WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude de la contribution de l'écosystème mangrove à  l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin

( Télécharger le fichier original )
par Mignane SARR
Université polytechnique de Thiès, Sénégal - Ingénieur agronome 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion partielle

Les revenus issus des activités malacologiques constituent un apport de taille dans les ménages du delta du Saloum. Les femmes sont plus actives dans le secteur de la transformation des fruits de mer. Ces revenus leur permettent de financer de petites activités et d'avoir une certaine autonomie financière tout au long de l'année.

3.2.2.4 Les revenus extérieurs

L'émigration joue un rôle important dans les îles du Saloum dont les populations utilisent les voies maritimes et fluviales pour accéder aux pays côtiers de la sous région et parfois l'Europe. Ces flux migratoires génèrent des revenus moyens de 150.000 F CFA par mois et par famille soit 18.000.000 F CFA par an pour les 12 ménages sur 60 enquêtés. Ces revenus issus de l'étranger sont pour la plupart utilisés pour la consommation familiale et la construction

d'habitat. L'exode gagne du terrain dans les villages et beaucoup de jeunes filles et garçons sont toujours tentés par ce phénomène. La salinisation des terres et les baisses de rendements agricoles expliquent en partie cet exode.

200000

180000

160000

140000

120000

100000

40000

80000

60000

20000

0

Groupe I

Groupe II Groupe III Groupe IV

Figure 14 : Répartition des revenus de l'émigration

Les revenus extérieurs occupent une part importante dans les revenus des ménages agricoles. Ils représentent une source importante à côté des revenus agricoles et halieutiques.

Les groupes I; II et IV dépassent difficilement la barre des 50 000 F CFA par an. Les ménages du groupe III enregistrent le plus de revenus extérieurs avec en moyenne 184 825 F CFA. Ceci est tout à fait normal parce que c'est le groupe qui enregistre le plus d'émigrés à l'extérieur. L'émigration se fait pour la plupart en Gambie à cause de la proximité avec ce pays limitrophe. Ces ménages sont confrontés à une forte émigration et occupent envrion 38% de notre échantillon. Ce départ massif des jeunes vers les villes limitrophes dégarnissent le terroir en terme de bras valides.

3.2.2.3.4 Comparaison entre les revenus des produits tirés du milieu

Ces revenus constituent les montants globaux mobilisés pour chaque activité sur l'ensemble des ménages enquêtés. Une lecture du graphique révèle une nette dominance des revenus du sel sur les autres activités halieutiques, soit un revenu total de 162 390,09 F. Les arches, les murex et les opercules qui sont directement exploités de la mangrove, procurent aussi des revenus

assez significatifs.

49

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

180000,00

160000,00

140000,00

120000,00

100000,00

40000,00

80000,00

60000,00

20000,00

0,00

Figure 13: Différents r evenus tirés des produits halieutiques et de l'exploitation du sel

3.3 Impacts des activités de cueillette sur les ménages

L'analyse du graphique ci- dessous montre l'apport des différentes activités menées au sein des ménages et des groupes. Ce graphique révèle que les ménages du Groupe I, II et III sortent du lot avec des revenus globaux annuels dépassant le montant de 300 000 F CFA. Le groupe W se retrouve cependant avec des revenus d'environ de 150 000 F CFA.

Le groupe I tire l'essentiel de ses revenus des activités halieutiques suivies des activités agricoles, ce qui est le contraire au niveau du groupe II qui est plutôt tributaire de l'agriculture et les revenus halieutiques occupent un second rang en terme de revenu. Le groupe III tire l'essentiel de ses revenus des apports de l'extérieur, les autres activités étant considérées comme ssecondaires.

0,00

Groupe I

Groupe II

Groupe III

Groupe IV

revenu agricole

104800

182000

33875

40721,9

revenu émigration

54800

26800

184825

52537,0

revenu halieutique

159500

93100

57525

40675,9

revenu forestier

25250

36020

29975

40411,5

Montant en f cfa

200 000,00

180 000,00

160 000,00

140 000,00

120 000,00

100 000,00

40 000,00

20 000,00

80 000,00

60 000,00

Figure 14 : Contribution des différentes activités dans le revenu des ménages

Memoire defin d~itudes/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

 

3.3.1 Impacts sociaux

Les revenus tirés des produits malacologiques jouent un rôle important au sein des sociétés insulaires. Ils constituent une ressource très accessible et permettent de gérer une sécurité alimentaire pour les populations. DIADHIOU et al 1990 citent: «Les revenus générés sont en général destinés à la satisfaction des besoins personnels des femmes, aux besoins domestiques, aux cérémonies familiales et à l'entretien des enfants (habillement et scolarisation). Certaines femmes économisent leurs revenus pendant toute une saison pour un événement prévu longtemps à l'avance. Très peu d'investissements durables sont opérés à partir de ces gains bien que procurant aux femmes une certaine indépendance financière. »

A l'image des revenus tirés des ressources malacologiques, le sel contribue ainsi aux cérémonies (baptême, mariage, funérailles, etc.) avec 24% de ses recettes, à l'entretien familial (santé, habillement...) avec 39 %, et à l'achat de nourriture avec 14%. Le reste est consacré à l'achat de bétail (12%), ce qui constitue une épargne et 11% à la scolarité des enfants.

Dans la CR de Palmarin, la présence de la mangrove et ses activités corollaires reste un atout favorable pour la lutte contre la pauvreté. Elle permet ainsi de mener une activité génératrice de revenus pour une frange de la population qui jusqu'à présent continue d'exploiter les ressources naturelles.

Du coté des femmes, la mangrove et les autres produits forestiers de collecte jouent également un rôle d'insertion et de reconnaissance sociale. Les autres impacts sociaux se mesurent à travers le nombre de femmes et de jeunes qui y travaillent, ce qui du reste freine l'exode rural.

3.3.2 Impacts sur la production agricole

La cueillette étant une activité typiquement réservée aux femmes, les revenus tirés de ces activités sont réinvestis ailleurs, ce qui constitue un allègement pour le chef d'exploitation.

Donc en terme d'impacts les charges que devrait supporter le chef de ménage sont considérablement réduites. Signalons que ces activités extra agricoles ne gênent en rien les travaux champêtres du moment qu'elles se pratiquent en des périodes différentes.

Cependant il n'est pas noté un réinvestissement des revenus tirés de la mangrove au sein des activités typiquement agricoles. Cet état se justifie par le fait que ces activités sont pour la plupart des cas effectuées par les femmes.

Pour 45% des ménages les revenus tirés de la pêche maritime peuvent être réutilisés dans le renouvellement du matériel agricole ou l'achat d'intrants.

3.3.3 Atouts du milieu pour l'exploitation des ressources malacologiques

La façade maritime reste la principale opportunité en terme de transport pour écouler les différents fruits des filières identifiées. L'ensoleillement du milieu contribue aussi de façon nette à la transformation des fruits de mer ainsi que l'évaporation des marais salants qui favorise la production du sel.

La vocation touristique de Palmarin est une réelle opportunité pour mettre en valeur les ressources de la zone. La clémence du climat associée à la riche culture du milieu constitue également un atout majeur pour développer le tourisme qui reste l'un des secteurs vitaux de la région, ce qui par ricochet peut améliorer substantiellement l'économie locale. Les voies d'accès vers la zone contribuent également à l'acheminement facile des produits de la localité.

3.3.4 Contraintes de l'exploitation des ressources malacologiques 3.3.4.1 Contraintes sur les exploitants

Pour le cas du sel, son extraction et son exploitation causent cependant beaucoup de dommage à la gent féminine de par son caractère artisanal. Le manque de formation couplé au manque de moyens occasionne des brûlures aux yeux avec le rayonnement solaire ainsi que l'assèchement des pieds et des mains des exploitantes. C'est dans ce sens que N'DIAYE ; 2007a signale que: « Sur le plan sanitaire, le sel attaque la peau et les yeux. Avec la chaleur et le reflet des rayons solaires, le rendement du travail diminue ou occasionne une fatigue excessive pouvant conduire à un arrêt de travail».

L'exploitation des huîtres cause également de sévères dommages aux femmes du fait de la constitution en lamelles sur la coquille de ces dernières. L'humidité de la paume des mains et des pieds des exploitants facilite cependant ces accidents qui peuvent être atroces. Sur ce, certains manquements peuvent être résumés comme suit :

ü La non utilisation d'équipements de protection (gants, bottes, lunettes,...) du fait des mauvaises habitudes ;

ü L'inexistence de magasins de stockage combinée aux problèmes d'écoulement des produits en période de surproduction ;

ü La faible capacité organisationnelle des exploitants de sel qui traduit le manque d'initiative communautaire des femmes.

52

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

3.3.4.2 Impacts des activités de cueillette sur l'écosystème mangrove

Les activités extractives ou non liées à la présence de la mangrove ont des incidences directes ou indirectes sur la biodiversité. Elles concernent dans le cadre de notre étude : le tourisme, l'extraction des coquillages, l'exploitation du sel ; l'exploitation des huîtres et du bois de mangrove.

§ Le tourisme

Il constitue une source d'emplois pour les communautés locales. Cependant le tourisme n'est pas sans effet néfaste sur l'écosystème. On assiste à une occupation anarchique du littoral par des infrastructures (hôtels ou lodges) au détriment de la végétation. La construction des campements a encouragé le défrichage de la mangrove. L'installation de ces sites perturbe certaines espèces de tortues qui trouvent difficilement des espaces sur les plages sableuses pour déposer et sécuriser leurs oeufs. Ces infrastructures hôtelières favorisent, par une offre de prix intéressants la capture d'espèces nobles immatures de petites tailles, à des fins culinaires.

§ L'extraction des amas coquilliers

L'exploitation illicite des coquillages bien qu'interdite par le service des parcs nationaux à cause de la fragilité du milieu, continue à amincir la plage. On peut noter la disparition d'une partie de l'île de Sangomar due à la fragilité du milieu.

§ L'exploitation du sel

L'exploitation du sel, pratiquée de façon traditionnelle à travers les « puits de sel » près des palétuviers augmente la concentration du sel avec des conséquences sur ces espèces végétales se trouvant dans les sites de production. Cette mortalité des palétuviers peut favoriser une érosion côtière, ce qui a des conséquences sur la vie des espèces animales y vivant.

§ L'exploitation des huîtres

La récolte des huîtres est souvent accompagnée par une coupe des racines des palétuviers. Il faut noter que les activités de transformation des huîtres nécessitent une importante consommation de bois qui contribue à la destruction massive des palétuviers. Le service des parcs nationaux au niveau de la RNC réglemente et interdit la coupe de bois vert au niveau de la mangrove. Mais les prélèvements clandestins de bois opérés dans la mangrove pour la transformation des huîtres et pour le bois de chauffe peuvent être fatals sur l'écosystème à la longue.

c Etude de Ca contribution de C'écosystéme mangrove a C'amiC~oration des revenus des ménages de PaCmarin (Eatick SinigaC~ or" La riziculture de mangrove

Dans la zone d'étude la riziculture de mangrove a pris de l'ampleur cette année avec le lancement de la GOANA. L'utilisation des pesticides et l'emploi des engrais organiques pour améliorer les rendements en riz peuvent s'accumuler et polluer le milieu aquatique, ce qui est préjudiciable aux espèces halieutiques.

iv. L'élevage

Les animaux qui pâturent dans la mangrove occasionnent une mortalité des jeunes pousses d'Avicennia et d'autres espèces herbacées comme Sporobolus, Sesuvium portulacastrum etc.

3.4 Utilisations des revenus tirés des activités de cueillette

3.4.1 Formation des revenus

La formation des revenus se fait à travers plusieurs activités: agricoles, extractives ou de cueillette. L'émigration aussi est une réelle source de revenu du fait de la tannification de la zone et son corollaire la baisse des rendements agricoles. La population grandissante et les manques de terres dus à la tannification favorisent l'exode vers les centres urbains.

Tableau 12: Formation du revenu par type de ménages (FCFA)

GROUPES

Production agricole

Emigration

Revenu halieutique

Revenu forestier

Revenu global

Groupe I

30,48%

15,94%

46,24%

7,34%

343 850

Groupe II

50,11%

7,38%

25,64%

16,87%

363 170

Groupe III

11,06%

60,36%

18,79%

9,79%

306 203

Groupe IV

23,36%

30,13%

23,33%

23,18%

174 344

Total moyen

30,43%

26,86%

29,50%

13,21%

 

Source : nos enquêtes

Le revenu d'une exploitation familiale est primordial dans le fonctionnement de cette dernière. Il participe dans l'achat des intrants de diverses natures permettant le déroulement correct des activités. L'alimentation qui constitue un élément déterminant dans le système de production des exploitations est aussi assurée à travers ces revenus.

Le tableau 12 présente la structure des revenus par type d'exploitation. Le revenu global
moyen au niveau de l'échantillon est de 296 891,75 FCFA par ménage agricole. Les sources de

54

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

revenus sont diversifiées mais l'essentiel provient de l'activité agricole avec 30,43% des recettes, suivie des recettes issues des activités halieutiques de la mangrove avec 29,50% des revenus. L'émigration contribue au sein des ménages à hauteur de 26,86%, par contre la cueillette des fruits forestiers sauvages contribue pour 13,21%. Il est important de noter que cette activité de cueillette ne demande aucun travail supplémentaire pour donner de la valeur ajoutée à la récolte.

3.4.2 Utilisations des revenus

Les revenus de cueillette des fruits de mer et de PFNL sont réutilisés dans la famille pour certaines dépenses. Ils sont pour l'essentiel destinés en grande partie à l'achat de céréales qui constitue la base de la nourriture. On observe un changement d'habitude alimentaire se traduisant par une substitution des céréales locales (mil, sorgho) par le riz pour le déjeuner. Cette attitude, combinée au déficit céréalier, augmente les dépenses destinées à l'achat de céréales. En effet, celles-ci absorbent 29,17% des revenus

Les revenus alloués à la scolarité des enfants occupent 25% du budget, d'où le témoignage des femmes cité par SEKINO ; 2007 :« si l'école privée de Palmarin Facao fonctionne jusqu'à nos jours, c'est grâce aux revenus tirés des puits de sel, qui permettent aux ménages d'assurer la scolarité des enfants. » Le revenu alloué à l'habillement est cependant de 8%. Le milieu sérère étant fortement ancré dans les traditions, les cérémonies familiales et culturelles occupent une place primordiale. « Certaines femmes économisent leurs revenus pendant toute une saison pour un événement prévu longtemps à l'avance » (VALEURS ; 2005a).

Ceci justifie la part des revenus réservée à ces évènements avec 38%. Dans les cérémonies familiales nous avons le mariage, les décès, et autres cérémonies culturelles. Les revenus issus de ces activités de cueillette ne sont pas reversés dans les activités agricoles, donc pas dans le renouvellement du matériel. La figure 17 montre la répartition et l'utilisation de ces revenus au sein des ménages.

55

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

Cérémonies
familiales: 38%

Habillement: 8%

Figure 15 : Répartition des revenus tirés de la mangrove au sein des ménages

3.4 .3 Comparaison entre revenus agricoles et revenus extra agricoles

Les parts des revenus tirés de l'agriculture sont de 30%, ceux des ressources halieutiques de
29% et de 28% pour l'émigration. La part des revenus forestiers est de 13%. Le cumul desact

ivités de cueillette représente 42% du revenu total des ménages. Ceci montre la contribution de ces activités qui se pratiquent jusqu'à présent de façon artisanale. Le manque de terres cultivables peut expliquer cette forte ruée vers les ressources naturelles. La disponibilité des revenus tout au long de la saison sèche à travers la récolte de ces fruits sauvages motive les femmes qui restent pour la plupart du temps dans le terroir. Les revenus de cueillette et les rev

enus issus de l'émigration sont des recettes assez consistantes pour renforcer et supporter ménages. La part de ces derniers est de 71% du revenu les dépenses enregistrées au sein des

total des ménages.

3.4 .4 Revenus extra agricoles

Parmi les revenus extra agricoles les revenus halieutiques et les revenus de l'émigration sont les plus déterminants. Néanmoins tous les groupes s'activent dans les différentes activités. L'intérêt des produits de cueillette réside dans le fait qu'ils contribuent de façon permanente au soutien des ménages dans les besoins quotidiens. L'exploitation des produits de cueilletten'engendrant pas beaucoup de charges, ils profitent assez aux exploitants de la localité. Les lieux d'explo

itations sont proches des lieux d'habitations ce qui amoindrit les charges d'exploitation.

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

 

57

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway