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Analyse pragmatique du témoignage des anciens malades alcooliques sur les forums Internet : Influence et représentations

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par Michel Naudet
Université Paris 8 - Maîtrise de psychologie clinique 2004
  

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Facteurs psychiatriques de prédisposition

Les principaux troubles psychiques rencontrés en comorbidité avec l'alcoolodépendance sont :

- La dépression

- L'anxiété

- La schizophrénie

- Les troubles du comportement alimentaire

- Les troubles de la personnalité

Nous insisterons ici sur les facteurs primaires susceptibles d'avoir favorisé une alcoolodépendance secondaire.

Dépression et alcoolisme

L'association entre dépression et alcoolisme est une donnée clinique incontestable : 98% des alcooliques11(*) présentent à un moment de leur existence des symptômes dépressifs.

La rencontre simultanée de dépendance et de dépression intervient dans les situations suivantes :

- L'intoxication et le sevrage alcoolique provoquent très fréquemment des tableaux dépressifs qui disparaissent en cas de retour à l'abstinence.

- Un syndrome dépressif et une dépendance à l'alcool surviennent simultanément ou successivement sans que l'on puisse établir une relation entre les 2 pathologies.

- Un état dépressif latent ou sévère peut amener l'individu à consommer régulièrement de l'alcool pour échapper à ces sensations pénibles. On parle d'alcoolodépendance secondaire et de comportement d'automédication. C'est bien sûr la situation la plus intéressante lorsqu'on parle de prédisposition acquise à la dépendance.

Des travaux réalisés dans ce domaine ont montré que la prévalence de ces dépendances secondaires à un trouble dépressif est très inférieure à l'idée reçue. En effet, le cafard, la tristesse, l'ennui, le découragement sont des prétextes souvent évoqués par les patients pour expliquer et justifier leur alcoolisation (alors que bien souvent leur état dépressif est apparu après le début de l'usage abusif, mais ils le dénient). Cette image de l'automédication de la dépression par l'alcool est aussi très bien acceptée par le public, car présente dans bien des oeuvres de fiction. Pour Schuckit (1994)12(*), 90% des dépressions rencontrées chez le patient dépendant sont secondaires, c'est-à-dire provoquées ou aggravées par l'alcool, et subissent une rémission après arrêt de l'intoxication.

Pour réellement pouvoir apprécier la dépression comme indice de prédisposition à l'alcoolisme, il faudrait distinguer :

- les états dépressifs associés à d'autres pathologies mentales (troubles maniaco-dépressives de l'humeur, troubles de la personnalité, troubles psychotiques)

- les dépressions réactionnelles survenant après certains événements de vie (deuils, perte d'emploi, maladie grave, opérations invalidantes).

- Les états dépressifs « purs », liés uniquement à un trouble de l'humeur isolé.

De plus, les travaux de Feinman et Dunner (1996) sur le trouble bipolaire13(*) ont montré que sur 188 sujets atteints de cette pathologie, 55% des hommes et 35% des femmes avaient un problème d'alcoolodépendance. Dans la majorité des cas (27% contre 19%), l'alcoolisme était secondaire à l'apparition des symptômes maniaco-dépressifs. Mais ils ont montré que c'est surtout la phase maniaque (66% des cas) qui favorisait l'alcoolisation, la période dépressive amenant une réduction de la consommation.

En résumé, les états dépressifs sont très majoritairement secondaires à la dépendance alcoolique, rarement le contraire.

* 11 Miller, 1995, cité par Adès et lejoyeux, Alcoolisme et Psychiatrie, Données actuelles et perspectives, p 81, 1997, Masson, Paris

* 12 Schuckit MA, The relationship between alcohol problems, substance abuse, and psychiatric syndromes. DSM IV Sourcebook, Vol. 1, 1994, Am Psych Assoc

* 13 Feinman JA, Dunner DL. The effect of alcohol and substance abuse on the course of bipolar affective disorder, 1996, J Affect Disord

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault