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L'évaluation de l'ONG Search For Common Ground (SFCG) dans le processus de changement des mentalités à  Kinshasa à  travers l'émission de téléréalité Tosalel'ango

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par Guillaume Trésor KAKESA
Université Catholique du Congo (UCC) - Graduat en Communications sociales 2009
  

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O. INTRODUCTION GENERALE

O.1. Problématique

Tout comme les fondements en ciment d'une maison forment les assises pour l'élaboration de la structure architecturale souligne Gauthier et al., la problématique est ce sur quoi se fonde et s'élabore une recherche. Elle est « [...] la structure d'informations dont la mise en relation engendre chez un chercheur un écart, se traduisant par un effet de surprise ou de questionnement assez stimulant pour le motiver à faire une recherche »1(*). Elle est donc, l'aptitude à saisir les enjeux d'une situation.

L'évaluation générale des mentalités dans la société congolaise et kinoise en particulier, a conduit les dirigeants de l'Etat à souhaiter un changement pour la bonne marche du pays car, à côté des grands maux d'ordre social ou économique qui handicapent le développement de la République Démocratique du Congo, se greffe aussi le problème d'ordre psychologique.

De ce fait, on peut noter que Kinshasa des années 60 et celui d'aujourd'hui sont deux réalités tout à fait différentes car, le kinois contemporain a lui-même complètement changé, en incarnant dans son être un esprit de moins en moins humain qui, d'après cette nouvelle habitude, tout ce qui est bien public ne vaut pas la peine d'être respecté et protégé.

Si l'on peut s'arrêter sur l'un de ses désordres psychologiques, on remarque sans moindre effort, comment est ce que la ville de Kinshasa, sur le plan environnemental est en entrain de s'éteindre à petit feu tout simplement, parce qu'il y a maintenant un esprit poubelle dans le fort interne du public kinois, transformant de cette façon tout espace public, caniveaux et petits ruisseaux en dépotoir collectif. En revanche derrière cette négligence, se colle toutes sortes des maladies qui rongent la population kinoise notamment, la malaria et la fièvre typhoïde, qui sont devenues le cantique des résultats médicaux à Kinshasa. Et face à de pareilles situations, la population kinoise ne se sent pas toujours interpeller des pratiques telles que celle-ci.

Par ailleurs, d'aucun n'ignore aujourd'hui que l'on parle de la reconstruction de la République Démocratique du Congo à travers un programme dénommé « Cinq chantiers de la République » pour remettre la RDC sur le rail de développement afin de promouvoir le bien être social.

Cependant, on ne peut pas développer un pays ou une société sans toutefois songer avant tout à élever le système des mentalités de la population, c'est-à-dire, la rendre responsable et collaboratrice, en cherchant à construire ensemble tout d'abord sur le plan d'idées et enfin sur le plan d'actions.

C'est ainsi qu'un peu partout à travers le monde, les différentes sociétés ont établi des systèmes éducationnels ayant pour but de former des citoyens qui se comportent de façon saine et responsable2(*).

Et aujourd'hui à Kinshasa, l'on dénombre parmi ces structures des ONG, comme Search for Common Ground (SFCG) qui a mis en place une stratégie de communication pour le changement des mentalités à travers son émission téléréalité « Tosalel'ango ». Mais en regardant de plus près cette stratégie, l'émission téléréalité « Tosalel'ango » reçoit-elle réellement une attention soutenue auprès du public kinois conditionnant ainsi un changement des mentalités ? C'est cette question qui constitue l'essentielle de notre problématique.

O.2. Hypothèses

En tant que difficulté à surmonter, le changement des mentalités se focalise avant tout, sur la compréhension profonde des enjeux et des stratégies.

Dans son évaluation, il convient ainsi de mettre en exergue la totalité des fonctionnements, des règles de jeu, des méthodes et même des techniques car, le changement des mentalités est mesurable en terme de progrès ou de régression et non pas par sa définition.

Et au regard des réalités sur terrain d'un simple point de vue, les campagnes de sensibilisation de l'émission téléréalité « Tosalel'ango » auprès de la population, donnent des résultats sur le plan d'information, mais ne suscitent pas à accroître leur participation ou tout simplement leur changement. On est tenter de dire que cela peut se justifier pour de raison des stratégies de communication.

O.3. Méthodes et techniques

Grawitz Madeleine définie les méthodes comme étant  « un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie ».3(*) C'est pour autant que toute oeuvre qui se veut scientifique doit obéir à un certain nombre de principes et à un certain ordre comme le souligne Yakem Tchouk, plusieurs voies conduisent vers la réalité scientifique et toutes les méthodes permettent d'appréhender la réalité normative sans qu'il puisse être possible de dire avec exactitude laquelle est la meilleure et sans qu'il soit nécessaire d'établir une quelconque exclusivité.

Ainsi, tout travail scientifique nécessite une ou des méthodes de recherche afin de mieux assurer son élaboration. Pour ce faire, notre approche appelle une démarche méthodologique quantitative où la descente sur terrain vise à décrire et à vérifier en chiffre notre hypothèse de par la collecte, l'analyse et l'interprétation des données quantitatives. Bien entendu, la réalisation de ce travail nous renvoi aussi aux techniques vivantes d'une part et non vivantes d'autre part. La technique vivante notamment l'enquête, nous aidera à mesurer et à évaluer la perception de l'émission téléréalité Tosalel'ango ainsi que son impact dans le processus de changement de mentalité. Quant à la technique non vivante ou documentaire, ce qu'il faut recourir spécialement aux ouvrages et autres documents relatifs au sujet traité afin de réunir les opinions de divers auteurs.

O.4. Cadre théorique

D'après Kuhn, le cadre théorique  « sert donc en partie à justifier la « scientificité » d'une recherche et à légitimer celle-ci dans un paradigme reconnu selon le fonctionnement de la science normale »4(*). Il a comme objectif d'insérer une problématique particulière dans un ou plusieurs systèmes d'explications reconnu par la communauté scientifique. Il consiste à cimenter en quelque sorte l'orientation définitive de la recherche.

Et à cet effet, notre travail s'inspire sur le modèle d'Harold Dwight Laswell, politologue et psychiatre américain, qui s'est fait un nom en modélisant la communication de masse en 1948.

Pour créer sa propre formule, Laswell s'inspire de celle qu'Aristote et Quintilien utilisaient pour former les orateurs. Il décrit ainsi, en une phrase réunissant cinq questions, les éléments qui composent un acte de communication.

Qui

Dit quoi

Par quel canal

A qui

Avec quel effet

Il associe de cette façon un type d'analyse spécifique à chaque étape du processus :

Ø La question « Qui » : renvoie à l'émetteur ainsi qu'à l'analyse tant des facteurs qui motivent et guident l'acte de communication que des différents aspects au contrôle des organisations. L'émetteur peut être un individu ou une entreprise médiatique.

Ø La question « Dit quoi » : se rapporte au message proprement dit et à l'analyse de son contenu.

Ø La question « Par quel canal » : désigne l'ensemble des techniques qui, à moment donnée et pour une société déterminée, diffusent à la fois l'information et la culture.

Ø La question « A qui » : vise l'audience, ou le public avec des analyses selon des différentes variables (sexe, âge, structure...)

Ø La question « Avec quel effet » : examine les problèmes de l'influence du message sur l'auditoire.

Dans ce schéma, l'idée générale est celle d'une domination de celui qui émet le message. Le destinataire est secondaire dans la mesure où, il est perçu sous contrôle de l'émetteur. Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d'influence et de persuasion, très proche de la publicité. Il dépasse la simple transmission du message (même s'il est centré) et envisage la communication comme un processus dynamique avec une suite d'étapes ayant chacune leur importance, leur spécificité et leur problématique, aussi leur finalité et leurs effets (ses enjeux).

Laswell résume selon lui que, la communication remplit trois fonctions essentielles pour le maintien de l'équilibre de système :

a) La surveillance de l'environnement, en d'autre terme, la mise en évidence de ce qui peut menacer une société ou ce dont elle peut tirer profit.

b) La corrélation entre les différents composants de la société.

c) La transmission de l'héritage socioculturel d'une génération à l'autre.

Sa perspective suppose que l'on tienne pour acquis que le communicateur a l'intention d'influencer le récepteur et que les messages ont toujours un effet5(*).

O.5. Délimitation du sujet

Le sujet dont il est question ici est limité principalement aussi bien dans le temps, dans l'espace que dans la matière. Quant à la délimitation temporelle, la présente étude est focalisée sur la période allant de 2007 à nos jours, la période pendant laquelle l'évaluation générale des mentalités dans notre pays, a conduit les dirigeants à souhaiter une transformation.

Concernant la délimitation spatiale, notre cadre de recherche correspond à la limite provinciale de la ville de Kinshasa car, l'emprunt étranger ne peut dans le souci d'objectivité élucider les données de notre recherche. Et partant de la délimitation sur la matière, celle-ci s'atèle à étudier le pouvoir d'influence de l'artiste musicien comme leader d'opinion parmi tant d'autres.

O.6. Intérêt du sujet

L'on peut s'interroger sur le point de savoir pourquoi une évaluation sur les stratégies relatives au processus de changement des mentalités, la réponse ce que les obstacles à contourner pour parvenir restent encore énormes car, l'homme est malléable que face à ce qu'il juge intéressant, d'où l'importance à user des toutes les stratégies pour qu'il s'empare effectivement de ce projet.

Au demeurant, notre motivation n'est pas seulement pour de raison d'actualité que revêt ce sujet, mais aussi et surtout parce que nous sommes tous concernés en tant que membre effectif de cette société qui s'enfonce de plus en plus dans l'inconscience aujourd'hui. C'est donc pour nous, une façon de rendre chacun responsable à son niveau afin de pouvoir mettre la main dans la patte de ce chantier de reconstruction de notre pays.

O.7. Division du travail

Considérant l'étendu de notre champ de réflexion, ce dernier est subdivisé en trois chapitres, de telles sortes qu'une conclusion et quelques suggestions boucleront notre travail. Dans le premier chapitre intitulé : « Clarification des concepts opératoires », il sera question de définir les différents concepts, qui constituent l'assise de notre dissertation afin de mieux assiéger le cadre de son analyse. Le deuxième chapitre portant sur la «Présentation de Search For Common Ground (SFCG) et son contexte d'émergence en RD Congo », consistera à décliner ici, l'identité de cette structure où se produit l'émission Tosalel'ango. Et le troisième chapitre reposera sur «L'analyse de la perception et de l'impact de l'émission Tosalel'ango dans le processus de changement des mentalités à Kinshasa», en cherchant à découvrir l'importance et la place que celle-ci occupe auprès du public.

CHAPITRE I : CLARIFICATION DES CONCEPTS OPERATOIRES

Le travail scientifique étant une réflexion individuelle, revêt dans sa nature une sémantique cachée, qui nécessite avant tout un éclaircissement afin de mieux l'orienter. Et notre effort dans le présent chapitre, consiste à esquisser les principaux concepts qui sont considérés comme l'assise de notre réflexion.

I.1. Stratégie

Le vocable stratégie se définit mieux dans le contexte militaire que tout autre. En effet, dans ce cas, « la stratégie est l'ensemble des dispositions et des mesures à prendre, des précautions à observer pour conduire une armée dans les meilleures conditions jusqu'en présence de l'armée ennemie »6(*).

La sociologie des stratégies quant à elle, notifie que toute stratégie tend à l'élucidation et à la maîtrise d'une réalité sociale. Ainsi, ramener au domaine de la communication, Noreau, Tessier et Tremblay estiment que « la stratégie est l'ensemble des moyens et des tactiques mis en oeuvre et des actions engagées par un agent sur un terrain donné en vue d'y atteindre un objectif spécifique »7(*).

Et d'après Jean-Philippe Faive, « la stratégie se présente d'abord comme le choix des moyens les plus appropriés pour atteindre un objectif fixé »8(*).

Pour compléter ces définitions, Pierre Collerette et Gilles Delisle précisent que la stratégie est caractérisée par le choix de moyens d'actions qui ont été privilégiés par rapport à d'autres qui auraient pu être retenus. Elle prend ainsi très souvent la forme d'un plan d'ensemble qui, en s'inscrivant dans une approche particulière, identifie une gamme des moyens et des tactiques qui sont utilisés de préférence à d'autres et orchestrés ainsi, les uns par rapport autres.

I.2. Communication

Aldo Falconi définit la communication comme étant « un mécanisme par lequel les relations humaines existent et se développent, et le mécanisme de la société s'organise grâce à un double aspect de la communication : physique ou matériel, psychique ou intellectuel »9(*).

Dans un autre sens, la communication est « un processus de transmission d'information d'un émetteur vers un récepteur. Elle implique un codage puis un décodage, pour espérer déclencher la réaction recherchée chez le consommateur par l'émetteur annonceur.

Et dans une acceptation plus large, le mot communication comprend, tous les procédés par lesquels un esprit peut en affecter un autre. A l'évidence, cela inclut non seulement le langage écrit et parlé, mais aussi la musique, les arts visuels, le théâtre, le ballet et, en fait, tous les comportements humains ».10(*)

En rapprochant ainsi toutes ces définitions, l'on peut retenir toute suite que la communication est liée à la nature humaine depuis son existence. C'est dans cette logique qu'elle couvre un champ immense et revêt multiple aspect. Mais dans tout les cas, elle vise un but et met toujours en relief deux acteurs, entre autre l'émetteur d'une part et le récepteur d'autre part en interaction. Et la qualité de la communication se mesure donc par un effet direct auprès du destinataire.

I.2.1. Type de communication

La communication comme souligner ci-haut intervient aujourd'hui à plusieurs niveaux dans la vie humaine, mais de façon fondamentale, nous pouvons la classer en trois catégories à savoir :

- La communication interpersonnelle ;

- La communication institutionnelle ;

- La communication de masse.

· La communication interpersonnelle : Elle s'intéresse aux échanges des informations moyennant l'usage de la parole. Et s'effectue sous forme d'un face à face entre deux ou plusieurs personnes.

· La communication institutionnelle : Elle est aussi dite organisationnelle, et s'intéresse à la circulation des informations au sein des organismes et entreprises. Il s'agit de faire connaître l'organisation, d'identifier ses activités et de donner une bonne image d'elle-même, à ses publics tant internes qu'externes.

· La communication de masse : Elle s'intéresse à la transmission des informations par les médias de masse.

I.3. Stratégie de communication

Ce concept associé se définit à première vue par Lamizet et Silem comme « une modalité propre à un acteur social particulier, de la régulation symbolique de l'espace public. Mais de manière plus large, une stratégie de communication est un ensemble programmé et structuré d'interventions symboliques (discours, images, manifestations diverses), destinés à permettre au destinateur de prendre une décision et, ultérieurement, de mettre en oeuvre cette décision par une action effective dans le réel. Tandis que la parole se déroule dans l'espace intersubjectif de la communication, les stratégies de communication se mettent en oeuvre dans un espace institutionnellement structuré. Il s'agit des formes médiatisées et politiques de la communication »11(*).

Cela étant, la communication comme un fait d'émettre un message à des destinataires pour un but visé, dépende totalement de sa stratégie car, l'élaboration d'une stratégie de communication s'inscrit pour contourner les obstacles que peuvent présenter le projet.

C'est pour cette raison qu'elle est suivie jour après jour, mesurée, améliorée, transformée et adaptée pour parvenir au but recherché.

Et sa réalisation est donc l'affaire « des professionnels, dotés de moyens techniques et se caractérisant par des compétences artistiquement formelles »12(*)

I.4. Mentalité

La notion de mentalité peut sembler floue, car elle appartient à un champ interdisciplinaire relevant de l'histoire, de la sociologie, de la psychologie sociale et de la psychologie.

Etymologiquement, le terme mentalité vient du latin « mentis, mens » qui signification esprit ; la mentalité est donc une qualité de ce qui est mental.

Pris au sens psychologique du terme, elle peut être définie comme un ensemble des manières d'agir, de penser de quelqu'un ou un état d'esprit. Et en sociologie, elle est appréhendée comme un ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances, des comportements caractéristiques d'un groupe13(*)

Par ailleurs, dans le langage courant, une mentalité se définie comme un état d'esprit associé automatiquement à des moeurs observées dans des comportements. Et en sa qualité d'état d'esprit, une mentalité permet de définir des groupes sociaux et des individus adhérant aux manières d'être et de penser de ces groupes14(*)

Boutoui quant à lui considère qu'une mentalité est un élément irréductible, d'ordre psychologique stable fait de jugement, de concept et des croyances auxquels adhérent au fond tous les individus d'une même société. Cet ensemble forme une structure mentale sous-tendant et déterminant les comportements et les pensées individus de ladite société15(*).

Et selon Mucchieli, une mentalité est un système de références, de principes ou des règles qui servent de point de départ aux délibérations sur lesquelles s'appuient les comportements typiques, c'est-à-dire, les comportements communs aux autres membres du groupe16(*).

De ce qui précède, l'idée de mentalité évoque la conformité à des usages et des moeurs communes, à une sensibilité collective, l'adhésion à une culture spécifique et s'exprime par des réactions et comportements propres à un groupe, une classe sociale, une nation. Ces sensibilités collectives sont fortement durables, dans la mesure où elles se fondent sur la mémoire de toute une structure. La mentalité peut être ainsi assimilée à une sorte d'identité préservée caractérisant un groupe ou un individu, parfois d'origine inconsciente.

La mentalité étant une notion interdisciplinaire, la mentalité sous cette forme désigne une tendance lourde des croyances et des représentations qu'une collectivité se fait du social, de la politique et du religieux. Par nature, elle se prolonge, et elle oeuvre à un temps plus long, dans lequel le sociologue et l'historien peuvent distinguer la part du conservativisme et de la nouveauté17(*).

I.4.1 Comportement

Tout comme la mentalité, la signification du mot comportement varie selon les différentes perspectives. Au sens propre, il se défini comme une façon d'agir, et le comportement dans ce sens est une suite d'actions ou réactions d'un individu18(*). Ceci étant le comportement au sens large, est une manière d'être et d'agir des Animaux et des Hommes, manifestations objectives de leur activité globale19(*)

Pour certains psychologues, le comportement est tout mouvement, activité ou manifestation observable et mesurable (ou potentiellement observable) d'un organisme, soit de manière directe (geste, parole), soit par le biais d'instrument spécifique (réponses psychologiques internes)20(*). Norbert Sillamy ajoute ce même fil d'idées que le comportement est une réaction d'un individu dans un milieu et dans une unité de temps donné21(*).

Saisissant la pertinence de toutes ces définitions, le comportement comme on peut le constater, exprime une forme de représentation et de construction d'un monde particulier, traduisant en action l'image de la situation telle qu'elle est élaborée avec ses outils propres, par l'être que l'on étudie. Il est une réalité appréhendable sous forme d'unité d'observation, des actes dont les fréquences et les enchaînements sont susceptibles de se modifier22(*).

I.4.2. Relation entre mentalité et comportement

La relation entre mentalité et comportement n'est pas bien précise. Seulement d'un simple avis, les deux expressions sont étroitement unis dans la mesure où, la mentalité étant un état d'esprit, prend véritablement sens dans le comportement qui est une continuation d'actions ou réactions dérivant du mental.

En d'autres termes, la mentalité se manifeste et s'observe dans le comportement ; la mentalité commandite donc les actions humaines, et en ce sens, il peut être considéré comme un indicateur du comportement.

I.5. Changement

Pierre Collerette et Gilles Delisle définissent le vocable changement comme étant  toute modification d'un état quelconque à un autre, qui est observée dans l'environnement et qui a un caractère relativement durable23(*).

Pour ces auteurs comprendre le changement, c'est tenter de comprendre un ensemble complexe des phénomènes, des événements, parmi d'autres mouvements. C'est en fait tenter d'expliquer un processus continu qui se situe au centre de la réalité des organismes vivants et qu'il est difficile d'isoler entre deux points.

Et  le mérite d'un changement, n'appartient pas à sa définition, mais plutôt au jugement de celui qui l'observe, dans le sens que la valeur d'un changement est mesurée en terme de progrès et de régression. Le progrès entant l'atteinte d'un état plus adéquat par rapport à ce qui existait antérieurement et la régression étant l'inverse (toujours perçu par celui qui l'observe24(*).

I.5.1. Changement de mentalité et changement de comportement

Ces deux concepts associés parlent tous un même. La notion de changement de mentalité s'inscrit ici dans la logique même de la formulation de notre problématique et quant à celle de changement de comportement, utilisée actuellement dans l'approche de Communication pour le Changement des Comportements (CCC), vienne de manière explicite accompagné le premier concept, en mettant un accent particulier sur certains points en rapport avec ce processus

Mais avant tout, en s'inspirant aux différentes définitions du vocable mentalité vu dans les lignes précédentes, le changement de mentalité dans ce contexte peut s'agir en fait de changement : d'état d'esprit, d'échelle de valeur et de mesure, de dynamique collective, de logique de pensée et d'action et, au bout du compte un changement, au moins relatif, d'identité et de conscience collective25(*).

Et de manière plus générale, le changement des mentalités peut être compris comme un élan intérieur d'un individu ou d'un groupe d'individus, visant à renoncer ses comportements qualifiés de négatifs, l'acquisition des nouvelles orientations désirées.

Le changement de mentalité ou mieux de comportement comme les stipulent Ajzen et Fishbein est donc caractérisé par la modification d'une action et d'une façon de se comporter26(*)

Dans cette logique, le changement de comportement étant un long cheminement, passe du comportement non-désiré au comportement souhaité, en observant la démarche avec laquelle l'individu modifie ses actions et les étapes qu'il suit pour arriver à ce but. Pour être réussi, le changement de comportement doit être maintenu et nécessite ainsi une somme considérable de temps, d'effort et d'énergie car, l'individu peut adopter un certain comportement pour l'abandonner au bout de quelques temps.

I.5.2. Processus de changement

Par extension Pierre Collerette et Gilles Delisle « pensent que l'expression processus de changement réfère à comment, le système en cause vit le changement qui est entrain de s'implanter. Le changement se situe donc au niveau du ressenti par celui ou ceux qui les vivent »27(*).

Et la démarche de changement réfère aux différentes phases qui doivent être franchies pour initier, promouvoir et implanter un changement dans un système, cela pour s'assurer de la matérialité du changement.

I.5.3. Les étapes d'un processus de changement de comportement

Plusieurs chercheurs s'étendent pour dire que l'une des étapes les importantes du processus de changement de comportement est l'amorce, et que la difficulté à combattre l'inertie et l'indifférence, causées par les habitudes de vie de l'individu, s'avère souvent la plus grande barrière qui soit rencontrée28(*).

Et analysant de façon global le processus de tout changement, Pierre Collerette et Gilles Delisle29(*) en se référant à la théorie de Kurt Lewin et par analogie avec la chimie souligne que le processus de changement tel que vécu par le système qui change se caractérise par trois étapes plus ou moins distinctes, longues, difficile et intenses selon les personnes et les groupes concernés. Ces étapes sont :

- La décristalisation ;

- Le mouvement ;

- La recristalisation.

I.5.3.1. La décristalisation

Elle correspond à la période où un système, qu'il s'agisse d'un individu, d'un groupe ou d'une plus grande collectivité commence, à remettre en question volontairement ou non ses perceptions, ses habitudes ou comportements et qu'il accepte que ses façons de faire doivent être abandonnés aux profits d'autres.

I.5.3.2. Le mouvement

C'est cette phase du processus de changement où le système se rend plus ou moins perméable à de nouveaux modes de comportement, à de nouvelles possibilités d'attitudes. La nécessité de changement étant désormais ressentie, le système oriente son regard vers les éléments de son environnement qui sont susceptibles de lui apporter des solutions ou des alternatives à sa situation actuelle.

I.5.3.3. La recristalisation

Les enjeux de cette troisième phase sont essentiellement des enjeux d'intégration. Et cette intégration peut se faire soit au niveau intra-système, soit au niveau inter-systémique.

a) L'intégration intra-système

C'est l'intégration du nouveau comportement à l'intérieur du système, dans le but de trouver une harmonie avec les caractéristiques des autres sous-systèmes, de façon à éliminer les sources des conflits ou dissonance.

b) L'intégration inter-systémique

Elle pose la question de savoir jusqu'à quel point le système qui a changé sera désormais soutenu par les autres systèmes avec lesquels il est en contact.

En dehors de cela, Prochaska et DiClemente30(*) dans le modèle transthéorique suggèrent de leur côté que, le changement de comportement s'effectue au cours d'une démarche constituée des différents stades ordonnés de manière chronologique, soient :

- La précontemplation ;

- La contemplation ;

- La préparation ;

- L'action ;

- Le maintien ;

- La terminaison.

a) La précontemplation : pendant ce stade, les sujets n'ont pas l'intention de modifier leur comportement à risque élevé dans un avenir proche, c'est-à-dire au cours des 6 prochains mois. Autrement dit, à ce niveau l'individu est inconscient du problème et ne considère pas le changement. D'où la nécessité d'augmenter la conscientisation face au besoin de changement en fournissant de l'information sur les bénéfices possibles qui peuvent y découler.

b) La contemplation : c'est le stade au cours duquel les individus songent au changement et le considère dans un avenir plus ou moins rapproché. Mais en dépit de cette prise de conscience, on estime qu'en moyenne, les sujets restent dans cette phase relativement stable pendant au moins 2 ans. Cela implique à motiver et à encourager les individus à faire un plan spécifique.

c) La préparation : c'est le stade pendant lequel les individus se préparent à entreprendre le changement de comportement désiré, ce qui nécessite de l'information, des méthodes pour y arriver, les habilités nécessaire, etc. L'action peut ainsi inclure des discussions avec les gens dans l'entourage de l'individu pour voir comment, ils sentent face au changement.

d) L'action : est le stade au cours duquel les individus font des changements, en servant de leur expérience, de l'information dont-ils disposent, de leurs nouvelles habiletés et de leurs motivations personnelles. Il est toutefois susceptible que c'est pendant cette même phase la moins stable que les sujets courent les plus grands risques de retomber dans leur comportement antérieur. Il faut donc à ce niveau assister les individus en assurant la rétroaction, la résolution des problèmes, la gratification et les éléments de renforcement.

e) Le maintien : c'est la période qui commence 6 mois après l'atteinte de l'objectif. Le nouveau comportement est adopté, maintenu et intégré dans le répertoire comportemental des individus et, est accessible à tout moment. La réussite à ce stade nécessite une assistance dans la recherche d'alternatives, en évitant les rechutes et les écarts de conduite.

f) La terminaison : c'est le stade au cours duquel les sujets n'est sont plus tentés de retomber dans leurs comportements antérieurs et leur auto efficacité est de 100 % dans toutes les situations qui représentaient auparavant une attention.

I.6. Téléréalité

Francis Balle entend par téléréalité, « un spectacle de la vraie vie avec des vrais gens qui jouent sur le registre de la proximité avec les téléspectateurs, les invitant à agir ou interagir »31(*).

Elle est de même, une exhibition massive de modes de vie ou des comportements certifiés authentiques.

En restant dans cette logique, la téléréalité est donc un genre télévisuel de proximité qui s'inspire des situations réelles d'une société quelconque, présentées sous forme de spectacle et cela en mettant en exergue d'un côté des individus ordinaires et des célébrités de l'autre côté pour de raisons de rapprochement. Elle revêt ainsi un caractère éducatif.

I.7. Développement social

Le souci majeur de tout changement au sein d'une structure est de promouvoir le bien être social. C'est cette promotion que l'on désigne par le développement social qui vaut tout son sens en rapport avec notre travail.

Et le développement social est à comprendre « comme un processus participatif de production sociale. Il désigne ainsi l'évolution qualitative d'un territoire et se construit avec le plus grand nombre des acteurs d'un même territoire (population, institution, pouvoirs publics, acteurs économiques) qui militent pour une transformation ou un changement social et part d'une dynamique de projet »32(*).

Reposant sur une approche participative, les centres sociaux et socioculturels assurent dans cette démarche, l'éducation et l'engagement des citoyens de par le diagnostic, l'action et l'évaluation.

Conclusion partielle

Le décorticage terminologique de ce premier chapitre, visait à faire saisir d'une manière assez large la signification et la valeur de chaque concept et ce à quoi, il renvoi dans l'imaginaire collectif, afin de plonger chaque lecteur dans le bain de notre problématique.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE SEARCH FOR COMMON GROUND (SFCG) ET SON CONTEXTE D'EMERGENCE EN RDC

L'émission téléréalité « Tosalel'ango » autour duquel s'articule notre étude, est l'oeuvre de Search for Common Ground (SFCG), communément appelé Centre Lokole. Et dans cette logique, le deuxième chapitre de notre travail, est consacré essentiellement à décliner l'identité de cette institution, afin de retracer de façon globale, sa vision et son rôle en République Démocratique du Congo (R.D.C).

II.1. Contexte du pays

Depuis près d'une décennie, la RD Congo est plongée à de gigantesques crises sociopolitiques dont la guerre civile qui a handicapée le bon fonctionnement du pays, jusqu'à l'intervention du Dialogue inter-congolais de 1999 à Sun City, pierre angulaire de processus de paix, qui a conduit à la mise en place d'un gouvernement de transition, le 30 Juin 2003

En dépit de l'instauration d'un gouvernement de transition démocratique, la paix reste fragile et le pays toujours fragmenté. Et après trente mois de gouvernement de gouvernement de transition, le processus électoral bat son plein avec le lancement du referendum constitutionnel du 18 Décembre 2005 et le début d'enregistrement des candidats aux élections présidentielles et parlementaire cependant, les retards continus rendent difficile le respect de l'échéance électoral. Les tensions ne cessent d'augmenter par rapport à une possible prolongation de la transition, et l'approbation d'un nouveau calendrier électoral proposé par la Commission Electorale Indépendante (CEI). Et malgré l'acceptation des résultats du referendum par l'opposition, UDPS, refuse toujours de s'impliquer pleinement dans le processus ; le RCD-Goma menace également de se retirer du processus à cause du territoire de Minembwe (Sud-Kivu) qui n'a pas été reconnu par la loi électorale, promulguée en Mars 2005.

Par ailleurs, la situation sécuritaire et humanitaire reste extrêmement préoccupante, en particulier dans les Kivu, en Ituri et dans le Nord du Katanga avec des bataillons dissidents qui se sont opposés aux forces armées de la RDC soutenues logistiquement par la Monuc pour le retrait des groupes armées rwandais et ougandais qui refusent de quitter la RDC en dépit des ultimatum nationaux et internationaux. D'autres violences sont du au refus de Maï-Maï d'adhérer au brassage (l'unification de l'armée). Le retour de d'environ 150.000 réfugiés congolais des camps tanzaniens vers le Sud-Kivu lancé en Septembre 2005, continuent à rythme de 1.000 réfugiés par semaine.

Et de l'autre côté, des conflits liés à la terre et à la propriété risquent d'intensifier la violence si une assistance suffisante n'est pas possible à ce processus. « La fragile transition est arrivée à un stade crucial. Si elle échoue, le déclenchement d'un conflit régional semble probable. Si elle réussit elle pourrait résoudre certaines tensions profondes au sein des groupes et des communautés à travers le pays, et contribuer à la stabilité régionales».

C'est dans ce contexte de crises que Search for Common Ground (SFCG) s'est constitué pour instaurer la paix dans l'ensemble du territoire national en développant une approche qui met au devant « la recherche d'un terrain d'entente ».

II.2. Localisation

SFCG se situe à Kinshasa, au numéro 5 de l'avenue Bandoma dans le Quartier GB, Commune de Ngaliema, aux environs même du super marché GB et plus précisément à l'arrêt 7 maison sur l'avenue de l'OUA, comme référence principale. SFCG dispose six bureaux en RDC dont un siège à Kinshasa et une antenne opérationnelle pour l'Est du Congo à Bukavu située sur l'avenue Kalehe, au numéro 4, dans la commune d'Ibanda. Les quatre autres antennes locales sont celles d'Uvira et Baraka dans le Sud-Kivu, de Moba dans le Nord-Katanga et de Goma dans le Nord-Kivu.

SFCG a son siège social à Washington DC, et un bureau européen en Belgique. Et de par le monde, SFCG est actif en Angola, au Burundi, en Côte d'Ivoire, en Guinée-Conakry, au Libéria, au Nigéria, au Rwanda et en Sierra-Leone pour l'Afrique. Il est également présent au Macédoine, au Moyen-Orient en Indonésie et en Ukraine.

II.3. Statut juridique

SFCG est une organisation non gouvernementale internationale belgo américaine, à but sans lucratif, oeuvrant pour la construction de la paix à travers l'humanité. Elle travaille en République Démocratique du Congo après avoir signée un accord cadre avec le gouvernement.

II.4. Bref aperçu historique

Littéralement, Search For Common Ground, signifie la « recherche d'un terrain d'entente ». SFCG fut fondé en 1982 par John Marks et a pour but de transformer la manière dont les individus, organisations et gouvernements gèrent les confits, passant d'une approche adversative à une approche plus collaborative.

En R.D.Congo, SFCG est connu localement sous le nom de Centre Lokole; le « lokole » est un tambour congolais en bois servant à la communication. Il est l'un des instruments de communications traditionnelles, utilisé pour rassembler des gens en conflit ou pour annoncer un événement, voire un message capital.

Grâce à son expérience acquise dans les médias et dans la construction de la paix à travers les autres pays, SFCG fut de contacté par le bureau du facilitateur pour le Dialogue Inter congolais afin de trouver des mécanismes quant à l'utilisation des médias en faveur du dialogue.

Après avoir effectué une mission d'évaluation pour la recommandation d'une stratégie de communication globale destinée au bureau du facilitateur du dialogue inter congolais, SFCG ouvre alors ses bureaux en RD Congo en 2001 pour soutenir la communication autour du dialogue inter congolais, dans le but d'amener la population à participer largement à ce forum pour le retour de la paix. Et dès la mise en place du gouvernement de transition, SFCG s'est attribué le mandat d'améliorer la connaissance de la population au sujet de ce processus et à encourager sa participation informée dans la prise de décision à tous les niveaux qui affectent l'avenir du pays.

A l'approche des élections, SFCG s'est approprié l'éducation civique en produisant systématiquement des programmes sur le processus électoral visant les questions sensibles, susceptibles de provoquer des conflits. Ces trois programmes hebdomadaires produits au studio de Kinshasa ont soulevé la question de la loi électorale, le problème des circonscriptions électorales, le rôle des médias dans la campagne électorale, le calendrier électoral et l'échéance du 30 Juin 2005.

Collaboration avec la CEI et d'organisations telles que l'Institut Panos Paris, SFCG a contribué à la distribution des documents critiques, des textes légaux et des informations d'éducation civique à ses 80 radios partenaires de l'époque, à travers le pays. SFCG a assuré la formation des journalistes de ses radios partenaires sur le processus électoral afin de diminuer le risque de désinformation, de propagation des rumeurs et de leur manipulation par les leaders politiques. Pour prévenir des conflits et des tensions pendant la campagne électorale, SFCG a mis en place une série de spots courts de 60 secondes afin de promouvoir des comportements constructifs et responsables chez les politiciens et les citoyens ordinaires.

Ce sont là de manière non exhaustive quelques grandes lignes ayant marquées l'histoire de SCFG en RD Congo

II.5. Missions et objectifs

Dans un sens plus général, SFCG a pour mission de désamorcer les conflits en créant un consensus afin de les résoudre de manière collaborative pour une cohabitation pacifique car, selon sa vision, ce n'est pas le conflit qu'il faut changer puis que celui-ci, nait de la différence et que chaque être humain est différent, mais bien la manière de l'approcher, afin qu'il génère une dynamique de progrès. SFCG aide ainsi les parties en conflit à accepter leurs différences tout en trouvant leurs points communs. Les projets de SFCG ont pour but la prévention des conflits et la réconciliation, en diminuant d'une manière significative la méfiance et la violence qui règnent de par le monde, notamment dans les pays où SFCG est actif. Son objectif est celui de mettre fin aux conflits et aux guerres, en reposant sur le principe selon lequel « Comprendre les différences, Agir sur les points communs ».

Et en RD Congo le Dialogue Inter congolais n'étant pas le seul problème auquel était secoué le pays, et depuis la mise en place d'un gouvernement de transition démocratique, SFCG a ensuite élargi sa mission qui incluse de nombreuses questions liées à la bonne gouvernance et à la construction de la paix.

SFCG s'atèle également à la réduction des tensions et au renouvellement des relations sociales qui ont été brisées par des guerres interminables dans l'Est du Congo, en assurant le développement d'une paix durable. SFCG estime que l'acceptation de l'autre commence par l'accès aux bonnes informations. Dans l'Est de la RD Congo, pourtant, l'information est souvent partiale et manipulée à des fins politiques et propagandistes, ce qui empêche davantage une vraie connaissance mutuelle. Les zones les plus éloignées n'ont cependant souvent que peu d'accès aux informations, une situation qui aide à créer un environnement où les rumeurs, mythes et les fausses croyances peuvent proliférer. C'est à travers la communication et le dialogue que SFCG, essaye d'assurer la consolidation de cette paix entre les communautés divisées.

II.6. Approche et la gamme d'outils

SFCG se veut avant tout une organisation de paix. Il développe dès lors des méthodes qui sont adaptées aux environnements uniques. Et bien qu'il y ait une certaine amélioration depuis la fin de la guerre civile en 2002, la RD Congo reste néanmoins un pays affaibli qui abrite une société fragmentée. Dans cette optique et pour s'approcher davantage de ses objectifs de pacification, de consolidation et de bonne gouvernance, SFCG-RDC utilise une approche intégrée, à multiples facettes, en reliant simultanément des efforts populaires et des campagnes nationales qui touchent plusieurs couches de la société et visent la résolution de divers conflits à la fois, tout en gardant une flexibilité dans le repositionnement stratégique selon les circonstances, autrement dit, pour répondre rapidement aux problèmes et aux besoins qui émergent. Le travail de SFCG-RDC se focalise particulièrement sur les zones urbaines et les populations rurales avec une cible comme, les jeunes, les femmes et les populations vulnérables entre autres les réfugiés et les victimes des violences sexuelles.

SFCG-RDC met ainsi en place, un large éventail d'outils des productions médiatiques - radio, TV, cinéma et presse écrite à l'échelon national et régional en coproduction avec ses partenaires, des médiations et facilitations, des formations, de l'organisation communautaire, du sport, de la musique et du théâtre et cela en synergie avec d'autres acteurs.

La section médias de SFCG a pour but de susciter un nouveau rôle pour la radio et la télévision, un rôle de réduction de la violence. SFCG considère que, les médias sont particulièrement importants comme canal de communication et d'éducation entre les groupes, dans un pays aussi vaste et qui manque d'infrastructures de base.

Grâce à des techniques participatives renommées, les scénarios s'adaptent aux conflits réels qui doivent être transformés pacifiquement à l'aide des suggestions de l'audience. Le théâtre participatif est l'un de ces outils importants pour les zones qui ne sont pas desservies par les médias. Les acteurs formés dans l'analyse des conflits se mettent à l'écoute des communautés pour identifier les conflits les plus pertinents, et ensuite créent un scénario qui reflète cette situation. Pendant le spectacle, les spectateurs sont invités à remplacer les acteurs sur la scène. L'absence de toute forme de loisirs dans les villages rend ces séances de théâtre extrêmement populaires, et amènent des gens à se conformer aux recommandations qui ressortent du théâtre participatif.

SFCG a mis en place un système de suivi et d'évaluation pour analyser l'impact sur le changement d'attitudes dans le long terme. Et depuis 2005, les comédiens de SFCG ont joué plus de 1.000 spectacles devant plus de 1,2 million de spectateurs dans le Sud-Kivu et le Nord-Katanga.

Dans ce même fil d'idées, SFCG, travaille pour une sensibilisation de masse sur la stratégie des violences sexuelles, à travers le cinéma mobile en collaboration avec l'Amnistie International, utilisant des projections publiques du film « Briser le silence ». La version intégrale du film de 60 minutes est présentée à un large public, alors que les trois versions courtes visent surtout les jeunes, les militaires et les couples. Après chaque projection, les animateurs facilitent des discussions pour renforcer les messages du film.

En outre, SFCG assure une formation continue aux radios partenaires, en particulier pour promouvoir un journalisme responsable en vue d'améliorer les reportages sur les questions conflictuelles et pour éviter que les radios contribuent à enflammer davantage les tensions. C'est la technique dite de « Common Ground », c'est-à-dire, « la recherche d'un terrain d'entente », afin de rendre le contexte médiatique plus responsable et plus sensible à la transformation des conflits.

Les bandes dessinés et les feuilletons radiophoniques restent de même un moyen essentiel pour transmettre de l'information et soulever des questions importantes, attirantes et accessibles.

Cette approche multimédia avec inventivité et créativité soutient donc la transformation des conflits avec une audience de masse. SFCG combine des actions concrètes de construction de la paix avec le pouvoir des mass medias, afin d'informer et d'encourager la participation des congolais dans le processus de paix, ainsi que d'influencer les connaissances, les attitudes et comportements de l'audience de façon à faciliter la paix, en clarifiant les enjeux et façonnant des exemples positifs de construction de la paix.

Et bien entendu avant le lancement de chaque nouveau projet, SFCG adopte une même méthodologie participative d'analyse de réceptivité, d'étude de terrain et de recherche de collaborateurs. Après la mise en route d'un projet, SFCG travaille activement avec des évaluateurs selon une méthodologie qui allie des savoirs en matière de médias et de résolution des conflits, en vue de mesurer son impact sur le terrain et, au besoin de rectifier les techniques utilisées.

SFCG travaille ainsi en étroite collaboration avec des partenaires locaux, dans le but de s'imprégner de la culture ambiante et trouver les moyens appropriés de renforcer la capacité à résoudre les conflits de façon constructive.

II.7. Activités en R.D.Congo

Search for Common Ground-Centre Lokole en RD Congo, produit des émissions radiophoniques et télévisées hebdomadaire en synergie avec d'autres acteurs, dans ses studios de production de Kinshasa et de Bukavu. Ces programmes se focalisent sur la bonne gouvernance d'une part et sur la consolidation de la paix d'autre part, et sont diffusées sur 100 stations de radio partenaires dans toutes les provinces de la R.D.Congo et sur 12 chaînes de télévision à Kinshasa avec un relais dans 7 provinces. Et cela, dans toutes les 4 langues officielles du pays (Lingala, Swahili, Kikongo, Tshiluba) y compris le français.

II.7. a. Emissions radiophoniques

· Arbre à Palabre : C'est un magazine multimédia de 30 minutes en français, qui traite des questions sensibles et des thématiques clés, par rapport au processus de consolidation de la paix. Cette émission est composée de discussions avec des experts et décideurs, de micros-trottoirs réalisés par les correspondants du Centre Lokole à travers les différentes provinces. Et de temps en temps, avec une intervention d'un journaliste depuis une ville du pays autre que Kinshasa. Arbre à Palabre permet ainsi au congolais d'exprimer leurs préoccupations vis-à-vis du processus de la démocratisation et de la bonne gouvernance.

· Boyoka pe Biso (« Ecoutons-nous Aussi ») : Ce magazine en lingala d'une durée de 12 minutes, offre la possibilité aux citoyens d'exprimer leurs opinions sur des questions spécifiques liées au processus de la paix. Boyoka pe Biso travaille avec un réseau de 25 correspondants dans toutes provinces. Des inquiétudes et des questions de gens interviewés trouvent leur réponse au cours de l'émission avec une interview d'un expert ou une autorité qui éclaircit et précise les informations par rapport à la thématique.

· Mopila (« Conducteur ») : C'est un feuilleton éducatif à caractère théâtrale. Ce sketch radiophonique de 8 minutes tourne autour d'un personnage principal qui est un chauffeur de taxi. Mopila « guide » donc les auditeurs en illustrant d'une façon divertissante et informative. Ce sketch traite des éléments clés du processus de paix, en clarifiant des aspects souvent sujet de la manipulation et division. Le point de départ de ce sketch, c'est d'illustrer le sujet à travers la manière dont la population perçoit la thématique, en montrant une façon collaborative d'aborder les conflits et mécompréhension. L'émission Mopila est produite en français, lingala, swahili, kikongo et tshiluba.

· Jirani ni Ndugu («  Mon voisin, C'est mon frère ») : C'est un feuilleton radiophonique réalisé en swahili. Cette émission aborde les vécus dans la vie quotidienne de la population, en montrant comment aborder avec une approche collaboratrice au lieu d'adversité. Chaque épisode de 30 minutes, illustre un conflit, en se basant sur des personnages très célèbres dans la zone swahiliphone de l'Est du pays. Le format du feuilleton qui, après trois ans est très connu y compris les personnages du feuilleton, permet de présenter des attitudes et comportements existants variés, en modélisant les comportements positifs et les moyens de réponse alternative à la violence dans les conflits de chaque jour.

· Sisi Watoto (« Nous les Enfants ») : C'est un programme produit par les jeunes reporters de moins de 18 ans formés par le Centre Lokole, pour les enfants, et sur les enfants, qui se penche sur les droits et les défis des enfants dans le contexte congolais. Cette émission de 15 minutes en swahili fait une attention particulière aux expériences des enfants liés aux groupes armés qui réintègrent dans la vie civile, ainsi que les autres enfants vulnérables (chefs de ménage, orphelin, enfants sans abris). L'émission incluse les interviews et les reportages réalisés à travers l'Est du pays, avec un sketch joué par une troupe composée d'ex-enfants soldats.

· Lobi Mokolo ya Sika - Kesho ni siku Mpya (« Demain est un nouveau jour ») : Ce feuilleton de 15 minutes produit en lingala et en swahili, vise à informer la population et les ex-combattants sur le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion), en mettant un accent sur la réinsertion sociale des ex-combattants (adultes et enfants) dans leur communautés. En 2006, le Centre Lokole a ajouté un story line illustrant divers messages sur le processus du brassage et une meilleure collaboration entre militaires et civiles.

· Wote Tukutane Tena (« Nous nous réunissons encore ») : C'est une émission en swahili de 20 minutes, produite en collaboration avec l'UNHCR afin d'assurer le retour en paix des réfugiés congolais au Sud-Kivu. A travers l'information exacte et le dialogue, cette émission cherche à clarifier le processus de rapatriement et aider la résolution pacifique des conflits liés à la terre et à la propriété entre les réfugiés retournés et résidents.

· Génération Grands Lacs : Chaque samedi à 14h00, les jeunes de la région des Grands Lacs traversent les frontières pendant 60 minutes à travers cette émission interactive, diffusée simultanément en RD Congo, au Rwanda et au Burundi. Cette émission met un accent sur le renforcement des capacités des jeunes de comprendre les conflits et y répondre avec collaboration à la place de la violence. A travers le webstreaming, la Génération Grands Lacs est une nouvelle innovation qui permet aux jeunes de la sous-région de se dialoguer ensemble, se connaître, et chercher comment construire ensemble la région. Les auditeurs qui appellent s'expriment librement dans la langue de leur choix, souvent connu des animateurs du jour. L'émission est présentée alternativement chaque semaine par deux animateurs des nationalités différentes et va en directe d'une ville à une autre, la semaine suivante. Elle se produit en français.

· Duel des Jeunes Démocrates (DJD) : Ce jeu radiophonique de 30 minutes produit en français, est un « Quiz » s'adressant aux élèves du secondaire. Chaque semaine, il est produit dans un collège, un lycée ou un institut différent et ce d'une province à une autre. Le programme repose sur des « duels » entre différentes écoles. Il propose d'apprécier les compétences et les connaissances des élèves sur la marche du pays et la démocratie en RD Congo.

· Face à la Justice : C'est un programme en français, lingala et swahili de 15 minutes, coproduit par Search for Common Ground (SFCG) et Institute for War and Peace Reporting (IWPR), visant à clarifier le processus et le procès en cours à la CPI. L'émission cherche à donner une information impartiale aux auditeurs congolais à travers les interviews avec les experts et personnes ressources, travaillant à la CPI afin d'expliciter les opportunités et défis liés avec la justice internationale.

II.7.b. Emissions télévisées

· Tosalel'ango : (Détail voir le point II.9)

· L'Equipe : C'est un feuilleton télévisé centré autour de l'intrigue d'une équipe de football féminine. Cette série met au devant la force d'une approche collaborative, comme facteur de réussite d'une équipe, d'une communauté, car avec le tribalisme, la corruption, le divisionnisme, l'équipe ne gagne pas. A travers des personnages captivants et des intrigues, elle transmet ainsi le message sur la bonne gouvernance, la participation citoyenne, le genre et la transformation des conflits.

II.8. Structure organisationnelle

Avec ses deux bureaux de Kinshasa et de Bukavu, SFCG-RDC, travaille avec une large structure administrative où l'on trouve à sa tête, une Directrice nationale siégeant à Kinshasa et son Directeur national adjoint, chargé de l'administration et de finance résident à Bukavu.

A leur côte s'ajoute, le Coordinateur national de programme médias, secondé par le Chargé de programme médias Kinshasa et le Chargé de programme médias Bukavu.

On y trouve tout de même le Coordinateur de théâtre radiophonique, le Coordinateur de théâtre participatif et, le Coordinateur de suivi et évaluation.

Cette architecture s'étend jusqu'au Chargé administratif et financier pour Kinshasa et le Chargé administratif et financier pour Bukavu, incluant dans chacun d'eux un assistant.

Et en dehors de ceci, l'on compte aussi le Chargé de la logistique Kinshasa et le Chargé de la logistique Bukavu. Cette structure se complète par les Chefs de sous bureaux de Goma, Moba et Uvira.

II. 9. Aperçu sur l'émission téléréalité Tosalel'ango

II.9.1. Synopsis

Tosalel'ango est une émission téléréalité innovatrice, qui montre une jeunesse en action pour un changement dans leurs communautés. Elle est basée sur un enregistrement de Tribune d'Expression Populaire (TEP) entre les autorités et des citoyens sur une question en rapport avec la gouvernance. Le programme est fait sous forme de table ronde intégrant des extraits de questions réponses de la TEP et des clarifications d'un invité au studio. Pendant 30 minutes, des jeunes de Kinshasa face aux défis dans leur communautés essayent d'aborder des problèmes tels que la violence, les coupures d'eau et de l'électricité, la pollution, la corruption etc., en y proposant quelques solutions potentielles. Cette émission en bilingues (français et lingala) est diffusée sur 5 chaînes de télévisons à Kinshasa et sur les chaînes provinciales à Kisangani, Bukavu, Matadi, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Lubumbashi et Katanga.

II.9.2. Déroulement et processus du casting des challengers

Tosalel'ango en tant qu'une émission téléréalité de proximité, puise les sujets autour de laquelle tourne sa production, auprès de la population elle-même. Ainsi avant, pendant et après l'émission, le présentateur lance un appel aux téléspectateurs entre autre les jeunes, désirant opérer un changement, en fournissant l'adresse e-mail, téléphonique et physique de SFCG-Centre Lokole, afin de soumettre leurs sujets.

Les jeunes potentiels appelés « challengers » que Tosalel'ango recherche, sont des personnes entre 16 et 30 ans habitant Kinshasa, ayant une vision et qui sont déterminés à opérer un changement.

Les challengers ayant envoyé un courrier électronique ou une lettre décrivant le changement qu'il souhaite réaliser, sont contactés par Tosalel'ango après toute une série de casting.

Le thème choisi par ces challengers est fondamentalement un problème présent dans le quotidien de la société congolaise. Ceci pour permettre aux téléspectateurs à s'allier à la même cause que les challengers, en contemplant ainsi leur démarche afin de favoriser un changement participatif.

Et chaque numéro présente deux challengers, travaillant ensemble pour relever le même défi. Ces challengers peuvent être des bons amis, d'une même famille, ou de parfaits étrangers qui un objectif commun. Leur relation est cruciale durant ces moments où ils font face à leur défi.

Le présentateur qui est un jeune kinois branché, interagisse avec les challengers, le guident et énonce les différents défis à relevé car, chaque émission aborde un thème, autour duquel, les challengers remplissent trois tâches qui sont décries sur support graphique. Ces tâches les aident à atteindre leurs buts, tout en montrant aux spectateurs, les processus qui peuvent être suivis pour effectuer le changement. Après chaque défi, le présentateur et les challengers analysent les progrès effectués puis jettent un regard sur le prochain défi. Les animations graphiques quant à elles, apportent un contenu éducatif supplémentaire.

Les défis sont parfois insurmontables, mais les challengers sont conseillés sur le meilleur moyen de procéder et sont encouragés à ne pas baisser les bras. A travers les thèmes explorés et les défis à relever, chaque émission démontre que l'on peut opérer un changement d'une manière ou d'une autre33(*).

Conclusion partielle

Le tour d'horizon de ce chapitre, avait pour finalité de situer Search for Common Ground (SFCG) dans son contexte, de par sa mission en général et son apport en particulier dans la bonne gouvernance et dans « la recherche d'un terrain d'entente » pour la consolidation de la paix et le bon fonctionnement de la RD Congo, dès le dialogue inter-congolais, à la mise en place du gouvernement de transition, jusqu'à l'accompagnement du gouvernement élu de la troisième République. Il consistait aussi, à mettre un accent particulier sur les grandes lignes de Tosalel'ango, l'élément principal de notre analyse à côté de SFCG.

Mais nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans toutefois relever certaines difficultés auxquelles nous avons fait face pendant notre recherche. Il s'agit des difficultés d'ordres documentaires relatives à l'entrée en possession des informations de SFCG. Car, il a fallu attendre pendant longtemps et parfois sans succès. C'est dans cette perspective que l'on peut constater ici dans ce chapitre, l'absence des détails sur le fonctionnement de sa structure organisationnelle ainsi que celle de son organigramme.

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA PERCEPTION ET DE L'IMPACT DE

L'EMISSION TOSALEL'ANGO DANS LE PROCESSUS

DE CHANGEMENT DES MENTALITES A KINSHASA.

Chaque communication associée à une stratégie de communication, vise des effets mesurables auprès du public pour lequel le message est destiné. Ces effets sont les fruits d'une confiance méritée et déterminent ainsi, le sens de relation existant entre l'émetteur et le récepteur. Reposant sur une analyse quantitative, ce troisième chapitre fait appel à une enquête par questionnaire afin d'approfondir notre problématique, de par les différents points de vue de la population.

III.1. Objet d'enquête

Par nature, l'enquête tente toujours à répondre à une question de recherche, en décrivant une réalité et en mesurant quantitativement ses résultats. Sous cet angle, notre enquête telle qu'inscrit dans ce travail, cherche à déceler l'intérêt que bénéficie l'émission téléréalité Tosalel'ango dans le processus de changement des mentalités à Kinshasa, afin d'évaluer les résultats dérivant de cette stratégie de communication, mise en place par l'ONG Search for Common Ground.

III.2. Echantillon

Etant donné que le but poursuivi par une enquête est la généralisation des résultats à partir d'un échantillon ou une fraction de l'ensemble de la population de référence, notre enquête s'attèle sur l'échantillon stratifié représentatif et a comme population d'étude, les étudiants de l'Université Catholique du Congo(UCC) ex-Facultés Catholiques de Kinshasa qui a un effectif total de 2.681 étudiants pour l'année académique 2009-2010, reparti de manière suivante : 190 étudiants en Théologie, 29 en Droit canonique, 146 en Philosophie, 1.116 en Economie et développement, 972 en Communications sociales et 228 en Droit et sciences politiques.

Et le choix de cet échantillon se justifie par souci de représentativité, dans la mesure où au sein d'un cadre de recherche tel que celui-ci, on retrouve une base de sondage bien déterminée avec des individus représentant tous la même valeur, mais identifiés en sous-population. S'agissant de sa taille, celle-ci est de 50 étudiants, dont 4 à la faculté de Théologie, 1 à la faculté de Droit canonique, 3 à la faculté de Philosophie, 20 à la faculté d'Economie et développement, 18 à la faculté des Communications sociales et 4 à la faculté de Droit et science politique.

III.3. Dépouillement

Le dépouillement de ces données fait l'objet de traitement manuel suivant d'abord une lecture de l'ensemble des protocoles d'enquête, vient ensuite le repérage des mots-clés retenus et enfin la classification des discours en fonction des niveaux explicatifs de la problématique.

III.3.1 Déterminants sociaux

Tableau I : Répartition selon le sexe des enquêtés

Sexe

Nombre

%

M

21

42

F

29

58

Total

50

100

Source : Données de l'enquête 2010

La majorité des étudiants enquêtés sont des filles et ces dernières sont au nombre de 29, soit une valeur relative de 58 %, contre 21 garçons, soit 42 %. Cet écart peut s'expliquer démographiquement car, une grande partie de la population kinoise est du genre féminin. Aussi parce que les filles sont plus disponibles que les garçons.

Tableau II : Répartition selon l'âge des enquêtés

Age

Nombre

%

17 - 20 ans

7

14

21 - 28 ans

27

54

24 - 27 ans

7

14

28 - 31 ans

8

16

32 ans et plus

1

2

Total

50

100

Source : Donnés d'enquête 2010

Sur un échantillon de 50 enquêtés, ceux dont l'âge varie entre 21-23 ans, sont plus nombreux, soit 54 %, suivi de 16 % des enquêtés se situant entre 28-31 ans, puis 14 % se trouvant entre 17-20 ans aussi entre 24-27 ans enfin, 2 % se caractérisant entre 32 ans et plus.

Dans ce tableau les étudiants compris entre 21-23 ans battent le record parce que c'est vers cet âge qu'on retrouve plus des jeunes à l'université. Par ailleurs, nous avons mis en exergue le groupe d'âge de 17-20 ans, 24-27 ans, 28-31 ans, 32 ans et plus, pour déterminer les étudiants qui sont en avance ou retard quant à leur cursus académique.

Tableau III : Répartition selon l'état-civil des enquêtés

Catégorie

Nombre

%

Célibataire

48

96

Union libre

2

4

Marié

0

0

Divorcé

0

0

Total

50

100

Source : Donnés d'enquête 2010

La plupart des étudiants enquêtés sont célibataire comme nous le révèle ce tableau. On retrouve ici 96 % des étudiants célibataires, contre 4 % vivant dans l'union libre. Par contre, les déterminants comme « marié ou divorcé » ne sont pas représentés dans cette population.

Le pourcentage élevé des célibataires s'explique par le fait qu'en en tant qu'étudiant, les jeunes ne disposent pas des moyens financiers pour abriter la vie conjugale. Aussi, la faible figuration des unions libres ainsi que l'absence des mariés et des divorcés peut se justifier qu'actuellement, les jeunes préfèrent continuer leurs études jusqu'à un certain âge.

Les résultats de ce tableau nous poussent à émettre un point de vue selon lequel, si dans les sociétés traditionnelles les jeunes se mariaient très tôt et aujourd'hui avec les études qui durent aussi longuement, les réalités de la société moderne, nous montre que les jeunes peuvent rester plus ou moins longtemps avant de se jeter dans l'aventure de la vie conjugale.

III.3.2. Objet d'enquête

Tableau I : Répartition selon la consommation de la télévision

Affirmation

Nombre

%

Régulier

41

82

Non régulier

9

18

Total

50

100

Source : Données d'enquête 2010

Ceux qui consomment la télévision régulièrement priment dans ce tableau avec 82 %, contre 18 % qui en consomment de façon non régulière. La cible de notre échantillon étant les jeunes, le pourcentage élevé sur la consommation régulière de la télévision s'explique aussi mieux auprès de celui-ci car, de nos jours la télévision est l'un des médias le plus consommé par les jeunes pour de raisons de divertissements.

La faible représentativité sur la consommation non régulière de la télévision de son côté, peut être compris des causes de coupures intempestives de l'électricité, de même parce qu'une bonne partie de la capitale n'est pas servi en énergie électrique.

Tableau II : Répartition selon la connaissance de Tosalel'ango

Affirmation

Nombre

%

Oui

44

88

Non

6

12

Total

50

100

Source : Données d'enquête 2010

Sur un échantillon total de 50 enquêtés, 44 personnes, soit 88 % affirment connaître l'émission Tosalel'ango, opposé par 6 personnes, soit une valeur relative de 12 % se disant ne pas la connaître.

Ce petit écart en rapport avec la connaissance de Tosalel'ango montre à suffisance que cette émission qui n'est pas étrangère pour les kinois.

Tableau III : Répartition selon le suivi de Tosalel'ango

Affirmation

Nombre

%

Oui

44

88

Non

6

12

Total

50

100

Source : Données d'enquête 2010

Comme dans le tableau précédent, 88 % des répondants sont ceux qui ont déjà suivie Tosalel'ango, contre 12 %, ceux qui ne l'on jamais suivie. Ce gigantesque pourcentage justifie ici que Tosalel'ango ne souffre en aucun doute de problème de suivi.

Tableau IV : Fréquence de suivi de Tosalel'ango dans différentes chaînes

Chaînes

Fréquences

%

CCTV

9

18

CNTV

14

18

AA

18

36

COULEURS TV

11

22

LA2

10

20

Autres

0

0

Total

62

100

Source : Données d'enquête 2010

Parmi les chaînes de télévision sur lesquelles est diffusée Tosalel'ango, ce chapitre nous indiquent que la plus suivie est l'Anne A avec 36 % puis, la Cntv avec 28 %, suivi de Couleur TV avec 22 %, de La2 avec 20 % et enfin le CCTV avec 18 %.

Il ressort de la lecture de ce tableau que l'audience de Tosalel'ango auprès du public, dépende aussi totalement de l'audience de ses chaînes partenaires, dans la mesure où la lutte entre les médias eux-mêmes est celle de l'audience.

Tableau V : Répartition selon la nature de Tosalel'ango

Catégorie

Fréquence

%

Emission musicale

0

0

Emission politique

0

0

Emission de changement de mentalité et de bonne gouvernance

43

86

Emission de promotion des valeurs

7

14

Autres

0

0

Total

50

100

Source : Données d'enquête 2010

Sur les 50 personnes interrogées, 86 % estiment que Tosalel'ango est une émission de changement des mentalités et de bonne gouvernance et 14 % des répondants pensent qu'elle est aussi une émission de promotion des valeurs

En revanche, les variables telles qu'émission « musicale, politique,  » n'ont pas trouvé de place dans les réponses des enquêtés tout comme, la modalité « Autres ».

Restant dans la logique de ce tableau, il convient de souligner que la vision et les ambitions de Tosalel'ango sont belles et bien connues du public kinois.

Tableau VI : Répartition selon ce qui intéresse les enquêtés dans Tosalel'ango

Catégorie

Fréquence

%

Contenu

40

80

Animateur

2

4

Qualité de production

10

20

Challengers

6

12

Intervenants

4

8

Autres

0

0

Total

62

100

Source : Donnés d'enquêtes 2010

La majeure partie des personnes enquêtées se disent être intéressés par le contenu de Tosalel'ango. Cela est attesté avec un effectif de 40/50 enquêtés, soit 80 %. La qualité de production est notifiée avec 20 % des personnes interrogées, suivi de 12 % intéressés par les challengers puis, 8 % sur les intervenants et 4 % en l'endroit de l'animateur.

Comme le signifie ce tableau, le pourcentage en rapport avec le contenu ne peut être qu'au sommet, parce que ce contenu est une série de sélection des sujets proposés par le public lui-même et le 20 % relatifs à la qualité de production témoignent ici le sens professionnalisme. Aussi bien que léger, les 12 % d'intérêt apporté auprès des challengers peut se traduire tout simplement parce qu'ils proviennent tout même parmi le public partant d'une sélection. Les 8 % s'adressant aux intervenants ayant, la plupart un certain niveau dans la hiérarchie sociale, s'expriment clairement l'absence d'interaction existant entre ce deux camps. Et les 4% d'attention en l'endroit de l'animateur, prouve à suffisance le degré de son leadership. La modalité « Autres » quant à elle n'a rien représentée.

Tableau VII : Répartition selon l'utilité de Tosalel'ango

Affirmation

Fréquence

%

Elle aborde les réalités Kinoises

13

26

Elle prône le changement des mentalités

17

34

Elle associe la population dans l'identification de problèmes et la recherche des solutions.

11

22

Elle met les autorités devant leur responsabilité

8

16

Autres

1

2

Elle conscientise la population

Total

50

100

Source : Donnés d'enquêtes 2010

Sur les 50 personnes enquêtées, 17 répondants, soit 34 % soulignent Tosalel'ango est utile parce qu'elle préconise le changement des mentalités, suivi de 26 % précisant que parce qu'elle aborde les réalités kinoises. 22 % pensent qu'elle est utile parce qu'elle associe la population dans l'identification de ses problèmes et à la recherche des solutions potentielles. On y ajoute 16 % stipulant que parce qu'elle met les autorités face à leur défi. Et 2 % dans la modalité « Autres », a fait savoir qu'elle est aussi bonne, parce qu'elle conscientise la population.

Au regard de la lecture de ce tableau, ces résultats justifient donc l'importance de l'émission Tosalel'ango dans la lutte pour le changement des mentalités.

Tableau VIII : Répartition selon la critique faite à Tosalel'ango

Critique

Fréquence

%

Absence de politique de suivi

13

26

Absence de politique marketing

7

14

Objectif non atteint

10

20

Heures des diffusions inadaptées

3

6

Présentateur moins influent

5

10

Contre l'animation par un artiste musicien

2

2

Contre la domination du Français sur le Lingala

2

2

Sans objet

8

16

Total

50

100

Source : Données d'enquêtes 2010

Dans ce tableau, nombreux sont ceux qui reprochent à Tosalel'ango de manque de suivi, exprimé ici avec 26 %, puis 20 % des répondant soulignent de leur côté que son objectif est non atteint. Cependant, 16 % est la représentation des enquêtés qui n'ont pas émis de critique, mais à cela s'ajoute, 14 % de notre échantillon faisant savoir l'absence de politique marketing, suivi de 10 % relevant le problème du présentateur moins influent, de 6 % s'exprimant sur l'inadaptation des heures de diffusions et enfin, 4 % s'opposent à la fois sur la présentation de cette émission par un artiste musicien aussi, la domination du français sur le lingala pendant l'émission.

Ce tableau est assez révélateur et suscite une nouvelle approche permettant à Tosalel'ango d'atteindre ses objectifs.

Répartition selon les propositions des enquêtés

Si 40 % de la population interrogée n'a pas donné son avis final pour boucler le débat autour de Tosalel'ango, 24 % au contraire recommandent à celle-ci de mettre en place une structure de suivi et de contrôle pour sauvegarder les nouveaux comportements qu'elle prône. 12 % la suggèrent de sa part à multiplier ses stratégies de communication, suivi de 10 % qui pensent qu'elle doit aussi inclure d'autres leaders d'opinion.

L'on note, 4 % souhaitant la nationalisation de cette émission et 3 % estiment qu'elle doit cibler toutes les couches sociales.

Ces résultats issus de la modalité « Autres chose à ajouter » où les enquêtés se sont exprimés librement de façon non orientée sont ainsi assez déterminant comme enjeu.

III.4. Analyse et interprétation des résultats d'enquête

Ces tentatives d'explication permettent pour ainsi dire d'examiner le niveau des stratégies de communication de SFCG à travers son émission téléréalité Tosalel'ango, un programme à vocation de changement des mentalités afin d'établir une liaison entre notre question de départ et les résultats obtenus, ceci pour vérifier nos hypothèses préétablies.

En effet s'agissant de prime à bord de la connaissance de Tosalel'ango, nos enquêtés l'on attesté sans moindre hésitation. Cette affirmation est signifiée dans le Tableau I de la deuxième partie de notre enquête, avec un effectif de 44/50 personnes, soit une valeur relative de 88 %, contre seulement 6/50, soit 12 % se disant encore l'ignorer.

Une relation d'implication se retrace aussi entre le Tableau I et le Tableau II venant appuyer le Tableau précédent en assurant de la même manière que 88 % de la population interrogée indique avoir déjà suivie Tosalel'ango cependant, 12 % fait savoir de son côté, de ne l'avoir pas encore suivie.

Dans cette même perspective, toute confusion quant sa nature est loin d'être en accord avec la connaissance des enquêtés, comme le démontre le Tableau V avec 86 % des personnes précisant que Tosalel'ango est une émission pour le changement des mentalités et bonne gouvernance suivi de 7 % estimant qu'elle est aussi une émission de promotion des valeurs

Tous les qualificatifs en rapport avec la nature de Tosalel'ango a permis donc l'effacement dans ce tableau des variables telles que émission « musicale, politique, de consolidation de la paix » ainsi que la modalité « Autres », qui sont restés sans figuration.

Ceci explique de cette manière, le plus grand intérêt du public pour cette émission, une attention orientée sur son contenu, telle que le révèle le Tableau IV, avec un effectif total de 40/50 ou 80 %, aussi sa qualité de production illustrée ici avec un faible pourcentage, soit 20 % simplement.

Par contre, aucun des acteurs de cette émission ne bénéficient une large attention de la par de cette population, sinon les challengers avec 12 %, suivi des intervenants avec 8 % et l'animateur qui ne jouit que de 4 % de ce regard.

En s'attelant sur la représentativité majeure sur le contenu de Tosalel'ango, les motivations de cet intérêt sont clairement justifiés dans le Tableau VII, où 34 % des répondants ont avoués que cette émission est utile, parce qu'elle préconise le changement des mentalités puis, 26 % les certifient tout de même que parce qu'elle aborde les vécus quotidiens de la population kinoise, suivi de 22 % des réponses indiquant qu'elle est importante, parce qu'elle associe la population à l'identification de ses problèmes et à la recherche des solutions durables. L'on dénombre aussi, 8 % des personnes enquêtées signifiant que cette émission est utile, parce qu'elle met les autorités face à leur défi et dans la modalité « Autres », 2 % de notre échantillon stipulent que Tosalel'ango est également importante, parce qu'elle conscientise la population.

A l'inverse, même si les résultats précédents se rapportant à la connaissance de Tosalel'ango se montrent jusque là adéquats, l'enquête nous apprend par ailleurs, certains insuccès de ces connaissances, quant à la vérification ses retombées auprès du public face au changement des mentalités.

Cela apparait en clair dans le Tableau VIII où des enquêtés se sont exprimés relativement à la critique faite à Tosalel'ango. Et un effectif de 13/50, soit 26 % des personnes enquêtées reprochent à cette émission de manque de politique de suivi, 20 % de notre échantillon remarque que son objectif est jusque là non atteint, à ceci s'ajoute le manque de politique marketing attestée par 14 % des répondants, suivi de 10 % qualifiant de moins influent, le présentateur de cette émission, 6 % reprochent aux programme de Tosalel'ango, d'inadaptation aux heures de diffusion, et 4 % se disent au moment contre l'animation de Tosalel'ango par un artiste musicien et la domination du français sur le lingala pendant l'émission

Le Tableau précédent cause ainsi ces propositions des enquêtés, dans la modalité « Autres chose à ajouter ». Sur un échantillon de 50 enquêtés, 24 % signifient que pour atteindre ses objectifs, Tosalel'ango doit mettre en place une structure de suivi et de contrôle, 12 % la recommande pour sa part à multiplier ses stratégies.

L'on relève de la même façon, 10 % souhaitant l'implication des autres leaders d'opinion dans leur domaine respectif, suivi de 8 % désirant nationalisation de cette émission étant donné que les mêmes problèmes sont un peu partout, et 6 % des répondants pensent qu'elle doit cibler les problèmes de toutes les couches sociales.

Conclusion partielle

Les résultats des données recueillis sur terrain et analysés tout au long de ce troisième chapitre, sont donc manifestes car, ils nous ont permis à vérifier notre hypothèse s'agissant de la perception et de l'influence de Tosalel'ango.

IV. CONCLUSION GENERALE

Le principal objectif de ce travail était d'examiner les stratégies de communications de l'ONG belgo-américaine Search for Common Ground (SFCG), connue localement sous le nom de centre Lokole qui, depuis un certain temps essaye d'affronter les de changement des mentalités à Kinshasa, à travers son programme téléréalité Tosalel'ango, basé sur un enregistrement de Tribune d'Expression Populaire entre les autorités et des citoyens, sur une question en rapport avec des faits se présentant comme obstacles pour la bonne marche de notre société.

Cette étude nous a exigé une descente sur terrain de par une méthode quantitative et la technique d'enquête par questionnaire, afin de déceler son image et ses résultantes relativement au changement des mentalités comme souhaité.

Et l'impression qui se dégage au sortir de notre étude est que les connaissances de la population enquêtée en rapport avec l'émission Tosalel'ango dans son intégralité sont adéquates. Ces résultats sont attestés avec un effectif de 44/50, soit 88 % des répondants se disant bien la connaître et certifient tout de même l'avoir déjà suivie. Ce qui est assez remarquable ce que les résultats concernant son contenu, sont aussi très représentés avec 80 % et ceci correspond avec sa nature car, Tosalel'ango se veut une émission de changement des mentalités, et de bonne gouvernance, aussi des promotions des valeurs, exprimée respectivement dans le Tableau V, par 43 et 7 %.

Eu égard à ce qui précède, nous avons eu le risque de mettre en exergue l'influence de ses connaissances suffisantes de Tosalel'ango sur les comportements du public et, il ressort de cette démarche que l'objectif de Tosalel'ango est jusque là loin d'être atteint, comme le démontre 20% de notre échantillon dans le Tableau VIII. Ceci se justifie bien avant, par le manque de politique de suivi pour garantir les comportements recherchés, comme le précise 26 % de cet échantillon. Cette faillite s'explique également par l'absence d'une politique de marketing, marquée avec 14 %, aussi la moins influence de son animateur signifiée par 10 %.

Fort de tous ces constats, nous pouvons donc au terme de cette analyse confirmer notre hypothèse comme préalablement établie que les campagnes de sensibilisation de Tosalel'ango auprès du public donnent les résultats sur le plan d'information, mais ne suscitent pas à accroître leur participation ou tout simplement leur changement. Et c'est cette vérité qui se laisse voir, au regard de la constance des anciens comportements déplorés jour au jour à Kinshasa.

Mais aussi, malgré la confirmation de ce dernier aspect de notre hypothèse, il s'avère important de souligner qu'au-delà des efforts que peut fournir Tosalel'ango, la pérennisation des comportements tel que préconisés par cette émission ne peut être également effectif qu'avec l'apport de l'Etat congolais car, SFCG en tant qu'une structure non gouvernementale n'a pas de pouvoir d'appliquer certaines décisions entre autre sanctionner certaines conduites voulues en âme et conscience de la population.

En définitive, loin de nous toute prétention d'avoir épuisé ce sujet qui nous tient à coeur, mais nous osons croire modestement, avoir contribué scientifiquement à des nouvelles perspectives pour Tosalel'ango et l'oeuvre humaine ayant toujours ses limites, nous sommes ouverts à toutes les critiques pour son perfectionnement.

V. SUGGESTIONS

Ce point tel qu'inscrit ici, a comme fondement l'analyse des résultats recueillis sur terrain, qui nous a révélé en outre quelques problèmes liés aux stratégies de communication de l'ONG SFCG à travers son programme Tosalel'ango. Et ces propositions faites en la lumière des certains avis de nos enquêtés, a comme finalité de rendre plus efficace cette émission téléréalité dans son combat pour le changent des mentalités.

Et tout compte fait, l'objectif de Tosalel'ango ne peut être atteint que grâce à une bonne stratégie de communication réunissant en son sein tous les enjeux. Parmi ceux-ci, Tosalel'ango doit mettre en place une politique de marketing très agissant.

Le nécessaire est avant tout de réviser son spot publicitaire en utilisant les grands leaders d'opinion connus du public qu'on peut retrouver dans le monde de la musique, de la comédie et du sport notamment, le football car, ces derniers ont le mérite d'exercer une forte influence sur notre population, ceci pour emboîter les pas du marketing commercial, convaincu de leur expertise.

La seconde proposition est celle d'organiser une antenne ouverte, le 7ème jour après sa diffusion successive, autrement le dimanche. Cette antenne ouverte aura comme finalité de créer un espace d'interaction entre les acteurs sur le plateau et les téléspectateurs. Ainsi, l'on doit associer à côté de l'animateur principal et des challengers, d'autres invités de marque qui peuvent être également un artiste musicien, comédien et tant d'autres. Sur le plateau tout commencera par la projection en quelques minutes du numéro diffusé tout au long de la semaine. Après le balancement de cette séquence, l'animateur principal orientera le dialogue entre tous acteurs sur le plateau. Les téléspectateurs qui entrent en ligne doivent donner leurs impressions sur le problème traité et expliqueront aussi comment ils vont y faire face dans leurs milieux respectifs, après s'être informés par Tosalel'ango. Et les messages des leaders d'opinion sur le plateau doivent aller dans le sens d'encouragement et d'émulation.

La troisième recommandation est celle d'opérer un meilleur choix des chaînes de télévision ayant une grande audience, pour le partenariat quant à sa diffusion car, l'audience de Tosalel'ango dépende aussi de celles-ci. A côté de ceci doit s'ajouter la pondération des heures de diffusions.

Pour des sujets en rapport avec la salubrité, la santé... Tosalel'ango peut tout de même procédée à des diffusions publiques, selon un calendrier bien déterminé

Enfin, la mise en place d'une structure de suivi et de contrôle s'avère capital pour maintenir les comportements aspirés. Et plus loin, elle peut aller jusqu'à la création de « Clubs Tosalel'ango » dans les différents coins de la capitale.

VI. BIBLIOGRAPHIE

I. DICTIONNAIRES

1. BARREYRE, J.Y. et BOUQUET, B., Nouveau dictionnaire critique d'action sociale, Paris, Bayard, 2006.

2. LAMIZET, B., et SILEM, A., Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication, France, ellipses, 1997.

3. Le Petit Larousse Illustré, Paris Malesherbes, 2005.

4. LEHU, J.M., L'encyclopédie du Marketing, Paris, Edition d'organisation, 2005.

5. SILLAMY, N., Dictionnaire de psychologie, Paris, Libraire, Larousse, 1978.

II. OUVRAGES

1. BALLE. F., Médias et société, Paris, Montchrestien E.J.A, 2003.

2. COLLERETTE, P. et DELISLE, G., Le changement planifie, une approche pour intervenir dans les systèmes organisationnels, Ottawa, Edition Agence d'ARC Inc, 1982.

3. FALCONI, A., Histoire de la communication, Ses origines à la connaissance du journalisme, Kinshasa, Médias Paul, Vol. I, 1997.

4. GRAWITZ, M., Méthode des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1986.

5. LARAMEE, A. et VALEE, B., La recherche en communication. Elément méthodologique, PUQ, Canada, 2002.

6. MALCUIT, G., et al., Psychologie de l'apprentissage. Termes et concepts, Québec, Edisem Inc, 1995.

7. WILLET, G., La communication modélisée, une introduction aux concepts, aux modèles et aux théories, Canada, Editions du Renouveau Pédagogique, 1992.

III. NOTES DE COURS

1. KANGA, J., Cours de psychologie des groupes, Unikin, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 2005. (Inédit).

IV WEBOGRAPHIE

1. BOUDREAU, G., Le changement de mentalité en général, [En ligne], http://www.umoncton.ca/ecosage/Gaston2.rtf (Page consultée, le 16/04/2010).

2. Changement de mentalités dans les entreprises et les organisations, [En ligne], http://www.journal.coherences.com/article181.html (Pg. consultée, le 21/11/2009).

3. Comportement,[Enligne], http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm (Page consultée, le 16/04/2010).

4. Développement social, [En ligne], http://lude.noyeraie.free.fr/social, (Page consultée, le 06/06/2010).

5. http:// www.centrelokole.org

6. http://www.sfcg.org

7. Le modèle de Laswell, [En ligne], http://www.businesspme.com /articles/communication/6/le modele-de-laswell.html (Page consultée, le 07/12/2009).

8. UMWELT,comportement,[Enligne], http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm (Page consultée, le 16/04/2010).

VII. TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE  i

DEDICACE ii

AVANT PROPOS iii

ABREVIATIONS iv

O. INTRODUCTION GENERALE 1

O.1. PROBLÉMATIQUE 1

O.2. HYPOTHÈSES 3

O.3. MÉTHODES ET TECHNIQUES 3

O.4. CADRE THÉORIQUE 4

O.5. DÉLIMITATION DU SUJET 6

O.6. INTÉRÊT DU SUJET 6

O.7. DIVISION DU TRAVAIL 7

I.1. STRATÉGIE 8

I.2. COMMUNICATION 9

I.2.1. Type de communication 9

I.3. STRATÉGIE DE COMMUNICATION 10

I.4. MENTALITÉ 11

I.4.1 Comportement 12

I.4.2. Relation entre mentalité et comportement 13

I.5. CHANGEMENT 13

I.5.1. Changement de mentalité et changement de comportement 14

I.5.2. Processus de changement 15

I.5.3. Les étapes d'un processus de changement de comportement 16

I.5.3.1. La décristalisation 16

I.5.3.2. Le mouvement 16

I.5.3.3. La recristalisation 17

I.6. TÉLÉRÉALITÉ 19

I.7. DÉVELOPPEMENT SOCIAL 19

CHAPITRE II : PRESENTATION DE SEARCH FOR COMMON GROUND (SFCG) ET SON CONTEXTE D'EMERGENCE EN RDC 21

II.1. CONTEXTE DU PAYS 21

II.2. LOCALISATION 22

II.3. STATUT JURIDIQUE 23

II.4. BREF APERÇU HISTORIQUE 23

II.5. MISSIONS ET OBJECTIFS 25

II.6. APPROCHE ET LA GAMME D'OUTILS 26

II.7. ACTIVITÉS EN R.D.CONGO 28

II.7. a. Emissions radiophoniques 29

II.7.b. Emissions télévisées 32

II.8. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE 32

II. 9. APERÇU SUR L'ÉMISSION TÉLÉRÉALITÉ TOSALEL'ANGO 33

II.9.1. Synopsis 33

II.9.2. Déroulement et processus du casting des challengers 33

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA PERCEPTION ET DE L'IMPACT DE

L'EMISSION TOSALEL'ANGO DANS LE PROCESSUS

DE CHANGEMENT DES MENTALITES A KINSHASA .36

III.1. OBJET D'ENQUÊTE 36

III.2. ECHANTILLON 36

III.3. DÉPOUILLEMENT 37

III.3.2. Objet d'enquête 39

III.4. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS D'ENQUÊTE 46

IV. CONCLUSION GENERALE 50

V. SUGGESTIONS 51

VI. BIBLIOGRAPHIE 54

VII. TABLE DES MATIERES 56

* 1 Gauthier et al. , Cité par A. LARAMEE et B. VALLEE, La recherche en communication.

Elément méthodologique, PUQ, Canada, 2002, p. 129-130.

* 2 HUNGERFORD et VOLK, cité par G. BOUDREAU, Le changement de mentalité en général, [En ligne], http://www.umoncton.ca/ecosage/Gaston2.rtf (Page consultée, le 16/04/2010)

* 3 M. GRAWITZ, Méthode des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1986, p. 360.

* 4 KUHN, Cité par A. LARAME et B. VALLEE, Op. Cit, p. 165.

* 5 LASWELL Cité par G. WILLET, La communication modélisée, une introduction aux concepts, aux modèles et aux théories, Edition du Renouveau Pédagogique, Canada, 1992, pp. 410-412- 460 ; Le modèle de Laswell, [En ligne], http://www.businesspme.com/articles/communication/6/le-modele-de-l aswell.html (Page consultée, le 07/12/2009)

* 6 J. Y BARREYRE et B. BOUQUET, Nouveau dictionnaire critique d'action social, Paris, Bayard, 2006, p. 557.

* 7 J. NOREAU et al., Cité par P. COLLERETTE et G. DELISLE, Op. cit, p. 173.

* 8 J. P FAIVE, Cité par J.M LEHU, L'Encyclopédie du marketing, Paris, Editions d'Organisation, 2005, p. 755.

* 9 A. FALCONI, Histoire de la communication. Ses origines à la reconnaissance du journalisme, Kinshasa, Medias Paul, Vol. I, 1997, p.5

* 10 J.M. LEHU, Op. Cit., p. 163.

* 11 B. LAMIZET et A. SILEM, Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la

Communication, France, Ellipses, 1997, pp. 529-530.

* 12 Idem, pp. 529-530.

* 13 Le Petit Larousse illustré, Paris, Malesherbes, 2005, p. 181.

* 14 J. KANGA, Cours de psychologie des groupes, Unikin, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 2005, p. 63, Inédit.

* 15 G. BOUTOUI, Cité par J. KANGA, Op. Cit., p. 63.

* 16 A. MUCCHIELI, Cité par J. KANGA, Op.Cit., p. 63.

* 17 G. MALCUIT et al. Psychologie de l'apprentissage. Termes et concepts, Québec, Edisem Inc, 1995, p.334.

* 18 A. AKOUN et P. ANSART, Op. cit., p. 198.

* 19 Comportement, [Enligne], http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm (Page consultée, le 16/04/2010).

* 20 G. MALCUIT et al., Op.cit., p. 13.

* 21 N. SILLAMY, Dictionnaire de psychologie, Paris Librairie Larousse, 1978, p. 71.

* 22UMWELT, Comportement,[Enligne], http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm (Page consultée, le 16/04/2010).

* 23 P. COLLERETTE et G. DELISLE, Le changement planifié, une approche pour intervenir dans les systèmes organisationnels, Ottawa, Editions Agence d'ARC Inc, 1982, pp. 25-26.

* 24 Idem p. 26

* 25Changement de mentalités dans les entreprises et les organisations, [En ligne], http://www.journal.coherences.com/article 181.html (Page consultée, le 21/11/2009).

* 26 AJZEN et FISHBEIN, cité par G. BOUDREAU, Op.Cit. p.2

* 27 Idem p.27.

* 28 SULLIVAN, cité par G.BOUDREAU, Op. Cit., p. 3.

* 29 P. COLLERETTE et G. DELISLE, Op.Cit, pp. 28-34-41-42.

* 30 J. PROCHASKA et C. DICLEMENTE, cité par G. BOUDREAU, Op. cit,. p. 6.

* 31 F. BALLE, Médias et société, Paris, Montchrestien E.J.A, 2003, pp. 705-706.

* 32 Développement social, [En ligne], http://lude.noyeraie.free.fr/social, (Page consultée, le 06/06/2010)

* 33 Pour plus de renseignements sur Search for Common Ground, voir le site du Centre Lokole www.centrelokole.org ou le site de SFCG, www.sfcg.org






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