I- CONTEXTE
L'environnement médiatique camerounais connait une
rupture avec la pensée unique dans les années 1990. Après
des décennies marquées par la présence dominante des
médias à capitaux publics, les médias privés
connaissent une augmentation importante lors de cette décennie. Cette
explosion est la conséquence des lois du 19 décembre 1990 sur la
communication sociale, elles-mêmes filles du vent de
démocratisation qui souffle sur le continent africain durant cette
période. Et comme le dit Dominique Payette, la radio est un fabuleux
outil de masse1, plusieurs promoteurs s'y lancent et
intéressent les masses. On enregistre donc, parmi les premières
radios privées de Yaoundé, Radio Venus, Radio Lumière ou
encore Radio Télévision Siantou, devenue plus tard Radio
Tiéméni Siantou en abrégé RTS. Cette
dernière s'impose très rapidement dans cet environnement devenu
concurrentiel depuis peu. Ses programmes et ses journalistes sont très
appréciés des populations de la Capitale politique
camerounaise.
Les éditions de journaux notamment celle de 12h et des
programmes tels que « Condrè Show
»2 lui drainent rapidement de nombreux auditeurs
et le hissent à la tête de la demi-dizaine de radios
privées qui bercent la capitale au quotidien. L'avènement de
dizaines d'autres médias plus tard, combiné aux problèmes
endogènes du groupe Siantou réduisent progressivement l'influence
de cette radio. C'est donc dans l'optique d'avoir une idée de ce qu'est
devenue ce média que nous avons choisi d'y effectuer notre stage
académique du lundi 31 juillet au jeudi 31 août 2023 et de
procéder à l'observation du fonctionnement de sa Rédaction
notamment au processus de fabrication des différentes éditions de
journaux parlés.
1 D. Payette, Le journalisme radiophonique,
Montréal, les presses de l'Université de Montréal, 2007,
p.13.
2 Condrè Show était une
émission présentée par J Point Remy Ngono actuellement
consultant à RFI. Ses révélations au cours de cette
émission lui ont parfois valu des interpellations de la part des
autorités. Toute la pression et les menaces qu'il subissait l'ont
finalement poussé à quitter le pays pour s'exiler en France
où il réside en ce moment.
II- 2
LE PROBLEME
Durant les quatre semaines passées à la
Rédaction centrale de la RTS, nous avons participé à
toutes les séances de travail qui conduisent à la production
finale des journaux. Nous avons pu observer qu'il se pose un problème de
respect de la procédure technique et professionnelle de la production
des journaux parlés. Ceci à cause de nombreuses anomalies.
III- THEME
La radio a le pouvoir de construire une relation
d'intimité avec les auditeurs.3 Et pour avoir observé
les premières radios privées de Yaoundé, nous avons
jeté notre dévolu sur la Radio Siantou à l'effet
d'observer ce qu'elle est devenue une vingtaine d'années plus tard
notamment au niveau informationnel. Après y avoir effectué un
stage d'un mois, le thème du présent travail a été
formulé ainsi : LES ANOMALIES DE LA PRODUCTION DES JOURNAUX
PARLÉS À LA RTS.
IV- OBJET
Ce travail vise à faire comprendre comment fonctionne
la Rédaction de la Radio Siantou à travers cela, identifier et
exposer les différentes anomalies et écarts observés dans
la production des journaux parlés à la RTS et enfin, esquisser
quelques solutions pour des journaux plus professionnels dans ce
média.
V- APPROCHE METHODOLOGIQUE
La méthodologie de ce rapport a consisté
à la participation à toutes les conférences de
rédaction, aux séances d'autocritique et à
l'exécution de nombreuses autres tâches de la Rédaction.
Cela nous a doté d'une substance empirique suffisante qui nous a permis
de mieux comprendre le fonctionnement de la Rédaction de la RTS,
d'isoler ses problèmes professionnels, techniques et financiers. Nous
avons ensuite procédé à des entretiens avec les
différents responsables de la radio pour avoir leur compréhension
des problèmes de leur média. Enfin, une très modeste
collecte de données a été faite dans quelques ouvrages,
cours et rapports de stages.
3 D. Payette, Le journalisme radiophonique,
Montréal, les presses de l'Université de Montréal, 2007,
p.13.
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