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Mesure de la perception de la culture de sécurité dans un établissement privé de santé tunisien.

( Télécharger le fichier original )
par LOTFI BENMOSBAH
UPEC Paris XII - Master 2 2016
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE PARIS EST CRÉTEIL
FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
8 rue du général Sarrail - 94010 CRÉTEIL cedex
Tel : 01.49.81.37.94

Mémoire de Master 2

en

Gestion des Risques Associés aux Soins

Mesure de la Perception de la Culture de Sécurité
dans un Etablissement de Santé Privé Tunisien

Année universitaire 2015/2016
Présenté le 27/6/2016
Par
Lotfi BENMOSBAH

Responsable du Master 2: Pr. Jean Louis MARTY

Membres du jury : Pr Emmanuel SAMAIN

: Pr Christophe PONCELET

2

TABLE DES MATIERES

Remerciements.............................................................................................4 Tableaux et Figures.......................................................................................5 Définitions et Acronymes...............................................................................6

I/ Introduction...................................................................................................7 II/ Culture de sécurité........................................................................................9 A/ Historique et définition.............................................................................9 B/ Culture de sureté et culture de sécurité.......................................................9 C/ Domaines de la culture de sécurité.............................................................9 E/ Les approches de la culture de sécurité......................................................10

1) Approche culturaliste...................................................................10

2) Approche fonctionnaliste...............................................................12 D/ Composantes de la culture de sécurité.......................................................12 F/ Aspects de la culture de sécurité...............................................................13

1) Aspects psychologiques...............................................................13

2) Aspects comportementaux............................................................13

3) Aspects organisationnels...............................................................13

III/ Culture de sécurité des patients.......................................................................14 A/Définition...............................................................................................14 B/Attributs de la culture de sécurité................................................................14 C/ Relation entre culture de sécurité des patients et sécurité des patients..............14

IV/ Outils de mesure de la culture de sécurité des patients......................................16

A/ Outils quantitatifs : Questionnaires auto-administrés 17

B/ Outils qualitatifs 17

C/ Le HSOPSC 18

V/ Mesure de la perception de la culture de sécurité par le personnel soignant

de la Clinique Pasteur 23

A/ But de l'étude 23

B/ Matériels et Méthodes 23

1) Matériels 23

2) Méthodes 23

C/ Résultats et Discussion 24

1) Population 24

3

2) Graphique des Scores des dimensions de la sécurité des patients.........25

3) Scores des dimensions au sein de l'unité..........................................25

a) Attentes et actions du supérieur hiérarchique...........................25

b) Organisation apprenante.....................................................26

c) Travail d'équipe dans le service............................................27

d) Liberté d'expression...........................................................27

e) Réponse non punitive à l'erreur............................................28

f) Retour et communication autour des erreurs............................28

g) Les conditions de travail......................................................29

4) Scores des dimensions au niveau de l'établissement...........................29

a) Soutien du Management pour la sécurité..................................30

b) Travail d'équipe entre les services...........................................30

c) Transfert des patients et passation..........................................31

5) Scores des dimensions des résultats de la culture de sécurité................31

a) Perception globale de la sécurité.............................................31

b) Fréquence de signalement des évènements indésirables.............32

6) Critiques et limites de l'étude...........................................................33

VI/ Conclusion 34

Références 35

Annexe 1 : Autorisation de traduction du HSOPSC 39

4

Remerciements

Je remercie les personnes qui m'ont apporté leur aide à la rédaction de ce Mémoire.

Je remercie les Professeurs Jean louis MARTY, Emmanuel SAMAIN et Christophe PONCELET qui me font le grand honneur d'évaluer ce travail.

Je remercie l'ensemble du groupe d'étude pour la sécurité de notre établissement, notamment Emna Ben Slama et Souha Mastouri, qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour mener cette enquête à bien.

Je remercie les 245 soignants qui ont répondu au questionnaire.

Je remercie mes collègues Médecins Anesthésistes, Nadia Slama, Mondher

Ben Ameur, Walid Miraoui et Zied Chaabène qui se sont employés à me libérer pour que je puisse assister aux cours du Master.

Enfin, un grand merci à ma compagne, mon épouse, Hella Endesha qui m'a encouragé et soutenu dans cette entreprise et m'a apporté une aide précieuse en acceptant de relire ce mémoire.

5

Tableaux et Figures

Figure 1 : Domaines de la Culture de sécurité (Rapport IRSN 2005/54)

Figure 2 : Méthodes d'évaluation de la Culture de Sécurité

Figure 3 : Les cinq niveaux de sécurité utilisés dans le Manchester Patient Safety

Framework

Figure 4 : Ancienneté dans le métier

Figure 5 : Ancienneté dans l'établissement

Figure 6 : Scores des dimensions de la culture de sécurité

Tableau 1 : Dimensions étudiées par le HSOPSC

Tableau 2 : Attentes et actions du supérieur hiérarchique concernant la sécurité des

patients

Tableau 3 : Organisation apprenante et amélioration continue

Tableau 4 : Travail d'équipe dans le service

Tableau 5 : Liberté d'expression

Tableau 6 : Réponse non punitive à l'erreur

Tableau 7 : Feedback et communication autour des erreurs

Tableau 8 : Conditions de travail

Tableau 9 : Soutien du management pour la sécurité des patients

Tableau 10 : Travail d'équipe entre les différents secteurs de l'établissement

Tableau 11: Transfert des patients et passation

Tableau 12 : Perception globale de la sécurité

Tableau 13 : fréquence de signalement des évènements indésirables

6

DEFINITIONS ET ACRONYMES

- Erreur : action qui ne s'achève pas comme prévu (erreur d'exécution) ou utilisation d'un mauvais plan pour atteindre un but (erreur de planification).

- Evénement indésirable : évènement lié aux soins, et non à l'évolution naturelle de la maladie, qui aurait pu ou a causé un préjudice au patient.

- Evènement indésirable évitable : tout évènement attribuable à une erreur

- Evènement indésirable grave : Evènement indésirable qui a provoqué des conséquences graves pour le patient telles qu'une mise en jeu du pronostic vital ou fonctionnel, une prolongation de l'hospitalisation, un décès ou des séquelles invalidantes

- AHRQ : Agency for Healthcare Research and Quality, agence américaine de la qualité des soins et sécurité des patients

- CS : Culture de sécurité

- EIG : Evènement indésirable grave

- ENEIS : enquête nationale française sur les évènements indésirables liés aux soins

- ESQH : European Society of Quality in healthcare

- HAS : Haute Autorité de Santé

- HSOPSC : Hospital Survey On Patient Safety Culture

- IOM : Institute Of Medicine, Institut de Médecine américain

- NHS : National Health Agency, agence nationale anglaise de la santé

- NRLS : National Report and Learning System, Système anglais de collecte des EIG et d'apprentissage

7

I/ INTRODUCTION

La sécurité des patients est définie par la manière d'agir pour éviter et prévenir tout préjudice éventuel au cours du processus du soin (1). La sécurité des patients est une composante essentielle de la qualité des soins.

En 1999, la publication du rapport de l'IOM, « To err is human », révèle que chaque année, environ 98 000 patients décèdent en raison de complications liées aux soins. Ces dernières tuent plus que les accidents de la voie publique ou encore le cancer du sein (2). A peine publié, ce chiffre considérable semblait déjà sous-estimé. Cela est confirmé par une étude plus récente qui évalue, aux USA, entre 250 000 et 440 000 le nombre de décès annuels en rapport avec des complications liées aux soins (3).

En France, l'enquête ENEIS II a démontré qu'il y avait 6,2 évènements indésirables graves (EIG) par 1000 jours d'hospitalisations. Il reviendrait à dire que dans un service de 35 lits, il y aurait un EIG tous les cinq jours (4).

En Tunisie, une enquête, menée dans un hôpital du centre-est, a recensé une proportion de 11,3% de patients hospitalisés victimes d'un EIG (5).

Une enquête rétrospective, menée par l'OMS en 2012, auprès de huit pays émergents (Egypte, Jordanie, Kenya, Maroc, Yémen, Tunisie, soudan et Afrique du Sud) trouvait que 2,5 à 18% des patients hospitalisés étaient victimes d'un EIG. 30% de ces EIG étaient mortels et 85% évitables (6).

Par ailleurs, une étude, menée en 2008 aux Etats Unis, a montré que le coût des erreurs médicales était de 19,6 milliards de dollars (7).

Il apparaît que le soin est une activité à risque et que le coût de ses complications est très élevé. Assurer la sécurité des patients au cours des soins est un véritable défi.

L'IOM a établit que ce taux élevé de complications liées aux soins est en rapport avec un taux élevé d'erreurs humaines et que pour réduire ces erreurs, il faut mettre en place un système qui, d'une part, érige des obstacles à l'erreur, et, d'autre part crée les conditions favorables aux bonnes décisions.

L'IOM a aussi suggéré que pour améliorer la sécurité des patients, il faut encourager le signalement des erreurs afin de les corriger et éviter qu'elles se reproduisent. Cela impose la mise en place préalable d'une culture de sécurité qui se fonde non plus sur le blâme mais sur l'idée que l'erreur peut être traitée comme l'opportunité de corriger et progresser(2). En Angleterre, la NHS a considéré que la culture de sécurité est la première des sept étapes à franchir pour améliorer la sécurité des patients (8).

8

Ainsi, les deux agences, américaine et anglaise, mettent en avant la culture de sécurité comme l'indispensable outil de mise en place des conditions optimales pour la sécurité des patients.

La Clinique Pasteur de Tunis (Tunisie), établissement multidisciplinaire de 140 lits, a ouvert ses portes en mars 2015. En novembre, elle s'est engagée dans une démarche qualité selon les normes de la HAS. Dans le cadre de cette démarche et afin d'identifier les domaines d'amélioration concernant la sécurité des patients, nous avons mené, en janvier 2016, une étude sur la perception de la culture de sécurité dans cet établissement.

Nous présenterons dans la partie théorique de ce travail, la culture de sécurité et les différents moyens de la mesurer. Nous nous intéresserons particulièrement au HSOPSC, « Hospital Survey On Patient Safety Culture », outil développé par l'AHRQ. Puis, dans la partie pratique, nous présenterons le résultat de la mesure de la perception de la culture de sécurité du personnel soignant de la Clinique Pasteur.

9

II/ La Culture de Sécurité

A/Historique et définition

L'expression culture de sécurité a été utilisée pour la première fois en 1987 dans le rapport d'analyse de la catastrophe de Tchernobyl. Cet accident a montré qu'une organisation qui n'adopte pas des valeurs, des principes et des attitudes résolument tournés vers l'amélioration de la sureté, est prédisposée à ignorer les procédures, à dépasser les limites de fonctionnement et à contourner les systèmes de sécurité. La définition de la culture de sécurité a ainsi été formalisée: « La culture de sureté est l'ensemble des caractéristiques et attitudes qui dans les organismes et les individus, font que les questions relatives à la sécurité des centrales nucléaires bénéficient en priorité, de l'attention qu'elles méritent en raison de leur importance » (9). Puis en 1990 dans un second rapport : « La culture de sécurité désigne l'engagement et le sens de la responsabilité personnelle de tous les individus se consacrant à une activité qui a une incidence sur la sûreté des centrales nucléaires. Un de ses éléments clefs est constitué par une habitude générale de penser en termes de sûreté » qui se caractérise par « une attitude de remise en question systématique, un refus de se contenter des résultats acquis, un souci permanent de la perfection et un effort de responsabilité personnelle et d'autodiscipline de groupe en matière de sûreté » (10). Cela doit permettre que « toutes les tâches importantes pour la sûreté soient exécutées correctement, avec diligence, de manière réfléchie, en toute connaissance de cause, sur la base d'un jugement sain et avec le sens des responsabilités requis » (9)

B/ Culture de sécurité et culture de sureté

Il est intéressant d'identifier les liens entre le terme «sûreté» utilisé ci -dessus et le terme «sécurité». De manière générale, en matière de comportements humains, la culture de sureté s'élabore sur le risque d'erreurs humaines alors que la culture de sécurité prend aussi en considération des actes volontaires menés dans l'intention de nuire. Quoiqu'il en soit, Le terme de « culture de sécurité » est retenu invariablement dans la suite de ce document.

C/ Domaines de la culture de sécurité

La culture de sécurité se manifeste dans trois grands domaines (11) (Figure 1) :

1) Le premier est constitué par la politique que l'Etat met en oeuvre compte tenu du contexte national et international.

2) Le second est constitué par l'organisation mise en place au sein de chaque organisme concerné en tenant compte de la politique fixée par l'Etat. Dans ce domaine il y a lieu de distinguer ce qui relève de l'organisme même et de ce qui relève de ces dirigeants.

10

3) Le troisième domaine concerne les individus impliqués à tout les échelons pour mettre en oeuvre cette politique.

D/ Approches de la culture de sécurité

L'utilisation du terme «culture de sécurité« n'est pas anodine car elle est fortement liée au contexte des années 1980, période durant laquelle le terme «culture d'entreprise» a connu son apogée dans le domaine du management (12). En un peu moins de trente ans, la notion de culture de sécurité considérée comme la prise en compte des facteurs organisationnels et humains dans la gestion des risques, a été diffusée dans tous les secteurs industriels à hauts risques. Néanmoins, dans la littérature scientifique, il n'y a pas de consensus sur la définition, les caractéristiques et le concept de la culture de sécurité. La culture de sécurité, considérée comme une dimension du concept plus global de culture organisationnelle, est donc tributaire des débats sur cette même culture organisationnelle (13).

Gudelnmund cité par Nascimento identifie deux approches (14) :

1) Une première approche culturaliste : «Ce que l'organisation est»

Il s'agit de l'approche dominante où la culture est analysée comme un objet en soi et cette analyse permet de comprendre le fonctionnement du collectif et de l'organisation. La culture de sécurité désigne les normes, les valeurs, les croyances, les attitudes et les représentations partagées par un groupe de personnes supposées être liées à la sécurité.

On distingue trois types de mécanismes sociaux relatifs à la CS :

-- l'intégration : la CS est considérée comme le ciment social du groupe.

Ce mécanisme participe à l'uniformisation de la CS au sein d'une organisation. L'identification d'éventuelles sous-cultures témoignerait de la faiblesse de stratégie du leadership.

-- La différentiation : la CS est analysée comme un produit construit socialement selon le pays, le secteur, les services, les professions et les groupes. Cette perspective admet l'existence de sous-cultures au sein des organisations. Le rôle de ces sous-cultures dans la sécurité globale est le point focal de l'analyse. Ce mécanisme pourrait expliquer les résultats divergents entre différents services d'une même organisation.

-- l'ambiguïté : ce mécanisme peut être considéré comme une extension du mécanisme de différentiation. Il renvoie aux intentions des individus, chacun pouvant appartenir à des sous-cultures différentes.

Figure 1 : Domaines de la Culture de sécurité (Rapport IRSN 2005/54)

11

12

La culture de sécurité dans l'approche culturaliste serait au carrefour de ces trois mécanismes et il est intéressant d'observer et d'analyser leurs points de chevauchement (15). La culture de sécurité s'élabore alors sur un ensemble d'hypothèses et de pratiques associées qui forgent les croyances sur les dangers et la sécurité (16). Ainsi Vaughan, cité par J.L. Hall, pense que pour appréhender le contexte d'un événement ou d'une activité il est nécessaire de se pencher sur les manières dont la culture se développe et influence notre quotidien (17). Vaughan prend l'exemple des ingénieurs de la NASA, responsables du programme de la Navette spatiale. Il explique la normalisation de la déviance par une conviction culturelle qui a mené les ingénieurs à penser que tout allait bien alors que les informations dont ils disposaient leur indiquaient l'inverse.

2) Une seconde approche fonctionnaliste : «Ce que l'organisation a»

La culture de sécurité est considérée comme une variable parmi d'autres. L'analyse, dans ce cas, porte sur le mode de fonctionnement de l'organisation. On s'intéresse alors aux structures pratiques et politiques prévues pour améliorer la sécurité. Les recherches sont dirigées vers la description des attributs de ces organismes « sûrs » qui sont :

-- l'engagement de la direction et du management séniors en matière de sécurité

-- la vigilance à l'égard des dangers et de leur impact potentiel

-- les normes et règles réalistes et flexibles en rapport avec les dangers

-- la réflexion continue sur les pratiques et apprentissages organisationnels grâce à

des systèmes de surveillance et des retours d'expérience.

Dans cette perspective, la culture de sécurité est ainsi une variable qui peut être isolée, analysée et modifiée.

E/ Composantes de la culture de sécurité

Reason identifie de la sorte quatre composantes d'une CS efficace (18) :

1) Culture du signalement : une organisation sûre dépend de la volonté du personnel de première ligne de signaler leurs erreurs et presqu'accidents.

2) Une culture équitable : une ligne claire est tracée entre comportement acceptable et inacceptable.

3) Une culture flexible: l'autorité tient compte des connaissances des agents de première ligne et de leurs suggestions en matière de sécurité.

4) Une culture apprenante : l'organisation analyse les signalements et met en place les changements nécessaires.

13

F/ Aspects de la culture de sécurité

Selon Cooper (19) il existe trois aspects de La culture de sécurité qui sont en interdépendance et forment le socle constitutif de la culture de sécurité :

1) Les aspects psychologiques, «ce que les gens ressentent».

Il s'agit ici de considérer les convictions, les croyances, les perceptions, les attitudes et les valeurs des personnes. L'aspect psychologique est souvent appelé climat de sécurité. Comme cela est relevé par Gugelmund (20), il existe une certaine confusion dans l'utilisation des termes «climat de sécurité » et «culture de sécurité ». Certains utilisent indifféremment les deux termes.

Dans le cadre de ce travail, les deux termes seront considérés comme synonymes.

2) Les aspects comportementaux, «ce que les gens font»:

Ce facteur renvoie aux comportements observables des individus dans le cadre de leurs activités sur le terrain.

3) Les aspects organisationnels, «ce que l'organisation a»:

Le facteur organisationnel traduit le fonctionnement de l'entreprise à travers sa politique, ses procédures et sa structure. Cela fait référence, en pratique, au système de management de la culture de sécurité.

14

III/ Culture de sécurité des patients

A/ Définition

L'introduction de la culture de sécurité dans les organismes de soins comme un moyen de diminuer les risques, repose sur une approche fonctionnaliste (21). La définition de la Société Européenne pour la Qualité des Soins, reprise par la HAS (22), définit la culture de sécurité comme un ensemble cohérent et intégré de comportements, individuels et organisationnels fondés sur des croyances et des valeurs partagées, qui cherchent continuellement à réduire les dommages aux patients qui peuvent être liés aux soins.

Par « ensemble cohérent et intégré de comportements », il est fait référence à des façons d'agir, des pratiques communes, mais aussi à des façons partagées de ressentir et de penser en matière de sécurité des patients.

B/ Attributs de la culture de la sécurité des patients

L'IOM décrit une série d'attributs relatifs aux organisations qui ont une culture de sécurité efficace (23) :

-- nos processus sont conçus pour prévenir les échecs

-- nous sommes engagés à détecter nos erreurs et à en extraire un enseignement -- nous avons une culture équitable de telle sorte que la sanction est fondée sur le risque injustifié pris par le personnel.

-- Le personnel qui travaille en équipe fait moins d'erreur

C/ Relation entre culture de sécurité et sécurité des patients

L'ensemble des études s'accordent sur le fait que les structures de santé à culture de sécurité développée, signalent davantage leurs évènements indésirables (24).

Par ailleurs, Mardon démontre qu'il existe également une corrélation positive entre une culture de sécurité développée et la baisse des évènements indésirables (25). Singer et coll (26) ont porté leur attention sur 91 hôpitaux répartis dans 37 états des USA, pour étudier la relation entre culture de sécurité et sécurité des patients en s'appuyant sur l'analyse des indicateurs de la sécurité des patients (PSI). Ils constatent que les hôpitaux où les employés signalaient les évènements indésirables avec un sentiment de honte et l'appréhension de la sanction, présentaient, de manière significative, une plus grande défaillance sécuritaire. Ils remarquent aussi, que les hôpitaux dont le personnel soignant avait une culture de sécurité développée, rencontraient un moindre nombre de problèmes de sécurité. Toutefois, s'agissant des hauts cadres administratifs, la corrélation n'est plus établie. Les auteurs en

15

déduisent que les cadres administratifs surestiment le climat de sécurité de leur établissement du fait de leur moindre connaissance de ce qui se produit sur le terrain.

Buerhauss (27) a constaté cette même distorsion quand il a étudié le retentissement de la pénurie du personnel paramédical sur les soins. 65% des infirmières pensent que le retentissement est négatif contre 18% seulement des seniors managers.

Enfin, Singer relève aussi que, si des études plus anciennes n'ont pas pu démontrer la relation positive entre culture de sécurité et sécurité des patients, cela est dû au fait que ces études n'ont pas utilisé des critères objectifs mais plutôt une perception de la sécurité, ou des estimations auto-déclarées (26).

16

IV/ Mesure de la culture de sécurité

L'intérêt porté à la mesure de la culture de sécurité a augmenté avec la nécessité croissante de l'amélioration de la sécurité des patients. Les outils d'évaluation de la culture permettent d'analyser les situations données et d'élaborer un plan d'action pour améliorer la sécurité des patients. Cependant, malgré le fait qu'il existe plusieurs outils d'évaluation de la culture de sécurité, on trouve peu d'éléments dans la littérature pour faire le choix de l'outil adapté (28).

Les analyses du point de vue managérial et du point de vue du personnel soignant restent, en toute circonstances, des éléments importants et incontournables. Les outils d'analyse du point de vue managérial évaluent la culture de sécurité en fonction de la politique de l'établissement alors que ceux du personnel soignant analysent les attitudes et perceptions du personnel soignant (29).

Quoiqu'il en soit, la culture de sécurité est mesurée pour les objectifs suivants :

1) Identifier les domaines d'amélioration

2) Augmenter la prise de conscience concernant la sécurité des patients

3) Evaluer les interventions en rapport avec la sécurité des patients

4) Effectuer des analyses comparatives (benchmarking) portant sur les différents

services d'un même établissement ou sur des établissements différents

5) appliquer des directives réglementaires telles que les normes d'accréditation En conclusion, on peut considérer que l'évaluation de la culture de sécurité des patients repose sur différentes méthodes qui permettent d'évaluer les aspects organisationnels, psychologiques et comportementaux décrit par Cooper (19) et représentées en figure 2.

Figure 2: Méthodes d'évaluation de la Culture de
Sécurité (Ocelli 2007)

17

A/ Les méthodes quantitatives : Les questionnaires auto-administré

L'évaluation quantitative de la culture de sécurité des patients se fait essentiellement au moyen de questionnaires auto-administrés (30). Elle a été empruntée aux méthodes développées pour les industries à haute exigence de sécurité telles que l'aviation.

Certains questionnaires utilisent une échelle à cinq modalités de réponses, allant par exemple de « jamais » à « toujours » et de « tout à fait d'accord » à « désaccord total » (échelle de Likert). Le traitement des données se fonde alors sur la construction d'indicateurs, issus de l'agrégation et de la stratification des réponses.

Dans une revue de la littérature, Aneesh, cité par Al Doweiri (29), recense 13 instruments d'analyse de la sécurité des patients, dont le HSOPSC que nous utilisons pour ce travail et qui sera détaillé ci-après. Ces instruments utilisent jusqu'à 23 dimensions regroupées en différentes catégories telles que le management, les attentes des supérieurs hiérarchiques, les conditions de travail, les compétences, les règles, etc...

Pidgeon, cité par Mearns, rappelle que la plupart des questionnaires existants mesurent les attitudes relatives à la sécurité, avec peu et parfois aucune attention portée, ni sur les modalités mises en oeuvre par les organisations pour faire face aux risques, ni sur la manière dont l'organisation appréhende les pratiques de sécurité. Cet auteur considère que les études fondées sur des questionnaires, ont été réduites à la mesure des attitudes et pratiques individuelles dans un contexte donné, ce qui serait plus proche du concept de climat de sécurité que de culture de sécurité (31).

En ayant à l'esprit l'existence de sous-cultures dans les organisations, une autre question concerne le niveau du recueil et de l'analyse des résultats: Est-il plus pertinent d'évaluer la culture et le climat au niveau de l'établissement de soins, au niveau de l'unité, au niveau de l'ensemble de l'équipe soignante, ou des soignants par catégorie professionnelle ? Pronovost et Sexton (29) suggèrent que l'analyse doit être effectuée au niveau de l'unité de travail, tandis que Gaba affirme qu'il est important d'explorer tous les niveaux d'analyse, considérant que les informations apportées sont complémentaires (32)..

B/ Les méthodes qualitatives

L'évaluation qualitative de la culture de sécurité est généralement fondée sur les entretiens, les observations, les audits et l'analyse documentaire. Ce type d'évaluation reste rare, car trop coûteuse en temps et en financement. Dans le domaine de la gestion de risques industriels, plusieurs études qualitatives, visant à analyser la culture d'une organisation, ont été effectuées. Certaines furent élaborées sur la base des données de terrain (9), d'autres sur l'analyse de rapports de pannes et d'accidents (33).

Dans le domaine de la sécurité de patients ce mode d'analyse est peu utilisé alors

18

qu'elles seraient très utiles dans le domaine médical car elles permettraient d'obtenir des informations à la source pour construire des outils quantitatifs mieux adaptés et de valider et compléter les résultats d'études quantitatives (34). En effet, c'est la connaissance du terrain qui confère toute la pertinence au résultat du questionnaire.

Au Royaume-Uni, l'Agence Nationale pour la Sécurité des Patients a développé un outil quali-quantitatif qui vise à évaluer le progrès des établissements de soins en termes de culture de sécurité: le Manchester Patient Safety Framework. Neuf dimensions de la culture de sécurité y ont été prédéterminées. Un groupe de participants se réunit, et, après discussion, positionnent chacune de ces neuf dimensions selon les cinq niveaux de culture de sécurité présentés en figure 3. Ces cinq niveaux s'inspirent des niveaux de culture organisationnelle proposés par Westrum (35).

En conclusion, la triangulation des résultats issus de diverses techniques de recueil de données constitue un moyen d'accroître la validité des analyses (36).

C/ Le HSOPSC

Outil de mesure quantitatif, le HSOPSC, Hospital Survey On Patient Safety Culture, a été développé en 2004 par l'AHRQ pour aider les hôpitaux à évaluer leur politique de sécurité (37). Depuis sa conception, le HSOPSC a été largement utilisé aux USA mais aussi, traduit en plusieurs langues, dans d'autres pays.

Il s'agit d'un questionnaire auto-administré. Le HSOPSC inclut dix dimensions de la culture de sécurité et quatre dimensions servant à évaluer le degré de développement de la culture de sécurité. Les dix dimensions de la culture de sécurité se répartissent d'une part en sept dimensions qui analysent la perception de la culture de sécurité au sein de l'unité et d'autre part en trois dimensions qui l'analysent au sein de l'établissement de l'hôpital (Tableau 1).

Chaque dimension est analysée à travers plusieurs questions, Un score est déterminé pour chaque dimension, il est calculé à partir de la moyenne des pourcentages de réponses positives aux questions formant la dimension.

On considère comme réponse positive, une réponse en faveur d'une culture de sécurité développée. Les concepteurs du test considèrent de manière empirique qu'une dimension est développée si elle recueille plus de 75% de réponses positives, qu'elle est à développer si elle recueille entre 75 et 50% de réponses positives et qu'elle est à faible si la dimension recueille moins de 50% de réponses positives.

19

Figure 3 : Les cinq niveaux de sécurité utilisés dans
Le Manchester Patient Safety Framework

Au total le HSOPSC comprend 44 items qui reprennent les cinq valeurs de l'échelle de Likert soit de «entièrement d'accord » à « désaccord total » ou de « jamais » à

« toujours ». Le questionnaire comportait, par ailleurs, six questions portant sur les caractéristiques socio-démographiques des répondants.

Siera et Nova ont mené une étude pilote pour tester la validité et la fiabilité du HSOPSC (38). Il en ressort que le HSOPSC est bien un test multidimensionnel et l'analyse factorielle confirmatoire trouve un modèle solide à douze dimensions, dix propre à la culture de sécurité et deux dimensions de résultats. Ils ne tiennent plus compte, dans leur analyse globale, des deux items « nombre de fiches d'EI remplies » et « niveau de sécurité au sein de l'unité.

20

Version tunisienne du HSOPSC

Afin de rendre le questionnaire plus compréhensible au personnel paramédical, le HSOPSC a été traduit en tunisien par notre groupe d'étude de la sécurité des patients. Après accord de l'Agence Américaine de Sécurité (annexe 1). Le HSOPSC a été traduit en tunisien et validé par la méthode de traduction contre-traduction (39).

Dans la version actuelle du test, la question « combien avez vous rempli de fiches d'évènements indésirables ?» ne paraît pas car au moment de la conduite de l'enquête nous n'avions pas encore commencé à colliger les évènements indésirables.

21

Type de la
dimension

Dimension

Item

A/Culture de la sécurité au sein de l'unité

Attente des
supérieurs
Hiérarchiques

Mon supérieur hiérarchique immédiat exprime sa satisfaction quand il/elle voit un travail effectué dans le respect des règles de sécurité des soins

Mon supérieur hiérarchique immédiat tient vraiment compte des suggestions du personnel pour améliorer la sécurité des soins

Chaque fois que la pression augmente, mon supérieur hiérarchique immédiat veut nous faire travailler plus rapidement, même si c'est au détriment de la sécurité

Mon supérieur hiérarchique immédiat néglige les problèmes récurrents de sécurité des soins

Organisation
apprenante

Nous menons des actions afin d'améliorer la sécurité des soins

Dans notre service, les erreurs ont mené à des changements positifs

Apres avoir mis en place des actions d'amélioration de la sécurité des soins, nous évaluons leur efficacité

Travail

d'équipe dans
le service

Les personnes se soutiennent mutuellement dans le service

Quand une importante charge de travail doit être effectuée rapidement, nous conjuguons nos efforts en équipe

Dans le service, chacun considère les autres avec respect

Liberté
d'expression

Le personnel s'exprime librement s'il voit quelque chose qui pourrait affecter les soins portés au patient

Le personnel a peur de remettre en cause les décisions ou les actions de ses supérieurs

Le personnel a peur de poser des questions quand quelque chose ne semble pas être correct

Retour et
communication
autour des
erreurs

Nous recevons un retour d'information sur les actions mises en place suite au signalement d'un évènement

Nous sommes informés des erreurs qui se produisent dans ce service

Dans ce service, nous discutons des moyens à mettre en place afin que les erreurs ne se reproduisent pas

Réponse non
punitive à
l'erreur

Le personnel a l'impression que ses erreurs lui sont reprochées

Lorsqu'un évènement est signalé, on a l'impression que c'est la personne qui est pointée du doigt et non le problème

Le personnel s'inquiète du fait que les erreurs soient notées dans les dossiers administratifs du personnel

Conditions de
travail

Nous avons suffisamment de personnel pour faire face à la charge de travail

Le nombre d'heures de travail des professionnels de l'équipe est trop important pour assurer les meilleurs soins

Nous travaillons en mode de crise, en essayant de faire trop de chose trop rapidement

Tableau 1 : Dimensions étudiés par le HSOPSC

22

B/Culture de la sécurité au sein de l'hôpital

Soutien du Management

La direction de l'établissement instaure un climat de travail qui favorise la sécurité des soins

Les actions menées par la direction de l'établissement

montrent que la sécurité des soins est une priorité de premier ordre

La direction de l'établissement semble s'intéresser à la sécurité des soins uniquement après qu'un événement indésirable se soit produit

Travail entre les équipes de l'établissement

Il y a une bonne coopération entre les services qui doivent travailler ensemble

Les services de l'établissement ne se coordonnent pas bien les uns avec les autres

Il est souvent déplaisant de travailler avec le personnel des autres services de l'établissement

Les services de l'établissement travaillent ensemble pour fournir aux patients les meilleurs soins

Passation et transfert des patients

Des dysfonctionnements surviennent quand les patients sont transférés d'une unité à l'autre

D'importantes informations concernant les soins des patients sont souvent perdues lors des changements d'équipes

Des problèmes surviennent souvent dans les échanges d'information entre les services de l'établissement

C/Résultats de la culture de la sécurité

Fréquence de signalement des évènements indésirables

Quand une erreur est faite, mais est détectée et corrigée avant d'avoir affecté le patient, elle est signalée

Quand une erreur est faite, mais n'a pas le potentiel de nuire au patient, elle est signalée

Quand une erreur est faite et qu'elle pourrait nuire au patient mais qu'elle n'a pas finalement pas d'effet, elle set signalée

Perception globale de la sécurité

La sécurité des soins n'est jamais négligée au profit d'un rendement plus important

Notre fonctionnement est nos procédures sont efficaces pour prévenir la survenue des erreurs

C'est uniquement par hasard s'il n'y a pas eu des erreurs plus graves dans le service jusqu'ici

Nous avons des problèmes de sécurité des soins dans notre service

Niveau de sécurité du patient au sein de l'unité

 

Nombre de fichiers d'EI remplies

 

Tableau 1 : Dimensions étudiés par le HSOPSC

23

V/ Mesure de la perception de la culture de la sécurité des patients

A/ But de l'étude

La Clinique Pasteur de Tunis, établissement privé de santé de 140 lits. Il s'agit d'une clinique pluridisciplinaires de 11 salles d'opérations, 20 lits de réanimation et salle de cathétérisme cardiaque qui a ouvert ses portes en mars 2015. En Novembre, cette structure s'est engagée dans une démarche qualité selon les normes de la HAS. En janvier 2016, est effectuée la mise en place d'un Comité de Gestion des Risques.

Afin d'évaluer l'existant, nous explorons les perceptions et les attitudes des professionnels de santé relatives à la sécurité des patients.

B/ Matériels et Méthode

1) Matériels

L'étude a concerné tout le personnel soignant paramédical de la clinique. Ce personnel au nombre total de 256 était réparti comme suit :

-- Infirmiers : 15

-- Aides soignants : 80

-- Techniciens supérieurs* : 118

-- Autres : 43

Le personnel sans vocation de soins n'a pas été concerné par l'étude.

*Il en est de même des médecins car la version utilisée du HSOPSC n'est pas

adaptée à leur statut. En effet, les médecins n'ont aucune obligation contractuelle envers la clinique et travaillent à titre individuel. Dans ces conditions, l'adhésion du corps médical à la démarche de culture de sécurité relève de choix individuels et non du cadre de la stratégie globale de l'Etablissement.

2) Méthodes

L'outil utilisé est le HSOPSC dans sa version tunisienne. L'étude a été menée de manière anonyme entre le premier et 15 mars. Nous avons :

-- Identifié les unités à étudier

-- Identifié le personnel concerné de chaque unité que nous nous sommes chargés d'instruire au sujet de l'étude

-- Désigné un référent par secteur à explorer

-- Informé les différents responsables des unités

* Le technicien supérieur est l'équivalent de l'infirmier spécialisé. Dans notre établissement, Un grand nombre d'entre eux sont recrutés en temps qu'infirmiers du fait de la pénurie d'infirmiers

Fig 4: Ancienneté dans le métier

36%

20%

44%

Plus de 5 ans

Moins de 2ans

3 à 5ans

24

- Insisté sur le caractère anonyme des réponses

Les questionnaires ont été remis individuellement à chaque soignant concerné par l'étude. Le document rempli, le soignant devait le déposer dans une des boites de recueils mises à disposition dans chaque unité.

Ont été exclus de l'analyse, les questionnaires aux réponses lacunaires telles que: - Aucune des sections remplies dans son intégralité

- Moins de la moitié de la totalité des items remplis

- Même réponses à tous les items

Dans le cas particulier où plusieurs réponses sont données au même item, est retenue la réponse la moins favorable à une culture de la sécurité.

C/ Résultats et Discussion

1) Population

256 fiches ont été distribuées, 245 ont été retournées Le taux de participation était de 94%. Cinq fiches ont été exclues. Sur 227 des 240 fiches retenues, les fonctions

mentionnées se répartissaient comme suit :

Infirmiers :

13

Techniciens supérieurs* :

117

Aides soignants :

64

Autres :

33

- - - - Nous remarquons que dans les réponses données, les soignants ont mentionné leur

titre et non leur fonction. Ceci peut témoigner du mal être généré par le sous-emploi fréquent

de techniciens supérieurs recrutés pour la fonction d'infirmier.

56% du personnel soignant a plus de trois ans dans le métier (Figure 4). Au moment de l'étude, 31% du personnel avait moins d'un an dans l'établissement. Cependant notre méthode d'analyse ne nous permet de préciser s'il s'agit de recrutement pour un poste laissé vacant (Turn over) ou un recrutement conséquent à l'augmentation de l'activité (Figure 5).

25

Fig 5: Ancienneté dans l'établissement

66%

3%

31%

Moins d'un an 1 à 2 ans 3 à 5 ans

2) Graphique des Scores des dimensions de la sécurité des patients

Notre étude a montré une disparité des scores des 12 dimensions de la CS des patients exprimés par la moyenne des pourcentages de réponses positives aux items correspondants à chaque dimension (figure 6)

Travail d'équipe entre les services

Transfert des patients

Perception globale de la sécurité

Signalement des
évènements indésirables

Soutien du management

69%

42%

47%

59%

Attentes du supérieur hiérarchique

56%

Conditions de travail

46%

Organisation apprenante

66% 72%

45%

24%

34%

Feedback

73%

Travail d'équipe dans le

service

Liberté d'expression

Réponse non punitive

Figure 6 : Scores des dimensions de la culture de sécurité

3) Scores des dimensions au sein de l'unité

a) Attentes et actions du supérieur hiérarchique concernant la sécurité des patients

Avec un score moyen de 66%, le personnel a plutôt une opinion positive concernant les attentes et les actions de leur supérieur hiérarchique immédiat en matière de sécurité des patients (tableau 2). Il semble y avoir une bonne communication entre le personnel et le supérieur hiérarchique immédiat.

26

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Mon supérieur hiérarchique

160

20

62

 

immédiat exprime sa
satisfaction quand il/elle voit
un travail réaliser dans le
respect des règles de sécurité

66%

8%

 

242

des soins

 
 

26%

 

Mon supérieur hiérarchique

143

32

62

 

immédiat tient vraiment
compte des suggestions du
personnel pour améliorer la
sécurité des soins

60%

13.5%

26.5%

237

Chaque fois que la pression

152

29

63

 

augmente, mon supérieur
hiérarchique immédiat veut
nous faire travailler plus
rapidement, même si c'est au
détriment de la sécurité

62%

12%

26%

244

Mon supérieur hiérarchique
immédiat néglige les
problèmes récurrents de
sécurité des soins

185

75.5%

26

10.5%

34

14%

245

Score : 66%

Tableau 2: Attentes et actions du supérieur hiérarchique concernant

la sécurité des patients

b) Organisation apprenante et amélioration continue

Cette dimension obtient un score élevé de 72% et témoigne que le personnel prend au sérieux la sécurité des patients (tableau 3).

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Nous menons des actions afin

218

5

16

 

d'améliorer la sécurité des

 
 
 

239

soins

90%

2%

8%

 

Dans notre service, les

162

39

38

 

erreurs ont conduit à des

 
 
 

239

changements positifs

67%

16%

17%

 

Apres avoir mis en place des

137

43

52

 

actions d'amélioration de la
sécurité des soins, nous
évaluons leur efficacité

60%

18%

22%

232

Score:72%

Tableau 3: Organisation apprenante et amélioration continue

27

c) Travail d'équipe dans le service

Cette dimension est bien développée (Tableau 4) et témoigne de la bonne ambiance réelle qui existe dans les différentes unités de l'établissement. Cependant, si les membres d'une même équipe s'entraident en cas de surcharge de travail, des efforts restent à faire en matière de respect mutuel.

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Les personnes se soutiennent

64

15

164

 

mutuellement dans le service

 
 
 

243

 

67.5%

6%

26.5%

 

Quand une importante charge
de travail doit être effectuée
rapidement, nous conjuguons
nos efforts en équipe

198

9

33

240

 

82.5%

4%

13.5%

 

Dans le service, chacun

165

27

49

 

considère les autres avec

 
 
 

241

respect

68.5%

11%

20.5%

 

Score: 73%

Tableau 4 : Travail d'équipe dans le service

d) Liberté d'expression

Le personnel ne se sent pas libre d'exprimer son opinion concernant la sécurité des patients (Tableau 5). Comparé au score relativement bon des rapports avec le supérieur hiérarchique immédiat (66%), ce résultat paraît paradoxal. En fait, Il semble que le manque

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Le personnel s'exprime

109

54

74

 

librement s'il voit quelque
chose dans les soins qui peut
avoir des conséquences
négatives sur les patients

46%

23%

31%

237

Le personnel a peur de

55

41

138

 

remettre en cause les
décisions ou les actions de
ses supérieurs

24%

17%

59%

234

Le personnel a peur de poser

74

71

95

 

des questions quand quelque
chose ne semble pas être
correct

31%

29%

40%

240

Score: 33.5%

Tableau 5 : Liberté d'expression

28

de liberté d'expression exprimé par cette dimension concerne le rapport du personnel soignant paramédical avec les médecins et non le supérieur hiérarchique immédiat.

e) Réponse non punitive à l'erreur

Ce score de 23% est le plus bas enregistré dans cette étude (tableau 6). Il révèle l'appréhension du personnel paramédical de s'exposer au reproche, à la sanction. Ceci peut être expliqué par le fait que les évolutions qui se sont produites ces dernières années en Tunisie, peinent à franchir le seuil des entreprises.

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Le personnel a l'impression

39

39

162

 

que ses erreurs lui sont

 
 
 

240

reprochées

16%

16%

68%

 

Lorsqu'un évènement est

signalé, on a l'impression que c'est la personne qui est pointée du doigt et non le

problème

88

37%

18

8%

130

55%

236

Le personnel s'inquiète du fait

45

40

157

 

que les erreurs soient notées
dans les dossiers
administratifs du personnel

20%

16%

64%

242

Score: 23.5%

Tableau 6 : Réponse non punitive à l'erreur

 

f) Retour et communications autour des erreurs

Le score faible de cette dimension témoigne probablement du fait que l'absence de liberté d'expression et la peur de la sanction ne facilitent pas la communication autour des erreurs (Tableau 7)

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Nous recevons un retour

83

63

96

 

d'information sur les actions
mises en place suite au
signalement d'un évènement

34%

26%

40%

242

Nous sommes informés des

126

45

67

 

erreurs qui se produisent

 
 
 

238

dans ce service

53%

19%

28%

 

Dans ce service, nous

114

52

73

 

discutons des moyens à
mettre en place afin que les
erreurs ne se reproduisent
pas

48%

21%

31%

239

Score: 45%

Tableau 7 : Retour et communication autour des erreurs

29

g) Les conditions de travail

Le score moyen est bas. Il témoigne d'une perception négative des conditions de travail (Tableau 8).

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Nous avons suffisamment

93

19

132

 

de personnel pour faire face

 
 
 

244

à la charge de travail

38%

8%

54%

 

Le nombre d'heures de

138

37

65

 

travail des professionnels
de l'équipe est trop
important pour assurer les
meilleurs soins

57.5%

15.5%

27%

240

Nous travaillons en mode

101

22

122

 

de crise, en essayant de
faire trop de chose trop
rapidement

41%

9%

50%

245

Score: 45.5%

Tableau 8 : Conditions de travail

Ceci peut être en partie expliqué par au moins deux raisons :

-- En Tunisie, il n'existe pas d'agence d'intérim et en cas d'absence d'un soignant, le poste reste vacant. La surcharge de travail est compensée par le personnel présent.

-- Dans notre établissement, le personnel soignant travaille en double séance moitié moins de jours. Cette façon de travailler, adoptée pour diminuer le coût du transport, est visiblement source d'épuisement.

4) Scores des dimensions au sein de l'établissement a) Le soutien du management pour la sécurité des patients

Le rôle, décisif, joué par le leadership dans le développement d'une culture de sécurité en intervenant dans la conception, la promotion et la pérennisation de cette culture est maintenant bien établi (40). Il est également constaté qu'un manque de leadership est un obstacle au développement de la culture de sécurité (41).

Les résultats de notre enquête révèlent que le score global de cette dimension de 59% est bas (Tableau 9). Il témoigne de l'opinion négative du personnel concernant l'implication de la Direction dans la sécurité. La moitié du personnel pense que la Direction s'intéresse à la sécurité des patients seulement après la survenue d'un événement indésirable. Ils ne sont que 48% à penser que la sécurité des patients est la priorité de la Direction. Cette dernière doit s'impliquer davantage dans la sécurité des patients et améliorer sa communication en la matière.

30

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

La direction de

176

30

31

 

l'établissement instaure un
climat de travail qui favorise la
sécurité des soins

74%

13%

13%

237

Les actions menées par la direction de l'établissement montrent que la sécurité des soins est une des premières

priorités

123

52%

57

24%

56

24%

236

La direction de

116

49

65

 

l'établissement semble
s'intéresser à la sécurité des
soins uniquement après qu'un
événement indésirable se soit
produit

50%

21%

29%

230

Score 59%

Tableau 9: Soutien du management pour la sécurité des patients

b) Travail d'équipe entre les différents secteurs de l'établissement

Avec un score global de 47% (Tableau 10), Il existe manifestement au sein de notre établissement un cloisonnement entre les différentes unités. Chaque unité a développé sa propre culture organisationnelle et cela rend le travail entre les différentes unités désagréable. La démarche qualité mise en place au sein de l'établissement devrait permettre de mieux homogénéiser les procédures et diminuer les disparités inter-unités.

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses totales

Il y a une bonne coopération

123

 

48

63

 

entre les services qui doivent

 
 
 
 

234

travailler ensemble

 

53%

20%

27%

 

Les services de

 

80

51

106

 

l'établissement ne se
coordonnent pas bien les uns
avec les autres

 

34%

21%

45%

237

Il est souvent déplaisant de

 

93

40

103

 

travailler avec le personnel
des autres services de
l'établissement

 

39%

17%

44%

236

Les services de
l'établissement travaillent
ensemble pour fournir aux
patients les meilleurs soins

 

142

61%

44

19%

45

20%

231

Score: 47%

Tableau 10 : Travail d'équipe entre les différents secteurs de l'établissement

31

c) Transferts des patients et passations

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses totales

Des dysfonctionnements

88

50

100

 

surviennent quand les patients
sont transférés d'une unité à

l'autre

37%

21%

42%

238

D'importantes informations

110

33

93

 

concernant les soins des
patients sont souvent perdues
lors des changements
d'équipes

47%

14%

39%

236

Des problèmes surviennent

104

50

83

 

souvent dans les échanges
d'information entre les services
de l'établissement

44%

21%

35%

237

Score: 42%

Tableau 11: Transfert des patients et Passation

Le score de cette dimension est très bas à 42% (Tableau 11). Si l'on sait que développer une communication efficace durant les changements de prestataires (42) est une des neufs solutions proposées par l'OMS pour améliorer la sécurité des patients, il nous apparaît que des efforts importants doivent être déployés dans notre établissement pour palier à cette faille sécuritaire.

5) Score des dimensions des résultats de la culture de sécurité a) Perception globale de la sécurité des patients

Le score moyen de cette dimension est de 69,25%. Le pourcentage de réponse à chaque question constituant cette dimension est représenté dans le Tableau 1. La perception globale de la sécurité paraît être une dimension bien développée dans notre établissement. Cependant, deux remarques peuvent être retenues :

-- Il existe une disparité importante entre les différents items de cette dimension
allant de 80 à 54%

-- la dimension « perception globale de la sécurité» ne peut être analysée sans tenir compte du contexte culturel national. A l'échelle nationale, en Tunisie cette capacité à percevoir le danger, est plutôt mauvaise. Le meilleur témoin en est la conduite automobile. Ainsi la perception de la sécurité par le personnel peut être faussement élevée en raison d'une capacité insuffisante à apprécier les situations dangereuses.

32

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

La sécurité des soins n'est

30

18

191

 

jamais négligée au profit d'un
rendement plus important

 
 
 

239

 

80%

7.5%

12.5%

 

Notre fonctionnement est nos

166

26

47

 

procédures sont efficaces
pour prévenir la survenue des
erreurs

69.5%

11%

19.5%

239

C'est uniquement par hasard

172

24

28

 

s'il n'y a pas eu des erreurs
plus graves dans le service
jusqu'ici

73.5%

10%

16.5%

234

Nous avons des problèmes

129

29

80

 

de sécurité des soins dans

 
 
 

238

notre service

54%

12%

34%

 

Score: 69.25%

Tableau 12 : Perception globale de la sécurité

b) Fréquence de signalement des évènements indésirables

Cette dimension recueille un score faible de 56% (Tableau 13) témoin de l'absence de conscience de l'importance du report des Evènements indésirables de la part du personnel soignant.

 

Réponse
positive

Réponse
neutre

Réponse
négative

Réponses
totales

Quand une erreur est faite,
mais est détectée et corrigée
avant d'avoir affecté le
patient, elle est signalée

152

64%

52

22%

35

14%

239

Quand une erreur est faite,
mais n'a pas le potentiel de
nuire au patient, elle est
signalée

115

48%

59

25%

62

27%

236

Quand une erreur est faite et

133

52

50

 

qu'elle pourrait nuire au
patient mais qu'elle n'a pas
finalement pas d'effet, elle est
signalée

56%

22%

22%

235

Score: 56%

Tableau 13 : fréquence de signalement des évènements indésirables

33

6) Critiques et limites de l'étude

Nous avons validé notre version tunisienne de l'HSOPSC par la méthode de traduction contre traduction. Il nous reste à effectuer des tests psychométriques afin de valider définitivement notre version et en proposer l'adoption à tous les établissements tunisiens de santé.

La deuxième critique que nous pouvons faire au sujet de cette étude est que nous avons mené une étude globale sans tenir compte des sous-cultures. Sous-cultures qui peuvent être présentes dans notre établissement puisque la plus grande partie de nos soignants viennent d'horizons différents (figure 4).

Enfin, malgré l'anonymat il existe un biais habituel de déclaration dans ce type d'étude, avec des réponses exagérément positives des répondants par crainte de stigmatisation ou pour une raison de désirabilité sociale.

Ces limites étant considérées, ce travail a néanmoins montré que la culture de la sécurité est relativement peu développée au sein de notre personnel soignant puisque le plus grand nombre des dimensions ont eu un score de moins de 50 %.

.

34

VI/ Conclusion

Cette étude nous a permis de cerner la perception de la culture de sécurité par le personnel soignant paramédical de notre Etablissement. Considérant les résultats dans leur ensemble, il apparaît que la culture de sécurité n'est pas encore développée comme en témoignent les faibles scores du plus grand nombre des dimensions. L'une d'elles, pourtant déterminante, est celle qui concerne le management. En effet, pour qu'un degré de développement satisfaisant soit atteint en matière de culture de sécurité, l'implication de la Direction doit être pleine et entière.

Le transfert des patients et la communication durant les changements des prestataires de soins est une autre dimension sur laquelle nous devons travailler en priorité pour améliorer la sécurité des patients.

Il apparaît également nécessaire d'abandonner les archaïsmes, comme la culture du blâme et les entraves à la liberté d'expression, et d'instaurer une culture qui ne recherche pas la stigmatisation et la sanction d'un coupable mais la compréhension des mécanismes des erreurs. Toutefois, une culture équitable et flexible ne doit en aucun cas se muer en culture permissive qui donnerait lieu à une interprétation erronée de la tolérance dans l'établissement.

Par ailleurs, le statut actuel des médecins, évoqué précédemment, rend difficile leur intégration dans la démarche de culture de sécurité. Un nouveau cadre législatif régissant la relation entre médecins et établissements de santé privés, doit être impérativement mis en place.

Les résultats de cette étude viennent confirmer avec force, la pertinence et l'actualité de la démarche qualité qui a été mise en place au sein de la Clinique. Une deuxième étude doit être effectuée à l'achèvement de la phase actuelle du programme qualité afin d'en évaluer le réel impact sur la culture de sécurité.

35

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36

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39

Annexe 1 : Autorisation de traduction du HSOPSC

Expéditeur: < SafetyCultureSurveys@westat.com> Date: 29 mai 2014 22:19:40 UTC+1

Destinataire: < lbmosbah@ymail.com>

Objet: Rép : Authorization: *ref#24-25121

Dear Lotfi,

Thank you for your interest in the AHRQ Hospital Survey on Patient Safety Culture.

Your inquiry was forwarded to Westat, the contractor who provides technical assistance for the safety culture surveys. We are happy to hear that you will be using the Hospital Survey on Patient Safety Culture. Yes, your organization has AHRQ's permission to use the Hospital Survey on Patient Safety Culture in English or translate it into Tunisian Arabic language. The AHRQ safety culture surveys for hospitals, nursing homes, medical offices, and pharmacies are free and available for public use from the AHRQ Web site at: http://www.ahrq.gov/professionals/quality-patient-safety/patientsafetyculture/index.html. Select the Hospital Survey on Patient Safety Culture and then you will find the surveys and support materials.

We request that any surveys used in the study note that the surveys were reprinted or translated from English with the permission of the United States Agency for Healthcare Research and Quality. Any research studies based on the survey results should give a source citation to the Hospital SOPS Web page http://www.ahrq.gov/professionals/quality-patient-safety/patientsafetyculture/hospital/index.html .

Each survey has an accompanying Toolkit which contains the following materials:

o Survey Forms

o Survey Items and Dimensions

o A Survey User's Guide: Gives step-by-step instructions on how to select a sample, administer the survey and obtain high response rates, and how to analyze and report results.

o Survey feedback report PowerPoint® template: Can be customized to display survey results to administrators and staff throughout the organization, and for presentation purposes.

o Data Entry and Analysis Tool: A data entry and analysis tool that works with Microsoft® Excel and makes it easy to input your individual-level data from the survey. The tool then automatically creates tables and graphs to display your survey

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results. To request the tool for the hospital, medical office, or nursing home survey, send an E-mail to: DatabasesOnSafetyCulture@westat.com.

Since the release of the AHRQ Hospital Survey on Patient Safety Culture in November 2004, the number of international survey users has grown. This link http://www.ahrq.gov/professionals/quality-patient-safety/patientsafetyculture/pscintusers.html will give you information on international users, including languages into which the survey has been translated and guidelines for translation etc.

You may register for email updates from the AHRQ Web site by going to

https://subscriptions.ahrq.gov/service/multi subscribe.html?code=USAHRQ.

Choose from the following SOPS email subscription lists:

Surveys on Patient Safety Culture

· Hospital Survey

· Medical Office Survey

· Nursing Home Survey

· Translations and International Use

I would request you to provide us with your Organization address, phone and fax for our International database record.

If you need further information, please let us know.

Thank you. Chris

Chris Gomes

AHRQ Surveys on Patient Safety Culture Technical Assistance SafetyCultureSurveys@westat.com

1-888-324-9749

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon