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Typologie des personnages et fonction dramatique dans Hamlet, et Othello.

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par Dramane OUATTARA
Université de Bouake, Côte d'Ivoire - Diplome d'Etudes Approfondies 2007
  

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CHAPITRE V : Résultats provisoires.

Ce chapitre s'articule autour des résultats provisoires, c'est-à-dire ce que l'analyse de notre corpus nous a permis d'appréhender et d'obtenir. Les résultats provisoires se résument en ces éléments ci :

Le sens de l'honneur chez Hamlet et Othello.

Notre travail de recherche nous a permis de déceler quelques traits du comportement de Hamlet et de Othello. Il est évident que notre travail ne se veut pas le répertoire de tout ce qui caractérise les personnages ci- dessus. Il exposera ce qui est plus perceptible chez ceux-ci.

Hamlet et Othello sont deux personnages importants dans le jeu de Shakespeare. Leurs comportements, ou leur agissement ne peuvent passer sous silence. En effet, ces deux personnages attachent assez de prix au sens de l'honneur. Pour eux, rien n'est plus que l'honneur d'une personne. Lorsque cet honneur venait à être bafoué, il faudra alors le rétablir. Mieux, en présentant ces personnages, Shakespeare nous apprend plus sur ce qui pourrait être l'honneur pour ces personnages de la haute classe. L'un est fils du défunt roi du Danemark, donc un prince, l'autre est général de l'armée. Or un prince sans honneur n'a pas sa raison d'être, tout comme un général qui ne peut laver un affront, n'a le droit de diriger une armée. Par exemple, pour honorer la mémoire de son père lâchement assassiné, Hamlet n'a pas hésité à mettre sa vie en danger à fin de démasquer l'assassin. C'est dans cette même logique que, Hamlet à chaque fois qu'il en avait l'occasion ne cessait de faire raisonner sa mère quant à son rapide remariage avec l'assassin de son ex-mari.  Pour manifester son désarroi et son humiliation, Hamlet laissait éclater sa colère contre sa mère. Comme à son habitude il se faisait beaucoup de commentaire sur l'inconduite de sa mère. Les lignes ci-dessous sont un exemple parmi tant d'autres.

But two months dead! Not so much, not two.

Must I remember? Why, she would hang on him.

As if increase appetite had grown.

By what it fed on, and yet, within a month,

Let me not think on't. Frailty, thy name is woman...

She married. O most wicked speed, to post.11

Tout comme Hamlet, Othello devait diriger la guerre contre les turcs à Chypre. Préférant l'honneur (même dans le danger) aux délices voluptueux auxquelles les nouveaux mariés consacrent généralement leur temps, Othello consentit de mener la guerre contre ceux-ci. A peine marié à Desdemonda, Othello devait quitter la ville pour Chypre. Cet acte plein de sens montre à quel point Othello tenait à garder son honneur, celui d'un général.

Outre l'honneur nous remarquons la neurasthénie chez Hamlet.

La neurasthénie chez Hamlet.

La neurasthénie selon le Dictionnaire Universel est une disposition générale à la tristesse, et à la mélancolie12. Elle se traduit par une dépression un abattement, voire une morosité de la personne en proie à cet état. Plusieurs faits sont à la base de la situation neurasthénique de Hamlet. D'abord, la mort brutale de son père, suivie du remariage rapide de sa mère. Ces deux actes déclenchent l'assaut des questions pernicieuses à la paix de l'âme de Hamlet. Puis vint la révélation du fantôme, qui déclenche la suite de réponses corrosives.

A partir de cet instant, tout est différent pour le jeune prince. Le monde change de couleur, la vie de signification, l'amour est dépouillée de sa spiritualité, la femme de son prestige, l'état de sa stabilité. Par cette absurde irruption du mal, le monde est réduit à l'absurde, de la douleur à l'amertume, de la raison à la folie, puis de la

11 Peter Alexander, William Shakespeare, The complete works. London, 1951, p1032.

12 Dictionnaire universel. Hachette edicep, 4eme edition, 2002, p826.

tristesse à la morosité. Hamlet apparaît comme un héros-victime, à qui la vie n'a réservé que frustration et désillusion. Les trahisons de ses amis, Ophélie, Rosencrantz, Guildestern, et même de Laërte ne font que assombrir davantage un tableau déjà lugubre. Face à un tel monde, rien n'est plus simple pour Hamlet, tout pose question. De son état d'abattement, et de grande tristesse, Hamlet ne sait à quoi donné de la primauté. Il est envahi par l'indécision. Le dilemme auquel il se bute est de savoir, non pas quel choix il doit faire. Mais au contraire s'il va le faire. Il n'arrive à aucune décision, et projette l'image d'un individu indécis, inactif passif le romantique incapable d'agir et un peu pleurnichard. A la limite le bavard invétéré qui se complait dans des paroles. Jean Louis Barrault avait raison, lorsqu'il affirmait en d'autres termes que : «  Hamlet est le héros de l'hésitation supérieure »13.

Sans nul doute, la rêverie et le pessimisme d'Hamlet ont fait de lui un être étranger, à la limite « un fou de raison ».

Il est bon de faire remarquer que, tout se passe dans la conscience du jeune prince. Tous les événements qui sont l'armature de la pièce, se réduisent à la représentation symbolique d'une agitation intérieure que nulle action ne résoudra, que nulle décision n'apaisera.

En définitive, un tel bouleversement traduit la nature de l'homme confronté aux problèmes moraux et métaphysiques grâce auxquels il se définit. En d'autres termes, ce bouleversement pose le problème de l'identité même de l'existence de l'homme, pour ne pas dire de « l'être et du néant ».

Au vu de ce qui précède, nous constatons que la mélancolie de Hamlet traduit une dissolution de son identité, et par conséquent cette dissolution pose la problématique sartrienne de l'être et du néant. A quelques degrés près, l'on pourrait se résumer pour dire que, la tragédie de Hamlet apparaît comme la quintessence d'une instabilité morale et métaphysique que, l'on peut associer à l'expérience de la vie, de sa vie.

Finalement, l'attitude de Hamlet qui donne parfois une apparence de folie, n'a pas pour seul effet de déranger ses proches. Elle lui donne également la liberté d'enfreindre les règles de la bienséance, d'obéissance à la cour, sans encourir de

13Jean Louis Barrault, www.onlineshakespeare-com.

punition immédiate. Dans son état actuel, la vie de Hamlet ressemble à celle d'un homme qui n'hésite pas à affronter sa propre imperfection, et à réfuter les apparences idéalisées. Outre la neurasthénie, nous constatons la jalousie morbide chez Othello.

La jalousie morbide chez Othello.

La recherche de la vérité surtout lorsqu'elle devient obsessionnelle et exclusive, peut aveugler et conduire l'homme à commettre des actes regrettables. Parti d'un fait banal (un mouchoir que lui aurait donné sa mère), Othello accuse sa Desdemonda, de retrouver sur Cassio le dit mouchoir. Aussi, grâce aux arguments avancés par Iago, Othello est de plus convaincu de d'infidélité sa Desdemonda. Ce qui perd le général Othello, est d'accorder plus d'importance à des riens de bonne femme, qu'au regard de sa bien aimée. Le prétexte d'infidélité avait suffi au général pour remettre en cause toute l'amour de la belle Desdemonda.

La vue que Othello avait de son épouse changea du seul fait de Iago, son ami circonstanciel. Celui-ci avait su semer la graine de la jalousie dans la tête de Othello. Par des manières astucieuses et adroites, Iago a dominé Othello, l'a influencé d'une manière si dangereuse que la vie de son épouse et celle de Cassio ne sont plus sures. Exaspéré et surmonté avec peine et jalousie, Othello sous la poussette de Iago avait décidé de l'assassinat de son épouse.

Ce crime passionnel provoqué par une jalousie obsessionnelle et déraisonnée, traduit le profond malaise d'une personne en proie au désarroi, qui se sent trahi par sa bien aimée. La jalousie peut conduire l'homme à avoir des comportements bizarres, voire agressifs envers l'objet du désir. Ce type de dérive peut amener le sujet à se transformer en pervers ou à un stade moins avancé en pauvre homme.

Toutefois, ce drame de la jalousie laisse apparaître le sombre tableau de la lutte entre l'homme et son destin, ses tentations et contradictions.

Outre les éléments qui caractérisent Hamlet et Othello, il importe pour nous de souligner quelques traits des autres les personnages.

L'infamie dans Hamlet et Othello.

L'infamie recouvre l'idée d'action vile, méprisable, sans noblesse et surtout abominable. Une personne infâme est une personne qui mène des actions avilissantes, honteuses et basses. L'infamie est un thème récurrent tant dans Hamlet que dans Othello. Pour nous faire comprendre les manifestations de ce comportement, Shakespeare nous présente deux personnages aux multiples facettes.

Iago et Claudius apparaissent comme étant les maîtres du jeu, qui par leur génie, réussissent à manipuler tous les autres caractères. Ceux-ci créent le désordre, et feignent d'en être très préoccupés. L'influence de ces deux « monstres », s'étend sur les personnages dans leur entourage, et même au-delà. Iago est par excellence celui qui a les commandes de la vie d'Othello, de Cassio, et de Desdemonda. Il fait et défait ceux-ci. Iago est par conséquent le catalyseur des perceptions changeantes d'Othello, des observations et des vues de son épouse.

Par ses manières astucieuses et adroites, Iago a dominé Othello, l'a influencé si dangereusement que, maintenant la vie de Desdemonda et de Cassio sont en danger. La graine de doute semée dans l'esprit d'Othello par Iago, a germé. L'attitude et le comportement d'Othello s'aggravent pendant que Iago imagine de plus en plus de mensonges. Poursuivant sa logique de vengeance, Iago pousse graduellement Othello au point de non retour.

Quant au roi Claudius, il a commis le fratricide et régicide, et a enfoncé la reine avec la sorcellerie de son esprit. Claudius, en d'autres termes, représente le plus mauvais de la nature humaine, en convoitise, avarice, corruption, et excès. Lui et sa cour corrompue se dorent dans les plaisirs de la chair.

Après avoir tué le père, Claudius entreprend l'assassinat du fils, crime qu'il refuse de commettre avec ses propres mains, dans l'intérêt peut être de Gertrude. Il prétend aimer celle-ci, pourtant il ne l'empêche pas de boire le poison destiné à son fils. Ces deux actes, non seulement révèlent le caractère ambigu de Claudius, mais aussi prouvent que celui-ci est un bandit meurtrier à facettes multiples.

Iago et Claudius sont des personnages qui ne peuvent pas s'abstenir de se livrer à des désirs malsains, car ils en tirent du plaisir. Un tel comportement les rend comparables à satan. Nous sommes d'avis avec R. William qui affirme que : «  Iago est un non- croyant, et le dénégateur de toutes les choses, chants religieux, qui reconnaît seulement Dieu comme Satan, pour le défier »14.

La faiblesse de la femme à travers Gertrude et Desdemonda.

La femme en général s'identifie par un certain nombre de caractère parmi lesquels, nous avons la faiblesse d'esprit ou du caractère. Cette faiblesse et les comportements qui l'accompagnent, est perceptible chez Gertrude et Desdemonda. Ces deux êtres font preuve d'une faiblesse d'esprit notoire, et d'une inconstance sans pareille.

Gertrude et Desdemonda font partie des personnages féminins shakespeariens qui ont posé beaucoup d'interrogations quant à leur rôle dans les prises de décision. En effet ces deux personnages peuvent être définis par leur désir extrême pour la station et l'affection, aussi bien que par leur tendance à employer les hommes pour accomplir leur souhait intense.

Le commentaire que l'on pourrait fait sur elles, et des femmes en général se trouve dans cette condamnation de Shakespeare : «  fraility, thy name is woman »15.

Autrement dit, femme est synonyme de faiblesse. Elles succombent à tout et ne peuvent indiquer ou donner leur opinion, quant il le faut, au moment qu'il le faut.

Un tel commentaire est indicatif de l'état d'esprit de ces êtres malléables, qui à n'en point douter sont moralement frêles. Dans leur jeu, Gertrude et Desdemonda n'exhibent jamais leur capacité de penser en critique à leur situation. Plutôt elles se complaisent dans des choix apparemment surs.

14Robertson, William .T, Othello : une étude critique. Edinburgh: William Blackwood et fils, p269.

15Alexander, op.ci, p1032.

Sans même se soucier du danger que pourrait courir son fils, Gertrude fit tout le récit de sa rencontre avec son fils à Claudius. C'est pourquoi, le jeune prince ne cessait de s'interroger sur le comportement aussi bizarre qu'étrange de sa mère.

Il est connu de tous que, les enfants doivent considérer avec compassion les fautes des parents. Mais dans le cas d'un grand crime, le fils a le droit de parler même à sa mère, avec quelque sévérité, si cela a pour but de la ramener dans le droit chemin. C'est ce que fait Hamlet qui, emploie des termes émouvants pour représenter à sa mère le caractère odieux de sa conduite. L'inconduite de Gertrude qui avait juré sa foi à son premier mari, en était assez pour douter de tous les serments féminins. Au delà, toutes vertus féminines ne sont que pure hypocrisie.

Desdemonda n'était pas bien meilleure que Gertrude. La seule différence entre elles, était que, la première citée avait en face d'elle son fils, et la seconde un ami pour qui, elle devait intercéder auprès de son mari.

Dans la forme, la cause que défendait Desdemonda était noble. Cependant, du fait de son manque d'esprit critique, Desdemonda s'était laissée entraîner dans le piège qui allait l'engloutir. Desdemonda avait pris fait et cause pour Cassio. Elle s'était engagée corps et âme pour obtenir une réponse en si peu de temps. Or intégrer un soldat égaré, se fait selon une procédure. C'est bien là le sens du plaidoyer de Othello, qui ne demandait que du temps, pour réfléchir. Hélas, cela en était de trop pour Desdemonda. Desdemonda est une victime inconsciente, voire ignorante de la parcelle de terrain réussie par Cassio, surtout de Iago.

La fébrilité de caractère dont elles font preuve, fera de Gertrude et de Desdemonda des personnes inconstantes et instables à tout point de vue. D'une personne à une autre, d'une décision à une autre, elles ne feront que changer de positions, autant que l'occasion leur est donnée.

Gertrude et Desdemonda vivent dans un monde où elles sont commandées et dominées par des hommes. Pourtant leur capacité de parler ne reflète en aucun cas des êtres ignorants. En attendant une Gertrude astucieuse, qui puisse identifier son péché dans un mariage incestueux, aussi bien que sa responsabilité négligente du meurtre de son fils, la conséquence de son comportement ambivalent est évidente dans tout ce gâchis. De même que Desdemonda qui n'a pas su garder son intimité, par ce que trop préoccupée par le problème de Cassio, est coupable au même titre que Iago dans l'assassinat de Othello.

Desdemonda et Gertrude sont des personnages, de la moralité ambiguë, que nous ne pouvons jamais entièrement connaître. Leur inconstance nous invite à renouveler continuellement notre jugement sur leur attitude.

C'est pourquoi celles-ci ne peuvent véritablement choisir une partie, sans toute fois interférer dans l'autre. Gertrude a du mal à choisir par exemple entre Hamlet et Claudius. Tout comme Desdemonda dont on ignore encore le camp. Est-elle totalement pour Othello ou partiellement pour Cassio ?

Toutes ces interrogations méritent des réponses aussi précises que déterminantes. Ces réponses pourraient servir de lumière pour mieux appréhender le sens du jeu de la reine et de celui de Desdemonda.

Nous nous proposons de mettre un terme sur nos résultats provisoires. Toutes fois, il est bon de rappeler que ces résultats pourraient évoluer, et même changer en fonction de certaines nouvelles données.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984