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L'accompagnement financier des fournisseurs locaux de biens et services. Cas du secteur minier Burkinabé.

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par Gomgnimbou Paul Joel ADOUBE
Université Saint Thomas d?Aquin (USTA)-Université Catholique de Lille (UCL) - Master Banque Finance 2016
  

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BURKINA FASO

Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation (MRSI)

Unité - Progrès - Justice

Conseil National de l'Enseignement Catholique (CNEC)

Université Saint Thomas d'Aquin (USTA)/ Université Catholique de Lille (UCL)

Faculté des Sciences Economique et de Gestion (FASEG)

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

Pour l'obtention du Master Banque Finance

THEME DE MEMOIRE :
L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES
FOURNISSEURS LOCAUX DE BIENS ET SERVICES :
CAS DU SECTEUR MINIER BURKINABE

Présenté et soutenu publiquement par:

************

ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël

Sous la direction du :

Docteur TOE Mamadou Enseignant Chercheur

Université Ouaga 2 Année Académique 2012-2014

L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

SOMMAIRE

SOMMAIRE I

LISTE DES TRAVAUX III

LISTE DES FIGURES III

DEDICACE IV

REMERCIEMENTS V

AVANT-PROPOS VI

RESUME VII

ABSTRACT VIII

LISTE DES ACRONYMES & ABREVIATIONS IX

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER

DES FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX 4

1.1. L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS LOCAUX 4

1.1.1. LA PROBLÉMATIQUE 4

1.1.2. LES QUESTIONS ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 6

1.1.3. LES OBJECTIFS DE RECHERCHE 6

1.1.4. LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 7

1.1.5. L'INTÉRÊT DE L'ÉTUDE 7

1.2. LA REVUE DE LA LITTERATURE 7

1.2.1. LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION 8

1.2.2. LA THÉORIE DE L'AGENCE 9

1.2.3. LA THÉORIE ÉCONOMIQUE DE LA CONFIANCE 10

1.2.4. L'ACCES AU FINANCEMENT PAR LES FOURNISSEURS LOCAUX SELON LA THÉORIE DE LA

CONFIANCE 11

1.3. PLAN DE L'ETUDE 12

CHAPITRE 2: LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LA METHODOLOGIE DE

L'ETUDE 14

2.1. PRESENTATION DU SECTEUR MINIER DU BURKINA FASO 14

2.1.1. LE POTENTIEL MINIER 14

2.1.2. LES TITRES ET AUTORISATIONS DÉLIVRÉS 15

2.1.3. LA PRODUCTION MINIÈRE 15

2.2. LE SECTEUR MINIER BURKINABE : LES ACTEURS ET PROCESSUS 17

2.2.1. LES ACTEURS 17

2.2.2. LE CYCLE D'UN PROJET MINIER 17

2.3. DEFINITION DES CONCEPTS 18

2.3.1. DÉFINITION DU CONCEPT « ACHAT LOCAL » 18

2.3.2. DÉFINITION DU CONCEPT « PME » 18

2.4. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 19

2.4.1. ORIENTATION MÉTHODOLOGIQUE 19

I

ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël, 3ème Promotion Master Banque Finance

L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

2.4.2. LA MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE 19

CHAPITRE 3 : LES MOTIVATIONS ET LES RÉTICENCES DES SOCIETES

MINIÈRES 23

3.1. LES MOTIVATIONS DES COMPAGNIES MINIÈRES 23

3.1.1. LA CONTRIBUTION DES INSTITUTIONS RÉGIONALES ET INTERNATIONALES 23

3.1.2. LA POLITIQUE DE RESPONSABILITÉ SOCIALE (RSE) DES ENTREPRISES MINIÈRES 24

3.1.3. L'OPTIMISATION DE LA CHAINE D'APPROVISIONNEMENT 24

3.2. LES RÉTICENCES DES ENTREPRISES MINIÈRES 25

3.2.1. LE MANQUE DE PROFESSIONNALISME DES FOURNISSEURS LOCAUX 25

3.2.2. LE PROCESSUS DE PASSATION ET D'EXÉCUTION DES MARCHÉS DANS LES SOCIÉTÉS

MINIÈRES 26

CHAPITRE 4: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DE CREDIT AUX

FOURNISSEURS LOCAUX EN BIENS ET SERVICES MINIERS 29

4.1. LA GESTION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURE A LA BABF 29

4.1.1. LES CAUTIONS SUR MARCHÉS OU GARANTIES À PREMIÈRES DEMANDES 29

4.1.2. LE PROCESSUS DE MISE EN PLACE DU CRÉDIT PAR SIGNATURE 30

4.2. LE MANQUE DE STRUCTURATION ET L'INSUFFISANCE DE FONDS PROPRES DES

FOURNISSEURS LOCAUX 31

4.2.1. LE MANQUE DE STRUCTURATION DES FOURNISSEURS LOCAUX 31

4.2.2. L'INSUFFISANCE DE FONDS PROPRES 32

4.3. LA SECURISATION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURES 33

4.3.1. L'ASYMÉTRIE D'INFORMATION ENTRE FOURNISSEURS LOCAUX ET BANQUES 33

4.3.2. LA SÉCURISATION DES CRÉANCES FOURNISSEURS LOCAUX PAR LES BANQUES 33

4.3.3. LE MARCHÉS DES GARANTIES BANCAIRES AU BURKINA FASO 34

CHAPITRE 5 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 37

5.1. DISCUSSIONS DES RESULTATS 37

5.2. RECOMMANDATIONS 43

5.2.1. RECOMMANDATIONS AUX SOCIÉTÉS MINIÈRES 43

5.2.2. RECOMMANDATIONS AUX FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX 43

5.2.3. RECOMMANDATIONS AUX BANQUES 44

5.3. PLAN D'ACTIONS À METTRE EN OEUVRE 44

CONCLUSION GENERALE 49

BIBLIOGRAPHIE 52

ANNEXES 58

II

ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël, 3ème Promotion Master Banque Finance

L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

LISTE DES TRAVAUX

TABLEAU 1: SITUATION DES TITRES ET AUTORISATIONS 15

TABLEAU 2: EVOLUTION DE LA PRODUCTION MINIERE AU BURKINA FASO 16

TABLEAU 3: PLAN D'ACTION DES SOCIETES MINIERES 45

TABLEAU 4: PLAN D'ACTION DES FOURNISSEURS LOCAUX 46

TABLEAU 5: PLAN D'ACTION DES BANQUES 47

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1: CARTE MINIERE DU BURKINA FASO 14

III

ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël, 3ème Promotion Master Banque Finance

L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

DEDICACE

Au Seigneur Jésus Christ A mon Père A ma Mère A mes frères et soeurs, Alexandre, Yolande, Isabelle, Judicaël, et Oscar A Pierrette qui repose dans la lumière de Jésus- Christ A mon épouse Léa et à mes fils Jason, Mason et Milton.

IV

ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël, 3ème Promotion Master Banque Finance

L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

REMERCIEMENTS

Ce mémoire de fin d'études n'aurait pas vu le jour sans la contribution de plusieurs personnes dont les conseils ont été précieux pour la réalisation de ce travail. Sont particulièrement nommées les responsables suivantes :

Les responsables logistiques et des approvisionnements des sociétés minières enquêtées, la chargée de Communication de la Chambre des Mines du Burkina Faso, le Coordonnateur de l'ABSM, les gestionnaires de crédits des banques et, enfin les responsables des fournisseurs locaux, pour leur disponibilité et pour avoir offert leur cadre pour que cette étude puisse voir le jour.

Mes remerciements s'adressent à la 3ème promotion de Master Banque Finance de l'USTA pour l'esprit d'équipe et le dynamisme dont chacun a fait montre au cours de ce parcours périlleux.

Les remerciements sont également formulés à l'endroit de mon encadreur pédagogique le Docteur TOE Mamadou qui a toujours rappelé les éléments importants et réorienté le sujet. Il a su, grâce à sa rigueur scientifique, montrer le chemin qui a conduit à la réalisation de ce document de valeur et a permis de relever toutes les bonnes questions.

Une mention spéciale est faite au coordonnateur de Master Banque Finance de l'USTA qui, également a su, avec la rigueur, la maitrise, la bonne ambiance, et les encouragements réguliers, accompagner la rédaction de ce mémoire. Il s'agit notamment de Pr. BAYALA B. Serge.

Mes remerciements vont enfin à mon ami pour la compréhension, le soutien et l'accompagnement sur le plan méthodologique pendant ces moments éprouvants. Une pensée profonde est formulée l'endroit de M. Der Eric SOMDA.

Tous, soyez-en remerciés !

L'auteur demeure seul comptable des erreurs et imperfections qui pourraient être relevées dans le présent document.

V

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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

AVANT-PROPOS

Le présent mémoire rentre dans le cadre de l'obtention du diplôme de fin d'études du cycle de Master en Faculté de Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'Université Saint Thomas d'Aquin (USTA) au Burkina Faso en partenariat avec l'Université Catholique de Lille (UCL) en France. L'option de ce master étant Banque Finance.

L'idée de réaliser une telle étude est venue du constat que l'approvisionnement local des biens et services est devenu un levier de croissance sur le plan économique au Burkina Faso, pourtant, les entreprises minières sont enclines à s'approvisionner au niveau international. L'un des problèmes identifiés, en lien avec cet état des faits est que les fournisseurs miniers locaux rencontrent de sérieuses difficultés quand à se faire accompagner par le système bancaire.

Cette étude se veut être une contribution devant permettre la mise en relief des différents obstacles au financement des fournisseurs miniers locaux au Burkina Faso. Elle contribue également à la définition de pistes et moyens pouvant conduire les entreprises burkinabé à tirer le meilleur parti de l'approvisionnement local des biens et services du secteur des mines. Ainsi, les solutions proposées pourront lever ces obstacles liés aux difficultés de l'accompagnement financier des entreprises locales qui fournissent des biens et services aux compagnies minières.

Néanmoins, il faut relever que des difficultés n'ont pas manqué. En effet, ces difficultés concernent particulièrement la disponibilité de données fiables et actuelles du terrain. Elles concernent également la disponibilité des responsables des différentes entités interviewés. Cette situation nous a amené à nous contenter aussi des entretiens informels que nous avons pu avoir avec quelques spécialistes.

VT

ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël, 3ème Promotion Master Banque Finance

L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

RESUME

Depuis quelques années, l'Afrique de l'Ouest et particulièrement le Burkina Faso est devenu une destination de choix pour les investisseurs étrangers à cause du sous-sol potentiellement riche en minerais. En effet, des multinationales exploitent industriellement des gisements de minerais au Burkina Faso entrainant des effets positifs induits sur l'économie de la nation. Les entreprises minières constituant de vastes enclaves territoriales consomment d'énormément quantité de biens et services. Par la stratégie de l'externalisation et encouragée par des politiques de responsabilités sociétales, elles achètent de grandes quantités des biens et services avec d'autres entreprises. Seulement, le constat est que la majorité écrasante des achats opérés par les mines se fait avec les fournisseurs étrangers au détriment des fournisseurs locaux et, pour plusieurs raisons, dont la question du financement des entreprises nationales. Ce mémoire discute des difficultés d'accompagnement financier des entreprises nationales impliquées dans la chaine d'approvisionnement dans les compagnies minières au Burkina Faso.

MOTS CLES :

Fournisseurs locaux, achats locaux, confiance, engagement par signature, garanties bancaire, fonds de garanties.

VII

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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

ABSTRACT

For the recent years, West Africa and especially Burkina Faso has become a destination of choice for foreign investors due to the potentially rich subsoil minerals. Indeed, multinationals exploit industrial mineral deposits in Burkina Faso resulting positive effects induced on the nation's economy. Mining companies constituting the vast territorial enclaves consume enormous amount of goods and services. The strategy of outsourcing, encouraged by social responsibilities policies they purchase large quantities of goods and services with other businesses. Only the fact is that the overwhelming majority of purchases by mining is done with foreign suppliers to the detriment of local suppliers and, for several reasons, including the issue of financing of domestic enterprises. This brief discusses the financial support difficulties domestic enterprises involved in the supply chain in mining companies in Burkina Faso

KEY WORDS:

Local suppliers, local purchases, trust, commitment by signing, bank guarantees, guarantee funds

VIII

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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

LISTE DES ACRONYMES & ABREVIATIONS

ABSM: Alliance des Fournisseurs Burkinabè de Biens et Services Miniers

BABF : Banque Atlantique du Burkina Faso

BAD: Banque Africaine de Développement

BMC: Burkina Mining Company

BUMIGEB : Bureau des mines et de la géologie du Burkina

CGA : Centre de Gestion Agrée

CEDEAO: Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest

DGMG: Direction Générale des Mines et de la Géologie du Burkina Faso

EDP: Economic Development Parteners

F-GARI : Fonds de Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest

IFU: Identifiant Financier Unique

MEBF : Maison de l'Entreprise du Burkina Faso

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances du Burkina Faso

OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Économiques

OHADA: Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des Affaires

OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PME: Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

PTF : Partenaire Technique et Financier

RCCM : Registre du Commerce et du Crédit Mobilier

RIB : Relevé d'Identité Bancaire

RSE : Responsabilité Sociétale des Entreprises

SA : Société Anonyme

SARL : Sociétés A Responsabilité Limitée

SCADD : Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable

SEMAFO : Société d'exploitation Minière d'Afrique de l'Ouest

SMB : Société des Mines de Belahourou

SOFIGIB : Société Financière de Garantie Interbancaire du Burkina

TPE : Très Petite Entreprise

UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africain.

IX

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INTRODUCTION GENERALE

X

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Bien que souvent en marge de la globalisation, le boom du secteur minier constaté depuis le début des années 2000 en Afrique, lui confère une place de choix. Face à une demande en ressources minérales de plus en plus croissante due à la montée en puissance des pays émergents, l'Afrique peu explorée et peu exploitée est devenue un pôle d'attraction pour les investisseurs étrangers. En effet, l'Afrique subsaharienne et, en particulier l'Afrique de l'Ouest demeure une destination de choix pour les investissements directs étrangers. Ainsi, « environ 60% des ressources minérales découvertes dans le monde au cours des 10 dernières années sont dans des pays non membres de l'OCDE, et 25% de celles-ci sont en Afrique subsaharienne » (Banque Mondiale, 2014).

Depuis les années 1990, la valorisation du sous-sol de la zone ouest africaine a entrainé un essor important du secteur des mines, caractérisée par une hausse sans cesse des investissements dans l'industrie minière. En effet, des efforts en matière de respect des principes de bonne gouvernance au niveau politique, social, économique et environnemental ont été consentis par les gouvernements au titre du secteur minier. Pour (Maréchal, 2011) « le développement durable- économique, social et environnemental- du secteur minier africain dépend essentiellement de la mise en place des pratiques de bonne gouvernance au niveau national, régional, voire international ». C'est ainsi que des politiques minières nationales accueillantes et attractives des pays à fort potentialité minière de la sous-région ont été révisées en vue d'attirer plus d'investisseurs étrangers. Des facilités ont alors, été intégrées dans le cadre législatif et fiscal de ces pays sous l'impulsion des partenaires au développement. Les codes respectifs des investissements, des mines, des impôts et des douanes des pays ont été revus afin de rendre le secteur minier de l'espace communautaire plus attractif. Des codes miniers équilibrés mis en place entre 1990 et 2015, et préservant les intérêts de tous (Etat, communautés locales, investisseurs etc.) dans les pays de l'UEMOA, ont mis l'accent non seulement sur la fiscalité à savoir les redevances minières, les royalties etc. mais aussi sur la gestion des titres. Par ailleurs, il faut relever que le développement du secteur minier africain passe par un développement progressif des infrastructures ainsi que par le renforcement des capacités locales desdits pays.

Depuis quelques années, le secteur minier burkinabé est considéré comme étant l'un des plus dynamiques en Afrique. Ce secteur relativement jeune et peu expérimenté est en pleine

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croissance et, plus particulièrement pour celui de l'or. Aujourd'hui, le Burkina Faso est le 2ème pays africain et le 29e mondial dans le classement des Etats de la planète sur l'attractivité de leur secteur minier en 20151. Aussi, le compte rendu du conseil des ministres du 1er avril 2015 a montré que le Burkina Faso a exporté à la date du 31 décembre 2014, 143 944 tonnes métriques de concentré de zinc et produit 3 803,74 tonnes de concentré de plomb. La production aurifère en hausse est passée de 32,527 tonnes d'or métal en 2013 à 36,503 tonnes en 2014, soit un taux d'accroissement de 12%.

A partir de 2009, l'activité d'exploitation minière, dominée par une production industrielle est considéré comme la première mamelle de l'économie burkinabè aux côtés du coton et de l'élevage. Les agrégats macroéconomiques du pays montrent aussi que, la contribution du secteur à la formation du PIB représentait 20 % en 20122. En conséquence, ce secteur est devenu extrêmement important pour la croissance, le développement et la réduction de la pauvreté au Burkina Faso. Autrement, il contribue incontestablement à la réponse aux objectifs visés par la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), qui s'inspire des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), définis par le Système des Nations Unis. Au regard du potentiel minier important du Burkina Faso, on constate un afflux important d'investisseurs étrangers à la recherche de permis d'exploitation de minerais. Un nombre important d'entreprises minières étrangères s'y est installé pour faire affaire. Certaines sont en phase d'exploration ou de recherche et d'autres à un stade plus avancé : en phase d'exploitation.

De toute évidence, le secteur minier a un impact important sur le développement socio-économique du Burkina Faso. L'activité minière animée essentiellement par les multinationales a des effets induits sur le social, l'environnement et l'économie, et se traduisent par des enjeux. Ces enjeux sont souvent à l'origine de conflits entre sociétés minières et communautés locales, notamment en ce qui concerne la chaîne d'approvisionnement industrielle, dépendante des ressources produites sur le site minier. Néanmoins, comme toute organisation qui évolue dans un environnement, les compagnies minières au Burkina Faso sont en relation d'affaire avec plusieurs parties prenantes (stakeholders) : Etat, salariés, communauté, fournisseurs etc.

1 Rapport Institut Fraser (Canada) 2015

2 Source: DGMD

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CHAPITRE I :

LE CADRE THEORIQUE DE

L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES

FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX

3

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CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX

Ce chapitre aborde le cadre théorique de l'étude et s'organise autour de trois (03) sections essentielles. La première présente la problématique, les questions de recherche, les objectifs, les hypothèses et l'intérêt de l'étude (1.1.). La seconde présente la revue de la littérature (1.2.) et enfin la troisième, le plan de l'etude (1.3.).

1.1. L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS LOCAUX

Cette première section du premier chapitre est articulée autour de quatre sous-sections. Il s'agit d'abord de la problématique de l'étude (1.1.1), ensuite des questions de recherche (1.1.2.), des objectifs de recherche (1.1.3), des hypothèses de recherche (1.1.4.) et, enfin de l'intérêt de l'étude (1.1.5.)

1.1.1. La problématique

Les compagnies minières évoluent dans un contexte de globalisation à l'instar d'autres multinationales, caractérisées par l'ouverture des marchés. En effet, ces entreprises ont recourt à des stratégies de recentrage ou d'externalisation pour renforcer leur rentabilité économique. Cela se traduit non seulement, par la sous-traitance ou par l'externalisation d'un nombre important de leurs activités, notamment l'achat de biens et services, mais aussi par la prise en compte des impacts sociaux et environnementaux pour ainsi renforcer leur légitimité dans leur domaine de compétences.

Les sociétés minières sait-on, constituent de vastes enclaves territoriales fortement consommatrices de biens et services (Bambara, 2012), et par conséquent achètent d'énormes quantités de biens et services auprès de tiers, notamment les entreprises. Les mines s'inscrivent dans cette dynamique d'externalisation car cela revient à faire le choix d'une structure organisationnelle qui consiste à se procurer un service qui a déjà été produit en interne, alors se pose-t-on la question du «make or buy» (Walker et Weber, 1984 ; Walker et Poppo, 1991). L'externalisation implique aussi un transfert vers le prestataire des actifs qui sous-tendaient l'activité, se traduisant ainsi par la formation d'un contrat. En tout état de cause, l'externalisation d'une activité confère un pouvoir au prestataire et, en contrepartie elle introduit une dépendance chez l'entreprise externalisatrice. Enfin, elle s'inscrit dans la logique de la théorie de la dépendance des ressources (Pfeffer et Salancik, 1978), dans la mesure où les PME n'étant pas autosuffisantes, elles sont par conséquent, fortement dépendantes des grandes entreprises sur le

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plan économique. Malgré la stratégie d'externalisation, on constate que la proportion de l'approvisionnement en biens et services auprès des entreprises nationales par les compagnies minières demeure très faible dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. Une étude commanditée par la Banque Mondiale sur l'approvisionnement local minier au Libéria et au Burkina Faso montre que 90% de l'approvisionnement du secteur minier est assuré par des entreprises étrangères, (KAISER-EDP, 2014). Poursuivant son analyse sur la demande agrégée en biens et services miniers au Burkina Faso, ce consultant a évalué l'ensemble des achats du secteur à $2 milliards entre 2010 et 2012, avec une progression impressionnante du potentiel des achats futurs. Pourtant, « l'achat local dans l'industrie minière est considéré comme un important levier de croissance (Union Africaine, 2009 ; World Bank, 2012 ; Banque Africaine de Développement, 2012) notamment de par son « envergure » et sa capacité à « créer la masse critique nécessaire pour établir d'autres domaines » (Commission Economique pour l'Afrique, 2011 p 119) » (Bambara, 2013).

Dans le but d'apporter une réponse à ce problème, la Banque Mondiale, l'Ambassade du Canada au Burkina Faso, ainsi que la Chambre des Mines du Burkina Faso (CMB) se sont penchées sur la question. A cet effet, une étude sur « la fourniture de biens et services par les entreprises locales aux compagnies minières opérant au Burkina Faso : état des lieux et perspectives » (Damiba, 2014) fut commanditée afin de comprendre pourquoi les fournisseurs locaux ne tiraient pas le meilleur parti de la croissance du secteur minier au Burkina Faso. Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce problème, il s'agit notamment de la jeunesse du secteur minier burkinabè, des formalités et lourdeurs administratives, de l'insuffisance de communication entre les différents acteurs miniers, de l'indisponibilité d'informations sur les besoins miniers, du manque de répertoire de fournisseurs locaux, de l'absence d'une bourse de sous-traitants, du non-respect des délais de paiement des factures, du refus par certaines mines de signer un contrat d'engagement etc.

En marge des raisons évoquées, nous avons identifié lors du forum national sur les achats locaux du secteur minier tenu à Ouagadougou en 2014, que le faible taux de l'approvisionnement local en biens et services miniers au Burkina Faso est fortement lié aux difficultés d'accès au financement. Néanmoins, il faut relever que ce problème n'est pas spécifique aux PME fournisseurs du secteur des mines, mais aussi un problème général aux PME Burkinabè. En tout état de cause, l'accès au financement constitue une contrainte majeure pour 75 % des PME au Burkina Faso (Banque Mondiale, 2013). Pourtant, les banques apparaissent indéniablement

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dans le système financier, comme étant les principaux bailleurs de fonds des PME, en raison du faible développement du marché financier régional ainsi que la faible culture financière des agents économiques. Ainsi, se pose-t-on la question suivante : Pourquoi les fournisseurs locaux de biens et services aux mines sont-ils sujets au rationnement du crédit bancaire ? Etant entendu que l'approvisionnement local minier est devenu un enjeu économique et suscite beaucoup d'espoir pour le développement social et économique du peuple Burkinabé.

1.1.2. Les questions et objectifs de recherche

Elles se déclinent en question de recherche et en sous-questions.

? La question de recherche

Dès lors que la problématique globale de l'étude est posée, nous nous efforcerons d'apporter des réponses idoines à la question principale suivante: Comment contribuer au renforcement de l'accompagnement financier des fournisseurs locaux de biens et services aux compagnies minières au Burkina Faso ?

? Les sous-questions

Les sous-questions y attachées à la question de recherche sont les suivantes :

o Quels sont les forces et facteurs à l'oeuvre dans le processus de financement des fournisseurs locaux dans le secteur minier?

o Les fournisseurs locaux de biens et services aux sociétés minières sont-ils sujets au rationnement du crédit par signature ?

o Les banques perçoivent-elles l'environnement judiciaire comme un risque limitant l'offre de crédit aux fournisseurs locaux?

1.1.3. Les objectifs de recherche

Dans cette sous-section il sera question de définir l'objectif global de l'étude ainsi que les

objectifs spécifiques y rattachés.

? L'objectif global de l'étude

L'objectif global de cette étude est de comprendre les facteurs limitant l'accès au financement

des fournisseurs locaux des biens et services aux compagnies minières au Burkina Faso.

? Les objectifs spécifiques

Plus spécifiquement, il s'agira de :

? Déduire les motivations et les réticences des compagnies minières à sous-traiter la fourniture locale de biens et services avec les entreprises nationales.

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? Identifier et analyser les difficultés de l'accès au financement des entreprises nationales qui fournissent des biens et services aux mines.

? Identifier et proposer des solutions à même de résoudre le problème de l'accès au financement des fournisseurs miniers locaux.

1.1.4. Les hypothèses de recherche

Les hypothèses de recherches se résument comme suit :

? Les coûts élevés de transactions expliquent les réticences des compagnies minières à acquérir des biens et services au niveau local.

? La faible transparence de l'information financière limite l'accès des fournisseurs locaux au crédit par signature.

? Les mécanismes de garantie ne sont pas utilisés de façon optimale pour sécuriser les créances des fournisseurs locaux.

1.1.5. L'intérêt de l'étude

La présente étude est utile à tout point de vue. Premièrement, l'intérêt de cette étude réside en notre développement personnel. Elle sanctionne en effet, notre parcours de Maître en Banque Finance. Deuxièmement, la revue de la littérature n'a pas fait cas d'études académiques sur le sujet. Par conséquent, ce travail de fin de cycle enrichira la littérature dans le domaine de l'accompagnement financier des fournisseurs locaux. Enfin, troisièmement, ce mémoire permettra d'une part aux fournisseurs locaux de comprendre les causes profondes du rationnement du crédit bancaire, duquel ils sont sujets, tout en leur offrant des stratégies pour améliorer leur accessibilité au financement bancaire. D'autre part, il permettra aux banques de mieux comprendre les enjeux économiques liés à la fourniture locale de biens et services dans le secteur minier. Enfin, ce mémoire permettra aux entreprises minières de développer des outils pour relever le taux de l'approvisionnement local des biens et services.

La problématique telle que posée dans cette étude met en lien trois (03) acteurs principaux qui sont: les compagnies minières, les fournisseurs locaux, et les banques. Ainsi, une démarche méthodologique appropriée permettrait l'atteinte des objectifs de recherche préconisés.

1.2. LA REVUE DE LA LITTERATURE

La problématique posée est abordée à partir de l'approche contractuelle. La première sous-section expose la théorie des coûts de transaction (1.2.1), la seconde, la théorie de l'agence (1.2.2) la troisième, la théorie économique de la confiance (1.2.3) et enfin, l'accompagnement financier des fournisseurs locaux dans la théorie de la confiance (1.2.4).

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1.2.1. La théorie des coûts de transaction

La théorie des coûts de transaction mise en lumière par (Coase, 1937) a été développée par (Williamson, 1975,1985). Cette théorie, éclaire la lanterne des agents économiques en matière de contrats et d'organisations. Williamson définit les coûts de transaction, comme « les coûts engendrés (ou pouvant l'être) par les échanges contractuels de biens ou services entre firmes». Il analyse en effet, les coûts de transaction comme la somme des coûts ex ante de négociation et d'élaboration du contrat mettant en lien deux entités, et des coûts ex post d'exécution, de mise en vigueur et de modification du contrat. Autrement, la signature d'un contrat implique nécessairement des coûts, imputables à l'information imparfaite et aux comportements de rationalité limitée et d'opportunisme des agents économiques. Ainsi, des mécanismes de réduction de risques sont développés pour contraindre les agents économiques à respecter leurs engagements. Ces mécanismes sont intentionnels ou spontanés.

L'analyse du risque dans le cadre du financement des fournisseurs locaux affecte non seulement les sociétés minières mais aussi les institutions financières du fait de l'information incomplète et des comportements opportunistes des acteurs. L'analyse de cette théorie montre qu'elle ne prend en compte que la transaction comme unité d'analyse et la spécificité des actifs supports de la transaction. Néanmoins, cette théorie a vu la critique de plusieurs auteurs. La majorité des critiques portent notamment sur les fondements théoriques. Ces auteurs pensent que cette théorie met plus l'accent sur l'opportunisme des agents économiques que la confiance et la réputation (Goshal et Moran, 1996, Donaldson, 1995). En marge de celles-ci, d'autres critiques ont porté sur la non-prise en compte de l'incertitude de façon combinée avec la spécificité (Sutcliffe et Zaheer, 1998, Slater et Spencer, 2000, Klein, 2004) de même que sur l'ambiguïté de la mesure des coûts de transactions.

Les trois (03) entités étudiées entretiennent une relation du type triangulaire : « Société Minière-Fournisseur Local et Banque ». On en déduit alors deux (02) unités d'analyse. La première est : « Société Minière et Fournisseur Local » et la seconde : « Banque et Fournisseur Local ». En effet, dans le cas de la première unité d'analyse, si l'on considère que les mines achètent une part importante de ses biens et services avec les fournisseurs locaux, ce qui se matérialise par la formation d'un contrat. L'effet d'entrainement c'est que le contrat engendre deux types de coûts du point de vue de la théorie. Il s'agit des coûts liés à la négociation du contrat, ainsi que des coûts y relatifs à sa modification. Pour réduire ainsi les coûts de transaction, la mine va mettre en place des mécanismes de surveillance. Ces mécanismes peuvent être intentionnels (justification de documents administratifs de l'entreprise, des marchés similaires réalisés, la localisation de l'entreprise, etc.) ou spontanés (justification de lignes de crédit, rapport d'audit

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etc.). D'autre part, dans la seconde unité d'analyse, le financement du marché minier engendre également des coûts de transaction entre banques et fournisseurs locaux, similaires aux coûts issus du contrat de la première unité d'analyse. En conclusion, on pourrait affirmer que les fournisseurs locaux s'en trouvent doublement affectés par la théorie des coûts de transaction. Nonobstant cela, cette théorie se focalisant sur l'individu n'aborde pas la question de l'asymétrie d'information. Pourtant, la théorie des coûts d'agence privilégie la question de l'asymétrie d'information et les conflits d'intérêts. Ces deux théories sont similaires du point de vue de l'analyse du risque relatif aux approches contractuelles, mais le recours à la théorie de l'agence est utile pour notre étude.

1.2.2. La théorie de l'agence

La théorie de l'agence est développée par (Meckling, Jensen, 1976). Elle tire son nom de la relation d'agence qui lie le « principal » à l'« agent ». Le mandataire ayant le pouvoir d'agir au nom du principal. L'origine de cette théorie émane de la démarche d' (Alchian, Demsetz 1972). Ces auteurs dans la théorie des droits de propriété définissent la firme comme un noeud de contrats « nexus of contracts ». Cette théorie engendre la notion de coût d'agence qui conduit naturellement à la question de l'asymétrie d'information et des conflits d'intérêts entre cocontractants. Dans le cadre de cette théorie deux (02) problèmes sont susceptibles de se produire. Le premier problème lié à cette théorie est la sélection adverse, ex ante à la signature du contrat entre les parties donc, suppose que l'agent dispose d'informations que le principal n'en dispose. Il peut donc les dissimuler avant d'apposer sa signature. Le second problème est le hasard moral, ex post à la signature du contrat où le principal n'est jamais assuré que l'agent mettra tout en oeuvre pour exécuter le contrat et poursuivra des objectifs qui lui sont assignés. Il est postérieur à la passation des contrats.

En application à notre étude, cette théorie s'applique aussi bien, à la première unité d'analyse qu'à la seconde. En partant de la première unité d'analyse « société minière et fournisseur local », le principal (société minière) va proposer un contrat de prestations dont le paiement sera au moins égal au bénéfice qu'aurait eu l'agent (fournisseur local) et, qui accepte. Alors, des coûts d'agence vont naitre consécutivement à la formation du contrat. Pour ainsi réduire les coûts d'agence, la banque va demander fournisseur local de lui transmettre des informations fiables sur sa situation réelle.

L'application de cette théorie à la seconde unité d'analyse « banque et fournisseur local », conduit le principal (banque) à demander à l'agent (fournisseur local) de révéler sa situation réelle par la transmission d'informations fiables, dans le cas où un contrat de financement doit

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être formulée entre ces deux (02) entités. Dans cette relation triangulaire « Société Minier-Fournisseur Local et Banque », le fournisseur local joue doublement le rôle de l'agent.

Pour revenir sur terre, la société minière pour réduire le problème de sélection adverse va s'assurer de la capacité du fournisseur local à satisfaire à ses exigences en demandant des informations telles que : l'IFU, le RCCM, les références similaires du marchés déjà exécutés, la capacité à fournir un service après-vente etc. Dans le cas où un contrat de prestation est signé entre les deux (02) entités et doit faire l'objet de financement, la banque s'assurera d'un minimum de garanties. Elle va en effet, demander au fournisseur local des informations sur sa situation financière, notamment les états financiers certifiés, des rapports de commissaires aux comptes etc. En plus, des visites terrains peuvent être réalisées. Enfin, une fois ces informations disponibles, pour réduire le risque d'aléa moral la société minière tout comme la banque peuvent demander des garanties réelles au fournisseur local en vue de le contraindre au respect de ses engagements.

Les théories respectives des coûts de transactions et des coûts d'agences répondent aux besoins de notre l'étude. Néanmoins, nous pensons qu'une « institution invisible » (Kenneth, 1968) gouverne cette transaction triangulaire qu'il faut explorer: la confiance.

1.2.3. La théorie économique de la confiance

De nos jours, la confiance suscite un renouveau conceptuel. Pendant longtemps, les économistes ont considéré la confiance comme un concept peu opératoire en dehors des procédures contractuelles habituelles, malgré l'incertitude grandissante. La confiance se définie comme une relation d'échange, régie par une norme de réciprocité qui repose sur l'association intime de la délégation et de la croyance (Karpik, 1996). Selon la théorie libérale d'Adam Smith « la main invisible » l'individu n'est animé que de l'intérêt personnel ; l'homo oeconomicus, par conséquent, il n'a pas d'objectif social. La théorie de jeux non coopératifs pour laquelle la confiance n'existe point, admet néanmoins « une hypothèse d'individualisme extrême et cherche à identifier les conditions qui permettent malgré tout une coopération efficace » (Kreps, 1991). Mais, faire confiance signifie aussi courir le risque de se faire trahir et (Boissin, 1999) pense que « la recherche de son intérêt peut même conduire l'agent à utiliser la ruse, la dupe ou la duperie en vue de maximiser son gain dans l'échange ». Ainsi, même si l'hypothèse de l'opportunisme des agents économiques est déterminante, la confiance devient néanmoins un moyen de réduction des coûts de transactions du fait de l'asymétrie d'informations. (Thuderoz, 1999) soutient dans le même chapitre que « le calcul, la confiance et l'intérêt personnel deviennent conciliables ».

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Ces différents développements peuvent-ils éclairer notre lanterne ? Pour arrimer cette théorie à notre étude, on peut affirmer que cette théorie s'applique très bien à nos deux (02) unités d'analyse. En considérant que les fournisseurs locaux sont fortement dépendantes économiquement des sociétés minières qui sont leurs donneurs d'ordres, les sociétés minières par stratégie, externalisent une importante partie de leurs activités avec les fournisseurs locaux par une approche contractuelle. Pourtant, aucun contrat ne peut prendre en compte tous les aspects de couverture du risque. Autrement, un contrat comporte des informations manquantes, qui sont résolues par la confiance. De même, on note que la confiance occupe une place de choix entre la banque et ses clients dans le cadre de l'accès au financement. En somme, des trois (03) théories économiques énoncées, nous pensons que notre sujet cadre mieux avec la théorie économique de la confiance.

1.2.4. L'accès au financement par les fournisseurs locaux selon la théorie de la confiance

Dans la littérature, nous n'avons pas rencontré d'études qui abordent de façon spécifique la problématique de l'accompagnement financier des fournisseurs miniers locaux selon la théorie économique de la confiance. Un ensemble d'éléments caractérise le concept de la confiance dans les relations inter-entreprises. Ainsi, la confiance apparait comme un vecteur pour « cimenter » une relation (Fattam, Paché 2014) ensuite, un réducteur de coûts et enfin un réducteur de conflit.

? La confiance, une synovie dans les relations inter-entreprises

En rappel, notre étude met en relation trois (03) acteurs principaux, autrement une relation tripartite. De cette relation on en déduit deux (02) unités de transaction. La première met en lien les entreprises minières et les fournisseurs locaux et la seconde, les institutions financières et les fournisseurs locaux. Les approches contractuelles sont à la première loge de ces unités de transactions: le contrat. Néanmoins, les approches contractuelles mettent en exergue la problématique de l'incomplétude des contrats et (Williamson, 1993) formalise cette idée en langage économique : du fait de l'incomplétude des contrats, la confiance entre individus se substitue à l'information manquante. Au regard de ce qui précède, la confiance s'identifie à la synovie dans une relation d'échanges inter-organisationnelles. Elle doit par conséquent être régulièrement construite, déconstruite et reconstruite entre les différents acteurs.

? La confiance, un réducteur de coûts dans les transactions

Il y a une relation inverse entre la confiance et les coûts de négociation de contrats. En effet, plus la confiance s'enracine dans les relations inter-entreprises, moins les coûts de négociations de contrat augmentent. Alors, se justifie la réduction des tentations opportunismes des

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partenaires (Williamson, 1975). En application à notre thème, il est logique que si la confiance s'enracine d'une part entre sociétés minières et fournisseurs locaux, et d'autre part, entre banques et fournisseurs locaux moins des garanties contractuelles et matérielles sont demandées aux fournisseurs locaux. On en déduit alors que la confiance atténue les asymétries d'informations inhérentes à l'échange en permettant un partage plus ouvert et plus transparent de l'information (Zaheer & al. 1998).

? La confiance, un réducteur de conflits

Des échanges régulièrement construites, déconstruites et reconstruites ont pour synovie la confiance. Cela s'explique par une formalisation d'accords transcendant à la fois d'éventuels conflits d'intérêts, des divergences de buts et des asymétries relatives à la gestion des opérations (Madhok, 1995). A l'oppose, faire confiance signifie aussi courir le risque de se faire trahir et, pour (Coleman, 1988) la trahison de confiance dans les relations d'affaires sera sanctionné économiquement et socialement de manière plus ou moins sévère. La confiance se positionne alors comme une vertu lorsqu'elle facilite les relations inter-entreprises. Elle permet en effet, de réduire la vision court-termisme, dont l'objectif est d'en tirer des avantages immédiats dans les affaires pour ainsi privilégier une vision long-termisme des contrats plus durables et plus stables. En définitive, on en conclut que la confiance est un ingrédient capital dans les relations d'affaires entre les trois(03) acteurs cités dans notre étude. Que ce soit dans la chaîne d'approvisionnement minier ou dans la recherche de financement, la confiance réduit les incertitudes liées aux échanges. Elle estompe au fur et à mesure les intérêts individuels pour ainsi aboutir à la formulation des solutions mutuellement avantageuses entre les partenaires. Dans le cas type de notre étude, il convient de se poser la question de savoir comment instaurer un climat de confiance entre les sociétés minières et les fournisseurs locaux d'une part, et entre les fournisseurs locaux et les banques d'autre part, de sorte à construire un capital social solide pour renforcer les transactions, notamment l'accès au financement des fournisseurs locaux.

1.3. PLAN DE L'ETUDE

Une réponse appropriée à la problématique posée, impose l'énoncé d'un plan d'étude clair. Pour ce faire, nous déclinerons le présent mémoire en cinq (05) chapitres. Le premier aborde la question de l'accompagnement financier des fournisseurs locaux. Le second définie le cadre institutionnel et méthodologique de l'étude. Les troisième et quatrième chapitres livrent les résultats de l'étude. Enfin le cinquième chapitre analyse les résultats de l'étude et propose une esquisse de solutions à la problématique posée.

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CHAPITRE 2:

LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LA

METHODOLOGIE DE L'ETUDE

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CHAPITRE 2: LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LA METHODOLOGIE DE L'ETUDE

Dans ce chapitre, nous aborderons dans un premier temps la présentation du secteur minier Burkinabé (2.1.), dans un second temps les acteurs et le processus (2.2.) et enfin, troisièmement la définition des concepts et la méthodologie de l'étude (2.3.).

2.1. PRESENTATION DU SECTEUR MINIER DU BURKINA FASO

La présentation du secteur minier Burkinabé est articulée autour de trois (03) sous-sections. Il s'agit d'abord du potentiel minier existant (2.1.1), ensuite des titres et autorisations d'exploitations accordés (2.1.2) et, enfin la production minière (2.1.3).

2.1.1. Le potentiel minier

Le sous-sol Burkinabé regorge d'un potentiel minier considérable. En effet, les travaux du BUMIGEB mettent en exergue l'importance des ressources naturelles existantes sur toute l'étendue du territoire. La figure ci-dessus indique la carte minière du Burkina Faso.

Figure 1: Carte Minière du Burkina Faso

Source: Chambre des Mines du Burkina Faso, Revue annuelle 2014

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2.1.2. Les titres et autorisations délivrés

Le tableau ci-après indique la situation des titres et autorisations délivrés jusqu'en mars 2016.

Tableau 1: Situation des titres et autorisations

TYPE

2016

Permis de recherche

311

Permis d'exploitation industrielle

11

Permis d'exploitation artisanale semi-mécanisée

36

Autorisation d'exploitation artisanale traditionnelle

51

Autorisation d'exploitation des carrières

65

Demandes en instance

474

 

Source : Compte rendu du Conseil des ministres Burkinabé du 30 mars 2016 2.1.3. La Production minière

Deux modes de production minière existent au Burkina Faso. Il s'agit d'une part de la production artisanale et d'autre part par une production industrielle.

? L'exploitation minière artisanale . L'exploitation minière artisanale est en pleine expansion au Burkina Faso depuis une décennie. La caractéristique principale de cette activité est l'anarchie. L'Etat Burkinabé n'a pu règlementer véritablement ce mode d'exploitation. Néanmoins, cette activité est considérée comme un mal nécessaire au regard du nombre d'acteurs impliqués dans la chaine de production et des populations riveraines qui en tire un avantage économique direct. Ce secteur a produit 972,898 kg d'or en 2012, 431.63 kg en 20133. Selon les statistiques de la DGMG, il était attendu une production moyenne de 1000 kg par an de 2014 à 2016.

? L'exploitation industrielle . En mars 2016, on a dénombrait au Burkina Faso 18 permis d'exploitation industrielle de grandes mines, dont 11 mines en production, 04 en construction, 03 mines en arrêt de production4. La production aurifère se chiffrait à 36,503 tonnes en 2014 contre 32,527 tonnes en 2013. Par ailleurs, il était attendu une production d'or métal de 33, 038 tonnes en 2015. Les mêmes sources indiquent que le Burkina Faso a enregistré une production de 143 944 tonnes métriques de concentré de zinc et produit 3 803,74 tonnes de concentré de plomb. Le tableau ci-après indique l'évolution de la production minière au Burkina Faso.

3 CMB, revue annuelle 2014

4 Compte rendu du Conseil des ministres Burkinabé du 30 mars 2016

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Tableau 2: Evolution de la production minière au Burkina Faso

Mines

 
 

Réalisations

 
 
 

Prévisions

 
 

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

 
 

362,864

1 044,369

3 045,340

3 949,610

4 092,956

3 916,678

4 325,000

4 300,000

4 300,000

4 300,000

Youga (BMC)

 

1 372,98

1 935,795

2 575,610

2 739,560

2 818,909

2 612,694

2 581,591

2 488,280

2 488,280

Mana (SEMAFO-BF)

 

2 314,967

4 746,995

5 621,854

5 851,475

5 302,718

5 442,988

4 869,875

5 285,604

5 285,604

Kalsaka (KalsakaMining)

 

307,040

1 886,369

2 541,328

2 447,876

1 841,625

919,000

919,000

919,000

919,000

Inata (SMB-SA)

 
 
 

4 284,100

5 050,040

4 341,520

4 198,975

3 110,352

3 110,352

3 110,352

Essakane (Essakane SA)

 
 
 

3 504,657

11 911,054

10 848,786

9 026,460

10 456,724

13 235,637

12 620,005

Bissa (Bissa Gold SA)

 
 
 
 
 
 

3 500,000

3 500,000

3 500,000

3 500,000

Pinsapo Gold SA

 
 
 
 
 

100,057

 
 
 
 

Guiro (STREMCO SA)

 
 
 
 

39,004

25,441

200,000

200,000

200,000

200,000

Total Production industrielle or (kg)

 

5 039,361

11 614,499

22 477,159

32 131,965

29 195,734

30 225,117

29 937,542

33 038,874

32 423,242

Production Artisanale or (kg)

362,864

442,844

535,099

599,841

468,035

972,898

1 000,000

1 000,000

1 000,000

1 000,000

Production Totale d'or (kg)

362,864

5 482,205

12 149,598

23 077,000

32 600,000

30 168,633

31 225,117

30 937,542

34 038,874

33 423,242

Kiéré (Burkina Manganèse-SA) (tonnes de manganèse brut)

 
 
 

57 355,00

49 714,590

 
 
 
 
 

Perkoa (Nantou Mining-SA) concentré de zinc (tonnes)

 
 
 
 
 
 

45 000,000

45 000,000

45 000,000

45 000,000

 

Source : DGMG

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2.2. LE SECTEUR MINIER BURKINABE : LES ACTEURS ET PROCESSUS

Dans cette section deux (02) sous-sections seront exposés. Le premier définit les acteurs du système minier Burkinabé (2.2.1) et le second le cycle d'exploitation minière.

2.2.1. Les acteurs

Plusieurs acteurs sont impliqués dans le système minier. Tout d'abord, il y a l'Etat Burkinabé, propriétaire des ressources naturelles qui a libéralisé le secteur. La seconde catégorie d'acteurs constitue les investisseurs qui apportent les capitaux pour l'exploration ou la réalisation du projet minier : les sociétés minières. La troisième catégorie d'acteurs constitue les autres entreprises clientes des mines, notamment les professionnels de la fourniture locale de biens et services miniers. Puis, il y a les professionnels de la finance notamment les banques. Enfin, les partenaires au développement et les organisations de la société civile. En définitive, les fournisseurs locaux, les minières et les banques seront les principaux acteurs de notre étude.

2.2.2. Le cycle d'un projet minier

Cinq (05) phases jalonnent la vie d'un projet minier. Ces phases sont :

? La phase d'exploration : elle conduit à la découverte des gisements économiques. Elle est la plus risquée de l'activité minière car les entreprises doivent lever le financement sur le marché boursier. Cette phase est continue sur toute la période de la vie de la mine.

? La phase d'évaluation du gisement minier qui dure entre trois (03) et huit (08) ans consiste à réaliser l'étude de faisabilité en vue de la levée des financements afin de développer la mine. Cette phase consiste à déterminer la quantité potentielle des minerais exploitables.

? La phase de développement de la mine : c'est la phase de construction des infrastructures et des complexes d'exploitation. Les dépenses d'investissement se réalisent généralement sur une période de deux (02) à trois (03) ans.

? La phase de production des minerais. Elle s'étend généralement sur une période de quinze (15) à trente (30) ans. Pendant cette phase, de nouveaux investissements peuvent être réalisés en vue de prolonger la durée de vie de la mine.

? La phase de clôture5 : Une fois la phase de production terminée, le projet rentre dans la phase de réhabilitation du site pour aboutir finalement à la fermeture du site.

5 Cette phase est exclue de la présente étude

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2.3. DEFINITION DES CONCEPTS

Il sera question dans cette section d'exposer les concepts clés de l'étude. En effet, deux concepts clés seront définis dans cette section. Il s'agit du concept de l' « achat local » et celui de la « PME ».

2.3.1. Définition du concept « achat local »

Il n'y pas d'approche commune sur ce concept de l'achat local, Ce concept renvoie en effet à un ensemble de questionnements. Ainsi, le concept de l'achat local fait-il référence à une question géographique ? À la participation des nationaux au capital de la PME ? À la création de valeur ajoutée par la PME ?

L'approche « approvisionnement local » développée par le consultant Sud-Africain KAISER-EDP tient compte les priorités sur le plan socio-économique et législatif. En effet, elle définit le concept « local » suivant trois critères importants. Le premier est la zone géographique de l'entreprise, le second la participation des nationaux au capital de la société et enfin troisièmement la valeur ajoutée en ce qui concerne la production locale en biens et services. Somme toute, pour les besoins de notre étude, l'approche de KAISER-EDP sera considérée.

2.3.2. Définition du concept « PME »

Il y a autant de définitions du concept PME qu'il y a d'experts. Les PME représentent près de 80% de la population des entreprises dans l'espace UEMOA6. La PME Burkinabè étant l'une des entités principales de notre étude, son concept nécessite aussi des éclaircissements. A l'instar de la définition du concept « achat local », le concept « PME » suscite aussi des questions. Ainsi, la notion de PME renvoie-t-elle au nombre de salariés ? Se définie-t-elle selon du chiffre d'affaire ou du total bilan ?

L'UEMOA dans la charte des PME défini la PME en fonction de l'effectif, du niveau d'investissement et du chiffre d'affaire. L'article 2 de cette charte « entend par PME, toute personne physique ou morale, productrice de biens et/ou services marchands, immatriculée au registre du commerce ou des métiers selon les pays, qui est totalement autonome et dont l'effectif ne dépasse pas deux cent (200) employés permanents et le chiffre d'affaires hors taxes annuel n'excède pas un milliard (1 000 000 000) de F CFA, avec un niveau d'investissement inférieur ou égal à deux cent cinquante millions (250 000 000) F CFA ». Le gouvernement du Burkina Faso a ratifié cette charte, conduisant la Chambre de Commerce du

6 Charte des PME de l'UEMOA

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Burkina Faso a adopté la définition de l'UEMOA. En tout état de cause, l'expression fournisseur minier local est synonyme à l'expression PME dans notre étude.

2.4. METHODOLOGIE DE L'ETUDE

Pour atteindre les objectifs de recherche visée, nous définirons d'abord les grandes orientations méthodologiques de l'étude (2.4.1) suivi de la méthodologie proprement dite de l'étude (2.4.2.).

2.4.1. Orientation méthodologique

Cette étude vise à explorer les difficultés d'accès au financement des fournisseurs locaux impliqués dans la supply chain management dans les entreprises minières au Burkina Faso. Elle devrait permettre aux acteurs de disposer des moyens pour mieux comprendre les difficultés du sujet et prendre les décisions objectives qui siéent. Notre démarche partira des développements des aspects théoriques pour aboutir aux aspects pratiques :

? Les théories économiques développées permettront de mener une analyse rigoureuse, cohérente et conduira à corroborer ou infirmer les conclusions de recherches.

? Les aspects pratiques du mémoire consistent à réaliser un diagnostic et une analyse sur les difficultés de l'heure en lien avec l'accès au financement des fournisseurs locaux des biens et services aux mines. Cette phase pratique permettra de lever les obstacles liés à la problématique.

? Enfin, nous proposerons une ébauche de solutions au problème qui mine l'accès au financement des fournisseurs locaux. Aussi, un plan d'action en sera élaboré.

2.4.2. La méthodologie de l'étude

L'approche méthodologique de cette recherche est basée sur trois (03) aspects. Tout d'abord, nous aborderons les techniques de collecte de données, suivi de l'analyse des données récoltées et enfin l'échantillonnage.

? Les techniques de collecte de données

Les techniques de collecte des données de l'étude passent par plusieurs étapes. L'observation directe est la première étape, suivie de la revue documentaire, et enfin d'une interview des acteurs.

o L'observation directe

A la suite de rencontres organisées au niveau régional sur la question cruciale de l'approvisionnement local des biens et services aux compagnies minières, auxquelles nous

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avons pris part à titre personnel, nous avons pu observer que les fournisseurs locaux impliqués dans la chaîne d'approvisionnement minière rencontraient des difficultés liées au financement des marchés. Une première rencontre s'est tenue à Ouagadougou le 8 avril 2014. La seconde en République de Côte d'Ivoire, du 24 au 27 juin 2014. Les informations récoltées nous ont permis de mieux cerner le problème et de les consigner sous la forme de notes.

o La revue documentaire

L'objectif de la revue documentaire est d'identifier tout document permettant d'appréhender les bases théoriques qui sous-tendent notre sujet. Cette collecte de données a consisté d'une part, en une identification des documents internes des acteurs impliqués. D'autre part, nous avons eu accès à la documentation des bibliothèques respectives de l'USTA, la Banque Mondiale, l'UEMOA etc. Enfin, nous avons collecté des informations par l'internet.

o L'interview

Pour conduire l'étude, nous avons opté de réaliser des entretiens directs avec les trois (03) acteurs principaux concernés. Pour ce faire, trois (03) guides d'entretien ont été élaborés et administrés. Le premier est administré au premier responsable ou au chargé des finances des fournisseurs locaux. Le second est administré au responsable en charge des approvisionnements et de la logistique dans les mines. Enfin, le troisième aux chargés du crédit dans les banques.

? Analyse des données

L'objectif de l'analyse des données nous a permis de confronter les informations recueillies lors de l'observation directe, à l'administration des questionnaires et à la revue documentaire. Il s'agissait de déceler les écarts qui pourraient en résulter entre les informations du terrain et des informations recueillies lors de l'observation directe. Aussi, une confrontation des hypothèses sera faite avec les données sous l'éclairage de théories économiques énoncées. Les données récoltées sont traitées par des méthodes statistiques avec le logiciel de base Excel 2013.

? L'échantillonnage

Etant donné que notre étude met en lien plusieurs acteurs, l'échantillon qui en a été constitué a porté sur les trois (03) acteurs principaux. En effet, un échantillon de dix (10) entreprises qui fournissent de biens et services miniers est constitué. Ensuite, un panel de six (06) sociétés minières, en mode production industrielle a été constitué. Enfin nous avons constitué un échantillon de quatre (04) banques commerciales. Une enquête est aussi réalisée auprès de la SOFIGIB.

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Dans le but de vérifier nos hypothèses et de répondre à la question centrale de recherche, nous allons présenter les résultats de l'étude à partir des chapitres trois (03) et quatre (04). Ainsi, le troisième chapitre porte sur les motivations et les réticences des entreprises minières à externaliser la fourniture locale de biens et services et, le quatrième sur les déterminants de l'offre de crédit bancaire aux fournisseurs locaux.

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CHAPITRE 3:

LES MOTIVATIONS ET LES RETICENCES DES

SOCIETES MINIERES

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CHAPITRE 3 : LES MOTIVATIONS ET LES RÉTICENCES DES SOCIETES MINIÈRES

Ce troisième chapitre porte sur la première unité d'analyse, notamment « Société Minière et Fournisseur Local ». Deux sections (02) seront abordées dans ce chapitre. La première va déduire les motivations des sociétés minières (3.1.) et la seconde les réticences (3.2.) de celles-ci, à externaliser la fourniture de biens et services avec les entreprises nationales.

3.1. LES MOTIVATIONS DES COMPAGNIES MINIÈRES

Dans cette section, il sera question de déduire la contribution des institutions régionales et internationales (3.1.1), ensuite de la politique RSE dans les minières (3.1.2) et, enfin de l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement (3.1.3).

3.1.1. La contribution des institutions régionales et internationales

Depuis ces dernières années, l'achat local est devenu une préoccupation pour les institutions internationales, régionales, et nationales. En effet, la promotion de l'achat local dans l'industrie minière est devenue aujourd'hui un instrument de développement des pays Africains. Depuis 2003, l'UEMOA à travers son règlement minier n°18/2003/CM/UEMOA prenait une longueur d'avance, en encourageant des compagnies minières à « utiliser autant que possible les services et matières d'origines communautaires, les produits fabriqués ou vendus dans l'union dans la mesure où ces services et produits sont disponibles, à des conditions compétitives de prix, de qualité, de garantie et de délai de livraison7». A partir de 2009, l'Union Africaine, dans sa vision minière donne de la matière aux sociétés minières pour «établir davantage de liens avec les économies et les populations qui l'entourent » de sorte à créer des « pôles d'entreprises et de compétitivité qui doivent se substituer aux enclaves minières» (Bambara, Bah). Dans le même registre et dans la même période, la directive minière de la CEDEAO N° C/DIR3/D5/D9, encourage les opérateurs miniers à « accorder des préférences sur les matériaux, produits, agences de prestations de services, appartenant à un citoyen dudit Etat membre, et/ou aux entreprises publiques des Etats membres8 ». Récemment, en 2014, la Banque Mondiale dans le cadre de son projet d'appui à l'approvisionnement local dans le secteur minier en Afrique de l'Ouest a élaboré un guide pour booster l'achat local dans ladite zone et «...entend promouvoir une approche multipartite dans laquelle chaque acteur a un rôle et des responsabilités bien définis ». Enfin, à l'échelle nationale le nouveau code minier adopté en 2015, en son article 101

7 Article 14 du code minier de l'UEMOA

8 L'article 11 alinéa 5 de la directive CEDEAO n° C/DIR3/D5/D9

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encourage les titulaires de titres miniers et sous-traitants à « accorder la préférence aux entreprises burkinabè pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures de biens ». Mieux, le même article indique qu' « il est adopté une politique nationale assortie d'une stratégie de développement et de promotion de la fourniture locale au profit du secteur minier ».

3.1.2. La politique de responsabilité sociale (RSE) des entreprises minières

Les résultats obtenus de l'enquête montrent que plus de 75% des sociétés minières ont élaboré de manière formelle une politique de développement durable au profit des communautés. Néanmoins, la pratique RSE est très courante dans le secteur minier au Burkina Faso. A cet effet, 100% des responsables miniers interviewés affirment disposer d'une politique de promotion d'achat local, et la plupart ont mis en place des comités RSE. Un responsable logistique d'une mine Canadienne rapporte que « la promotion des achats locaux s'inscrit en droite ligne des engagements pris par notre société avec le gouvernement Canadien en matière RSE ». Aussi, ajoute-t-il que « de toutes les façons, si nous ne prenons pas le devant en promouvant l'achat local, nous y serons forcé un jour ! ». Un autre responsable logistique abondant dans le même sens affirme que « nous sommes en terre étrangère et on peut nous mettre à la porte à tout moment... ». Par ailleurs, les fournisseurs locaux quant à eux sont unanimes que la politique d'achat local développée par les mines est une grande opportunité en elle-même. Néanmoins, ils reprochent aux mines d'acheter plus avec les fournisseurs étrangers. Ainsi, selon un responsable financier d'un sous-traitant « les mines facilitent l'achat au niveau international, elles consentent d'office une avance aux fournisseurs étrangers ».

3.1.3. L'optimisation de la chaine d'approvisionnement

De façon empirique, il est admis que le stock est couteux à l'entreprise. En effet, les sociétés minières sont conscientes qu'il n'est pas rationnel de toujours stocker des biens sur une longue durée. A cet effet, un logisticien affirme que « le stock, c'est de l'argent ! », pour ainsi dire que stocker des biens, implique tout naturellement des coûts de gestion, autrement une immobilisation de ressources conduisant à une perte de l'argent. Aussi, les mines reconnaissent les avantages directs liés à la constitution des stocks par les fournisseurs locaux. « Nos délais de livraison au niveau international pour certaines commandes sont en moyenne de cinq (5) mois. En revanche, il sont de un (1) mois au niveau local», rapporte un responsable logistique. En conclusion, l'approvisionnement au niveau local génère des bénéfices en ce qu'il réduit les risques de ruptures de stocks et des délais de livraison longs.

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3.2. LES RÉTICENCES DES ENTREPRISES MINIÈRES

Les réticences des entreprises minières s'articulent autour de trois (03) sous-sections. Il s'agit premièrement du manque de professionnalisme des fournisseurs locaux (3.2.1). Secondairement, du non-respect des exigences des entreprises minières (3.2.2) et, enfin du non-respect des procédures d'achats de biens et services (3.2.3).

3.2.1. Le manque de professionnalisme des fournisseurs locaux

En enquêtant les entreprises minières issues de notre échantillon, les responsables logistiques sont unanimes qu'un grand nombre de fournisseurs locaux manque de professionnalisme. Dans un premier temps, les statistiques montrent que plus de 75% des fournisseurs locaux manquent de formation et d'information en matière minière. En effet, ces fournisseurs n'ont pas une bonne connaissance du secteur minier en ce qui concerne son cycle de développement, sa mobilisation de ressources, ses normes et standards utilisés etc. Toute chose qui rend difficile la collaboration. Dans ce sens, un responsable logistique se pose la question suivante : « on se demande parfois, si les fournisseurs locaux savent ce que c'est qu'une mine ». Néanmoins, il faut aussi relever que « les mines communiquent très peu !...en tant que fournisseur, notre porte d'entrée est bien entendu le service approvisionnement », rapporte un responsable financier. Secondairement, les résultats de l'enquête menée auprès des entreprises minières s'articulent autour de trois (03) principales exigences. Ces exigences sont à trois niveaux : administratif technique et financière. Ainsi, l'enquête montre que plus de 80% des entreprises minières sont unanimes que ces exigences sont difficilement satisfaites par les fournisseurs locaux.

Sur le plan administratif, les sociétés minières pensent qu'un nombre important de fournisseurs locaux évoluent dans le secteur informel, surtout ceux qui travaillent de façon ponctuelle avec la mine. Il ressort en effet de notre étude que certains fournisseurs locaux ne sont ni enregistrés au RCCM, ni au fisc, et n'utilisent pas non plus les services bancaires. D'autres, n'ont même pas d'adresse physique fiable, ni de magasin de stockage. A cet effet, une logisticienne d'une mine rapporte qu'« il y a des fournisseurs dont l'entreprise se résume à leur moyen de locomotion et leurs deux ou trois téléphones portables !». Aussi, l'enquête montre que les fournisseurs locaux ne communiquent pas suffisamment, par conséquent ils ne sont pas proactifs quand ils sont contactés pour des consultations restreintes. « Les heures d'ouvertures et de fermetures ne sont pas toujours respectées aussi, les réponses aux mails transmis ne sont pas promptes etc. » affirme un acheteur.

Sur le plan technique, les enquêtes montrent que deux (02) reproches fondamentaux sont faits aux fournisseurs locaux par plus de 70% des entreprises minières. Ces reproches sont le manque

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de professionnalisme dans l'élaboration des offres techniques et financières et, le non-respect des critères d'achats. A cet effet, les offres techniques et financières transmises à la suite d'une consultation restreinte est souvent truffées d'erreurs, ce qui est à l'origine de rejets d'un nombre important d'offres. Ainsi, « il arrive très souvent que des écarts énormes soient constatés entre les spécifications techniques prévues et celles proposées». Il ressort aussi que les critères d'achats dans les mines ne sont pas toujours satisfaits par les fournisseurs locaux, ce qui bien entendu est à l'origine parfois de tension. Trois (03) critères sont utilisés dans les achats miniers.

? le critère qualité, objet très souvent de contestations est rarement accompli selon les

mines. En revanche, les fournisseurs locaux pensent le contraire.

? Le critère de la quantité est aussi problématique et selon un responsable minier, « les fournisseurs locaux n'ont pas de capacité de planification efficiente de leurs stocks pour faire face à la demande ». Par contre un responsable financier d'un sous-traitant local pense que « les fournisseurs sont capables de répondre aux besoins des sociétés pourvus que les quantités prévues soient connues d'avance ».

? Enfin, sur la question des coûts unitaires, les enquêtes montrent que plus 70% des sociétés minières soulignent que les coûts unitaires proposés généralement par les fournisseurs locaux sont au-dessus de la moyenne, car selon eux « le minier est très riche !» rapporte un responsable logistique. Pourtant, les fournisseurs locaux pensent ces coûts unitaires sont justifiés dans la mesure où ils importent en toutes taxes comprises (TTC), comparativement aux mines qui jouissent d'avantages fiscaux quand elles importent elles-mêmes.

3.2.2. Le processus de passation et d'exécution des marchés dans les sociétés minières

Malgré les similitudes des procédures de passation des marchés dans les mines, chaque entreprise minière selon sa vision et de ses priorités définit ses procédures de passation des marchés. Nous partirons alors du cas de la société SEMAFO S.A pour illustrer les procédures d'achats dans les mines. Ces procédures s'articulent autour de six (06) grands points.

? La porte d'entrée des achats dans la société minière est le département en charge des achats. Il ressort des procédures que ce département constitue la principale source d'informations sur les achats dans la société. Ainsi, un acheteur de cette société rapporte que « chez nous l'acheteur est l'interlocuteur direct des fournisseurs ».

? Les intervenants dans le processus d'achats sont de deux (02) types. Il s'agit des intervenants internes et externes. Les expressions des besoins sont formulées et traitées par les requérants internes de la société. Les intervenants externes qualifiés de passifs

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sont aussi impliqués dans le processus d'achat. Il s'agit de l'Etat Burkinabé, de la Chambre des Mines et des entreprises ayant produits les attestations de bonne fin.

? La pré-qualification des fournisseurs concerne les nouveaux fournisseurs. Ceux-ci doivent remplir un ensemble de conditions, pour ainsi figurer dans la base de données des fournisseurs. Ainsi, en fonction des besoins et des spécialités de chaque fournisseur, des consultations restreintes sont organisés.

? Les méthodes d'acquisitions prévoient plusieurs méthodes d'approvisionnement ou de réapprovisionnement. Les méthodes habituellement utilisées sont l'appel d'offre restreint applicable aux fournisseurs pré-qualifiés, l'appel d'offres ouvert à tous les fournisseurs, et enfin la méthode du gré à gré.

? L'analyse des offres et l'attribution du marché sont réalisées par un comité mis en place. Des critères traditionnels du triptyque « quantité, qualité, prix » fondent cette analyse. Au-delà de ces critères des enquêtes sont souvent réalisées et un logisticien rapporte qu' « avant la décision d'attribution du marché, il arrive des fois que nous menons des investigations afin de minimiser les risques».

? L'exécution des marchés requiert des fournisseurs locaux de disposer d'une capacité financière suffisante pour exécuter les marchés afin d'éviter les préfinancements. Pourtant, la majorité des fournisseurs locaux manque de fonds propres. Le recours à l'endettement devient une alternative. Les résultats de notre étude montrent que malgré la situation de liquidité des mines, elles ne consentent pas systématiquement des avances garanties par des cautions bancaires. A cet effet, un logisticien d'une mine affirme que « chez nous, c'est au fournisseur de négocier les avances en contrepartie d'une caution bancaire. Nos responsables étudient les requêtes et décident ». Néanmoins « les cautions bancaires sont utilisés à partir d'un seuil minimum de dix millions de FCFA pour les marchés locaux» relève un comptable d'une mine.

Les résultats sur les motivations et les réticences des entreprises minières à l'externalisation de la fourniture avec les entreprises nationales étant étudiées et disponibles, le chapitre qui suit, va livrer les résultats sur les déterminants de l'offre de crédit bancaire aux fournisseurs locaux. Ainsi, ce chapitre sera articulé autour des sections suivantes : la gestion des engagements par signature, le manque de structuration et de fonds propres des fournisseurs locaux et, enfin la sécurisation des engagements par signature.

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CHAPITRE 4:

LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DE CREDIT

AUX FOURNISSEURS LOCAUX EN BIENS ET

SERVICES MINIERS

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CHAPITRE 4: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DE CREDIT AUX FOURNISSEURS LOCAUX EN BIENS ET SERVICES MINIERS

Ce quatrième chapitre livre les réponses sur la seconde unité d'analyse « Banque et Fournisseur Local ». En effet, une fois le contrat signé entre la mine et le fournisseur local, la contrainte qui s'impose alors à ce dernier est l'accompagnement financier. Dans ce chapitre il sera question de livrables sur les résultats sur les déterminants de l'offre de crédit bancaire aux fournisseurs locaux. Toutefois, les résultats portent l'offre de crédit par signature notamment les cautions bancaires. Ainsi, dans la première section nous aborderons la gestion des engagements par signature à partir du cas de la BABF (4.1.), la seconde, l'absence de structuration et l'insuffisance de fonds propres des fournisseurs locaux (4.2.). Enfin, la question de la sécurisation des créances (4.3).

4.1. LA GESTION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURE A LA BABF

Les résultats de notre enquête partent du cas de la BABF pour traiter de cette section. Dans un premier temps nous aborderons les cautions sur marchés ou des garanties à premières demande (4.1.1.) et dans un seconds temps le processus de mise en place du crédit par signature (4.1.2.)

4.1.1. Les cautions sur marchés ou garanties à premières demandes

Au sens juridique du terme, une caution sur marchés est un contrat ou un engagement par lequel une personne appelée caution s'engage personnellement envers une autre à exécuter l'obligation de son débiteur au cas où celui-ci n'y satisferait pas par lui-même, pour un montant déterminé. Encore appelés engagements par signatures, les cautions sont régies par l'acte uniforme du 17 avril 1997 portant organisation des suretés de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) et le règlement n°15/2002/CMIUEMOA relatif aux systèmes de paiement dans les états membres. On dénombre quatre (04) types de caution:

? La caution de garantie de soumission est généralement exigée par la maîtrise d'ouvrage déléguée à l'entreprise afin de s'assurer de sa capacité de réaliser l'ouvrage proposé.

? La caution d'avance de démarrage représente d'une part un besoin de financement pour l'entreprise en vue de démarrer les prestations. D'autre part, elle constitue une couverture de risque lié au fonds avancés par la maitrise d'ouvrage déléguée.

? La caution de retenue de garantie permet de couvrir les risques techniques liés à la livraison des travaux. Elle représente une fraction de chaque décompte qui sera reversée à l'entrepreneur lors du dernier paiement du montant du contrat. Elle peut être

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remplacée par une garantie bancaire. Son intérêt est de couvrir les malfaçons inhérentes à la réalisation des prestations durant la période de garantie et permet de soulager la trésorerie de l'entreprise.

? La caution de bonne fin ou de bonne exécution garantit la maîtrise d'ouvrage en cas d'inexécution ou de mauvaise exécution du contrat. Sa durée de validité court jusqu'à la réception définitive du marché.

4.1.2. Le processus de mise en place du crédit par signature

D'une manière générale, la mise en place des crédits par signature aux entreprises fait l'objet d'une étude similaire à celui des crédits par caisse. En effet, la demande de crédit est faite à l'initiative du client, signée et adressée chargé de compte de la banque. La demande devrait alors fournir des informations tels que : (i) le type de caution sollicitée ; (ii) l'objet de la caution ; (iii) le nom du bénéficiaire ; (iv) le montant de la caution sollicitée. Une fois les informations de base collectées, la banque procède au traitement du dossier et ensuite met en place du crédit. ? Le traitement de la demande de crédit par signature . Les informations collectées sont consignées dans une fiche et transmises à la cellule caution de la banque. Un formulaire interne est ensuite renseigné. Les informations relatives à la disponibilité de lignes de crédit ainsi que les échéances en cours sont analysées.

? Analyse de la fiche . Acheminée au chargé de comptes, ce dernier l'analyse et évalue le niveau de risque lié à la demande de crédit. Pour alors se prémunir des risques éventuels qui pourraient survenir, la banque pourrait demander un dépôt de 25 à 100% du montant de la caution demandée ou, d'un nantissement sur un dépôt à terme etc.

? La mise en place du crédit par signature . La fiche d'informations signée, elle est retournée à la cellule caution pour la mise en place du crédit. Ce crédit se matérialise par un texte de caution issu soit de la banque, soit du bénéficiaire.

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4.2. LE MANQUE DE STRUCTURATION ET L'INSUFFISANCE DE FONDS PROPRES DES FOURNISSEURS LOCAUX

Cette section aborde dans un premier temps le manque de structuration des fournisseurs locaux (4.2.1.) et ensuite l'insuffisance de leurs fonds propres (4.2.2.).

4.2.1. Le manque de structuration des fournisseurs locaux

Dans cette sous-section il sera question d'aborder le management dans les entreprises locales, suivi de leur système de contrôle mis en place et enfin de la vision des dirigeants.

? Le management des fournisseurs locaux : Il ressort de notre étude que plus de 90% des entreprises nationales qui fournissent des biens et services aux mines ont un statut juridique de SARL. Ces entreprises sont en majorité dominées par un actionnaire unique. En ce qui concerne la prise de décision, l'étude montre que les décisions sont prises à 80% par le dirigeant. Concernant le niveau de connaissance des responsables sur le secteur minier, il ressort que 75% de responsables de ces entreprises qui fournissent des biens et services aux mines ont une connaissance embryonnaire de ce secteur. En revanche plus 60% de ces dirigeants ont un niveau universitaire. En tout état de cause, l'éducation financière des dirigeants n'est pas toujours au rendez-vous. Enfin, moins de 50% d'entre eux ont bénéficié d'une formation en gestion des entreprises.

? Le système de contrôle interne et externe : dans ce chapitre, il ressort de notre étude que plus de 75% des fournisseurs locaux ne font pas vérifier leurs comptes par des experts indépendants. D'ailleurs, très peu d'entre eux ont mis en place un dispositif de contrôle interne au sein de leurs entreprises. Les raisons avancées c'est que d'une part les coûts de ces services sont élevés. D'autre part, les responsables de ces entreprises ne semblent pas comprendre l'importance du système de contrôle. Un responsable financier d'un fournisseur local rapporte en ces termes que « les coûts des commissariats aux comptes ainsi que des audits sont très chers pour nos entreprises ». L'enquête montre aussi que moins de 30% de ces entreprises ont élaboré et mis en application un manuel de procédures administratives financières et comptables.

? L'absence de vision : En étudiant les banques, il apparait qu'un nombre important de fournisseurs locaux se sont constitués de manière impulsive sans au préalable réaliser des études de marchés. A cet effet, un chargé de compte illustrait cela en ces termes : « le fait par exemple qu'un proche est recruté en qualité de directeur administratif et financier ou d'acheteur dans une mine est une occasion pour faire affaire ; devenir alors un fournisseur minier !». Dans le même chapitre, un autre agent de crédit affirmait

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que « certaines entreprises de commerce général ont dû changer leur objet social afin de l'adapter au secteur minier, car pour elles les mines sont liquides et, pourtant il y a des règles du jeu...». En tout état de cause, cette attitude impulsive des fournisseurs locaux plombe leur vision.

4.2.2. L'insuffisance de fonds propres

Les raisons qui sous-tendent la faiblesse des fonds propres s'expliquent d'une part, par la structure de la propriété de l'entreprise et d'autre part, par la réalisation du chiffre.

? La structure de la propriété des fournisseurs miniers : En enquêtant les banques et les mines, il ressort que la majorité des fournisseurs locaux évoluent dans l'informel. Les statuts juridiques couramment rencontrés sont des entreprises individuelles, des SARL unipersonnelle, ou des SARL avec un nombre d'actionnaires très limitées. Les SA étant rares. A la question de savoir si la recapitalisation constitue une alternative au financement, il nous est revenu que plus de 75% d'entre eux sont restés septiques. L'ouverture du capital se présente en effet pour ces entreprises comme un risque de perte de contrôle de l'entreprise. Ainsi, un chef d'entreprise affirmait que l'ouverture du capital «dépendra avec qui et dans quelles conditions ».

? La réalisation du chiffre d'affaire : Sur cette question, les résultats de l'enquête montrent que les fournisseurs locaux présentent des difficultés dans la prévision et la réalisation du chiffre d'affaire. Leurs besoins de financement sont souvent mal évalués, ce qui rend difficile les remboursements des crédits. Alors, « les avances sollicitées dans le cadre des marchés miniers sont souvent supérieurs aux besoins réels», affirme un agent de banque. En conséquence, cette mauvaise évaluation du chiffre d'affaire ne peut qu'entrainer des effets négatifs sur les objectifs de rentabilités à terme, étant étendu que cela plombe l'avenir de l'entreprise. Aussi, il apparait visiblement que la faiblesse des fonds propres traduit les difficultés de ces derniers à présenter des garanties suffisantes. Corroborant dans ce sens, un agent de crédit affirme que « certains fournisseurs miniers détenant un bon de commande et sollicitent un crédit n'ont absolument rien, rien ! ».

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4.3. LA SECURISATION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURES

Des éléments de réponses consignés dans cette partie traitent d'une part sur la question de l'asymétrie informationnelle entre fournisseurs miniers locaux et banques (4.3.1) et d'autre part sur la sécurisation des crédits (4.3.2).

4.3.1. L'asymétrie d'information entre fournisseurs locaux et banques

D'une manière unanime il résulte de l'étude que selon les banques, l'une des grandes difficultés des fournisseurs locaux réside dans la transmission des informations de base telles que les documents légaux, les états financiers fiables etc. En effet, elles affirment que les états financiers transmis par les fournisseurs locaux ne sont pas toujours conforment aux normes prescrites par l'OHADA. Un agent de crédit confirme que pour des raisons diverses, « Il y a des fournisseurs miniers qui élaborent annuellement trois (03) états financiers différents : Un bilan pour soi-même, un autre pour l'administration fiscale, et enfin un bilan pour les banques ». dans le registre, ajoute un autre agent qu'« un fournisseur qui ne dispose pas d'états financiers est d'office exclu du financement, dès l'entrevue avec le banquier ». Pourtant, la MEBF pour pallier cette problématique a mis en place un Centre de Gestion Agréé (CGA) dont l'une des missions est la tenue de la comptabilité des petites entreprises.

Il ressort enfin de l'enquête que les fournisseurs locaux ont un problème d'adressage. Les coordonnées transmises ne sont pas toujours fiables et « il est souvent difficile de localiser certains d'entre eux » affirme un agent de crédit. Toutefois, les banques sont convaincues que l'asymétrie d'information est très forte dans ce milieu car les informations transmises ne sont pas toujours transparentes.

4.3.2. La sécurisation des créances fournisseurs locaux par les banques

La faiblesse de la capacité managériale ainsi que l'insuffisance des fonds propres et le contexte de forte asymétrie information expliquent la prudence des institutions financières vis-à-vis des entreprises nationales qui fournissent des biens et services aux mines. En effet, les banques étudiées ont toujours recours à une politique de sécurisation de leurs créances pour minimiser les risques de défaut. A ce sujet, un agent de crédit indiquait que : « chez nous, comme partout dans les autres banques de l'UEMOA, la politique d'offre de crédit est assujetti à la présentation de garanties ». Néanmoins, la réalisation de ces garanties est parfois un chemin de croix pour les banques. En général, les garanties présentées par les fournisseurs locaux en dehors des terrains et immeubles, qui jouissent d'un titre foncier n'ont pas une valeur marchande sure, car ces biens sont difficilement cessibles. Les procédures de recouvrement des

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créances litigeuses sont longues, et par conséquent couteuses. Aussi, malgré les reformes de l'OHADA, le système judiciaire au Burkina Faso n'est pas très efficace pour contraindre les fournisseurs locaux. Ainsi, « les décisions de justice prennent du temps, en moyenne 1.5 ans » rapporte un agent de crédit. Par ailleurs, « il y a des lenteurs judicaires imputables aux multiples renvois des audiences sur de longues périodes » ajoute un autre. Ainsi, certains débiteurs exploitent les faiblesses du système et organise leur insolvabilité.

4.3.3. Le marchés des garanties bancaires au Burkina Faso

Il ressort clairement de notre étude que des mécanismes de garantie existent et quelques-uns sont logés au sein des banques, ce qui leur confère une expérience dans la gestion de ceux-ci. En effet, les mécanismes les plus connus sont premièrement le Fonds de Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (F-GARI) mis en place par la CEDEAO, dont l'objectif consiste à aider au développement du secteur privé par un mécanisme exclusif de garanties consenties aux banques et établissements financiers. Selon le rapport 2013 du fonds, le coût de la garantie proposé est composé d'un taux de commission flat (droit d'entrée du promoteur et payable une fois) égal à 1,5% du montant de la garantie sollicitée, et d'un taux de commission de garantie de 1,5% à 2,5% l'an. La durée du financement est comprise entre 2 à 15 ans et couvre un montant dont la contre-valeur est égale à 50 millions de FCFA. Enfin, ce fonds partage 60% du risque de crédit. Deuxièmement, il y a la SOFIGIB au plan national. Son objectif est d'apporter des garanties pour des crédits à court, moyen et long terme consentis par les institutions financières à des entreprises de plusieurs secteurs d'activités dont les mines et légalement installées au Burkina Faso. Pour être éligible au financement, la SOFIGIB9 exige que le montant minimum du financement soit de 3 millions. Ensuite, il est ensuite requis un apport personnel de 15% du montant du projet. Aussi, celui-ci doit payer une commission flat de 1.25% du montant du dossier de crédit, 0,75% du montant du dossier comme frais d'étude du dossier avec un plancher de 75 000 F/CFA. La durée maximale du financement est de 10 ans et couvre 70% du risque supporté par la banque. Néanmoins, il en résulte que ces mécanismes sont peu utilisés, car très peu de dossiers sont aboutis. En 2013, le taux d'approbation des garanties des F-GARI au Burkina Faso est de 14,81%. Ce taux est encore plus bas lorsqu'il est approuvé de l'intérieur du pays soit 11,63%10. En ce qui concerne la SOFIGIB, nous n'avons pas pu disposer de donnés quantifiables relatives au taux d'approbation

9 SOFIGIB « Une solution pour le financement des PME/PMI » Publi-reportage du 19 septembre 2011. www.fasonet.bf.

10 « Fonds de Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest » Rapport Annuel 2013.

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des garanties dans le temps. A ce sujet, une responsable de cette société rapporte que « l'indicateur de performance chez nous s'exprime plutôt en termes de dossiers bancables et non en terme taux d'approbation des dossiers de demande de garantie ». Dans le cas où, le dossier de demande de garantie est transmis à la SOFIGIB par une banque, on peut conclure toute chose égale par ailleurs que le dossier est d'office bancable puisqu'il est déjà étudié par tous les services concernés de la banque. En tout état de cause, l'étude de ce dossier est systématiquement reprise par la SOFIGIB afin de s'assurer que le risque de défaut est minimisé. Ainsi, « lorsque nous recevons un dossier à partir d'une banque, nous reprenons l'instruction. Nous circularisons par exemple l'ensemble des banques et établissements financiers en vue d'un renseignement bancaire. Ceci dans le but de nous assurer que le client ne traine pas un passif lourd » ajoute-t-il. Aussi, les dossiers transmis à la SOFIGIB sont énormes surtout lorsque la publicité est faite mais très peu sont approuvés, Néanmoins, même si pour l'heure la SOFIGIB n'a pas encore développé un engagement par signatures en vue de couvrir d'autres garanties a première demande émises par les banques au profit des demandeurs, Il n'en demeure pas moins que les banques aient un besoin d'approfondissement de leurs connaissances sur ces fonds. Ainsi, un agent de crédit d'une banque rapporte qu'«il importe que les chargés d'affaires des banques approfondissent leur connaissances sur ce mécanisme de financement par la maitrise des procédures de montage de dossiers ». En revanche, le fonds de garantie de la SOFIGIB est assez bien connu des banques locales. Seulement, le coût de la garantie semble élevé pour les clients et les délais sont longs. Un agent de crédit affirmait alors que « dans le cas où le dossier de garantie du promoteur est transmis à la banque par la SOFIGIB, celle-ci est obligée de reprendre l'instruction. L'effet d'entrainement c'est que les délais de traitement des dossiers s'allongent.» Conséquence, le taux de rejet est très élevé. Pourtant, le Directeur de cette société a un avis contraire. Il affirme en effet qu'« à la différence de la garantie hypothécaire, la garantie SOFIGIB est moins chère et rapide à mettre en place contrairement à ce que nous entendons de temps en temps que SOFIGIB est chère11 ».

Selon les résultats de notre étude, il apparait clairement que les difficultés d'accès au financement des fournisseurs locaux sont inhérentes d'une part au manque de capacité et, à la non satisfaction des exigences des minières. D'autre part, elles sont liées à la sécurisation des créances. Ainsi, le chapitre suivant discute les résultats obtenus et propose une esquisse de solutions en vue d'améliorer l'accès au financement bancaire des fournisseurs locaux. Enfin, un plan d'action en sera proposé pour la mise oeuvre.

11 SOFIGIB « Une solution pour le financement des PME/PMI » Publi-reportage du 19 septembre 2011. www.fasonet.bf.

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CHAPITRE 5 :

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

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CHAPITRE 5 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

L'objectif poursuivi dans ce chapitre est de réaliser d'une part l'analyse des résultats obtenus du terrain en comparaison des théories énoncées, les données de base disponibles et, de confirmer ou d'infirmer les hypothèses émises dans la problématique (6.1). D'autre part, il s'agira de formuler des recommandations à l'endroit des acteurs impliqués (6.2.).

5.1. DISCUSSIONS DES RESULTATS

Cette première partie de l'analyse des résultats part de la première unité d'analyse, précédemment définie notamment « Société Minière et Fournisseur Local ». Il ressort dans un premier temps que les motivations des entreprises minières à l'externalisation de la fourniture au niveau local sont insufflées par la communauté internationale. Ces motivations se traduisent concrètement sur le terrain par une démarche volontaire à travers la promotion de la politique RSE, qui s'inscrit ainsi dans une approche tridimensionnelle du développement ; l'économique, le social et l'environnemental. Un des aspects importants de cette politique étant le développement de l'achat local. Pour faciliter la relation mines-fournisseurs locaux. Les entreprises nationales sont encouragées à promouvoir à leur tour les valeurs RSE en leur sein et Selon Tidiane Barry12 « il est très important que les fournisseurs locaux de biens et services se hissent à ces standards pour épouser les principes de Responsabilité Sociale des Minières». Il apparait donc clairement, que le respect de valeurs RSE à travers la bonne gouvernance d'entreprise est un facteur de renforcement de la confiance dans les transactions interentreprises. Alors, la recherche de « la licence sociale d'opérer » (Bambara, Bah) devient un facteur de développement de la politique d'achat local. Néanmoins, (Daouda, 2014) pense qu'« au regard de la réalité sur le terrain, il pourrait s'avérer légitime de se demander si l'engagement des entreprises à devenir socialement responsable est sincère ». Autrement, l'on pourrait penser que la promotion de l'achat local minier apparait comme une contrainte, voire une obligation qui s'impose aux mines, étant entendu que toute entreprise évolue dans l'optique de rationalité économique et de maximisation du profit, tout chose égale par ailleurs. Cette assertion est confirmée par un logisticien qui estime que « de toutes les façons, si nous ne prenons pas le devant en promouvant l'achat local, nous y serons forcé un jour ! ». Un autre renchérie et pense que « nous sommes en terre étrangère, et on peut nous mettre à la porte à

12 Tidiane Barry, Directeur des Affaires Corporatives : « Les fournisseurs miniers se doivent d'adopter les principes d'une bonne gouvernance d'entreprise » Lefaso.net, juin 2015.

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tout moment». Les récents mouvements d'humeur des populations aux alentours de la mine de TAPARKO en avril 2016 confirment les propos de ce logisticien.

Il ressort aussi de l'étude que les fournisseurs locaux manquent de professionnalisme et cela s'explique par l'absence de culture minière, le manque de capacités techniques financières, la non maitrise des procédures d'achats des mines etc. Aussi, l'étude révèle que la prise en compte des engagements par signature notamment les cautions a première demande n'est pas systématique dans les contrats élaborés par les mines et, soumis aux fournisseurs locaux. Or, avec les fournisseurs étrangers, la pratique est différente. Le constat est fait par (Damiba, 2014) est que « pour presque toutes les commandes passées avec les fournisseurs étrangers, les compagnies minières consentent des avances à la signature du contrat et soldent le reste à la livraison ». Pourquoi alors une telle discrimination? La théorie économique pourrait fournir des éléments de réponses. En effet, dans les relations inter-entreprises, il est admis que la confiance s'apparente à la synovie, elle est alors identifiée comme étant le « ciment » relationnel qui permet d'éviter une contractualisation trop formalisée (Fattam, Paché, 2014), dans la mesure où « elle se substitue à l'information manquante du fait de l'incomplétude des contrats » (Willamson, 1993). En outre, la confiance réduit les coûts de transaction et transcende les conflits de même que les divergences entre les parties prenantes. En plus, la confiance « atténuerait les asymétries d'informations inhérentes à l'échange en permettant un partage plus ouvert et plus transparent de l'information » (Zaheer & al. 1998). En somme, la théorie économique établie une corrélation entre la confiance et les coûts de négociation. Il en résulte alors que « la confiance inter-organisationnelle et les coûts de transaction sont inversement proportionnels » (Zaheer et al, 1998).

Pour l'heure, en Afrique de l'Ouest et particulièrement au Burkina Faso, 90% de l'approvisionnement dans les sociétés minières se fait avec les fournisseurs étrangers13, pourtant dans les relations inter-entreprises, la confiance est considérée comme étant l'autre moitié d'un contrat, c'est-à-dire la substitution à l'information manquante. Alors se pose-t-on la question de savoir s'il s'agit de la même problématique de confiance que nous abordons. (Paldam, 2007) aborde dans un autre sens cette problématique à partir d'une étude sur la confiance généralisée dans 188 pays et affirme que « le niveau de confiance varie très fortement entre les pays, de presque 0 % à 70 %14 ». Il conclut alors que le niveau de confiance contient

13 L'approvisionnement local, enjeu du secteur minier Africain, Rédaction Financial Afrik, juin 2014

14 Etude de la confiance généralisée dans la World Values Survey

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un élément « culturel » dès lors que les groupes de pays se dégagent pour former des ensembles relativement homogènes. Pour résumer, (Nannestad, 2008) dégage quatre grands déterminants potentiels dans la littérature qui sont : l'explication civique, l'explication institutionnelle, l'explication culturelle et enfin l'explication par la diversité et l'inégalité. Sur le terrain, le constat est assez clair, on remarque que la majorité des entreprises minières au Burkina Faso sont de nationalité Nord-Américaine de même que notre échantillon. Paldam confirme ces résultats et affirme que le niveau de confiance est très fort en Amérique du Nord. Dans la mesure où, les groupes de pays se dégagent pour former des ensembles relativement homogènes en termes de niveau de confiance expliquerait le niveau très bas de l'approvisionnement local minier au Burkina Faso. Aussi, la bonne connaissance du secteur minier par les fournisseurs étrangers, couplée à l'historique des bonnes relations entretenues avec les mines en place leur confère un avantage comparatif par rapport aux fournisseurs locaux Burkinabé, qui sont d'ailleurs sont en apprentissage. Ces fournisseurs étrangers du fait de leurs fortes capacités et leur professionnalisme bénéficient tout naturellement de la confiance des banques au niveau international. En tout état de cause, cela leur confère la capacité de lever par conséquent des fonds au niveau international pour répondre efficacement à la demande des entreprises minières en termes d'approvisionnement en biens et services. Enfin, il faut relever que la confiance est au coeur des « institutions invisibles », avec les principes éthiques et moraux (Arrow 1974). En conclusion, nous confirmons partiellement l'hypothèse selon laquelle les coûts élevés de transactions expliquent les réticences des compagnies minières à acquérir des biens et services au niveau local.

Secondairement, les résultats de l'étude ont porté sur les déterminants de l'offre de crédit bancaire part de la seconde unité d'analyse« Banque et Fournisseur Local ». Tout d'abord, il ressort que les fournisseurs locaux à l'instar des PME ne sont pas structurés. De façon générale, nous avons pu constater que les dirigeants de ces entreprises ont un style managérial du type autocratique. Le dirigeant de l'entreprise étant pratiquement le seul à prendre les décisions. (CGA, 2012) confirme ces résultat en ce sens que le mode de management pratiqué dans les entreprises au Burkina Faso est de style autoritaire. Aussi, ce centre renchérit et ajoute que « les dirigeants de ces structures sont plus des propriétaires que des managers ». Cette caractéristique de l'entrepreneur Burkinabé résulte des rapports socio-culturels qui influencent leurs comportements et qui du même coup impactent la gestion de l'entreprise. Un tel comportement du commandant à bord de l'entreprise n'est pas sans conséquence, car de telles décisions ne peuvent échapper aux erreurs surtout lorsque s'agit de questions techniques.

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L'étude révèle aussi que les informations financières transmises par les fournisseurs locaux dans le cadre de la demande de crédit notamment les états financiers annuels ne sont pas crédibles. Ce manque de crédibilité des états financiers annuels trouvent son explication d'une part dans les décisions spontanées de l'entrepreneur Burkinabè, la non maitrise de l'activité minière à parfaire etc. D'autre part « les PME sont des structures qui s'offrent difficilement une assistance, du fait de leur faible capacité financière » (CGA, 2012). En définitive la question de la transparence dans la gestion des affaires financières dans ces entreprises se pose avec acuité, car il ressort que les fournisseurs locaux sont enclins à dissimuler l'information financière. En plus, (Leffileur, 2009) pense que « les entrepreneurs peuvent trouver un intérêt à diffuser une information financière très restreinte, voire erronée, afin d'échapper à la fiscalité ». Toutefois, cette absence de transparence ne peut que renforcer l'asymétrie informationnelle entre banque et fournisseurs locaux.

Il ressort ensuite de l'étude que les fonds propres des fournisseurs locaux sont faibles. En effet, il nous est revenu des enquêtes que, la majorité écrasante des entreprises burkinabé qui offrent des biens et services aux mines ne sont pas enclines à recapitaliser leur entreprise pour renforcer leur fonds propres. Pourtant, l'étude réalisée par (Derreumaux, 2009) montre que la faiblesse généralisée des fonds propres des PME constitue une des premières préoccupations pour les banques dans la décision de financement. Dans tous les cas, les études soutiennent que l'individualisme en matière de gains est remarquable chez les opérateurs économiques Burkinabè. Ainsi, (Bayala. 2002) illustre bien cet état d'esprit qui prévaut en politique dans la société Burkinabé et qui se ressent dans le milieu des affaires. Il illustre cela par le concept du «Tuuk Guili15 », qui signifie « s'accaparer de tout ! ». Le dirigeant d'entreprise veut tout pour lui seul. Ainsi, « une ouverture de capital entraînerait une perte certaine de certains avantages dont jouit le dirigeant, car il sera désormais astreint à une obligation de transparence » ajoute-t-il. Ce caractère individualiste se retrouve également chez des fournisseurs locaux qui demeurent sceptiques quant à l'ouverture du capital de leurs entreprises, surtout avec des réponses du genre l'ouverture du capital de l'entreprise «dépendra avec qui et dans quelles conditions », donc un problème de confiance. Enfin, au regard de ce qui précède, les ingrédients réunis renforcent le contexte de forte asymétrie d'information entre banques et fournisseurs

15 L'expression provient d'une des langues nationales du Burkina Faso : le Mooré, signifie «s'accaparer de tout».

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locaux. Toutefois, ce contexte altère le capital confiance, considéré selon (Fattam, Paché 2014) comme un vecteur pour « cimenter » dans une relation. Une fois renforcée, celle-ci devient un réducteur de coût de transaction et de conflit entre les organisations. En conséquence, la faible transparence de l'information financière limite l'accès des fournisseurs locaux au crédit par signature

Enfin troisièmement, le contexte de forte asymétrie d'information impose aux banques une gestion rigoureuse des risques associés à l'offre de crédits par signature aux fournisseurs locaux surtout quand on sait que la banque est par excellence un milieu très risqué, et se présente comme une réponse naturelle à l'information asymétrique (Leland et Pyle, 1976). En effet, l'octroi d'une caution à premier demande sera assujetti à la présentation de garanties réelles que les fournisseurs locaux satisfont difficilement. Ainsi, la question suivante se pose. Pourquoi le système bancaire n'assouplie pas ses conditions de financement aux fournisseurs locaux afin de s'adapter à nouvelle économie porteuse? Nous pensons qu'il y a un déficit de confiance entre la banque et fournisseurs locaux. Toutefois, (Willamson, 1993) donne une interprétation économique de la confiance. Il affirme que du fait de l'incomplétude des contrats, la confiance entre individus se substitue à l'information manquante. (Zaheer et al, 1998) abondant dans le même sens et concluent que « la confiance inter-organisationnelle et les coûts de transaction sont inversement proportionnels ». Ainsi, à mesure que le capital confiance entre banques et fournisseurs locaux s'enracine, les coûts de transactions se réduisent et limite ainsi les conflits.

Aussi, on constate que les banques ont des difficultés dans la réalisation des garanties bancaires. Ces difficultés sont aussi inhérentes à l'environnement juridique, malgré les progrès de l'OHADA sur le recouvrement des créances. Les limites du système judiciaire Burkinabè rendent difficile la récupération de créances en souffrances à cause des délais trop long, notamment la lenteur administrative, les possibilités de renvois des audiences etc... Selon (SAMB. 2012) « les établissements bancaires estiment aussi que les magistrats n'ont pas une formation spécialisée en matière bancaire et financière, ce qui ne leur permet pas de comprendre les spécificités de ce secteur ». Néanmoins, nous pensons que les procédures d'octroi de crédits ne sont pas adaptées aux informations financières modestes des fournisseurs locaux. De plus, les banques ont une faible capacité d'innovation en termes de garanties acceptables, malgré la création de valeur et la contribution du secteur minier Burkinabé à travers la fourniture locale. L'étude montre aussi que des mécanismes de garanties existent notamment le F-GARI mise en place par la CEDEAO et le fonds SOFIGIB au niveau local etc. et se

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présentent comme des alternatives de financement pour les fournisseurs locaux. Malheureusement le constat est tout autre. Le taux d'utilisation des fonds garantie est faible et « la profession bancaire au travers de la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et Etablissements Financiers est consciente des efforts à accomplir pour mieux diffuser les techniques de garantie existantes et améliorer l'offre de garantie » (Horus et Oseo, 2011). En conséquence, les résultats de l'étude confirment l'hypothèse 3 selon laquelle les mécanismes de garantie ne sont pas utilisés de façon optimale pour sécuriser les créances des fournisseurs locaux.

Somme toute, pour renforcer la confiance entre les acteurs impliqués dans la problématique suscitée, le secteur minier Burkinabé au regard de sa jeunesse doit s'inscrire dans une dynamique d'apprentissage organisationnel. En effet, l'apprentissage organisationnel se définit comme « un processus collectif d'acquisition et d'élaboration de connaissances et de pratiques participant au remodelage permanent de l'organisation » (V-Inès de La Ville, 1998). Il faut noter que sur le terrain minier Burkinabé, il y a d'une part, les vastes enclaves territoriales à fortes capacités qui évoluent selon des normes et standards internationaux et d'autre part, un État et des communautés locales à faibles capacités qui, d'ailleurs apprennent progressivement des multinationales. Selon cette théorie, les différentes configurations de l'apprentissage organisationnel sont résumées en deux points possibles. Il s'agit de la source d'apprentissage ainsi que l'élément déclencheur de l'apprentissage (Fréderic Leroy, 2000). Ces configurations sont fonction de l'environnement, de l'entreprise et du partenaire.

Dans le cas de notre étude, les parties prenantes telles l'Etat Burkinabé, les sociétés minières, les fournisseurs locaux, les banques, etc. tirent leurs sources d'apprentissage mutuelles de l'environnement économique, technologique, concurrentiels etc. Elles apprennent aussi par elles-mêmes en fonction de leur propre expérience, de l'innovation, des erreurs passées etc... l'apprentissage peut enfin se faire d'un partenaire, par des alliances, des fusions, des acquisitions, des transferts de technologie, des clients, des fournisseurs etc.

Les éléments déclencheurs de l'apprentissage organisationnel s'expliquent, d'une part, par les changements dans l'environnement notamment l'implantation d'entreprises du type nouveau : les minières jouissant d'une expertise dans l'exploration et l'exploitation minière dans le paysage des entreprises Burkinabé. Ils s'expliquent aussi par les mauvaises performances, les répétitions et dysfonctionnements, l'absence d'innovation, enregistrés par les acteurs locaux impliqués dans la chaine d'approvisionnement. D'autre part, par une différence organisationnelle entre les acteurs, les compétences visées avec les entreprises minières.

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5.2. RECOMMANDATIONS

Cette étude resterait incomplète si des recommandations ne sont pas formulées. En effet, la résultante de cette relation triangulaire doit être construite, reconstruite et déconstruite autour de la relation de confiance. Pour renforcer ce capital confiance, nous formulerons dans un premier temps, des recommandations à l'endroit des sociétés minières (5.2.1), secondairement aux fournisseurs locaux (5.2.2.) et, enfin troisièmement, aux banques (5.2.3).

5.2.1. Recommandations aux sociétés minières

Les recommandations suivantes sont faites à l'endroit des sociétés minières :

· Créer une base de données fiable des fournisseurs locaux au niveau national : Il s'agira d'élaborer un fichier central des entreprises nationales spécialisées dans la fourniture de biens et services aux mines. Ce fichier sera la résultante des répertoires des différentes sociétés minières et se devra d'être accessible.

· Mettre en place un portail électronique accessible au marché minier Burkinabé : Il s'agit-là de créer un portail électronique accessible à tous les acteurs notamment, un site web et, régulièrement mis à jour. Ainsi, les appels d'offres, les manifestations d'intérêts, les résultats de sélections des fournisseurs, etc. y seront publiés.

· Elaborer annuellement un plan de passation des marchés centralisé du secteur : Chaque société minière se devra de réaliser annuellement un plan de passation des marchés. Ces plans seront centralisés par la Chambre des Mines du Burkina Faso.

· Prendre en compte les engagements par signature dans les contrats : Assouplir les procédures de passation des marchés de sorte à intégrer de manière systématique des engagements par signatures dans les contrats, tout en définissant un seuil minimum.

5.2.2. Recommandations aux fournisseurs miniers locaux

Les recommandations ci-après sont formulées à l'endroit des fournisseurs locaux sont:

· Approfondir les connaissances sur le secteur des mines : Organiser des sessions annuelles de formation de base sur les mines au profit des fournisseurs locaux. Cette formation doit être accompagnée de visites annuelles guidées est recommandées.

· Structurer les professions : Il s'agit pour les fournisseurs locaux d'adopter le principe de bonne gouvernance d'entreprise ainsi que le respect des normes RSE.

· Mettre en place un programme d'assistance technique en finance : Recruter cinq (05) spécialistes en finance pour apporter un appui conseil au quotidien aux fournisseurs locaux dans le montage des dossiers de crédits et des plans d'affaire.

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Recruter un intermédiaire en opérations bancaires et en services de paiements (|IOBSP) en vue d'assister les fournisseurs locaux dans les opérations de rachat des crédits auprès des banques.

? Mettre en place des groupes de caution solidaire : Créer de groupes de caution solidaire au sein des fournisseurs locaux en vue d'apporter une réponse efficace aux difficultés de l'offre de crédit bancaire.

? Militer pour la mise en place d'un fonds de garantie spécifique : Renforcer les efforts de consolidations du fonds de garantie de la SOFIGIB et du F-GARI pour garantir les crédits des fournisseurs locaux. En outre, il s'agira de réaliser un plaidoyer auprès de l'Etat et des partenaires au développement pour de la création d'un fonds de garantie spécifique dédié à la fourniture locale.

5.2.3. Recommandations aux banques

Les recommandations ci-après sont formulées à l'endroit des banques :

? Mettre en place un guichet dédié spécifiquement aux fournisseurs locaux : Stratifier le département PME de sorte à mettre en place un guichet spécial pour les entreprises locales qui offrent des biens et services aux mines au Burkina Faso.

? Réviser les outils et procédures d'octroi de crédits : Commanditer une étude pour réviser les outils et procédures d'octroi de crédit en vue de les adapter aux informations financières modestes des fournisseurs locaux. En outre il s'agira aussi de réorienter la politique de crédit en vue d'un renforcement des lignes de crédit à cette clientèle type.

? Faciliter l'accès des fournisseurs locaux aux mécanismes innovant de financement : Faciliter l'accès des fournisseurs locaux aux mécanismes innovants de financement, tels que les garanties interbancaires (SOFIGIB et F-GARI), la finance islamique etc.

5.3. PLAN D'ACTIONS À METTRE EN OEUVRE

Les recommandations étant formulées, il est logique qu'elles soient traduites en plan d'actions claires. Ce plan d'actions est réalisé en fonction des trois (03) acteurs clés impliqués dans la fourniture locale de biens et services miniers au Burkina Faso. Il définit dans le temps, les actions à mener, les responsables chargés de la mise en oeuvre et, le budget prévisionnel16 .

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16 Les Budgets inscrits sont à titre indicatif.

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5.3.1. Plan d'action à mettre oeuvre par les sociétés minières

Le tableau ci-après récapitule le plan d'action à mettre en oeuvre par les compagnies minières au Burkina Faso.

Tableau 3: Plan d'action des sociétés minières

Recommandations

Responsable

Délais

Plan d'action à mettre en oeuvre

Budget (fcfa)

1

Créer une base de

données fiable des

fournisseurs locaux au
niveau national.

La Chambre des

Mines du
Burkina Faso.

Immédiat

o Mettre en place un cadre de concertation avec toutes les parties
prenantes et définir les modalités pratiques pour la création de cette base de données ;

o Recruter un consultant pour créer et centraliser le répertoire des
fournisseurs locaux;

o Centraliser la base de données sur une plateforme informatique
accessible.

50 000 000

2

Mettre en place un portail électronique accessible au

le marché minier
Burkinabè.

La Chambre des

Mines du
Burkina Faso.

Immédiat

o Créer un site web pour les marchés du secteur des mines au Burkina Faso ;

o Mettre à jour régulièrement le site internet;

o Diffuser régulièrement les opportunités du secteur;

o Diffuser les résultats d'évaluation des appels d'offres du secteur.

25 000 000

3

Elaborer annuellement un

plan de passation des

marchés centralisé du
secteur

La Chambre des

Mines du
Burkina Faso.

Annuel

o Elaborer annuellement un plan de passation des marchés par société minière ;

o Centraliser annuellement les plans de passation des marchés ;

o Réviser périodiquement les plans d'achat, le cas échéant ;

o Rendre accessible les plans d'achats à l'aide du portail électronique ;

o S'assurer de la mise à jour régulière du site.

25 000 000

4

Prendre en compte les

engagements par

signature dans les
contrats.

Les sociétés

minières

Immédiat

o Définir des seuils dans les procédures de passation des
marchés ;

o Intégrer de façon systématique les cautions à première
demandes dans les contrats;

5 000 000

Total

105 000 000

 

Sources : Nous même

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5.3.2. Plan d'action à mettre oeuvre par les fournisseurs miniers locaux

Le tableau ci-après résume les actions à mettre en oeuvre par les entreprises nationales Burkinabè dans le temps.

Tableau 4: Plan d'action des fournisseurs locaux

Recommandations

Responsable

Délais

Plan d'action à mettre en oeuvre

Budget (fcfa)

1

Approfondir les connaissances sur le secteur des mines

L'ABSM

Immédiat

o Initier en concertation avec la CMB annuellement des visites guidées et des journées portes ouvertes dans les mines au profit des fournisseurs locaux;

o Organiser des cours de base pour les fournisseurs locaux.

200 000 000

2

Structurer les professions

Les fournisseurs

locaux

Immédiat

o Etre en phase avec les principes RSE, notamment les exigences administratives, techniques et financières des sociétés minières ;

o Respecter les normes imposées par les mines ;

o Renforcer l'éducation financière des fournisseurs par la formation;

o Assainir les comptes des entreprises, par la transmission de données comptables et financières fiables.

300 000 000

3

Mettre en place un programme

d'assistance technique en
finance

L'ABSM

Immédiat

o Recruter cinq (05) consultants permanents spécialistes en finance pour
accompagner les fournisseurs locaux dans le montage des dossiers de crédits et l'élaboration de plans d'affaire ;

o Utiliser les services du CGA de la MEBF en vue d'assurer la qualité des
états financiers.

o Recruter un intermédiaire en opérations bancaires et en services de
paiements (|IOBSP) en vue d'assister les fournisseurs locaux dans les opérations de rachat des crédits auprès des banques.

500 000 000

4

Mettre en place des groupes de caution solidaire

L'ABSM

Immédiat

o Créer les groupes de caution solidaire;

o Former les acteurs sur le fonctionnement de la caution solidaire;

o Assister techniquement les pairs en cas de difficultés ;

o Réaliser des audits des projets par les pairs.

100 000 000

5

Militer pour la mise en place d'un fonds de garantie

L'ABSM

Annuel

o Réaliser un plaidoyer pour renforcer les efforts de consolidation du fonds
de garantie de la SOFIGIB et du F-GARI au profit des fournisseurs locaux ;

o Réaliser un plaidoyer auprès de l'Etat et des PTF pour la mise en place d'un
fonds de garantie spécifique à la fourniture locale minière ;

o Mettre à la disposition des institutions financières des lignes de crédit
spécifiques aux fournisseurs locaux;

10 000 000 000

Total

11 100 000 000

 

Sources : Nous même

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5.3.3. Plan d'action à mettre oeuvre par les banques

Le tableau ci-après résume les actions à mettre en oeuvre par les banques au Burkina Faso.

Tableau 5: Plan d'action des banques

Recommandations

Responsable

Délais

Plan d'action à mettre en oeuvre

Budget (fcfa)

1

Mettre en place un guichet

dédié spécifiquement aux
fournisseurs locaux

Les Institutions

Financiers

Immédiat

o Sous-segmenter le marché des PME de sorte à particulariser les fournisseurs locaux ;

o Former les agents de crédit sur la problématique de financement des entreprise qui fournissent des biens et services aux mines ;

o Spécialiser des agents de crédits sur la question.

50 000 000

2

Réviser les outils et

procédures d'octroi de
crédits.

Les Institutions

Financiers

Immédiat

o Commanditer une étude pour réviser les outils et procédures d'octroi
de crédit aux fournisseurs locaux ;

o Mettre en place une ligne de crédit au profit des fournisseurs miniers.

50 000 000

3

Faciliter l'accès des

fournisseurs miniers locaux aux mécanismes innovant de financement.

Les Institutions

Financiers

Immédiat

o Mettre à la disposition des fournisseurs locaux les produits de la
finance islamique ;

o Faciliter l'accès des fournisseurs locaux aux fonds de la SOFIGIB et
du F-GARI.

o Militer pour que la SOFIGIB développe des produits pour garantir la
caution à première demande ;

o Former les agents de crédit sur les nouveaux mécanismes de
financement notamment les fonds de garantie.

100 000 000

 

Total

200 000 000

Sources : Nous même

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CONCLUSION GENERALE

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CONCLUSION GENERALE

Depuis une décennie, on assiste à un afflux important d'investisseurs en Afrique et particulièrement au Burkina Faso dans le domaine des mines. En effet, le secteur minier Burkinabé s'est développé de façon exponentielle depuis quelques années et se caractérise par son dynamisme en Afrique de l'Ouest. Des facilités ont été intégrées dans la législation burkinabè en vue d'attirer davantage d'investisseurs dans le secteur. On y dénombre alors, d'une part plus d'une dizaine de mines en production industrielle et d'autre part, des mines en construction ou des sites en phase exploratoire. L'avènement de ces multinationales impactent positivement l'économie du pays au point que les indicateurs de croissances économiques passent progressivement au vert, relevant du même coup le taux de croissance économique du pays. Aujourd'hui, le secteur minier se présente comme étant la première mamelle de l'économie burkinabè. Aussi, les sociétés minières constituent de vastes enclaves territoriales qui consomment d'énormes quantités de biens et services en achetant avec d'autres entreprises. Néanmoins, nous avons constaté que 90% de l'approvisionnement dans le secteur minier était réalisé avec des fournisseurs étrangers au détriment des entreprises nationales Burkinabé. Ainsi, plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier cet état des faits, en ce que le taux de la fourniture locale au Burkina Faso qui demeure très faible. Le problème principal en lien avec cette problématique générale ci-dessus, objet de notre étude était que, même si les fournisseurs locaux disposent d'un contrat de prestations de services dument signé avec la mine, malgré les réticences de celle-ci, ils se retrouvent néanmoins, confrontés à la problématique de l'accompagnement bancaire, à cause de leurs faibles capacités. La question principale de notre recherche était de savoir comment renforcer l'accompagnement financier des fournisseurs locaux de biens et services aux compagnies minières au Burkina Faso ? Cette question a été rattachée à un corpus de trois (03) hypothèses qui devraient être vérifiées sur le terrain. Les premiers résultats de l'étude relatifs à la première unité d'analyse « Société Minière-Fournisseur Local » ont portés sur les motivations et les réticences des entreprises minières à contractualiser avec les fournisseurs locaux. Les résultats obtenus ont confirmé partiellement la première hypothèse à savoir que les coûts élevés de transactions expliquent les réticences des compagnies minières à acquérir des biens et services au niveau local. Les seconds résultats résultent de la seconde unité d'analyse « Banque- Fournisseur Local » portaient sur déterminants de l'offre de crédit bancaire aux fournisseurs miniers au Burkina Faso. Ces résultats ont permis de confirmer également la seconde hypothèse qui était que la faible transparence de l'information financière limite l'accès des fournisseurs locaux au crédit par

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signature. Par ailleurs, ces résultats ont confirmé également la dernière hypothèse selon laquelle les mécanismes de garantie ne sont pas utilisés de façon optimale pour sécuriser les créances des fournisseurs locaux. Il faut relever que ces hypothèses ont été vérifiées sur la base de la théorie de la confiance.

Ce travail de fin de cycle sanctionne bien entendu le niveau de Master en Banque Finance et est utile à tout point de vue. Par conséquent, il renforce non seulement la littérature académique mais aussi, il a permis de formuler des recommandations dans le but de proposer des esquisses de solutions sur la préoccupation de l'accompagnement financier des PME, fournisseurs des

biens et services aux compagnies minières au Burkina Faso. Ainsi, douze (12)
recommandations principales ont effet formulées à l'ensemble des trois acteurs principaux impliqués dans l'étude. En effet, quatre (04) recommandations ont été formulées à l'ensemble des sociétés minières, cinq (05) à l' endroit des fournisseurs locaux et enfin, trois (03) aux banques. En marge des recommandations formulées, un plan d'action a été élaboré en vue de faciliter la mise en oeuvre.

En tout état de cause, ce travail a connu des limites. La première limite réside en l'absence d'ouvrages scientifiques suffisant traitant de la question de l'accompagnement financier des fournisseurs locaux de biens et services miniers. Deuxièmement, nous avons été confrontés aux difficultés d'accès aux statistiques minières et bancaires.

Somme toute, le problème étudié a donné l'occasion de proposer une esquisse de solutions aux différents acteurs impliqués dans la chaine d'approvisionnement, au regard des situations perturbées par les risques de sélection adverse et de hasard moral, dans le cas de la relation de sous-traitance. Ainsi, la théorie des incitations qui, selon (Perrot, 1992) désigne « l'ensemble des méthodes et des concepts qui permettent d'analyser des situations dans lesquelles non seulement les agents n'observent pas parfaitement toutes les caractéristiques de leur environnement, mais encore où l'information est asymétrique » devrait conduire l'Etat Burkinabé à prendre un ensemble de mesures incitatives a l'instar d'autres pays à tradition minière comme le Ghana, l'Angola, le Brésil, l'Afrique du Sud etc. pour régler la question de l'approvisionnement local minier. Ainsi, se pose-t-on la question de savoir pourquoi, le gouvernement Burkinabè ne renforcerait-il pas le fonds de garantie de la SOFIGIB par un fonds spécifique, en vue de pallier les difficultés de financement que vivent les fournisseurs miniers locaux ? L'aventure minière demeure longue et une attention particulière mérite d'être portée sur ce secteur.

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

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ANNEXES

Annexe n°1 : Questionnaire d'enquête sur les sociétés minières

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX ENTREPRISES MINIERES

DESIGNATIONS

CATEGORIES ET MODALITES

A1

Raison sociale de l'entreprise

 

A2

Forme juridique de l'entreprise

Entreprise individuel (1) SARL (2)

SA (3) Autres (4)

A3

Personne enquêtée

Directeur (1) Employé (2)

A4

Contact

E-mail:...

Tel:...

A-LES PROCEDURES

B1

Votre société dispose-t-elle de

directives/procédures de passation
des marchés ?

Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)

B2

Vos procédures d'acquisition de biens et services sont-elles connues des fournisseurs miniers?

Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)

B3

Elaborez-vous périodiquement un

votre plan d'achat pour la société?

Trimestriel (1) Semestriel (2)

Annuel (3) Triennal (4)

Quinquennal (5) N'existe pas (5)

B4

Si oui, le plan d'achat est-il accessible aux fournisseurs ?

Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)

B5

Quel est la porte d'entrée de la passation des marchés ?

Le service achat (1) Par internet (2)

la chambre des mines (3) Autre (4)...

B6

Les offres sont-ils publiés ? Si oui, par quel moyen ?

Une revue spécialisée (1)

la presse locale (2) Autre (3)...

B7

Des seuils définissent-ils les achats locaux des biens et services miniers dans votre société ?

Oui (1) Non (2)

Si oui lesquels...

B8

Votre société dispose-t-elle d'une

base de données de fournisseurs ?

Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)

B-LES MOTIVATIONS

C1

Quelles sont les raisons qui vous motivent à contractualiser avec les PME locales pour la fourniture de biens et services ?

Les accords internationaux (1) RSE (2)

La gestion des stocks (3) Autre (4)...

C-LES RETICENCES

D1

les achats locaux ?

Quels objectifs poursuivez-vous dans

D2

justifient-elles vos réticences de

contractualiser avec les fournisseurs locaux ?

Les exigences administratives

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D3

Les capacités techniques des

fournisseurs locaux justifient-elles
vos réticences de contractualiser avec eux ?

 
 
 

D4

Les capacités financières des PME

sont-elles justifient-elles vos
réticences de contractualiser avec les PME ?

 
 
 

D5

Acceptez-vous d'avancer de l'argent aux PME en contrepartie de cautions bancaires ?

Oui (1)

Si non pourquoi ?

Non

(2)

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Annexe n°2 : Questionnaire d'enquête à l'endroit des fournisseurs miniers locaux

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX FOURNISSEURS LOCAUX

DESIGNATIONS

CATEGORIES ET MODALITES

A1

Raison sociale

 

A2

Forme juridique de l'entreprise

Entreprise individuel (1) SARL (2)

SA (3) Autres (4)

A3

Personne enquêtée

Directeur (1) Employé (2)

A4

Contact

E-mail: Tel:

A5

Secteur d'activité

Commerce général (1) Industrie (2)

Services (3) Artisanat (4)

Agriculture (5) Autres (6)

A6

Activité principale

.

A7

Effectif de l'entreprise

1-10 salariés (1) 11-50 salariés (2)

51-100 salariés (3) 101-200 salariés (4)

A8

Nombre d'année d'existence

Moins d'un an (1) Entre 1-5 ans (2)

Plus de cinq ans (3)

A-GOUVERNANCE ET CAPACITES TECHNIQUES

B1

Organigramme et définition des postes

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

B2

Disposez-vous d'un manuel de procédures administratives financières et comptables

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

B3

Niveau d'instruction de l'équipe de direction (préciser pour chaque responsable)

Scolaire (1) Bac+1 (2) Bac+2 (3)

Bac+3 (4) Bac+4 (5) Bac+5 (6)
Bac+7 (7)

B4

Prise de décision

CA (1) DG (2)

L'actionnaire principal (3)

Autre (préciser) (4) .

B5

Quelle est votre connaissance du secteur minier, les différents cycles d'exploitation et les aspects administratifs ?

Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)

Assez (4) Elevé (5)

B6

Les biens et services livrés aux mines respectent-ils selon vous le critère qualité ?

Oui (1) Non (2)

Ne sais Pas (3)

B7

Les biens et services livrés aux mines respectent-ils selon vous le critère quantité ?

Oui (1) Non (2)

Ne sais Pas (3)

B8

Les biens et services livrés aux mines respectent-ils selon vous le critère prix ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

Commentaire

B9

L'organisation possède un nombre adéquat de collaborateurs techniques

Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)

Assez (4) Elevé (5)

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pour appuyer la prestation de

services ?

 

B10

L'équipe technique est-elle composée

de compétence professionnelle

variée, notamment cadres en

prestation de services, des

gestionnaires, des spécialistes et
d'autres experts ?

Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)

Assez (4) Elevé (5)

B11

Un personnel technique est-il affecté à chaque domaine technique ?

Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)

Assez (4) Elevé (5)

B-ACCES A L'INFORMATION MINIERE

C1

Avez-vous accès à l'information sur les marchés miniers ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

 

Comment avez-vous accès à

l'information sur les appels d'offres du secteur minier ?

Internet (1) Presse écrite (2) Radio (3)

Service achat (4) Consul. restreinte (5)

Revue spécialisée (6) Autre (7)

C3

Les procédures d'acquisition de biens

et services miniers sont-elles
accessibles ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

C-ACCES AU SERVICES FINANCIERS

D1

Disposez-vous pour chaque marché d'un contrat en bonne et due forme signé pas les parties ?

Bon de commande (1) Lettre de

commande (2) Contrat (3)

Autre (4)

D2

Les Sociétés minières vous

consentent-elles des avances
garanties par des cautions bancaires ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

Si non pourquoi ?

D3

difficultés pendant la passation et l'exécution des marchés miniers?

Quels ont été les principales

D4

Vos comptes sont-ils certifiés ?

Commissaires aux comptes (1)

Centre de gestion agréé (2)

Ne sait pas (3)

D5

Votre comptabilité respecte-t-elle les normes de l'OHADA ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

D6

Selon vous, les banques disposent- elles d'une unité spécialisée pour les fournisseurs miniers locaux des biens et services ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

D7

Le coût du crédit est-il élevé selon vous ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

D8

Etes-vous prêt à ouvrir le capital de votre entreprise pour financer vos activités ?

Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)

Pourquoi ?

D9

Avez-vous accès à

l'accompagnement financier via les organismes suivants?

Banque (1) Org.de Microcrédit (2)

Fonds de cautionnement mutuel (3)

Fonds spécifique de l'Etat (4)

Autofinancement (5) Autres (6)

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D10

Avez-vous connaissance de de

l'existence de l'existence de fonds de garantie interbancaire ?

Oui (1) Non

Pourquoi ?

(2)

Ne sais Pas (3)

D11

Avez-vous déjà fait garantir votre crédit par un fonds de garantie ?

Oui (1) Non

Pourquoi ?

(2)

Ne sais Pas

(3)

D12

Pensez-vous que les conditions des fonds de garantie sont souples ?

Oui (1) Non

Pourquoi ?

(2)

Ne sais Pas

(3)

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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé

Annexe n°3 : Questionnaire d'enquête sur les banques

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX BANQUES

DESIGNATIONS

CATEGORIES ET MODALITES

A1

Raison sociale

 

A2

Personne enquêtée

Directeur (1) Employé (2)

A3

Contact

E-mail: Tel:

A-ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS LOCAUX

B1

services miniers ?

Que pensez-vous de la structuration

des fournisseurs locaux de biens et

B2

 

Que pensez-vous de la gouvernance

d'entreprise des fournisseurs locaux ?

B3

prétendre à un crédit ?

Les fournisseurs locaux disposent-ils

de fonds propres suffisants pour

B4

informations financières fiables

habituellement requises ?

Selon vous les fournisseurs miniers

locaux transmettent-ils des

B5

normes prescrites par l'OHADA?

Les états financiers des fournisseurs

miniers locaux respectent-ils les

B6

sollicitent les concours bancaires sont-ils certifiés par un commissaire aux comptes ou les centres de gestion agréés?

Les comptes de la majorité des

fournisseurs miniers locaux qui

B7

les fournisseurs miniers locaux sont-elles fiables ?

Les garanties bancaires proposées par

B8

fournisseurs miniers locaux?

Que pensez-vous du coût de traitement

des dossiers de dossiers de crédit aux

B9

banque et les fournisseurs miniers locaux?

Quelle relation existe-t-il entre votre

B10

spécialisé pour accompagner les

PME ?

Votre banque a-t-elle un département

B11

dédiée aux PME, est ce que votre banque l'a-t-elle segmenté afin qu'il

Si vous disposez d'un département

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réponde aux attentes fournisseurs

miniers locaux?

 

B12

doit-il jouer selon vous pour améliorer

l'accompagnement des fournisseurs
miniers locaux?

Quel rôle et comment l'Etat Burkinabè

B13

miniers locaux peuvent trouver entre

eux des mécanismes qui leur
permettent de limiter les risques et bénéficier de l'accompagnent financier des banques ?

Pensez-vous que les fournisseurs

B14

financement de la SOFIGIB et du F-des fournisseurs miniers locaux ?

Utilisez-vous les mécanismes de

GARI pour contre garantir les crédits

B15

financement des fournisseurs miniers locaux ?

Quelles solutions préconisées pour le

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote