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Etude de la contribution de l'écosystème mangrove à  l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin

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par Mignane SARR
Université polytechnique de Thiès, Sénégal - Ingénieur agronome 2009
  

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PARTIE I ~

A

COIWTEXTE DE L'ETUDE

2

1.1 Caractéristiques des écosystèmes de mangroves

Les mangroves sont parmi les plus importants écosystèmes forestiers tropicaux, qui fournissent plusieurs ressources et services essentiels. Les mangroves sont des forêts marécageuses littorales des pays de la zone intertropicale, dont les espèces dominantes sont des palétuviers, parfois aussi appelés mangliers. Elles sont composées d'arbres, d'arbustes et de quelques espèces de palmiers et de lianes. Elles couvrent environ 150 000 km2 dans le monde et leur importance est telle que, compte tenu du processus de destruction qui les affecte, elles justifient d'importantes mesures de protection et de suivi.

Les palétuviers appartiennent à des genres différenciés, comme Avicennia ou Rhizophora, possédant des qualités d'adaptation remarquables à la salinité des sols, à leur faible teneur en oxygène et à la durée de leur submersion. Ils possèdent à cet effet des racines aériennes très développées, une pression osmotique élevée et sont capables d'absorber une grande partie de l'eau de pluie qu'ils captent par leur système foliaire. Au total, une soixantaine d'espèces sont recensées dans le monde.

1.1.1 Intérêts des mangroves

La mangrove génère une riche litière végétale où abondent les micro-organismes qui fournissent une importante nourriture pour les poissons. Ceux qui attirent le plus la curiosité, sont les périophtalmes ; poissons capables de se mouvoir aussi bien dans l'eau que sur les terrains découverts où ils abondent en marée basse. On y trouve aussi de nombreux autres poissons attirés par la richesse du milieu, de nombreux crustacés, des crevettes, des huîtres, de grands crabes de palétuviers et les très nombreux crabes violonistes. La mangrove est une source de bois de construction et de bois d'énergie ainsi que de produits non ligneux tels que le miel, les matières de teinture comme le tanin, les substances médicinales, l'alcool, etc. Elle a en même temps d'autres fonctions d'intérêt public telles que :

~ Lieux de récréation, repos et de détente ;

~ Lieux de reproduction et de développement des ressources halieutiques ; ~ Prévention contre l'érosion côtière et épuration des eaux ;

~ Conservation du milieu atmosphérique (absorption du CO2, approvisionnement en O2) ; ~ Protection de l'écosystème (faune et flore sauvages).

En effet, la végétation assure une fonction hydro-régulatrice et de façon naturelle assure un équilibre morpho dynamique (équilibre entre l'érosion et la sédimentation) par le système d'épandage des crues. (PAGERNA ; 2003).

1.1.2 Distribution de la mangrove au Sénégal

La plupart des écosystèmes de mangrove au Sénégal se rencontre dans les zones deltaïques. Ils sont cependant rencontrés en peuplement très développé ou sous forme de reliques au niveau de Saint Louis, dans le delta du Saloum, à la Somone et en Casamance.

Les mangroves du Sénégal et de la Gambie sont des mangroves de type atlantique, caractérisées par leur pauvreté en espèces végétales. Elles se sont installées et développées dans des milieux intertidaux caractérisés par la présence de chenaux de marée nombreux et disséqués, dans lesquels le taux de sédimentation est faible. (MARIUS ; 1985)

La végétation présente une zonation caractéristique liée en grande partie à l'adaptation des espèces végétales aux conditions de salinité, mais d'une manière générale la séquence est de type : Rhizophora racemosa (ou mangle) - Rhizophora mangle + Avicennia - Avicennia - tanne inondée - tanne vive - tanne herbacée.

1.1.3 Mangrove au Delta du Saloum

Dans l'estuaire du Saloum la mangrove renferme principalement quatre genres que sont : Rhizophora, Avicennia, Laguncularia et Conocarpus.

Le genre Rhizophora, communément appelé « palétuviers rouges », est représenté au Saloum par trois espèces appartenant à la famille des Rhizophoracées. Il s'agit de : Rhizophora mangle L., Rhizophora racemosa G.F.W. Meyer et Rhizophora harrisonii Leechman. Ce dernier, pour beaucoup d'auteurs notamment, est un hybride entre les deux premiers. Aujourd'hui, les deux espèces de Rhizophora en l'occurrence racemosa et harrisonii sont difficilement dissociables sur les critères de reconnaissance de ces deux essences note PIRARD, (1999).

Ces trois espèces de Rhizophora, bien que distinctes par leur floraison, se caractérisent toutes par leurs racines échasses qui forment de larges arceaux à la base de l'arbre, et par leur viviparité.

Le genre Avicennia ou « palétuvier blanc », qui appartient à la famille des Verbénacées, est représenté par une seule espèce dans l'estuaire du Saloum ; il s'agit d'Avicennia africana P. Beauv. Cette plante est caractérisée par la présence de racines aériennes ou pneumatophores qui lui permettent d'absorber l'air atmosphérique et présentent donc un géotropisme inversé.

Les deux autres genres, Laguncularia et Conocarpus, appartiennent tous deux à la famille des Combrétacées et sont représentées dans l'estuaire du Saloum chacun par une seule espèce, respectivement Laguncularia racemosa Gaerth et Conocarpus erectus L.

3

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

La végétation de la mangrove du Saloum se caractérise par une zonation qui s'organise de l'eau libre vers l'hinterland en une succession de zones. (Figure 1)

La tanne herbacée est colonisée par Sesuvium portulacastrum, sporobolus robustus et Philorexus vermicularis. Il existe également des formations de cordons et d'îlots sableux où l'on trouve Cocos nucifera, Elaeis guineensis sur sables marins peu évolués, rapporté par PIRARD ; (1999)

Figure 1: Structure linéaire d'un peuplement naturel de mangrove /Sénégal (UICN, 1998)

Légende :

1. Mangrove : Rhizophora harrisonii (hauteur 5 à 12 m)

2. Mangrove : En grande partie Rhizophora mangle (hauteur 1 à 3m)

3. Mangrove : Espèce dominante, Avicennia africana (hauteur 1 à 2m)

4. Tanne : Sol dépourvu de végétation ou quelques Cypréracées,

5. Bordure : Aizoacées, Sesuvium portulacastrum,

6. Côte sableuse : Arbustes (Conocarpus erectus)

7. Végétation continentale : Adansonia, Pterocarpus, Acacia...

1.2 Présentation de la communauté rurale de Palmarin

La communauté rurale de Palmarin se trouve au sein de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) qui est située sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, au centre ouest du Sénégal, à la frontière gambienne. Elle est localisée entre 13°35 et 14°15 de Latitude Nord et 16°03 et 16°50 de Longitude Ouest. La R.B.D.S couvre une superficie de 334000 hectares (DOG 2003).

Au plan administratif, la CR de Palmarin se trouve dans l'arrondissement de Fimela, région de Fatick, et s'étend sur une superficie de 77 km2. (Voir annexe 1).

1.2.1 Milieu physique 1.2.1.1 Le Relief

La communauté rurale présente un relief relativement plat avec des dépressions plus ou moins marquées au Sud - Est dans le bolong et des formations de dune de sable dans la partie Ouest.

1.2.1.2 Le Climat

Il est le plus doux de l'arrondissement de Fimela avec une température moyenne de 28°C.

Les pics sont de 16°C en Janvier et de 38°C en Juin. Ce qui s'explique par sa situation géographique qui lui confère un caractère de presqu'île. Les trois principaux vents qui soufflent dans la localité sont : l'alizé maritime, l'harmattan et la mousson. La zone se trouve entre les isohyètes 800mm et 900mm.

Tableau 1: Evolution pluviométrique de l'arrondissement de Fimela

 

Année

Quantité d'eau en mm

Nombre de jours

2007

527.3

31

2006

546

33

2005

853

31

2004

494.7

22

2003

667.5

29

2002

661.7

39

2001

663.6

41

2000

787.4

43

1999

920.3

61

1998

663.8

36

Source : CERP de Fimela 2008

Ce tableau montre que la moyenne décennale (1998-2007) enregistrée dans l'arrondissement de Fimela est de 629.06 mm en 36 jours de pluies. Cependant ce chiffre cache d'importantes fluctuations. En 1999, la hauteur d'eau enregistrée était de 920.3 mm pour 61 jours de pluie.

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Mémoire de in d'études#M. S ARR# ENS A Thies 2009

1.2.1.3 Les Sols

Au niveau du terroir, deux types de sols sont rencontrés :

a) Les sols Dior : qui représentent 12 % de la superficie de la communauté rurale soit moins de 1000 ha, se localisent dans la partie Nord-Est. Ce sont des sols ferrugineux tropicaux favorables aux cultures pluviales, au maraîchage et à l'élevage.

b) Les Tannes : ces sols constituent plus de 85 % du terroir. Ils sont rencontrés dans toute la partie Sud-Est et au delà. Les tannes sont des sols halomorphes acides et hyper salés d'où leur caractère inculte. Ce type de sol continue de s'étendre en réduisant la superficie cultivable.

1.2.1.4 La végétation

Elle est de type Soudano-Guinéen à Soudano-Sahélien. L'influence de la mer apporte un climat favorable au développement de certaines espèces telles que : les palmiers à huile, les palmiers nains, les rôniers et les cocotiers. Actuellement, quelques rares zones relativement bien conservées persistent dans la communauté rurale. Les plus importantes sont :

> La frange de Faboura au Nord de la communauté rurale qui abrite les espèces suivantes : Borassus aethiopum, Acacia albida (Del). Combretum glutinosum (Perr. Ex DC.), Adansonia digitata (L.) et Detarium senegalense (J. F. Gmel.).

> La mangrove se présente sous forme de relique avec des espèces comme : Rhizophora racemosa et Avicennia africana. La faune, jadis, très variée est aujourd'hui quasi-inexistante.

1.2.1.5 Les Ressources en eau 1.2.1.5.1 Le réseau hydrographique :

Il comprend :

a) Le bras de mer du Saloum : il traverse la CR de Palmarin dans toute sa partie Sud.

Il présente une très forte teneur en sel surtout en saison sèche, ce qui permet de pratiquer l'extraction du sel. Par contre, cette même caractéristique est facteur d'extension des terres salées.

b) L'Océan Atlantique : il occupe toute la façade Ouest de Palmarin. Le courant froid des Canaries associé au contre courant chaud équatorial favorise les remontées d'eaux froides près des côtes. Ces eaux froides sont très riches en éléments nutritifs permettant un développement massif de phytoplancton, la zone est ainsi particulièrement poissonneuse. (SABINOT ; 2003)

1.2.1.5.2 L'hydrologie

La communauté rurale capte les eaux souterraines des différentes nappes telles que :

- le Continental terminal: il présente des lentilles d'eau de faible épaisseur (inférieur à 7m) et répond à tous les usages ;

- le Paléocène: il est surtout utilisé pour les usages domestiques malgré, les difficultés d'exhaure au niveau des puits ;

- le Maestrichtien: est capté par le forage de Djiffère. Cette eau est impropre à la boisson et à l'irrigation parce que renfermant une très forte teneur en sel.

1.2.2 Le milieu humain

1.2.2.1 Evolution démographique

En 1988, la CR comptait 4 800 habitants. Dix ans après, les dernières estimations officielles chiffrent à 6 700 le nombre d'habitants. Il y a une évolution de 1 900 habitants soit un taux d'accroissement annuel de 3,5%. Les données du recensement administratif sont souvent tronquées par les ménages qui font toujours la corrélation entre recensement et taxes rurales. Le nombre d'habitants tourne autour de 6466 habitants répartis en 883 ménages (CRP 2008).

1.2.2.2 Structure démographique

L'analyse des statistiques relatives à la population, révèle une prédominance des jeunes qui représentent plus de 65% de la population. Cette caractéristique est déterminée par les classes d'âge de moins de 15 ans qui regroupent 40% des habitants et de 15 à 35 ans qui font plus de 25% de la population. La population active est estimée à 47% soit un bras valide pour deux personnes, ce qui est assez substantiel en milieu rural.

1.2.2.3 Répartition de la population sur le territoire

Le tableau 2 indique une population moyenne de 1 293,2 habitants par village. Et sur les cinq villages que compte la communauté rurale trois dépassent cette moyenne. Ce mode d'habitation qui se caractérise par une concentration des populations au sein de grands villages, relève d'un fort ancrage des liens de parenté et d'une forte solidarité ancestrale. Palmarin Ngallou est le village le plus peuplé de la zone avec 2 478 habitants.

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Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

Tableau 2: Répartition de la population de Palmarin par Village

PALMARIN

HOMMES

FEMMES

TOTAL

Diakhanor

457

162

619

NGounoumane

719

804

1523

Ngallou

1264

1214

2478

Ngueith

366

444

810

Sessène

490

446

1036

Total

3632

2834

6466

Source : CR Palmarin, 2008

1.2.3 Le système agraire actuel, structure et fonctionnement

Le système agraire est défini comme un mode d'exploitation du milieu historiquement

constitué et durable, un système de forces de production adapté aux conditions bioclimatiques d'un espace donné et répondant aux conditions et aux besoins sociaux du moment. (THIOUNE, 2006). Il s'agit de caractériser les pratiques techniques, économiques et sociales des agriculteurs et de comprendre les phénomènes qui les font évoluer. En outre le diagnostic permet de prévoir les transformations ultérieures, que l'on intervienne ou non sous forme de projet. Expliciter le système agraire de Palmarin actuel conviendrait donc à étudier les caractéristiques de structure (écosystème cultivé, écosystème mangrove et outillage) et le fonctionnement (modes de renouvellement de la fertilité, modes de conduite des élevages, modes de conduite des cultures).

1.2.3.1 Une civilisation agraire ancienne

La région historique du Sine Saloum, peuplée de paysans sérère, constitue un exemple de civilisation agraire intégrant l'agriculture et l'élevage. L'ancien système de production était à deux composantes: des champs essentiellement cultivés en céréales vivrières (mils et sorghos) ; des troupeaux, richesse du groupe familial, source de prestige, monnaie d'échanges et réserve monétaire.

L'aire centrale du terroir englobant les habitations est cultivée tous les ans en mil hâtif avec du niébé en culture dérobée. A la périphérie les terres défrichées sont partagées entre les grands champs de mil à cycle long et la jachère enclose où stabulent les troupeaux en hivernage. À cela il faut ajouter de petits champs en culture de sorgho localisée sur les dépressions au sol plus argileux. Ce système agraire avait la capacité de fournir sur un espace restreint une production vivrière diversifiée, tout en assurant une gestion optimale de l'environnement. Dans les villages insulaires en pays sérère, le riz cultivé dans les bas-fonds était exploité par les femmes qui le stockaient dans des greniers à part sous pilotis.

1.2.3.2 L'écosystème cultivé

Les villages occupent une position près de la frange maritime entre l'Océan Atlantique et les terres cultivées. Ces mêmes terres sont réparties derrière les villages jusqu'à l'écosystème mangrove à l'extrême Est. Les puits de sel sont incrustés dans les terres de cultures et au niveau de la mangrove. Une première auréole est constituée par les champs de case cultivés en rotation annuelle: la culture de mil en saison des pluies y alterne avec une petite jachère de saison sèche. Une seconde auréole est formée par les champs de brousse. On y pratique une succession culturale de deux à trois ans avec des cultures temporaires de mil, arachide, en saison humide avec jachère de saison sèche. Les rotations sont: mil-arachide ou mil-niébé.

a) L'agriculture

Cette activité est une des principales industries auxquelles les habitants de Palmarin prennent part. Elle est fortement tributaire de la pluviométrie. Les populations pratiquent l'agriculture depuis des siècles et cultivent plusieurs spéculations comme l'arachide, le mil, le riz et le niébé. Les rendements en arachide de 1987 étaient de 800-900 kg/ha, ce qui a chuté à 400 kg/ha en 2001(CRP, 2008). Les deux espèces de mil sont : Sorghum cerenuum (Sorgho) et Pennisetum gambiense (petit mil), cultivées pour la consommation. La riziculture fut une activité florissante vers les années 1960, mais a connu une baisse drastique qui a conduit à l'abandon du fait des déficits pluviométriques et de la salinité grandissante des terres.

b) Les modes de conduite des cultures

Le défrichement et le nettoyage des champs de brousse s'effectuent avec hache, coupe-coupe et râteaux aux mois d'avril et de mai. Le dessouchage n'est pas pratiqué. Le défrichement concerne les parcelles de champs de brousse qui vont porter les cultures de mil et d'arachide. Le nettoyage des parcelles cultivées l'année précédente permet d'éliminer la végétation spontanée et les résidus de récolte. Le mil est semé à sec pour gagner du temps sur les autres activités. En ce qui concerne l'entretien des cultures, les sarclages sont réalisés avec des ngos ngos, les hilaires et les houes Sines à raison d'un sarclage sur le mil, et de deux sarclages pour l'arachide. Le mil est stocké dans les greniers sur pilotis fabriqués en bois de mangrove qui s'adaptent à la salinité du milieu pour chaque concession. La transformation des céréales et de l'arachide est manuelle; le surplus non autoconsommé est vendu sur les marchés environnants.

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Tableau 3: Les grandes étapes des itinéraires techniques

PERIODE ACTIVITES

Mars - Avril Révision et réparation du matériel agricole

Mai Préparation des parcelles: défrichage, nettoyage, épandage de fumier

Juin Semis: mil

Préparation des parcelles: labour

Juillet Semis: arachide, niébé

Entretien des cultures:

1er sarclage mil

Août Entretien des cultures:

1er sarclage arachide, niébé

2e sarclage mil

2e sarclage arachide

Octobre Récolte: mil-niébé

Novembre Récolte: arachide

Décembre Battage et vannage: arachide

Mise en sac et commercialisation

Sources: nos enquêtes

c) Elevage

L'élevage extensif est pratiqué avec un cheptel composé de bovins, ovins, caprins, volailles, équins, porcins et asins. Pendant l'hivernage les bovins sont parqués en brousse. Palmarin se caractérise par l'élevage du cochon. Plus de 42% des ménages possèdent au moins un porc (DIOH ; 1993).

d) Pêche et activités de cueillette

Se situant dans une région deltaïque, les populations exploitent les ressources marines et celles issues de la mangrove. Les femmes se sont spécialisées dans l'exploitation et la transformation des produits de mer. Elles sont effectuées en haute mer et au niveau des bolongs. Elles occupent une bonne partie de la population. Vers les tannes dénudées situées en bordure des bras de mer, les femmes exploitent le sel et transforment les produits halieutiques.

1.2.3.3 Le système social productif

a) Organisation sociale et structures familiales.

L'unité de production agricole compte en moyenne 5,2 U.T.H mais pouvant cependant varier de 3 à 8 U.T.H selon les catégories de ménages. La hiérarchisation sociale est très marquée au sein de la famille, ce qui a de fortes incidences sur l'organisation du travail. Le chef de famille décide des cultures effectuées. Ces cultures sont systématiquement consacrées en priorité aux céréales car il doit en assurer la fourniture à la famille. Le chef de famille décide également de l'emploi des récoltes et gère les greniers. Les membres sont tenus de participer au travail agricole sur les cultures communes en temps plein de 8 heures à 16 heures de l'après midi. Ils peuvent aussi cultiver des parcelles individuelles, le revenu étant alors à usage personnel.

b) Organisation de la main-d'oeuvre, gestion du travail.

Les périodes de pointe de travail sont les semis (juin-juillet), les sarclages (juillet à septembre), et les récoltes (Octobre à décembre). La courte durée de la saison des pluies et les niveaux de productivité des terres très faibles permettent rarement aux agriculteurs de subvenir aux besoins de la famille, ce qui les obligent à développer des stratégies de survie en exploitant l'écosystème mangrove.

c) Outillage et matériel agricole

L'outillage utilisé est avant tout manuel et permet de faire les travaux préliminaires (hache, coupe-coupe, daba à semer, daba à sarcler) et est parfois complété par un matériel de culture attelée (houe, semoir) tracté par des chevaux ou des ânes.

Tableau 4: Outillage manuel et matériel de culture attelée: durée de vie

MATERIEL DUREE MOYENNE D'UTILISATION ETAT

Hache 3 ans Bon

Coupe-coupe 1 an Bon

Ngos ngos 1 an Bon

Houe 7 ans Médiocre

Semoir 7 ans Médiocre

Sources: nos enquêtes

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d)

La question foncière

Le droit foncier coutumier évolue depuis une centaine d'années. Le chef de terre accorde des droits d'usage sur les nouveaux champs dits de case, proches du village, et sur les parcelles à défricher des champs de brousse. La pression foncière est réelle sur la zone à cause des potentialités touristiques.

e) La migration

Ce phénomène démographique est d'une importance notoire. En l'absence de statistiques officielles, les populations décrivent l'ampleur des flux migratoires par :

> L'exode des jeunes (près de 70 %) qui migrent vers les localités de Joal, Kaolack, Dakar et Gambie pour des raisons économiques. Concernant la Gambie sa proximité et son commerce florissant favorisent beaucoup le départ des jeunes ;

Des migrations saisonnières, principalement des jeunes (garçons et filles), vers les centres urbains ont lieu pendant la saison sèche. Il s'agit d'une part d'aller quérir un revenu monétaire pour soutenir la famille et, d'autre part, diminuer le nombre de bouches à nourrir sur le stock de céréales qui est souvent insuffisant pour la plupart des ménages. La majorité des emplois occupés en ville sont des emplois de manoeuvre pour les hommes et de domestiques pour les jeunes filles. Le salaire mensuel oscillant entre 22 500 et 30 000 FCFA.

> Et l'arrivée massive de groupes de pêcheurs originaires, pour la plupart, de Thiès et Saint-Louis, qui s'installent à Diakhanor ou Ngallou. Ces migrants saisonniers, selon l'estimation des populations, dépassent les 20 % de la population.

1.2.3.4 Les modes de renouvellement de la fertilité

La fertilité globale du système cultivé, qui se mesure à sa capacité à produire de la biomasse végétale, est très supérieure à sa fertilité utile, à savoir sa capacité à produire durablement des matières organiques végétales utiles c'est-à-dire des récoltes. Le caractère intensif du système agraire sérère reposait sur une association de la culture et de l'élevage réalisée sur un terroir systématiquement aménagé, une telle intégration permettant d'améliorer et de maintenir la fertilité du sol sans recourir à la jachère longue. Le renouvellement de la fertilité est assuré par les déjections animales dues au parcage. Il y a aussi un transfert de biomasse qui résulte d'une conduite appropriée des troupeaux d'herbivores (bovins et ovins). Le bétail pâture de jour librement pendant la saison sèche et sous la conduite d'un membre de la famille durant la saison des pluies. Il est parqué de nuit sur des parcelles des champs de case en saison sèche et

sur les parcelles à défricher des champs de brousse pendant la saison des pluies. Le renouvellement de la fertilité des champs de case et de brousse est partiellement assuré par fertilisation minérale.

1.2.3.5 La dynamique actuelle de l'écosystème cultivé

L'analyse diagnostic du système agraire a pour but d'identifier les éléments qui conditionnent l'évolution des systèmes de production agricole (DUFUMIER, 1996). L'analyse du système agraire de Palmarin indique deux tendances opposées entre le sous-système de production agricole et celui des produits halieutiques.

Pour l'arachide les surfaces cultivées et la production affichent une tendance à la baisse, alors que pour le mil, on observe le contraire. Les principaux facteurs déterminants dans l'évolution des surfaces cultivées et des productions en arachide et en mil sont la démographie, la pluviométrie, les conditions du marché et les politiques nationales agricoles. La salinisation des terres vient renforcer ce tableau sombre du terroir.

Le dernier facteur qui influence les surfaces cultivées est la baisse de la pluviométrie qui entraîne à moyen ou long terme une détérioration de la qualité des sols due à un processus de salinisation et d'acidification.

Cependant, la tendance des recettes par habitant tirées de l'arachide ainsi que celle des recettes agricoles totales par habitant sont nettement à la baisse, traduisant une crise dans l'agriculture. Cette crise a favorisé l'entrée d'une main d'oeuvre surtout féminine au niveau de la cueillette des fruits de mer et terrestres.

Ces effets néfastes sur le système agraire ont permis de mettre en évidence la capacité des paysans à utiliser les revenus de saison sèche pour maintenir la consommation céréalière. Certains ménages accroissent leur revenu et parviennent à subvenir à leurs besoins primaires en commercialisant une partie de leurs produits de cueillette.

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1.3 Cadre institutionnel de l'étude : l'U.I.C.N

1.3.1 Historique

Fondée en 1948, l'U.I.C.N fut la première organisation internationale à se préoccuper d'une conservation de la nature à l'échelle mondiale. Elle est née après la 2ème guerre mondiale grâce aux efforts de scientifiques soucieux de préserver l'environnement. L'U.I.C.N a grandi en même temps que les premières institutions de l'O.N.U dont les missions englobaient la gestion des ressources naturelles. Au lieu de devenir un organe des Nations Unies ou organisation intergouvernementale, elle a choisi de ne former aucune option en devenant une union d'institutions et d'organisations vouées à la conservation et à la gestion des ressources naturelles.

1.3.2 Mission

La mission de l'U.I.C.N est d'influer sur les sociétés du monde entier, les encourager, les aider à conserver l'intégrité et la diversité de la nature et à veiller à ce que toute utilisation des ressources naturelles soit équitable et écologiquement durable.

1.3.3 Objectifs

Les objectifs de l'U.I.C.N en matière de conservation de la nature sont étroitement liés entre eux. Elle exercera par conséquent son programme sur l'interaction entre les objectifs de la conservation et les forces socioéconomiques. Il s'agit donc :

§ d'assurer la conservation de la nature, particulièrement la diversité biologique, en tant que fondement essentiel de l'avenir de l'humanité

§ d'assurer que là où les ressources naturelles de la terre sont utilisées, cette utilisation se

fasse de façon prudente ;

§ de guider le développement des communautés humaines vers des modes de vie de

bonne qualité, et en harmonie durable avec les composantes de la biosphère. 1.3.4 Commissions de l'U.I.C.N

Les commissions sont des réseaux d'experts bénévoles qui travaillent à la réalisation des objectifs de l'U.I.C.N en enrichissant et en faisant progresser l'expérience dans leurs domaines respectifs. Les commissions reçoivent de l'U.I.C.N le mandat d'analyser les problèmes et de préparer des évaluations, des rapports, des plans d'actions et d'autres travaux scientifiques de nature à faire avancer la réalisation de sa mission. Elles prodiguent des avis techniques de l'U.I.C.N.

1.3.5 Organisation

Selon le plan de gestion 2001-2004, l'U.I.C.N regroupe aujourd'hui en partenariat unique au monde 76 Etats, 111 gouvernements, 720 O.N.G nationales et internationales, 35 membres affiliés et quelques 10000 scientifiques et experts de 181 pays. Les trois composantes majeures (membres, commissions et secrétariat) forment ensemble l'U.I.C.N.

1.3.6 Activités

Selon le Plan de gestion 2001-2004 l'U.I.C.N exécute un seul programme intégré. Le programme est coordonné par le secrétariat central, tant au niveau du siège que dans les bureaux régionaux et nationaux et mis en oeuvre avec l'assistance du réseau des experts volontaires des commissions et d'agences collaboratrices. Les activités consistent à :

Mobiliser les forces de ses membres, de ses commissions et autres composantes en vue de mettre sur pied des partenariats au niveau mondial pour la conservation de la nature ;

Catalyser l'action des membres de l'Union de son secrétariat et de ses commissions en vue de réaliser une conservation plus efficace de la nature et des ressources naturelles dans le respect des principes ;

Fournir un forum pour les gouvernements et les O.N.Gs membres pour discuter de conservation de la nature tant au niveau mondial que régional, y compris leurs dimensions scientifique, sociale, culturelle et politique ;

Contribuer à une prise de conscience universelle plus élevée des liens existant entre la conservation de la nature, la survie à long terme de l'humanité et le bien être des hommes grâce à des publications, la diffusion de l'information et l'éducation ;

Communiquer des directives sur la conservation qui font autorité basée sur l'expertise de ses membres, ses commissions et son secrétariat ;

Développer des stratégies nationales et régionales visant la durabilité, le renforcement des capacités et l'appui institutionnel, un processus qui est essentiellement mené par les bureaux régionaux et nationaux de l'U.I.C.N, en collaboration avec les gouvernements et les O.N.Gs ;

Influer sur les instruments administratifs et juridiques tant nationaux qu'internationaux afin qu'ils sauvegardent les droits environnementaux des générations futures ;

Participer activement à la préparation de conventions internationales sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, et sur l'utilisation équitable et rationnelle de ces ressources.

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Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

1.4 Cadre réglementaire

1.4.1 Textes et lois régissant la RBDS

Sur le plan institutionnel, la R.B.D.S englobe huit communautés rurales et les communes de taille relativement importantes, notamment Foundiougne, Sokone, Passy, Dioffior et Joal. Compte tenu de la diversité des espèces constituant la R.B.D.S, sa gestion obéit à un statut juridique marqué par une pluralité de lois et décrets. Les textes de lois et règlements nationaux régissant la RBDS sont nombreux et variés.

1.4.2 Conventions internationales régissant la gestion de la RBDS

Le gouvernement du Sénégal a signé des accords internationaux qui exigent de l'Etat, des collectivités locales et des partenaires qui les appuient, de définir et de mettre en oeuvre des politiques de conservation du site. Le plan de gestion s'inscrit dans le cadre des objectifs définis par les conventions dont les plus importantes sont celles sur les zones humides (Ramsar, Iran 1971), la Convention de Paris sur les Réserves de Biosphère, la diversité biologique (Rio, 1992) et la désertification. Dans le cadre de la mise en oeuvre de certaines conventions telles que la Convention de Ramsar et la Convention sur la Biodiversité, la RBDS mérite une attention particulière du fait de l'importance de ses ressources au plan international.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius