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Impact de l'arrimage du Franc CFA à l'Euro sur la balance commerciale : le cas du Cameroun

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par Francis Yannick ZAMBO ZAMBO
Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée de Yaoundé - Ingénieur statisticien 2006
  

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INTRODUCTION GENERALE

Contexte de l'étude

A l'instar de la plupart des zones monétaires, la zone Franc a fait son apparition au cours de la période coloniale. Mais sa particularité tient du fait qu'elle est l'une des rares zones ayant survécu, depuis lors, aux mutations qui ont affecté ses environnements politique et économique. Cependant, il est indéniable que si les soubresauts qui ont ponctué son évolution dans le temps n'ont pas entraîné sa dissolution, ils l'ont fortement ébranlé d'au moins deux manières :

Ø D'un point de vue politique, les indépendances ont entraîné un désir d'émancipation politico-économique chez les pays membres dont certains se sont affranchis de la « tutelle » de la métropole (la France), diminuant ainsi les effectifs de l'édifice.

Ø Dans le domaine économique, la zone Franc a fait preuve d'une grande capacité d'adaptation en ce sens que pour sa pérennisation, elle a presque toujours intégré en son sein les exigences qui ont caractérisé le monde à un moment ou à un autre. « Elle est un édifice évolutif né d'une construction empirique. Elle a connu de nombreux avatars (au sens de métamorphose)1(*) ». A ce sujet trois exemples peuvent l'illustrer :

· Pour éviter l'éclatement de la zone au lendemain des indépendances, l'organisation unilatérale, qui avait été mise en place par la France, a été substituée par un régime contractuel dont la discipline visait, entre autres, la défense des intérêts économiques communs entre la métropole et ses désormais partenaires.

· L'évolution de l'économie mondiale vers la globalisation s'est caractérisée par la constitution de grands pôles économiques ayant abouti à des regroupements sous-régionaux d'intégration (UDEAC et UMOA qui ont été transformées en CEMAC et UEMOA par la suite).

· L'exigence de compétitivité à l'exportation, due aux mutations du commerce international et de surcroît renforcée au courant des années 90 par la montée des économies asiatiques, est l'une des causes de la dévaluation de 50% du Franc CFA par rapport au Franc français en 1994.

Ces réformes majeures, entreprises afin d'adapter la zone Franc aux nouvelles donnes de l'économie mondiale ont toujours été au centre de nombreuses polémiques. En effet, dans le groupe formé de décideurs et d'économistes, les interrogations se sont toujours portées sur le bien fondé du maintien de la zone, sur la pertinence des mesures ainsi prises pour la rendre plus moderne et sur son devenir quant aux différents défis qui semblaient se profiler à l'horizon.

Plus récemment, lesdites interrogations ont été ravivées à l'occasion du dernier choc en date, celui-ci ayant directement interpellé toute la zone sur les instruments qui constituent le socle même de son organisation structurel. Il s'agissait de l'avènement de l'Euro comme monnaie unique pour les pays membres l'ayant adopté dès le 1er Janvier 1999 avec une phase transitoire de trois ans. Alors, les questions ayant été posées par toutes les parties prenantes de la zone et même hors zone ont été de plusieurs ordres : fallait-il assurer la continuité de la zone en arrimant le Franc CFA à l'Euro (le statu quo) ? Ou alors fallait-il restructurer la zone et rompre les accords de coopération avec la France ? Ou encore fallait-il tout simplement faire éclater la zone pour restaurer à chaque Etat sa souveraineté monétaire (l'éclatement) ?

Problématique

Notre mémoire ne va plus s'appesantir sur ces dernières interrogations car au vu de la situation actuelle, c'est l'option du statu quo qui a été choisie par les décideurs. Cet ouvrage va plutôt s'atteler à présenter certaines conséquences de la décision d'ancrer le Franc CFA à la monnaie unique européenne. C'est un travail ex post qui est fait après un moyen terme car il repose sur des données économiques collectées pendant les années ayant immédiatement suivi l'arrimage du CFA à l'Euro.

C'est aussi une étude restrictive tant dans le fond que dans l'espace. Dans le fond parce qu'elle n'analysera pas toute la pléthore d'aspects économiques susceptibles d'être influencés par l'arrimage, mais se limitera essentiellement à son impact sur la balance commerciale. Quant à l'espace, des quinze pays que compte la zone Franc africaine, c'est sur le Cameroun que va se porter notre essai.

L'on esquissera donc une sorte de bilan de l'impact de cet arrimage sur le solde commercial depuis six ans. En effet, le Cameroun a comme partenaires commerciaux les pays de l'Union Européenne (plus de 60% des exportations pour près de 42% des importations en 2000) ayant ou non l'Euro comme monnaie commune et les pays hors zone (Etats -Unis, Chine, Taiwan, Nigeria, Japon).

Objectifs de l'étude

Prenant appui sur le Cameroun, il sera question pour nous de :

- Vérifier si l'arrimage du Franc CFA a eu un impact sur les exportations. Ce sera l'occasion de voir si l'Euro fort a entraîné une appréciation du taux de change effectif réel (TCER) via le taux de change effectif nominal (TCEN). Dans ce cas, nous verrons si cette appréciation a entraîné une baisse de la compétitivité du Cameroun ou pas.

- Analyser les retombées économiques de l'arrimage sur les importations. L'impact des fluctuations de l'Euro sur le niveau des prix (libellés en Franc CFA) des produits importés sera abordé. En effet, l'appréciation de la monnaie européenne par rapport aux autres devises devrait entraîner la chute en Franc CFA des prix des produits d'importation. A l'inverse, une dépréciation est susceptible de se solder par leur hausse qui rendrait les importations plus coûteuses. L'aspect « quantité » des importations sera aussi étudié car l'augmentation du TCER peut accroître leur volume suite à la baisse des prix libellés en Franc CFA ;

- Juger, enfin, des effets de l'arrimage sur la balance commerciale proprement dite en combinant les résultats obtenus sur les importations, les exportations et les résultats théoriques auxquels on devrait s'attendre sur la balance commerciale suite aux fluctuations du taux de change à la hausse ou à la baisse.

Plan de l'étude

Tous ces aspects de la question trouveront des clarifications à travers les analyses ultérieures qui seront divisées en deux grandes parties. Dans la première (cadre théorique) , nous présenterons les modèles et théories en rapport avec les différentes approches de la balance commerciale. La seconde partie mettra en évidence les résultats obtenus depuis l'ancrage du CFA à l'Euro en observant et en analysant l'impact, sur la balance commerciale, des variables prises en compte dans les modèles théoriques.

Une telle analyse nécessite que l'on définisse les concepts qui seront les plus utilisés tout au long de notre étude et dont la maîtrise est d'une importance avérée. Cette préoccupation trouve une solution dans le lexique proposé dans ce travail.

* 1 Philippe HUGON, La zone franc à l'heure de l'Euro, page 7

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus