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Introduction de la finance islamique au Maroc

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par ismail al
Université Mohammed 5 rabat - Licence 2015
  

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Section 2 : L'historique de la finance islamique

Les origines de la finance islamique sont aussi vieilles que la religion elle-même. En effet, « Fiqh Al Mouâmalat » participe depuis des siècles dans une structure de transactions financières des musulmans, mais ce n'est que vers la fin du XXème siècle que le système financier islamique s'est assez développé pour être considéré comme un modèle distinct permettant aux musulmans (et non musulmans) de mener des activités financières conformes aux préceptes de l'islam. 4(*)

La finance islamique telle que nous la connaissons  ne verra le jour que dans les années 1970. C'est dans ce sens que la première institution s'approchant d'une banque islamique a été une caisse locale malaysienne pour financer l'organisation du Hajj : la Perbadanan Wang Simpanan Bakal-Bakal Haji, fondée en 1956.5(*) Cependant, l'expérience Malaisienne ne peut être considérée comme une naissance d'un système bancaire islamique en raison de son caractère locale et limités à des couches sociales spécifiques. Ce n'est qu'en 1975 que la Banque Islamique de Développement fût créée, en tant que première banque islamique, par 44 pays musulmans.

Le contexte de cette création était double :

ü Les excédants de liquidités observés dans les pays de golf liés à l'augmentation des prix de pétrole suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1974.

ü Le retour aux valeurs nationales dans les pays musulmans, et réclamation d'une indépendance économique et sociale de l'occident.

Par la suite, une succession de banques se sont apparues telles que :

· la Dubaï Islamic Bank en 1975

· la Kuwait Finance House en 1977

· La Banque Faysal en Egypt. en 1977

· la banque islamique de Jordanie en 1978

· La Banque islamique du Bahreïn en 1980.6(*)

Cette liste n'est pas exhaustive mais donne une idée sur le processus d'accélération de développement du système bancaire islamique durant les années 70.

A partir des années 80, la finance islamique commençait à s'installer peu à peu dans le tissu financier international et cohabitait avec la finance conventionnelle. De même, elle a commencé à acquérir la dimension internationale avec son implantation aux Etat Unis et en Grande Bretagne.

Aussi, nous avons vécu l'apparition de deux réseaux internationaux d'institutions financières islamiques, en l'occurrence Dar Al Mal Islamique (DMI) en 1981, et Dar al Baraka en 1982.7(*)

Section 3 : Les principes de la finance islamique

Les principes de la finance islamique trouvent leur source dans la charia, il s'agit de :

§ La prohibition du « Riba »

§ Le partage des profits et des pertes (3P)

§ Interdiction d' « ALGHARAR »

§ Interdiction d' « AL MAYSSIR »

§ Interdiction des activités illicites

1. La prohibition du « Riba » :

L'islam a interdit le « Riba » qui est une forme d'intérêt datant de l'époque pré-islamique, c'est une rémunération du capital consistant à rembourser le préteur une somme plus élevée que son emprunt initial. Cet intérêt est largement favorable au prêteur et pouvant mettre l'emprunteur dans des difficultés considérables.

Cette interdiction se trouve au niveau du coran : « [...] Cela, parce qu'ils disent : "Le commerce est tout à fait comme l'usure" Alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et interdit l'usure. [...] » : « Sourat Al BAKARA », verset 2758(*). D'autres textes justifient l'interdiction de l'usure à titre d'exemple (Sourat AL IMRANE, verset 129 ; Sourate ANNISSAE, versets 160 ; Sourat ARROUM, versets 38). Dans la religion islamique, il n'existe pas de punition aussi sévère que celle prévue dans l'au-delà pour les usuriers. Cette interdiction est confirmée dans certains Hadiths ou dires et actes attribués au Prophète, qui forment la Sunna9(*) et constituent avec le Coran : la charia ou la loi islamique.

Quant à la sunna, elle prévoit deux types du Riba :

- « Riba Nassiyae » : rémunération du capital accordé dans le cadre d'un prêt, calculée en fonction du temps de ce prêt.

- « Riba Al fadl » : échange entre deux marchandises de même nature mais de quantités et/ou qualités différentes. Cette forme est peu observée actuellement.

En dehors du Coran et des Hadiths (la Sunna), on peut aussi retrouver les traces de l'interdiction du Riba dans les autres sources de la loi islamique, tels que le fiqh et la jurisprudence. Toutes les écoles de pensées islamique condamnent la pratique du Riba de manière unanime mais, avec quelques petites nuances. Le débat entre les jurisconsultes islamiques porte souvent sur l'absence d'équité dans les relations commerciales.

L'interdiction du Riba est justifiée par les raisons suivantes :

· Favorise les inégalités sociales entre les pauvres et les riches ;

· Favorise l'oisiveté et la passivité, bénéficiée d'argent sans aucun effort ;

· Favorise l'inflation ;

· Décourage l'emprunteur-entrepreneur puisqu'il se voit contraint à payer des charges supplémentaires ;

· Crée une séparation entre économie réelle et économie monétaire du moment où il y a création monétaire sans contrepartie réelle.

Par ailleurs, pour faire face à ces effets néfastes de l'intérêt, l'Islam donne une solution alternative .Il s'agit d'une rémunération par les profits, ce capital doit financer un processus de création de richesses en vue de dégager un surplus, celui-ci doit être partagé entre investisseur (rab al mal) et un entrepreneur, sans être obligatoirement égalitaire, mais équitable.

Ainsi, nous aurons une substitution de la relation bailleur de fond et un emprunteur par une relation de partenariat, basée sur le principe de partage, où les deux parties sont sur le même pied d'égalité. Cette règle de partage est une règle d'Or dans l'Islam permettant de protéger les droits des contractants.

* 4 lopinion.ma, « Le Maroc, un marché idéal pour le développement de produits alternatifs ».

* 5 Wikipédia - Le développement de la finance islamique.

* 6 thrmagazine.info, «Banques islamiques ».

* 7 Y. EL HAZZAOUNI, « Finance islamique : fondements, mécanismes et apports », OP.CIT. , P. 49.

* 8 I. Chapellière, « Ethique et finance Islam », Edition KOUTOUBIA 2009, P 82.

* 9 La sunna (tradition) relate la manière d'être et le comportement du Prophète, modèle qui doit servir de guide aux croyants. Constituée de l'ensemble des dits et paroles du Prophète (Hadith), elle permet de combler les faiblesses du Coran.

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