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Etude des facteurs explicatifs de la survenue des accidents du travail dans les entreprises du secteur prive en Côte d'ivoire

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par Kouadio Narcisse Kouacou
ENSEA d'Abidjan - DESS d'Analyses Statistiques Appliquées au Développement 2005
  

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Chapitre III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS DE L'ETUDE

DISCUSSIONS

Cette section est structurée en deux points : les limites de l'étude et la discussion des résultats.

1-1. Limites de l'étude et difficultés rencontrées

La plus grande limite de cette étude reste l'incomplétude de la base de données et l'incertitude quant à la représentativité de l'échantillon. En effet nous avons adressé une demande à la direction du système d'information de la CNPS, qui nous a fourni une base constituée de 5069 individus sans toutefois donner la procédure de sélection des individus. De plus, certaines caractéristiques organisationnelles et individuelles n'ont donc pas pu être renseignées. Ce sont par exemple : la taille des entreprises, le nombre d'heures de travail par travailleur, la nature lésions et le siège des lésions des accidents qui ont fait l'objet de la présente étude. Ces renseignements auraient permis le calcul de certains indicateurs couramment utilisés pour estimer la fréquence et la gravité des accidents. Ainsi le taux gravité et le taux de fréquence des accidents n'ont pu être analysés. La seconde difficulté est le temps imparti pour conduire cette étude. Il fut si bref que nous ne croyons pas avoir pu explorer tous les contours de la question.

1-2. Discussion des résultats

Trois hypothèses avaient été formulées au début de cette étude : les travailleurs de sexe masculin sont plus exposés que les femmes au risque d'accident, les travailleurs de moins de 25 ans, ceux de 50 ans et plus et les travailleurs qui ont peu d'expérience dans la profession sont des groupes à risque et enfin les secteurs du bâtiment, de l'industrie et de la foresterie et le secteur maritime sont les secteurs où le risque d'accident du travail est le plus élevé. La démarche de cette étude nous a permis de tester à chaque fois ces hypothèses dans le contexte ivoirien.

En ce qui concerne l'effet du sexe sur la survenue des accidents, les résultats confirment que les femmes sont moins exposées au risque d'accident que les hommes. Les travailleurs de sexe masculin courent plus de risque d'accidents que les femmes. Par conséquent la première hypothèse est pratiquement vérifiée. Cette situation se justifie par le fait que les femmes sont affectées aux postes les moins dangereux. Ces résultats sont identiques à ceux qui découlent des études du Bureau Internationale du Travail. Rappelons que ces études révélaient que les femmes ont moins d'accidents que les hommes.

La présente étude a également révélé que l'âge a une incidence sur la survenue des accidents du travail. En effet, les travailleurs de moins de 25 ans ont un risque d'accident très élevé. Par ailleurs, les travailleurs ayant plus de 50 ans ont un risque d'accident élevé et même plus élevé que les travailleurs de moins de 25 ans. L'hypothèse faite sur la variable âge est vérifiée. Ajoutons que le BIT estime sur la base d'études faites aux Etats-Unis que les travailleurs les plus jeunes étaient plus exposés aux accidents que leurs aînés. Cette étude faite dans le contexte ivoirien confirme ces conclusions. Les résultats sont partiellement analogues à ceux obtenus par Gingras S. (1996) qui ont révélé dans le contexte canadien que le risque d'accident s'élevait à partir de 50 ans pour les travailleurs du secteur de la construction. Ces résultats confirment ceux obtenus par Dionne et al (1992) qui ont identifié la classe d'âge 25 ans et moins comme la classe la plus exposée au risque d'accident du travail.

L'expérience est un déterminant de la survenue des accidents du travail. Les travailleurs de moins de 5 ans d'expérience sont beaucoup plus exposés au risque d'accident du travail que les autres et font par conséquent, plus d'accidents que ces travailleurs. On ne peut toutefois pas affirmer que l'expérience professionnelle est une protection pour le salarié car l'étude révèle également que les individus ayant plus de 25 ans d'expérience dans la profession sont très souvent sujets à des accidents. C'est dire qu'à partir de 25 ans d'expérience, le risque d'accident semble s'accroître.

L'une des conclusions les plus pertinentes à notre sens, de la présente étude est qu'elle souligne l'incidence du secteur d'activité sur la survenue des accidents du travail. Les travailleurs de certains secteurs d'activité sont beaucoup plus exposés au risque d'accident. Ainsi cette étude révèle que les secteurs à risque sont : l'agriculture, le bâtiment et la foresterie et le secteur de l'électricité. Cette dernière hypothèse est donc partiellement vérifiée. Le taux d'accident est très élevé dans les secteurs du bâtiment et de la foresterie.

La catégorie professionnelle est significative dans le modèle. Cette étude révèle que les cadres ont un risque assez faible d'accident en comparaison avec celui des employés et des agents de maîtrise car les cadres occupent très souvent des emplois peu dangereux. Les différents taux d'accident et les résultats du modèle ZIP le démontrent.

Cette étude a permis de savoir que la nationalité a une incidence sur la survenue des accidents du travail.

Le corps d'emploi est un facteur explicatif de la survenue des accidents du travail. L'appartenance à un corps d'emploi peu dangereux a pour effet de réduire le risque d'accident du travail. Par contre un corps d'emploi très dangereux accroît le risque d'accident du travail.

1. RECOMMANDATIONS

Sur la base des résultats des différentes analyses, nous formulons dans cette section une série de recommandations.

Compte tenu du risque d'accident élevé chez les travailleurs de sexe masculin, il convient de prendre des mesures d'incitation à la prévention des accidents du travail portant sur cette catégorie de travailleurs. Il faut donc inciter les hommes à la prudence et à l'utilisation rigoureuse des moyens de protection tels que le port de lunettes, de casque, de vêtements, de gants, de chaussures, etc. selon que les différentes tâches qu'ils exécutent l'exigent. En somme, il convient de les inciter au respect scrupuleux des règles de protection en vigueur ou celles qu'exige leur fonction.

Cette étude a révélé que le secteur agricole, regroupant les entreprises agroalimentaires, les grandes exploitations agricoles et les industries agrochimiques, est le secteur où le risque d'accident est le plus élevé. Le code de prévoyance social prévoit en son chapitre VI des dispositions pour augmenter ou diminuer les cotisations des employeurs selon qu'ils observent des règles de sécurité ou qu'ils déploient des efforts pour obtenir des résultats en matière de prévention des accidents du travail. Toutefois, nous proposons que soient envisagées des sanctions plus sévères aux infractions à la législation sur l'hygiène et la sécurité au travail telles que des poursuites judiciaires à l'encontre des employeurs indélicats et l'augmentation des charges liées aux amendes infligées à ces derniers. Toutes ces mesures devront valoir aussi bien pour le secteur agricole que pour les autres secteurs.

Par ailleurs, l'étude a révélé que le risque d'accident est élevé chez les travailleurs inexpérimentés. L'accent devra être mis sur l'application du code de prévoyance sociale qui oblige les employeurs à organiser des sessions de formation à l'endroit des nouveaux employés. De plus, ces actions devront être orientées vers la familiarisation des travailleurs avec les mesures de protection en vigueur dans les entreprises. Il faudra par conséquent, accroître au sein de chaque entreprise les moyens de formation et d'information par des séminaires et des conférences auxquels devront participer les nouveaux travailleurs. Cette action pourra intégrer aussi la confection de brochures de sécurité et l'amélioration des moyens de communication au sein de l'entreprise.

La présente étude a également révélé que les travailleurs les plus jeunes, c'est-à-dire de moins de 25 ans et ceux de 50 ans et plus, courent un risque d'accident plus élevé que les autres travailleurs. Par conséquent, ils devront être la cible de mesures de sensibilisation à l'usage des moyens de protection en vigueur dans l'entreprise en plus des méthodes citées précédemment : Celles concernant notamment les actions éducatives portant sur l'hygiène et la sécurité du travail.

A côté de ces résultats, il est ressorti enfin que les individus travaillant dans des conditions dangereuses sont les plus exposés aux risques d'accidents du travail. Il est donc impératif pour la CNPS, d'étoffer le nombre de contrôleurs en prévention en vue d'identifier les entreprises qui ne respectent pas les règles de sécurité en vigueur. Ainsi, des sanctions pourront être prises l'encontre de ces dernières.

Toutes ces actions révèlent la nécessité d'une action concertée impliquant l'ensemble des partenaires sociaux à savoir les pouvoirs publics, la CNPS, les employeurs et les employés.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon