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Collaboration entre les sages-femmes libérales et les médecins généralistes: état des lieux et attentes

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par Lorène BERTRAND
Université Paul Sabatier Toulouse - Ecole de Sages-Femmes 2008
  

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4. Freins et attentes

80 % des sages-femmes [68 % ; 93 %] et 86 % des médecins généralistes [96 % ; 76 %] pensent qu'il est nécessaire de collaborer davantage.

Afin de développer des liens entre eux, il va falloir éliminer, ou du moins réduire les freins à cette collaboration, énoncés dans la question 12.

Les médecins comme les sages-femmes évoquent en premier lieu la méconnaissance du rôle et des compétences des sages-femmes. (43 % des sages-femmes et 45 % des médecins).

Ce résultat est peut être à minimiser. En effet, des questions testant les connaissances des médecins sur ce domaine au préalable, ont pu induire une réponse de ce type. Néanmoins, les professionnels sont d'accord avec l'hypothèse « la méconnaissance des compétences de la sage-femme par les médecins généralistes est un frein à la collaboration réciproque », même si nous n'avons pu la démontrer clairement. Plusieurs occasions permettraient de pallier à ces lacunes. Lors des séances de formation continue, la place et le rôle de la sage- femme pourraient être abordés. Les congrès donnent aussi l'occasion aux deux professions de se croiser et de se rencontrer. C'est d'ailleurs la rencontre que les médecins ont citée comme étant le meilleur outil qui permettrait l'amélioration de la qualité de la collaboration. Des publications sur leurs fonctions réciproques, dans des revues professionnelles (Profession

sage-femme ou La Revue du Praticien par exemple) permettraient à chacun de mieux cerner le travail de l'autre. Une plaquette sur l'activité, que les sages-femmes pourraient distribuer aux médecins de leur secteur, serait aussi un moyen de pallier à ce frein. C'est d'ailleurs cette idée qui a été retenue comme l'outil utilisable par 77 % des sages-femmes et 67 % des médecins. Une plaquette existe sur Toulouse et sa périphérie, regroupant les coordonnées et les soins proposés par les sages-femmes libérales ; il s'agit donc de la diffuser largement aux médecins de ville.

Nombre d'entre eux ont évoqué le manque de communication entre les deux professions.

Nous l'avons vu, les sages-femmes privilégient les lettres et les médecins le téléphone. Ces deux moyens ont leurs limites : la lettre, remise à la patiente ou envoyée, n'est pas consultée instantanément par la personne concernée. La communication téléphonique peut déranger le professionnel en consultation ou être impossible car freinée par les secrétaires.

Le carnet de maternité, pourtant outil de référence, cité comme idéal pour 61 % des sages- femmes et 68 % des médecins, n'est utilisé actuellement que par 28 % d'entre elles et 27 % d'entre eux. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. D'abord, la contrainte pour le professionnel remplissant déjà ses propres dossiers de suivi (sous forme papier ou informatique) de remplir aussi le carnet de la patiente. Notons que les patientes entrent en possession de ce carnet qu'après la déclaration de grossesse, elles le reçoivent donc rarement avant 20 SA, il ne peut donc être rempli dés le début. Enfin, sa forme et son fonctionnement actuel ne sont peut être pas satisfaisants, et seraient à modifier (autre moment de diffusion). Il en est d'ailleurs propos dans le plan de périnatalité 2005-2007.

Le dossier informatisé partagé n'est cité qu'en dernière position des moyens à exploiter pour échanger l'information. Même si l'informatique n'est pas encore chose aisée pour tous, et le réseau Internet pas encore bien distribué dans certaines zones rurales, le DMP sera probablement le dossier médical de référence dans l'avenir, la difficulté sera de mettre d'accord un maximum de professionnels sur ses modalités et l'organisation de son contenu.

Plusieurs ont évoqué le manque de temps pour se rencontrer ; il est vrai que des rencontres individuelles sont parfois difficiles à envisager au vue de la charge de travail importante de certains professionnels. Là aussi, les congrès, les publications ou les plaquettes d'activités pourraient être une solution.

Certains médecins disent ne pas connaître de sage-femme ; la distribution d'une plaquette de contact pourrait pallier à ce frein.

Six sages-femmes ont parlé de concurrence. Il est vrai que concernant le suivi de la grossesse, les compétences des médecins et des sages-femmes se rejoignent. Mais ne pourraient-elles pas se croiser ? Le médecin généraliste, désormais référent connaît bien la patiente, sa santé, sa condition sociale et familiale, son milieu de vie, son histoire, car il a l'habitude de la soigner. La sage-femme, professionnelle de la grossesse, sait répondre aux besoins spécifiques de la femme enceinte ou de la jeune mère. L'union de toutes ces compétences permettrait une excellente qualité de prise en charge. Les mêmes arguments tendent à prouver que la collaboration exclusivement avec le spécialiste gynécologue obstétricien (comme évoqué par quelque uns) n'est pas suffisante.

Le 6 Mars 2008, sur Toulouse, a eu lieu une rencontre entre les médecins généralistes et les sages-femmes. Les professionnels ont pu, pendant quelques heures, se présenter, se rencontrer, discuter, échanger sur leurs pratiques, leurs difficultés, leurs attentes, et élaborer des pistes pour une meilleure collaboration. Cette réunion, encore une fois, démontre la volonté qu'ont ces professionnels de travailler ensemble.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery