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La place de l'éducateur dans la relation parent - enfant

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par Aurélia Véquaud
IEPSCF Tournai - Educatrice Spécialisée 2007
  

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QUELQUES MODÈLES DONT PEUT S'INSPIRER LE TRAVAIL ÉDUCATIF

a) L'approche systémique :

L'approche systémique se distingue des autres approches par se façon de penser les relations humaines. En effet, la personne n'est pas le seul élément analysé dans la démarche. L'éducateur accorde aussi une importance aux différents systèmes dont l'enfant fait partie, notamment au système familial.

L'histoire de la famille agit inconsciemment sur l'individu. Nous ne pouvons donc pas travailler avec un enfant, sans travailler avec sa famille. Car cet enfant transporte avec lui des valeurs, des émotions, des comportements véhiculés par la famille. C'est ce qui constitue une personne à part entière.

Il est donc essentiel de définir avec la famille les problèmes et les objectifs à atteindre. Car agir sur une personne seule ne présente pas d'intérêt d'où l'importance d'une coopération avec la famille. (Si on oblige un jeune enfant à nous donner la main dans la rue, il faut que quand il rentre chez lui le week-end, les parents en fassent autant, sinon notre travail n'aura pas de portée.)

Le public ciblé pour ce genre d'approche est donc la famille avec un membre porteur de symptôme. En systémique l'accent est mis sur la communication : « Il est impossible de ne pas communiquer20(*) » et suppose que la communication à un effet quant au comportement : « Tout comportement est communication, et toute communication affecte le comportement 21(*)» en effet, on ne peut pas ne pas avoir de comportement, et tout comportement fait passer un message à l'autre. (Si une personne me parle et qu'en retour je baille ou regarde l'heure, je fais passer un message involontairement.)

Les éducateurs privilégient le travail avec les familles et non seulement avec l'enfant. On prend donc une place dans le système familial en supposant être levier de changement. Nous sommes là pour que des changements s'opèrent, pour qu'il y ait une amélioration, pour que la famille trouve un nouvel équilibre. Pour ce genre de modèle, le travail en milieu ouvert est privilégié.

b) Le modèle humaniste :

Un des pionniers de l'approche humaniste est Carl Rogers. Ce modèle cherche à développer chez la personne la capacité de faire des choix personnels : « Choisir c'est devenir autonome22(*) ». Cette approche s'applique à tout le monde : enfants, adolescents, adultes. Chaque personne est responsable de sa vie et doit accepter d'être libre, de faire les choix qui se posent à elle dans la vie.

Dans cette optique, la personne a toujours le choix et a le pouvoir sur sa vie. L'humanisme permet à l'individu de s'exprimer, d'être entendu, de se développer librement, de faire des choix de manière autonome. On n'impose rien à la personne, on lui propose ; à elle de choisir.

L'éducateur doit adopter quelques attitudes pour aider la personne à se sentir reconnue comme par exemple, être vrai dans ce que l'on vit et ressent par rapport à la personne, avoir la capacité de sentir ce que l'autre vit, le respect, la confiance, l'ouverture à l'autre. Il s'agit de créer des espaces où la personne peut s'exprimer librement et être entendue.

Je pense que cette approche humaniste est un bon modèle pour travailler avec les enfants et/ou adolescents. Cela permet de leur (re)donner confiance en eux et dans la vie, cela les ouvre aux changements, aux relations avec les autres ; la personne devient un être responsable par le fait qu'elle prenne des choix, elle devient plus autonome. Une question s'impose à moi : la responsabilité tient-elle uniquement au fait de savoir faire des choix ?

Je ferai quand même une critique sur ce modèle humaniste. Nous sommes dans une relation de non directivité avec ces personnes, on les laisse décider, faire leurs propres choix, ce qui soulève une question : comment vivre ensemble si rien ne dépasse la personne et son désir ? Je trouve que le collectif y a peu de place.

c) La psychiatrie alternative :

Elle peut s'appliquer à certaines institutions ayant des personnes souffrant d'un désordre de la personnalité et des patients des hôpitaux psychiatriques.

Selon Basaglia, nous devons rendre à la personne sa place d'individu. Il faut la traiter comme une personne capable de responsabilité et d'autonomie. La personne et sa famille ont besoin d'aide. Dans la perspective de Basaglia, il faut vider les hôpitaux psychiatriques et développer des structures faisant partie de la vie sociale. Pour cela il faut travailler avec les familles même si la personne est prise en charge dans une structure de soins. Basaglia voudrait créer des institutions permettant d'accueillir ces personnes, avec le personnel soignant, où il n'y aurait plus cette étiquette de « fou » de « folie ». Changer les représentations par rapport à la folie et changer les modes de prises en charge. Le personnel soignant assurerait le travail médical quant aux éducateurs, notre rôle serait de concevoir la vie de côté du collectif, avec ses règles de vie, la prise de parole, le développement de l'autonomie, la capacité de faire des choix. Afin que ces personnes s'insèrent au mieux dans la société.

c) La pédagogie institutionnelle :

S'adressent aux adultes et/ou aux enfants avec ou sans problèmes particuliers. Cette pédagogie consiste essentiellement en des temps de paroles mis en place. Ces lieux de paroles ont deux buts : permettre à l'enfant de dire ce qui lui tient à coeur et d'encourager l'expression orale. La personne, enfant ou adulte, est partenaire de dialogue, partenaire dans l'échange. La structuration de ce mode de travail nécessite un cadre de vie, des limites, des lieux d'échanges où chacun peut prendre la parole.

Dans la pédagogie institutionnelle, les enfants sont impliqués dans l'organisation de l'institution. Cela dit, rien n'est figé, il n'y a pas de niveau à atteindre, la relation est adapté au niveau et au profit de chacun.

La pédagogie institutionnelle est un bon mode de fonctionnement selon moi. Elle permet de devenir responsable et de participer à l'échange social. La parole et l'échange sont mis en avant. Attention toutefois, il peut y avoir un risque de s'enfermer dans un groupe et de ne pas savoir prendre de décision seul si le groupe n'est pas présent.

La liste n'est pas exhaustive, j'ai juste abordé les quelques modèles possibles dont je peux m'inspirer pour travailler avec les enfants et la famille. Sachant qu'il n'y a pas de modèle idéal et qu'ils ont tous des avantages et des inconvénients.

En effet, l'approche humaniste et la pédagogie institutionnelle me paraissent être de bonnes approches où la place de l'enfant est respectée. Il est vu comme une personne ayant une parole à prendre en compte et permet aussi de responsabiliser l'enfant. L'approche systémique met l'accent sur la famille. L'enfant n'est pas vu comme le seul « élément perturbateur » de la famille. C'est toute la famille en entier qui a besoin d'aide. Cette approche se destine plus au travail éducatif en milieu ouvert. Enfin, la psychiatrie alternative permet aux enfants atteints de désordre de la personnalité de retrouver un peu de dignité et d'identité en ne les considérant plus que comme des malades mentaux ou des fous.

Etre éducateur spécialisé c'est disposer d'un certain nombre de savoirs, acquérir des outils, un savoir-faire, mais également un savoir être. C'est-à-dire travailler avec ce que l'on est, sa personnalité, mais aussi avec ses convictions, ses valeurs. Ce métier nécessite un questionnement incessant sur nos actions, car nous travaillons avec des personnes et avons une influence sur celles-ci. Il est absolument nécessaire d'avoir élaboré une éthique personnelle pour ne pas tomber dans le piège que représente le pouvoir sur l'autre. Il ne faut pas perdre de vue l'éducateur que l'on souhaite être, afin de le confronter à l'éducateur que l'on est.

J'ai abordé au cours de ce travail de fin d'études mes conceptions personnelles du métier d'éducateur spécialisé. J'ai parlé de la manière dont je souhaite exercer ce métier, je sais cependant que tout cela n'est pas exhaustif, et qu'en fonction de nouvelles expériences, de rencontres et de mon parcours personnel, je pourrais transformer ma vision du travail éducatif et ma manière d'agir, tout en restant cependant fidèle à certaines valeurs qui me sont propres.

La base du métier d'éducateur spécialisé est d'accompagner, de résonner avec l'enfant dans sa propre souffrance, afin que celui-ci puisse se construire, trouver son identité et bâtir son propre bonheur.

Voilà maintenant trois ans que je suis à l'école d'éducateur spécialisé et tout cela dans un unique but : obtenir le diplôme qui doit me permettre d'exercer le métier d'éducateur spécialisé et de devenir une professionnelle dans le domaine du social et de l'éducatif.

Cela veut donc dire qu'à l'issue de cette formation, je dois être prête et capable d'assumer un rôle, une fonction au sein d'une équipe éducative et pouvoir donner le meilleur de moi-même. Je mettrai tout en oeuvre pour devenir une bonne éducatrice, mon travail portera ses fruits et permettra à certains de pouvoir évoluer et grandir.

Selon moi l'éducateur est quelqu'un qui doit toujours rester fidèle à certaines valeurs comme le respect, la tolérance, le dévouement, et qui doit souvent se remettre en question car il est évident que je ne peux pas proposer qu'une seule réponse éducative et que le travail en équipe est une priorité. En effet, comment pourrais-je apporter, moi seule, toutes les solutions aux problèmes d'un enfant ?

L'éducateur spécialisé doit être en mesure de montrer à son public que le bonheur est toujours possible, même si l'on rencontre des difficultés.

Pour finir, je reprends ce passage de Alain Vilbrod23(*) «  Nous dirons d'eux qu'ils relèvent d'un métier et non d'une profession : nous nous en expliquerons. Leur rôle est à la fois central et ambivalent. Gens de coeur, ils doivent savoir payer de leur personne ; gens de valeurs, ils doivent s'investir sans trop compter et se donner sinon en modèle, du moins en pôle identificatoire. Simultanément il leur revient de relayer une technicité, de faire appel à des connaissances éprouvées ».

Quoi qu'il en soit, n'oublions pas que l'éducateur, c'est avant tout, la personne la plus proche de l'enfant. C'est celui qui le lave, qui reçoit ses gros chagrins, qui lui apprends les limites, qui lui explique l'absence de son papa aujourd'hui et peut-être demain encore, qui le berce avant de s'endormir, qui partage ses week-end et ses réveillons avec lui, qui se lève la nuit pour apaiser ses peurs et qui se surprend à penser à lui en dehors de ses prestations. Vaste programme, non ?

Enfin, je voudrais remercier mes professeurs et tous les professionnels que j'ai pu rencontrer lors de mes différents stages. Ils ont contribué à éclaircir ma vision de l'éducateur spécialisé. L'apport théorique que j'ai pu accumuler au cours de ces dernières années m'a permis d'élargir mon champ de réflexion et de compréhension face à certaines problématiques. Mais c'est sur le terrain que les compétences humaines et professionnelles se dévoilent et se développent de façon concrète. De plus ma vocation reste constante et je sors de ces trois années fortifiée et déterminée dans le choix de ma profession.

* 20 Paul Watzlawick, Une logique de la communication, Ed  Points essais -1972 - Page 45

* 21 Ididem. Page 16

* 22 www.dictionnaire.sensagent.com

* 23 Alain Vilbrod, Devenir éducateur, une affaire de famille, éd l'Harmattan - 1995- page 13

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway