REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL



Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie
Appliquée
Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale de Côte d'Ivoire
Rapport de Stage
pour l'obtention du DESS d'Analyses Statistiques
Appliquées au Développement
ETUDE DES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA SURVENUE DES ACCIDENTS DU
TRAVAIL DANS LES ENTREPRISES DU SECTEUR PRIVE EN
COTE D'IVOIRE
Présenté par KOUACOU Kouadio
Narcisse
Octobre 2005
Sous la direction de :
Docteur N'DA Kouamé Désiré
Médecin Conseil National CNPS
Année académique 2004-2005
SOMMAIRE
Avant Propos 2
Remerciements 3
Liste des sigles utilises 4
Liste des tableaux 5
Introduction Générale 6
Première partie : Cadre théorique
Chapitre I : REVUE DE LITTERATURE 10
1- Notion d'accident du travail 10
2- Coûts des accidents du travail 11
3- Analyse des facteurs explicatifs des accidents du travail
14
4- Modélisation économétrique des
facteurs explicatifs des accidents de travail 18
Deuxième partie : Cadre expérimental
Chapitre I: METHODOLOGIE DE L'ETUDE 20
1- Sources et qualité des données 20
2- Population de l'étude et échantillon 20
3- Description des variables de l'étude 24
4- Plan d'analyse 25
Chapitre II : RESULTATS DE L'ETUDE 29
1- Analyse descriptive 29
2- Analyse explicative 38
Chapitre III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS DE L'ETUDE 43
1- Discussions 43
2- Recommandations 44
CONCLUSION 46
BIBLIOGRAPHIE 47
ANNEXES 49
TABLE DES MATIERES 54
AVANT PROPOS
Une bonne formation professionnelle doit allier les
enseignements théoriques classiques à une expérience
pratique, notamment par l'entremise d'un stage au sein d'une entreprise. Cette
confrontation de la théorie et de la pratique doit permettre à
l'étudiant de mesurer ses compétences, de corriger ses
insuffisances et d'approfondir ses connaissances afin d'être plus
opérationnel.
Ce sont ces objectifs que s'est fixés l'Ecole Nationale
Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) en
instaurant un stage de fin de cycle de trois à cinq mois pour les
différentes divisions que comprend son établissement. Ces stages
professionnels de fin de cycle sont sanctionnés par la rédaction
d'un rapport sur un thème choisi de commun accord entre la structure
d'accueil de l'étudiant stagiaire et l'ENSEA.
Le présent rapport est le résultat des
réflexions que nous avons eues à mener lors de notre stage
à la CNPS du 12 juillet au 30septembre 2004. Ce rapport porte sur
« l'étude des facteurs explicatifs de la survenue des
accidents du travail dans les entreprises du secteur privé en Côte
d'Ivoire ».
La conduite et l'exécution de ce travail nous ont
permis de mobiliser des connaissances techniques en matière de
prévention et d'analyse des accidents du travail.
REMERCIEMENTS
La collaboration de plusieurs personnes et directions a rendu
possible la réalisation de cette étude. Nous tenons à
remercier ici l'ensemble du personnel du Contrôle Médical de la
CNPS, plus particulièrement le Docteur N'DA Kouamé
Désiré : Médecin Conseil national, Docteur KONE
Karamoko : Médecin Conseil de Yopougon, qui nous ont offert un
soutien important.
Notre reconnaissance va également à M. Bernard
N'DOUMI, Directeur Général de la CNPS, à M. AHOUA
NOBGOU : Chef du Département Prévention dont nous soulignons
ici la contribution à la réalisation de cette étude.
Nous voudrions remercier l'ensemble des enseignants de l'ENSEA
pour le soutien pédagogique et plus spécifiquement M. CHITOU
Bassirou : Enseignant Chercheur et M. OUATTARA Aboudou : Directeur
des Etudes du DESS d'Analyses Statistiques Appliquées au
Développement.
Notre plus grande reconnaissance va au Sauveur JESUS-CHRIST.
Nous ne saurions cependant clore cette page sans remercier ma mère
KOUAKOU Madeleine qui n'a ménagé aucun effort pour nous permettre
de suivre cette formation, et l'ensemble de la famille KOUAKOU et
particulièrement M. KOUAKOU Valentin.
LISTE DES SIGLES UTILISES
BIT : Bureau International du Travail
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats D'Afrique de
l'Ouest
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
DSI : Département du Système d'Information
ENSEA : Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée
IRSST : Institut de Recherche en Santé et
Sécurité du Travail (Canada)
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Typologie des coûts de
Heinrich 12
Tableau 2 : Typologie de coûts de
LaBelle 13
Tableau 3 : Typologie de coûts du
comité pour la sécurité et la santé du travail en
Angleterre 14
Tableau 4 : Répartition de
l'échantillon selon l'âge et le sexe 21
Tableau 5 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe et la catégorie socio-
professionnelle 22
Tableau 6 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe et les conditions de travail 22
Tableau 7 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe et le secteur d'activité 23
Tableau 8 : Répartition de
l'échantillon selon l'âge et la catégorie professionnelle
23
Tableau 9 : Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et le sexe 29
Tableau 10: Répartition des accidents
selon le sexe 30
Tableau 11: Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et l'âge 30
Tableau 12 : Répartition des accidents
selon la classe d'âge 31
Tableau 13 : Répartition des classes
d'âge selon les conditions de travail 32
Tableau 14 : Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la nationalité 32
Tableau 15 : Taux d'accident selon de la
nationalité 33
Tableau 16 : Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la catégorie
professionnelle 33
Tableau 17 : Répartition des
catégories professionnelles en fonction 34
Tableau 18 : Taux d'accident selon la
catégorie professionnelle 34
Tableau 19: Répartition des
individus selon le nombre d'accidents et le secteur
d'activité 35
Tableau 20 : Taux d'accident selon le secteur
d'activité 36
Tableau 21 : Répartition des
travailleurs selon l'expérience professionnelle et le
nombre d'accidents par individu 37
Tableau 22 : Taux d'accident selon
l'expérience professionnelle 37
Tableau 23 : Modèle
Zero-Inflated-Poisson pour le nombre d'accidents 39
Tableau 24 : Effets marginaux 40
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION
Au lendemain de son accession à l'indépendance,
la Côte d'Ivoire a opté pour une stratégie
économique axée sur le libéralisme. La mise en oeuvre de
cette stratégie s'est traduite par l'adoption dès 1960 d'un code
d'investissement généreux favorisant un afflux important
d'investissements directs étrangers (DUTHEIL, 1976).
Le développement des techniques de production et
l'internationalisation progressive de la concurrence vont contraindre les
entreprises ivoiriennes à recourir à un matériel de
travail moderne dont la manipulation expose les travailleurs à des
risques. Ainsi l'univers dans lequel vont évoluer les travailleurs dans
ces entreprises sera par conséquent, marqué par une grande
incertitude. Toutefois, cette incertitude à laquelle sont exposés
les travailleurs est largement indépendantes de leurs choix individuels
et se traduit malheureusement par la réalisation de dommages (accidents
du travail et maladies professionnelles) et par des décès.
Cette situation a occasionné une hausse du nombre des
accidents de travail. La notion d'accident du travail est devenue une telle
évidence que s'interroger sur la réalité à laquelle
elle renvoie pourrait paraître comme un exercice curieux. Ainsi, lors de
la 54e session de son comité Afrique, qui a eu lieu à
Brazzaville au Congo du 30 Août au 3 septembre 2004, L'Organisation
Mondiale de la Santé estimait que « chaque année dans
le monde, plus d'1,1million d'individus meurent d'accident du travail et de
maladies liées aux activités professionnelles. Dans les pays en
développement, au rang desquels figure la Côte d'Ivoire,
l'organisation estime que les risques générateurs de mauvaise
santé au travail sont 10 à 20 fois plus élevés que
dans les pays développés ». La santé et la
sécurité du travail deviennent, par conséquent, une
préoccupation tant pour les entreprises, pour le travailleur que pour la
collectivité sociale. En effet, les nombreux accidents du travail de
toutes espèces qui se produisent chaque jour dans les entreprises
ivoiriennes infligent à l'entreprise, à la collectivité
sociale et au travailleur lui-même des dommages économiques plus
ou moins élevés, des soucis et des souffrances.
Toutes ces conséquences prouvent la
nécessité d'une politique de prévention efficace.
Cependant pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés et
réduire de façon significative les accidents du travail, la
prévention doit s'appuyer sur une bonne identification des facteurs qui
sont à l'origine de leur survenue.
Ainsi l'analyse de ces facteurs pourrait permettre une
meilleure orientation de la politique de prévention. Si certaines
études en Côte d'Ivoire révèlent l'incidence des
facteurs humains et des facteurs matériels; l'impact des
caractéristiques individuelles, socio professionnelles et
organisationnelles sur le processus accidentel, reste à
déterminer. Des études menées par plusieurs organismes
internationaux dont le BIT et l'institut Robert Sauvé en santé et
sécurité du travail (IRSST) ont révélé la
liaison entre certaines caractéristiques individuelles,
socio-professionnelles et organisationnelles, et la survenue des accidents du
travail (GRINGAS et al., 1996). Cependant, ces études ont
été réalisées dans des pays
développés.
Le besoin de circonscrire l'incidence de l'ensemble des
facteurs intervenant dans le processus accidentel nous a, alors amenés
à réfléchir sur le thème :
« étude des facteurs explicatifs de la survenue des accidents
du travail dans les entreprises du secteur privé en
Côte d'Ivoire ».
La présente étude vise donc, à
déterminer dans le contexte ivoirien, l'incidence des
caractéristiques socioprofessionnelles de l'individu et des
caractéristiques des entreprises sur la survenue des accidents de
travail.
OBJECTIFS DE L'ETUDE
2-1. Objectif principal
Cette étude se veut une contribution à la
prévention des accidents de travail au sein des entreprises en
Côte d'ivoire. Pour ce faire elle se propose de vérifier et
d'analyser l'incidence de certaines caractéristiques
socio-professionnelles et individuelles du travailleur et des
caractéristiques des entreprises sur le processus accidentel dans les
entreprises du secteur privé en Côte d'Ivoire.
2-2. Objectifs spécifiques
De façon plus spécifique, les objectifs de cette
étude se présentent comme suit :
1 Etudier l'association entre d'une part certaines
caractéristiques socio-démographiques telles que l'age, le sexe,
la nationalité et les caractéristiques professionnelles telles
que : L'expérience, la catégorie professionnelle, le corps
d'emploi et d'autre part le nombre des accidents dont est victime chaque
travailleur.
2 Etudier la liaison entre certaines caractéristiques
organisationnelles des entreprises et le processus des accidents du travail
dans le secteur privé en Côte d'Ivoire.
3 Formuler des recommandations visant l'amélioration de
la prévention des accidents du travail dans le secteur privé en
Côte d'Ivoire.
HYPOTHESES DE L'ETUDE
Au regard des objectifs sus mentionnés, les
hypothèses suivantes ont été formulées :
· Les travailleurs de sexe masculin ont plus d'accidents.
Cette hypothèse se base sur les résultats des travaux du BIT
(1984). Ces études ont révélé que les femmes ont
moins d'accidents que les hommes et que le risque d'accident est faible chez
les femmes
· Les travailleurs de moins de 25 ans et les travailleurs
de plus de 55 ans sont deux groupes à risque et plus le travailleur est
expérimenté moins il a d'accident. L'expérience
professionnelle est par conséquent une protection contre la survenue
d'accident du travail.
· Les secteurs du bâtiment, de l'industrie et de la
foresterie et le secteur maritime sont des secteurs où le risque
d'accident du travail est le plus élevé.
PREMIERE PARTIE :

Chapitre I : REVUE DE
LITTERATURE
NOTION D'ACCIDENT DU TRAVAIL
1-1. Définition
La notion d'accident du travail désigne un
événement violent et soudain qui cause un dommage corporel. Le
droit positif ivoirien (Code de prévoyance social, Article 75)
désigne comme accident du travail « tout accident survenu par
le fait ou à l'occasion du travail quelle qu'en soit la cause, à
tout travailleur soumis aux dispositions du code du travail. Sont
également considérés comme accident du travail, l'accident
survenu à un travailleur pendant le trajet de sa résidence au
lieu de travail et vice versa, dans la mesure où le parcours n'a pas
été interrompu ou détourné pour un motif
dicté par l'intérêt personnel ou indépendant de son
emploi, et l'accident survenu pendant les voyages dont les frais sont mis
à la charge de l'employeur. »
L'article 76 étend la notion d'accident du travail
à certaines catégories de personnes qui ne sont pas des
travailleurs salariés ce sont : les apprentis, les
élèves de centres formations professionnelles, les détenus
exécutant un travail pénal, les agents temporaires de la fonction
publique, les membres des sociétés coopératives
ouvrières de production, les gérants non salariés de
sociétés à responsabilité limitée sous
certaines conditions etc.
1-2. Classification des accidents du
travail
L'extrême diversité des accidents du travail rend
difficile l'élaboration d'une méthode de classification et
d'enregistrement qui permette, sans être trop compliquée, de
réunir les renseignements essentiels pour la prévention. La
10ème conférence internationale des statisticiens du
travail en 1962 réunie au BIT a recommandé 4 formes de
classification :
- la classification selon la forme de l'accident
- la classification d'après l'agent matériel
- la classification selon la nature de la lésion
- la classification selon le siège de la
lésion
1-2-1. Classification selon la forme de
l'accident
Cette forme de classification est basée sur la
manière dont s'est produit l'accident. Elle permet de déterminer
l'événement dont la lésion de la victime est la
conséquence directe ; elle indique comment l'objet ou la substance
qui a provoqué la lésion est entré en contact avec la
victime. Ainsi les différents types d'accidents sont :
· Les chutes de personnes
· Les chutes d'objets
· Marche sur, choc contre, heurt par, des objets
· Coincement dans un objet ou entre des objets
· Effort excessif ou faux mouvements
· Exposition à ou contact avec des
températures extrêmes
· Exposition ou contact avec le courant électrique
· Exposition ou contact avec des substances nocives ou
des radiations
· Autres formes d'accidents non classés
ailleurs
1-2-2. Classification des accidents d'après la
forme de l'agent matériel
L'agent matériel est l'objet qui a occasionné la
lésion. Cette forme de classification se fait en fonction de cet objet.
Elle peut être appliquée soit en relation avec la lésion,
soit en relation avec l'accident lui-même.
On distingue les accidents causés par les objets
suivants :
· Machines
· Moyens de transport et de manutention
· Matériaux substances et radiations
· Autres matériels
1-2-3. Classification des accidents selon la nature de
la lésion
Cette classification se fonde sur la nature du dommage
corporel dont est victime le travailleur : les fractures, luxations ;
entorses et foulures, les commotions et autres traumatismes internes, les
amputations et énucléations etc.
1-2-4. Classification selon le siège de la
lésion
Elle se fait selon la partie du corps où est
localisée le dommage corporel :
· Tête
· Cou
· Tronc
· Membres inférieurs et membres
supérieurs
· Sièges multiples
· Lésions générales
· Siège non précisé
1. COUTS DES ACCIDENTS DU TRAVAIL
Il existe plusieurs typologies des coûts des accidents
du travail. Nous retiendrons ici les 2 typologies les plus utilisées (en
Côte d'Ivoire et ailleurs) : les coûts directs et les
coûts indirects et coûts économiques et sociaux.
2-1. Coûts directs et coûts
indirects
Une manière fréquemment utilisée pour
classer les coûts des accidents du travail est de distinguer les
coûts selon qu'ils sont directs ou indirects. Trois typologies les plus
connues seront évoquées dans cette section.
Les coûts directs représentent
généralement les frais qui sont enregistrés dans le
système comptable de l'entreprise, c'est-à-dire les sommes qui
doivent être engagées à la suite d'accidents alors que les
coûts indirects décrivent les pertes subies par l'entreprise
à la suite d'un accident de travail, mais qui ne sont pas
nécessairement comptabilisées comme telles.
Bon nombre d'auteurs ont évalué ces coûts
en adoptant cette distinction sans toutefois utiliser une définition
commune des termes coûts directs et coûts indirects. HEINRICH
(1931) a été l'un des premiers à mettre en évidence
la présence de coûts cachés non comptabilisés par
l'employeur. Il a identifié les événements entourant un
accident et ayant des répercussions économiques permettant ainsi
d'identifier et de comparer les coûts directs et indirects. Les
composantes de ces deux types de coûts figurent au tableau 1. Heinrich
parvient à la conclusion que les coûts indirectement
générés par les accidents de travail sont quatre fois plus
élevés que les coûts directs.
Mais, ce ratio coûts indirects/directs de 4 / 1 n'est
qu'une moyenne de sommes (des coûts directs et indirects) sans aucune
autre analyse statistique ce qui ne permet pas de vérifier la
stabilité du ratio par exemple, selon le secteur de l'entreprise ou le
type d'accidents.
Tableau 1 : Typologie des coûts de
Heinrich
Coûts directs
|
Coûts indirects
|
· Indemnisations
· Hospitalisation
· Soins médicaux dispensés à la
victime
|
· Temps rémunéré et non
travaillé par l'accidenté et les autres employés
· Temps perdu des intervenants dans l'accident
· Dommages causés
· Interruption de production
· Avantages sociaux payés sans production
· Perte de profits
· Salaire versé à l'accidenté avec
production réduire
· Perte de moral et de motivation
· Charges d'électricité
· Chauffage et location
|
Sources : HEINRICH, 1931 Coûts des
accidents du travail page 94-116
LaBelle (2000) distingue lui aussi les coûts directs des
coûts indirects comme l'illustre le tableau 2. Selon lui, les coûts
directs sont des charges monétaires actuelles attribuables aux accidents
alors que les coûts indirects représentent des coûts en
terme de temps et de ressources non monétaires. Tous les
éléments figurant dans ce tableau entrent en ligne de compte pour
déterminer le coût total des accidents de travail.
Tableau 2 : Typologie de coûts de
LaBelle
Coûts directs
|
Coûts indirects
|
· Indemnisations des travailleurs
· Traitements médicaux
· Services d'ambulance
· Tests de médicaments
· Adaptation du travail
· Achats d'équipements neufs
· Matériels pour les soins médicaux sur le
lieu de travail
|
· Soins de santé professionnels
· Blessures des travailleurs
· Suivi des victimes
· Retour au travail
· Perte de productivité
· Compte rendu des incidents
· Ressources humaines
· Coût d'embauche
· Suivi du manager
· Retards de production
· Sécurité
· Formation
· Aspect légal
|
Sources: LaBelle, 2000 «what do
accidents truly cost? Determining Total incidents costs» p38-42
Kokola et al (1988) ont également identifié des
coûts directs et des coûts indirects au niveau des entreprises.
Cette classification est proche de celle de Labelle. Selon Kokola et al, les
coûts directs ont trait à la prévention et à la
réparation des accidents du travail. Ce sont les frais médicaux,
les indemnités journalières, les rentes etc.
Ils estiment à plus de 5 milliards par an en Côte
d'Ivoire, les cotisations au titre de l'assurance contre les accidents du
travail. La législation ivoirienne, comme celle de nombreux pays, met
à la charge de l'employeur les soins de première urgence.
Selon Kokola et al, les coûts indirects sont
constitués des différentes perturbations secondaires
c'est-à-dire les pertes de temps et de production ainsi les
dépenses relatives aux salaires et autres avantages accordés sans
qu'il n'y ait de contrepartie de travail productif.
2-2. Coûts économiques et
sociaux
Parmi les typologies des coûts, celles du Comité
de la Sécurité et de la Santé au Travail en Angleterre
(1970-72) et celle de Kokola et al. (1988) en Côte d'Ivoire se
concentrent sur une classification des coûts selon les agents
économiques. Le Comité de la Sécurité et de la
Santé au Travail de l'Angleterre (1970-72) identifie les coûts des
accidents au niveau de l'entreprise, des mines de charbon et au niveau
national. Au niveau de l'entreprise, la nature des coûts est sensiblement
la même que celle évoquée jusqu'à présent.
Dans les mines de charbon, une distinction est faite entre les
coûts supportés par l'employeur, par l'État et par la
communauté en général, comme le fait état le
tableau 3.
Au niveau national c'est-à-dire au niveau de
l'Angleterre, les estimations des coûts des accidents ont
été établies avec des données existantes sur les
accidents dans le secteur. Ces estimations conduisent à un coût
moyen d'accidents par personne d'environ 13£1. Mais, étant
donné les difficultés d'estimation de ces coûts à
l'époque, la donnée semble peu pertinente.
Tableau 3 : Typologie de coûts du
comité pour la sécurité et la santé du travail en
Angleterre
Coût pour l'employeur
|
Coûts pour l'état
|
Coût pour la communauté
|
· Paiement pour maladie en vertu du contrat de travail
· Indemnités versées en vertu des
obligations légales
· Coût de remplacement pour un nouvel
employé
· Pertes pour l'usine suite à l'accident
· Coût supplémentaire d'assurance des
travailleurs
· Coût provenant d'une baisse de moral des
travailleurs
|
· Indemnités versées dans le cade des
accidents
· Montant d'éventuelles indemnités
supplémentaires
· Coût de l'hôpital et des autres traitements
médicaux
· Perte de taxes future de la victime
· Perte de taxe due à une baisse de la
profitabilité de l'employeur
|
· Coûts des enquêtes et des plaintes dans la
mesure où elles sont subies par l'employeur
· Perte nette sur les biens et services fournis par la
victime
· Coût subis par la victime, les amis, la famille,
les compagnies d'assurance et autres acteurs économiques
|
Sources: committee for safety and health at
work, 1972, report of committee 1970-72
Kokola et al. ont répertorié, dans le contexte
ivoirien un certain nombre de coûts économiques et sociaux des
accidents du travail. En ce qui concerne les coûts économiques
pour les employés, Kokola et Al soulignent les répercutions des
accidents du travail sur l'activité et le revenu du travailleurs. Pour
ces auteurs, les accidents du travail entraînent des atteintes à
l'intégrité physique ou mentale et à la santé du
travailleur. Ces atteintes se manifestent selon eux sous la forme de fractures,
de cécité, d'altération mentale etc. Ils exposent
également les coûts relatifs à la perte du revenu du
travailleur.
ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS DES ACCIDENTS DU
TRAVAIL
La littérature en matière de
sécurité de travail n'est pas très abondante en Côte
d'Ivoire. Et lorsqu'il s'agit de recenser les recherches qui ont porté
sur les variables socio-professionnelles, individuelles ou organisationnelles
et à fortiori dans les entreprises du secteur privé, leur nombre
chute de façon importante. Aussi, la majorité des recherches
recensées dans le cadre de la présente étude concernant
les facteurs explicatifs de la survenance des accidents de travail, porte-elle
essentiellement sur des études faites dans d'autres pays. Dans cette
section, il sera successivement présenté les variables
considérées et les résultats obtenus.
3-1. Variables socio-professionnelles
Deux (2) variables socio-professionnelles ont
été fréquemment évoquées dans l'analyse du
processus accidentel. Ce sont le corps d'emploi et le statut professionnel.
3-1-1. Corps d'emploi
Bien que la terminologie varie selon le pays et
l'équipe de chercheurs, le type d'emploi occupé par le
travailleur apparaît comme un des facteurs associés au processus
accidentel dans les entreprises.
En effet, il ressort des différentes recherches
consultées que certains corps d'emploi sont plus à risque alors
que d'autres présentent une probabilité plus élevée
de subir une lésion sévère. Notons cependant que les
résultats des différentes recherches révèlent une
certaine hétérogénéité pour ce qui est des
corps d'emploi les plus à risque.
Ainsi, Hunting et al. ont fait observer l'incidence du corps
d'emploi sur le risque d'accident du travail (HUNTING et al, 1994). Leur
étude a porté sur le secteur de l'industrie de la construction
pour lequel ils identifient les manoeuvres, les électriciens et les
plombiers comme les corps d'emploi à risque plus élevé.
Malheureusement, l'absence de dénominateurs limite la portée de
cette étude.
(KISNER et al, 1994), pour leur part, ont observé que
les opérateurs de machinerie lourde sont les corps d'emploi les plus
à risque comparativement aux autres travailleurs de ce même
secteur d'activité.
3-1-2. Statut professionnel
Plusieurs études évoquent l'incidence du statut
professionnel sur le processus accidentel. La classification des emplois selon
le statut professionnel se fait souvent sous deux angles : emplois
qualifiés et non qualifiés, ou par catégories
professionnelles. Ainsi, selon GINGRAS et al. (1996), les emplois
qualifiés occupés par ceux qui exercent un métier sont les
moins exposés aux risques d'accidents du travail. Par contre, les
accidents du travail surviennent fréquemment chez les travailleurs non
qualifiés.
On observe à travers d'autres études que les
cadres sont les moins exposés aux risques d'accident.
La recherche la plus pertinente concernant l'incidence du
statut professionnel est de loin celle de WISNIEWSKI (1976) qui a
étudié les accidents du travail mortels survenus en France. Il
souligne que globalement que les apprentis, les manoeuvres et les ouvriers
spécialisés subissent 2 fois plus d'accidents mortels que les
ouvriers qualifiés ou hautement qualifiés. Il observe que le
premier groupe compte 24,1% des effectifs globaux, mais 44,3% des accidents
mortels. WISNIEWSKI soutient que cette situation est attribuable à
l'ignorance des travailleurs non qualifiés.
3-2. Variables organisationnelles
Les variables organisationnelles retenues dans la plupart des
études concernant le processus accidentel au sein des entreprises sont
l'intensité du travail, la taille de l'entreprise et le secteur
d'activité.
3-2-1. Intensité du travail
La notion d'intensité du travail peut être assez
large. La majorité des études la restreignent par
conséquent au nombre d'heures travaillées. SALMINEN et al.(1993)
ont tenu compte de plusieurs facteurs pouvant causer des accidents dont la
pression engendrée par des échéanciers serrés et le
nombre élevé d'heures de travail. Ils concluent que les facteurs
les plus importants sont la nécessité de sauver du temps, le
calendrier de travail très serré, et enfin l'imprudence des
travailleurs.
KUMAR (1991) dans une étude menée en Alberta a
observé qu'une part importante des accidents survient à
l'occasion de travail de plus de 8 heures par jour.
WISNIEWSKI (1976), pour sa part estime que les horaires les
plus lourds sont ceux où l'on retrouve le plus d'accidents mortels et
que des délais de livraison trop courts engendrent des cadences de
travail très rapides susceptibles d'entraîner des imprudences de
la part des travailleurs.
3-2-2. Taille de l'entreprise
L'association entre la taille de l'entreprise et la survenue
des accidents est souvent soulignée par certains auteurs. Bien qu'il
n'existe aucune étude visant à déterminer la taille
optimale en dessous de laquelle le risque serait acceptable, plusieurs
recherches ont évoqué la liaison entre la taille de l'entreprise
et le risque d'accident. SURUDA et al., (1988) et SALMINEN ont affirmé
qu'il existe une relation négative entre la taille de l'entreprise et le
risque d'accident. Les opinions de ces auteurs sont fondées sur le fait
que les grandes entreprises disposent de plus de moyens pour investir dans la
prévention que les petites entreprises. De plus, il semble que le taux
de roulement de la main-d'oeuvre dans les petites entreprises est plus
élevé que dans les grandes entreprises.
En somme, ces auteurs montrent que la fréquence
d'accident du travail est plus élevée dans les petites
entreprises que celles de grandes tailles.
3-2-3. Secteur d'activité
Le secteur d'activité est également un facteur
explicatif de la survenue des accidents. Un grand nombre d'auteurs ont
axé leurs études sur un secteur particulier d'activité.
Cependant, une étude comparative des accidents du travail par secteur
révèle que certains secteurs sont plus exposés aux risques
d'accidents du travail que d'autres.
3-3. Caractéristiques individuelles
Plusieurs études soulignent l'incidence des
caractéristiques individuelles des travailleurs sur le processus
accidentel au sein des entreprises. Parmi celles-ci, les plus couramment
évoquées sont : l'âge, le sexe et
l'expérience.
3-3-1. Âge
L'âge du travailleur est autre facteur que plusieurs
auteurs ont étudié en lien avec les accidents du travail
notamment dans les entreprises du secteur privé. Les résultats
des différentes recherches consultées indiquent que certaines
catégories d'âge constituent des groupes à risque. Kumar
(1991), par exemple, estime que dans l'industrie de la construction au
Québec, 60 à 70% des victimes d'accidents ont moins de 35ans. En
ce qui a trait à la sévérité des accidents survenus
dans le même cadre, les classes d'âge de moins de 35ans et de plus
de 60ans sont victimes des accidents les plus graves.
Le BIT estime également sur la base d'études
faites aux Etats-Unis que les jeunes travailleurs sont sujets aux accidents du
travail que leurs aînés. (BIT, 1984)
3-3-2. Sexe
Le BIT estime que les jeunes hommes ont environ deux fois plus
d'accidents que les jeunes femmes. Le sexe serait donc un facteur explicatif de
la survenance des accidents du travail ; les femmes étant plus
prudentes que les hommes (BIT, 1984). En effet, des études menées
par cet organisme ont révélé que les hommes ont deux fois
plus risque d'avoir un accident que les femmes.
3-3-3. Expérience
A propos de l'expérience, certains auteurs se sont
intéressés à ce facteur dans l'étude de la survenue
d'évènements accidentels.
Ils montrent en effet qu'il s'agit d'un facteur très
important. Ils dissocient cependant l'expérience dans la tâche,
qui s'apprécie à travers le nombre d'années que le
travailleur passe à accomplir la même tâche, de
l'expérience dans la profession qui a trait au nombre d'années
dans une même profession. Il semble en fait que l'expérience dans
la tâche est plus importante que l'expérience dans la profession
(SALMINEN et al, 1993). Par conséquent, l'expérience constitue un
facteur de protection (LEES et al, 1989). WISNIEWSKI (1976) pour sa part
soutien que la mobilité de la main-d'oeuvre est un facteur structurel
aggravant car une forte mobilité de la main d'oeuvre raccourcit
considérablement l'expérience dans la tâche.
3-4. Caractéristiques des accidents
Bien que l'on observe une certaine variation d'une
étude à l'autre, ce groupe de facteurs explique une bonne part de
la sévérité des lésions (GINGRAS et al, 1996). Ce
constat n'est pas étonnant compte tenu de leur interdépendance.
Les considérer revêt une grande importance puisque certains
facteurs, tels le corps d'emploi et la tache exercée, déterminent
potentiellement leur niveau de risque plus précisément par
rapport au siège et à la nature de la lésion, de
même qu'au genre d'évènement qui est à l'origine de
la lésion.
3-4-1. Siège et nature des
blessures
Le siège et la nature des blessures sont sans contredit
les facteurs qui reviennent le plus souvent dans les différentes
études consultées pour décrire les accidents. En fait,
à travers les études, principalement celles qui
s'intéressent à la sévérité des accidents,
le siège et la nature des lésions sont généralement
les facteurs qui expliquent le plus souvent la sévérité
des blessures (CHEADLE et al, 1994).
3-4-2. Genre d'accident
Le genre d'accident est également associé au
processus accidentel et plus particulièrement à la
sévérité des accidents. Aussi, les auteurs qui ont mis
l'emphase sur les accidents mortels accordent-ils beaucoup d'importance
à ce facteur. Les chutes sont à l'origine d'une importante
proportion d'accidents mortels (HUNTING et al, 1994). Et on les retrouve
également en forte proportion dans les accidents moins graves.
Dans une étude sur les accidents mortels, WISNIEWSKI
(1976) a traité le genre d'accident dans la perspective où le
travailleur participait à l'action au cours de laquelle est survenu
l'accident, ou au contraire, n'avait aucune participation dans le processus
accidentel.
Il s'agit en effet, d'une façon originale, de
considérer le genre d'accident d'autant plus que cet auteur
établit un lien entre le genre d'accident ainsi défini et la
notion de qualification professionnelle. De plus, il souligne que les victimes
passives sont majoritairement des travailleurs mobiles, qui se déplacent
beaucoup sur leurs sites de travail. Il ajoute que ces derniers sont
généralement à ce poste depuis peu de temps.
2. MODELISATION ECONOMETRIQUE DES FACTEURS EXPLICATIFS
DES ACCIDENTS DE TRAVAIL
Les probabilités individuelles d'accidents du travail
ont été estimées dans la majeure partie des études
évoquées plus haut par un modèle
économétrique multivarié. Le modèle
économétrique utilisé pour exprimer la fréquence
individuelle d'accident est le modèle de Poisson
généralisé ou binomiale négative. En effet, ce
modèle a permis à ces auteurs de tenir compte à la fois
des facteurs explicatifs précédemment évoqués et du
fait que les variances individuelles d'accident peuvent être de
différentes moyennes (BOYER, DIONNE et VANASSE, 1992).
Ce modèle a été dans l'
« étude de l'influence de certaines caractéristiques
entreprises et du secteur de la construction sur les accidents du
travail » (GRINGAS et al. 1996) et « l'analyse des facteurs
qui expliquent les taux et les gravités des accidents routiers
impliquant les chauffeurs professionnels au Québec » (DIONNE
et al., 1995)
DEUXIEME PARTIE :

Chapitre I: METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Dans ce chapitre, il sera présenté la
méthode qui a guidé la réalisation de cette étude.
Après un bref rappel de la provenance des données
utilisées et de leur nature, nous abordons la description de la
population étudiée, puis il est présenté une
définition opérationnelle des différentes variables
étudiées. Enfin nous décrivons la procédure
d'analyse.
SOURCES ET QUALITE DES DONNEES
Les données utilisées proviennent de la base de
donnée de la CNPS. En effet la CNPS dispose d'une base de
données. Elle contient des informations sur l'ensemble des
salariés du secteur privé. Ces informations portent
également sur les différentes prestations offertes par la Caisse.
En ce qui concerne les accidents du travail, cette base renseigne sur le
siège des différentes lésions, sur certaines
caractéristiques sociodémographiques des travailleurs, et sur le
nombre d'accidents par individus etc. mais elle ne regorge que peu
d'informations sur les entreprises notamment sur la taille, sur
l'intensité du travail.
1. POPULATION DE L'ETUDE ET ECHANTILLON
Il sera présenté ici la population de
l'étude et ensuite l'échantillon sur laquelle a porté
notre étude.
2-1. Population de l'étude
La population visée par l'étude est l'ensemble
des salariés du secteur privé en Côte d'Ivoire. L'effectif
global des travailleurs de ce secteur déclarés à la CNPS
est de 424143 salariés. Les entreprises déclarées à
la CNPS sont au nombre de 13259.
2-2. Echantillon
Pour recueillir les données devant servir à la
présente étude, nous avons adressé un courrier au
département du système d'information de la CNPS qui nous a
transmis une base constituée de 5069 travailleurs du secteur
privé. En ce qui concerne la procédure de sélection,
notons qu'il s'agit de données rétrospectives. Et la
procédure de sélection des individus nous est inconnue. Les
informations sur les travailleurs portent sur la période du
1er janvier 2003 au 31 décembre 2004. Le choix de cette
période se justifie par le fait qu'elle est plus récente et
permet de dépeindre une situation plus actuelle.
2-2-1. Répartition de l'échantillon
selon l'âge et le sexe
L'échantillon est composé de 76,68% d'hommes et
23,32% de femmes. On observe à travers le tableau 4 que
seulement 7,36% des femmes et 4,32% des hommes ont moins de 25 ans. On y
remarque aussi une forte concentration des femmes dans les classes d'âge
[25,35[ et [35,50[ avec respectivement 46,11% et 46,28% de l'effectif total des
femmes au sein de l'échantillon. Les hommes sont également
fortement concentrés dans ces deux classes avec 25,21 %et 63,65% de
l'effectif total des hommes dans l'échantillon. Au total ces deux
classes d'âge renferment 89,68% des individus de notre
échantillon. Ce tableau révèle une faible proportion des
hommes et des femmes dans la dernière classe d'âge
c'est-à-dire celle composée d'individus ayant plus de 50 ans. En
effet, on note 0,25% de femmes et 6,82% d'hommes dans cette classe d'âge.
Notons enfin que la moyenne d'âge de l'échantillon est de 42
ans
Tableau 4 : Répartition de
l'échantillon selon l'âge et le sexe
CLASSES D'AGE
|
SEXE
|
HOMMES
|
FEMMES
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
EFFECTIFS
|
POURCENTAGE
|
Moins de 25 ans
|
168
|
4,32
|
87
|
7,36
|
[25,35[
|
980
|
25,21
|
545
|
46,11
|
[35,50[
|
2474
|
63,65
|
547
|
46,28
|
[50,plus[
|
265
|
6,82
|
3
|
0,25
|
TOTAL
|
3887
|
100
|
1182
|
100
|
Source : DSI de la CNPS
2-2-2. Répartition de l'échantillon
selon le sexe et la catégorie socio-professionnelle
Le test de pearson appliqué au tableau 5 donne pour
résultats : Pr = 0,000 La p-value étant inférieure
à 5 %, on peut donc affirmer qu'il existe une liaison entre le sexe et
la catégorie professionnelle.
Le tableau 5 montre que respectivement 71,83
% et 76,77 % des femmes et des hommes sont des employés. La
majorité des travailleurs de l'échantillon sont des
employés. On observe toutefois que le pourcentage des travailleurs de
sexe féminin qui sont des cadres est plus élevé que celui
des hommes. En effet près de 10% des femmes sont des cadres et seulement
4,19 % des hommes le sont. En ce qui concerne les agents de maîtrise, on
note 18,19% de femmes et 19,04% d'hommes.
Tableau 5 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe et la catégorie
socio-professionnelle
CATEGORIE PROFESSIONNELLE
|
FEMMES
|
HOMMES
|
Effectifs
|
pourcentages
|
Effectifs
|
pourcentages
|
CADRE
|
118
|
9,98
|
163
|
4,19
|
EMPLOYE
|
849
|
71,83
|
2,984
|
76,77
|
MAITRISE
|
215
|
18,19
|
740
|
19,04
|
Total
|
1182
|
100
|
3887
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
2-2-3. Répartition de l'échantillon
selon le sexe et les conditions de travail
Le tableau 6 laisse apparaître une
forte concentration des femmes dans les emplois peu dangereux. En effet, 1021
soit 86,38% des femmes occupent des emplois peu dangereux et seulement 13,45%
occupent un emploi dangereux. Les hommes occupent la majorité des
emplois dangereux soit 86,58% de l'ensemble de ces emplois. 52,66% des hommes
ont des emplois peu dangereux et 20,94% des emplois intermédiaires. On
peut par conséquent, retenir à l'analyse du tableau 6 que la
plupart des femmes sont concentrées dans des emplois peu dangereux
où le risque d'accident est faible.
Tableau 6 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe et les conditions de travail
CONDITIONS
|
SEXE
|
TOTAL
|
HOMMES
|
FEMMES
|
EFFECTIFS
|
PROPORTIONS
(%)
|
EFFECTIFS
|
PROPORTIONS
(%)
|
PEU DANGEREUX
|
2047
|
52,66
|
1021
|
86,38
|
3068
|
INTERMEDIAIRE
|
814
|
20,94
|
2
|
0,17
|
816
|
DANGEREUX
|
1026
|
26,4
|
159
|
13,45
|
1185
|
TOTAL
|
3887
|
100
|
1182
|
100
|
5069
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de l'auteur
Fisher's exact = 0,000
Le test de Fisher donne une p-value inférieure à
5% on peut donc affirmer qu'il existe une liaison entre le sexe et les
conditions de travail.
2-2-4. Répartition de l'échantillon
selon le sexe et le secteur d'activité
Le test de Pearson révèle qu'il existe une
liaison entre le secteur d'activité et le sexe des travailleurs.
(Pearson chi2 (8) = 525.8242 Pr = 0,000)
Le tableau 7 présente la
répartition de l'échantillon selon le sexe et le secteur
d'activité. Il révèle que 47,72 % des femmes soit
près de la moitié des femmes sont dans le commerce. On y observe
également que 29,95% des femmes travaillent dans l'industrie. Les femmes
sont alors regroupées dans l'industrie et le commerce mais
majoritairement dans le commerce. Elles sont peu nombreuses dans le secteur du
bâtiment, dans le transport, l'électricité et la foresterie
avec moins de 1%. La plupart emplois de ces secteurs requièrent souvent
une certaine aptitude physique. Les hommes sont beaucoup plus concentrés
dans le secteur industriel (40,93% de l'ensemble des hommes dans
l'échantillon). On note respectivement 14,36%, 18,7% et 11.86 d'hommes
dans l'agriculture, le commerce, le transport.
Tableau 7 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe et le secteur d'activité
D'ACTIVITE
|
FEMMES
|
HOMMES
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
AGRICOLE
|
100
|
8,46
|
558
|
14,36
|
AUTRES
|
52
|
4,4
|
223
|
5,74
|
BATIMENT
|
6
|
0,51
|
97
|
2,5
|
COMMERCE
|
564
|
47,72
|
727
|
18,7
|
ELECTRICITE
|
10
|
0,85
|
42
|
1,08
|
FORESTERIE
|
10
|
0,85
|
72
|
1,85
|
INDUSTRIE
|
354
|
29,95
|
1591
|
40,93
|
MARITIME
|
76
|
6,43
|
116
|
2,98
|
TRANSPORT
|
10
|
0,85
|
461
|
11,86
|
Total
|
1182
|
100
|
3887
|
100
|
Source :DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
2-2-5. Répartition de l'échantillon
selon l'âge et la catégorie professionnelle
Le tableau 8 montre que qu'il y a très
peu de cadres qui ont moins de 25 ans. Seulement 2,49% de cadres appartiennent
à cette classe d'âge. Par contre, on observe que 37,37% des cadres
sont dans la classe d'âge [25,35[ et plus de la moitié des hommes
dans notre échantillon se situent dans la classe d'âge de
[35,50[.
Respectivement 57,07% et 60,27% des agents de maîtrise
et des employés se trouvent dans la classe d'âge [35,50[.
Respectivement 3,56% et 6,03% des agents de maîtrise et des
employés ont 50 et plus.
Tableau 8 : Répartition de
l'échantillon selon l'âge et la catégorie
professionnelle
AGE
|
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
|
CADRE
|
MAITRISE
|
EMPLOYE
|
Effectifs
|
pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Moins de 25 ans
|
7
|
2,49
|
46
|
4,82
|
202
|
5,27
|
[25,35[
|
105
|
37,37
|
330
|
34,55
|
1090
|
28,44
|
[35,50[
|
166
|
59,07
|
545
|
57,07
|
2310
|
60,27
|
[50,plus[
|
3
|
1,07
|
34
|
3,56
|
231
|
6,03
|
TOTAL
|
281
|
100
|
955
|
100
|
3833
|
100
|
Source :DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
La tendance est la même dans les trois catégories
d'âge : le test de comparaison des proportions effectué sur
les différentes proportions révèle que les
différentes proportions sont statistiquement identiques (voir annexe I).
On observe par conséquent, une répartition identique des
individus au sein de chaque catégorie d'âge.
DESCRIPTION DES VARIABLES DE L'ETUDE
Rendre opérationnel le cadre conceptuel de
l'étude des facteurs explicatifs de la survenance des accidents du
travail nécessite un choix judicieux des variables. Les lignes qui
suivent donnent la liste des variables du modèle utilisé pour
décrire l'incidence de certains facteurs socio-professionnels et de
certains facteurs individuels sur la survenance des accidents du travail dans
les entreprises du secteur privé en Côte d'Ivoire.
3-1. Variable dépendante
Dans le cadre de la présente étude nous avons
une seule variable dépendante le nombre d'accidents du travail par
travailleur pendant la période du 1er Janvier 2003 au 31
décembre 2004. Précisons que les maladies professionnelles ne
sont pas considérées dans cette étude et que les accidents
mortels c'est-à-dire ayant occasionné la mort de ou des victimes
sont pris en compte. Le domaine de cette variable varie entre 0 et 3 accidents
par travailleur ce qui justifie le choix du modèle de comptage.
Cette variable est notée
« accident »
3-2. Variables indépendantes
Les variables indépendantes considérées
sont de deux ordres : variables socio-professionnelles et
organisationnelles, et les variables individuelles.
3-2-1. Variables socio-professionnelles et
organisationnelles
Les variables socioprofessionnelles et organisationnelles,
correspondent à la catégorie professionnelle, au secteur
d'activité et aux conditions de travail. Notons par ailleurs que la base
de données qui a servi à la présente étude n'a pas
permis d'obtenir des informations sur la taille des entreprises et
l'intensité du travail en leurs seins.
· La variable « catégorie
professionnelle »
La catégorie professionnelle est l'échelle de
classification des salariés, couramment admise dans la plupart des
entreprises ivoiriennes. Les catégories professionnelles
considérées sont : les cadres, les agents de maîtrise,
et les employés. Cette variable a pour modalités
« cadre », « maîtrise » pour les
agents de maîtrise et enfin « employé »
· La variable « secteur
d'activité »
Le secteur d'activité est la branche dans laquelle
exerce l'entreprise. La classification des entreprises par secteur
d'activité retenue dans cette étude procède de celle qui
est utilisée par la CNPS. La variable secteur d'activité a 9
modalités qui sont : « agriculture »,
« transport », « bâtiment »,
« commerce », « foresterie »,
« industrie »,
« électricité »,
« maritime » et « autres ». Ces
modalités sont codifiées
· La variable « conditions de
travail »
Dans le cadre de nos analyses, nous avons voulu tenir compte
du risque associé à chaque corps d'emploi. Ainsi les
différents corps d'emploi ont été choisis en fonction de
la classification en vigueur à la CNPS que nous avons quelque peu
synthétisée. Nous avons regroupé les différents
corps d'emploi en trois catégories : les emplois à
fréquence d'accident élevé
« dangereux », moyenne
« intermédiaire » et faible « peu
dangereux ». Cette variable a donc 3 modalités. Cette
classification tient compte également de la gravité des accidents
survenus dans le corps d'emploi et du secteur d'activité.
3-2-2. Variables individuelles
Les variables individuelles sont les caractéristiques
individuelles et professionnelles des travailleurs. Ce sont l'age,
l'expérience professionnelle et la nationalité du travailleur.
· L'âge du travailleur
Pour déterminer l'age de chaque individu, nous n'avons
considéré que l'année de naissance et l'année du
dernier accident. Les travailleurs ont été ensuite
regroupés en quatre classes d'age : moins de 25, [25,35[, [35,50[,
[50, plus [.
· L'expérience du travailleur
En ce qui concerne l'expérience, nous avons retenu
l'expérience dans la profession c'est-à-dire la différence
entre l'année d'embauche et l'année du dernier accident. La
variable expérience a également plusieurs modalités :
<5 pour les personnes de moins de 5 ans, [5,10[, [10,20[, [20,25[, [35,30[
et enfin [30, plus[ pour les individus ayant plus de 30 ans
d'expérience.
· La nationalité
La variable nationalité comprend 5
modalités : « ivoirien » qui désigne les
individus de nationalité ivoirienne, « CEDEAO » qui
caractérise les individus issus de la CEDEAO, « autre
africain » pour les africains qui ne sont pas de la CEDEAO,
« européen » pour les individus issus de l'Union
Européenne, « autre étranger » pour les
travailleurs de pays autres que ceux de l'Afrique et de l'Europe.
· Le sexe
Cette variable a deux modalités, homme et femme.
PLAN D'ANALYSE
Il s'agit à ce niveau décrire la méthode
d'analyse. Cette démarche d'analyse s'est orientée vers la
détermination des facteurs influençant la survenance des
accidents du travail dans les entreprises en Côte d'Ivoire parmi les
caractéristiques individuelles, socio-professionnnelles du travailleur
et certaines caractéristiques de l'entreprise. La présente
section décrit les différentes approches d'analyse
utilisées dans cette étude et le modèle utilisé.
4-1. Différentes approches
Deux types d'approche ont été
utilisés : l'approche descriptive et l'approche explicative.
L'approche descriptive a consisté en une série d'analyses
uniquement descriptives et cela en prélude à l'analyse
explicative. Il s'est agi d'analyser les différents liens ou
associations possibles entre chacune des variables indépendantes et la
variable dépendante (le nombre d'accidents). Nous avons alors
croisé la variable dépendante avec chaque variable
indépendante et effectué des tests d'association entre les
variables : le test de Fisher (Fisher's exact sous STATA), et le test de
Pearson. L'approche explicative ou analyse inférentielle a
consisté à vérifier cette association entre ces variables
afin de confirmer les tendances observées par l'analyse descriptive.
Nous avons eu, alors, recours à la modélisation
économétrique des déterminants de la survenance des
accidents du travail.
Précisons cependant que l'angle sous lequel nous
abordons cette étude n'est pas la prédiction de la survenance des
accidents du travail au sein des entreprises du secteur privé en
Côte d' Ivoire, mais plutôt une estimation de l'association entre
la survenance de ces accidents et les variables indépendantes
énumérées plus haut. Pour ce faire, nous avons
utilisé le modèle que nous présentons dans le prochain
point.
4-2. Modèles économétriques
(méthode d'estimation)
Dans la théorie, le nombre d'accidents dont un
travailleur est victime dans une période de longueur t (>o) est
distribué selon la loi de Poisson. Le nombre d'accidents
(Yi) d'un travailleur i dans une période
donnée est fonction d'un vecteur de variables exogènes
(Xi) représentant les caractéristiques
individuelles, socio-professionnelles et organisationnelles (GOURIEROUX et al.,
1984 ; CAMERON et TRIVALDI, 1986 ; DIONNE et VANASSE, 1992). La
probabilité d'avoir un accident aura la forme suivante :
(1)
Où exp (Xiâ)
=
E(Yi|Xi)
= Var
(Yi|Xi)
et où
E(Yi|Xi)
est l'espérance conditionnelle,
Var(Yi|Xi)
est la variance conditionnelle et â est un vecteur de paramètres
à estimer par la méthode du maximum de vraisemblance.
Notons cependant que la restriction « variance
égale à la moyenne » n'est pas toujours compatible
avec les données. L'hétérogénéité
n'est pas toujours captée ou saisie par la composante de la
régression (Xiâ).
GOURIEROUX et al, (1984) suggèrent d'étendre le
modèle de Poisson en ajoutant un terme aléatoire dans la
composante de régression, afin de tenir compte de l'effet de variables
non observables ou d'autres effets aléatoires. Si on suppose que exp
(åi)=ãi
suit une loi Gamma avec la fonction de densité :
ã>0, á>0
(2)
Alors E(ãi) = 1 et
var(ãi) = á
Si l'on ajoute le terme aléatoire
åi dans l'équation (1), la
probabilité individuelle d'avoir accidents devient alors :
(3)
Ou sous la condition définie précédemment
sur la distribution de ãi :
(4)
Qui est la distribution Binomiale négative avec E
(Yi|Xi)
= exp (Xiâ) et Var
(Yi|Xi)
= exp[ (Xiâ)(1+á
exp(Xiâ)], á est alors
considéré comme le paramètre de sur-dispersion.
La valeur du paramètre de sur-dispersion á va
indiquer lequel des deux modèles (le modèle Poisson et le
modèle binomial négatif) est le plus adapté. Le
Likelihood-ratio test (LR) sous STATA permet de tester l'hypothèse
nulle : . Dans notre cas, il donne une p-value supérieure à 0,05,
on accepte alors l'hypothèse nulle. On peut par conséquent,
affirmer que á est significativement égale à 0, il n'y a
donc pas de sur-dispersion (la variance est statistiquement égale
à la moyenne). Le modèle de Poisson n'est donc pas
significativement différent de la Binomiale Négative.
Le graphique ci-dessous est l'histogramme du nombre de
travailleurs en fonction du nombre d'accident par travailleur sur la
période allant du premier janvier 2003 au 31 décembre 2004.
Graphique : Histogramme du nombre
d'accidents par travailleur

Source : DSI-CNPS
L'analyse de cet histogramme révèle qu'il
pourrait exister « un excès de zéro »
c'est-à-dire un nombre assez élevé d'individus n'ayant eu
aucun accident. Cette catégorie d'individus constitue 52,26 % du nombre
total d'individus dans l'échantillon. Le modèle de Poisson peut
être insuffisant pour expliquer tous ces zéros. Il peut alors
être intéressant d'utiliser un modèle qui prend en compte
simultanément le fait de faire un accident ou non et la fréquence
des accidents : le Zero- Inflated-Poisson model (ZIP).
Soit la probabilité de faire un nombre nul d'accident. Cette
probabilité est modélisée par un modèle
Logit :
(5)
Le vecteur représente les caractéristiques individuelles,
socio-professionnelles et organisationnelles.
La densité de la distribution ZIP s'écrit :

(6)
Si y > 0 
La statistique de Vuong permet de tester l'hypothèse
non emboîtée du choix du modèle Zero-Inflated-Poisson
contre le modèle de Poisson. La statistique de Vuong (calculée
à partir du logiciel STATA) donne pour valeur 20,13 et la p-value du
test est de 0,000 qui est inférieur à 0,05. On rejette
l'hypothèse nulle, et on accepte l'hypothèse alternative :
le modèle ZIP est préférable au modèle Poisson. Ce
choix est confirmé par les critères d'information :
critère d'Akaike (AIC) et BIC (voir annexe 2) : dans les deux cas
le modèle ZIP est celui qui fournit un critère minimal. La
survenue des accidents au sein des entreprises du secteur privé en
Côte d'Ivoire sera par conséquent modélisée par le
Zero-Inflated-Poisson.
L'analyse inférentielle consistera d'abord à
vérifier si les paramètres â des variables exogènes
sont significatifs, c'est-à-dire à vérifier si les
probabilités individuelles d'accidents sont fonction des
caractéristiques socio-professionnelles, individuelles et
organisationnelles évoquées plus haut. Ensuite, l'analyse des
Incidence Rate Ratios (IRR) permettra d'estimer le risque relatif lié
à chaque variable. Enfin l'examen des effets marginaux donnera la
contribution de chaque variable au processus accidentel.
Chapitre II : RESULTATS DE L'ETUDE
Dans le présent chapitre nous présentons les
résultats des analyses visant à décrire et à
modéliser la survenance des accidents du travail dans les entreprises du
secteur privé en Côte d'Ivoire. Ce chapitre sera organisé
en deux parties à savoir : une première partie
consacrée à l'analyse descriptive des résultats de
l'étude et une seconde partie qui porte sur une analyse explicative de
ces résultats.
ANALYSE DESCRIPTIVE
Rappelons qu'il s'agit à ce niveau de décrire le
lien entre la variable dépendante c'est-à-dire le nombre
d'accidents et chacune des variables explicatives (le sexe, l'age, la
catégorie professionnelle, l'expérience, le secteur
d'activité, la nationalité, le corps d'emploi) afin de faire
apparaître certaines tendances qui pourront être confirmées
ou infirmées par une analyse explicative. Certains résultats
sont consignés à l'annexe 3.
1-1. Analyse de la répartition des individus
selon le nombre d'accidents et le sexe
Le test de liaison entre les variables sexe et accidents de
Fisher donne une p-value inférieur à 5%. On peut affirmer qu'il y
a une liaison significative entre la variable sexe et la variable accidents. Le
sexe sera par conséquent intégré dans le modèle.
On observe à travers le tableau 9 que 1018 femmes, soit
86,13% de l'ensemble des femmes dans l'échantillon n'ont eu aucun
accident pendant la période de l'étude. 12,35% des femmes ont un
accident et seulement 1% des femmes ont été victimes de 2
accidents sur la période l'étude. En somme, seulement 13,87% de
femmes ont eu au moins un accident et aucune femme n'a été
victime de trois accidents sur la période. Cette forte concentration des
femmes dans la catégorie des personnes non accidentées pourrait
trouver son explication dans le fait que les femmes occupent en majorité
des emplois peu dangereux (tableau 6)
Tableau 9 : Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et le sexe
ACCIDENTS
|
FEMMES
|
HOMMES
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
0
|
1018
|
86,13
|
1631
|
41,96
|
1
|
146
|
12,35
|
1832
|
47,13
|
2
|
18
|
1,52
|
320
|
8,23
|
3
|
0
|
0
|
104
|
2,68
|
Total
|
1182
|
100
|
3887
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de l'auteur
41,96% des hommes n'ont eu aucun accident dans la
période sur laquelle porte la présente étude. Le tableau 9
montre que 58,04% des hommes ont eu au moins un accident avec 47,13%
d'individus ayant eu un seul accident. On note contrairement à ce qui a
été observé chez les femmes que les hommes sont
concentrés dans la catégorie des personnes accidentées.
L'analyse de la répartition du nombre d'accidents
(tableau 10) révèle que 6,14 % des accidents ont pour victimes
des femmes. Les hommes sont impliqués dans 93,86 % des accidents du
travail. De plus, le taux d'accident des hommes est de 0,72 accident par homme
environ 5 fois plus élevé que celui des femmes qui est de 0,15
accident par femme. Cette tendance qui transparaissait déjà
à travers l'analyse de la répartition des individus, est
également observée dans l'analyse de la répartition des
accidents selon le sexe.
Tableau 10: Répartition des accidents
selon le sexe
SEXE
|
NOMBRE D'ACCIDENTS
|
POURCENTAGE
|
TAUX D'ACCIDENT
|
FEMMES
|
182
|
6,14
|
0,15
|
HOMMES
|
2784
|
93,86
|
0,72
|
Total
|
2966
|
100
|
0,59
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
En somme le nombre d'accident est lié au sexe :
les femmes sont moins exposées au risque d'accident que les hommes.
1-2. Analyse de la répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la classe d'âge
Le tableau 11 présente la répartition des
individus de l'échantillon selon le nombre d'accidents et la classe
d'âge. Le test de liaison entre les variables âge et accident de
Fisher donne une p-value égale à 0,000 inférieur à
0,05. On peut donc affirmer que l'âge et la survenue d'accident sont
liés. Le tableau 11 révèle qu'une proportion relativement
infirme soit 4,71% de travailleurs ayant moins de 25 ans, n'a eu aucun
d'accident au cours de la période sur laquelle porte la présente
étude. Par conséquent, plus de 95% des individus de cette classe
d'âge a eu au moins un accident sur la période.
Tableau 11: Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la classe d'âge
ACCIDENTS
|
CLASSES D'AGE (%)
|
TOTAL
|
Moins de 25 ans
|
[25,35[
|
[35,50[
|
[50, plus[
|
0
|
4,71
|
58,1
|
57,8
|
1,87
|
52,26
|
1
|
27,84
|
38,69
|
41,64
|
22,01
|
39,02
|
2
|
47,45
|
2,69
|
0,46
|
60,45
|
6,67
|
3
|
20
|
0,52
|
0,1
|
15,67
|
2,05
|
TOTAL
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
De plus, on note au sein de cette classe, 67,45% de personnes
ayant eu au moins 2 accidents. Le risque d'accident est donc assez
élevé au sein de cette classe d'âge. En somme, les
travailleurs ayant moins de 25 ans semblent être sujet à un risque
élevé d'accident.
On observe, en outre, au tableau 11 de fortes proportions de
travailleurs n'ayant pas fait d'accidents dans les classes d'âge [25,35[
et [35, 50[ avec respectivement 58,1% et 57,8% . On observe que très peu
de travailleurs de ces deux classes d'âges ont plus d'un accident. Le
risque d'accident semble être relativement faible pour les individus de
ces deux classes d'âge.
La classe d'âge constituée de travailleurs de 50
ans et plus est celle qui enregistre la plus faible proportion de personne
n'ayant fait aucun accident (1,87%) et la plus forte proportion de personne
ayant eu au moins deux accidents sur la période (76,12%). Par
conséquent, cette classe d'âge semble être beaucoup plus
sujette aux accidents que les autres classes.
Pour confirmer ou infirmer ces tendances observées au
tableau 11, il convient de procéder à l'analyse du taux de
fréquence de ces accidents et de la répartition des accidents en
fonction de la classe d'âge (tableau 12)
Tableau 12 : Répartition des accidents
selon la classe d'âge
CLASSES D'AGE
|
NOMBRE D'ACCIDENTS
|
POURCENTAGE
|
TAUX D'ACCIDENT
|
Moins de 25 ans
|
466
|
15,71
|
1,83
|
[25,35[
|
696
|
23,47
|
0,46
|
[35,50[
|
1295
|
43,66
|
0,43
|
[50, plus[
|
509
|
17,16
|
1,90
|
Total
|
2966
|
100
|
0,59
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Le tableau 12 montre un taux d'accident assez
élevé pour les travailleurs de moins de 25 ans et ceux de 50 ans
et plus. En effet, ces deux classes enregistrent en moyenne sur la
période, respectivement 1,83 et 1,9 accidents par travailleurs. Comme
cela a été précédemment observé, ces deux
classes sont beaucoup plus sujettes aux accidents. Avec un taux d'accident plus
élevé pour les individus les plus âgés.
En ce qui concerne les individus ayant entre 25 et 50 ans, on
observe que leur taux d'accidents est relativement faible. On peut donc
affirmer que les individus de ces classes, sont moins sujets aux accidents que
les individus les plus jeunes et ceux les plus âgés. Qu'est ce qui
pourrait expliquer cela ?
Le tableau 13 montre une forte concentration des individus de
moins de 25 ans et ceux de 50 ans et plus dans les emplois dits dangereux. En
effet, ces classes d'âge enregistrent en leur sein, respectivement 92,16%
et 94,4% d'individus travaillant dans des conditions dangereuses.
Tableau 13 : Répartition des classes
d'âge selon les conditions de travail
CONDITIONS
|
CLASSES D'AGE
|
Moins de 25 ans
|
[25,35[
|
[35,50[
|
[50, plus[
|
PEU DANGEREUSES
|
4,71
|
58,56
|
71,14
|
5,22
|
INTERMEDIAIRES
|
3,14
|
0
|
26,71
|
0,37
|
DANGEREUSES
|
92,16
|
41,44
|
2,15
|
94,4
|
TOTAL
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Les travailleurs ayant entre 25 et 50 ans dans notre
échantillon occupent quant eux généralement des emplois
peu dangereux. Ce facteur pourrait peut être expliquer cet état de
fait.
Il convient de retenir que les travailleurs les plus jeunes et
les travailleurs les plus âgés sont les plus exposés au
risque d'accident du travail.
1-3. Analyse de la répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la nationalité
Le test de liaison de Fisher entre les variables
appliqué au tableau 14 a donné les
résultats suivants : Une p-value = 0,033 donc inférieur
à 0,05 on peut donc affirmer qu'il existe une forte présomption
de liaison entre la nationalité et le nombre d'accidents. Le tableau 14
montre que pour toutes les nationalités, plus de 40% des individus n'ont
été victimes d'aucun accident au cours de la période de
référence. On y remarque également que 68% des
européens ont moins d'un accident. Le risque d'accident est moins
élevé chez les européens que chez les autres
nationalités. Ensuite viennent les ressortissants de la CEDEAO qui
enregistrent en leur sein 53,87 % d'individus qui n'ont pas eu d'accident. Pour
toutes les nationalités, on note une forte proportion d'individu ayant
un accident. Il convient donc d'analyser la répartition du nombre
d'accidents.
Tableau 14 :
Répartition des individus selon le nombre d'accidents et la
nationalité
ACCIDENTS
|
NATIONALITÉ
|
IVOIRIEN
|
CEDEAO
|
AUTRE
AFRICAIN
|
EUROPEEN
|
AUTRE
|
0
|
51,94
|
53,87
|
40,91
|
68
|
45,45
|
1
|
39,28
|
38
|
40,91
|
20
|
54,55
|
2
|
7,03
|
4,38
|
18,18
|
12
|
0
|
3
|
1,76
|
3,75
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Le tableau 15 révèle que le pourcentage des
accidents est faible chez les autres étrangers. Cependant le taux
d'accident le plus faible est celui des européens avec 0,44 accident par
travailleurs. Le taux d'accident le plus élevé est celui des
autres africains avec un taux de 0,77. Les ivoiriens enregistrent un taux qui
est égal au taux de l'ensemble de l'échantillon : 0,59
accidents par travailleur par année.
Tableau 15 : Taux d'accident selon de la
nationalité
NATIONALITÉ
|
ACCIDENTS
|
POURCENTAGE
|
TAUX D'ACCIDENT
|
IVOIRIEN
|
2468
|
83,21
|
0,59
|
CEDEAO
|
464
|
15,64
|
0,58
|
AUTRE AFRICAIN
|
17
|
0,57
|
0,77
|
EUROPEEN
|
11
|
0,37
|
0,44
|
AUTRE ETRANGER
|
6
|
0,20
|
0,55
|
Total
|
2966
|
100
|
0,59
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Il ressort, de l'analyse du tableau 15 que le taux d'accident
est légèrement plus élevé chez les autres africains
c'est-à-dire chez les africains non ressortissants de la CEDEAO, ensuite
viennent les ivoiriens et le taux le plus faible est celui des
européens. Mais tous les taux sont inférieurs à 1. Aucune
tendance forte ne ressort de l'analyse de ces deux tableaux.
1-4. Analyse de la répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la catégorie professionnelle
La p-value de la statistique de Fisher appliqué au
tableau 16 est égale à 0,000, on peut donc affirmer qu'il existe
une liaison entre la variable catégorie professionnelle et la variable
accident
Tableau 16 : Répartition des individus
selon le nombre d'accidents et la catégorie professionnelle
ACCIDENTS
|
CATEGORIE PROFESSIONNELLE
|
CADRE
|
EMPLOYE
|
MAITRISE
|
0
|
91,1
|
51,4
|
44,29
|
1
|
8,9
|
39,13
|
47,43
|
2
|
0
|
7,02
|
7,23
|
3
|
0
|
2,45
|
1,05
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
La lecture du tableau 16 révèle que 91,1 % des
cadres n'ont eu aucun accident. Le fait d'appartenir à la
catégorie professionnelle cadre réduit donc
considérablement le risque d'accident. Notons également qu'aucun
cadre n'a eu plus d'un accident sur toute la période. On y observe que
48,6% des employés et 56,71% des agents de maîtrise ont eu au
moins un accident. Le risque d'accident semble donc être plus accru pour
les agents de maîtrise que pour les employés.
Cette situation s'explique par le fait que les cadres sont
concentrés dans des emplois peu dangereux et que très peu de
cadres occupent un emploi dangereux. Cela confirme qu'appartenir à cette
catégorie professionnelle réduit le risque d'accident. On
constate à travers le tableau 17 que près de 60% des
employés occupent des emplois peu dangereux. Seulement 24,21% des
employés travaillent dans des conditions dangereuses. Même si les
proportions diffèrent, la situation est identique à celle des
agents de maîtrise. 56,02% des agents de maîtrise travaillent dans
des conditions peu dangereuses.
Tableau 17 : Répartition des
catégories professionnelles en fonction
CONDITIONS
|
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
|
TOTAL
|
CADRE
|
MAITRISE
|
EMPLOYE
|
PEU DANGEREUSES
|
93,59
|
56,02
|
59,22
|
60,52
|
INTERMEDIAIRES
|
4,27
|
17,7
|
16,57
|
16,1
|
DANGEREUSES
|
2,14
|
26,28
|
24,21
|
23,38
|
TOTAL
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
La condition de travail semble être un facteur important
dans la survenue des accidents du travail.
Le tableau 18 indique que les cadres sont impliqués
dans seulement 0,84% des accidents survenus au cours de la période
l'étude. Les employés sont impliqués dans 78,22% des
accidents. Le taux d'accident est de 0,09 accident par travailleur en ce qui
concerne les cadres. Celui des employés est de 0,61 accident par
travailleur et 0,65% pour les agents de maîtrise.
Tableau 18 : Taux d'accident selon la
catégorie professionnelle
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
|
ACCIDENTS
|
POURCENTAGE
|
TAUX D'ACCIDENT
|
CADRE
|
25
|
0,84
|
0,09
|
EMPLOYE
|
2320
|
78,22
|
0,61
|
AGENT DE MAITRISE
|
621
|
20,94
|
0,65
|
TOTAL
|
2966
|
100
|
0,59
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Cela confirme la tendance observée à travers
l'analyse de la répartition des individus : Le fait d'appartenir
à la catégorie professionnelle cadre semble réduire
considérablement le risque d'accident. L'analyse de la
répartition du nombre d'accidents laisse apparaître des taux
d'accidents assez élevé chez les employés et chez les
agents de maîtrise.
.
1-5. Analyse de la répartition des individus
selon le nombre d'accidents et le secteur d'activité
Le tableau 19 montre que 87,45 % des individus du secteur
commercial et 79,64% des individus issus des autres secteurs non
mentionnés n'ont pas été victimes d'accident. Ces deux
secteurs sont donc des secteurs où le risque d'accident est très
faible. Les secteurs qui comptent les plus petites proportions de personnes non
accidentées sont le secteur du bâtiment, l'agriculture et
l'industrie qui comptent respectivement 33,33%, 37.69% et 34,64% de non
accidentés. Ces secteurs sont des secteurs relativement risqués.
Le bâtiment compte 66,67% de travailleurs victimes d'au moins un accident
avec la proportion la plus élevée de travailleurs ayant eu trois
accidents (15%).
Tableau 19: Répartition des
individus selon le nombre d'accidents et le secteur d'activité
ACCIDENTS
|
SECTEUR D'ACTIVITE
|
AGRIC
|
AUTRES
|
BATI
|
COM
|
ELEC
|
FORE
|
INDUS
|
MARIT
|
TRANS
|
0
|
37,69
|
79,64
|
33,33
|
87,45
|
38,46
|
50
|
34,64
|
52,08
|
39,07
|
1
|
57,9
|
16,36
|
34,31
|
11,08
|
42,31
|
28,05
|
54,06
|
22,4
|
49,68
|
2
|
4,26
|
4
|
16,67
|
1,32
|
19,23
|
14,63
|
8,89
|
17,71
|
7,64
|
3
|
0,15
|
0
|
15,69
|
0,15
|
0
|
7,32
|
2,42
|
7,81
|
3,61
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
50% des travailleurs du secteur de la foresterie ont eu au
moins accident. Ce secteur compte 21,95% de travailleurs ayant au moins deux
accidents. Cette proportion élevée de personnes ayant au moins 2
accidents révèle que le risque d'accident existe dans ce
secteur. Quant au secteur maritime, il compte 25,52 % de travailleurs qui ont
eu au moins 2 accidents.
Par ailleurs, le test de liaison entre les variables de Fisher
donne une p-value = 0,004 inférieur à 5%. Il y a donc une liaison
entre le secteur d'activité et la variable accidents.
Le tableau 20 donne la répartition des
accidents et le taux d'accident selon le secteur d'activité. Ainsi le
tableau révèle que le secteur agricole renferme en son sein 14,83
% du nombre total des accidents survenus pendant la période.
Tableau 20 : Taux d'accident selon le secteur
d'activité
SECTEUR D'ACTIVITE
|
NOMBRE D'ACCIDENT
|
FREQUENCE
|
TAUX D'ACCIDENT
|
AGRICOLE
|
440
|
14,83
|
0,67
|
AUTRES
|
67
|
2,26
|
0,24
|
BATIMENT
|
117
|
3,94
|
1,15
|
COMMERCE
|
183
|
6,17
|
0,14
|
ELECTRICITE
|
42
|
1,42
|
0,51
|
FORESTERIE
|
65
|
2,19
|
0,79
|
INDUSTRIE
|
1539
|
51,89
|
0,79
|
MARITIME
|
156
|
5,26
|
0,81
|
TRANSPORT
|
357
|
12,04
|
0,76
|
Total
|
2966
|
100
|
0,59
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Le secteur industriel a enregistré plus de la
moitié des accidents. En somme, les secteurs qui ont enregistré
le plus grand nombre d'accidents sont : l'agriculture, le bâtiment,
l'industrie, le transport. Mais l'examen du taux d'accident montre que les
secteurs à risque sont : le bâtiment avec 1,15 accidents par
travailleur, le secteur maritime avec 0,81, la foresterie avec 0,79, et le
secteur industriel avec 0,79, et le secteur du transport 0,76. L'appartenance
à ces secteurs accroît le risque d'accident. Le secteur du
commerce est le secteur dans lequel le taux d'accident est le plus faible avec
0,14 accident par travailleur.
1-6. Analyse de la répartition des individus
selon le nombre d'accidents et l'expérience professionnelle
Le tableau 21 décrit la répartition des
travailleurs selon le nombre d'accident dont ils ont été victimes
au cours des deux années sur lesquelles porte la présente
étude. Le test de Fisher révèle une forte
présomption de liaison entre l'age des travailleurs et la survenue
d'accident. La p-value est inférieur à 0,05.
94,42 % des travailleurs ayant moins de 5 ans
d'expérience ont eu au moins 1 accident au cours de la période du
1er Janvier 2003 au 31 décembre 2004. Le fait d'avoir moins
de 5 ans d'expérience dans la profession semble être un facteur
qui accroît le risque d'accident du travail. La majeure partie des
travailleurs ayant moins de 5 ans d'expérience soit 64,22% ont eu 1
accident. La situation est presque similaire pour les individus ayant entre 5
et 10 ans d'expérience professionnelle qui compte près de 73,68 %
de travailleurs ayant fait au moins 1 accidents. Les individus ayant entre 10
et 20 ans d'expérience et ceux ayant entre 20 et 25 ans
d'expérience ont les plus grandes proportions d'individus n'ayant pas
été victimes d'accident au cours de la période, avec
respectivement 83,21% et 65,39%. Avoir entre 10 et 25 ans d'expérience
dans la profession réduit le risque d'accident du travail. Ce qui parait
assez curieux c'est le fait que 86,49 % des individus de plus de 30 ans
d'expérience professionnelle ont eu au moins 2 accidents pendant la
période.
On ne peut donc conclure à une corrélation
négative entre l'expérience professionnelle et le nombre
d'accidents du travail. Le risque d'accident du travail est élevé
pour les personnes qui ont moins de 10 ans et plus de 30 ans
d'expérience professionnelle.
Tableau 21 : Répartition des
travailleurs selon l'expérience professionnelle et le nombre d'accidents
par individu
ACCIDENTS
|
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
|
< 5
|
[5,10[
|
[10,20[
|
[20,25[
|
[25,30[
|
[30,+[
|
0
|
5,58
|
26,32
|
83,21
|
65,39
|
45,39
|
9,46
|
1
|
64,22
|
57,12
|
16,48
|
34,39
|
50
|
4,05
|
2
|
19,9
|
10,14
|
0,31
|
0,22
|
3,67
|
85,14
|
3
|
10,3
|
6,43
|
0
|
0
|
0,94
|
1,35
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur.
Le tableau 22 confirme les observations
faites sur le tableau 21. Les travailleurs ayant moins de 10 ans et plus de 30
ans d'expérience professionnelle sont plus exposés au risque
d'accident du travail. Le risque d'accident semble relativement faible pour les
individus qui ont entre 10 et 30 ans d'expérience professionnelle. Leurs
taux d'accident sont en dessous de celui de l'ensemble des individus qui est de
1,55 accidents par travailleur.
Tableau 22 : Taux d'accident selon
l'expérience professionnelle
EXPERIENCE
|
NOMBRE D'ACCIDENTS
|
FREQUENCE
|
TAUX D'ACCIDENT
|
Moins de 5 ans
|
773
|
26,06
|
1,35
|
[5,10[
|
496
|
16,72
|
0,97
|
[10,20[
|
166
|
5,60
|
0,17
|
[20,25[
|
627
|
21,14
|
0,35
|
[25,30[
|
640
|
21,58
|
0,60
|
[30,+[
|
264
|
8,90
|
1,78
|
Total
|
2966
|
100
|
0,59
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
ANALYSE EXPLICATIVE
Dans la présente section nous présentons les
résultats de l'analyse visant à modéliser la survenance
des accidents. Mais avant, nous présenterons les différents tests
d'adéquation du modèle.
2-1. Tests
Pour juger de la qualité d'ajustement du modèle,
nous avons effectué : le test du rapport de vraisemblance
(LR-test), l'analyse du R2 de Mac-Fadden, le test de Vuong.
La statistique du test du rapport de vraisemblance donne LR
chi2 (25) = 666,69 % avec une p-value, Prob > chi2 = 0,0000. La p-value
étant inférieure à 5%, on rejette l'hypothèse
nulle, c'est-à-dire qu'on accepte l'hypothèse alternative selon
laquelle au moins une des variables est significative dans l'explication de la
survenue des accidents du travail au sein des entreprises du secteur
privé en Côte d'Ivoire.
Le R2 de McFadden = 0,402
Le test de Vuong qui vise à déterminé le
modèle adéquat entre le modèle de Poisson et le
modèle Zero-inflated-Poisson donne une p-value = 0,000 et la valeur
calculée de la statistique de Vuong est de 20,13. La p-value est
inférieure à 0,05, par conséquent, on rejette
l'hypothèse nulle et on accepte l'hypothèse alternative selon la
quelle le modèle ZIP est préférable au modèle de
Poisson.
La comparaison entre les deux modèles a
été également faite à travers les critères
d'information et confirme que le modèle ZIP est le meilleur (voir Annexe
2).
2-2. Présentation et interprétation des
résultats
Il est présenté dans ce point les
résultats du modèle et l'interprétation de ces
résultats.
2-2-1. Présentation du modèle
Les résultats du modèle de régression
Zero-inflated-Poison pour l'étude des facteurs explicatifs de la
survenance des accidents du travail sont présentés dans les
tableaux 23 et 24. Le tableau 23 donne les coefficients,
l'écart type et le risque relatif (IRR), la p-value des
différents coefficients. Le tableau 24 donne, quant à lui, les
effets marginaux.
Tableau 23 : Modèle Zero-Inflated-Poisson
pour le nombre d'accidents
accidents
|
COEFFICIENTS
|
Ecart type
|
IRR
(Risque relatif)
|
P- value
|
|
|
|
|
|
Sexe
|
Femmes
|
-0,365825
|
0,0856932
|
0,6936241
|
0,000
|
Catégorie professionnelle
|
Agent de Maîtrise
|
0,8499985
|
0,2520349
|
2,339643
|
0,001
|
Employé
|
0,7952582
|
0,2500444
|
2,215013
|
0,001
|
Nationalité
|
CEDEAO
|
-0,1222139
|
0,0516408
|
0,884959
|
0,018
|
Autre africain
|
0,0540873
|
0,2457733
|
1,055577
|
0,826
|
Européen
|
0,013572
|
0,3088607
|
1,013664
|
0,965
|
Autre
|
-0,1871185
|
0,4134608
|
0,8293455
|
0,651
|
Secteur d'activité
|
Maritime
|
-0,4900271
|
0,1026121
|
0,6126098
|
0,000
|
Bâtiment
|
-0,4552489
|
0,1123227
|
0,63429
|
0,000
|
Commerce
|
-0,498388
|
0,0916976
|
0,6075092
|
0,000
|
Electricité
|
-0,656121
|
0,1677424
|
0,5188601
|
0,000
|
Foresterie
|
-0,4410803
|
0,1392569
|
0,643341
|
0,002
|
Industrie
|
-0,5490671
|
0,0683
|
0,5774883
|
0,000
|
Transport
|
-0,5785865
|
0,0837491
|
0,5606904
|
0,000
|
Autres
|
-0,9181778
|
0,1365082
|
0,3992459
|
0,000
|
Age
|
[25,35[
|
-0,595114
|
0,0647552
|
0,5514997
|
0,000
|
[35,50[
|
-0,1875456
|
0,1206348
|
0,8289913
|
0,012
|
[50, plus[
|
0,1991456
|
0,1051982
|
1,22036
|
0,058
|
Expérience
|
[5,10[
|
-0,0383758
|
0,0637867
|
0,9623512
|
0,547
|
[10,20[
|
-0,2809032
|
0,1121968
|
0,7551014
|
0,012
|
[20,25[
|
-0,3338637
|
0,1031064
|
0,7161514
|
0,001
|
[25,30[
|
-0,4105997
|
0,1083375
|
0,6632524
|
0,000
|
[30,plus[
|
-0,2233322
|
0,1146311
|
0,7998491
|
0,051
|
Conditions
|
Intermédiaires
|
0,9670701
|
0,1128927
|
2,630227
|
0,000
|
Dangereuses
|
1,165942
|
0,1356691
|
3,208944
|
0,000
|
|
constante
|
-0,6932831
|
0,2883006
|
|
0,016
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Tableau 24 : Effets marginaux
VARIABLES
|
dy/dx
|
Ecart type
|
z
|
P-value
|
X
|
Sexe
|
Femmes
|
-0,5740466
|
0,03394
|
-16,91
|
0
|
0,233182
|
Catégorie professionnelle
|
Maîtrise
|
0,596602
|
8372,3
|
0
|
1
|
0,1884
|
Employé
|
0,3510101
|
0,09168
|
3,83
|
0
|
0,756165
|
Nationalité
|
CEDEAO
|
-0,0618201
|
0,02521
|
-2,45
|
0,014
|
0,157822
|
Autre africain
|
0,0292881
|
0,13671
|
0,21
|
0,83
|
0,00434
|
Européen
|
0,0072022
|
0,165
|
0,04
|
0,965
|
0,004932
|
Autre
|
-0,08999
|
0,18096
|
-0,5
|
0,619
|
0,00217
|
Secteur d'activité
|
Maritime
|
-0,2080222
|
0,03444
|
-6,04
|
0
|
0,037877
|
Bâtiment
|
-0,1945603
|
0,03877
|
-5,02
|
0
|
0,02032
|
Commerce
|
-0,2348851
|
0,03725
|
-6,3
|
0
|
0,254685
|
Electricité
|
-0,2553258
|
0,0476
|
-5,36
|
0
|
0,010258
|
Foresterie
|
-0,1893442
|
0,04805
|
-3,94
|
0
|
0,016177
|
Industrie
|
-0,2749387
|
0,03301
|
-8,33
|
0
|
0,383705
|
Transport
|
-0,2443537
|
0,02908
|
-8,4
|
0
|
0,092918
|
Autres
|
-0,3328359
|
0,03624
|
-9,18
|
0
|
0,054251
|
Age
|
[25,35[
|
-0,2827604
|
0,03186
|
-8,88
|
0
|
0,300848
|
[35,50[
|
-0,1008
|
0,06829
|
-1,48
|
0,14
|
0,595976
|
[50, plus[
|
0,1149369
|
0,06786
|
1,69
|
0,09
|
0,05287
|
Expérience
|
[5,10[
|
-0,0199222
|
0,03256
|
-0,61
|
0,541
|
0,101203
|
[10,20[
|
-0,5562473
|
0,03211
|
-17,32
|
0
|
0,191557
|
[20,25[
|
-0,1684514
|
0,04738
|
-3,56
|
0
|
0,3551
|
[25,30[
|
-0,1934745
|
0,04987
|
-3,88
|
0
|
0,209903
|
[30,plus[
|
-0,1061914
|
0,05003
|
-2,12
|
0,034
|
0,029197
|
Conditions
|
Intermédiaires
|
0,7360208
|
403,53
|
0
|
0,997
|
0,160978
|
Dangereuses
|
1,287612
|
370,73
|
0
|
0,999
|
0,233774
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
2-2-2. Interprétation des
résultats
Il ressort de l'analyse du tableau 23 que les hommes ont plus
de risque d'accident que les femmes ainsi l'hypothèse formulée
sur le sexe est vérifiée. En effet, les femmes ont un risque
relatif moins élevé que les hommes. Le fait d'être femme
réduit d'environ 31% le risque d'accident. Les femmes sont plus
prudentes que les hommes. Car évoluant dans le même cadre les
femmes ont moins d'accidents que les hommes. Cette situation pourrait
s'expliquer par le fait que les femmes occupent très souvent des emplois
peu dangereux ou travaillent dans le secteur commercial ou le risque d'accident
est relativement faible ainsi qu'il a été observé dans
l'analyse descriptive.
La catégorie professionnelle a une incidence sur la
survenue des accidents. Toutes ses modalités sont significatives. Le
fait d'être un employé ou un agent de maîtrise augmente de
façon significative le nombre d'accidents dont est victime le
travailleur. Les cadres ont un risque d'accident plus de deux fois plus faible
que les employés et les agents de maîtrise. Toutefois le risque
relatif des agents de maîtrise est plus élevé que celui des
employés (respectivement de 2,33et 2,21 fois).
Le modèle révèle que l'appartenance
à un pays de la CEDEAO réduit le risque d'accident, la
catégorie de référence étant la nationalité
ivoirienne. Les autres modalités de la variable nationalité ne
sont pas significatives. Par conséquent, le fait pour un travailleur de
posséder une nationalité de ces nationalités n'influence
pas la survenue d'un accident.
Le tableau 23 montre également que la variable secteur
d'activité explique la survenue des accidents du travail dans les
entreprises du secteur privé en Côte d'Ivoire. La variable secteur
d'activité est significative, les P-values de toutes ses
modalités sont inférieures à 0,05. Les coefficients sont
tous négatifs. Le fait d'appartenir à un secteur
d'activité autre que le secteur agricole réduit le risque
d'accident du travail. Les résultats montrent que les travailleurs qui
appartiennent aux secteurs du bâtiment et de la foresterie ont un risque
relatif plus élevé que celui des autres secteurs avec 0,63 et
0,64 fois le risque dans le secteur agricole.
L'âge influence également le processus accidentel
au sein des entreprises du secteur privé en Cote d'Ivoire. Les individus
qui ont entre 25 et 50 ans ont un risque d'accident plus faible que les
travailleurs de moins de 25 ans. Cette dernière classe d'âge
apparaît comme un groupe à risque. Par conséquence
l'appartenance aux deux premières classes citées est un facteur
de protection. On note par contre, que le risque relatif des travailleurs ayant
50 ans et plus est supérieur à 1. Le risque d'accident est plus
élevé dans cette classe d'âge que dans la classe
d'âge de référence dans notre modèle (moins de 25
ans). On ne peut par conséquent, pas affirmer que l'age est un facteur
de protection. En somme, le modèle révèle une association
entre l'âge et la fréquence de survenue des accidents. Les
travailleurs les plus jeunes et les travailleurs les plus âgés
sont les plus exposés aux accidents.
L'expérience professionnelle est un facteur qui
influence la survenue des accidents dans les entreprises du secteur
privé en Côte d'Ivoire. La modalité [5,10[ n'est pas
significative. Par contre, les autres modalités sont significatives. Le
fait pour un travailleur d'avoir entre 10 et 20 ans d'expérience
professionnelle réduit le risque d'accident d'environ 24,5% par rapport
à la catégorie de référence c'est-à-dire les
travailleurs qui ont moins de 5 ans d'expérience professionnelle. Le
risque d'accident est également plus faible pour toutes les
modalités de la variable expérience en comparaison à la
catégorie de référence. Cependant, le risque relatif est
le plus élevé (négativement) est celui des travailleurs de
plus de 30 ans d'expérience professionnelle. En somme, les
résultats révèlent que le fait d'avoir plus de 5 ans
d'expérience constitue un facteur de protection. On pourrait donc en
conclure l'expérience professionnelle est un facteur de protection.
Le modèle révèle que les individus qui
travaillent dans des emplois peu dangereux ont un risque d'accident plus faible
que ceux qui travaillent dans des corps d'emploi intermédiaires ou
dangereux. Les individus travaillant dans des corps d'emploi dangereux ont un
risque relatif d'accident plus élevé que celui des travailleurs
qui exercent dans des conditions intermédiaires. Retenons donc que les
conditions de travail déterminent le nombre d'accidents dont est
victime un travailleur du secteur privé en Côte d'Ivoire. Plus
l'emploi est dangereux plus le risque d'accident est élevé.
L'analyse des effets marginaux vise à déterminer
les variables qui contribuent le plus à la fréquence de survenue
des accidents. Le tableau 24 donne les effets marginaux des différentes
modalités des variables. La variable qui a la plus forte contribution
à la probabilité d'accident est la variable conditions de
travail. En effet, ses modalités ont plus fortes contributions. Les
autres variables ont des contributions relativement plus faibles. Parmi ces
dernières celle qui explique le moins la survenue des accidents
est : la variable nationalité, les effets marginaux de ses
modalités étant les plus faibles. De plus la variable qui la plus
faible contribution négative est la variable sexe (-0,59). L'on retient
par conséquent, que la variable qui a la forte incidence sur la survenue
des accidents du travail est la variable condition de travail.
Chapitre III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS DE
L'ETUDE
DISCUSSIONS
Cette section est structurée en deux points : les
limites de l'étude et la discussion des résultats.
1-1. Limites de l'étude et difficultés
rencontrées
La plus grande limite de cette étude reste
l'incomplétude de la base de données et l'incertitude quant
à la représentativité de l'échantillon. En effet
nous avons adressé une demande à la direction du système
d'information de la CNPS, qui nous a fourni une base constituée de 5069
individus sans toutefois donner la procédure de sélection des
individus. De plus, certaines caractéristiques organisationnelles et
individuelles n'ont donc pas pu être renseignées. Ce sont par
exemple : la taille des entreprises, le nombre d'heures de travail par
travailleur, la nature lésions et le siège des lésions des
accidents qui ont fait l'objet de la présente étude. Ces
renseignements auraient permis le calcul de certains indicateurs couramment
utilisés pour estimer la fréquence et la gravité des
accidents. Ainsi le taux gravité et le taux de fréquence des
accidents n'ont pu être analysés. La seconde difficulté est
le temps imparti pour conduire cette étude. Il fut si bref que nous ne
croyons pas avoir pu explorer tous les contours de la question.
1-2. Discussion des résultats
Trois hypothèses avaient été
formulées au début de cette étude : les travailleurs
de sexe masculin sont plus exposés que les femmes au risque d'accident,
les travailleurs de moins de 25 ans, ceux de 50 ans et plus et les travailleurs
qui ont peu d'expérience dans la profession sont des groupes à
risque et enfin les secteurs du bâtiment, de l'industrie et de la
foresterie et le secteur maritime sont les secteurs où le risque
d'accident du travail est le plus élevé. La démarche de
cette étude nous a permis de tester à chaque fois ces
hypothèses dans le contexte ivoirien.
En ce qui concerne l'effet du sexe sur la survenue des
accidents, les résultats confirment que les femmes sont moins
exposées au risque d'accident que les hommes. Les travailleurs de sexe
masculin courent plus de risque d'accidents que les femmes. Par
conséquent la première hypothèse est pratiquement
vérifiée. Cette situation se justifie par le fait que les femmes
sont affectées aux postes les moins dangereux. Ces résultats sont
identiques à ceux qui découlent des études du Bureau
Internationale du Travail. Rappelons que ces études
révélaient que les femmes ont moins d'accidents que les
hommes.
La présente étude a également
révélé que l'âge a une incidence sur la survenue des
accidents du travail. En effet, les travailleurs de moins de 25 ans ont un
risque d'accident très élevé. Par ailleurs, les
travailleurs ayant plus de 50 ans ont un risque d'accident élevé
et même plus élevé que les travailleurs de moins de 25 ans.
L'hypothèse faite sur la variable âge est vérifiée.
Ajoutons que le BIT estime sur la base d'études faites aux Etats-Unis
que les travailleurs les plus jeunes étaient plus exposés aux
accidents que leurs aînés. Cette étude faite dans le
contexte ivoirien confirme ces conclusions. Les résultats sont
partiellement analogues à ceux obtenus par Gingras S. (1996) qui ont
révélé dans le contexte canadien que le risque d'accident
s'élevait à partir de 50 ans pour les travailleurs du secteur de
la construction. Ces résultats confirment ceux obtenus par Dionne et al
(1992) qui ont identifié la classe d'âge 25 ans et moins comme la
classe la plus exposée au risque d'accident du travail.
L'expérience est un déterminant de la survenue
des accidents du travail. Les travailleurs de moins de 5 ans
d'expérience sont beaucoup plus exposés au risque d'accident du
travail que les autres et font par conséquent, plus d'accidents que ces
travailleurs. On ne peut toutefois pas affirmer que l'expérience
professionnelle est une protection pour le salarié car l'étude
révèle également que les individus ayant plus de 25 ans
d'expérience dans la profession sont très souvent sujets à
des accidents. C'est dire qu'à partir de 25 ans d'expérience, le
risque d'accident semble s'accroître.
L'une des conclusions les plus pertinentes à notre
sens, de la présente étude est qu'elle souligne l'incidence du
secteur d'activité sur la survenue des accidents du travail. Les
travailleurs de certains secteurs d'activité sont beaucoup plus
exposés au risque d'accident. Ainsi cette étude
révèle que les secteurs à risque sont :
l'agriculture, le bâtiment et la foresterie et le secteur de
l'électricité. Cette dernière hypothèse est donc
partiellement vérifiée. Le taux d'accident est très
élevé dans les secteurs du bâtiment et de la foresterie.
La catégorie professionnelle est significative dans le
modèle. Cette étude révèle que les cadres ont un
risque assez faible d'accident en comparaison avec celui des employés et
des agents de maîtrise car les cadres occupent très souvent des
emplois peu dangereux. Les différents taux d'accident et les
résultats du modèle ZIP le démontrent.
Cette étude a permis de savoir que la
nationalité a une incidence sur la survenue des accidents du travail.
Le corps d'emploi est un facteur explicatif de la survenue des
accidents du travail. L'appartenance à un corps d'emploi peu dangereux a
pour effet de réduire le risque d'accident du travail. Par contre un
corps d'emploi très dangereux accroît le risque d'accident du
travail.
1. RECOMMANDATIONS
Sur la base des résultats des différentes
analyses, nous formulons dans cette section une série de
recommandations.
Compte tenu du risque d'accident élevé chez les
travailleurs de sexe masculin, il convient de prendre des mesures d'incitation
à la prévention des accidents du travail portant sur cette
catégorie de travailleurs. Il faut donc inciter les hommes à la
prudence et à l'utilisation rigoureuse des moyens de protection tels que
le port de lunettes, de casque, de vêtements, de gants, de chaussures,
etc. selon que les différentes tâches qu'ils exécutent
l'exigent. En somme, il convient de les inciter au respect scrupuleux des
règles de protection en vigueur ou celles qu'exige leur fonction.
Cette étude a révélé que le
secteur agricole, regroupant les entreprises agroalimentaires, les grandes
exploitations agricoles et les industries agrochimiques, est le secteur
où le risque d'accident est le plus élevé. Le code de
prévoyance social prévoit en son chapitre VI des dispositions
pour augmenter ou diminuer les cotisations des employeurs selon qu'ils
observent des règles de sécurité ou qu'ils
déploient des efforts pour obtenir des résultats en
matière de prévention des accidents du travail. Toutefois, nous
proposons que soient envisagées des sanctions plus sévères
aux infractions à la législation sur l'hygiène et la
sécurité au travail telles que des poursuites judiciaires
à l'encontre des employeurs indélicats et l'augmentation des
charges liées aux amendes infligées à ces derniers. Toutes
ces mesures devront valoir aussi bien pour le secteur agricole que pour les
autres secteurs.
Par ailleurs, l'étude a révélé que
le risque d'accident est élevé chez les travailleurs
inexpérimentés. L'accent devra être mis sur l'application
du code de prévoyance sociale qui oblige les employeurs à
organiser des sessions de formation à l'endroit des nouveaux
employés. De plus, ces actions devront être orientées vers
la familiarisation des travailleurs avec les mesures de protection en vigueur
dans les entreprises. Il faudra par conséquent, accroître au sein
de chaque entreprise les moyens de formation et d'information par des
séminaires et des conférences auxquels devront participer les
nouveaux travailleurs. Cette action pourra intégrer aussi la confection
de brochures de sécurité et l'amélioration des moyens de
communication au sein de l'entreprise.
La présente étude a également
révélé que les travailleurs les plus jeunes,
c'est-à-dire de moins de 25 ans et ceux de 50 ans et plus, courent un
risque d'accident plus élevé que les autres travailleurs. Par
conséquent, ils devront être la cible de mesures de
sensibilisation à l'usage des moyens de protection en vigueur dans
l'entreprise en plus des méthodes citées
précédemment : Celles concernant notamment les actions
éducatives portant sur l'hygiène et la sécurité du
travail.
A côté de ces résultats, il est ressorti
enfin que les individus travaillant dans des conditions dangereuses sont les
plus exposés aux risques d'accidents du travail. Il est donc
impératif pour la CNPS, d'étoffer le nombre de contrôleurs
en prévention en vue d'identifier les entreprises qui ne respectent pas
les règles de sécurité en vigueur. Ainsi, des sanctions
pourront être prises l'encontre de ces dernières.
Toutes ces actions révèlent la
nécessité d'une action concertée impliquant l'ensemble des
partenaires sociaux à savoir les pouvoirs publics, la CNPS, les
employeurs et les employés.
CONCLUSION
Si pour une minorité de personnes, le travail se
présente comme une source de satisfaction, d'épanouissement et
même une raison de vivre, pour beaucoup de travailleur en Côte
d'Ivoire, il dévient une nécessité
désagréable (KOKOLA et Al, 1988). Car il s'effectue parfois dans
un cadre malsain et est très souvent une source de dommages corporelles
et des coûts tant au niveau de l'entreprise qu'au niveau de la
collectivité sociale. Cette situation requiert la mise en oeuvre de
mesures de prévention efficaces de ces accidents. Celles-ci passent
nécessairement par une bonne identification des déterminants de
la survenue des accidents du travail.
Tout au long de cette étude, nous nous sommes
employés à cette tâche. L'utilisation du modèle ZIP
(Zero-Inflated-Poisson) et une analyse descriptive nous ont permis d'identifier
certains facteurs qui influencent la survenue des accidents de travail dans les
entreprises du secteur privé en Côte d'Ivoire. Elle a permis de
rendre compte de l'incidence de certaines caractéristiques individuelles
du travailleur telles que l'âge, le sexe, l'expérience
professionnelle sur le processus accidentel. Nous avons également pu
vérifier l'incidence de certaines caractéristiques
socio-professionnelles et organisationnelles des entreprises telles que le
secteur d'activité, la catégorie socio-professionnelle et les
conditions de travail sur le processus accidentel.
Par ailleurs, les résultats de cette étude nous
ont permis de formuler des recommandations allant dans le sens d'une action
concertée entre les partenaires sociaux que sont les pouvoirs publics,
la CNPS, les employeurs et les salariés.
BIBLIOGRAPHIE
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Rapport BIT 2004
BOYER, DIONNE et VANASSE, 1992 Econometrics models of
accident distribution, Boston, MA, Kluwer academic publisher
CAMERON et TRIVALDI, 1986, Econometrics models based on
count models: comparison and application of some estimations and test.
Journal of applied econmetrics
CHEADLE et al, 1994 a population-based study of washington
state workers compension. American journal of public health
DIONNE et VANASSE, 1992. Automobile insurance ratemaking
in presence of assymetrics
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Rehabil. Counsiling bull
DUTHEIL, 1976 l'Etat et le développement de la
Côte d'Ivoire, Paris, A Pedon
GINGRAS et al, 1992. Les accidents du travail sur les
chantiers de construction de la baie James entre 1976 et 1986. Rapport de
recherche, GIROSST, Université Laval
GINGRAS,et al, 1996. Étude de l'influence de
certaines caractéristiques des entreprises et du secteur de la
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GOURIEROUX et al., 1984 Pseudo maximum likelihood
methods : application to Poisson models. Econométrica.
HEINRICH, H.W. (1931). Brody, B., Y. Létourneau et A.
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des connaissances», Relations Industrielles, 45 (1),
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HUNTING et al, 1994 surveillance of construction worker
injuries through an urban emergency department. Journal of occupational
medicine.
.
KISNER et al, 1994, injury hazards in the construction
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KOKALA et al, 1988. Conséquences économiques
et sociales des accidents du travail en Côte d'Ivoire.
Mémoire CIFOCSS
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in Alberta in Canadian context: a case study of the impact of a non-monatory
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LABELLE, J.E. (2000). «What do Accidents Truly Cost?
Determining Total Incidents Costs», Professional Safety, p.38-42.
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SALMINEN et al, 1993. Organisational factors influencing
serious occupational accidents. Scandinavian Journal of Work and
environmental health
SURUDA et al, 1988. Deaths from trench cave-in in the
construction industry, Journal of occupational industry
WISNIEWSKI, 1976. Accidents mortels sur les chantiers du
bâtiment et les travaux publics dans la région parisienne.
Cahier des comités de prévention du bâtiment et des travaux
publics.
ANNEXES

Annexe I
Tests de comparaison des proportions
Tableau a1-1 : Test de comparaison des
proportions (tableau 8)
Proportions
|
Ho :
Egalité entre les proportions
|
P-Value
|
Décisions
|
Agents de maîtrise et cadre
|
Moins de 25
|
0,782
|
Egalité
|
[25,35[
|
0,598
|
Egalité
|
[35,50[
|
0,648
|
Egalité
|
[50, plus[
|
0,818
|
Egalité
|
Agent de maîtrise et employé
|
Moins de 25
|
0,901
|
Egalité
|
[25,35[
|
0,034
|
Proportion agent de maîtrise supérieure
|
[35,50[
|
0,171
|
Egalité
|
[50, plus[
|
0,562
|
Egalité
|
cadre et employé
|
Moins de 25
|
0,966
|
Egalité
|
[25,35[
|
0,055
|
Egalité
|
[35,50[
|
0,760
|
Egalité
|
[50, plus[
|
0,719
|
Egalité
|
Source : Calcul de l'auteur
Annexe 2 :
Critères d'information
(Comparaison du modèle de poisson au du
modèle ZIP)
Tableau a2-1 : Critères
d'informations pour le modèle de Poisson
Measures of Fit for poisson of accidents
|
|
|
Log-Lik Intercept Only:
|
-4976,193
|
Log-Lik Full Model:
|
3168,772
|
D (5043):
|
6337,544
|
LR(25):
|
3614,842
|
|
|
Prob > LR:
|
0
|
McFadden's R2:
|
0,363
|
McFadden's Adj R2:
|
0,358
|
Maximum Likelihood R2:
|
1
|
Cragg & Uhler's R2:
|
1
|
AIC:
|
1,261
|
AIC*n:
|
6389,544
|
BIC:
|
-36683,779
|
BIC':
|
-3401,57
|
Source : Calcul de l'auteur
Tableau a2-2 : Critères
d'informations pour le modèle ZIP
Measures of Fit for zip
|
of accidents
|
|
|
|
|
|
|
Log-Lik Intercept Only:
|
-4976,193
|
Log-Lik Full Model:
|
-2973,328
|
D(5029):
|
5946,656
|
LR(38):
|
4005,73
|
|
|
Prob > LR:
|
0
|
McFadden's R2:
|
0,402
|
McFadden's Adj R2:
|
0,394
|
Maximum Likelihood R2:
|
1
|
Cragg & Uhler's R2:
|
1
|
AIC:
|
1,189
|
AIC*n:
|
6026,656
|
BIC:
|
-36955,234
|
BIC':
|
-3681,556
|
Source : Calcul de l'auteur
Annexe 3
TABLEAUX
Tableau a1: Répartition des
travailleurs selon le nombre d'accidents et la catégorie
professionnelle
ACCIDENTS
|
CATEGORIES PROFESSIONNELLES
|
TOTAL
|
CADRE
|
MAITRISE
|
EMPLOYE
|
0
|
256
|
423
|
1970
|
2649
|
1
|
25
|
453
|
1500
|
1978
|
2
|
0
|
69
|
269
|
338
|
3
|
0
|
10
|
94
|
104
|
TOTAL
|
281
|
955
|
3833
|
5069
|
Source :DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
ACCIDENTS
|
NATIONALITÉ
|
TOTAL
|
IVOIRIEN
|
CEDEAO
|
AUTRE
AFRICAIN
|
EUROPEEN
|
AUTRE
ETRANGER
|
|
0
|
2187
|
431
|
9
|
17
|
5
|
2649
|
1
|
1654
|
304
|
9
|
5
|
6
|
1978
|
2
|
296
|
35
|
4
|
3
|
0
|
338
|
3
|
74
|
30
|
0
|
0
|
0
|
104
|
TOTAL
|
4211
|
800
|
22
|
25
|
11
|
5069
|
Tableau a2: Répartition des
travailleurs selon le nombre d'accidents et la nationalité
Source :DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Tableau a3: Répartition des
travailleurs selon le nombre d'accidents et l'expérience
professionnelle
ACCIDENTS
|
EXPERIENCE
|
TOTAL
|
< 5
|
[5,10[
|
[10,20[
|
[20,25[
|
[25,30[
|
[30,plus[
|
0
|
32
|
135
|
808
|
1177
|
483
|
14
|
2649
|
1
|
368
|
293
|
160
|
619
|
532
|
6
|
1978
|
2
|
114
|
52
|
3
|
4
|
39
|
126
|
338
|
3
|
59
|
33
|
0
|
0
|
10
|
2
|
104
|
TOTAL
|
573
|
513
|
971
|
1800
|
1064
|
148
|
5069
|
Source :DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Tableau a4: Répartition des
travailleurs selon le nombre d'accidents et le secteur d'activité
ACCIDENTS
|
SECTEURS D'ACTIVITE
|
TOTAL
|
AGRICULTURE
|
MARITIME
|
BATIMENT
|
COMMERCE
|
ELCTRICITE
|
FORESTERIE
|
INDUSTRIE
|
TRANSPORT
|
AUTRES
|
0
|
248
|
100
|
35
|
1129
|
20
|
41
|
673
|
184
|
219
|
2649
|
1
|
381
|
43
|
35
|
143
|
22
|
23
|
1052
|
234
|
45
|
1978
|
2
|
28
|
34
|
17
|
17
|
10
|
12
|
173
|
36
|
11
|
338
|
3
|
1
|
15
|
16
|
2
|
0
|
6
|
47
|
17
|
0
|
104
|
TOTAL
|
658
|
192
|
103
|
1291
|
52
|
82
|
1945
|
471
|
275
|
5069
|
Source :DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
Tableau a5: Répartition des
travailleurs selon le nombre d'accidents et la classe d'âge
ACCIDENTS
|
CLASSES D'AGE
|
Moins de 25 ans
|
[25,35[
|
[35,50[
|
[50, plus[
|
0
|
12
|
886
|
1746
|
5
|
1
|
71
|
590
|
1258
|
59
|
2
|
121
|
41
|
14
|
162
|
3
|
51
|
8
|
3
|
42
|
Total
|
255
|
1525
|
3021
|
268
|
Source : DSI-CNPS avec calcul de
l'auteur
TABLE DES MATIERES
Avant Propos 2
Remerciements 3
Liste des sigles utilises 4
Liste des tableaux 5
Introduction Générale 6
Première partie : Cadre théorique
Chapitre I : REVUE DE LITTERATURE 10
1- Notion d'accident du travail 10
1-1. Définition 10
1-2. Classification des accidents du travail 10
1-2-1. Classification selon la forme de l'accident 10
1-2-2. Classification des accidents d'après la forme de
l'agent matériel 11
1-2-3. Classification des accidents selon la nature de la
lésion 11
1-2-4. Classification selon le siège de la
lésion 11
2- Coûts des accidents du travail 11
2-1. Coûts directs et coûts indirects 12
2-2. Coûts économiques et sociaux 12
3- Analyse des facteurs explicatifs des accidents du travail
14
3-1. Variables socio-professionnelles 15
3-1-1. Corps d'emploi 15
3-1-2. Statut professionnel 15
3-2. Variables organisationnelles 16
3-2-1. Intensité du travail 16
3-2-2. Taille de l'entreprise 16
3-2-3- Secteur d'activité 16
3-3. Caractéristiques individuelles 17
3-3-1. Âge 17
3-3-2. Sexe 17
3-3-3. Expérience 17
3-4. Caractéristiques des accidents 17
4- Modélisation économétrique des
facteurs explicatifs des accidents de travail 18
Deuxième partie : Cadre
expérimental
Chapitre I: METHODOLOGIE DE L'ETUDE 20
1- Sources et qualité des données 20
2- Population de l'étude et échantillon 20
2-1. Population de l'étude 20
2-2. Echantillon 20
2-2-1. Répartition de l'échantillon selon
l'âge et le sexe 20
2-2-2. Répartition de l'échantillon selon le
sexe et la catégorie socio-professionnelle 21
2-2-3. Répartition de l'échantillon selon le
sexe et les conditions de travail 22
2-2-4. Répartition de l'échantillon selon le
sexe et le secteur d'activité 22
2-2-5. Répartition de l'échantillon selon
l'âge et la catégorie professionnelle 23
3- Description des variables de l'etude 24
3-1. Variable dépendante 24
3-2. Variables indépendantes 24
3-2-1. Variables socio-professionnelles et organisationnelles
24
3-2-2. Variables individuelles 25
4- Plan d'analyse 25
4-1. Différentes approches 26
4-2. Modèles économétriques
(méthode d'estimation) 26
Chapitre II : RESULTATS DE L'ETUDE 29
1- Analyse descriptive 29
1-1. Analyse de la répartition des individus selon le
nombre d'accidents et le sexe 29
1-2. Analyse de la répartition des individus selon le
nombre d'accidents et la classe d'âge 30
1-3. Analyse de la répartition des individus selon le
nombre d'accidents et la nationalité 32
1-4. Analyse de la répartition des individus selon le
nombre d'accidents et la catégorie professionnelle 33
1-5. Analyse de la répartition des individus selon le
secteur d'activité 35
1-6. Analyse de la répartition des individus selon le
nombre d'accidents et l'expérience professionnelle 36
2- Analyse explicative de la survenance des accidents du
travail dans les entreprises du secteur prive en cote d'ivoire 38
2-1. Tests 38
2-2. Présentation et interprétation des
résultats 38
2-2-1. Présentation du modèle 38
2-2-2. Interprétation des résultats 41
Chapitre III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS DE L'ETUDE 43
1- Discussions 43
1-1. Les limites de l'étude et difficultés
rencontrées 43
1-2. Discussion des résultats 43
2- Recommandations 44
CONCLUSION 46
BIBLIOGRAPHIE 47
ANNEXES 49
|
|