
Année universitaire 2022- 2023
RAPPORT DE STAGE
LES MANQUEMENTS DE LA PRODUCTION
DES JOURNAUX PARLES
A LA
RTS
Présenté pour l'obtention du diplôme
de Bachelor Option : Journalisme tous Médias
Préparé sous la direction de Dr
Jérémie KANA BISSECK
Présenté et soutenu
publiquement
Par
Antoine ZANGA METILI

SOMMAIRE

SOMMAIRE i
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABREVIATIONS iii
LISTE DES TABLEAUX iv
RESUME v
INTRODUCTION GENERALE 1
I- CONTEXTE 1
II- LE PROBLEME 2
III- THEME 2
IV- OBJET 2
V- APPROCHE METHODOLOGIQUE 2
VI- ANNONCE DU PLAN 3
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA RADIO
TIÉMENI SIANTOU 4
SECTION I : HISTORIQUE ET FICHE SIGNALETIQUE
5
A- HISTORIQUE 5
B- FICHE SIGNALETIQUE 6
SECTION II : L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA
RADIO
TIEMENI SIANTOU 7
A- L'ORGANISATION 7
B- LE FONCTIONNEMENT 10
SECTION III : LE DEROULEMENT DU STAGE 11
A- L'ACCUEIL ET LES TÂCHES EFFECTUEES 11
B- LES DIFFICULTES ET LE BILAN DU STAGE 13
CHAPITRE II : LES ANOMALIES DE LA PRODUCTION DES
JOURNAUX
PARLES A LA RTS ET LEURS CONSEQUENCES 16
SECTION I : LA CONSTRUCTION DES JOURNAUX PARLES A LA RTS
17
A- LE PROCESSUS DE FABRICATION DES JOURNAUX A LA RTS 17
II
B- LES LIMITES DANS LA PRODUCTION DES JOURNAUX A LA RTS 20
SECTION II : LES CONSEQUENCES DE LA SOUS-PREPARATION
DES
JOURNAUX A LA RTS 22
A- LES CONSEQUENCES INTERNES 22
B- LES CONSEQUENCES EXOGENES 23
CHAPITRE III : LES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DES JOURNAUX
PARLES
DE LA RADIO TIEMENI SIANTOU. 25
SECTION I : LES SOLUTIONS TECHNIQUES 26
A-LE RESPECT DE LA PROCEDURE DE PREPARATION D'UN JOURNAL
PARLE26
B- DE LA DISCIPLINE 29
SECTION II : LES SOLUTIONS ADMINISTRATIVES 30
A- LES SOLUTIONS INTERNES 30
B- LES SOLUTIONS EXOGENES OU GOUVERNEMENTALES 31
CONCLUSION GENERALE 32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 33
TABLE DES MATIERES 34

DEDICACE

A la mémoire de ma petite soeur Suzanne Laurette Zanga
Mengue, partie trop tôt !

REMERCIEMENTS
II
L'aboutissement d'un tel travail n'est
généralement possible que grâce à ses multiples
contributions. C'est dans ce sens que nous ne saurions le livrer sans une
marque de reconnaissance particulière à l'endroit de tous ceux
qui y ont contribué.
Nos remerciements vont particulièrement à
l'endroit de notre encadreur académique, Dr Jérémie KANA
BISSECK dont la rigueur, la disponibilité et les précieux
conseils ont renforcé notre détermination.
Notre profonde gratitude va aussi à l'endroit de tous
les enseignants de l'ESJ qui nous ont fait bénéficier de leur
formation et de leur encadrement. Ils nous ont nourri et élevé au
lait du journalisme. Qu'ils soient tous ici remerciés.
Notre gratitude va également à l'endroit de :
- Notre compagne, Christelle Yolande BELLA NANGA
- Nos enfants, Pascaline BILOBE METILI, Julia NKE HOLA et
David Hervé AFANA
- Nos frères, Victor YENE, Alain Léonard
AMADAGONA, pour toute leur assistance morale, intellectuelle et
financière
- De tous nos camarades de promotion en particulier, Christian
NNANG ENAMA.
Que toutes les autres personnes dont les noms n'ont pas pu
être cités ici et qui ont contribué de près ou de
loin et de quelque manière que ce soit à notre formation,
trouvent ici le témoignage de notre gratitude et l'expression de notre
sincère reconnaissance.

SIGLES ET ABREVIATIONS
III
CC : Chef de Chaine
ISS : Institut Supérieur Siantou REC : Rédacteur en
Chef RTS : Radio Tiéméni Siantou AN : Assemblée
Nationale

LISTE DES TABLEAUX
iv
Tableau 1 : Fiche signalétique 6
Tableau 2 : Bilan de la production 15

RESUME
V
Le présent rapport de stage est intitulé «
les anomalies de la production des journaux parlés à la RTS
». Il vise la mise en relief du fonctionnement de la Rédaction de
cette radio afin d'en identifier les différentes faiblesses qui plombent
la production des journaux parlés
de ce média. Pour y arriver, nous y avons
séjourné pendant un mois pour un stage académique.
L'observation quotidienne des faits et gestes, des réflexes et des
rapports de tout genre, l'exécution d'un ensemble de tâches, les
différents entretiens réalisés et la consultation de
quelques documents nous ont permis d'avoir une idée sur le
fonctionnement, les forces et les faiblesses de cette Rédaction et de
produire ce travail. A la fin du traitement de toutes ces données, il
ressort que les journalistes de la RTS connaissent un problème de
professionnalisme dans la production de leurs journaux parlés et que les
problèmes de logistique et de finances plombent la production des
journaux parlés dans cette radio. Il est donc important que le promoteur
de ce média mobilise des moyens humains et financiers pour pallier cette
situation pour lui permettre de retrouver une meilleure position sur la bande
fm, gage d'une meilleure rentabilité professionnelle et
financière.

INTRODUCTION GENERALE
1
I- CONTEXTE
L'environnement médiatique camerounais connait une
rupture avec la pensée unique dans les années 1990. Après
des décennies marquées par la présence dominante des
médias à capitaux publics, les médias privés
connaissent une augmentation importante lors de cette décennie. Cette
explosion est la conséquence des lois du 19 décembre 1990 sur la
communication sociale, elles-mêmes filles du vent de
démocratisation qui souffle sur le continent africain durant cette
période. Et comme le dit Dominique Payette, la radio est un fabuleux
outil de masse1, plusieurs promoteurs s'y lancent et
intéressent les masses. On enregistre donc, parmi les premières
radios privées de Yaoundé, Radio Venus, Radio Lumière ou
encore Radio Télévision Siantou, devenue plus tard Radio
Tiéméni Siantou en abrégé RTS. Cette
dernière s'impose très rapidement dans cet environnement devenu
concurrentiel depuis peu. Ses programmes et ses journalistes sont très
appréciés des populations de la Capitale politique
camerounaise.
Les éditions de journaux notamment celle de 12h et des
programmes tels que « Condrè Show
»2 lui drainent rapidement de nombreux auditeurs
et le hissent à la tête de la demi-dizaine de radios
privées qui bercent la capitale au quotidien. L'avènement de
dizaines d'autres médias plus tard, combiné aux problèmes
endogènes du groupe Siantou réduisent progressivement l'influence
de cette radio. C'est donc dans l'optique d'avoir une idée de ce qu'est
devenue ce média que nous avons choisi d'y effectuer notre stage
académique du lundi 31 juillet au jeudi 31 août 2023 et de
procéder à l'observation du fonctionnement de sa Rédaction
notamment au processus de fabrication des différentes éditions de
journaux parlés.
1 D. Payette, Le journalisme radiophonique,
Montréal, les presses de l'Université de Montréal, 2007,
p.13.
2 Condrè Show était une
émission présentée par J Point Remy Ngono actuellement
consultant à RFI. Ses révélations au cours de cette
émission lui ont parfois valu des interpellations de la part des
autorités. Toute la pression et les menaces qu'il subissait l'ont
finalement poussé à quitter le pays pour s'exiler en France
où il réside en ce moment.
II- 2
LE PROBLEME
Durant les quatre semaines passées à la
Rédaction centrale de la RTS, nous avons participé à
toutes les séances de travail qui conduisent à la production
finale des journaux. Nous avons pu observer qu'il se pose un problème de
respect de la procédure technique et professionnelle de la production
des journaux parlés. Ceci à cause de nombreuses anomalies.
III- THEME
La radio a le pouvoir de construire une relation
d'intimité avec les auditeurs.3 Et pour avoir observé
les premières radios privées de Yaoundé, nous avons
jeté notre dévolu sur la Radio Siantou à l'effet
d'observer ce qu'elle est devenue une vingtaine d'années plus tard
notamment au niveau informationnel. Après y avoir effectué un
stage d'un mois, le thème du présent travail a été
formulé ainsi : LES ANOMALIES DE LA PRODUCTION DES JOURNAUX
PARLÉS À LA RTS.
IV- OBJET
Ce travail vise à faire comprendre comment fonctionne
la Rédaction de la Radio Siantou à travers cela, identifier et
exposer les différentes anomalies et écarts observés dans
la production des journaux parlés à la RTS et enfin, esquisser
quelques solutions pour des journaux plus professionnels dans ce
média.
V- APPROCHE METHODOLOGIQUE
La méthodologie de ce rapport a consisté
à la participation à toutes les conférences de
rédaction, aux séances d'autocritique et à
l'exécution de nombreuses autres tâches de la Rédaction.
Cela nous a doté d'une substance empirique suffisante qui nous a permis
de mieux comprendre le fonctionnement de la Rédaction de la RTS,
d'isoler ses problèmes professionnels, techniques et financiers. Nous
avons ensuite procédé à des entretiens avec les
différents responsables de la radio pour avoir leur compréhension
des problèmes de leur média. Enfin, une très modeste
collecte de données a été faite dans quelques ouvrages,
cours et rapports de stages.
3 D. Payette, Le journalisme radiophonique,
Montréal, les presses de l'Université de Montréal, 2007,
p.13.
3
VI- ANNONCE DU PLAN
L'étude et l'analyse de toutes les données
à notre disposition a conduit au découpage de ce travail en trois
chapitres. Ainsi, le premier chapitre procède à la
présentation de l'entreprise, objet de notre travail à savoir la
Radio Tiéméni Siantou. Il est donc naturellement
intitulé PRESENTATION GENERALE DE LA RADIO TIÉMENI
SIANTOU.
Le chapitre deuxième est un exposé descriptif,
explicatif et analytique des anomalies qui se dégagent de la
préparation des journaux de la RTS, c'est-à-dire. C'est
également dans ce chapitre que nous identifions les conséquences
que ces faiblesses exercent sur ledit média. Il est donc intitulé
LES ANOMALIES DE LA PRODUCTION DES JOURNAUX PARLES A LA RTS ET LEURS
CONSEQUENCES.
Enfin, le troisième chapitre expose modestement
quelques solutions susceptibles de corriger les différents manquements
observés. D'où l'intitulé du chapitre, LES
SOLUTIONS AUX PROBLEMES DES JOURNAUX PARLES DE LA RADIO TIEMENI
SIANTOU.

CHAPITRE I : PRESENTATION
GENERALE DE LA RADIO
TIÉMENI SIANTOU
4
5
L'objectif de ce chapitre vise la connaissance sommaire du
média Radio Siantou dans lequel nous avons fait un stage d'un mois.
C'est à cet effet qu'on y retrouve son historique, son organisation, son
fonctionnement et ses ressources.
SECTION I : HISTORIQUE ET FICHE SIGNALETIQUE
A- HISTORIQUE
La Radio Tiéméni Siantou, RTS, voit le jour le 5
avril 1999 à Yaoundé soit, neuf ans après la promulgation
de la loi « N° 90/052 du 19 décembre 1990 » relative
à la communication sociale au Cameroun. Cette loi rentre dans une
batterie d'autres textes votés à l'Assemblée Nationale
(AN) dans le cadre de la démocratisation qui est lancée dans un
contexte de tensions socio-politiques au cours de la même période.
Son promoteur Lucien WANTOU SIANTOU est déjà aussi promoteur d'un
groupe scolaire et universitaire qui regorge en son sein un département
de journalisme et de communication. Son objectif est donc de faire du jeune
média une radio-école destinée à la formation
pratique pour les étudiants des métiers de la communication.
C'est tout naturellement qu'il en fait d'abord un démembrement de
l'institut Siantou Supérieur (ISS) de l'appellation de son
université privée. Et c'est dans le bâtiment de l'ISS
qu'est implantée la RTS jusqu'à ce jour. Mais, sous le conseil
d'un ami membre du gouvernement, il décide finalement d'en faire une
radio commerciale4 avec comme slogan « le major des FM ».
Le tout premier signal de la RTS est émis 9 avril 1999 de 6h du matin
à 19h. Les premiers mois, on y diffuse que de la musique. Sa toute
première grille des programmes est lancée le 12 juin 2000 et la
toute première émission ce jour-là est intitulée
« Décollage », présentée par Patrick Ermano.
Le 24 juin de la même année, a lieu
l'inauguration officielle en présence du Ministre de la Communication de
l'époque, Jacques FAME NDONGO, Une étape qui va donner à
la station des majors toute sa crédibilité dans l'univers
médiatique au Cameroun et plus précisément dans la ville
de Yaoundé. A la suite de cette inauguration, la fermeture des
programmes passe de 19h à 20h ensuite, à 22h et enfin à
minuit. C'est dans ce sillage qu'elle va finalement à émettre
24h/24 et 7j/7.5
La dénomination Radio Télévision Siantou
traduisait l'ambition de son promoteur Lucien Wantou Siantou. En effet, il
avait aussi en projet de lancer une chaine de télévision plus
tard mais, la loi n°2000/158 du O3 avril 2000 va interdire l'utilisation
d'une même
4 Entretien avec Eric Boniface TCHOUAKEU, chef de
station de la RTS, Ydé, le 25/08/2023.
5 Entretien avec Ebénizer DIKI,
Rédacteur en chef à la RTS, Ydé, le 24/08/2023.
6
licence d'exploitation pour une chaine de radio et de
télévision. C'est à cause de cette loi que le 21
août 2005, la radio change de nom et devient plutôt Radio
Tiéméni Siantou.6
La RTS s'impose très vite dans un environnement encore
en friche à travers des programmes à succès comme «
Kondré chaud » présentée par Rémy
NGONNO. Ou encore Zapresse, qui mobilise la capitale chaque dimanche
entre 10h et 12h, une émission de débat présentée
par Benjamin FOUDA EFFA. La radio étant un outil simple qui ne coute pas
cher7 ,
la RTS prend de l'ampleur et reste la radio la plus
écoutée de Yaoundé pendant plusieurs
années8
B- FICHE SIGNALETIQUE Tableau 1 : fiche
signalétique9
Le tableau ci-dessous regroupe toutes les informations relatives
à la RTS.
DESIGNATION
|
CONTENU
|
Nom de la station
|
Radio Tiéméni Siantou
|
Fréquence
|
90.5 FM
|
Slogan
|
La chaîne des majors
|
Siège social
|
Mvog-Mbi/ Yaoundé
|
Propriétaire
|
Lucien WANTOU SIANTOU
|
Chef de station
|
Eric Boniface TCHOUAKEU
|
Rédacteur en chef
|
Ebénizer DIKI
|
Nombre de journalistes
|
11
|
Type de radio
|
Généraliste
|
Puissance de l'émetteur
|
3000 watts
|
6 Entretien avec Eric Boniface TCHOUAKEU, chef de
station de la RTS, Ydé, le 25/08/2023.
7 D. Payette, Le journalisme radiophonique,
Montréal, les presses de l'Université de Montréal, 2007,
p.15.
8 R. M. Mbang, « La préparation du 12h et
du 18h à la RTS», Rapport de stage en vue de l'obtention du BTS,
Institut Supérieur Siantou, Ydé, 2023.
9 Archives RTS
7
Zones de diffusion
|
Yaoundé, Bafang et leurs environs
|
Heure de diffusion
|
24H/24
|
Jour de diffusion
|
7j/7
|
Fonction
|
Informer, éduquer, divertir
|
Couleurs
|
Bleu, blanc, rouge, jaune, violet
|
Langues principales
|
Français /Anglais
|
Public cible
|
Toutes les tranches d'âge
|
Date de création
|
5 avril 1999
|
Les éditions de journaux
|
6h, 12h, 14h et 18h
|
E-mail
|
www.Siantou.net
|
BP
|
04 Yaoundé
|
Rayon de diffusion
|
100 km
|
Logo
|
|
SECTION II : L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA
RADIO TIEMENI SIANTOU
A- L'ORGANISATION
La RTS est organisée comme suit :
Ø Le Président
Général
Il est le promoteur de la radio. C'est lui qui établit
la ligne éditoriale à respecter par les responsables de la radio.
Il exerce tous les droits sur ce média. Il est également au
centre de toutes les décisions importantes de la RTS. Or mis quelques
revenus
8
publicitaires, ce sont ses fonds propres qui sont mis à
disposition pour garantir le bon fonctionnement de la radio. Il s'appelle
Lucien WANTOU SIANTOU.
Ø Le Vice-président
Il assure la continuité de la mission du
Président Général quand celui-ci est indisponible. Il le
seconde donc directement et revêt toutes ses responsabilités au
sein de la radio. Stéphane WANTOU SIANTOU occupe ce poste.
Ø L'Inspectrice
Générale
Son rôle est de surveiller et contrôler comment
marche l'administration de la radio. Il en est de même de l'application
des normes et lois établies. C'est Marceline SIANTOU qui occupe
actuellement ce poste.
Ø L'Administrateur Exécutif
C'est lui qui administre la Radio Siantou du point de vue de
la supervision générale. Il lui incombe également la
responsabilité de décider du sort de la radio
indépendamment de la direction. Le présent s'appelle Christophe
Valery WANTOU.
Ø Le Chef de Station ou Chef de
Chaine
Sur le plan pratique c'est lui le patron de la RTS. Il
applique et veille au respect des recommandations faites par sa
hiérarchie. Parmi ses principales missions, il est chargé de
définir le positionnement de la station et d'en véhiculer une
bonne image. Il veille au respect pratique et à l'application des
recommandations de sa hiérarchie par ses collaborateurs. (Journalistes,
animateurs, techniciens...). C'est en fait le véritable manager de toute
les équipes de la chaine. Cette fonction est actuellement
incarnée par Eric Boniface TCHOUAKEU.
Ø Le Chef Service des Programmes
Son rôle est de gérer la programmation des
émissions et d'encadrer l'équipe qui en a la charge. C'est
à lui que revient l'établissement de la grille des programmes
destinée à plaire aux auditeurs. De même, il a pour mission
de travailler à la fidélisation et à la conquête de
nouveaux auditeurs. Pour le moment, ce poste est assuré par
Célestin WOUOFO.
Ø Le Rédacteur en Chef
En France, il est souvent appelé directeur de la
Rédaction.10 Il est le responsable de la Rédaction de
la radio et plus précisement des contenus finaux. Il
10 F. Durfour, les 100 mots du journalisme,
Paris, Que sais-je ?, 2018, p.128.
9
préside les conférences de rédaction.
Durant les conférences, il arrête les sujets à traiter, les
angles de traitement et le format des papiers que doivent produire les
journalistes lors des éditions de journaux. A cet effet, il est donc
à la tête de ces derniers et veille à l'application de la
ligne éditoriale édictée par le Président
Général au sein de la Rédaction. C'est Ebénizer
DIKI qui en assure actuellement ladite fonction
Ø Le Chef Service Politique et
Economie
Il occupe le service le plus influent à la
Rédaction. C'est la deuxième personnalité au sein de la
Rédaction après le Rédacteur en Chef. Il gère
l'actualité
politique et économique. Actuellement, ce poste est
occupé par Serge Aimé BIKOI.
Ø Le Chef Service Sports
Il a la charge, au sein de la Rédaction, de la gestion
de toutes les actualités sportives. Il a une page sport qu'il anime dans
chaque édition de journal. Le poste est actuellement occupé par
Joseph Valery FOTSO.
Ø Le Chef Service Technique
Il s'occupe de la partie technique de la radio et de
l'entretien des appareils. Il est également chargé de la
maintenance du réseau technique haute fréquence. Il assure aussi
la maintenance du studio. L'actuel se nomme Jourdin FOTSO.
Ø Le Chef Service Commercial et
Marketing
Il s'occupe de tout ce qui est lié à la
publicité à l'antenne et à l'entretien des annonceurs. Il
est aussi le garant du chiffre d'affaires et de la marge commerciale de la
radio. Il est aussi chargé de définir la stratégie
commerciale de la radio. Le détenteur actuel de ce poste est
Irène CHIMI.
Ø Le Régisseur d'antenne
Il fait la police d'antenne. Il veille à ce que les
émissions débutent à temps, que les publicités
passent effectivement au moment établi, au respect du timing et a un
regard sur les contenus des programmes. Concrètement, il s'assure du
respect scrupuleux du conducteur d'antenne qui a été soumis
à son appréciation. C'est la place qu'occupe Rigobert
Dassié.
Ø Les journalistes
Pendant les conférences de Rédaction, ils font
des propositions de sujets susceptibles d'être retenus par le
Rédacteur en Chef pour le journal. Ils s'occupent en
10
même temps de la recherche, la collecte, la recherche,
la vérification, du trie, de l'analyse, du traitement et de la
rédaction des informations.
Ø Les techniciens
Ce sont eux qui mettent en ondes les émissions de la
chaine. Ils sont aussi chargés de la conception des habillages des
programmes à diffuser. Ils s'occupent
également du montage des éléments sonores et
veillent à la bonne qualité du son.
A- LE FONCTIONNEMENT
Il s'agit ici de présenter l'ensemble des ressources
avec lesquelles fonctionne la RTS au quotidien.
a- Les ressources humaines
La RTS dispose de deux types de personnels à savoir le
personnel administratif, constitue la hiérarchie de l'entreprise
où se prennent les décisions relayées aux
opérationnels eux étant la seconde catégorie du personnel.
En principe, la hiérarchie devrait tenir une réunion une fois par
mois pour évaluer le travail fait à la radio et donner de
nouvelles instructions pour d'éventuels réajustements.
Le personnel opérationnel quant à lui est
répartie en trois équipes :
- Les journalistes. Ils travaillent à la
Rédaction pour la production de l'information et participent aussi
à l'éducation des masses. Ils sont actuellement au nombre de
11.
- Les animateurs. Ils conçoivent et produisent les
émissions de divertissement et participent aussi à
l'éducation des masses. Le RTS en compte actuellement 6.
- Les techniciens. Ils accompagnent les journalistes et les
animateurs dans la production et la diffusion des émissions. Ils
s'occupent également de la maintenance des appareils de la Radio. Ils
sont au nombre de 4.
- Les éléments du service commercial. C'est le
parent pauvre de la RTS. En dehors du Chef Service, il ne compte que le
régisseur d'antenne.
b- Les ressources matérielles
Les ressources matérielles sont constituées des
appareils suivants :
11
- Deux bancs de montage
- Deux ordinateurs pour la mise en onde
- Une table de mixage
- Un poste récepteur radio
- Cinq microphones
- Un casque d'écoute
- Un écran plat
- Un box wifi
- Une banque de rame des papiers formats A4
- Deux CT-phones11
c- Les ressources financières
En ce qui concerne les ressources financières, la RTS
tire ses revenus de fonctionnement :
- Des fonds mis à la disposition de la radio par le
promoteur
- Des fonds issus des contrats avec les annonceurs
- De la lecture des communiqués
- De la vente des tranches d'antenne
- Des dons12
SECTION III : LE DEROULEMENT DU STAGE
A- L'ACCUEIL ET LES TÂCHES EFFECTUEES
a- L'accueil
Après l'approbation de nous accueillir en stage
académique d'une durée d'un mois,
nous nous présentons à la Rédaction de la
RTS le lundi 31 juillet 2023 à 7h 30 du matin. Un monsieur d'une taille
moyenne et vêtu d'un boubou de couleur blanche sort de la salle et nous
demande : « vous cherchez quelqu'un monsieur ? ». Après lui
avoir signifier l'objet de notre présence, il nous invite à nous
assoir et à attendre le REC ; ce que nous faisons telle
l'exécution d'un ordre. Il nous fait savoir qu'il se
nomme Jean Charles Biyo'o Ela, reporter, et nous présente les trois
autres occupants déjà dans la salle. A 8h 20 minutes, un homme de
la quarantaine, la corpulence moyenne et grand de taille, entre dans la salle
et s'assoit sur la chaise en face de la mienne. C'est M. Ebénizer DIKI,
le Rédacteur en Chef. Il est aussitôt
11 Entretien avec Jourdain FOTSO, chef service
technique de la RTS, Ydé, le 24/08/2023.
12 Entretien avec Eric Boniface TCHOUAKEU, chef de
station de la RTS, Ydé, le 25/08/2023.
12
informé de l'objet de notre présence. Nous
déclinons notre identité, il nous souhaite la bienvenue et nous
communique les modalités pour le bon déroulement d'un stage
académique dans la Rédaction qu'il dirige. Un échange
très bref d'à peu près 7 minutes ! et comme pour passer
à autre chose, il déclare en faisant un geste à toute la
salle, déjà presque pleine : « on peut à
présent lancer la confé ! ». Toute cette journée sera
consacrée à l'observation du travail effectué par les
journalistes de la Rédaction. Aux environs de 18h30 minutes, le REC nous
demande de rentrer à la maison et d'être là le lendemain 15
minutes au moins avant 8h30, début de la Conférence de
Rédaction.
a- Les activités effectuées durant le
stage
Notre stage a duré un mois, soit du 31 juillet au 31
août 2023. Nous avons donc effectué les tâches suivantes
:
Ø Première semaine
Nous avons assisté à toutes les
conférences de rédaction de cette semaine pendant lesquelles nous
avons proposé plusieurs sujets d'actualité pour les
éditons de journaux de 12h car, il nous avait été
demandé de suivre les journaux à la maison chaque matin et de
noter sur un calepin les sujets qui nous semblaient intéressant pour le
journal. Chaque matin, à notre arrivée à la
Rédaction, nous avions la charge d'aller acheter deux journaux ; le
quotidien Cameroon Tribune et le journal Mutations dont on exploitait
également les informations.
Ø Deuxième semaine
Nous avons continué à jouer le même
rôle que celui de la première semaine. A côté de
cela, le Rec nous a montré comment rédiger une brève et un
filet à partir d'un article de presse. Tâche que nous avons
effectuée comme un entrainement. Durant toute cette journée, nous
rédigions sur un feuillet, il apportait des corrections et à
chaque fois nous recommencions avec un autre sujet ou le même. Le
lendemain mardi, après la conférence de Rédaction, il nous
a été demandé de rédiger quatre brèves pour
le journal de 12h. deux ont été jugées comestibles (pour
reprendre les mots du présentateur, Célestin Wouofo) et ont
été lues au journal. C'est ainsi que dès le lendemain, il
nous a été demandé d'être présent en studio
à chaque journal parlé, question de vivre l'ambiance de ce moment
et d'être prêt à aller au pas de course
récupérer ce dont pourrait éventuellement avoir besoin le
présentateur du journal à la salle de Rédactions. Cela
n'est d'ailleurs arrivé qu'une seule fois en un mois, lorsqu'il avait
oublié un chapeau de la page des sports à la Rédaction. La
même semaine, nous avons également appris à rédiger
un chapô.
Ø 13
Troisième semaine
La troisième semaine a débuté avec les
descentes sur le terrain aux côtés d'un reporter qui, à
côté du travail qui lui était imparti, était
chargé de nous montrer les ficelles pour arracher la réaction
d'un anonyme à notre micro. Durant toute cette semaine, nous avons
collecté les réactions de nombreux passants sur des sujets divers
et monter des vox-pop et des reportages dont certains sont tous passés
soit au journal de 12h, soit à celui de 18h et parfois rejoués le
lendemain au journal de 6h du matin. Cette tâche ne nous exemptait pas
des autres tâches susmentionnées.
Ø Quatrième semaine
La dernière semaine de notre stage nous avons
poursuivi avec les mêmes tâches notre travail a été
un peu plus densifié que d'habitude avec désormais deux
reportages par jour : l'un à 12h et l'autre à 18h. Toutefois,
notre stage n'a pas été un long fleuve tranquille
dénué de toute difficulté.
A- LES DIFFICULTES ET LE BILAN DU STAGE
a- Les difficultés
Du point de vue professionnel, la difficulté a
été de nous imprégner du rythme de travail pratiqué
dans cette Rédaction. Entre la fin de la conférence de
rédaction et le début du journal de 12h, il n'y a que deux
heures, deux petites heures. C'est dans cette intervalle qu'il faut descendre
sur le terrain, collecter, rédiger son papier et monter les extraits
sonores ; ce qui est très difficile quand on est nouveau dans un tel
environnement. Et cela a forcément un impact sur la qualité du
travail et oblige à travailler dans un climat de pression. Il y avait
enfin la difficulté à bien cerner la ligne éditorial sur
laquelle chaque journaliste avait sa définition. Cette divergence nous a
créé de nombreux soucis pour effectuer notre travail.
Au plan technique, il y a eu la difficulté à
accéder au banc de montage pour le traitement des éléments
sonores recueillis sur le terrain pour la réalisation de nos papiers
(vox-pop ou un reportage.) Effet, il n'existe que deux bancs de montages
à la salle de Rédaction. Ils sont généralement
saturés au regard du nombre de journalistes qui composent la
Rédaction de la RTS. Plus grave encore, les deux ordinateurs buggent
régulièrement ou affichent une certaine lenteur dans
l'exécution des tâches. Cela contribue à aggraver le climat
de tension à l'approche du journal. Et dans une telle situation
l'élément du stagiaire est généralement
renvoyé pour un passage au journal de 18h. Il y avait enfin la question
du manque de dictaphone au sein de la Rédaction qui n'en a qu'un seul,
pour une dizaine de journalistes et
14
stagiaires. Face à cette difficulté, tout le
monde se rabat sur l'enregistreur de son téléphone androïde.
Un véritable calvaire pour ceux qui n'en avait pas comme nous dont le
téléphone avait un souci d'enregistreur.
b- Le bilan
Globalement, malgré les nombreuses difficultés
rencontrées, notre passage à la RTS nous a satisfait et nous y
avons beaucoup appris.
Ø Sur le plan académique
Nous avons pu apprendre à allier la théorie
à la pratique. C'est ainsi que nous nous sommes
régulièrement basés sur les cours qui nous ont
été dispensés et les avons régulièrement
adaptés à la réalité du terrain chaque fois que le
cours exprimait certaines limites. Nous sommes repartis de ce stage à la
RTS en sachant déjà rédiger un chapô, une
brève, un filet, un papier de reportage ou encore un vox-pop. De
même, En effet, nous avons pu retenir les différentes
étapes à traverser pour la réalisation d'un journal
parlé. De la conférence de rédaction à la diffusion
à l'antenne en passant par la collecte sur le terrain et le traitement
des informations, nous avons pu tout expérimenter dans l'ensemble. Nous
également pu mettre en pratique la technique de la pyramide
inversée.
Ø Sur le plan professionnel
Nous avons appris la conduite à tenir dans une
Rédaction et le respect de l'éthique et de la déontologie
dans le traitement des informations. Le respect des journalistes ascendants et
expérimentés. Il y a surtout notre capacité à
travailler sous pression qui a véritablement augmenté grâce
à cette expérience. Nous avons aussi pris connaissance des
différentes opportunités et difficultés qui gravitent
autour du métier de journaliste. La relation qu'entretient le
journaliste et la société et la perception que celle-ci a de lui
constitue également un acquis dans notre expérience.
Ø Sur le plan relationnel
De nature renfermée, notre passage à la RTS dans
le cadre de notre stage académique, nous a permis de nous ouvrir
davantage. Nous avons non seulement pu tisser des liens en internes avec le
personnel de la radio, mais aussi avec les personnes extérieures. Nous
ressortons donc de là avec un riche carnet d'adresses et de nouveaux
contacts. Nous avons d'ailleurs été invités par le Chef de
Chaine et le Rédacteur en Chef à rejoindre la Rédaction de
la RTS en tant que stagiaire professionnel une fois notre formation
achevée si jamais nous le souhaitons.
15
Le tableau ci-dessous constitue la version chiffée du
bilan des taches effectuées durant notre passage à la
Rédaction de la RTS.
Tableau 2 : Bilan de la production
Désignation/Genre
|
Nombre
|
Exploités
|
Non exploités
|
Reportage
|
11
|
9
|
2
|
Vox-pop
|
9
|
7
|
2
|
Filet
|
4
|
3
|
1
|
Brève
|
19
|
15
|
4
|
Total
|
43
|
34
|
9
|
Source : nous-même

CHAPITRE II : LES ANOMALIES
DE LA PRODUCTION DES
JOURNAUX PARLES A LA RTS
ET LEURS CONSEQUENCES
16
17
Ce chapitre est une balade à travers tout le processus
de fabrication des journaux parlés à la Radio
Tiéméni Siantou. Ainsi, la première section procède
à une description détaillée des différentes
étapes qui concourent à la fabrication des journaux de la RTS et
à une identification, puis un exposé sur les différentes
faiblesses qui empêchent une meilleure qualité des journaux de 6h,
12h, 14h, et 18h. La seconde section, elle, analyse les conséquences de
ces limites sur la qualité des journaux et sur la radio elle-même
et bien d'autres aspect.
SECTION I : LA CONSTRUCTION DES JOURNAUX PARLES A LA
RTS
Cette section montre comment se préparent les quatre
journaux parlés de la Radio Tiéméni Siantou en
présentant les différentes étapes qui chutent par la
présentation du journal en studio. Elle isole par ailleurs les limites
qui ressortent de ce processus.
A- LE PROCESSUS DE FABRICATION DES JOURNAUX A LA RTS
a- Le journal de 6h
Il existe un présentateur du journal du journal de 6h
par mois. Il est proposé par le REC et désigné par le Chef
de Chaine qui valide la programmation mensuelle venue de la Rédaction.
Elle est alors affichée sur le tableau pour consultation par les
concernés. Une fois qu'un reporter est informé de sa
programmation au journal de 6h, il prend toutes les dispositions. Autrement
dit, il se met à l'esprit que c'est lui, non seulement qui
prépare le journal mais aussi qui le présente. Ainsi, le
présentateur du 6h se lève entre 4h et 4h3013 pour
débuter la préparation de son journal.
Généralement, il le prépare avec deux ou trois sources
médiatiques à savoir la CRTV pour les informations locales et RFI
et/ou BBC pour l'actualité étrangère. Il prend une
importante partie de ses notes dans les éditions de minuit puis de 4h.
C'est à la suite de cela et sur la base de ces notes qu'il rédige
les brèves qu'il lira au journal de
6h. il y ajoute un ou deux papiers du journal
de 18h et arrive généralement à la radio entre 10 et 15
minutes avant 6h, question de mieux s'imprégner de ses textes et de
choisir les papiers de la veille qui doivent être rediffusés.
C'est donc ainsi que ce prépare le journal de 6h à la RTS. Une
préparation bien différente du 12h.
b- Le journal de 12h
Sa préparation débute avec la conférence
de Rédaction c'est-à-dire à 8h30. C'est d'ailleurs le seul
journal qui est précédé d'une conférence de
rédaction.
13 Entretien avec Jean Charles BIYO'O ELLA ,
présentateur du 6h, Ydé, le 23/08/2023.
18
- La conférence de rédaction
L'heure officielle du début de la conférence de
rédaction du 12h à la RTS est de 8h30. Mais,
régulièrement, elle débute après cette heure. Le
retard et l'absence de certains responsables et journalistes aux
conférences de rédaction est un phénomène
régulier. D'abord, la conférence de Rédaction commence par
les propositions de sujets issus des annonces du journal de 6h de la RTS. Son
présentateur, qui est tenu d'y être présent, relit sujet
par sujet, le contenu de son conducteur. Ensuite, les autres journalistes font
des propositions de sujets d'actualité. Tous ces sujets sont
notés par le REC qui sélectionne ceux qui doivent être
traités. Il faut observer que les sujets ont généralement
pour origine, les communiqués des administrations publiques et
privées, mais aussi et surtout ceux tirés des autres
médias particulièrement, la CRTV poste nationale, les journaux
Mutations, Cameroon Tribune et parfois Le Jour pour l'actualité
nationale, RFI et BBC pour l'actualité internationale. Puis, suivent les
débats sur chaque sujet. Enfin, le REC arrête l'angle de
traitement de chaque sujet et les attribue aux journalistes qui doivent passer
au journal de 12h et chacun descend sur le terrain pour la collecte.
- La descente sur le terrain
Les journalistes descendent sur le terrain soit pour des
reportages soit pour les comptes-rendus des événements
organisés par des ministères dans la plupart des cas. Cependant,
la majorité des papiers sont des papiers assis, des démarquages
de certains articles de la presse écrite. Les techniques de recherche
qu'ils utilisent le plus sont la collecte et la découverte.
- Le matériel de la collecte
Pour la recherche des informations dans le cadre des journaux
les reporters de la RTS disposent des outils ci-après :
Ø Des smartphones
Ø Des blocs-notes
Ø Des stylos à bille
Ø Un dictaphone pour toute la Rédaction
- La rédaction et le montage des
papiers
Les journalistes à la RTS rédigent leurs papiers
en tenant compte des questions de référence. Il y a
généralement très peu de tournures et de lourdeurs dans
leurs textes. Ce qui revient à dire que la rédaction, à la
RTS est faite dans un style simple et clair même si l'on
19
note parfois des exceptions avec l'usage par certains des
expressions issues du langage soutenu. La durée des papiers va
généralement au-delà de 1 minute 30 secondes. Après
avoir rédigé, c'est le reporter qui procède lui-même
au montage de son papier et à son enregistrement quand c'est
nécessaire. Il se fait au banc de montage situé au sein de la
salle de rédaction. Le logiciel utilisé est Cool Edit. Cependant,
la majorité des papiers passe en direct lors du journal de 12h. C'est
dans ce cadre que tous les papiers sont enregistrés et
sauvegardés dans l'ordinateur de diffusion pour usage au 18h.
- La réalisation
La réalisation à la RTS est souvent
assurée par deux personnes. L'une à la mise en onde et l'autre
comme réalisateur proprement dit. Les deux travaillent en synergie pour
la réussite dudit journal. Mais à certains moments, il arrive
qu'une seule personne soit à la charge de toute la réalisation
à savoir le technicien metteur en ondes.
- La présentation du journal
La présentation des éditions de journaux de 12h
et 18h à la RTS est faite par tous les journalistes de la
Rédaction. Ils font une rotation mensuelle selon la programmation du
REC. Le journal va généralement au-delà de 30 minutes qui
lui sont accordé. Les présentateurs sont audibles et
présents à l'antenne. Ils transmettent les informations de
manière fluide. Le 12h, contient tous les éléments d'un
journal : les titres, les lancements, les reportages, les brèves, les
transitions, etc. lors du 12h, le présentateur est en studio avec ses
reporters. Il existe très souvent des désaccords avec la
technique lors de la présentation des journaux. Un extrait qui vient en
retard, un papier enregistré qu'on ne retrouve plus dans la machine, le
bug des ordinateurs, la distraction du metteur en onde, sont très
fréquents et déteignent sur la qualité du journal. A la
fin du journal, présentateur et reporters se retrouvent tous à la
salle de rédaction où pendant une trentaine de minutes ils
autopsient le journal pour voir ce qui a bien marché ou pas. C'est
également durant cette séance que les papiers du 12h qui doivent
être reconduits au 18h sont arrêtés.
c- Le journal de 14h
C'est le journal parlé en langue anglaise, le seul
d'ailleurs qui existent à la RTS. Il est présenté par un
anglophone, originaire de l'une des Régions anglophones du pays. L'un
d'entre eux est programmé pour sa présentation chaque mois. C'est
durant la conférence de Rédaction du matin, prioritairement
réservée au journal de 12h, que quelques papiers sont
affectés aux journalistes anglophones. Il s'agit des versions anglaises
de certains papiers attribués aux journalistes francophones. Parfois,
certains journalistes anglophones font
20
purement et simplement une traduction de certains papiers
déjà rédigés en français, sans en modifier
une quelconque virgule : un véritable copier-coller anglicisé.
Contrairement au journal de 12h, celui de 14h n'est pas suivi d'une
séance d'auto-critique.
d- Le journal de 18h
Le journal de 18h est à 90% une copie de celui de
12h. il est préparé par son
seul présentateur qui se retrouve aussi seul en studio. Par
conséquent, il ne bénéficie pas d'une conférence de
Rédaction, encore moins d'une séance d'auto-critique comme c'est
de tradition ici pour le journal de 12h. C'est d'ailleurs lors de la
séance après le journal de 12h que le REC indique les papiers de
12h qui seront reconduits au journal de 18h. Pour le reste, le
présentateur écoute le journal de 17h au poste national, y glane
quelques informations qu'ils réécrit sous-forme de brèves,
de notes ou de filets question d'ajouter un brin de nouveau dans son journal.
Dans certains cas, il est aidé par un ou des stagiaires lorsqu'il en
existe à la Rédaction. Dans de rares cas, le journal de 18h
bénéficie de la présence en studio d'un reporter qui est
allé couvrir un évènement qui avait lieu dans
l'après-midi et qui vient en faire un compte-rendu.
A- LES LIMITES DANS LA PRODUCTION DES JOURNAUX A LA RTS
a- Le journal de 6h
C'est un journal quasiment orphelin. Sa préparation, sa
réalisation et sa présentation incombent à une seule
personne. Les informations contenues dans ce journal sont soit une
réécriture des informations tirées du journal de 20h et/ou
de minuit au poste nationale de la CRTV, soit alors un réchauffé
des papiers de la veille notamment ceux déjà
écoutés au 12h et au 18h. Pour le premier aspect, une bonne
partie du journal est préparée et rédigée à
la maison par le présentateur dans le confort que lui offre son
domicile, ce qui n'est pas toujours évident pour ce dernier. C'est
généralement au pas de course, essoufflé par
conséquent diminué énergiquement qu'il arrive à la
maison de la radio. Quel que soit l'heure à laquelle il arrive, il va
directement dans la machine de diffusion et sélectionne quelques papiers
de la veille qui doivent être rediffusés dans le journal qu'il
s'apprête à présenter. Cela est fait quelques temps
après avoir sélectionné les chapeaux et les brèves
qui doivent faire partie de son journal. C'est avec la même pression
qu'il confectionne très rapidement le conducteur du journal et le remet
au technicien en place pour la diffusion. Il présente son journal seul
en studio et décide de tout sur ledit journal. Après le journal,
le présentateur attend la conférence de rédaction sur
place à
21
la Rédaction et profite pour se rendormir sur une table
à la salle de Rédaction pour reprendre des forces. Et il n'est
pas exclu qu'il lui soit attribué un papier pour le journal de 12h.
b- Le journal de 12h
De prime abord apparait la question de la ponctualité.
Officiellement la conférence de Rédaction est sensée
débuter à 8h30 mais, cette heure n'est pas toujours
respectée. Non seulement les conférences débutent
couramment après cette heure, mais aussi, les journalistes arrivent
régulièrement quand la conférence a déjà
commencé. Le deuxième aspect repose sur certaines informations
qui, généralement sont reprises d'autres médias ; la plus
grande victime est la page étrangère. Les sources tournent autour
de RFI et BBC. La page étrangère est le parent pauvre des
éditions de journaux. Le plus souvent, elle est confiée au
journaliste le moins expérimenté, quand ce n'est pas un
stagiaire. Ce dernier ne fait souvent que copier in extenso ce qui est
écrit ou dit dans ces médias sans aucun recoupement par
conséquent fait de la RTS le relais de ces médias. Le montage des
papiers et des éléments sonores ramenés du terrain est
également un goulot d'étranglement pour les journalistes qui se
préparent pour le journal de 12h étant donné qu'il
n'existe que deux bancs de montage pour une quinzaine de personnes. Autre
chose, les reporters ont un temps extrêmement court pour la production de
leurs papiers, le présentateur aussi pour se préparer pour le
journal. En effet, la conférence de Rédaction qui est
sensée s'achever à 10h va parfois au-delà de cette borne.
Ainsi, les journalistes ne disposent en principe que de deux heures pour le
terrain, le traitement, la rédaction et parfois le montage de leurs
papiers. Ce qui fait que, systématiquement ces derniers déposent
leurs chapô auprès du présentateur aux encablures de 12h,
parfois même au cours du journal. Les journalistes du service des sports
sont coutumiers du fait. Evidement dans ces conditions, le présentateur
n'a pas le temps de bien s'imprégner des chapôs qu'il va lire en
studio. De nombreuses anomalies susmentionnées sont également
contenues dans les éditions de journaux de l'après midi notamment
à 14h.
c- Le journal de 14h
Le journal de 14h produit par le desk anglophone souffre d'un
problème congénital. C'est un desk qui manque de personnel, il
n'est constitué que de 4 journalistes. Soit deux hommes et deux femmes.
Ainsi, le présentateur ne se retrouve en studio qu'avec 3 journalistes
pour son journal, donc trois papiers qu'il renforce par de nombreuses
brèves pour parvenir (rarement) aux 15 minutes réservées
à ce journal. En outre, ce journal est une reprise anglophonisée
des informations du journal de 12h. Ce qui fait que certains journalistes du
desk anglais se contentent souvent d'attendre la fin du 12h pour
réécrire en anglais un papier
22
en français. Ce journal n'a pas une séance
d'auto-critique comme c'est le cas avec le journal de 12h.
d- Le journal de 18h
Sa faiblesse la plus importante est qu'il constitue un clone
du journal de la mi-journée qui est le 12h. Car, 80 à 90% des
papiers et des informations du journal de 12h sont reconduits dans le 18h. Ce
qui fait qu'on a l'impression de vivre une redondance. Ici, le
présentateur organise le journal seul et se retrouve seul en studio.
Toutefois, très rarement, il arrive qu'il soit accompagné d'un ou
deux reporters lorsqu'il y a eu un évènement que la
Rédaction a jugé importante dans l'après-midi.
Contrairement au journal de 12h, celui-ci ne bénéficie pas d'une
autopsie pour en identifier les imperfections et les corriger pour l'avenir.
SECTION II : LES CONSEQUENCES DE LA SOUS-PREPARATION DES
JOURNAUX A LA RTS
Cette deuxième section montre comment ces limites
impactent la qualité des éditions de journaux et sur la radio
elle-même.
A- LES CONSEQUENCES INTERNES
De manière générale, la
préparation approximative et négligée des journaux de la
RTS structure et pérennise un environnent susceptible de faire grandir
les différentes pesanteurs déjà mentionnées plus
haut. En d'autres termes, certains maux et contre-valeurs au plan professionnel
s'accentuent. Les retards qui sont quasiment systématisés
à la Rédaction de la RTS laissent transparaitre l'image d'une
Rédaction qui s'accommode de l'indiscipline, par conséquent qui
n'a pas le souci de bien, voire de mieux faire ; la question n'est d'ailleurs
pas abordée ne serait-ce qu'une seule fois par les responsables de la
radio durant tout notre stage.
Par ailleurs, la position accordée aux journalistes
anglophones n'arrange pas la stabilité de la Rédaction. Il se
plaignent de n'être que quatre et de n'avoir qu'une seule édition
de journal contrairement à leurs collègues francophones, au
nombre de 11 avec trois éditions de journaux. Au sein des anglophones de
la Rédaction, il est développé un complexe
d'infériorité et de marginalisation. Toute chose qui brise en
permanence l'harmonie entre les deux factions du groupe. Ce problème
accentue la lourdeur et la désinvolture des journalistes d'expression
anglophone.
23
Le journal de 18h est très peu sollicité par les
annonceurs. Cela provient du fait qu'il présente très peu
d'originalité et donc très peu d'enjeux pour eux. Ils sont
convaincus qu'il est très peu écouté par les
auditeurs.14
Le présentateur du journal de 6h est
généralement le journaliste le plus surchargé de la
Rédaction en termes de travail. On a pu observer qu'à partir de
la troisième semaine il commence à présenter de
sérieux signes de fatigue et naturellement cela prend un coup sur la
qualité de sa production.
L'autre aspect observé durant les 30 jours
passés à la Rédaction de la RTS est lié aux
finances. Les journalistes reçoivent 2500 francs cfa chaque début
de semaine en guise de frais de reportage. Cela revient à 500 francs par
jour. Or, le prix du taxi coûte au bas mot 300 francs. Des journalistes
estiment qu'ils sont poussés au découragement avec de telles
sommes. Tout ceci a forcément un impact important au niveau
exogène.
B- LES CONSEQUENCES EXOGENES
Ø Sur les auditeurs
Le fait pour la RTS de ne pas commencer ses journaux aux
heures indiquées, pousse les auditeurs à aller voir ailleurs,
c'est-à-dire là où le journal ne commence pas avec du
retard. Et puisque la situation ne s'améliore pas mais, perdure
plutôt en se systématisant, il va sans dire que de l'audience
continuera à chuter ce qui fait prendre un coup sérieux sur
l'image même de la radio.
Ø Sur les annonceurs
Il existe deux moments où cette radio fait passer le
plus grand nombre d'annonces : avant et après le journal de 12h. Ainsi,
un journal de 12h qui perd en envergure, influence négativement les
annonceurs qui préfèrent généralement mettre leur
argent là où il y a un peu plus de sérieux pour être
convaincu d'une rentabilité certaine.
Ø Sur les rentrées financières de
la RTS
En dehors de la subvention régulière de son
promoteur, M. Wantou Siantou, les principaux revenus de la RTS sont
essentiellement issus de la publicité. Et selon le Chef de Chaine, la
radio connait depuis une dizaine d'années une importante
régression de ses
14 Entretien avec Irène CHIMI , chef service
commercial, Ydé, le 23/08/2023.
ressources financières. La courbe reste
baissière et se stabilise quelques rares années dans
l'intervalle. Il explique ce phénomène par la multiplication des
radios sur la bande fm mais reconnait tout de même que ce n'est qu'une
hypothèse et que la radio n'a jamais fait une véritable
étude pour déterminer exactement la principale cause de ce
phénomène. Il ne rejette pas cependant le fait que la baisse de
la qualité des programmes notamment les journaux influence les
variations des entrées financières de la radio réduisant
par ce fait même l'enthousiasme des annonceurs.15
Ø Sur le top management de la radio
Selon le chef de chaine de la RTS, la haute hiérarchie
de la radio marque, depuis quelques années, sa réticence à
financer les projets qu'il lui propose sur la radio. Il fait savoir que la
hiérarchie se plaint justement du fait que la radio ne rentabilise plus
comme c'était le cas dans les années 2000. Cet état des
choses a fini par rendre difficile la cohabitation entre le top management et
les employés de la radio.
24
15 Entretien avec Eric Boniface TCHOUAKEU, Chef de
Chaine de la RTS, Ydé, le 25/08/2023.

CHAPITRE III : LES SOLUTIONS
AUX PROBLEMES DES JOURNAUX
PARLES DE LA RADIO TIEMENI
SIANTOU.
25
26
Ce chapitre suggère quelques pistes susceptibles
d'apporter des solutions aux anomalies identifiées dans le processus de
préparation des journaux parlés à la Radio
Tiéméni Siantou. Aussi est-il structuré en deux sections
:
SECTION I : LES SOLUTIONS TECHNIQUES
A-LE RESPECT DE LA PROCEDURE DE PREPARATION D'UN JOURNAL
PARLE
La préparation d'un journal en radio est un long
processus à accomplir. Pour ce faire, il est demandé de respecter
toutes les étapes ci-après.
Ø La conférence de rédaction
La conférence est une réunion de travail au
cours de laquelle les journalistes d'un média se rassemblent en
présence du Rédacteur en chef pour parler et décider du
traitement qu'ils vont apporter à l'actualité. C'est un moment
solennel où le présentateur a besoin de savoir ce que vont lui
ramener ses reporters, et ces derniers de savoir sous quel angle la
Rédaction a choisi d'aborder l'événement ou le sujet
sélectionné. La conférence de rédaction implique
donc la participation de tous les membres de la Rédaction.
C'est-à-dire le REC, le REC adjoint, les chefs services Politique,
économie, société, Culture, sports, les journalistes
reporters et le présentateur du journal. Ses articulations sont
essentiellement basées sur :
+ La critique de l'édition précédente
+ La revue des problèmes qui minent l'entreprise et qui
impactent la production du
journal
+ La proposition des sujets
+ La sélection des sujets
+ L'angle des sujets
+ L'attribution des sujets
+ Le pré conducteur
Ø La descente sur le terrain
C'est la deuxième étape à franchir dans
la préparation d'un journal. Elle est nécessairement obligatoire.
La descente sur le terrain incombe donc au journaliste de se livrer à la
recherche des informations. Cette recherche implique l'application de plusieurs
techniques à savoir :
+ La collecte
27
+ La découverte + Le dépistage + L'analyse
Ø Le matériel de la collecte
La collecte des informations ne se fait pas les mains vides.
Elle nécessite un certain
nombre de matériels. A cet effet, le journaliste à
la recherche d'une information doit se munir
des outils suivants :
+ Un dictaphone
+ Un bloc-notes
+ Un stylo à bille
+ Un carnet d'adresses
+ Un smartphone
Ø Le traitement des informations
Le traitement d'une information est une étape
obligatoire dans la préparation d'un journal. Cela consiste
concrètement à passer en revue toutes les informations
reçues sur le terrain ou de toute autre source. Le journaliste doit donc
se plier à certaines exigences à ce niveau. Il doit lire et
relire à plusieurs reprises les documents comportant des nouvelles,
déchiffrer mentalement ou reconstituer une information sans la
dépouiller de sa véracité. Tout ceci sans l'orienter dans
un sens pour influencer l'opinion des auditeurs. Il doit agir ici avec
objectivité et impartialité. Cela doit se ressentir dans la
rédaction. Il doit pouvoir dissocier le vrai du faux, vérifier
l'exactitude d'une information et penser à son recoupement.
Ø La rédaction
C'est ici qu'on juge le maçon au pied du mur. Le
reporter doit à ce niveau mettre en exergue le style et
l'écriture journalistique dans la transmission des informations. La
rédaction nécessite le respect d'un certain nombre de
critères. Il s'agit de la définition de l'angle du papier, le
respect de la ligne éditoriale, la concision, la précision et la
clarté dans l'écriture. Le journaliste se doit de formuler
dès les premières lignes de son papier l'essentiel de
l'information. Ecrire pour un média demande beaucoup de concentration et
de discipline. Le reporter porte donc sur lui une lourde responsabilité.
Il a pour mission de captiver et de maintenir l'attention de l'auditeur, de
donner vie à son papier. Il doit pouvoir se mettre à la place de
celui qui l'écoute. Le message doit passer avec beaucoup de
fluidité sans trop chercher à vouloir perdre le niveau de
compréhension des auditeurs. Cela passe notamment
28
par une bonne hiérarchisation des idées, des
phrases simples et faciles à assimiler. Les éléments
constitutifs d'un papier doivent scrupuleusement ressortir. Notamment
l'attaque, le développement et la chute. Sans omettre le chapeau de
lancement qui est destiné au présentateur du journal. Un papier
radio doit comporter toutes les réponses aux questions de
références (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi
?). Si le journaliste fait omission de cela, son papier sera vide de contenu et
n'intéressera personne, même pas le plus analphabète des
auditeurs. Le journaliste doit veiller également à ce que son
papier fasse au maximum 1minute 30 secondes.
Ø L'enregistrement des papiers
Après la rédaction de son papier, le
journaliste passe à l'enregistrement. Cette étape lui permet de
transformer ses écrits en bande sonore. Elle se fait
généralement dans un studio d'enregistrement pour avoir une
meilleure qualité du son. Il peut sembler superflu de le rappeler mais
l'essentiel de la radio passe par les oreilles des auditeurs. Il est donc
impératif que la qualité sonore des extraits permette d'entendre
le document sans effort. On ne doit pas attendre de l'auditoire de la radio
qu'il soit indulgent face à une qualité sonore douteuse à
moins que la nature de l'enregistrement soit d'une importance telle qu'elle
puisse le justifier. L'enregistrement en radio n'est pas obligatoire. Certains
reporters peuvent choisir de faire autrement. C'est-à-dire rendre leurs
papiers directement à l'antenne.
Ø Le montage des papiers
Lorsqu'on finit de faire l'enregistrement de son papier, on
passe ensuite au montage. Dans la plupart des cas, un papier enregistré
n'est jamais trop parfait. Il faut donc opérer une toute petite magie
pour essayer de le rendre au goût du reporter. Le montage sert donc
à couper les vides de l'enregistrement, insérer les extraits s'il
en existe, à mettre les effets sonores. Dans les chaines de radio, cette
opération se fait au niveau du banc de montage. Elle nécessite un
ordinateur performant et un logiciel adéquat. Les plus en vue sont :
Adobe audition, Cool edit, Audacity.
Ø La deuxième conférence de
rédaction
C'est la dernière concertation avant le journal entre
les journalistes, le Rédacteur en chef et le présentateur. Cette
rencontre consiste à faire un point sur l'évolution des travaux
de tout un chacun. Ici, tout le monde donne la progression de son papier. Cette
conférence vise également à tabler sur les titres, la
hiérarchisation et le fil conducteur du journal.
Ø 29
La réalisation
La réalisation en radio consiste à participer
à l'écriture du conducteur d'antenne et à son
exécution en direct. Les acteurs de la réalisation du journal ont
pour mission de bien respecter le cahier des charges préétablis
par la direction d'antenne.
Ø La présentation du journal
Présenter un journal engage la responsabilité du
présentateur et de toute l'équipe. Un journal est fait des
titres, de lancements, de reportages et de brèves. C'est une musique. Sa
durée est de 10 à 15 minutes, ou plus selon le choix de la radio.
Le présentateur doit donc savoir tenir compte du temps qui est
alloué à une édition d'informations. Il doit
parallèlement respecter à la lettre le fil conducteur du journal
qui a été établi. La présentation d'un journal
exige au journaliste la discipline et un esprit de résilience face
à un incident éventuel durant le journal. Il doit pouvoir
s'approprier le contenu du journal, lui donner une coloration, un rythme de
lecture. Le présentateur est celui qui donne le ton au journal. Il est
l'ambassadeur. Il doit être audible au niveau des auditeurs. Aussi
doit-il avoir une bonne diction, intonation, articulation, un bon débit
et une belle voix.
In fine, il faut donner plus de temps aux journalistes entre
la fin de la conférence de Rédaction et le début du
journal. Cela leur permettra de mieux faire leurs papiers. Cela sous-entend
aussi qu'il y a des sujets ponctuels qui devraient leur être
attribués la veille ou bien avant pas seulement durant la
conférence de Rédaction.
B- DE LA DISCIPLINE
La RTS doit veiller à ce que les journalistes de la
Rédaction redoublent d'efforts en ce qui concerne la ponctualité.
Cette ponctualité devra donc intervenir à deux niveaux. D'une
part, ils doivent arriver à l'heure indiquée à la
conférence de Rédaction. Ce qui permettra de densifier et de
diversifier davantage les sujets qui seront choisis pour le menu du journal et
de respecter le temps imparti à la conférence. D'autre part, il y
a l'exigence de débuter les journaux à temps, c'est-à-dire
aux heures indiquées. Les retards réguliers rongent la
crédibilité des journaux, des journalistes et des médias,
et font partir les auditeurs et les annonceurs. Par contre, la
ponctualité crédibilise et fidélise.
Par ailleurs, ils doivent être exigeants sur la longueur
des papiers. Cela permettra aux journaux d'être plus digestes et par
conséquents plus attractifs. Ils seront d'ailleurs davantage attractifs
si le contenu regorge moins de sujets institutionnels mais plus de sujets de
proximité
30
qui touchent directement aux problèmes des populations
; cela implique plus de reportages que de comptes-rendus des
évènements ministériels.
Enfin, le journal de 18h doit être repensé pour
qu'il soit toujours plus actualisé et non une pâle copie du
journal de 12h. Le desk anglophone doit être densifié en personnel
pour permettre au journal de 14h de monter en envergure et élargir son
auditoire et par ricochet d'éventuels annonceurs. Quand au journal de
6h, il ne doit plus être laisser entre les mains d'un seul journaliste.
Il faut ainsi adjoindre au présentateur de ce journal, au moins un
réalisateur et lui éviter en plus le travail lié au
journal de 12h.
En dehors d'avoir une réunion d'évaluation
mensuelle pour toute la radio, il est important que la Rédaction tienne
une réunion d'évaluation chaque semaine pour évaluer le
travail effectué durant toute la semaine. Cela permettra de tenir en
permanence à la main les problèmes et autres pesanteurs qui
minent la Rédaction afin d'y apporter des solutions en permanence. Pour
être plus efficace, ces solutions techniques ou professionnelles doivent
être ajoutées aux solutions strictement administratives.
SECTION II : LES SOLUTIONS ADMINISTRATIVES
Elles peuvent être regrouper en deux catégories
à savoir les mesures internes et les mesures externes.
A- LES SOLUTIONS INTERNES
Du côté de la haute hiérarchie, elle se
doit de prendre ce problème à bras le corps en autopsiant
entièrement la RTS afin d'identifier les différentes pesanteurs
qui tirent la radio vers les profondeurs ainsi que leur origine. Pour cela il
faut une étude sérieuse confiée aux expert en la
matière. Elle doit être prête à investir pour
redonner confiance aux journalistes de la Rédaction qui travaillent dans
des conditions très difficiles. Car, sans investissement, il n'y a pas
de rentabilité. Cela exige forcément la mobilisation et
l'injection de quelques fonds. Autrement dit, il faut augmenter les frais de
reportage, procéder à la densification du personnel,
améliorer et augmenter le matériel informatique, etc. Il faut
également prévoir sur l'année une ou des séances de
recyclages pour permettre aux journalistes de s'arrimer
régulièrement aux nouvelles réalités du
métier.
31
B- LES SOLUTIONS EXOGENES OU GOUVERNEMENTALES
Elles sont globales c'est-à-dire liées à
tous les médias privés car tous en souffrent. Il est question de
la redevance audiovisuelle. C'est une subvention, un accompagnement que les
gouvernements font généralement pour permettre aux médias
de mieux s'en sortir. Elle peut être octroyée soit
financièrement soit par des exonérations diverses. Mais, il se
trouve qu'au Cameroun, le gouvernement octroie ce qu'il appelle aide publique
à la presse privée. C'est une somme très modeste où
il y a des médias qui s'en sortent parfois avec moins de 500.000 et
d'autres pas ! Puisque ce problème ne concerne pas qu'une seule radio,
que peut alors faire la RTS serait-on tenté de se demander ? Le
problème étant global, il faut également une approche
globale. Ce qui revient à dire que le promoteur de la RTS doit inviter
ses paires des autres médias à la construction d'un lobby
pertinent pour négocier et mieux amener le gouvernement à
améliorer sérieusement la subvention qui est accordée aux
médias privés. Cela pourrait aider les médias
privés notamment la RTS à mieux faire face aux problèmes
financiers qu'elle rencontre et par ricochet à être plus
professionnel.
Par ailleurs, il est important que le gouvernement poursuive
l'assainissement du secteur des médias privés car, il y
règne beaucoup d'aventurisme et d'amateurisme. Cela rendra
l'environnement plus concurrentiel et là où il y a de la
concurrence, il y a plus de sérieux et de rigueur dans le travail. Par
conséquent, un tel environnement pousserait les journalistes de la Radio
Tiéméni Siantou à s'améliorer sérieusement
pour éviter d'être emportés par les vents violents de la
concurrence.

CONCLUSION GENERALE
32
Le choix d'intituler ce rapport ?les anomalies de la
préparation des journaux parlés à la RTS? est la
conséquence de l'observation minutieuse effectuée à la
Rédaction de la RTS durant tout le déroulement du stage que nous
y avons effectué. Car, à la suite des enseignements reçus
durant notre formations théorique, ajoutée à quelques
lectures, nous avons pu nous rendre compte que le processus de
préparation des journaux de la RTS, du début jusqu' à la
fin, ne respectait pas toutes les étapes nécessaires à la
production d'un journal parlé. Les objectifs du présent travail
étaient alors de présenter la RTS, de comprendre comment
fonctionne sa Rédaction à travers cela, identifier et exposer les
différentes anomalies et écarts, observés dans la
production des journaux parlés dans cette radio et enfin, esquisser
quelques solutions pour rendre plus professionnels les journaux de ce
média. Tout ceci est le résultat de l'exploitation et la
capitalisation des informations glanées durant cette période, des
données issues des entretiens, des cours, et de quelques ouvrages et
rapports de stages. C'est cette méthode qui a permis la structuration de
ce travail en les trois chapitres qu'il compte. Nous avons donc abouti aux
résultats suivants : des journalistes de la RTS connaissent un
problème de professionnalisme dans la production de leurs journaux
parlés. Les problèmes de logistique et de finances influencent
énormément la production des journaux parlés à la
RTS. Cependant, aucune oeuvre humaine ne pouvant être parfaite, ce
travail ne saurait en être l'exception de cette règle universelle.
Aussi comporte-t-il plusieurs limites. Le fait de n'avoir pas
véritablement lu des ouvrages spécialisés en
matière de production des journaux parlés à la radio et
l'absence de temps nécessaire pour un tel travail sont entre autres
aspects qui pourraient réduire la pertinence de ce travail. In fine,
puisque ce travail a pu identifier de nombreuses anomalies dans la
préparation des journaux parlés de la RTS, il ne serait pas moins
pertinent de faire une incursion au sein des émissions d'information
pour voir de quoi il en ressort.

REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
33
Ouvrages:
-PAYETTE Dominique, Le journalisme radiophonique,
Montréal, les presses de l'Université de Montréal,
2007.
- DURFOUR François, Les 100 mots du journalisme,
Paris, Que sais-je ? p.128.
Rapports de stage:
- FOLEFACK Martide Sandra, la hiérarchisation des
informations au journal parlé de 12h à la RTS, rapport de
stage en vue de l'obtention du BTS en journalisme, IUS, Yaoundé, 2021 ;
- MBANG, Rostand Miguel, « La préparation du 12h et du 18h à
la RTS», Rapport de stage en vue de l'obtention du BTS, Institut
Supérieur Siantou, Ydé, 2023.
- OYANA ESSONO Rochelle, la question du caractère
sacré de l'information en journalisme : cas du journal parlé
à la RTS, rapport de stage en vue de l'obtention du BTS en
journalisme, IUS, Yaoundé, 2021.
Sources orales :
-BIYO'O ELLA Jean Charles, présentateur du 6h, Ydé,
le 23/08/2023. -CHIMI Irène, chef service commercial, Ydé, le
23/08/2023.
-DIKI Ebénizer, Rédacteur en chef à la RTS,
Ydé, le 24/08/2023. -FOTSO Jourdain, chef service technique de la RTS,
Ydé, le 24/08/2023.
-TCHOUAKEU Eric Boniface, Chef de Chaine de la RTS, Ydé,
le 25/08/2023.
Webographie :
https://24hdansuneredaction.com
https://fr.m.wikitionary.org

TABLE DES MATIERES
34
SOMMAIRE i
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABREVIATIONS iii
LISTE DES TABLEAUX iv
RESUME v
INTRODUCTION GENERALE 1
I- CONTEXTE 1
II- LE PROBLEME 2
III- THEME 2
IV- OBJET 2
V- APPROCHE METHODOLOGIQUE 2
VI- ANNONCE DU PLAN 3
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA RADIO
TIÉMENI SIANTOU 4
SECTION I : HISTORIQUE ET FICHE SIGNALETIQUE
..5
A- HISTORIQUE 5
B- FICHE SIGNALETIQUE 6
SECTION II : L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA
RADIO
TIEMENI SIANTOU 7
A- L'ORGANISATION 7
A- LE FONCTIONNEMENT 10
a- Les ressources humaines 10
b- Les ressources matérielles 11
c- Les ressources financières 11
SECTION III : LE DEROULEMENT DU STAGE 11
A- L'ACCUEIL ET LES TÂCHES EFFECTUEES 11
a- L'accueil 11
35
b- Les activités effectuées durant le stage 12
A- LES DIFFICULTES ET LE BILAN DU STAGE 13
a- Les difficultés 13
b- Le bilan 14
CHAPITRE II : LES ANOMALIES DE LA PRODUCTION DES
JOURNAUX
PARLES A LA RTS ET LEURS CONSEQUENCES 16
SECTION I : LA CONSTRUCTION DES JOURNAUX PARLES A LA RTS
17
A- LE PROCESSUS DE FABRICATION DES JOURNAUX A LA RTS 17
a- Le journal de 6h 17
b- Le journal de 12h 17
- Le matériel de la collecte 18
c- Le journal de 14h 19
d- Le journal de 18h 20
A- LES LIMITES DANS LA PRODUCTION DES JOURNAUX A LA RTS 20
a- Le journal de 6h 20
b- Le journal de 12h 21
c- Le journal de 14h 21
d- Le journal de 18h 22
SECTION II : LES CONSEQUENCES DE LA SOUS-PREPARATION
DES
JOURNAUX A LA RTS 22
A- LES CONSEQUENCES INTERNES 22
B- LES CONSEQUENCES EXOGENES 23
CHAPITRE III : LES SOLUTIONS AUX PROBLEMES DES JOURNAUX
PARLES
DE LA RADIO TIEMENI SIANTOU. 25
SECTION I : LES SOLUTIONS TECHNIQUES 26
A-LE RESPECT DE LA PROCEDURE DE PREPARATION D'UN JOURNAL
PARLE26
B- DE LA DISCIPLINE 29
SECTION II : LES SOLUTIONS ADMINISTRATIVES 30
A- LES SOLUTIONS INTERNES 30
36
B- LES SOLUTIONS EXOGENES OU GOUVERNEMENTALES 31
CONCLUSION GENERALE 32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 33
TABLE DES MATIERES 34
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