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Maintien à  domicile des personnes à¢gées isolées. Préconisation de robots "compagnons" par les ergothérapeutes.

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par Stéphane STENGER
 - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etat dà¢â‚¬â„¢Ergothérapeute 2015
  

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2. 2

Problématisation

2.1.Phase exploratoire

Aujourd'hui, la France compte 65,8 millions d'habitants. Selon les projections de l'INSEE1 (Institut National de la Statistique et des Études Économiques), le pays devrait en compter 70 millions d'ici 2050, si la tendance démographique actuelle se poursuit.

Selon la même source, en 2050, 22,3 millions de personnes seraient âgées de 60 ans ou plus contre 12,6 millions seulement en 2005, soit une hausse de 80% en 45 ans.

Parallèlement à cela, la part de la population active diminuerait, passant de 59% en 2010 à 51,9% en 2050.

Dans ce contexte de vieillissement de la population entraînant une saturation des structures d'accueil, l'idée de maintenir les personnes âgées à domicile prend tout son sens.

D'autant plus que la majorité des personnes avançant en âge souhaite vieillir chez elle plutôt qu'en institution : une enquête d'OpinionWay2 menée en 2012 sur un échantillon représentatif de la population française composé de 1006 personnes, montre que 90% des Français souhaiteraient adapter leur domicile dans le cas d'une dégradation physique liée à l'âge. Ils sont également 90% à estimer que le maintien à domicile est une bonne solution face au problème de dépendance lié à l'âge.

La diminution de la population active entraînant irrémédiablement une diminution du nombre d'aidants, il convient de chercher des solutions pour garantir un accompagnement de nos aînés. Les nouvelles technologies et, en particulier, la robotique d'assistance représentent des solutions potentielles.

La robotique d'assistance fait partie d'un ensemble plus large qu'on appelle les gérontechnologies.

Celles-ci permettent « l'assistance aux personnes âgées et/ou en situation de handicap, par des moyens et une organisation faisant appel aux nouvelles technologies de l'information, de la communication, de la mécanique et de la mécatronique », selon l'article 2 des statuts de la Société Française des Technologies pour l'Autonomie et de Gérontechnologie (SFTAG)3.

1 ROBERT-BOBEE, I., Projections de population pour la France métropolitaine à l'horizon 2050. INSEE Première n°1089, juillet 2006, 4p.

2 AUZANNEAU, N., CHARDON, S., Dépendance et maintien à domicile. Rapport de Mars 2012, OpinionWay, 16p.

3 http://www.sftag.fr/qui-sommes-nous/statuts/ (consulté le 14/09/2014).

3

A ce stade de la phase exploratoire, l'une des problématiques potentielles de ce travail est alors : « Perte d'autonomie et maintien à domicile .
· rôles de l'ergothérapeute dans le développement, la préconisation et l'adaptation des solutions de robotique d'assistance ».

Celle-ci est cependant rapidement abandonnée car montre deux défauts majeurs : elle ne présente pas la population concernée, à savoir les personnes âgées en perte d'autonomie et est insuffisamment ciblée : le questionnement est trop large.

Une autre éventuelle problématique est formulée : « Grand âge et maintien à domicile .
· rôle de l'ergothérapeute dans la préconisation et l'adaptation de robots d'assistance aux tâches ménagères ».

Cette dernière est centrée sur le « grand âge », ainsi que sur la robotique d'assistance aux tâches ménagères.

On distingue en effet, plusieurs types de robots d'assistance, répondant chacun à des besoins différents :

- Les robots compagnons - aussi appelés robots « sociaux » ou « de soutien émotionnel » - qui soutiennent émotionnellement la personne,

- Les robots d'assistance aux tâches ménagères, qui réalisent certaines tâches ménagères,

- Les robots de téléprésence, qui permettent à la personne d'interagir avec des proches par visioconférence,

- Les robots « majordomes », qui pourraient à l'avenir assister la personne dans toutes les tâches de la vie quotidienne.

Aujourd'hui, en France, ce sont les robots d'assistance aux tâches ménagères que l'on retrouve le plus fréquemment chez les particuliers. Ils prennent la forme d'aspirateurs, de nettoyeurs de piscine ou encore de nettoyeurs de gouttières.

Les robots dits « compagnons », ou ceux de téléprésence sont pour le moment extrêmement rares chez les particuliers. On en retrouve dans quelques laboratoires de recherche et hôpitaux français où ils sont testés et souvent inclus à des programmes de recherche, visant à prouver leur efficacité auprès des personnes soignées.

Les robots « majordomes », quant à eux, ne sont pour la plupart qu'à l'état de projet, ou de prototypes à l'essai pour les plus avancés.

La robotique d'assistance en France et en Europe en général, peine encore à se développer, à l'inverse du Japon où ces technologies sont nées. Le Japon est le pays au monde où le processus de vieillissement de la population est le plus avancé. Depuis quelques années, sa population est même en déclin, alors que la part des personnes âgées augmente.

4

Pour garantir un accompagnement des aînés, les pouvoirs publics ont mis en place une ambitieuse politique de développement de robotique d'assistance, se refusant pour des raisons culturelles et historiques, à ouvrir les frontières à l'immigration, solution privilégiée par les pays européens4.

Ces choix montrent que les Japonais sont plus enclins à accepter une « robotisation » de la société que les Européens.

Aujourd'hui, au pays du soleil levant, des robots équipent de nombreux établissements de santé, comme des foyers où il n'est plus exceptionnel de rencontrer un robot « compagnon », remplaçant un animal de compagnie.

Cependant, comme évoqué plus haut, c'est bien le fait que le robot puisse accompagner la personne isolée et/ou en perte d'autonomie pour lui permettre de continuer à vivre chez elle, qui intéresse l'ergothérapie.

En effet, l'ergothérapeute est le spécialiste de la préconisation des aides techniques et assistances technologiques (cf. Annexe I : « référentiel de compétences de l'ergothérapeute - Compétence 4 »5).

De par ses connaissances sur la pathologie et les troubles de la personne, ainsi que sur son observation de cette dernière en situation écologique (dans l'environnement de la personne accompagnée) et sur le matériel existant, il est le professionnel paramédical le plus à même de préconiser l'aide la plus adaptée aux besoins de la personne.

Il est, dès lors, concerné par la robotique d'assistance.

Ce constat a été renforcé lors d'entretiens exploratoires informels réalisés auprès de deux ergothérapeutes français et une étudiante belge en ergothérapie, rencontrés à Paris lors des 4e Journées Annuelles de la SFTAG6 (Société Française des Technologies pour l'Autonomie et de Gérontechnologie), ainsi que par les diverses interventions des conférenciers. Tous semblent unanimes sur le fait que l'ergothérapeute doit avoir une place centrale dans la préconisation des assistances robotiques et des gérontechnologies en général. Son rôle n'est alors plus une question, mais une évidence.

Pourtant, les ergothérapeutes ne semblent pas préconiser, ou très peu, de robots d'assistance aux personnes âgées dans le but de favoriser leur maintien à domicile. La question de recherche de ce mémoire se centre dès à présent sur ce défaut de préconisation de robots d'assistance par les ergothérapeutes.

4 PANASSIER, C., La robotique d'assistance : un véritable secteur d'avenir ? Millénaire3, Le Centre Ressources Prospectives du Grand Lyon, 2011, 48p.

5 Référentiel de compétences de l'ergothérapeute - Compétence 4 (Extrait de l'Arrêté du 5 juillet 2010 relatif au Diplôme d'État d'ergothérapeute).

6 Conférences des 4e Journées Annuelles de la Société Française des Technologies pour l'Autonomie et de Gérontechnologie, Paris, les 24 et 25 novembre 2014.

5

De plus, ces mêmes journées, au cours desquelles de multiples démonstrations de robots ont été faites, ont engendré, par intérêt, une modification de la population cible qui n'est plus « la personne âgée en perte d'autonomie », mais « la personne âgée isolée ».

La question de recherche est alors la suivante : « Comment expliquer l'absence de préconisation de robots de soutien émotionnel par les ergothérapeutes, spécialistes de la préconisation d'aides techniques et d'assistances technologiques, dans l'objectif de favoriser le maintien à domicile de personnes âgées isolées ? ».

Les formateurs qui suivent la réalisation de ce mémoire invitent cependant à la modification de ce questionnement. En effet, la forme négative de celui-ci pose problème lors de la réalisation de l'outil d'enquête, car elle sous-entend que des réponses particulières sont attendues. La question de recherche est alors reformulée, sans négation cette fois et devient la problématique définitive.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote