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Impacts de la préssion du cout de ma vie sur les principaux indicateurs de la production nationale : Cas d'Haiti 1975@2005

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par Yverno Henry
Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licencié 2009
  

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I.4) Cadre structurel de la demande globale 

Lorsqu'on se situe à un degré de généralité suffisante, on peut immerger l'équilibre macroéconomique dans la théorie de l'équilibre général et même présenter la comptabilité nationale dans un cadre microéconomique qui respecte l'articulation des agrégats macroéconomiques.

Il est important de souligner que cette méthodologie ne correspond pas à la philosophie keynésienne qui est foncièrement macroéconomique. Keynes part du principe selon lequel le système capitaliste livré à lui-même a tendance à s'établir en sous-emploi. Comme l'emploi est lié à la production, Keynes recherche comment se forme le niveau de la production. Dans son modèle, la production suit la demande. C'est donc la demande globale qui détermine le montant de la production et par-là indirectement à l'emploi. Cette démarche débouche sur l'analyse « macroéconomique » de la formation de la « demande effective » ; on divise celle-ci selon les catégories d'agents qui lui donnent naissance ; elle est, en économie fermée, la somme de la consommation qui dépend des ménages, des investissements dont la plus grande part est le fait des entreprises privées et des entreprises publiques. Si l'on parvient à établir des fonctions de comportement telles que la demande globale soit une fonction suffisamment stable de variables réelles, alors on possède un outil « macroéconomique » pour expliquer le niveau de la production et de l'emploi et, éventuellement, pour le modifier.

Les économistes postkeynésiens qui ont réfuté les conclusions keynésiennes concernant le chômage permanent de l'économie capitaliste et les recommandations normatives pour le supprimer n'ont pas pour autant rejeter ce cadre méthodologique keynésien. L'équilibre entre l'offre et la demande globale et la scission de la demande par catégories d'agents qui la font varier sont un instrument d'analyse simple et relativement neutre par rapport à la philosophie du fonctionnement du système capitaliste. Car l'essentiel des divergences porte sur la stabilité des fonctions de comportements macroéconomiques. A partir de fonctions différentes, les économistes anti-keynésiens prouvent que si le fonctionnement du système capitaliste n'est pas contrarié, il a tendance à revenir de lui-même au plein-emploi à plus ou moins long terme, c'est-à-dire à l'équilibre général celui-ci étant entendu comme l'équilibre simultané sur tous les marchés, y compris celui de l'emploi. On voit dans ces conditions pourquoi les économistes anti-keynésiens croyant dans les fonctions macroéconomiques dans les comportements microéconomiques des agents. La démarche keynésienne au contraire n'a pas besoin de justifier ces relations de comportements sur des bases microéconomiques. Le fonctionnement des marchés (en particulier la concurrence) est trop imparfait. L'essentiel est de vérifier empiriquement des relations macroéconomiques stables entre agrégats réels.

Cette dualité dans l'explication des variations des composantes de la demande est d'ailleurs surtout apparente pour la fonction de consommation. La fonction d'investissement a été largement empruntée par Keynes à la théorie microéconomique d'Irving Fisher. Les dépenses publiques ont, quant à elles, une spécificité macroéconomique incontestable. C'est le caractère typiquement « keynésien » de la fonction de consommation qui a été l'objet des critiques les plus synthétiques par les économistes anti-keynésiens.

I.4.1) Analyse de la fonction de Consommation

La fonction de consommation keynésienne ne doit pas être isolée de sa problématique. Les économistes pré-keynésiens n'ont pas utilisé cette relation parce qu'ils n'en avaient pas besoin (7(*)). Dans la théorie néoclassique du court terme, le niveau du revenu global n'est pas une variable intéressante. Car il y a des mécanismes d'équilibre assurant le retour automatique du revenu réel au niveau correspondant aux pleines capacités productives de l'économie. Or, Keynes prétend que le niveau de l'emploi peut s'éloigner durablement du plein-emploi. Pour l'expliquer, il a besoin de connaître comment évolue la demande globale. La consommation est la composante la plus importante de la demande. D'autre part, à court terme, les investissements et les dépenses publiques peuvent être considérés en première approximation comme exogènes à la conjoncture. Aussi grâce à la fonction de consommation c'est-à-dire à la relation entre le revenu (ou la production) et la consommation, on peut obtenir le niveau de la production selon un modèle élémentaire faisant abstraction des comportements individuels et des mécanismes de marché.

Cette démarche a donné naissance à des discussions à trois niveaux :

i) La fonction de consommation keynésienne est une relation macroéconomique.

Certes, Keynes fonde cette relation sur une « loi psychologique » d'ordre microéconomique. Mais il n'approfondit pas les règles microéconomiques de détermination de la consommation à partir du revenu8(*). Il lui suffit une relation très simple qu'il insère dans la formation d'un équilibre macroéconomique. Il est important de noter que les économistes anti-keynésiens ont élaboré « de nouvelles théories de la consommation » sur le comportement microéconomique de l'emploi du revenu.

ii) La fonction de consommation de Keynes est une relation de court terme (9(*))

La théorie keynésienne est une analyse de l'équilibre à un moment donné. Keynes s'intéresse à la formation de l'équilibre statique et à sa modification avec la variation de certains paramètres. Aussi les relations de comportement qu'il emploie sont-elles utilisables à court terme. Les économistes anti-keynésiens ont révoqué en doute la stabilité de la fonction de consommation à court terme. Ils prouvent au contraire que cette fonction est stable uniquement dans le long terme entendu comme le temps nécessaire d'adaptation de l'équilibre à de nouvelles conditions. Cette observation, si elle est exacte, est extrêmement préjudiciable à la théorie keynésienne puisque l'absence de stabilité des fonctions de comportement réel à court terme dénaturerait la notion même « d'équilibre en terme réel » et exclurait la possibilité d'agir efficacement sur le niveau de cet équilibre par le biais de la modification de certains paramètres.

iii) La fonction de consommation pose un problème difficile d'estimation empirique

L'analyse keynésienne de la consommation est introspective. Keynes cherche à expliquer comment varierait la consommation à la suite d'une évolution de revenu. Il s'agit donc d'une relation de comportement ex ante11(*). Lorsque le débat se situe sur le plan statistique, il faut garder présent à l'esprit que les statistiques sont des données ex post ; ce sont des valeurs d'équilibre. Aussi il est difficile d'infirmer ou de confirmer une fonction de ce type par des calculs statistiques. Il y a deux méthodes possibles qui ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. On peut d'abord tester l'évolution simultanée dans le temps de la consommation et du revenu des ménages tels qu'ils sont donnés par exemples dans les comptes nationaux. Ce procédé a pour inconvénient de fournir évidemment des points d'équilibre. Ce qu'on obtient, ce n'est pas la fonction de consommation keynésienne, mais en fait la corrélation ex post entre le revenu et la consommation ; pour s'en rapprocher, il est nécessaire d'avoir des statistiques relativement peu éloignées dans le temps avec des variations de consommations suffisamment fortes. Une deuxième méthode consisterait à tester l'évolution de la consommation en fonction des diverses tranches de revenu de la population. Cette analyse supprime le problème temporel ; mais elle ajoute un défaut plus grave encore. Car la fonction de consommation keynésienne est une relation macroéconomique concernant l'ensemble des ménages.

Keynes émet un certain nombre d'hypothèses sur la forme de la fonction de consommation laquelle pourra être applicable au système économique du pays donné. Par ordre d'importance décroissante les propriétés de la fonction de consommation keynésienne sont les suivantes :

1) La consommation des ménages est une fonction stable du revenu global :

C =f(Y).

2) Si la propension marginale à consommer est la dérivée de la consommation par rapport au revenu, c'est-à-dire le rapport entre la variation de la consommation et la variation du revenu qui l'induit, d'après Keynes celle-ci est positive et inférieure à un :

dC /dY = f `y ; 0 < f `y <1.

Ainsi avec une fonction de consommation linéaire : C = aY + b, a est la propension marginale à consommer ; et on doit avoir : 0 < a < 1.

3) La propension marginale à consommer est inférieure à la propension moyenne.

4) La variable correcte déterminant la consommation est le revenu disponible des ménages (revenu après impôt) et non pas le revenu brut.

5) La propension marginale à consommer diminue lorsque le revenu s'élève.

Ces cinq premières hypothèses sont formalisées mathématiquement par une fonction :

C= f (Yd)

Yd : revenu disponible ;

0 < f 'yd <1 ; f '' yd < 0 .

6) La propension marginale à consommer dans le court terme est inférieure à la propension marginale à consommer dans le long terme.

Cela s'explique par le fait que le niveau de vie est plus flexible à long terme : l'accroissement de consommation s'adapte facilement en longue période à une croissance du revenu, qu'en courte période.

· Les fondements de la théorie de la consommation

La théorie du revenu permanent est une machine de guerre contre la stabilisation à court terme de la fonction de consommation. Friedman voulant prouver que seule la fonction de consommation de long terme est stable fonde sa théorie sur l'analyse microéconomique du comportement de consommation. Il a ouvert la voie aux « nouvelles théories de la consommation » qui envisagent la consommation dans le cadre de l'allocation des revenus de l'individu pour la durée entière de sa vie.

Dans cette section, on va d'abord faire la théorie pure de la répartition microéconomique du revenu entre la consommation et l'épargne puis on montrera comment Friedman a appliqué ce raisonnement de la théorie du revenu permanent.

· La théorie pure de la consommation dans un cadre temporel

A un moment to un agent reçoit un revenu Yto et désire le repartir en consommation et épargne :

Yto = Cto + Eto .

On cherche à connaître selon quelles règles il effectue ce partage. Pour cela, on suppose que l'agent se fait une idée de l'évolution de son revenu dans le temps, par exemple jusqu'à sa mort : (Yt).

Si les agents désirent épargner ou désépargner, c'est-à-dire ne pas consommer exactement à to la quantité de revenu reçu, il doit exister un marché financier, c'est-à-dire un endroit où s'échangent des titres de créance : quelqu'un qui désire consommer plus que son revenu cherche quelqu'un qui désire épargner;il lui vend un titre contre une certaine somme monétaire que l'agent dépensier va utiliser; il est précisé qu'à l'échéance de ce titre une somme monétaire sera rendue à l'épargnant moyennant un intérêt.

Le marché financier permet ainsi à chaque agent de repartir son flux de revenu initial (Yt) en une infinité de flux de consommation (Ct). L'épargne est donc envisagée comme un moyen d'adapter dans le temps un flux de revenu escompté à un flux de consommation désiré.

· Les fondements de la théorie du revenu permanent

L'analyse qui précède est la base des « nouvelles théories de la consommation » (12(*)). Celles-ci se placent dans le cadre temporel de la vie de l'agent et recherchent quelle est la consommation choisie à partir de l'image que l'agent se fait de la répartition de son revenu. On maximise alors un index d'utilité intertemporel sous la « contrainte de richesse » actualisant tous les revenus futurs :

Max U(Co , C1,...,Cn ) = k

Sous la contrainte :

Co + C1/ (1+i1) +.....+Cn / (1+ i1 )....( 1+ in)

= Yo + Y1/ (1+i1) +.....+ Yn / (1+ i1 )....( 1+ in)

La théorie du revenu permanent est une application de cette analyse.

1) Friedman part des définitions théoriques du revenu, de la consommation et de la richesse.

Il constate que le terme usuel de revenu (le revenu courant) est utilisé pour des motifs statistiques. Il ne correspond pas au concept théorique de revenu qui est la part de la richesse qu'un individu pourrait consommer en maintenant sa richesse intacte. Friedman (13(*)) appelle celui-ci le « revenu permanent ».

Friedman fait ensuite la même distinction entre la consommation mesurée sur la période (la consommation courante) et le concept théorique de consommation qui désigne la valeur des biens et services qu'on a décidé de consommer durant la période. Ce concept est différent de la consommation courante parce que celle-ci porte en partie sur des biens durables (appareils ménagers, mobiliers, automobiles, etc.) ; en pure théorie, ce qu'on consomme alors, ce sont les services rendus par ces biens non durables, on peut considérer que la consommation courante et consommation permanente sont statistiquement confondues.

2) Friedman se place ensuite dans le cadre inter temporel précédemment présenté.

Simplifiant l'analyse à deux périodes, le présent et le futur, il constate d'abord que la consommation présente Co est indépendante de la répartition (Yo,Y1) ; elle ne dépend que de la « richesse » de l'individu que représentent ses revenus actualisés : Yo + Y1/1 + i. Toute répartition (Yoi, Y1i) qui a la même valeur présente (qui correspond à la même richesse) donne une répartition finale de consommation (Co, C1). Donc on peut poser :

Co=f (W ,i ), (1)

Avec :

W = Yo + Y1/1+ i .

D'après Friedman cette observation change considérablement la fonction de consommation traditionnelle puisque c'est « la richesse » de l'argent qui détermine sa consommation ; le revenu courant n'a d'influence sur la consommation que par l'intermédiaire de son incidence sur la richesse totale.

Friedman introduit ensuite la définition théorique du revenu : c'est la partie de la richesse qu'on peut consommer tout en gardant son capital intact :

Yp = iW

En remplaçant dans (1), on a:

Co = f ( Yp/i , i ) = Ø (Yp, i)

Si on admet certaines hypothèses sur la structure des choix inter temporels, on obtient la fonction la plus simple possible qui est la relation fondamentale de la théorie du revenu permanent :

Co = Cp = á(i) Yp .

En fondant la théorie de la consommation sur le comportement microéconomique et en cherchant à démontrer que la consommation qui dépend de façon cruciale de la richesse n'est stable qu'à long terme, la théorie du revenu permanent a sérieusement ébranlé la fonction de consommation de Keynes.

Il ne faut pas se dissimuler que la discussion plonge ses racines dans la controverse philosophique sur l'opportunité de l'intervention de l'Etat sur l'activité économique. Car les économistes keynésiens qui font dépendre la consommation du revenu courant sont favorables aux actions de l'Etat pour modifier le niveau de la demande globale, par le budget en particulier : la forme keynésienne de la fonction de consommation de court terme est à la base de la théorie du multiplicateur. Au contraire, la théorie du revenu permanent qui insiste sur l'influence des variables permanentes de long terme comme la richesse conteste implicitement l'efficacité de l'action budgétaire sur la conjoncture.

I.4.2) La fonction d'Investissement

Les variables qui influencent le montant des investissements sont de deux ordres : il y a d'abord le coût des emprunts nécessaires à leur financement : plus le taux d'intérêt i est élevé, plus le montant d'investissements réalisés est faible.

D'autre part, les investissements évoluent avec la variation de production de l'entreprise.

Au niveau macroéconomique, on peut relier le montant agrégé des investissements aux variations de la production totale (Y). La fonction macroéconomique d'investissement dépend donc fondamentalement de deux variables :

I = (i, Y).

On introduit la fonction d'investissement dans le modèle keynésien en termes réels par la répercussion de la variation de la production sur l'investissement : une modification de la demande autonome déclenche un effet multiplicateur sur la production qui le transmet aux investissements et ainsi de suite.

Il est important de souligner cependant que contrairement à la de consommation, la théorie de l'investissement n'est pas spécifiquement keynésienne. La relation entre le taux d'intérêt et les investissements remonte à la Théorie de l'intérêt d'Irving Fisher dont Keynes s'est inspiré dans sa Théorie générale. D'autre part, la liaison entre l'investissement et la variation de la production qu'on appelle le principe d'accélération a été découverte dès 1909 par l'économiste français Aftalion et largement utilisée par l'Américain Clark dès 1917. Dans les deux cas, la fonction d'investissement est fondée sur la théorie microéconomique du comportement des entreprises. C'est pourquoi on présentera d'abord la théorie microéconomique traditionnelle de l'investissement selon l'analyse fishérienne inter temporelle, ensuite on étudiera le principe d'accélération et on présentera à la fin de ce chapitre l'interaction macroéconomique entre le niveau du coût de la vie par l'effet des rendements de la production nationale.

· La théorie fishérienne du comportement d'investissement

L'investissement est une augmentation de la capacité de production. Il y a plusieurs types d'investissements correspondant aux divers aspects du capital. L'investissement en « capital physique » est le propre de l'entreprise et peut prendre la forme de capital circulant (les stocks). L'investissement « en capital humain » permet d'accroître les revenus du travail (l'éducation, la formation professionnelle). Ce dernier est largement à la charge des ménages.

Il y a une analogie entre l'épargne et l'investissement. L'épargne, on l'a vu, est un moyen de transformer dans le temps une répartition de revenu escompté en une répartition de consommation désirée.

L'investissement modifie aussi la répartition initiale du revenu. Car, si avant l'investissement, sous quelque forme que ce soit, transforme cette répartition en diminuant les revenus des premières périodes du montant des sommes inverses et en augmentant les revenus ultérieurs du montant de rendement. Cette observation est à la base de la théorie fishérienne de l'investissement qui a été exposée de façon systématique par J. Hirschleilfer (14(*)).

· Le principe d'accélération

La théorie de l'accélération lie le montant des investissements entrepris au niveau de la production selon l'idée que plus « l'output » est élevé plus le capital nécessaire pour le produire est important.

La théorie élémentaire d'Aftalion qui reliait l'investissement à la production grâce à un coefficient de capital fixe (l'accélérateur simple) a été améliorée à la suite de travaux par la suite de travaux empiriques par l'introduction fondamentale des retards (l'accélérateur simple).

I.4.3) L'Etat

Selon la typologie traditionnelle de Musgrave (15(*)), l'État effectue trois sortes d'opérations : il a des fonctions d'allocation, de régulation et de répartition que l'on va analyser et illustrer brièvement.

· La Fonction d'allocation :

La satisfaction des besoins dans les sociétés occidentales est obtenue d'abord par le marché, c'est-à-dire par l'achat de biens et services en contrepartie d'un prix. Mais certains besoins sont collectifs. La fonction d'allocation de l'Etat est de pourvoir à ces besoins collectifs.

Lorsqu'un besoin n'est pas individualisé et que personne n'est prêt à le payer, on ne laisse pas à l'activité privée le soin de produire ces « biens collectifs ». Parmi ces biens, on trouve l'administration générale, la défense nationale, la justice, etc.

Même lorsqu'un besoin est satisfait par le marché, la prestation peut-être considérée comme non optimum du point de vue du bien-être de la collectivité de l'Etat. Ainsi dans le cas de rendements croissants, les coûts de la production sont décroissants. Si les firmes cherchent à égaliser leur revenu marginal à leur coût marginal, elles maximisent leurs pertes et non pas leurs profits. Les rendements croissants conduisent à une absence d'équilibre du niveau de production et à des situations de monopoles. L'Etat peut alors pratiquer une politique de subvention pour que l'entreprise produise un niveau d'output « optimum » pour la collectivité (chemins de fer, mines, etc.).

· La fonction de stabilisation :

La seconde fonction de l'Etat selon Musgrave est la stabilisation de la conjoncture. Les mouvements alternatifs de récession et d'expansion sont générateurs de chômage et d'inflation. En effet, reprenons la définition de la production potentielle idéale (YPE ) qui correspond au plein-emploi de main-d'oeuvre (NPE) :

YPE = f ( NPE , Ko )

Lorsque la demande globale diminue pour une raison quelconque, on a vu que la production des entreprises tombait au-dessous de la production de plein-emploi et s'accompagnait progressivement de chômage. Au contraire, si la demande globale augmente, alors, comme la production en valeur réelle ne peu pas dépasser la production de plein-emploi (YPE), les excès de demande sur les marchés vont pousser les prix vers le haut. Il y a des pressions inflationnistes.

La fonction de régulation de l'Etat consiste à agir sur le niveau de la demande globale pour atteindre le plein-emploi sans inflation, en la relançant en sous-emploi et en freinant au contraire en situation inflationniste.

Lorsqu'on dissocie la demande globale entre ses principales composantes, on fait apparaître les divers aspects de la régulation »

Y = CM + I + G + (X-M)

L'Etat modifie d'abord le niveau de la demande globale par la politique budgétaire qui agit sur celle-ci directement par les dépenses publiques (G) et indirectement par l'influence des impôts sur la consommation des ménages (CM).

Mais la stabilisation ne se limite pas à la politique budgétaire. L'Etat peut aussi freiner la demande globale en utilisant la politique monétaire. Si par exemple, les Investissements ( I ) diminuent quand le taux d'intérêt s'élève, une politique monétaire de hausse du taux de l'intérêt ralentit la conjoncture.

Enfin lorsqu'on dévalue la monnaie, les biens produits dans le pays sont moins chers pour le reste du monde ; les exportations augmentent et les importations diminuent : (X-M) croît. La dévaluation relance la production : au contraire, la réévaluation freine l'emballement de l'activité.

· Les opérations de redistribution de revenu

L'Etat réalise deux catégories d'opérations de redistribution. On trouve d'abord des redistributions à caractère économique : ce sont les subventions d'exploitation qui ont pour objectif de renflouer le compte d'exploitation des entreprises. A cet effet, les charges d'exploitation de l'entreprise bénéficiaire sont considérées comme trop lourdes par rapport à sa valeur ajoutée. D'autre part, les subventions d'équipement qui ont pour but de faciliter le financement des investissements.

A la faveur de ce tour d'horizon sur les différentes approches littéraires et ces courants de pensées, les plus remarquables en tout cas sur le coût de la vie et la production nationale, il a été permis d'élaborer la base nécessaire permettant de poursuivre le traitement de notre sujet de recherche. Aussi, il vient à présent d'aborder le second chapitre de ce travail qui traite du « Contexte macroéconomique d'Haïti : 1975&2005».

* 7 A quelques exceptions notables près, en particulier A. Marshall et surtout J.M.Clark dans sa théorie des fluctuations.

* 8 Qu'il connaît d'ailleurs parfaitement; car celles-ci se trouvent dans les oeuvres antérieures d'Irving Fisher : The Theory of Interest, Macmillan, New York, 1930 ; et aussi F.P.RAMSEY : « A Mathematical Theory of Saving », Economic Journal, décembre 1928, pp.543-559.

* 910 Dans l'analyse marshallienne qui est le cadre temporal traditionnel de l'équilibre macroéconomique, le court terme se définit comme la période durant laquelle le stock de capital reste constant .dans la théorie des prix qui s'applique à la fonction de consommation, la longueur de la période dépend de la durée prise en compte dans la décision. Par exemple, la demande à court terme représente les quantités demandées ex ante lorsque la décision porte sur courte période. A long terme, ce sont les quantités demandées pour être consommées sur une longue période. Donc la demande est toujours plus élastique à long terme qu'à court terme car il y a alors plus de substituts.

* 11 Au niveau microéconomique, les courbes d'offre ou de demande sont les relations de ce type.

* 12 Voir M.J. FARREL:»The New Theories of the Consumption Function», Economic Journal, December 1959.

* 13 M.FRIEDMAN: A Theory of the Consumption Function, op. cit. Chapter I, II et III.

* 14 J. HIRSCHLEIFER : »On the Theory of Optimal Investment Decision», Journal of Political Economy, Aout 1958.

* 15 R. MUSGRAVE : The Theory of Public Finance, McGraw-Hill, New York, 1959; voir aussi S.C.KOLM: L'Etat et le système des prix, Dunod, Paris 1971, Chapitres VI à IX, pp.169-230 ; et X.GREFFE : Economie publique, Economica, Paris I 1975.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams