'agglomération citent la plupart du temps des gestes « écologiquement corrects », pas toujours en lien direct avec la préservation de la biodiversité, et qui sont davantage de reflet des campagnes de sensibilisation comportementales au respect de l'environnement au sens large: seuls 11% des personnes déclarant faire des efforts en faveur de la biodiversité citent explicitement l'attention aux espèces faunes et flores

    . Face à cette problématique sans cesse prégnante et préoccupante, les pouvoirs publics camerounais, se sont, depuis 1992 avec la création du Ministère de l'Environnementet des Forêts, puis du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, donnés d'élaborer une vigoureuse politique nationale de gestion de l'environnement et de coordination de toutes les actions y afférant23. S'agissant de l'Education relative à l'Environnement (ERE)24 pour le Développement Durable (DD) proprement dite, la société civile et les partenaires internationaux, mettent sur pied au niveau national, une politique et des stratégies pour sa promotion reconnaissant son importance pour assurer la protection de l'environnement et réaliser le développement durable par et pour les populations.

    Renforcer l'éducation des populations (éducation à l'environnement)

    L'importante et fondamentale question de l'ERE est évoquée et traitée dans le plan national de gestion de l'environnement sous le chapitre : « formation et éducation de la jeunesse » ceci implique que la formation est un axe fondamental de développement des capacités humaines avec option d'intégration des préoccupations environnementales dans les cursus scolaires et universitaires avec pour corollaire l'amélioration des connaissances des jeunes en matières d'environnement tant dans le domaine scolaire et universitaires qu'à celui complémentaire de l'éducation informelle et parentale.

    A travers une enquête ethnologique auprès des acteurs du milieu scolaire, nous avons obtenu, un aperçu de leurs perceptions de l'environnement au niveau local. Face à ces perceptions le premier objectif est de savoir ce que l'éducation à l'environnement signifie

    23 Etat de la situation et perspectives de l'education relative à l'environnement pour le développement

    durable au cameroun. 2010

    24 Au Cameroun l'EREest perçue comme « ce processus d'apprentissage qui permet l'acquisitions par les populations cibles, des connaissances utiles sur l'environnement en vue de l'adoption d'attitudes et comportements positifs et susceptibles d'assurer une jouissance saine et durable des fruits et ressources de cet environnement » MINEP 2010.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 115

    pour les enseignants et comment elle est mise enapplication vis-à-vis des directives préconisant une approche concrète. Le second objectif est d'avoir une idée de la sensibilité des enfants vis-à-vis de la biodiversité et de la conservation.

    De ces enquêtes, il en ressort que : Les représentations que peuvent se faire les personnes de la biodiversité sont situées à différentes échelles allant de l'individu et de son histoire personnelle à un groupe pouvant être socio-professionnel ou culturel. Le lieu d'origine des interlocuteurs (enseignants et élèves) est important à prendre en compte pour évaluer ses connaissanes sur le milieu.

    Les résultats entretiens menés aupès de populations constitués de jeunes scolarisés dans la ville de Ngaoundéré, ont montrés que lesavoir sur l'environnement relevant du milieu scolaire est sources importante de conservation des espèces, car dans les salles de classe, ils sont sensibilisés sur les questions environnementales, sur les usages ou la surexploitation des ressources naturelles, et notamment sur conséquence de cette surexploitation et la nécessité de préserver les ressources biologique pour en fin lutter contre la dégradation de l'environnement. C'est ainsi que dans de nombreux lycées et collèges de Ngaoundéré, les jeunes s'organisent en club25, pour traiter des questions relatives à la préservation de l'environnement.

    ? Cas pratique au lycée de Burkina à Ngaoundéré

    La question de l'éducation relative à l'environnement est tant bien que mal mise en pratique dans de nombreux lycées et collèges de la ville de Ngaoundéré ; des enquêtes menées auprès des enseignants et éléves de ce lycée, nous ont permis de relever une présence effective d'une éducation basée sur les questions environnementales ; ceci à travers des programmes scolaires basées et l'organisation des jeunes en club visant à traiter des questions de préservation des ressources pour un « environnement sain » . Dans ce lycée, il existe un club dénommé le « club des amis de la natutre », qui mobilise en son sein, de nombreux élèves sous la supervision du proviseur. Leurs actions consistent en la plantation des arbres dans et autour du lycée, avec l'opération dénommée « un élève, un arbre », la création des jardins et des espaces verts, le le ramassage des ordures dans l'enceinte du lycée. Par ailleurs, ces élèves sont aussi d'acteurs important dans la chaîne de sensibilisation communautaire, dans la mesure où ils vulgarisent également leurs savoirs acquis à l'école à des couches

    25 Organisation de personnes regroupées autour d'une problèmatique d'ntérêt commun

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 116

    sociales beaucoup plus large, et ils participent également aux actions de gestion environnementale mise en place par les cmmune par le biais des gestions commnautaires.

    ? Mise en place des projets de reboisement dans les établissements d'enseignement secondaire

    Tableau 23. Projet de reboisement des établissements d'enseignement secondaire

    Etablissements

    Nombre
    de
    plants

    Espèces

    Arrondissements

    1

    LYCLA/N'déré

    100

    jakaranda, calistermone, flamboyant, cassia

    N'déré I

     
     
     
     
     

    2

    C.E.S. de Béka

    100 caïlcédrat, cassia,

    flamboyant

    N'déré I

    3

    C.E.S. de Dibi

    150

    caïlcédrat, cassia, calistermone

    Nyambaka

    4

    C.E.S. de Martap

    50 jakaranda, caïlcédrat

    Martap

    5

    C.E.S. de Gada-Mabanga

    150

    cassia

    N'déré II

    6

    E.P. de Gada-Mabanga

    100

    cassia

    N'déré II

    7

    E.P. de Biskewal

    75

    cassia

    N'déré II

    8

    E.P. de

    Ngaoussaye

    150

    cassia

    N'déré II

    9

    E.P. de Vela-Mbaï

    55

    cassia

    N'déré II

    10

    E.P. de Mbalang Djalingo

    100

    cassia

    N'déré II

    11

    E.P. de Yondon

    100

    cassia

    N'déré II

    12

    E.Cath.

    Gadamabanga

    50

    cassia

    N'déré II

    Source : Communauté urbaine de Ngaoundéré

    Dans le cadre de la préservation de l'environnement, les établissements d'enseignement sécondaire ont mis en place des clubs avec le soutien des communes pour reboiser ces établissements, des projets sont ainsi soumis aux communes qui ensuite offrent les moyens (finacier et matériel) pour la réalisation des dits projets.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 117

    ? Le rôle du gouvernement dans la préservation à travers le MINFOF

    Le secteur Forêt et Faune au Cameroun fait référence à tous les activités liées à la forêt et la faune, allant de l'exploitation forestière jusqu'aux activités de préservation des espèces. Ce secteur est sous la responsabilité du Ministère des Forêts et la Faune (MINFOF). Plusieurs autres ministères interviennent au sein de ce secteur en tant que parties prenantes. Il s'agit duMINEPDED (Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable), du MINEPIA (Ministère de l'Elevage, de la Production et des Industries Animales), du MINADER (Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural) et du MINEPAT (Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire). Son rôle est d'assurer une fonction écologique de protection de l'environnement et de préservation de la biodiversité.

    La législation en vigueur au Cameroun témoigne du déclin de la faune. En application de la loi 94/001 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et des pêches, les animaux qui doivent faire l'objet de dispositions juridiques sont classés en trois catégories: 1) ceux qui appartiennent à une espèce menacée et qui doivent être protégés intégralement, 2) ceux qui n'appartiennent pas à une espèce menacée et vulnérable, mais qui ne peuvent être chassés que dans des circonstances exceptionnelles, 3) ceux dont le statut est satisfaisant et dont la chasse est autorisée moyennant un permis

    Les actions du MINFOF, passe par la sensibilisation des populations pour la protection et la gestion des savanes. Cette sensibilisation est effectuée par les média (radiodiffusion, télévision, journaux, livres et bandes dessinées, centres des documentations, guides, brochures d'information, conférences, débats, voyages d'études, tables ronde, écotourismes), des associations communautaires et des activités économiques. Un comité de pilotage de la sensibilisation est mis en place dans chaque village. Ce comité est chargé de la collecte d'information et de la formation des populations locales sur les modes de gestion des coupes de bois, de la programmation des activités de sensibilisation et d'information et d'évaluer les impacts de la sensibilisation sur la gestion des ressources forestières pendant une période de démonstration (trois ans).

    ? La repression

    Le MINFOF, dans ses stratégies de co nservation ou de lutte contre le trafic des espèces floristiques et fauniques (cope du bois frais et braconnage au sein des aires

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 118

    protégées), emploie le plus souvent la représsion qui ; consiste en l'arrestaion par la violence des personnes impliquées dans ces actions de destruction de la biodiversité. C'est ainsi en de nombreuses cargaisons de viande de brousse, en provenance des aires protégées habituellement arrétées sur les axes routier et même sur la voie ferrovière par des agents des eaux et forêts chaque année.

    Une importante cargaison de viande de brousse constituée d'un peu plus de 9 espèces animales parmi les quelles Hypotraques, cops de Buffon, guibs-harnachés, phacochères-potamochères, céphalophes, porcs-épics, boas et taupes en provenance de Tignère dans le Faro-et-Déo (MINFOF 2015). Cette précision permet de croire que ces animaux ont été tués au parc national du Faro parce qu'il est situé au Sud de cette localité ». Ce trafic, le plus souvent se fait suivant une chaine, qui va des braconniers, jusqu'aux commenditaires, en passant par les transporteurs. C'est ainsi qu'en remontant la chaine du trafic, les éléments du MINFOF vont aller jusqu'au domicile du commanditaire, la sis au quartier Burkina à Ngaoundéré (MINFOF 2015). Toutefois d'importantes quantités de viande de brousse, ont été saisies (photo456 paquets de viande), et ont été vendus aux enchères publiques et les fonds reversés au Trésor public comme l'exige la réglementation.

    ClichéMINFOF 2013

    Photo 5. Des paquets de viande de brousse saisis à Ngaoundéré.

    Ngaoundéré, étant une zone carrefour, terminus du chemin de fer et zone de transition entre le Sud forestier et le Nord sahélien, se trouve être également une zone de

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 119

    transaction de produits issus des exploitations illégales des produits fauniques (pole de vente de viande de brousse), et surtout des espèces classées protégées par les loies en vigueurs.

    ? Application des lois relatives à la protection de la faune

    Dans un souci de préservation des epèces biologiques du territoir camerounais, le gouvernement a mis en place de multiples lois portant régime des forêts et de la faune (la loi N°94/01 du 20 janvier 1994). En application des dispositions de l'article 78 de la dite loi, les espèces animales vivant sur le territoire national sont réparties en trois classes de protection A, B, et C.

    Tableau 24. Classe de protection des animaux

    Classes

    A

    B

    C

    Catégories

    Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Batraciens

    Mammifères, Oiseaux, Reptiles

    Autres que A et B

    Nature de la protection

    Protection intégrale

    Protection partielle

    Protection partielle

    tendances

    Rare ou en voie de disparition

    Menacées

    Assez fréquent

    Les permis d'exploitation et les autorisations personnelles de coupe, sont exclusivement réservés à des personnes de nationalité camerounaise en vue de favoriser leur accès à l'exploitation forestière. Les titres du premier type confèrent à leur titulaire le droit d'exploiter ou de récolter dans une zone donnée des quantités ben définies des produits spéciaux, le bois d'oeuvre d'un volume n'excédant pas 500 m3, le bois de chauffage et des perches, à but lucratif.

    Le régime des sanctions est essentiellement répressif et la loi prévoit des sanctions pénales et administratives. Par contre, les mesures sont rarement appliquées.

    Dans un contexte de croissance des villes des pays en voie de développment et du souci de communautés visant à mettre en place des stratégies d'atténuation et d'adaptation aux changements environnementaux, il nous paraît donc capital de comparer et de coupler les connaissances locales aux données quantitatives disponibles, et reconnaître ainsi la valeur du savoir local comme source d'information.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 120

    Conclusion

    A l'issue cette étude portant sur les perceptions locales, il ressort que les populations des communes de Ngaoundéré sont confrontées à de nombreux problèmes dans l'exercice de leurs activités économiques. Ces problèmes sont, entre autres, ceux induits par des dynamiques regressives de la biodiversité en général par une baisse des ressources considérées comme étant de prémières nécessité (bois de chauffe, et vainde de brousse), une modification des conditions de vie des populations. A Ngaoundéré, les perceptions des changements (comme les pluies tardives, la sècheresse, la perte de la biodiversité végétale et animale et la perte de la fertilité des sols) par les populations les amènent à développer des stratégies d'adaptation (Tableau 22) pour endiguer leur vulnérabilité. La contribution des connaissances des populations locales au développement des stratégies d'adaptation est une variable considérable à dans la prise de décision. Déjà ces pratiques mises en oeuvre de façon combinée leur permettent de répondre aux problèmes posés.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 121

    DISCUSSION

    - La ville un système complexe et dynamique, un paysage hautement hétérogène :

    Considérée comme un ensemble morphologique, physionomique, social et culturel différencié (Rahim 2010, in Cosinschi et Racine, 1998), la ville est un milieu complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où s'articulent diverses interactions hommes/milieux mettant en jeu l'espace. En tant que système complexe fonctionnant à des niveaux d'organisation différents, elle est une concentration d'habitants, un milieu de fonctions croisées dans lequel s'exercent la plupart des activités humaines (habitat, commerce, industrie, éducation, politique, culture). S'inscrivant dans le même contexte d'étude ; le présent travail traitant de la dynamique de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré, nous a permis de faire ressortir une diversité de type d'occupation du sol (Figure 13) à Ngoundéré, allant des espaces naturels (brousses, consitué des formations végétales naturelles représentées par des forêts galeries, des forêts claires, des savanes raborées et boisées et des savanes arbustives et herbeuses). Tchotsoua (2006), avait déjà traité de l'évolution de l'occupation du sol sur le plateau de l'Adamaoua et il en ressort de ses travaux que la superficie de la ville est passée de 219 ha en 1999, soit 0,90% de la surface de sol occupée par la ville à 243ha en 2001, soit 1,00 % de la surface de sol occupée ; dans la même logique, nous avons trouver dans le cadre du présent travail, un taux d'occupation du sol par la ville de 2%, d'où l'évoltion progressive du batit au détriment des milieux naturels. Le l'étude des milieux urbanisés et en cours d'urbanisation à caractère hétérogène ainsi que la rapidité des changements qui s'y produisent rendent complexe les approches traditionnelles de suivi d'évolution spécifique et spatiale (cartographie), d'où la démarche pluridisciplinaire la nécessité d'une démarche pluridisciplinaire.

    Analyse des facteurs et perceptions locales de la dynamique de la biodiversité

    Dans le cadre du présent travail, la surexploitation du bois pour le chauffage et le commerce de la viande de brousse, sont des facteurs responsables des pressions sur les ressourrces biologiques (faune et flore). Tchopsala (2010) démontrait déjà que dans ses traveaux, une forte consommation du bois d'énergie dans la ville de Ngaoundéré, et ses environs qui s'élève à 276934,75 stères ou m3 /an. Selon la délégation Régionale des eaux et forêt de l'Adamaoua, la demande en bois (1, 600 m3 au total) est très élevée par rapport à d'autres pays comme le Mali où la consommation de bois d'énergie est de 1,300 m3. Ces

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 122

    résultats corroborent à ceux trouvés dans le cadre du présent travail qui démontre aussi que la ville de Ngaoundéré, la principale source d'énergie est le bois de chauffage, (90% des ménages urbains utilisent le bois comme source d'énergie et 100% des ménages ruraux utilisent le bois pour le chauffage)..

    S'agissant de l'évolution de la biodiversité (regression ou évolution du couvert végétal), nous avons mené des enquêtes auprès des populations sur leur connaissance quant à l'état du couvert végétal. Les résultats ont montrés que deux types d'évoluution sont perçu par les populations ; certaines perçoivent une évolution progressive et d'autres perçoivent une évolution progressive. Mais disons que sur 50 personnes interrogées, 15 seulement ont afiirmées percevoire une évolution progressive du couvert végétal et 35 ont affirmées percevoir une évolution regressive, ont peut donc conclure que le couvert végétal est en voie de disparition à Ngaoundéré et ses environs, mais avec une marge d'erreur. Ces résultats corroborent avec les travaux de Tchotsoua (2006) qui démontre également que la ville s'agrandit au détriment du couvert végétal. Il dmontrent également que les espèces végétales caractéristiques des formations végétales de Ngaoundéré, telles que, Daniellia Oliveri, Lophira lanceolata, Ximenia americana, Syzygium guineense, Terminalia sp, Piliostigma Tonnengii, Hymenocardia Acida, et Annona senegalensis, à cause de leurs multiples usages sont en voie de disparition. En effet, Maponmetsem et al ; (1999), et Tchotsoua (2003) avaient déjà alerté la population sur le risque des coupes de bois et les dangers sur les formations végétales et sur la survie des espèces végétales et animales.

    La demande urbaine en produits forestiers fauniques (viande de beousse), constitue également un facteur de d'observation de la dynamique des populations d'animaux sauvages, dans les bassins d'approvisionnement (aire protégées, zone de chasse, zone périurbaine) ; la population observe la rareté de la ressource en fonction des quantités et des fréquences de consommation de certaines espèces. Pour Tsagué (2010), La faune sauvage constitue une source d'alimentation pour plus de 75% de la population humaine en Afrique au sud du Sahara, puisqu'elle joue, en plus de son rôle traditionnel de pourvoyeur de protéines animales, un rôle d'apport de revenus financiers aux populations rurales qui commercialisent le gibier et même les trophées des animaux vivants ou morts ; la ville de Ngaoundéré apparaît ainsi comme un pole de distribution de viande de brousse, étant une zone de transition entre le Sud forestier et le Nord Sahélien, elle est également entourées des aires protégées du Nord au Sud, nous avons le Parc Nationale de la Bénoué, le Parc de Boubadjida, le parc de Wasa ; et le Faro

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 123

    vers le sud, c'est donc cette position qui explique les différentes provenaces, qui subissent de plus en plus les effets du braconnages.

    Du fait de la densité de la population humaine toujours croissante et de la forte demande en ressources biologiques, des populations urbaines (UICN, 1990), l'exploitation du gibier et du bois constitue l'une des principales contraintes pour la conservation de la Biodiversité.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 124

    CONSLUSION GÉNÉRALE

    Tout au long de ce travail, la biodiversité, ou plus exactement la perception de son évolution, et les facteurs responsables de cette évolution, sont e restés le fil conducteur de notre travail. Elle était présente dans la description du cadre de l'étude, dans les enjeux de la transformation du milieu de vie des populations, dans l'entretien sur les questions de changements environnementaux, ainsi que dans les stratéges d'adaptation et dans les politiques de gestion des espèces biologiques. La biodiversité étudiée ici est une construction sociale, et les interactions entre systèmes naturels et sociaux.

    La surexploitation des ressources naturelles, la croissance démographique et l'étallement de la ville, modifie l'occupation des sols et la physionomie du paysage, constituent des préssions énormes sur ces ressources de la nature, et entraîne des conséquences sur le plan environnemental. Ils provoquent des perturbations des écosystèmes et constituent une menace sérieuse pour la biodiversité (Rahim 2010). Ainsi, l'homme et ses activités en milieu urbain détruit la nature soit directement, par la destruction des habitats naturels, soit indirectement, par la fragmentation et l'isolement des sites naturels. L'étude de la dynamique de la biodiversité représente un enjeu important pour comprendre les effets des usages excessifs des ressources naturelles et de l'urbanisation sur les processus écologiques, non seulement au sein du milieu urbain de Ngaoundéré, mais aussi dans les zones périurbaines et rurales qui participent largement une source d'approvisionnement en produits issus des ressources biologique, notamment, les produits forestiers ligneux, non ligneux et les produits forestiers fauniques, de plus en plus sollicités dans la ville pour satisfaire les besoins de premières nécessités des habitants de la ville. Dans le contexte actuel d'une dynamique regressive de la biodiversité avec notamment, l'artificialisation accélérée et quasi-généralisée des terres, l'évaluation et l'anticipation des impacts de la perte des ressources biologiques, présentent un intérêt tant pour les scientifiques que les gestionnaires du territoire.

    Toutefois, la mesure, le suivi dans le temps et dans l'espace de l'évolution de la biodiversité (faune et flore), pose encore de nombreux problèmes méthodologiques. Ils relèvent, en premier lieu, de la forte hétérogénéité qui caractérise les tissus urbain et périurbain, et en second lieu de la complexicité de la biodiversité dans ces milieux.

    Dans un contexte d'hétérogénéité de l'écosystème du milieu urbain, ainsi que la rapidité des changements, l'usage de la télédétection satellitaire pour évaluer l'évolution du

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 125

    couvert végétale, présente un intérêt certain. Par ailleurs, les images de télédétection à très haute résolution spatiale avec un faible taux de nuage sont couramment utilisées pour étudier avec précision les milieux urbains et périurbains (Puissant, 2003). C'est ce qui justifie l'utilisation de l'image de 2014 dans le cadre du présent travail. Toutefois, l'image n'étant pas précise, pourrait constituer un facteur très limitant pour déterminer l'occupation des sols dans un milieu soumis à des changements très rapides et ne permettent pas de retracer l'évolution des types d'occupation du sol. Il est dont important de prendre en compte l'aspect social de la biodiversité pour évaluer les changements dans l'espace et dans le temps, ceci à travers les perceptions des populations.

    Pour appréhender les perceptions des acteurs par rapport aux évolutions de la biodiversité, l'analyse de discours a été utilisée. En effet, l'analyse de discours est une approche méthodologique des sciences sociales et humaines. Elle est multidisciplinaire, qualitative et quantitative et étudie le contexte historique d'évolution de la biodiversité. Les contraintes majeures de cette démarche basée sur les savoirs locaux se résument par les points suivants :

    La nature des données collectées : la plupart de ces données sont qualitatives et font appel à la mémoire des populations. En effet, seuls les événements majeurs retiennent beaucoup plus l'attention des populations et restent gravés dans leurs mémoires ; c'est le cas par exemple de la disparition des espèces emblématiques le plus souvent mentionnée dans le discours des populations comme changement perçu en ce qui concerne la dynamique des espèces faunique. Le désintéressement remarqué des citadins lors des enquêtes a été un grand blocage à la collecte de données, à cause des multiples occupations. Ce faisant, bien que les interviews aient été conduites pour avoir les points de vus des populations locales sur les tendances d'évolution d'espèces biologiques, ces données collectées comportent certainement des insuffisances vue l'énorme potentiel que recouvre la biodiversité.

    Il est humainement et techniquement impossible d'appréhender et suivre la biodiversité dans son ensemble ; pour le seul domaine des espèces, seule 1,4 million d'espèce ont été identifiées sur un potentiel de 15 à 100 millions, et parmi celles qui sont décrites, seules quelques milliers sont relativement bien suivies (UINC 2010). On cherche donc à avoir une idée réaliste de la situation via quelques indicateurs pertinents (les usages des produits biologiques et les perceptions des populations locales).

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 126

    Ces indicateurs permettent de faire l'état de la dynamique de la biodiversité, des pressions qu'elle subit, et de la pertinence des réponses apportées par les actions de protection de la Nature. Il s'agit aussi de mesurer les tendances prospectives, pour éventuellement pouvoir les comparer à des situations que la planète a connues dans le passé. Il s'agit enfin d'aider les décideurs et les citoyens à hiérarchiser les priorités.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 127

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    26 Déclaration de Rio, s'est tenue à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14 juin 1992, réunissant 110 chefs d'États et de gouvernements et 178 pays

    ANNEXE

    1. Le guide d?entretien

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page i

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré ii

    ANNEXE 2. Les inventaires

    Liste des arbres recensés

    Acacia albida Mimosaceae 2

    Acacia nilotica Mimosaceae 1

    Acacia polyancantha Mimosaceae 2

    Acacia sieberiana Mimosaceae 1

    Adansonia digitata Bombacaceae 5

    Afzelia africana Caesalpiniaceae 2

    Annona senegalensis Annonaceae 25

    Anogeissus leiocarpus Combretaceae 3

    Azadirata indica Meliaceae 1

    Balanites aegyptiaca Balanitaceae 2

    Bombax constatum Bombacaceae 4

    Borassus aethiopum Arecaceae 1

    Burkea africana Caesalpiniaceae 4

    Comifora africana Burseraceae 1

    Comifora kerstingii Burseraceae 1

    Daniellia oliveri Caesalpiniaceae 25

    Detarium microcarpum Caesalpiniaceae 7

    Ficus capensis Moraceae 2

    Ficus sp Moraceae 2

    Ficus sycomorus Moraceae 1

    Haematostaphis barteri Anacardiaceae 2

    Hymenocardia acida Hymenocardiaceae 29

    Isoberlinia doka Caesalpiniaceae 1

    Isoberlinia tomentosa Caesalpiniaceae 1

    Khaya senegalensis Meliaceae 6

    Lophira lanceolata Ochnaceae 21

    Parkia biglobosa Mimosaceae 1

    Piliostigma thonningii Caesalpiniaceae 23

    Prosopis africana Mimosaceae 5

    Syzygium guineense Myrtaceae 18

    Syzygium sp Myrtaceae 1

    Tamarindus indica Caesalpiniaceae 14

    Terminalia laxiflora Combretaceae 4

    Espèces

     

    Familles Occurrences

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré iii

    Terminalia macroptera Combretaceae 1

    Terminalia mantaly Combretaceae 1

    Terminalia sp Combretaceae 8

    Vitellaria paradoxa Sapotaceae 21

    Vitex doniana Verbenaceae 13

    Ximenia americana Olacaceae 17

    Ziziphus mauritiana Rhamnaceae 7

    Ziziphus mucronata Rhamnaceae 1

    382

    Total général

    Source : enquêtes de terrain Liste des Animaux

    Antilope 21

    Babouin 2

    Babouin doguera 5

    Biche 12

    Buffle 29

    Céphalophe de grimm 6

    Chacal 4

    Chat tigre 2

    Chimpanzé 2

    Civette 10

    Cobe de buffon 15

    Cobe de fassa 3

    colobe guereza 6

    Crocodille 1

    Ecureil 14

    Eléphant 28

    Gazelle 2

    Girafe 11

    Gorille 3

    Guepard 1

    Herisson 13

    Hipotrague 4

    Hippopotame 14

    Hyène 8

    indéterminé 23

    kangourou 1

    Lapin 23

    Léopard 1

    Lièvre 12

    Lion 30

    Mangouste 1

    Olacode 2

    Ourebi 2

    Céphalophe à flanc roux

    7

    Espèces

     

    occurences

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré iv

    Total général

    506

    Pangolin 2

    Panthère 18

    Paresseux 1

    Patasse 6

    Phacochère 30

    Porc- épic 29

    Rat 7

    Rat palmiste 3

    Sanglier 11

    Singe 26

    Tigre 1

    Les oiseaux

    Noms en français

     

    Occurances

    Aigle 4

    Autruche 1

    Charognard 4

    Chauve souris 2

    Chauve-souris 1

    Corbeau 2

    Epervier 6

    Grand calao 4

    Héron 4

    Hibou 4

    Hiboux 3

    Hirondelle 6

    indéterminé 11

    indétrminé 1

    Mange-mil 1

    Oiseau gendarme 2

    Pélican 1

    Perce-bois 1

    Perdrix 10

    Peroquet 1

    Perroquet 1

    Petit calao 4

    Pic boeuf 8

    Pigeon 2

    Pigéon 1

    Pigeon de guinée 1

    Pintade 12

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré v

    100

    Total général

    Sigouen 1

    1

    Tourterelle de l'Adamaoua

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré vi

    Source : enquêtes de terrain

    Planche photo d'identification des oiseaux dans les sites

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré vii

    ANNEXE 3. Documents administratifs

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré viii

     
     

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    MINISTERE DES FORETS ET DE LA FAUNE

    REPUBLIQUE DU CAMEROUN

    Paix-Travail-Patrie

    SECRETARIAT GENERAL

    DIRECTION DE LA FAUNE ET DES AIRES FR "''T'E(E ES

    SAISON CYNEGETIOUE

    PERMIS SPORTIF

    DE CHASSE

    TITULAIRE :

    Mme/M.

    ADRESSE ...............

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré ix

    ANNEXE 4. Les Freelist

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré x

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page xi

    Noms vernaculaires

     

    Noms en Latin

    Présentrésentresent ou non

    Changements dans l'abondance: Augmentation; Aucun changement perçu; baisse

    Les usages:

    Aucuncun; Bois de chAucunffe; Fourrage; Pharmacopée; Alimentation (fruit ou feuille comestible)imentation (Fruit ou Feuille comestible; Bois d'oeuvre

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Kouladjé

    Terminalia sp

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Barkédjé

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Ngalbidjé

    Vitex doniana

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Doukoujé laddé

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Tchaboullé

    Ximenia americana

    Présent

    Aucun

    Pharmacopée,Fourage

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Barkédjé

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Ngalbidjé

    Vitex doniana

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible),Pharmacopée

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Doukoudjé laddé

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Bourgal

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xii

    Tchaboullé

     

    Ximenia americana

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe,Pharmacopée,Fourage

    Ngalbidjé

    Vitex doniana

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Doukoudjé laddé

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Bourgal

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Andeuhi

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Ditsio

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Dingo

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Dibara

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Diminigoum

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Disémé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Disem

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Douni

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Digara

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Diponho

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Dibouloum

    Ximenia americana

    Absent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Dimbéré

    Tamarindus indica

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Dingoro

    Ziziphus mauritiana

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Dipourou

    Vitex doniana

    Absent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Dimbali

    Prosopis africana

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Djinjouin

    Ficus sp

    Présent

    Aucun

    Fourage

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xiii

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Jabbé

    Tamarindus indica

    Absent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Absent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Assora Laïndé

    Syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Assora Yassi

    Syzyguium sp

    Présent

    Augmentation

    Aucun

    Keng

    Indéterminé

    Présent

    Augmentation

    Aucun

    Barkédjé

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Karèjé

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Pharmacopée,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Koulajé

    Terminalia sp

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Assora

    syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Karejé

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe,Pharmacopée

    Jabbé

    Tamarindus indica

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Ngolli

    Lophira lanceolata

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Assaka

    Hymenocardia acida

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Apanga

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Abara

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Assora

    syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Nsoro

    Indéterminé

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Toutou

    Daniellia oliveri

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Hahoba

    Terminalia sp

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xiv

    Saktodjé

     

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Koulajé

    Terminalia sp

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Galbijé

    Vitex doniana

    Présent

    Aucun

    Fourage,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Karèjé

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    sémé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Ngoa

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Kama

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Lélé

    Ximenia americana

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Dimbéré

    Tamarindus indica

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Kouladjé

    Terminalia sp

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Pakidjé

    indéterminé

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Karladjé

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Koumkouma

    Noclea laxiflora

    Présent

    Aucun

    Pharmacopée

    Baúring

    Comifora tonnengii

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xv

    Kouwé

     

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Kouhiémmé

    Ziziphus mauritiana

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Mapiun

    Bombax constatum

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Ganié

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Gueré

    Anogeissus leiocarpus

    Absent

    Aucun

    Bois de chauffe

    Kebola

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Teponri

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible),Fourage

    Nkeuré

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Koubéré

    Tamarindus indica

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Kourigna

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Koubéré

    Tamarindus indica

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Touberkamé

    Balanites aegyptiaca

    Absent

    Aucun

    Pharmacopée

    Kouponrè

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Kièré

    Vitex doniana

    Présent

    Baisse

    Pharmacopée

    Kouhiémé

    Ziziphus mauritiana

    Présent

    Aucun

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Bouoré

    Ximenia americana

    Présent

    Aucun

    Fourage

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Gob

    Terminalia sp

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Tap

    Anogeissus leiocarpus

    Absent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Mbal

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Bois d'oeuvre

    Vag

    Borassus sp

    Absent

    Aucun

    Pharmacopée

    Mbobowa

    Detarium microcarpum

    Absent

    Aucun

    Pharmacopée,Fourage,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Bambam

    Afzelia africana

    Absent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Zangaynè

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Him

    Burkea africana

    Absent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Yap

    Indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xvi

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Tsékehi

    indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Andakéhi

    indéterminé

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Kojolli

    Anogeissus leiocarpus

    Absent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Nelbi

    indéterminé

    Absent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Kohi

    indéterminé

    Absent

    Aucun

    Fourage

    Djaabé

    Ziziphus mauritiana

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Djabbé

    Tamarindus indica

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Toursoudjé

    Haematostaphis barteri

    Absent

    Baisse

    Fourage

    korahi

    indéterminé

    Absent

    Baisse

    Bois d'oeuvre

    Ibbi

    indéterminé

    Présent

    Baisse

    Fourage

    Rima djogoy

    indéterminé

    Absent

    Baisse

    Fourage

    Barkédjé

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois d'oeuvre,Bois de chauffe

    Bobori

    indéterminé

    Présent

    Baisse

    Pharmacopée

    Doukoudjé

    Annona senegalensis

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Rima bétsei

    indéterminé

    Absent

    Baisse

    Aucun

    Doundéhi

    indéterminé

    Présent

    Baisse

    Fourage

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Assora

    Syzygium guineense

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Nonoudjé

    indéterminé

    Présent

    Baisse

    Fourage

    Dokoudjé

    Annona senegalensis

    Présent

    Aucun

    Fourage

    Saktodjé

    Lophira lanceolata

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Barkédjé

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Fourage

    samatadjé

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Karlawal

    indéterminé

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xvii

    Bar

     

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Zogob

    Ficus capensis

    Présent

    Aucun

    Aucun

    Kot

    Isoberlinia doka

    Absent

    Aucun

    Aucun

    Mboo

    Ximenia americana

    Présent

    Aucun

    Fourage

    Sou

    Annona senegalensis

    Présent

    Augmentation

    Fourage,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Dob

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Bois d'oeuvre

    Siansiang

    Prosopis africana

    Présent

    Aucun

    Bois d'oeuvre

    Nder

    Bombax constatum

    Présent

    Aucun

    Pharmacopée,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Dob

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Gob

    Terminalia laxiflora

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Him

    Burkea africana

    Absent

    Baisse

    Bois de chauffe,Bois d'oeuvre

    Ousak

    Hymenocardia acida

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Sou

    Annona senegalensis

    Présent

    Augmentation

    Fourage,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Poup

    Vitex doniana

    Présent

    Aucun

    Fourage

    Kohop

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible),Bois de chauffe

    Mboo

    Ximenia americana

    Présent

    Aucun

    Pharmacopée

    Soun

    Syzygium guineense

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Ousak

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Sou

    Annona senegalensis

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Poup

    Vitex doniana

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible),Bois de chauffe

    Kohop

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Him

    Burkea africana

    Absent

    Baisse

    Bois d'oeuvre

    Dob

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Bar

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Gob

    Terminalia sp

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xviii

    Botob

     

    Indéterminé

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Guichbert

    Hymenocardia acida

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Tinguété

    Comifora africana

    Présent

    Baisse

    Bois d'oeuvre

    Wurdé

    Indéterminé

    Présent

    Baisse

    Aucun

    Gonokod

    Annona senegalensis

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible),Fourage

    Laklack

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Katanguerdack

    Ximenia americana

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Broum

    Tamarindus indica

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Zikad

    Vitex doniana

    Présent

    Baisse

    Pharmacopée,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Mboto Mboto

    Adansonia digitata

    Présent

    Baisse

    Pharmacopée,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Kourna

    Ziziphus mauritiana

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Brum

    Tamarindus indica

    Présent

    Baisse

    Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Gbatay

    Indéterminé

    Présent

    Baisse

    Pharmacopée

    wuma

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Gonokut

    Annona senegalensis

    Présent

    Baisse

    Fourage

    Guirnaka

    Ximenia americana

    Présent

    Baisse

    Fourage,Pharmacopée

    Bourtouloum

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Suaré

    Vitellaria paradoxa

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Kuanga

    Hymenocardia acida

    Présent

    Augmentation

    Bois de chauffe

    Bagué

    Khaya senegalensis

    Présent

    Aucun

    Bois de chauffe,Bois d'oeuvre

    Nfo

    Ficus sycomorus

    Présent

    Aucun

    Pharmacopée

    Massi

    Daniellia oliveri

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Panré

    Annona senegalensis

    Présent

    Augmentation

    Pharmacopée,Alimentation (fruit ou feuille comestible)

    Bouri

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe,Bois d'oeuvre

    Wouma

    Piliostigma thonningii

    Présent

    Baisse

    Bois de chauffe

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xix

    ANNEXE. Les freelist Animaux

    Noms

    vernaculaires

    Noms en Français (noms vulguères)

    Présentresent ou non

    Changements dans l'abondance: Augmentation; Aucun changement perçu; baisse

    Les usages: Aucun; Viande; Trophée,Rituel

    Partie utilisée

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Zambéré

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Todo

    Lièvre

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Byo

    Biche

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bang

    Céphalophe à flanc roux

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mgbara

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Namg

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Codé

    Cobe de buffon

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bia

    Hérisson

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Domo

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Nguédé

    Rat

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Phoro

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Ngoubou

    Hypopotame

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Dilla

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Mbada

    Singe(Babouin)

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mboyo

    Patasse

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Nyonga

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Mbada

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Zambéré

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Nang

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Domo

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande,Pharmacopée

    chaire,poil

    Codé

    Cobe de buffon

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Ngoubou

    Hypopotame

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Dilla

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Mbara

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Bovlo

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Biltouki

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Nimini

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Ping

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Boulé

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Balé

    Eléphan

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Manihoulé

    Girafe

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Dendjéré

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Zambéré

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Namg

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mbara

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dilla

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Phoro

    Eléphatn

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Mbada

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Yongna

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Domo

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Ngo'o

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Gbatti

    Civette

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xx

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Domo

    Lapin

    Présent

    Baisse

    Viande

    chaire

    Koy

    Ecureil

    Présent

    Baisse

    Viande

    chaire

    Zambéré

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    Viande

    chaire

    Mbara

    Phacochère

    Présent

    Baisse

    Viande

    chaire

    Nyonga

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    Viande

    chaire

    Phoro

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    viande,Pharmacopée

    chaire,crotte

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Hérisson

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    sanglier

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lièvre

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Civette

    Présent

    Baisse

    Pharmacopée

    Poil

     

    Biche

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

     

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Sanglier

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Gorille

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Chimpanzé

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Ecureil

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Cobe de buffon

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xxi

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Tchéméguel

    Porc-épic

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Diré

    Ecureil

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Tchouin

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Balé

    Eléphan

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Manihoulé

    Girafe

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

     

    Biche

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Nimini

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bovlo

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Ping

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Ping

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Biltouki

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dang

    Rat

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Sounné

    Hérisson

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Tchouin

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Pii

    Varan

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Massi

    Hypopotame

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

    Ndjondjong

    Chameau

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

    Balé

    Eléphan

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Manihoulé

    Girafe

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Ping

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Machii

    Crocodille

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Gpapala

    Tortue

    Absent

    Baisse

    viande,Trophée,Rituel

    chaire,carapasse,os

    Pii

    Varan

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Balé

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Tchouin

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xxii

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Sanglier

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Biche

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    Sanglier

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lièvre

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Biche

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Antiloppe

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    Antilope

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Porc-épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lièvre

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Hérisson

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Sanglier

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande,Pharmacopée

    chaire,Poil

     

    Biche

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xxiii

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Nglaki

    Singe

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Vaya

    Ecureil

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mbidack

    Eléphan

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Marijélé

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Bouhol

    Céphalophe de grimm

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Tiftif

    Céphalophe à flan roux

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Menet

    Ourebi

    Absent

    Baisse

    Rituel

    crotte

    zlyam

    Hippopotame

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Wandava

    Lapin

    Absent

    Baisse

    Pharmacopée

    poil

    Jouhol

    civette

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Wadala

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bidak

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    viande,Trophée

    chaire,ivoiere

    Kitvara

    Chacal

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

    Vaya

    Ecureil

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bachuellé

    Singe vert

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Guilaki

    Patasse

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Katalmai

    Colobe de guereza

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Lankuf

    Babouin doguera

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Wandava

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Moudoua

    Ecureil volant

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Kouvour

    Hippotrague

    Absent

    Baisse

    aucun

    chaire

    Médégdé

    Cobe de buffon

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Tiftif

    Céphalophe à flan roux

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Jongoye

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xxiv

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Kouvar

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Wadala

    Sanglier

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dinbick

    Porc- épic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Wandava

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Vaya

    Ecureuil

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    zlyam

    Hippopotame

    Absent

    Baisse

    Pharmacopée,Rituel

    crotte,peau

    Matakus

    Hérisson

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bidak/Fakawi

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    viande,Trophée

    chaire,ivoiere

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Tshaye

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Ntuin

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande,Pharmacopée

    chaire,Poil

    Viwowaye

    Céphalophe à flan roux

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Boli

    Chacal

    Absent

    Baisse

    Rituel

    peau

    Ghakiri

    civette

    Absent

    Baisse

    Rituel

    peau

    Miguiri

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Bellé

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Ballé

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    Trophée

    ivoire

    Kiré

    Hippopotame

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Miguiri

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Bellé

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Tshaye

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande,Rituel

    chaire,corne

    Manbirba

    Girafe

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

    Baidan matabai

    Babouin doguera

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Baidan mapoui

    Colobe de guereza

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Ngaye

    Indeterminée

    Absent

    Baisse

    aucun

    aucun

    Viwowaye

    Céphalophe à flan roux

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xxv

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Zack

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Mbould

    Hyène

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Ndack

    Phacochère

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Dal

    Hippotraque

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Zei

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bal

    Cob de buffon

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mbal

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    viande,Trophée

    chaire,ivoire

    Bagalan

    Colobe de guereza

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Kiang

    Singe vert

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Deugué

    Patasse

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mbaka

    Céphalophe de grimm

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Gack

    Ecureil

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Zal

    Olacode

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     

    IND

    IND

    IND

    IND

    IND

    Zei

    Buffle

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Wanbar

    Lapin

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Zal

    Olacode

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Targa

    Porc-epic

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

    Mbal

    Eléphant

    Absent

    Baisse

    viande, Trophée

    chaire, ivoire

    Bohwa

    Céphalophe à flan roux

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Bal

    Cobe de buffon

    Absent

    Baisse

    viande

    chaire

    Queil

    Lion

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Zack

    Panthère

    Absent

    Baisse

    Trophée

    peau

    Kiang

    Singe vert

    Présent

    Baisse

    viande

    chaire

     
     
     
     
     
     

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré xxvi

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page 133

    TABLE DE MATIÈRE

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page 134

    TABLE DE MATIÈRE

    DÉDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    RÉSUMÉ : iv

    ASTRACT: iv

    LISTE DES TABLEAUX v

    LISTE DES FIGURES vi

    LISTE DES PHOTOGRAPHIES vii

    LISTE DES PLANCHES vii

    LISTE DES ANNEXES vii

    SIGLES ET ACRONYMES viii

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

    PROBLÉMATIQUE 3

    QUESTIONS DE RECHERCHE 5

    CONTEXTE SCIENTIFIQUE 6

    OBJECTIFS 9

    HYPOTHÈSES 9

    CADRE GÉOGRAPHIQUE 10

    CADRE CONCEPTUEL 11

    CADRE THÉORIQUE 15

    MÉTHODOLOGIE 16

    OUTILS 19

    RÉSULTATS ET INTÉRÊTS 21

    ORGANISATION DU TRAVAIL 22

    24

    CHAPITRE 1. NGAOUNDÉRÉ: UNE LOCALITÉ AUX POTENTIALITÉS PHYSIQUES ET

    HUMAINES VARIÉES 24

    1.1. Description du milieu physique 25

    1.1.1. Le relief 25

    1.1.2. Le Climat 26

    1.1.3. La végétation et faune 28

    1.1.4. L'hydrographie 29

    1.1.5. Les types sols 30

    1.2. Composantes socio-économiques 30

    1.2.1. Les données démographiques 30

    1.2.2. Les principaux groupes ethniques 31

    1.2.3. Organisation administratif et politique 33

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 135

    1.2.4. Caractéristiques de l'habitat 33

    1.2.5. Les activités économiques 34

    37

    CHAPITRE 2. ETATS DE LIEUX ET SPATIALISATION DE LA BIODIVERSITÉ 37

    2.1. Etat de lieux : caractéristiques de l?écosystème du milieu urbain 38

    2.1.1. Complexité du concept de biodiversité 38

    2.1.2. Définission les l'écosystème urbains 41

    2.1.3. Caractéristique et rôle de l'écosystème urbain : le cas des espaces verts 42

    2.1.4. Les oiseaux dans la ville : indicateurs de biodiversité 45

    2.2. Spatialisation couvert végétal et oiseaux dans la ville de Ngaoundéré 45

    2.2. 1. Spatialisation des peuplements d'oiseaux 47

    2.2.2. Diversité des peuplements de mammifères perçus par les populations 56

    2.2.3. Etat de lieux du couvert végétal : phytosociologie et cartographie des formations

    végétales 58

    2.2.4. Cartographie des types d'occupation du sol 61

    66

    CHAPITRE 3. IMPACTS DE DEUX TYPES DE CONSOMMATION DE LA BIODIVERSITÉ SUR LA DYNAMIQUE DES ESPECES: LE BOIS ÉNERGIE ET LA

    VIANDE DE BROUSSE 66

    3.1. Exploitation du bois énergie 67

    3.1.1. Les acteurs de consommation de bois dans la ville de Ngaoundéré 67

    3.1.2. Exploitation commerciale du bois énergie 71

    3.1.3. Zones d'exploitation et moyens de transport 73

    3.1.4. Les points de vente de bois dans la ville de Ngaoundéré 76

    3.2. Consommation de la viande de brousse dans la ville de Ngaoundéré 77

    3.2.1. Espèces commercialisées dans les marchés de viande de brousse dans la ville 78

    3.2.2. Organisation et lieux de vente 78

    3.2.3. Les prix de vente et bassins d'approvisionnement 81

    3.2.4. Impacts des coupes de bois et la chasse sur la diversit floristique ligneux et mammifères au

    sein des zones d'exploitation 84

    94

    CHAPITRE 4. PERCEPTION LOCALE DE LA DYNAMIQUE DE LA BIODIVERSITE.ET INTEGRATION DES SAVOIRS LOCAUX DANS LA GESTION DE L'ENVIRONNEMENT 94

    4. 1. Perception des changements à travers la dynamique de la biodiversité 95

    4.1. 1. Influence des caractéristiques socio-économiques des populations sur la perception des

    changements 96

    4.1. 2. Conception locale de la biodiversité 99

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 136

    4.1. 3. Perception des changements environnementaux à travert la dynamique du couvert végétal 102

    4.1. 4. Perceptions des changements climatiques 104

    4.2. Intégration des acteurs locaux dans les stratégies de gestion de l?environnement 108

    4.2.1. Savoirs locaux et pratiques de conservation relative à faune 109

    4.2.2. Connaissances et pratiques de conservation de la flore 110

    4.2.3. La gestion communautaire des ressources naturelles 112

    4.2.4. Les efforts du gouvernementpour la biodiversité 113

    DISCUSSION 121

    CONSLUSION GÉNÉRALE 124

    BIBLIOGRAPHIE 127

    ANNEXE I

    TABLE DE MATIERES Erreur ! Signet non défini.

    Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré Page 137






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon